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Incidents de frontière - 1889-1899


Journal des débats - 14 juin 1889

Le gouvernement d'Alsace-Lorraine vient de prendre une mesure qui est de nature à faire espérer que l'application du décret sur les passeports sera faite plus intelligemment que par le passé : elle a confié à la gare de Deustch-Avricourt le contrôle des passeports, non plus à un simple-policier, mais à un fonctionnaire de l'ordre judiciaire.


Le Gaulois - 15 juin 1889

ÉCHOS DE L'ÉTRANGER
Le gouvernement d'Alsace-Lorraine vient de prendre une mesure qui semblerait, au premier abord, vouloir amener un adoucissement au décret sur les passeports.
Il a confié, à la gare de Deutsch-Avricourt, le contrôle des passeports non plus
Une dépêche d'Avricourt nous donne la cause exacte de ce changement.
Il y a trois jours, un archiduc autrichien, qui se trouvait sans passeport dans l'Express-Orient, s'est vu, par le commissaire de police allemand, refuser l'accès du territoire d'Alsace-Lorraine.
Après de nombreux pourparlers, l'archiduc a pu, cependant, continuer sa route.
Mais, en arrivant à Vienne, il s'est plaint, le gouvernement austro-hongrois a réclamé et, pour- lui donner satisfaction, le gouvernement d'Alsace-Lorraine a révoqué le commissaire d'Avricourt, qu'il a remplacé par un magistrat, M. Bruch, assesseur du gouvernement à Schlestadt.


Le Gaulois - 6 novembre 1889

AVRICOURT. L'autre jour, une famille de Deutsch-Avricourt attendait à déjeuner des parents qui habitent à peu de distance de la frontière. Mais ils avaient compté sans les fonctionnaires de la douane allemande, lesquels exigent le passeport. Or, les invités avaient, on le comprend sans peine, jugé inutile de s'en munir pour une visite de quelques heures à la frontière même. Mais tout est inutile, on leur barre le chemin. La consigne, il n'y a que ça.
De guerre lasse, et devant l'obstination des Teutons, les invités leur ont tourné le dos... et sont allés s'installer sur le territoire français, à deux ou trois métres de la frontière. Leurs parents lorrains sont rentrés chez eux et en ont incontinent rapporté couteaux, fourchettes, assiettes, verres; bref, tout le dîner.
On a mis le couvert sur l'herbe, la nappe a été dressée exactement à la ligne de la frontière, et un joyeux pique-nique a suivi, les convives assis par terre et narguant ces pacifiques conquérants.
Pendant ce, temps, les Allemands étaient aux aguets, prêts à s'élancer et à arrêter les étrangers, dans le cas où ils auraient franchi la ligne de démarcation de la frontière. Mais on ne leur a pas donné cette satisfaction, et l'on s'est borné à beaucoup rire de leur piteuse déconvenue.


L'Oued-Sahel. Journal politique, littéraire, commercial et agricole
20 août 1891

Vexations en Alsace-Lorraine

Voici encore un exemple des vexations que font subir aux voyageurs passant la frontière, certains employés préposés à la vérification des passeports.
Plusieurs jeunes filles alsaciennes, de 12 ans à 15 ans, fréquentant, l'été, un pensionnat de Nancy, rentraient en Alsace pour passer leurs vacances dans le sein de leurs familles. A la gare d'Avricourt, l'employé préposé à la vérification des passeports soumit les fillettes, bien que leurs papiers fussent parfaitement en règle, à un interrogatoire des plus pénibles pour elles, leur demandant des détails sur leurs parents, le but de leur séjour en France, etc. L'interrogatoire achevé, les jeunes filles durent passer à la douane pour la révision des bagages. On bouleversa les malles et valises de fond en comble, sans trouver de contrebande, naturellement. Mais les petites n'étaient pas au bout de leurs tribulations. On les conduisit dans la pièce réservée à la visite et on les obligea à se déshabiller jusqu'à la chemise. On ne trouva rien. Les enfants n'étaient ni des espions ni des contrebandiers. Pendant qu'elles étaient soumises à ces vexations, le train siffla le départ, et quelques-unes des fillettes, en frayeur, s'élancèrent dans les compartiments, à moitié habillées et abandonnant sur la voie une partie de leurs effets. Les autres suivaient les larmes aux yeux, le train qui filait sans les emmener.
C'est de la véritable barbarie !
Mais tout cela se paiera un jour.


Le Gaulois - 11 mai 1892

Nous avons dit, hier, que le gouvernement allemand vient d'interdire à la compagnie de l'Orient-Express d'employer des agents français à partir de la frontière allemande, soit de la station de Deutsch-Avricourt.
Le motif de cette mesure est que le gouvernement allemand craint que les employés français ne se livrent à l'espionnage. Comme s'ils en avaient le temps ! Le personnel de la Compagnie est très souvent recruté parmi les Alsaciens. Est-ce là aussi un des motifs inavoués ?


Le Gaulois - 23 juillet 1892

Incident à la frontière
L'agence Havas annonce qu'un journal de Nancy a publié sous toutes réserves, et sous le titre «  Encore un incident de frontière », la nouvelle suivante qu'aucun renseignement n'est venu encore confirmer jusqu'à présent
Entra Moussey et Avricourt, sur la ligne de Château-Salins, trente soldats allemands ont passé la frontière ce matin vendredi. Ils se sont arrêtés dans une ferme sur le territoire français, où ils ont séjourne un certain laps de temps.
Quelques instants après, un escadron de cavalerie allemande a dépassé également la frontière, bien marquée, cependant, par les poteaux.


Journal de Genève (Suisse) - 30 septembre 1892

Nancy, 12 (Service spécial); le nommé Pichon, arrêté récemment, alors qu'il revenait d'Avricourt, a comparu ce matin devant le tribunal correctionnel, sous la prévention d'espionnage. Les débats ont eu lieu à huis clos. - Le tribunal a condamné Pichon, reconnu coupable d'avoir voulu livrer des projectiles du canon nouveau modèle et des plans des fortifications de la frontière, à trois ans de prison.


Journal des débats - 20 octobre 1893

Nous avons; il y a quelques jours, appelé l'attention de l'autorité compétente sur le fâcheux procédé employé à l'égard des voyageurs de l'Orient Express, contraints de descendre à la frontière d'Avricourt, à trois heures du matin, alors que, dans tous les autres pays traversés par le train, il leur est permis de subir dans les voitures la visite réglementaire. Nous apprenons avec plaisir que nos observations ne sont pas restées sans effet et que, dans peu de jours, on supprimera la tracasserie dont mous nous étions plaints.
Elle avait pour cause, comme nous l'avions dit, certaines exigences de la police, et non de l'administration des douanes. Celle-ci a, au contraire, recommandé tout récemment à ses agents, par une circulaire du 9 octobre courant, d'éviter dans leurs rapports avec les voyageurs toute mesure pouvant avoir le caractère d'une vexation. Voici la conclusion de cette circulaire «  Je saisis cette occasion pour rappeler au service, dans leur entier, les prescriptions de ma circulaire du 10 septembre 1887, n° 1873, reproduite ci-après en annexe et relative aux égards dus au public. J'insiste spécialement sur la nécessité de prévenir tout froissement pouvant être imputé soit à des procédés vexatoires, soit à un manque de convenance ou de tact. Enfin, l'administration tient à ce qu'en toute circonstance, même lorsque les voyageurs se laisseraient aller a des mouvements d'impatience plus ou moins justifiés, le service demeure maître de lui; les manifestations injurieuses, s'il venait à s'en produire, devraient, bien entendu; être réprimées dans les conditions prévues par les lois. C'est en se conformant strictement à ces instructions que les fonctionnaires de tout grade et de tout rang garantiront le mieux les intérêts du Trésor, tout en sauvegardant leur propre dignité. »


Journal des débats - 28 août 1894

Le cas de M. Walter.
M. Walter, inspecteur du commissariat de la Muette, était allé passer quelques jours en Alsace-Lorraine, son pays d'origine. Il a été arrêté et détenu pendant toute une journée dans les conditions suivantes qu'il nous a racontées lui-même
«  A la gare frontière, à Avricourt, le commissaire de surveillance allemand, en inspectant mes papiers, me demanda si je n'étais pas parent d'un M. Walter, qui est commissaire de police à Lunéville. Je répondis, et avec raison, par la négative, mais je remarquai que le commissaire, qui avait fait la demande sur un ton légèrement comminatoire, accueillait ma réponse avec incrédulité. Il me laissa pourtant passer après m'avoir demandé dans quelle ville je me rendais.
 » J'avais oublié cet incident, lorsque j'arrivai à Lutzelbourg, près Phalsbourg, où j'ai des parents et où je descendis à l'hôtel delà Cigogne. Le lendemain matin, à cinq heures, je fus réveillé en sursaut par l'hôtelier qui m'annonça, tout effaré, qu'on venait m'arrêter.
 » Et, en effet, presque aussitôt, un homme en veston bleu, casquette et sabre au côté, entrait et s'adressant à moi
«  Je suis le commissaire de police de Phalsbourg, me déclara-t-il vous êtes bien M. Walter ?» Parfaitement.
 » En ce cas, veuillez vous habiller et me suivre; je suis chargé de vous arrêter en raison d'une dépêche qui est partie d'Avricourt à destination du kreisdirector (sous-préfet) de Sarrebourg et que ce dernier me transmet. La voici.
 » Le commissaire me montra effectivement une dépêche libellée en ces termes «  Arrêter le sieur Walter, à Lutzelbourg. Réfractaire. »
 » Je protestai. J'exhibai mes papiers, et comme le commissaire de Phalsbourg était un homme aimable et de bonne foi, je n'eus pas de peine à le convaincre. Néanmoins, je dus le suivre en attendant que l'affaire fût éclaircie.
 » Dépêchez-vous de vous habiller, me dit-il, car les gendarmes vous cherchent également et s'ils vous trouvent, ils vous conduiront en prison les menottes aux mains.
 » Je suivis le commissaire à son bureau de Phalsbourg et j'appris ensuite que les gendarmes étaient venus, en effet, à l'hôtel, un quart d'heure après mon départ..
 » Le commissaire fut, pour moi, d'une courtoisie, charmante. Il me fit passer, dès neuf heures du. matin, devant le tribunal des échevins où l'on m'informa que j'étais accusé d'être un nouveau Walter (Alfred), sujet français expulsé en 1888 et que l'on soupçonnait d'être rentré en Alsace. Comme je ne pouvais fournir des preuves suffisantes de mon identité, le commissaire envoya, séance tenante, une dépêche à Avricourt et la séance fut suspendue.
«  Le magistrat me ramena avec lui à son bureau pour m'éviter de rester la journée en prison, me fit partager son repas et nous passâmes la journée ensemble.
 » A cinq heures, une dépêche d' Avricourt arriva, simplement conçue dans ces termes «  Laissez circuler librement Walter.
 » L'obligeant commissaire me ramena devant le tribunal qui se réunit de nouveau et, après une courte délibération, me remit en liberté.
 » Voilà à quoi se borne l'odyssée qui m'a permis d'apprécier toute l'amabilité du commissaire de Phalsbourg. »


La Presse - 16 octobre 1891

Braconnier et douanier allemand
Nancy, 14 octobre. Un braconnier du canton de Blamont chassait sur le territoire allemand lorsqu'il fut surpris par un douanier. Des coups de fusil furent échangés des deux parts, mais personne ne fut blessé. Le parquet de Lunéville a fait arrêter le braconnier.


Journal des débats - 10 mai 1892

La Compagnie internationale des wagons-lits a été avisée qu'à partir du 1er mai les employés appartenant à la nationalité française qu'elle occupe sur les trains de l'Orient-Express ne sont plus autorisés à dépasser Deutsch-Avricourt. En conséquence, lorsque le train de l'Orient-Express, qui va de Paris à Constantinople, arrive à Deutsch-Avricourt, le personnel français est remplacé par un personnel allemand, lequel est autorisé par les diverses puissances que traverse le chemin de fer à aller jusqu'à la station terminus et à revenir.


Le Gaulois - 26 mai 1892

M. CARNOT A LA FRONTIËRE
[...]
Igney-Avricourt,4 heures.
Toutes les mesures sont prises pour recevoir dignement les voyageurs les 5, 6 et 7 juin.
M. Fischer, commissaire spécial de la gare, prend des mesures importantes pour reconnaître tous les Allemands de passage pendant ces jours de fête. L'affluence sera considérable, malgré toutes les mesures d'intimidation prises contre les Alsaciens-Lorrains.
Un Sarrebourgeois m'affirme que plus de trois mille habitants de sa ville se rendront à Nancy, malgré tout.
Plus de cinq cents wagons de première, deuxième et troisième classe seront prêts à transporter, à partir d'Ignez-Avricourt, les voyageurs venus tant par chemin de fer qu'en voiture ou à pied jusqu'à la station-frontière française.

Deutsch-Avricourt, 25 mai, 6 h.
La physionomie de la station-frontière ne s'est guère modifiée depuis mon dernier passage, lors de la levée du régime des passeports. Ce sont toujours les mêmes employés, raides et sanglés dans leur uniforme vert aux boutons dorés.
J'aborde un jeune fonctionnaire, en service depuis quelques jours seulement à la frontière, et, comme entrée en matière, je lui demande s'il croit que le gouvernement songerait, comme on l'a dit, à rétablir, à l'occasion des fêtes de Nancy, l'obligation du passeport.
- Non, me répond mon interlocuteur. Le Reichsland entier est trop intéressé au maintien du status-quo. J'espère que les Alsaciens-Lorrains n'oseront pas aller à Nancy et à Lunéville; mais, s'ils en ont vraiment l'intention, ce n'est pas la crainte de voir rétablir les passeports qui les en empêchera. Comme citoyens allemands, on serait toujours obligé de leur en accorder, et ils seraient, en ce cas, plus tranquilles encore qu'aujourd'hui.
«  Du reste, l'abolition des passeports a eu ce résultat, au point de vue de la circulation sur les chemins de fer en Alsace-Lorraine, que les recettes du mois d'avril, pour le transport des voyageurs, accusent une plus-value de.192,831 marks sur celles du mois d'avril 1891, et que le trafic des marchandises est également en progrès de 730 tonnes.
 » C'est vous dire que le gouvernement ne peut pas songer à rétablir l'ancien état de choses. »
Cependant, un gendarme à longue barbe blonde me dit que, le 5 juin, le personnel de surveillance sera augmenté à la frontière allemande, et que tous les voyageurs allant en France seront obligés de donner leurs noms et de fournir des renseignements sur le but de leur voyage.
Voilà une opération qui menace d'être compliquée !
- Die Elsaesser setlen mal aufpassen, continue mon gendarme, avec un fort accent berlinois (les Alsaciens devront faire attention ce jour-là), car il pourrait y avoir du nouveau, pour eux; à leur retour des fêtes de Nancy.
Deux minutes après, je rencontre, sur le quai de la gare, un brave habitant de Saverne qui se rend aujourd'hui même à Nancy, où son fils le rejoindra demain, pour attendre patiemment l'arrivée de M. Carnot. Il croit que les Strasbourgeois s'y rendront également en foule.


La Croix - 26 mai 1897

Récemment, on inaugurait, à Deutsch-Avricourt, le drapeau d'une société de vétérans : ceux-ci, pour bien montrer leurs sentiments, après s'être avancés jusqu'à la nouvelle frontière, s'y sont rangés en ligne, ont mis le pied gauche sur notre sol et se sont écriés «  Plus loin encore, s'il le faut » pendant qu'un photographe prenait sur le vif cette scène de provocation stupide.


Le Temps - 8 décembre 1899

Avricourt, 7 décembre.
Le docteur Henriot, de Blamont, frontière allemande, a trouvé hier dans l'après-midi, près de la ferme des Salières, à 150 mètres de la frontière entre Gagny et Hébigny, le corps d'un braconnier de Blamont nommé Adam, grièvement blessé.
Le docteur a pris dans sa voiture et ramené à Blamont le blessé, qui a déclaré que, chassant en territoire annexé, il avait été rencontré et poursuivi par cinq ou six personnes en civils, mais armées de fusils. Il avait essuyé une vingtaine de coups de feu et enfin avait eu le bras droit cassé sur territoire français.

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