25 janvier 1877
Voici les tristes détails sur
l'incendie de l'épicerie de Nancy que donne le Journal de la
Meurthe et des Vosges:
Au milieu de l'effondrement général, un boulanger vit
distinctement apparaître l'un d'eux sur le toit du grenier et
solliciter le secours d'une échelle. A l'instant même où ses
cris étaient entendus, le plancher du grenier s'effondrait sous
lui et le malheureux jeune homme disparaissait dans un
tourbillon de flammes. Quelques heures plus tard, lorsque les
pompiers purent pénétrer au milieu des décombres et déblayer les
gravois amoncelés, la pioche vint heurter un corps humain
informe. Le coeur du cadavre avait été traversé par une pioche
dont on se servait pour cette triste opération.
On dégagea ces restes fumants; les membres avaient été séparés;
la tête fut retrouvée à l'étage inférieur. Ce qui restait du
tronc avait été réduit à l'état de charbon noir. Le tronc était
celui du malheureux qu'on avait vu appeler à grands cris le
secours d'une échelle.
Le second cadavre avait été retrouvé dans son lit, asphyxié
probablement avant que tout mouvement lui eût été possible; les
chairs, également carbonisées, laissaient à nu les os; les
extrémités étaient absolument réduites en cendres; le crâne
fracassé. Mais les membres étaient adhérents au tronc, les
muscles convulsés. Tout indique, dans ces restes informes à
voir, les symptômes d'une indicible angoisse et d'une mort
pleine d'horreur. Ces deux jeunes gens, étaient, tous deux, âgés
de 18 ans : l'un, Victor Dardenne, était né à Ogévillier, canton
de Blamont; l'autre s'appelait Charles Plaisance, était natif de
Delme (Lorraine annexée). Leurs restes ont été toute la matinée
exposés dans la salle des morts de l'hospice Saint-Charles.
9 août 1877
FONDATIONS DESTINÉES AUX
ACTES DE VERTU
[...] Prix Marie Lasne. - Ces prix, de la valeur de 300 francs
chacun, doivent être donnés par l'Académie française « de
préférence aux plus pauvres, et autant que possible à ceux qui
auront donné de bons exemples de piété filiale ». Ces prix sont
attribués : [...] à Honorine Claudel, à Blamont
(Meurthe-et-Moselle); [...]
8 mai 1881
Nancy, 6 mai. - Le principal
du collège de Blamont a pris la fuite en emportant la caisse de
l'établissement.
27 juin 1885
MONUMENT DE VICTOR HUGO
Nous recevons les lettres suivantes :
Blâmont (Meurthe-et-Moselle), 20 juin.
Monsieur Auguste Vacquerie,
Lors des funérailles de Victor Hugo, une souscription a été
ouverte au lycée de Nancy pour envoyer une couronne à l'illustre
maître, couronne vous a adressée le président des élèves de
spéciales.
Une somme de 300 francs étant resté disponible, il a été décidé
à l'unanimité qu'elle serait affectée au monument.
J'ai donc l'honneur, monsieur, de vous adresser ci-inclus un
mandat-poste de 300 fr que je vous prie de faire parvenir à la
caisse du comité.
Je vous prie aussi de croire, monsieur, à mes sentiments de
profond respect et de reconnaissance.
Pour les élèves du lycée de Nancy,
HERTZ,
Trésorier des élèves de spéciales.
1er janvier 1900
Dangereux vagabond. - Le
commissaire de police de Bar-le-Duc vient d'arrêter pour
infraction à un arrêté d'expulsion, un nommé Augustin Colin, âgé
de 57 ans, né à Ressicourt-le-Château (Meurthe-et-Moselle)
ferblantier, sans domicile fixe, condamné à mort dans les
circonstances suivantes :
En 1861, de complicité avec un sieur Bernard, il assassina
l'oncle de ce dernier, nommé également Bernard, dit Jean Evrard,
à Blamont (Meurthe).
Le 14 août de la même année, il fut condamné à mort par la cour
d'assises de Nancy, et eut sa peine commuée en celle des travaux
forcés à perpétuité.
Après être resté 13 ans à Cayenne, sous le numéro 9,961, Colin
opta pour la nationalité allemande et continua sa peine à
Lisheim. Depuis cette époque, il a subi cinq autres
condamnations. Il a été écroué à la prison de Bar-le-Duc.
25 septembre 1900
LA PATRIE DEMENTIE PAR LE
PETIT JOURNAL
Bien en vue, au milieu de sa première page, la Patrie publiait
samedi soir l'information suivante :
INCIDENT DE FRONTIÈRE. - UN RÉGIMENT CONSIGNÉ. - PLAINTES DE
L'AMBASSADEUR.
Nancy, 22 septembre. - Un grave incident se serait produit,
parait-il, au cours des récentes manoeuvres de la 11e division,
alors que le 37e d'infanterie se trouvait sur la frontière.
Un certain nombre d'hommes de ce régiment se sont approchés du
territoire d'Alsace-Lorraine et ont tracé sur un poteau des
inscriptions injurieuses à l'adresse de l'Allemagne.
Quelques-uns auraient même commis une violation de territoire.
Sur une plainte de l'ambassade d'Allemagne, une enquête vient
d'être ouverte. Le 37e est consigné, et la libération de la
classe ajournée jusqu'à la découverte des coupables, qui
appartiennent aux 7e et 8e compagnies.
Hier matin, le Petit Journal, sous le titre : « Incidents
grossis », rétablissait ainsi les faits qui s'étaient produits à
la frontière :
Le samedi 15 septembre, une vingtaine de soldats, appartenant
aux 1e et 3e compagnies du 37e, cantonnées à Blamont, et des 7e
et 8e, cantonnées à Repaix, passant à travers les mailles des
postes de soldats, de gendarmes et de douaniers, gagnaient
isolément et sans armes la frontière du côté de Foulcrey.
Les douaniers français en refoulèrent une dizaine, les autres
réussirent à gagner une éminence située à 200 mètres de la
frontière, d'où ils espéraient découvrir une partie de
l'Alsace-Lorraine.
Ils n'y restèrent que peu d'instants du reste et revinrent en
France après s'être procuré quelques paquets de tabac étranger.
Les douaniers signalèrent le fait à l'administration
préfectorale qui ouvrit immédiatement une enquête.
De cette enquête, il résulte qu'il est absolument inexact que
des inscriptions injurieuses aient été tracées sur les
poteaux-frontières. Il est encore plus inexact que des ordures
aient été apposées sur ces poteaux.
Le fait revêt donc un simple caractère de gaminerie.
Du reste, quelques jours auparavant, un incident de cette nature
s'était produit parmi les soldats du 132e régiment allemand qui
vinrent de Nisderhoff à Bertrambois.
La libération de la classe n'a pas été ajournée, ainsi que
certains l'ont dit, car les coupables se déclarèrent dès qu'ils
apprirent que les 7e et 8e compagnies étaient consignées. Une
quinzaine d'entre eux viennent d'être punis de huit jours de
prison ; deux ou trois autres, de quinze jours.
L'ambassade d'Allemagne n'a eu à intervenir à aucun moment et
l'autorité militaire n'a agi que d'après les rapports qui lui
ont été fournis par l'administration française. Voilà les faits
dans toute leur exactitude.
Voilà où conduit l'abus de la méthode - dénaturante, pourrait-on
dira - employée par la presse nationaleuse pendant l'affaire
Dreyfus.
29 septembre 1903
Un congrès de pompiers -
Lunéville, 27 septembre.
Un congrès des sapeurs-pompiers de Meurthe-et Moselle a lieu
aujourd'hui à Blamont.
Cette réunion coïncide avec l'inauguration du monument élevé par
l'Union des officiers des sapeurs-pompiers du département à son
premier président, Jules Delabbey, qui entra à 18 ans dans la
compagnie des sapeurs-pompiers le Blamont, y obtint
successivement tous les grades et en devint le capitaine.
Titulaire dans nombreuses distinctions officielles, Delabbey
avait été président de la Société mixte de tir du 41e
territorial.
16 octobre 1904
M. Stiltz, général de brigade
du cadre de réserve, commandeur de la Légion d'honneur, est
décédé à Sainte-Colombe (Isère), où il était en villégiature. Le
corps, ramené à Strasbourg, d'où le défunt était originaire, a
été inhumé au cimetière Saint-Urbain.
Dans le cortège qui a accompagné les restes du général Stiltz à
sa dernière demeure, se trouvaient les généraux français en
retraite Travailler, de Nice, et Marin, de Blamont.
11 août 1911
INFORMATIONS
Hier matin, à quatre heures, M. Augagneur, ministre des travaux
publics, est arrivé à Lunéville. Il a été reçu à la gare, par le
préfet, le sous-préfet, le général Goetschy, M. Boutroue, chef
de cabinet du
ministre des colonies, et conduit à la sous-préfecture.
A huit heures, MM. Augagneur et Lebrun, ministres, les députés,
M. Castara, maire, M. de Langenhagen conseiller général
organisateur des fêtes, les généraux, ont pris le train et
inauguré le chemin de fer de Lunéville à Blâmont et à
Badonviller.
De grandes fêtes ont lieu à Blâmont à l'occasion de ces fêtes.
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