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							 Les armées françaises dans la Grande guerre 
							Tome 4,Volume 1 - Annexes 1er volume 
							Ministère de la guerre, état-major de l'armée, 
							service historique 
							Imprimerie nationale (Paris) 1924 
							ETAT-MAJOR GÉNÉRAL. 
							2e BUREAU. 
							Au G.Q.G., le 18 janvier 1916. 
							Note sur les travaux exécutés par les Allemands sur 
							le front des armées 
							françaises. 
							Les travaux exécutés par les Allemands sont poussés 
							avec une grande activité sur tout le front. Ils ont, 
							en général, un caractère nettement défensif et ne 
							revêtent un caractère offensif que sur certaines 
							parties du front de Champagne et au nord de Verdun. 
							Sur le front des différentes armées françaises, ils 
							présentent les particularités suivantes : 
							[...] 
							D.A.L. - Sur tout le front, activité considérable de 
							l'ennemi. Travaux ayant un caractère défensif, sauf 
							dans la région Leintrey-Reillon où les 
							organisations, très augmentées depuis quelque temps, 
							peuvent avoir un caractère offensif.  
							GROUPE D'ARMÉES DE L'EST. 
							LE GÉNÉRAL COMMANDANT. 
							N-261/C. 
							Q.G., le 21 janvier 1916. 
							Le général Dubail, commandant le groupe d'armées de 
							l'Est, au général commandant en chef. 
							[...] 
							DÉTACHEMENT D'ARMÉE DE LORRAINE. 
							Je vous envoie ci-joint un croquis des positions 
							allemandes dans la région du bois Zeppelin, où l'on 
							signale depuis quelque temps des travaux importants. 
							Vous verrez par ce croquis que ces travaux sont 
							plutôt défensifs: il comprennent des tranchées de 2e 
							ligne, des boyaux de communication et des postes 
							d'écoute poussés vers la crête. 
							Il n'y a là rien qui doive nous préoccuper 
							spécialement. 
							Je tiens à vous faire part sans tarder, mais avec 
							toutes les réserves qu'il mérite, d'un renseignement 
							fourni par l'un des officiers aviateurs, faits 
							prisonniers hier à Ogeviller après leur atterrissage 
							forcé à Flin : on disait dans son escadrille que la 
							pièce d'Hampont était actuellement hors d'état de 
							servir, sans préciser si cet accident était le fait 
							de l'usure ou d'un coup heureux de notre artillerie. 
							Quoi qu'il en soit, nos mesures de surveillance et 
							nos préparatifs de riposte ne se relâchent pas. Une 
							de nos pièces de 240 a été mise hors de service au 
							cours du bombardement violent qu'elle a subi: elle 
							sera remplacée dans 2 jours par une pièce de même 
							calibre, qui était en batterie au bois des Railleux 
							en vue de tirer éventuellement sur Avricourt. 
							[...] 
							DUBAIL  
							GROUPE D'ARMÉES DE L'EST. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							SECRET. 
							Au Q.G., le 10 février 1916. 
							 
							 
							Le général de division Dubail, commandant le groupe 
							d'armées de l'Est, au général commandant en chef. 
							Vous m'avez prescrit, dans votre directive du 15 
							décembre 1915 de faire procéder à l'étude d'une 
							offensive d'ensemble dans la région comprise entre 
							la Seille (forêt de Bezange-la-Grande) et les 
							Vosges. 
							A la date du 17 décembre 1915, j'ai confié la 
							direction de cette étude au général Deprez, en 
							mettant à sa disposition le général Nollet - 
							ultérieurement remplacé, sur votre autorisation, par 
							le général Nourrisson - et le nombre d'officiers 
							nécessaires pour renforcer, à proportion du travail 
							à fournir, l'état-major du D.A.L. 
							Je vous communique aujourd'hui les résultats de 
							l'examen auquel je viens de soumettre les dossiers 
							très complets établis au D.A.L. 
							Comme pour les études similaires qui furent 
							entreprises à la Ire armée et dans la R.F.B., mes 
							conclusions porteront sur : 
							- l'emploi général des forces; 
							- l'estimation des moyens d'artillerie et 
							d'aéronautique; 
							- l'aménagement de la zone des attaques. 
							DUBAIL. 
							 
							I. - EMPLOI GÉNÉRALDES FORCES. 
							A. But de l'opération. 
							B. Caractéristiques de la zone des attaques. 
							C. Conditions générales de la manoeuvre. 
							D. Moyens nécessaires (divisions d'infanterie). 
							E. Dispositif initial d'attaque. 
							F. Organisation du commandement. 
							 
							A. - BUT DE L'OPÉRATION. 
							Une attaque d'ensemble dirigée sur le front de 
							Lorraine méridionale, dans l'espace compris entre la 
							vallée de la Seille et les Vosges, peut avoir pour 
							objet: 
							Soit de libérer la bande du territoire national 
							encore occupée par l'ennemi et dont la profondeur 
							atteint son maximum, une quinzaine de kilomètres, 
							dans la région de Blâmont-Cirey; 
							Soit de réaliser une avance qui mette définitivement 
							les centres industriels de Meurthe-et-Moselle à 
							l'abri des bombardements ; 
							Soit d'ouvrir la voie à une offensive de grande 
							envergure sur le territoire annexé, en direction 
							générale de Sarrebruck (bassin houiller de la 
							Sarre). 
							La libération du sol national exige, outre la 
							rupture de la ire position allemande, la double 
							chute : 
							D'une 2e position jalonnée par les lisières ouest 
							des bois situés entre la Garde et Igney, par les 
							crêtes parallèles à la route Igney-Repaix et par les 
							hauteurs au nord de Barbas, d'Harbouey et de Parux; 
							D'une 3e position, encore fragmentaire, dont les 
							travaux ont été repérés à l'est de la ligne 
							Moussey-Avricourt, sur la rive droite de la Vezouse 
							entre Blâmont et Tanconville, et autour de Cirey. 
							L'enlèvement de ces positions nous conduirait sur un 
							front sensiblement jalonné par les lisières nord de 
							la forêt de Bezange-la-Grande et les localités de 
							Xanrey, Moncourt, la Garde, Béchicourt-le-Château, 
							Ibigny. 
							S'il s'agit de pénétrer assez avant dans les lignes 
							adverses pour couvrir efficacement Nancy, Dombasle, 
							Baccarat... il faudra non seulement atteindre le front 
							défini ci-dessus, mais encore chercher à exploiter 
							le succès à l'aile gauche, dans la région de 
							Château-Salins-Dieuze que desservent deux voies 
							ferrées utilisables par l'ennemi pour la mise en 
							oeuvre de son artillerie à grande puissance. 
							L'invasion du bassin de la Sarre constitue une 
							opération de groupe d'armées subordonnée : 
							- d'une part à l'occupation préalable du massif du 
							Donon, prolongée par des actions sur St-Quirin, Dabo 
							et dans la vallée de la Bruche, en vue de couvrir le 
							flanc droit des forces engagées dans le couloir de 
							Sarrebourg; 
							- d'autre part, à une avance immédiate dans la 
							région Delme-Mohrange pour dégager le débouché de 
							Dieuze que devraient utiliser les forces chargées 
							d'agir entre la ligne Mohrange-St-Avold et la Sarre 
							(sur les plateaux que sillonnent la Roth et l'Albe). 
							Dans ces conditions, il ne suffit plus d'attaquer 
							entre la Seille et les Vosges: l'offensive devrait 
							s'étendre au nord jusqu'à la Côte de Delme, au sud 
							jusqu'au Ban-de-Sapt. Et le développement de 
							l'opération demanderait qu'après la rupture du front 
							compris entre Nomény et Senones, nous disposions 
							encore des moyens nécessaires pour livrer une 
							bataille sur les deux rives de la Sarre, plus ou 
							moins près de Sarrebruck, tout en nous couvrant 
							contre les manoeuvres débordantes que l'ennemi 
							pourrait préparer en arrière des lignes de Metz ou 
							de la crête des Vosges. 
							Un effort aussi considérable peut-il procurer des 
							résultats décisifs? 
							La reprise de la Lorraine annexée constituerait un 
							avantage moral et matériel de premier ordre; son 
							influence sur l'issue de la guerre reste néanmoins 
							problématique. Admettons toutefois que l'ennemi, 
							sentant ce domaine menacé en fasse l'enjeu d'une 
							bataille: nous aurions alors contre nous la 
							situation et la nature du champ de bataille 
							lui-même, qui se trouve dans une région couverte et 
							coupée, en dehors de toute direction stratégique 
							importante, à l'intérieur d'un vaste rentrant du 
							front adverse; ce sont là des conditions qui, a 
							priori, se prêtent mal à la recherche d'une 
							victoire. 
							En réalité, la mise en oeuvre brusquée de grosses 
							masses nous étant, sur le théâtre de Lorraine, 
							interdite par la force même des choses, il est 
							probable que l'ennemi chercherait délibérément à 
							nous y contenir avec des moyens restreints en 
							utilisant toutes les ressources de la manoeuvre et 
							en s'appuyant sur le compartimentage naturel du 
							terrain ; une contre-offensive dirigée sur des 
							parties du front français stratégiquement plus 
							sensibles que le front lorrain lui apparaîtrait 
							comme le meilleur moyen de limiter sinon de 
							paralyser notre effort. 
							Les considérations qui précèdent montrent que la 
							rupture des lignes allemandes entre la Seille et les 
							Vosges est en soi une opération à rendement limité. 
							Ses bénéfices immédiats - libération d'une bande 
							étroite et plutôt pauvre du territoire national, 
							sécurité des agglomérations urbaines et 
							industrielles de la vallée de la Meurthe - prennent 
							une valeur médiocre si on les compare aux 
							conséquences possibles d'une rupture de même 
							amplitude en Artois, en Santerre et en Champagne. 
							Examinée au point de vue exclusif de la bataille, 
							elle n'offre pas les caractères de la «  menace 
							mortelle » qui amènerait l'adversaire à jeter, en 
							travers, toutes ses forces disponibles et nous 
							assurerait dès lors l'initiative dans la conduite 
							générale des opérations. 
							Quoi qu'il en soit, en raison même du fait que vous 
							avez admis l'éventualité d'offensives d'ensemble en 
							Haute-Alsace et en Woëvre Méridionale, il est utile 
							d'étudier les conditions dans lesquelles une action 
							du même ordre, sur le front intermédiaire de 
							Lorraine, pourrait être préparée et exécutée à 
							l'heure actuelle. Cette étude fournirait 
							ultérieurement, s'il y a lieu, les éléments d'une 
							discussion sur les manoeuvres offensives 
							susceptibles d'être montées dans la zone du G.A.E. 
							 
							B. - CARACTÉRISTIQUES DE LA ZONE DES ATTAQUES. 
							(Cartes I et II) 
							Avant d'aborder la discussion qui permettra de fixer 
							le dispositif initial d'attaque, il importe de 
							dégager la physionomie générale du champ d'action et 
							le caractère des organisations défensives que 
							l'ennemi y a établies. 
							I. - Le front dont on envisage la rupture présente 
							un développement de 50 à 55 kilom. - toute la 
							progression nécessaire pour amener notre ire ligne à 
							distance d'assaut étant supposée réalisée. 
							La forêt de Parroy, dont les Allemands tiennent la 
							partie est, divise ce front en deux secteurs; en 
							outre, elle se soude par les bois de la Garenne et 
							les bois de Maizières à la forêt de 
							Réchicourt-le-Château : il y a donc, suivant l'axe 
							tracé par le canal de la Marne au Rhin et le canal 
							des Houillières, un compartimentage très net de la 
							zone des attaques. 
							Si l'on examine les deux compartiments sous le 
							rapport des facilités de pénétration, les remarques 
							suivantes s'imposent : 
							Dans le compartiment nord, le seuil de 
							Réchicourt-la-Petite donne accès à la région 
							découverte des Salines que dominent les promontoires 
							de la rive droite de la Seille (hauteurs du bois de 
							la Géline). 
							La route de Strasbourg traverse le compartiment sud 
							suivant toute sa profondeur pour pénétrer dans le 
							bassin de la Sarre par un défilé large de 3 kilom. 
							entre les forêts de Réchicourt-le-Château et de 
							Blâmont (défilé A l'ouest de cette d'Ibigny). route, 
							le compartiment est lui-même cloisonné, à une 
							distance de 2 à 8 kilom. de la 1re ligne allemande, 
							par une étroite bande boisée - bois de la Garenne et 
							de la Baronne, Amienbois, bois des Prêtres - au delà 
							de laquelle se dresse la crête d'Igney-Repaix qui 
							commande l'entrée du défilé d'Ibigny. 
							A l'est de la même route, le terrain - relativement 
							découvert et de libre parcours jusqu'au fossé de la 
							Vezouze - est barré au nord de ce fossé par les 
							forêts de Blâmont et de Cirey. 
							II. Pour caractériser les organisations ennemies du 
							théâtre de Lorraine il suffit de rappeler en 
							quelques mots la méthode qui a présidé à leur 
							développement depuis le mois de septembre 1914. 
							Après leur échec devant Nancy, les Allemands prirent 
							du champ en arrière et fortifièrent la position que 
							jalonnent les hauteurs de Juvelize, les bois de la 
							Garenne, les hauteurs entre Avricourt et Blâmont, la 
							rive droite de la Vezouse. 
							Quand ces travaux furent assez avancés, ils 
							portèrent leur position principale sur la position 
							de leurs avant-postes, alors marquée par les 
							lisières sud de la forêt de Bezange-la-Grande, le 
							plateau de Réchicourt-la-Petite, Xures, le signal de 
							Xousse, les Amienbois, la crête Igney-Repaix, 
							Harbouey et Cirey-sur-Vezouse. 
							Puis, de février à mai 1915, ils employèrent leur 
							activité à renforcer ce front et à le rectifier, en 
							occupant les crêtes propres à l'installation de bons 
							observatoires. C'est ainsi, notamment, que les 
							croupes au sud de Bezange-la-Petite furent garnies 
							de solides défenses entre la Chapelle-St-Pierre et 
							le bois du Haut de la Croix; que des lignes 
							successives, s'appuyant au Remabois et aux 
							Amienbois, vinrent barrer le vallon de Leintrey; 
							couloir de Bréménil fut bouclée entre le bois du 
							Chamois et la lisière sud du bois du Feys. 
							Ainsi, après sa retraite, l'ennemi s'est reporté 
							lentement en avant en laissant derrière lui, à 
							chaque avance, une position organisée à loisir. Sans 
							doute, les lignes successives qu'il a construites se 
							présentent encore sous la forme de centres de 
							résistance à intervalles passifs; il n'en reste pas 
							moins que la plus avancée de ces lignes est protégée 
							par une nappe continue de fils de fer et que les 
							ouvrages y sont assez rapprochés pour pouvoir être 
							reliés en peu de temps par des tranchées de tir. 
							On ne saurait donc, en aucune façon, assimiler les 
							fortifications du front de Lorraine à des 
							installations de fin de combat. 
							La première position présente un tracé systématique, 
							où les rentrants et les saillants s'adaptent bien 
							aux accidents du sol; elle assure presque partout à 
							nos adversaires un bon commandement sur le terrain 
							des approches. 
							En arrière, les autres positions sont aménagées avec 
							un égal souci des vues et des flanquements; elles 
							épousent et renforcent les grandes coupures 
							naturelles. 
							 
							C. - CONDITIONS GÉNÉRALES DE LA MANOEUVRE. 
							(Cartes I et II.) 
							Les caractéristiques que nous venons de mettre en 
							évidence déterminent les conditions générales de la 
							manoeuvre. 
							 
							Compartiment nord : 
							Sur le front d'attaque nord, il est indiqué de 
							porter tout d'abord l'effet principal sur le plateau 
							de Réchicourt-la-Petite, dont les approches directes 
							sont faciles et où la forme générale ainsi que la 
							faible profondeur des lignes ennemies permettent 
							d'escompter une pénétration immédiate. Une fois 
							maîtres de ce plateau, nous ferions 
							vraisemblablement tomber assez vite, par des actions 
							combinées sur les deux rives du Sanon, les 
							résistances accrochées à la zone Moncourt, 
							Mouacourt, Xures, Bois du Ht de la Croix. Aussi 
							bien, pour venir à bout des flanquements établis à 
							l'intérieur et immédiatement en arrière de la partie 
							est de la forêt de Parroy, faudrait-il, à première 
							vue, recourir à une manoeuvre enveloppante dont les 
							directions maîtresses sont jalonnées par Moncourt et 
							la Garde au nord, Emberménil et Vaucourt au sud. 
							Par contre, notre avance vers le nord sur Xanrey et 
							la butte de St-Piamont serait ardue, pour ne pas 
							dire impossible, tant que l'adversaire tirerait un 
							libre parti du bastion flanquant constitué par la 
							forêt de Bezange-la-Grande. 
							La nécessité d'investir ce bastion, d'y prendre pied 
							et d'en faire le point d'appui de notre aile gauche 
							s'imposera donc dès la première heure. Nos troupes 
							ne sauraient consolider leurs gains au nord de la 
							crête Moncourt-Réchicourt-la-Petite - et encore 
							moins entreprendre des avances vers les positions de 
							Juvelize, sans être protégées contre les feux 
							d'écharpe ou de flanc provenant des hauteurs de la 
							rive droite de la Seille: une telle protection doit 
							être demandée évidemment au canon, amené entre 
							Bezange-la-Grande et Juvrecourt (versant nord de la 
							vallée de la Loutre Noire). 
							Au total, il semble que sur le front d'attaque nord 
							on puisse prétendre à s'assurer, dans la première 
							foulée, la possession des hauteurs de 
							Réchicourt-la-Petite, Bezange-la-Petite, Moncourt. 
							Mais on doit aussi prévoir qu'une lutte difficile 
							s'engagera immédiatement autour du môle Forêt de 
							Bezange-la-Grande, butte de St-Piamont, qui flanque 
							ces hauteurs et offre à l'artillerie ennemie le 
							masque et le site nécessaire pour la mise en oeuvre 
							de nombreuses batteries. 
							 
							Compartiment sud: 
							Sur le front d'attaque sud, la rupture de la 1re 
							position ennemie paraît devoir être obtenue dès 
							l'abord dans le secteur Xousse, Leinirey, Gondrexon 
							et dans le secteur Domèvre, Montreux. 
							Les forces ayant pénétré entre Xousse et Gondrexon 
							chercheraient à progresser d'une part sur Remoncourt 
							et Vaucourt, d'autre part, sur Amenoncourt et 
							Autrepierre, c'est-à-dire à s'étendre dans les zones 
							découvertes où elles pourraient : 
							- prendre rapidement le contact de la 2e position 
							allemande et investir le saillant que cette position 
							forme aux bois de Sauxure et de la Baronne; 
							- amorcer l'encerclement des centres de résistance 
							constitués par la partie est de la forêt de Parroy 
							et les bois de la rive est du ruisseau d'Albe (Bois 
							Gde Seille, Grand bois, bois des Prêtres). 
							D'où la formation d'une « poche» dont le contour 
							extérieur serait vraisemblablement jalonné par 
							Xousse, Remoncourt, le bois de Sauxure, Amenoncourt, 
							Gondrexon. 
							La rupture de la 1re position entre Domèvre et 
							Montreux amènerait de même nos troupes à pousser par 
							le terrain libre sur Barbas et Harbouey, en vue 
							d'aborder la 2e position, et à se couvrir à droite 
							(est) par un mouvement de rabattement qui leur 
							assurerait la possession des bois en bordure de la 
							route Bréménil-Cirey (bois du Feys, bois delà Touret 
							du Ht de la Tour, bois Harbouey). 
							La poche à envisager ici engloberait l'espace 
							compris entre cette route et la ligne Harbouey, cote 
							325 (sud de Barbas.) 
							L'élargissement des deux poches que nous venons 
							d'esquisser constituerait une nouvelle manoeuvre; 
							cet élargissement viserait nécessairement : 
							- en premier lieu, la réduction du saillant 
							Verdenal-bois du Trion (mamelon sud de Blâmont); 
							- puis la chute du barrage établi sur les crêtes 
							d'Igney-Repaix 
							Tout l'intérêt de la bataille dans le compartiment 
							sud se concentrerait dès lors sur la ligne 
							Avricourt-Blâmont (c'est-à-dire à l'entrée du défilé 
							d'Ibigny, porte du couloir de Sarrebourg). 
							La discussion qui précède conduit aux conclusions 
							suivantes : 
							1° Dans la partie nord de la zone des attaques, la 
							rupture des premières lignes allemandes entre la 
							forêt de Parroy et la forêt de Bezange-la-Grande 
							n'ouvrira pas la voie immédiatement vers la 2e 
							position: celle-ci ne saurait être absorbée qu'à 
							partir du moment où nous aurons pris pied dans la 
							forêt de Bezange-la-Grande. 
							2° Dans la partie sud de la zone des attaques, la 
							seule manoeuvre qu'il soit logique, a priori, de 
							monter, est la poussée convergente vers la partie 
							centrale de la 2e position allemande qui forme 
							l'entrée du couloir de Sarrebourg. 
							3° La jonction des forces qui opèrent respectivement 
							dans le compartiment nord et dans le compartiment 
							sud, et qui sont sollicitées, comme on vient de le 
							voir, par des actions principales divergentes - doit 
							être cherchée dans une opération secondaire ayant 
							pour objet l'encerclement de la partie est de la 
							forêt de Parroy, dont les défenses échapperont en 
							majorité aux tirs de destruction de l'artillerie. 
							Ces conclusions peuvent servir de base à la 
							détermination du dispositif initial d'attaque. Mais 
							il convient d'observer qu'elles ont un caractère 
							nettement spéculatif, qui tient aux conditions très 
							spéciales du contact et de l'occupation de terrain 
							sur le théâtre de Lorraine. 
							En effet, de la Moselle aux Vosges, les deux fronts 
							opposés sont encore, sur presque toute leur étendue, 
							à une distance telle l'un de l'autre que 
							l'établissement de nos premières lignes à portée 
							d'assaut se présente comme un ensemble d'opérations, 
							plus ou moins délicates, dont il est impossible de 
							prévoir les conséquences en ce qui concerne les 
							réactions offensives de l'ennemi. 
							Les plans ou dispositifs d'attaque qu'on bâtit 
							aujourd'hui peuvent devenir caducs dès le moment où 
							les lignes allemandes commenceront, sous la menace 
							de nos approches, à s'adapter aux exigences du 
							contact étroit. 
							D'ailleurs, la nature couverte et coupée du pays 
							lorrain judicieusement mise à profit par les 
							Allemands dans l'assiette et le tracé de leurs 
							positions successives, apportera toujours une 
							inconnue dans le problème de l'exploitation des 
							premières ruptures. 
							 
							D. - MOYENS NÉCESSAIRES (DIVISIONS D'INFANTERIE). 
							(Carte III.) 
							a. Il résulte des études effectuées sur le terrain 
							qu'un effectif global de 25 D.I. (dont 18 en 
							première ligne) paraît nécessaire pour rompre, en 
							son état actuel, la première position allemande et 
							exécuter au delà les opérations qui nous 
							permettraient d'atteindre un front sensiblement 
							jalonné par la corne N. E. de la forêt de 
							Bezange-la-Grande, Xanrey, Moncourt, le bois du Ht 
							de la Croix, Igney, Blâmont, Harbouey. 
							b. L'exploitation de ces premiers résultats, sous 
							forme d'avances dans la vallée de la Seille, dans le 
							bassin supérieur de la Sarre et dans la région 
							intermédiaire des Étangs (Maizières-Azoudange), 
							exigerait vraisemblablement l'entrée en ligne de D. 
							I. fraîches. On ne saurait fixer par un chiffre 
							l'importance de ce renforcement éventuel, sans 
							risquer de tomber dans l'arbitraire. 
							Au surplus, une telle exploitation soulève la 
							question de la couverture des ailes du dispositif de 
							bataille: nous avons vu, au § A, qu'il s'agirait 
							alors d'étendre nos actions, au nord, sur Delme; au 
							sud, sur le Donon. 
							 
							E. - DISPOSITIF INITIAL D'ATTAQUE. 
							(CARTIE III.) 
							Le détail de la mise en place des divisions 
							d'attaque (de 1re et de seconde ligne) est donné par 
							la carte n° III ci-jointe. 
							L'économie du dispositif se justifie à la fois 
							d'après les considérations générales développées au 
							§ C ci-dessus et les données d'ordre local qui 
							suivent : 
							a. La forêt de Parroy s'étend de part et d'autre 
							d'une ligne de partage des eaux (fossé du Sânon au 
							nord, ruisseau des Amis au sud) orientée ouest-est. 
							Les observatoires et les emplacements de batterie 
							qu'on peut y aménager sont donc presque 
							exclusivement utilisables pour des actions 
							d'écharpe. Aussi est-on conduit à prendre l'arête 
							dorsale comme limite des zones attribuées aux deux 
							grandes unités qui opéreront respectivement dans le 
							couloir d'Emberménil et dans la vallée du Sânon. 
							b. Dans le compartiment Nord de la zone des 
							attaques, la distribution des forces répond à l'idée 
							d'exécuter : 
							- une attaque principale à cheval sur la crête bois 
							de Bonamont-chapelle St-Pierre-Moncourt, visant la 
							prise du saillant de la chapelle St-Pierre et 
							ouvrant la voie aux forces qui déborderont par l'est 
							le rentrant de la butte de St-Piamont; 
							- une couverture de l'attaque principale, consistant 
							dans l'investissement de la forêt de 
							Bezange-la-Grande par le sud et par l'ouest 
							(Moncel-les Ervantes); 
							- une attaque secondaire prolongeant au sud 
							l'attaque principale payées deux versants de la 
							vallée du Sânon. 
							Dans la forêt de Parroy, on se bornerait à mordre 
							sur la ire ligne, dont seule la constitution est à 
							peu près terminée (réseau de fils de fer et 
							blockhaus) : en effet, il s'agira surtout d'y 
							assurer la couverture de notre artillerie. 
							c. Dans le compartiment sud de la zone des attaques, 
							les D.I. sont articulées pour mener: 
							- deux attaques principales, l'une sur le front Ht 
							de Corbe, Rémabois, Leintrey, Gondrexon, l'autre en 
							direction générale d'Ancerviller, Harbouey, 
							Tanconville; 
							- une attaque de neutralisation sur la lisière ouest 
							du bois des Prêtres; 
							- une attaque visant à déborder par le sud le bois 
							des Prêtres et se développant sur les deux rives de 
							la Vezouse; 
							- une couverture d'aile droite, à réaliser par 
							l'occupation des hauteurs qui dominent à l'ouest et 
							au sud la clairière de Parux (attaque sur le front 
							Montreux-Bréménil). 
							 
							F. - ORGANISATION DU COMMANDEMENT. 
							(Carte III.) 
							L'étendue du champ offensif; son compartimentage (§ 
							B, I) par une bande boisée presque ininterrompue qui 
							borde le sillon du canal de la Marne au Rhin; les 
							conditions dans lesquelles les attaques semblent 
							devoir être montées et exploitées (§ C et E) 
							imposent la constitution de deux groupes de forces, 
							c'est-à-dire de deux armées. 
							Au nord, armée N - zone d'action s'étendant de la 
							Seille à la ligne tranchée du Haut de la Faite 
							(forêt de Parroy) exclue - Vaucourt inclus - la 
							Garde inclus.... 
							Au sud, armée S - zone d'action comprise entre cette 
							ligne et la limite nord de la VIIe armée. 
							Ces deux armées comprendraient respectivement 10 et 
							15 D.I. 
							 
							II. - ESTIMATION DES MOYENS D'ARTILLERIE ET 
							D'AÉRONAUTIQUE. 
							 
							ARTILLERIE. 
							L'exposé qui va suivre est établi sur les mêmes 
							bases que celles d'après lesquelles ont été arrêtées 
							les précédentes études (Woëvre et Hte-Alsace) : 
							- Souci des réalisations possibles en tenant. compte 
							des obligations éventuelles auxquelles vous auriez 
							simultanément à faire face sur d'autres théâtres 
							d'opérations; 
							- Détermination en conséquence de la contribution 
							supplémentaire d'ensemble à vous demander, compte 
							tenu des ressources existant déjà dans le G.A.E. 
							ainsi que dans les corps d'armée engagés. 
							J'ai été amené ainsi aux conclusions suivantes : 
							A. - Artillerie de campagne. 
							Les corps d'armée engagés peuvent et doivent se 
							suffire avec les batteries de 75 leur appartenant 
							organiquement, renforcées d'un certain nombre de 90 
							existant sur le front du D.A.L. ou prélevés sur le 
							matériel encore en dépôt dans les anciennes places. 
							Les ressources existantes permettent de faire à 
							volonté ce renforcement qui facilitera d'autre part 
							l'adjonction éventuelle aux groupes de 
							contre-batteries de quelques batteries de 75 
							(destinées à des effets de surprise sur le 
							personnel, offrant la rapidité d'action nécessaire 
							sur toute artillerie ennemie vue dans un changement 
							de position, présentant enfin la mobilité 
							indispensable pour profiter ded l'avance de 
							l'infanterie). 
							 
							B. - Artillerie de tranchée. 
							Dans le même ordre d'idées, il convient de ne faire 
							état, en ce qui concerne l'artillerie de tranchée 
							que des disponibilités des troupes d'attaque 
							définies par vos notes n° 3340 du 9 mai 1915 et n° 
							14.829 du 23 décembre 1915. 
							Les batteries de 240 que vous pourriez mettre en 
							outre à ma disposition seraient réparties entre les 
							armées du nord et du sud et le détachement d'armée. 
							 
							C. - Artillerie lourde. 
							Canons longs. - L'étude très complète, qui m'a été 
							présentée, conduit à une véritable saturation, en 
							artillerie à tir tendu, de tous les terrains 
							disponibles. 
							Elle se chiffre en conséquence par une demande 
							considérable (700 environ) de canons longs (calibre 
							95 et au-dessus). Cette évaluation dépasse de 
							beaucoup l'ensemble des ressources (280 environ) des 
							six régiments d'A. L. existant sur le territoire du 
							G.A.E. et de l'artillerie de position du secteur 
							intéressé. Elle s'explique ainsi : 
							1° Calcul très large du nombre de contre-batteries 
							nécessaires de façon à compenser dans une certaine 
							mesure l'avantage résultant pour l'ennemi de sa 
							situation dominante sur la plus grande partie du 
							front d'attaque; la raison donnée mérite d'être 
							prise en considération mais reste discutable. 
							2° Appel à l'artillerie lourde longue pour parfaire 
							l'oeuvre de l'artillerie de destruction sur la 1re 
							position, au moyen de tirs d'écharpe et d'enfilade 
							exécutés à longue distance. Tout utile que puisse 
							être cette collaboration, elle n'est pas absolument 
							indispensable. 
							3° Prévision, dans la première phase de l'attaque, 
							d'une action visant le bouleversement de certains 
							points de la 2e position, en concordance avec la 
							destruction totale de la première position. Cette 
							idée, qui touche à la doctrine même de l'attaque 
							reste, en tous cas, subordonnée au plan d'engagement 
							du général commandant l'armée d'attaque. 
							La différence entre la demande (700) et les 
							ressources locales immédiates (280) semble donc 
							pouvoir être réduite. Quelle qu'elle puisse devenir 
							ailleurs, je serais en mesure de la combler au moyen 
							des disponibilités en artillerie de position et en 
							matériel prélevées sur les armées voisines et sur 
							les approvisionnements encore importants qui restent 
							dans les anciennes places. La question du personnel 
							de service pourrait seule devenir délicate, si cette 
							différence devenait trop forte. 
							 
							Canons courts et mortiers. 
							Demande: 216 canons de 155 C., 132 canons de 155 
							C.T.R., 88 mortiers de 220 et au-dessus. 
							Ressources: 144 canons de 155 C., 64 mortiers de 220 
							(y compris 48 sur plateforme en bois en cours de 
							rassemblement à Toul et à Epinal). 
							Ici, la différence qu'il est nécessaire de combler 
							ne peut l'être que par un apport venu de 
							l'extérieur, apport que j'estime pouvoir être réduit 
							à : 
							- un régiment à tracteurs (en plus du 84e); 
							- neuf groupes de 155 C.T.R. (un par corps d'armée 
							engagé). 
							Cet apport résume d'ailleurs toute la demande de 
							matériel que je serais amené à vous faire pour 
							l'opération en question. 
							Les quelques différences qui subsisteraient encore 
							entre les chiffres des ressources et des besoins 
							exprimés seraient compensées en fait par l'appoint 
							des canons de tranchée qu'il serait permis 
							d'escompter. 
							D'autre part les douze groupes longs du régiment à 
							tracteurs demandé atténueraient dans une large 
							mesure le déficit signalé plus haut en canons longs. 
							Il demeure entendu d'autre part qu'il y aura 
							toujours place sur la ligne de bataille pour les 
							mortiers de 370 que vos disponibilités permettraient 
							d'attribuer au G.A.E. 
							Le projet qui m'a été présenté prévoit l'emploi de 
							trois de ces mortiers. 
							 
							D. - Artillerie à grande puissance. 
							Conformément aux dispositions du plan d'emploi de 
							l'artillerie à grande puissance adressé par ma 
							lettre n° 5271 du 16 novembre 1915, il y a lieu de 
							prévoir le concours : 
							1° D'un certain nombre de pièces (au minimum quatre) 
							destinées à battre les objectifs suivants : 
							Pont d'Amelécourt; 
							Pont et bifurcation de Han-sur-Nied; 
							Pont sur la Seille à Dieuze; 
							Pont de Réchicourt. 
							2° D'une ou plusieurs pièces à très grande portée 
							tirant sur voie ferrée et prenant 
							comme objectif la gare des Sablons à Metz. 
							Un certain nombre de pièces marine et de côte (14 
							c/m., 16 c/m., 2/10 échantignolles) se trouvent déjà 
							disponibles dans le G.A.E. pour ces missions. 
							Enfin toutes les pièces de 19 c/m., 24 c/m., 240 
							(Tournier), 274, 305, dont il sera possible 
							d'assurer le concours à l'action des armées engagées 
							trouveront leur emploi, soit en doublant l'action 
							des pièces de marine, soit en canonnant des 
							cantonnements ou points de passage particulièrement 
							importants et éloignés, soit encore en s'associant à 
							l'action générale des contre-batteries. La 
							répartition de ces pièces dépendra de leur nombre et 
							du dispositif finalement arrêté pour l'attaque. 
							 
							E. - Munitions. 
							Un devis approximatif de l'approvisionnement initial 
							à constituer peut être établi en prenant pour base: 
							Le taux de 1.200 coups par pièce de 75; 
							Le taux de 7 jours de feu par pièce d'A.L. (art. 36, 
							37 et 38 de l'Instruction du 20 novembre 1915). 
							On arrive ainsi à un ensemble nécessaire de : 
							1.400.000 coups de 75; 
							105.00 - 90 (pour 100 pièces); 
							900.000 - d'A.L. de tous calibres (mortiers 
							exceptés); 
							70.000 - de 220 et au-dessus. 
							Il y aurait en outre à prévoir quelques 
							approvisionnements supplémentaires (obus de marine 
							et d'A.L.G.P., bombes de 58 et de 240, projectiles 
							spéciaux). 
							 
							F. - Matériel divers. 
							Le matériel supplémentaire correspondant aux besoins 
							propres de l'artillerie est compris dans l'ensemble 
							des devis sommaires qui font l'objet du chapitre. 
							 
							SERVICE AÉRONAUTIQUE. 
							 
							I. - AVIONS. 
							a. Avions de tir. 
							Le projet d'opérations prévoit 8 alvéoles d'attaque 
							affectées à des G.A. d'un nombre variable de 
							divisions. Mais la densité d'artillerie étant à peu 
							près constante, la dotation de chacun des secteurs 
							envisagés doit être sensiblement la même (sauf pour 
							le corps d'armée B qui comprend 5 D.I.). 
							La dotation par secteur, d'une escadrille du type 
							escadrille de C.A.(2 pour le corps B) permet de 
							satisfaire aux besoins et de l'E.-M. et des 
							artilleries constitutives du C.A. (savoir: 
							artillerie de campagne, A.L. de C.A.), soit : 
							... 9 escadrilles du type des escadrilles de C.A.(10 
							appareils, 10 observateurs). 
							Le renforcement en A. L. réservée consiste en : 
							5 régiments d'A.L. attelés; 
							2 régiments d'A.L. à tracteurs; 
							9 groupes de 155 C.T.R. 
							Ce renforcement entraîne la participation à 
							l'opération de : 
							1 section par régiment d'A.L. attelé; 
							2 sections par régiment d'A.L à tracteurs ; 
							Soit: 9 sections d'A. L. 
							Enfin l'artillerie à grande puissance exige une 
							dotation de : 2 sections d'A. L. 
							 
							b. Avions de chasse et de protection. 
							Quatre escadrilles seraient nécessaires pour assurer 
							la protection des avions de tir. 
							Une escadrille à chaque armée pour ses 
							reconnaissances. 
							 
							c. Missions spéciales. 
							2 escadrilles spéciales pour l'attaque des drachen. 
							3 groupes de bombardement (qui sont constitués : 
							deux à Malzéville et le 3e à Ochey). 
							Soit au total : 
							9 escadrilles du type escadrilles de C.A.; 
							9 sections d'A.L.; 
							6 escadrilles de chasse et de reconnaissance; 
							2 escadrilles pour l'attaque des drachen; 
							3 groupes de bombardement. 
							 
							II. - BALLONS. 
							La dotation prévue par l'annexe aux Instructions du 
							12 août sur l'observation aérienne et du 20 novembre 
							sur l'emploi de l'A. (dispositif combiné) convient 
							au cas particulier envisagé ici et conduit à la mise 
							en oeuvre du matériel suivant : 
							Pour le corps: 
							A. - 2 ballons aux D.I. de 1re ligne. 1 ballon à 
							l'A.L. 
							B. - 3 - 1 
							C. - 2 - 1 
							D. - 2 - 1 
							E. - 2 - 1 
							F. - 3 - 1 
							G. - 3 - 1 
							H. - 2 - 1 
							- 18 - 8 
							Au total: 26 ballons. 
							 
							III. - T. S. F. 
							Une dotation de 1 poste récepteur par groupe 
							d'artillerie en dehors des postes de T.S.F. du 
							commandement est désirable. Cette dotation est 
							subordonnée aux possibilités du service de la T. S. 
							F. au moment où l'opération envisagée aura lieu. 
							 
							III. - AMÉNAGEMENTDE LA ZONE DES ATTAQUES, 
							(Cartes IV, V et VI.) 
							Les travaux nécessaires à l'aménagement du terrain, 
							ainsi qu'à l'installation des troupes et aux 
							ravitaillements de diverses natures, ont fait 
							l'objet d'études détaillées de la part de 
							l'état-major du D.A.L. (commission du général 
							Nourrisson). 
							Les tableaux I, II, III et IV ci-joints constituent 
							un devis approximatif du personnel spécial, du 
							matériel et des matériaux que ces travaux semblent 
							devoir exiger. 
							 
							A. - Échelonnement des travaux d'approche. 
							On sait déjà que les avances à réaliser pour amener 
							notre ire ligne à distance d'assaut du front ennemi 
							sont considérables : 
							Les D.I. du D.A.L. n'ont encore, entre la Seille et 
							les Vosges, que quatre zones de «  friction », 
							d'ailleurs peu étendues. 
							L'exécution de ces avances exigera des travaux 
							importants immédiats en raison de la profondeur du 
							terrain à gagner, de l'état du sol,des réactions 
							possibles de l'adversaire. Elle se compliquera du 
							fait qu'en beaucoup de points notre 1re ligne ne 
							constitue pas une base solide pour l'ouverture des 
							approches. Aussi faudra-t-il sérier les problèmes. 
							Dans ces conditions, on est amené à envisager 3 
							stades pour l'aménagement du terrain - des stades 
							correspondants aux zones indiquées sur la carte n° 
							ci-jointe, savoir : 
							1re zone: Renforcement ou réunion de nos postes ou 
							éléments de tranchée sur la première ligne actuelle; 
							établissement de communications avec l'arrière; 
							installations diverses, baraques, abris, points 
							d'eau, etc. 
							2e zone: Travaux au delà de notre première ligne 
							actuelle, jusque et y compris la construction d'une 
							nouvelle tranchée de 1re ligne. 
							3e zone: Ouverture des parallèles de départ et des 
							boyaux de liaison. 
							 
							B. - Durée des travaux et main-d'oeuvre nécessaire. 
							Toute cette progression aura à vaincre de sérieuses 
							difficultés techniques. En effet, pendant la période 
							d'hiver et jusque vers le 15 avril, l'avance sur 
							certains points sera impraticable : notamment dans 
							la vallée de la Loutre Noire; dans les fonds de 
							Riouville (est d'Arracourt); au nord de l'étang de 
							Parroy; dans les thalwegs des ruisseaux du Jalindet, 
							des Prés-Bois et de Leintrey; dans la région 
							comprise entre Ancerviller et le bois des Chiens; 
							dans la vallée de la Brême (est de Neuviller). 
							D'autre part, certaines approches devront 
							s'effectuer dans des rentrants bien flanqués de la 
							position ennemie (Juvrecourt, Domèvre) ou au pied 
							des crêtes dominantes (Coincourt, Rémabois.) : 
							elles demanderont à être conduites avec habileté et 
							vigueur, sous la protection d'un sérieux déploiement 
							d'artillerie. 
							Force est donc d'envisager l'emploi d'importants 
							effectifs pour mener à bien, dans des limites de 
							temps raisonnables, toutes les avances - et les 
							travaux correspondants - sur l'ensemble du champ 
							offensif. 
							Si l'on se fixe, comme terme obligatoire extrême de 
							la préparation du front d'attaque, la date du 1er 
							août, l'examen des calculs établis par la commission 
							d'études permet de formuler les conclusions 
							suivantes : 
							1° L'aménagement des deux premières zones entamé 
							dans la première quinzaine d'avril, demanderait de 
							deux mois à 2 mois 1/2 de travail, à condition qu'il 
							soit fourni au D.A.L. un appoint de 8 D.I., savoir : 
							3 D.I. pour la zone entre Seille et forêt de Parroy; 
							5 D.I. pour la zone entre forêt de Parroy et Vosges. 
							2° Les travaux de la 3e zone doivent être confiés 
							aux D.I. d'attaque; leur durée peut être évaluée à 3 
							semaines. 
							La moitié des renforts nécessaires au D.A.L. pour 
							exécuter les travaux des 2 premières zones, soit 4 
							D.I., pourraient être constitués par le 20e C.A. et 
							la 128e D.I., qui seront de nouveau disponibles en 
							arrière du front de Lorraine, vers le 15 avril. 
							Il faudrait donc amener à cette date, dans la vallée 
							de la Meurthe, 4 D.I. supplémentaires à prélever sur 
							les disponibilités extérieures. 
							Ces prévisions de temps et d'effectifs n'ont bien 
							entendu qu'une valeur théorique, car elles ne 
							tiennent pas compte des retards qui pourraient 
							résulter : 
							Soit des initiatives de l'adversaire; 
							Soit des obstacles créés par les intempéries. 
							 
							CONCLUSIONS. 
							 
							I. Une offensive d'ensemble sur le front de 
							Lorraine, dans l'espace compris entre la Seille et 
							les Vosges, apparaît comme une opération coûteuse si 
							l'on compare la valeur des buts qu'elle peut viser à 
							l'importance des moyens qu'elle comporte. 
							II. Pour rendre l'opération exécutable avant le 
							milieu de l'été prochain (premiers jours du mois 
							d'août), il faudrait fournir au D.A.L. pour le 
							commencement du mois d'avril, un renfort de 8 D.I. 
							Ce renfort permettrait d'exécuter les avances 
							préparatoires aux attaques dans un délai inférieur à 
							3 mois. 
							III. La réalisation discrète des approches et de 
							l'aménagement du terrain est impraticable en raison 
							: 
							- de l'éloignement du front adverse; 
							- des vues étendues que l'ennemi possède sur la zone 
							des approches; 
							- des remaniements très apparents que nous aurons à 
							faire subir à notre propre front pour lui donner la 
							valeur d'une base offensive. 
							IV. Un effectif global de 25 D. I. semble nécessaire 
							pour prétendre à atteindre le front : corne N. E. de 
							la forêt de Bezange-la-Grande, Xanrey, Moncourt, le 
							bois du Ht de la Croix, Ygney, Blâmont, Harbouey. 
							Les moyens d'artillerie lourde mobile correspondant 
							à la mise en oeuvre de cet effectif absorberaient : 
							- les ressources des 6 régiments d'A.L. stationnés 
							sur le territoire du G.A.E. 
							- un appoint de 9 groupes de 155 C.T.R. et d'un 
							régiment lourd à tracteurs. 
							En résumé, le front de Lorraine ne saurait se prêter 
							à l'engagement d'une bataille de groupe d'armées 
							sans subir au préalable une transformation complète, 
							qu'il est matériellement impossible de soustraire 
							aux investigations de l'ennemi. Nous ne pouvons donc 
							prétendre à y réaliser la surprise stratégique au 
							cours du prochain été, puisque les attaques 
							devraient succéder immédiatement à une préparation 
							très complexe et très apparente du terrain. 
							J'estime cependant qu'au prix de travaux 
							relativement faciles à dissimuler, certaines parties 
							de ce front peuvent se prêter à l'organisation 
							d'attaques brusquées, ayant pour objet de prendre 
							pied par surprise sur des positions faiblement 
							tenues. 
							De telles attaques ne doivent d'ailleurs, à mon 
							avis, être envisagées que dans le cadre de la 
							bataille générale, c'est-à-dire dans une situation 
							nous assurant la supériorité locale des moyens sur 
							un adversaire amené à concentrer ses disponibilités 
							sur d'autres théâtres d'opérations. 
							 
							DUBAIL. 
							 
							TABLEAU N° I. 
							Nota. - Ce tableau résume les demandes d'un dossier 
							spécial concernant les voies de communications. Ce 
							dossier pourra être transmis au général en chef dès 
							que celui-ci le jugera utile. 
							 
							I 
							VOIES FERRÉES. 
							Voie normale à réfectionner. 
							(Raccord de voie double à la sortie de Lunéville, 
							direction de Saint-Clément. - Gare de 
							ravitaillement.) 
							Voie de 1 m. Aménagement et création de gare. 1.800 
							m. 
							Locomotives. 32 
							Wagons. 400 
							 
							Voie de 0 m. 60. A construire 400 km. 
							Locomotives. 200 
							Wagons-trucs. 1.100 
							Wagonnets. 600 
							Wagonnets-caisse à obus pour la traction animale 
							1.200 
							Ballast. 45.000 tonnes. 
							 
							II 
							ROUTES. 
							Routes à construire. 10 km. 500 
							- à améliorer 163 km. 
							Caillasse de fondation. 3.200 tonnes. 
							Cailloux 50.000 tonnes. 
							Cylindres à vapeur. 5 
							- à chevaux. 9 
							Tonneaux d'arrosage. 17 
							Sections de T.M. 2 
							 
							TABLEAU N° II. 
							MATÉRIEL DIVERS.- OUTILLAGES. 
							EXPLOSIFS NÉCESSAIRES POUR LA PÉRIODE DE PRÉPARATION 
							DE L'ATTAQUE. 
							A. - Matériel du génie. 
							Rondins. 450.000 
							Rails ou poutres en ciment armé. 650.000 m. 
							Sacs à terre. 5.000.000 
							Planches. 290.000 m. carrés. 
							Chevrons 30.000 m. 
							Tôles ondulées. 120.000 m. carrés. 
							Tôles cintrées renforcées. 80.000 éléments. 
							Carton bitumé. 400.000 m. carrés 
							Ciment 4.000 tonnes. 
							Ronce. 150 tonnes. 
							Fil de fer. 100 tonnes. 
							B. - Outillage (en sus de la dotation normale des 
							grandes unités). 
							Pelles. 100.000 
							Pioches. 100.000 
							Serpes. 20.000 
							Haches diverses. 20.000 
							Scies. 6.000 
							Cisailles renforcées. 1.000 
							Outils d'ouvriers d'art. 
							C. - Explosifs. 
							Explosifs 10.000 kgs. 
							Cordeau détonant. 7.000 m. 
							Mèche lente 3.500 m. 
							Allumeurs Ruggieri. 5.5 00 
							Amorces fulminantes et détonateurs. 5.500 
							 
							TABLEAU N° III. 
							MATÉRIELS DIVERS.- OUTILLAGES. 
							EXPLOSIFS NÉCESSAIRES POUR L'ATTAQUE PROPREMENT 
							DITE. 
							A. - Matériel du génie et outillage. 
							Échelles d'assaut. 15.000 
							Ponts volants d'infanterie 6.000 
							- - d'artillerie 1.000 
							Sacs à terre. 600.000 
							Cisailles d'infanterie. 4.000 
							- renforcées. 8.000 
							Éléments Brun. 100.000 
							Gabions Magdalena. 200.000 
							Les outils divers (pelles, pioches,..) seront 
							prélevés sur le matériel ayant servi à la 
							préparation de l'attaque. 
							B. - Explosifs. 
							Explosifs. 8.000 kgs. 
							Cordeau détonant. 3.500 m. 
							Mèche lente. 2.000 m. 
							Allumeur Ruggieri. 4.500 
							Détonateurs. 2.000 
							Grenades. 4.000.000 
							Fusées éclairantes. 40.000 
							- signaux. 100.000 
							 
							TABLEAU N° IV. 
							MATÉRIEL TÉLÉPHONIQUE NÉCESSAIRE POUR LE RÉSEAU DE 
							COMMANDEMENT ET LE RÉSEAU D'INFANTERIE. 
							Fil nu 15/10 180.000 m. 
							Câble de campagne 50.000 m. 
							- léger. 40.000 
							- - à 2 conducteurs. 10.000 
							sous plomb. 3.000 
							- armé. 1.500 
							Standard à 50 directions. 5 
							- 25 - 26 
							- 7 - 51 
							- 4 - 119 
							Appareils magnéto. 180 
							- à appel vibré. 1.000  
							Les armées françaises dans la Grande guerre 
							Tome 4,Volume 1 - Annexe 2e volume 
							Ministère de la guerre, état-major de l'armée, 
							service historique 
							Imprimerie nationale (Paris), 1930 
							D.A.L. 
							ETAT-MAJOR. 
							3e BUREAU. 
							Quartier général, le 8 mars 1916 
							Instruction générale n° 55, sur l'organisation 
							défensive du D.A.L., faisant suite aux changements 
							apportés à sa constitution. 
							A. - RÉPARTITION DE LA ZONE DU D.A.L. ENTRE LES 
							GRANDES UNITÉS. 
							[...] 
							B. - ORGANISATIONDES POSITIONS FORTIFIÉES. 
							Chaque position fortifiée comprend un ensemble 
							d'organisation : première ligne, lignes de soutien, 
							points d'appui, centres de résistance., présentant 
							une profondeur variable suivant le terrain, les 
							obstacles et les localités qui s'y trouvent. 
							Le front des positions successives à organiser sur 
							l'ensemble du détachement d'armée de Lorraine est 
							indiqué ci-après: 
							PREMIÈRE POSITION. 
							Groupe nord. 
							Front marqué par ; 
							Ferme Vitrey, signal de Xon, Norroy, lisière 
							nord-est de la forêt de Facq, Morville, 
							Port-sur-Seille, Clémery, Nomény, bois du Haut des 
							Trappes, Létricourt, Chenicourt, Ajoncourt, Arraye 
							et Han, Chambille, Armaucourt, Lanfroicourt, Bly, 
							Brin. 
							Groupe centre. 
							Front marqué par : 
							Bois dit du Ramont, station de Moncel, Moncel, bois 
							Sainte-Marie, bois de Ranzey, ferme Ranzey, les 
							Jumelles, Arracourt, ferme de Vandrecourt, crête au 
							nord-ouest de Bures, Bures, digue au sud de l'étang 
							de Parroy. 
							3e Corps de cavalerie. 
							Front marqué par : 
							Juvicourt, bois Legrand, coupure nord-ouest, sud-est 
							de la forêt de Parroy, jusqu'au ruisseau de 
							Jalindet. 
							128e Division. 
							Front marqué par : 
							Emberménil et sa station, hauteurs sud de Leintrey 
							et est de Reillon, bois Vannequel, bois des Haies 
							d'Albe. 
							71e Division. 
							Front marqué par : 
							Bois Banal, Ancerviller, coupure du bois des Haies, 
							Neuviller, le Haut d'Arbre, le Chamois, hauteurs 
							entre le ruisseau de Thiaville et la route de 
							Badonviller à Allarmont. 
							[...] 
							DEUXIEME POSITION 
							[...] 
							128e Division 
							Laneuveville, crête fort de Manonviller, Domjevin, 
							Freménil, Ogéviller, Réclonville, hauteur est de 
							Réclonville.  
							Les armées françaises dans la Grande guerre 
							Tome V, volume 1, annexes 2 
							Ministère de la guerre, état-major de l'armée, 
							service historique 
							Imprimerie nationale (Paris), 1931 
							GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DU NORD ET DU 
							NORD-EST. 
							ETAT-MAJOR. 
							2e BUREAU. 
							Au G.Q.G., le 10 avril 1917. 
							Compte rendu de renseignements n° 1026. 
							[...] 
							Coupure des voies de communications en Lorraine. 
							Pendant la nuit du 8 au 9, les Allemands ont fait 
							sauter à Domèvre (ouest de Blamont) le pont sur la 
							Vezouse où passe le chemin de fer à voie étroite de 
							Lunéville à Blamont.  
							Les armées françaises dans la Grande guerre 
							Tome V, volume 2, annexes 2 
							Ministère de la guerre, état-major de l'armée, 
							service historique 
							Imprimerie nationale (Paris), 1927 
							GROUPE D'ARMÉES DE L'EST. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							3e BUREAU. 
							Au P.C., le, 13 août 1917. 
							Instruction particulière n° 9 pour le général 
							commandant la VIIIe armée. 
							A la date du 9 août, et sous le n° 9499, le général 
							commandant en chef a approuvé les propositions que 
							lui a soumises le général commandant le G.A.E. et 
							relatives aux « projets d'attaque, correspondant aux 
							parties du front reconnues susceptibles d'être 
							organisées offensivement. 
							Le général en chef a en outre fixé l'ordre d'urgence 
							dans lequel ces projets seront réalisés. 
							En ce qui concerne la VIIIe armée, cet ordre 
							d'urgence est le suivant : 
							N° 1. Projet de Lintrey, entre Sanon et Vezouze 
							(opération de Lorraine D). 
							N° 2. Projet de Nomeny, entre Moselle et Letricourt 
							(opération de Lorraine A). 
							N° 3. Projet d'Ancerviller (opération F). 
							N° 4. Projet de Gremecey (opération B). 
							En raison des opérations en cours sur l'ensemble du 
							front, l'exécution du projet n° 1 (Leintrey) sera 
							seule envisagée pour 1917. 
							La réalisation des autre projets ne peut être 
							actuellement prévue. 
							Toutefois, l'opération de Nomény sera, en principe, 
							exécutée en 1918, en liaison avec l'opération de 
							Woëvre. 
							II. - Opération de Lintrey. - Le général en chef 
							fixera ultérieurement l'époque à laquelle pourra 
							être exécutée l'opération de Leintrey, cette époque 
							dépendra de celle où des moyens supplémentaires 
							pourront être mis à la disposition de la VIIIe 
							armée. D'ici. 
							là, la préparation devra être poursuivie activement, 
							dans la mesure compatible avec les moyens 
							actuellement disponibles. 
							Il convient d'ailleurs de remarquer que cette 
							préparation comporte des études détaillées, 
							susceptibles de permettre ensuite une réalisation 
							rapide. 
							Dans cet ordre d'idées sont : 
							- la tenue à jour des cartes de renseignements 
							détaillés, au moyen des reconnaissances 
							photographiques du front et de l'arrière-front ; 
							- l'établissement des plans reliefs à grande 
							échelle, tels que ceux visés par les notes 3827 du 4 
							août, et 30802 du 27 juillet 1917, du général en 
							chef (page 5 et renvoi); la reconnaissance 
							d'ensemble du terrain d'action de l'artillerie et 
							des zones d'action des grandes unités ; 
							- l'étude de l'aménagement offensif du terrain qui 
							sera, dès maintenant, arrêtée dans ses détails ; 
							- l'étude détaillée des zones de rassemblement en 
							arrière du front d'attaque et des communications. 
							Avant toutes autres études, il est indispensable de 
							reprendre le projet adressé par la VIIIe armée au 
							G.A.E., le 15 juin, sous le n° 11788, et le mettre 
							en concordance avec les données de la note 30801 du 
							29 juillet du général en chef. 
							En particulier, le nombre de grandes unités 
							nécessaires à l'opération proprement dite devra être 
							calculé sur les bases indiquées à la page 9 (renvoi 
							1) de ladite note. 
							Le décompte des unités à prévoir pour les premières 
							relèves après les attaques, sera établi avec 
							indication de leurs zones de stationnement initial. 
							En ce qui concerne les travaux d'A.L.G.P., le 
							général en chef prescrit de réduire leur programme, 
							de manière que celui-ci ne concerne que les 
							matériels qui seront réellement utilisables à 
							l'époque fixée pour cette opération (consulter à cet 
							égard le représentant de l'A.L.G.P. à la VIIIe 
							armée). 
							Le général commandant la VIIIe armée est prié 
							d'adresser au général commandant le G.A.E. pour le 
							25 août le complément d'études résultant de 
							l'exécution des prescriptions ci-dessus. 
							III. - Sur le reste du front de la VIIIe armée il y 
							a lieu pour le moment: d'améliorer l'organisation 
							défensive, en tenant compte du plan de renforcement, 
							et en s'attachant à améliorer d'abord les parties 
							utilisables dans les offensives projetées. 
							Les plans des travaux offensifs et d'A.L.G.P. 
							devront être dès maintenant étudiés et arrêtés pour 
							tous les fronts d'attaque envisagés. 
							IV. - Opération de Woëvre. - L'opération de Woëvre 
							sera exécutée en 1918 par le groupe d'armées du 
							Centre en combinaison avec des opérations dans les 
							Hauts de Meuse. La limite entre G.A.C. et G.A.E. 
							sera modifiée en conséquence, en temps utile, par le 
							général en chef. Pour le moment, cette limite n'est 
							pas changée. 
							Dès maintenant, le général commandant la VIIIe armée 
							est prié de donner toutes facilités au général 
							commandant le G.A.C. pour les études préliminaires à 
							cette opération. 
							Le général de division de Curières de Castelnau, 
							commandant le groupe d'armées de l'Est, 
							DE CASTELNAU.  
							VIlle ARMÉE. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							3. BUREAU 
							Q.G., le 29 août 1917. 
							Le général commandant la VIIIe armée au général 
							commandant le G.A.E. 
							J'ai l'honneur de vous adresser ci-joint l'étude que 
							vous m'avez demandée par votre instruction 
							particulière n° 9, en date du 13 août. 
							Aux termes de cette instruction, (d'exécution du 
							projet n° 1 (Leintrey), sera seule «  envisagée pour 
							1917 » « Le général commandant en chef fixera 
							ultérieurement l'époque à laquelle pourra être 
							exécutée l'opération de Leintrey. Cette époque 
							dépendra de celle où des moyens supplémentaires 
							pourront être mis à la disposition de la VIIIe 
							armée. » 
							Il y a lieu de faire, à ce propos, une première 
							remarque. 
							Le terrain compris entre la forêt de Parroy et la 
							Vezouse est absolument impraticable en hiver; 
							l'expérience en a été faite au cours des deux hivers 
							derniers, pendant lesquels il est arrivé à maintes 
							reprises que Français et Allemands devaient circuler 
							à l'extérieur de leurs tranchées et boyaux envahis 
							par les eaux. 
							La limite extrême à laquelle il semble qu'on puisse 
							concevoir l'exécution d'une opération offensive dans 
							cette région, est le 1er novembre, le mois d'octobre 
							étant généralement beau en Lorraine. 
							Si le général en chef n'était pas en mesure de 
							donner en temps utile à la VIlle armée les moyens 
							supplémentaires nécessaires pour la préparation et 
							l'exécution de cette attaque, il deviendrait 
							indispensable alors de la reporter au printemps de 
							1918. 
							Dans l'hypothèse où le général commandant en chef 
							maintiendrait sa décision d'exécuter l'opération de 
							Leintrey en 1917, et partagerait ma manière de voir 
							au sujet de la date limite à envisager à cet effet, 
							il est nécessaire de faire une deuxième observation. 
							Le secteur de Lunéville, qui a un développement de 
							20 km., n'est tenu actuellement, en première 
							position, que par une seule division (mettant en 
							ligne deux régiments renforcés par quelques unités 
							territoriales). Ce dispositif, qui est le même que 
							celui adopté depuis le mois d'avril 1917 dans les 
							secteurs de la VIIIe armée, a conduit à renoncer 
							d'une manière absolue à l'occupation de lignes 
							continues. Le front n'est tenu que par des postes de 
							résistance généralement distants de plusieurs 
							centaines de mètres. 
							Avant de procéder dans ce secteur à un travail 
							offensif quelconque, il est nécessaire de revenir 
							par une première étape à l'occupation du front telle 
							qu'elle était réalisée encore pendant l'hiver 
							1916-1917, où les divisions de la VIlle armée 
							étaient à 4 régiments et mettaient toutes leurs 
							unités en ligne. Il faut donc pour être prêt à la 
							fin d'octobre, rétablir ce dispositif d'occupation 
							du secteur par lignes continues dès les premiers 
							jours de septembre, ce qui comporte la remise en 
							état des anciens travaux, la réouverture des abris 
							obstrués, l'enlèvement des obstacles passifs qui 
							encombrent les tranchées abandonnées, etc. 
							Par conséquent, pour être prêt le 1er novembre, la 
							condition sine qua non est de densifier cette partie 
							du front de la VIIIe armée sans le moindre délai. 
							Conformément aux indications que vous m'avez données 
							par votre instruction particulière n° 9 susvisée 
							(page 2, dernier alinéa), le nombre des grandes 
							unités nécessaires a été calculé à raison de 1.000 à 
							1.200 mètres de front par division de première 
							ligne. Le développement du front d'attaque étant 
							d'une quinzaine de kilomètres, le nombre des 
							divisions prévu en première ligne s'élève à 11; 
							celui des divisions prévu, soit en deuxième ligne, 
							soit en réserve d'armée, à 9. 
							Toutefois, ce total de 20 divisions parait 
							susceptible d'une certaine réduction. 
							D'une part, les études faites d'après mes ordres sur 
							le terrain, par les états-majors des 9e C.A. et 2e 
							C.A.C., ont fait ressortir la difficulté qu'il y 
							aurait à placer des effectifs aussi nombreux, soit 
							dans la forêt de Parroy, soit surtout dans la région 
							découverte située plus au sud. 
							D'autre part, les premiers renseignements que j'ai 
							fait recueillir auprès du général commandant la IIe 
							armée sur les opérations exécutées au nord de Verdun 
							à partir du 20 août, semblent indiquer que l'on 
							pourra se contenter dans bien des cas d'une densité 
							d'infanterie inférieure aux chiffres indiqués par le 
							général commandant en chef dans son 
							instruction n° 30801 du 29 juillet. Pour un front 
							d'attaque sensiblement égal à celui de l'opération 
							de Leintrey, la IIe armée, en effet, n'a employé que 
							8 divisions en première ligne et 8 comme divisions 
							de première relève. C'est à ces chiffres, 
							semble-t-il, qu'on pourrait ramener également les 
							effectifs jugés nécessaires pour l'opération de 
							Leintrey. 
							Si la densité en infanterie parait pouvoir être 
							réduite, il n'en est pas de même pour l'artillerie. 
							Sur le front de la dernière offensive au nord de 
							Verdun, la densité en artillerie, fixée par le 
							général Pétain lui-même, s'élevait à : 
							1 pièce tous les 20 mètres pour l'artillerie de 
							campagne; 
							1 - 30 mètres - l'A.L.G.; 
							1 - 30 mètres - l'A.L.L. 
							Si l'on compare ces densités à ce qui était prévu 
							dans le projet d'attaque ci-joint avec 11 divisions 
							en première ligne, on s'aperçoit immédiatement: 
							1° Qu'il reste nécessaire de disposer du même nombre 
							de groupes à engager pour obtenir une densité 
							suffisante en A. G., soit d'avoir 12 groupes d'A.C., 
							en supplément des artilleries des 16 divisions 
							engagées; 
							2° Qu'il y aurait intérêt à augmenter la dotation en 
							artillerie lourde courte, pour se rapprocher de ce 
							qui a été fait à Verdun. 
							Il y aurait donc lieu de prévoir environ 100 
							batteries d'A.L.C. au lieu de 90. 
							Les dotations en artillerie lourde longue, en 
							artillerie de tranchée et en A.L.G.P. ne sont pas à 
							changer. 
							Si vous approuviez cette manière de voir, je ferais 
							étudier dès maintenant les répercussions qu'aurait 
							cette modification aux effectifs engagés, tant sur 
							le dispositif d'attaque envisagé que sur les besoins 
							en personnel et en matériel. 
							Toutefois, il y a lieu de remarquer que le nombre de 
							bataillons en première ligne resterait le même dans 
							les deux hypothèses; en conséquence, les travaux à 
							réaliser pour l'équipement du front restent 
							également sensiblement les mêmes et il n'y a pas 
							lieu de compter sur une diminution sensible des 
							moyens nécessaires, tant en travailleurs qu'en 
							matériel. 
							GÉRARD.  
							GROUPE D'ARMEES DE L'EST. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							3e BUREAU. 
							Objet: Opération de Leintrey. 
							Au Q.G., le 31 août 1917. 
							Le général de division de Curières de Castelnau, 
							commandant le groupe d'armées de l'Est, à M. le 
							général commandant en chef. 
							Votre note 9499 du 9 août a arrêté l'ordre d'urgence 
							dans lequel seront réalisés les différents projets 
							d'opérations. 
							En ce qui concerne le G.A.E., l'opération de 
							Leintrey (secteur D de Lorraine) est seule envisagée 
							pour 1917. 
							Les études détaillées ont aussitôt été entreprises; 
							le premier projet sommaire que je vous avais adressé 
							le 25 juin a été repris et mis à jour conformément 
							aux indications de votre note 30801 du 29 juillet. 
							Je vous adresserai incessamment les résultats de ces 
							études, constituant le projet définitif. 
							D'ores et déjà, on peut évaluer comme suit les 
							nécessaires, décomptés sur les nouvelles bases. 
							Le front d'attaque est de 15 km., à compter sur 
							notre 1re ligne, après réalisation des avances 
							nécessaires, et de 16 km. comptés sur la position 
							ennemie à attaquer. En prenant pour base 1 bataillon 
							en 1re ligne pour 3 à 400 m. de front et 500 et 
							1.000 m. de profondeur à enlever, on trouve un total 
							de 8 D.I. en 1re ligne. 
							Il convient de compter un nombre égal de D.I. pour 
							les imprévus et les 1res réserves; soit au total: 16 
							D.I. 
							Les nécessaires en artillerie sont décomptés suivant 
							les barèmes généralement admis et proportionnés à ce 
							nombre de grandes unités. 
							En ce qui concerne la date de l'opération, il y a 
							lieu de remarquer que le terrain compris entre la 
							forêt de Parroy et la Vezouze est à peu près 
							impraticable en hiver. 
							La limite extrême à laquelle il semble qu'on puisse 
							concevoir l'exécution d'une opération offensive, 
							dans cette région, est le 1er novembre, le mois 
							d'octobre étant généralement beau en Lorraine. 
							Les moyens mis à ma disposition pour la préparation 
							doivent donc être tels qu'ils permettent de 
							l'achever dans les deux mois de septembre et 
							octobre; les moyens supplémentaires pour l'exécution 
							devraient être à pied d'oeuvre vers le 20 octobre. 
							Une deuxième observation résulte du mode 
							d'occupation actuelle du secteur envisagé, qui 
							comporte simplement des centres de résistance, 
							distants de plusieurs centaines de mètres (2 
							régiments actifs en première ligne pour les 20 km. 
							du secteur de Lunéville). 
							Avant de procéder à un travail offensif, il est 
							nécessaire de réaliser d'abord la densité 
							d'occupation antérieure; soit, pour ce même secteur, 
							4 régiments actifs en première ligne. 
							On pourra ainsi revenir à la reconstitution et à 
							l'occupation d'une ligne continue, et, au préalable, 
							remettre en état les anciens travaux (réouverture 
							des abris obstrués, enlèvement des obstacles passifs 
							qui encombrent les tranchées abandonnées, réfection 
							de ces tranchées, etc.). 
							En résumé, pour que l'opération puisse être 
							entreprise en 1917, deux conditions doivent être 
							réalisées de toute nécessité: 
							1° Densification immédiate du front envisagé, 
							doublant au moins l'occupation du secteur de 
							Lunéville. 
							2° Mise à ma disposition de moyens tels que les 
							travaux de préparation puissent être achevés vers le 
							20 octobre. 
							CASTELNAU  
							GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DU NORD ET DU 
							NORD-EST. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							3e BURBAU. 
							Au Q.G., le 2 septembre 1917. 
							Le général commandant en chef 
							au général commandant le groupe d'armées de l'Est, à 
							Mirecourt. 
							Réponse à la lettre n° 11.556, du 31 août. 
							Les circonstances ne me permettent plus d'envisager 
							la possibilité d'exécuter l'opération de Leintrey en 
							1917. 
							En conséquence, vous ne recevrez pas les moyens 
							supplémentaires qui vous permettraient d'achever les 
							préparatifs de l'opération avant le 1er novembre. 
							L'opération de Leintrey reste un projet pour 1918; 
							vous devez en poursuivre les préparatifs dans la 
							mesure du possible. 
							PÉTAIN.  
							Les armées françaises dans la Grande guerre 
							Tome VI, vol. 1 annexe 1 
							Ministère de la guerre, état-major de l'armée, 
							service historique 
							Imprimerie nationale (Paris), 1932 
							GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DU NORD ET DU 
							NORD-EST. 
							État-major. 
							3e BUREAU. 
							Au Q.G., le 15 décembre 1917. 
							Le général commandant en chef à Monsieur le général 
							commandant le groupe d'armées de l'Est, à Mirecourt. 
							[...] 
							Je donne également mon approbation aux coups de main 
							non suivis d'occupation du terrain préparé : 
							A la VIIIe armée : sur les saillants du chemin de 
							fer de Flirey et la crête nord du bois de Remières; 
							sur la tête de pont de Bezange; 
							sur le hameau d'Ancervillers.[...] 
							PÉTAIN  
							GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DU NORD ET DU 
							NORD-EST. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							2e BUREAU 
							Au G.Q.G., le 10 février 1918. 
							[...] 
							En Lorraine, les dépôts de Rixingen, Blamont, Cirey, 
							paraissent avoir augmenté d'importance. Rien de 
							particulier dans les Vosges.  
							VIIIe ARMÉE. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							3e BUREAU. 
							SECRET. 
							Rapport du général commandant la VIIIe armée, sur 
							les opérations exécutées le 20 février 1918. 
							 
							La situation générale sur l'ensemble du front, la 
							nécessité d'avoir dès que possible des 
							renseignements en Lorraine, exigeaient de passer 
							sans retard à l'exécution des coups de main 
							approuvés par le général commandant en chef et que 
							les 7e et 15e C.A. étudiaient depuis le 18 décembre 
							1917. 
							Vers le milieu de janvier, les conditions locales 
							tout à fait défavorables, en particulier le mauvais 
							état du terrain devant Ancerviller et Bezange, ne 
							permettaient pas d'espérer qu'on puisse obtenir le 
							résultat cherché. 
							Ces opérations pouvaient être ajournées indéfiniment 
							par suite des conditions climatiques défavorables 
							qui rendent le terrain longtemps impraticable en 
							Lorraine en cette saison. Le général commandant 
							l'armée décidait de les remplacer par d'autres 
							opérations exécutables dans un délai très court et 
							quelles que soient les conditions atmosphériques. 
							[...]  
							GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DU NORD ET DU 
							NORD-EST. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							2e BUREAU. 
							AuG. Q.G., le 6 mars 1918. 
							Compte rendu de renseignements n° 1357. 
							[...] 
							Lorraine: la 233e D. I. semble avoir relevé la 12e 
							D.I. dans le secteur de Blamont. 2 prisonniers du 
							449e, le 5 mars, dans la région d'Ancervillers. 
							D'après leurs déclarations, la 233e D.I. aurait 
							relevé la 12e D.I. vers le 20 février. 
							L'ordre de bataille serait de l'est à l'ouest : 
							450e, 448e, 449e. 
							La 12e D.I. avait relevé la 233e D.I. au début de 
							février. 
							(B. R. du 6 février.) 
							Corps alpin (unité en arrière du front), 1 homme du 
							14e btn de chasseurs de réserve (2e rgt de 
							chasseurs, corps alpin) écrit, à la date du 20 
							février: « Je suis en Lorraine, aux environs de 
							Sarrebourg». 
							Le corps alpin, revenu du front italien dans les 
							derniers jours de décembre, avait été identifié 
							d'abord en Alsace (B.R. du 26 janvier), puis en 
							arrière du front de Champagne (B.R. du 19 février). 
							Plusieurs renseignements, donnés sous réserves, 
							avaient déjà indiqué sa présence dans la région de 
							Sarrebourg.  
							GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DU NORD ET DU 
							NORD-EST. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							2e BUREAU. 
							Au G.Q.G., le 10 mars 1918. 
							Compte rendu de renseignements n° 1361. 
							[...] 
							Aviation active seulement au sud de Laon, vers 
							Tahure, et dans la région Blamont, Badonviller. 
							 
							GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DU NORD ET DU 
							NORD-EST. 
							ETAT-MAJOR. 
							2e BUREAU. 
							Au G.Q.G., le 16 mars 1918. 
							Compte rendu de renseignements n° 1367. 
							[...] 
							Lorraine: activité d'artillerie sur les premières 
							lignes dans la région Vého, Embermesnil. 
							Activité de minenwerfer dans le secteur de la forêt 
							de Parroy. 
							Circulation assez active dans la région sud-est de 
							Marsal et de Blâmont. 
							 
							Alsace: activité moyenne de l'artillerie. 
							Bombardement de nos tranchées au sud-est de 
							Vieux-Thann et dans la région d'Avricourt et de 
							Seppois.  
							Les armées françaises dans la Grande guerre 
							Tome VI, vol. 1, Annexes 2 
							Ministère de la guerre, état-major de l'armée, 
							service historique 
							Imprimerie nationale (Paris), 1932 
							GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DU NORD ET DU 
							NORD-EST. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							2e BUREAU. 
							Au G.Q.G., le 23 mars 1918. 
							Compte rendu de renseignements n° 1374 
							[...] 
							III. - ACTIVITÉ DE L'ENNEMI 
							[...] 
							Lorraine : assez grande activité de l'artillerie 
							ennemie dans la région d'Emberménil aux Vosges. Tirs 
							de destruction sur les batteries de la région de 
							Domjevin. 
							[...] 
							V. - INTENTIONS DE L'ENNEMI (sous réserves) :  
							[...] 
							Lorraine : un artilleur écrit à la date du 14 
							février de la région de Blamont (identifiée par le 
							secteur postal) : «  Provisoirement, c'est encore le 
							calme qui règne ici. Mais on construit force 
							positions de batteries. Le corps alpin vient aussi 
							d'arriver. Espérons cependant que cela ne se 
							déclenchera pas... ».  
							GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DU NORD ET DU 
							NORD-EST. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							2e BUREAU. 
							Au G.Q.G., le 25 mars 1918. 
							Compte rendu de renseignements n° 1376. 
							[...] 
							IV. - INTENTIONS DE L'ENNEMI  
							[...] 
							Lorraine : lettre émanant d'un soldat du 21e 
							bataillon d'artillerie à pied de Landwehr (secteur 
							postal 131, région de Blamont). «  On construit ici 
							beaucoup d'emplacements de batteries ». 
							De bonne source, l'armée Bothmer serait intercalée 
							sur le front de Lorraine.  
							GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DU NORD ET DU 
							NORD-EST. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							2e BUREAU. 
							Au G.Q.G., le 27 mars 1918. 
							Compte rendu de renseignements n° 1378. 
							[...] 
							III. ACTIVITÉ DE L'ENNEMI. 
							[...] 
							Lorraine : 
							a. Journée du 23 : grande activité d'artillerie dans 
							la région de Reillon; réaction assez violente de 
							l'artillerie ennemie à la suite de l'opération 
							locale que nous avons exécutée dans la région de 
							Nomény. Aviation assez active. Plusieurs patrouilles 
							sur la région de la forêt de Parroy semblant 
							protéger des avions de réglage. 
							[...] 
							VII. - PHSYIONOMIE DU FRONT FRANÇAIS EN DEHORS DES 
							FRONTS D'ATTAQUE :  
							[...] 
							Lorraine : le front est tenu par des unités 
							médiocres ou assez bonnes. Les moins mauvaises (10e 
							D. bav. et 233e D.) sont entre Parroy et les Vosges.
							 
							Toutefois, il faut noter :  
							L'entrée en ligne de l'armée Bothmer;  
							La présence à l'arrière de bonnes divisions venant 
							d'Italie (200e D.C. alpin, 117e D.) et peut-être la 
							division de chasseurs. Ces divisions sont entraînées 
							à la guerre de mouvement. 
							La construction d'emplacements de batteries dans la 
							région de Blamont (document). 
							D'autre part, l'activité d'artillerie et de T.S.F. 
							augmente dans la région entre Bezange et les Vosges. 
							Le nombre des batteries repérées augmente (surtout 
							de 15 cm.) sans toutefois être très important. Les 
							prisonniers parlent de bruits d'attaque. 
							Une attaque de faible envergure, 5 ou 6 divisions, 
							est donc possible dans cette région.  
							Les armées françaises dans la Grande guerre 
							Tome VI, vol. 1, Annexes 3 
							Ministère de la guerre, état-major de l'armée, 
							service historique 
							Imprimerie nationale (Paris), 1932 
							GROUPE D'ARMÉES DE L'EST. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							2e BUREAU. 
							Q.G., le 4 avril 1918. 
							Compte rendu de l'activité générale sur le front du 
							G. A. E. (période du 16 au 31 mars.) 
							[...] 
							VIIIe armée. 
							a. Front. - Sur la rive gauche de la Moselle, 
							suivant déclarations de pris., la 40e D., venue de 
							Russie, aurait renforcé le front de Woëvre en 
							s'intercalant entre la 4e D.B. et la 78e D.R. 
							Ce renforcement aurait été provoqué par une crainte 
							d'offensive suggérée aux Allemands par 
							l'identification de troupes américaines sur ce 
							front. 
							Sur la rive droite, la 48e D.L., relevée dans le 
							secteur de Domèvre par la 10e D. B. (vers la fin de 
							février), a relevé la 54e D. au sud de Delme. 
							La 233e D. a relevé la 12e D. dans le secteur de 
							Blamont. 
							Divisions susceptibles d'être transportées sur le 
							champ de bataille : 
							4e D.B., 46e D.R., 10e D.B., 233e D., ces deux 
							dernières ayant déjà subi un entraînement spécial en 
							vue d'une guerre de mouvement. 
							Les 201e, 202e et 78e D.R. pourraient aussi être 
							employées sur un front plus actif.  
							GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DUNORD ET DU 
							NORD-EST. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							2e BUREAU. 
							Au G.Q.G., le 8 avril 1918 
							Compte rendu de renseignements n° 1390. 
							[...] 
							Lorraine : 
							Journée calme. L'artillerie n'a manifesté d'activité 
							que sur nos batteries de Domjevin et de la région de 
							Morville-sur-Seille. 
							Aucune activité d'aviation.  
							GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DU NORD ET DU 
							NORD-EST. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							2e BUREAU. 
							CONFIDENTIEL. 
							Au Q.G., le 14 avril 1918 
							Compte rendu de renseignements n° 1396. 
							[...] 
							Lorraine. - Activité: Journée calme Toutefois 
							l'aviation ennemie a montré quelque activité dans la 
							région de la forêt de Parroy. 
							Densité du front : sans changement, mais la 233e 
							div. (assez bonne) a été relevée dans la région de 
							Blamont par la 96e div., venue de Galicie et de 
							médiocre valeur. On ignore sur quelle région la 233e 
							division a été dirigée.  
							GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DU NORD ET DU 
							NORD-EST. 
							ÉTAT-MAJOR. 
							2e BUREAU. 
							Au G.Q.G., le 26 avril 1918. 
							Compte rendu de renseignements n° 1408. 
							[..] 
							4° 2 localisations. 
							3e D.G. localisée à l'ouest de Merville. 
							233e division localisée dans la région de Blamont 
							(Lorraine). 
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