Description des
gîtes de minérai et des bouches à feu de la France
Baron Philippe-Frédéric de Dietrich (1748-1793)
Tome 3
Paris - An VIII
[Baillage de Blâmont.- Cartes
de l'Académie n° 142, fol. 51]
La ville de Blamont est le chef-lieu du troisième bailliage dont
M. Durival a donné la description. Cette ville que traverse la
grande route de Paris à Strasbourg et la rivière de Vézouze, est
à treize mine trois cents toises E. de Luneville, et seulement à
cinq mille toises N. de Badonviller, dont j'ai parlé en rendant
compte des usines et des mines du bailliage de Luneville. Elle
ne renferme dans son enceinte aucun objet qui ait rapport à cet
ouvrage.
[Mine de fer de Frémonville]
Celui qui en est le plus rapproché
se trouve dans la banlieue du village de Frémonville, dépendant
du marquisat de Grand-seille : il consiste en une mine de fer
limoneuse, dont on exploite les couches pour la forge de Cirey
(1), qui. en est éloignée de deux mille cinq cents toises vers
le N.; le village de Frémonville se trouve à dix-huit cents
toises E.N.E. de Blamont.
[Mine de fer de St. Sauveur]
On extrait pour la même forge des mines de fer en roche dans le
canton de Saint-Sauveur, distant de Frémonville de cinq mille
cinq cents toises vers le S. E. de six mille sept cents toises
E.S.E. de Blamont, et de trois mille toises Cirey.
[Mine de fer de Domèvre]
Pour le même établissement, on fouille de la mine en grains
sphériques, dans le territoire de Domèvre sur Vezouze près de la
grande route de Paris à Strasbourg.
[Faïencerie]
Le village de Domèvre renferme aussi une faïencerie qui n'est
que peu éloignée de celles de Badonviller et de Pexonne. Domèvre
est à sept mille six cents toises à l'O. de St. Sauveur, et
seulement à deux mine cent cinquante toises au S.S.O. de
Blamont. Cette manufacture appartient à MM. Valtrin horlogers à
Luneville, qui l'afferment à M. Joseph Simon pour 500 liv. de
canon annuel.
[Ateliers. Consommation en bois, terres, plomb et salins]
Elle consiste en deux fours à cuire, et travaille en terre de
pipe et faïence commune. Sa consommation en bois est d'environ
deux cents cordes, qui se tirent des forets des communautés
voisines, à raison de 11 livres de Lorraine. Elle emploie par an
trois mille liv. pesant de terre de pipe de Cologne, mille
livres de craie de Champagne, près de cent quintaux de plomb et
trente quintaux de mine de plomb grise, quatre cents livres
pesant de minium, et quatre blocs d'étain qu'elle tire de Nancy,
le bloc pesant de deux cent cinquante à deux cent soixante
livres; et pareille quantité de vieille vaisselle du même métal.
On y consomme aussi deux mille deux cents livres de salins par
an, provenant des cendres gravelées de la saline de Dieuse, et
environ trente livres d'azur.
[Ouvriers]
Cette manufacture occupe sept potiers, trois enfourneurs, trois
manoeuvres, un peintre, et un homme au moulin; en tout
quinze-ouvriers, dont le salaire doit s'évaluer à raison de 15
sous, l'un portant l'autre.
[Vente annuelle]
Le produit annuel de la vente peut être de 21000 livres. On
trouve aux environs de Domèvre des pyrites (2), et à un quart de
lieue du village, du côté de Saint-Martin, il y avait une
fontaine minérale (3).
[Mine de fer de Reillon]
La forge de Cirey fait aussi tirer de la mine du territoire de
Reillon, village situé à quatre mille toises à l'O. de Blamont
et à deux mille neuf cents toises N. O. de Domèvre. Le minerai
est en grains ; on l'y trouve mêlé de beaucoup de galets
siliceux ; il faut le charier à la distance de sept mille cinq
cents toises dont la forge est éloignée des fosses.
[Mine de fer de Gondrexange]
Enfin on tire encore de la mine de fer pour la même forge du
finage de Gondrexange, à cinq mille huit cents toises N. O. de
l'établissement, et à six mille huit cents toises N. O. de
Blamont.
(1) Voyez
ci-dessus, pag. 6. La description de cet établissement dépendant
de généralité des Trois-Évêchés, se trouvera dans la septième
partie de cet ouvrage.
(2) Wallerius Lorrain pag. 24.
(3) Vallerius Lotharingiae pag. 96. |