|
Vignette d'une carte du Musée de la
Poste (Cliquer sur la vignette pour la carte complète)
Cet exemplaire de vignette ne porte pas la croix rouge
visible ci-dessous, recouvrant le mention 25 centimes.
En effet, il s'agit du timbre original émis pour la fête des Ministres
lorrains à Nancy, les 27 et 28 juillet 1912.
La croix rouge ne sera ajoutée que pendant la grande guerre, les stocks
de vignettes non utilisées de 1912 ayant alors été mis sur le marché au
profit de la Croix-Rouge française. |
|
|
La Croix - 31 juillet 1912 |
Nancy, 30 juillet. Le lieutenant-aviateur Nicaud, de Verdun, et le sapeur
Million, partis sur un biplan à deux places de Verdun, 6 h. 40, ont atterri à
Jarvllie-Aviation à 8 h, en passant par Vigneulles et Flirey.
Ils viennent à Nancy assurer le service de la poste aérienne. Ils transporteront
dans une ville voisine, par avion, des cartes et des lettres munies du timbre de
l'aviation.
Ils comptent partir demain. |
|
Le Figaro - 31 juillet 1912 |
AVIATION MILITAIRE
Le lieutenant-aviateur Nicaud, de Verdun, et le sapeur Million, partis hier
matin sur un biplan à deux places de Verdun, à sept heures moins vingt, ont
atterri à Jarville-Aviation à huit heures et demie en passant
par Vigneulles et Flirey.
Ils sont venus à Nancy pour assurer le service de la poste aérienne. Ils
transporteront dans une ville voisine, par avion, des cartes et des lettres.
|
|
La Croix -
3 août 1912 |
CHRONIQUE SPORTIVE
AVIATION
La poste en aéroplane
Nous avons annoncé qu'à l'occasion des fêtes données ces jours derniers à Nancy,
l'Aéro-Club de cette ville avait obtenu de M. Chaumet l'autorisation d'organiser
un service postal provisoire
et qu'un timbre spécial de 0 fr. 25, portant l'inscription « poste par avion »,
avait été dessiné à cet effet par M. Emile Friant.
Près de 15 000 lettres ou cartes, affranchies au moyen de ce timbre, furent
déposées dans les boites de l'administration des postes de Nancy, qui devait les
faire transporter par aéroplane jusqu'à
un bureau postal, d'où elles seraient acheminées à destination par voie
ordinaire.
Ce fut au lieutenant aviateur Nicaud, du centre d'aviation de Verdun, arrive
mardi matin à Jarville, que fut confié le soin du transport aérien.
Trois sacs postaux, pesant 50 kilos, lui furent remis contre reçu hier matin à 7
h. 1/4. Le biplan du lieutenant Nicaud, qui emmenait avec lui le sapeur
mécanicien Million, quittait aussitôt l'aérodrome de Jarville. Dix-sept minutes
plus tard, il atterrissait sans incident au Champ-de-Mars de Lunéville, A 30
kilomètres de Nancy.
Les sacs postaux étaient remis contre reçu au receveur des postes. Et après
s'être entretenu pendant quelques Instants avec les officiers de la garnison
venus pour assister à son atterrissage, le
lieutenant Nicaud reprenait la vole des airs et, à 8 h. 12, était de retour à
Jarville.
Son voyage avait duré 56 minutes, arrêt compris. |
|
Le Temps -
3 août 1912 |
La poste par avion. Nous avons annoncé qu'à l'occasion des fêtes données ces
jours derniers à Nancy; l'Aéro-Club de cette ville avait obtenu de M. Chaumet
l'autorisation d'organiser un service
postal provisoire et qu'un timbre spécial de 25 centimes, portant l'inscription
« poste par avion » avait été dessiné à cet effet par M. Emile Friant.
Près de 15,000 lettres ou cartes, affranchies au moyen de ce timbre, furent
déposées dans les boites de l'administration des postes de Nancy, qui devait les
faire transporter par aéroplane jusqu'à un bureau postal, d'où elles seraient
acheminées à destination par voie ordinaire.
Ce fut au lieutenant aviateur Nicaud, du centre d'aviation de Verdun, arrivé
mardi matin à Jarville, que fut confié le soin du transport aérien.
Trois sacs postaux, pesant 50 kilos, lui furent remis contre reçu hier matin à
sept heures un quart. Le biplan du lieutenant Nicaud, qui emmenait avec lui le
sapeur mécanicien Million, quittait aussitôt
l'aérodrome de Jarville. Dix-sept minutes plus tard il atterrissait sans
incident au Champ-de-Mars de Lunéville à 30 kilomètres de Nancy.
Les sacs postaux étaient remis contre reçu. au receveur des postes, et après
s'être entretenu pendant quelques instants avec les officiers de la garnison
venus pour assister à son atterrissage, le lieutenant Nicaud reprenait la voie
des airs et à huit heures douze était de retour à Jarville.
Son voyage avait duré cinquante-six minutes, arrêt compris. |
Voir tous les articles de
1912 |
|
Est-Républicain - 1962 |
Un timbre émis il y a 50 ans commémore la première liaison aéropostale
française Nancy-Lunéville
Ainsi que nous l'avons relaté dernièrement, le premier courrier aéropostal a eu
lieu entre Nancy et Lunéville le 31 juillet 1912 ; prévu pour le 28, il avait du
être retardé en raison du mauvais temps.
A cette occasion, avec l'accord de M. Chaumet, sous-secrétaire d'Etat aux P. et
T., on imprima une vignette spéciale dessinée par Emile Friant, membre de
l'Institut, natif de Dieuze.
Frappée d'une surtaxe de vingt-cinq centimes pour la Croix-Rouge française,
cette figurine n'avait pas pouvoir d'affranchissement.
Quoi qu'il en soit, ce timbre officiel, malgré tout ancêtre de la poste
aérienne, quasiment introuvable est très recherché des collectionneurs. Nous
avons pu en voir un exemplaire chez un fervent philatéliste, notre sympathique
concitoyen, M. Pierre Jacquot, 12, rue Boffrand, qui le possède depuis son plus
jeune âge, ne se souvenant d'ailleurs pas comment il a pu se le procurer.
Sur cette vignette d'environ six centimètres sur trois, dont le dessin est bleu
clair sur fond blanc, on aperçoit un avion « Alouette » d'où s'échappe une
hirondelle tenant dans son bec une lettre, portant la signature de l'auteur : E.
Friant. A la partie supérieure, on peut lire : « Poste par avion, Nancy » ; à
gauche « 27-28 juillet 1912 », et en bas, des schémas évoquant les deux villes,
Nancy et Lunéville. Sur la mention 25 c. apparaît une croix rouge. Le cachet de
la poste porte 8 h 45 ; 31-7-12.
L'Aéro-Club de Lunéville envisage de « rendre sa politesse » à Nancy, à
l'occasion de ce cinquantenaire. |
Notes sur le lieutenant
André Joseph René NICAUD :
- 28 février 1883 : Nait à Antibes (Alpes-Maritimes)
- 3 octobre 1904 : Entre à l'École polytechnique. - Engagé volontaire pour 3 ans à la mairie du Ve arrondissement
de Paris.
- 1905 : Passe en 1re division de l'École polytechnique ; classé 162ème sur 162
élèves.
- 1906 : Déclaré admissible dans les services publics ; classé 157ème sur 158
élèves.
- 1906 : Admis dans le service de l'artillerie ; classé 70ème sur 71 élèves.
- 1er octobre 1906 : Promu au grade de sous-lieutenant (Décret du 6 août 1906)
et affecté au 10ème Bataillon du 9e Régiment d'artillerie.
- 8 octobre 1907 : Élève de l'École d'application de l'Artillerie et du Génie.
- 1er octobre 1908 : Lieutenant en second au 39ème Régiment d'artillerie.
- 9 février 1912 : Par décision ministérielle, mis en situation hors-cadre au
Service de l'aéronautique militaire et placé à la suite du 1er Régiment du génie
(25ème Bataillon d'aérostiers).
- 7-8 avril 1912 : Participe aux Fêtes d'aviation organisées au profit de
l'aéronautique militaire sur l'aérodrome de Jarville, près de Nancy.
- 31 juillet 1912 : Effectue sur un avion Farman la première liaison postale
française entre l'aérodrome de Jarville et le terrain du Champ-de-Mars, à
Lunéville.
- fin Septembre 1912 : Appartient à la 1re Escadrille
- 1er janvier 1913 : Passe Lieutenant au 2ème Groupe d'aéronautique militaire
par suite de la réorganisation de ce corps.
- 10 juillet 1913 : Est nommé chevalier de la Légion d'honneur (Décret du 10
juillet. 1913, pour prendre rang au 9 juillet 1913).
- 25 janvier 1914 : Décède au 277bis rue Saint-Jacques à Paris (5e Arr.) en
tant que Lieutenant au 39ème régiment d'artillerie, détaché au centre d'aviation
de Verdun.
Rédaction : Thierry Meurant |
|