Registre de la commune de Montreux
L'Invasion
9 Août 1914 |
Premier
engagements de patrouilles. le village de
Montreux est occupé par un détachement de
chasseurs à pieds (20ème
Bataillon de Baccarat) |
10 -
|
Les
Allemands en force, envahissent le pays. Ils
font précéder leurs troupes par des civils
de Nonhigny pour gêner le tir de nos
soldats. Les chasseurs à pied se replient en
combattant, laissant au « signal de la Vigne
» 19 tués, mais leur bravoure causant des
pertes à l'ennemi vaut au village de
tragiques représailles. Sept maisons sont
incendiées à la main, non seulement les
habitants ne peuvent sauver leur bétail,
mais ils sont empêchés eux-mêmes de sortir
des maisons en flammes. Ils n'échappent que
par ruse à une mort atroce.
Monsieur Emile Fournier est fusillé.
Le Maire Joseph Alison doit répondre sur sa
vie de la sécurité des Allemands au village.
Les maisons sont fouillées, & mises au
pillage.
Au 14 août : les habitants doivent
subir toutes les vexations. Les hommes sont
emmenés en ligne, ils doivent ramasser les
blessés, enterrer les morts. On doit se
plier à toutes les réquisitions, tout désir,
sous la menace continuelle. C'est le règne
de la terreur. |
12 - |
Des
hommes de Neuviller, pris en otage, sont
tenus enfermés dans l'église du village,
faussement accusés et de là emmenés à
l'arrière dans les lignes allemandes. |
Éphémère
délivrance
14-23
Août 1914
|
Les
Allemands se replient (mouvement
correspondant à notre avance de Lorraine).
Toutefois sur cette partie du front leur
recul n'est pas très accentué. La division
Française qui se poste en avant le village
de Montreux (92ème, 105ème,
121ème et 139ème d'Infantie)
est arrêté par l'ennemi fortifié dans les
bois Petitmont & du Val, surprise par les
mitrailleuses, elle subit des pertes
sérieuses et doit à son tour battre en
retraite.
Les Allemands de nouveau se rapprochent. De
nombreux habitants de Montreux, se souvenant
des atrocités de la première invasion, se
décident à quitter le pays. |
Deuxième
occupation allemande
23 Août - 13 Septembre 1914
|
Dix-sept
habitants seulement, restent au village
quand les Allemands y font leur seconde
entrée. Quelques-uns, toutefois, surpris par
eux dans leur fuite, sont retournés à
Montreux. Ce fut pour y souffrir famine et
travail.
Hommes, femmes et enfants sont employés à
des corvées de tout genre. Ils sont
réquisitionnés spécialement pour le travail
de réfection des routes. |
24 Août |
Monsieur
Edmond Martin soupçonné par les Allemands
est arrêté. Il doit passer la journée à
genoux devant les batteries d'artillerie,
prêt à être fusillé. Il lui est interdit de
se justifier. Il est sauvé par un ordre
subit de déplacement donné à l'artillerie et
par la bienveillance d'un officier. |
13 Septembre |
Les
Allemands battus à la Chipotte commencent un
mouvement de retraite. |
Montreux - Zone
neutre
Septembre 1914 - 27 février 1916
|
Les
Allemands sont à Cirey, Petitmont, le Val.
Leurs patrouilles reviennent bientôt aux
abords du village. Les Français qui sont à
Péxonne, Neuviller, Vacqueville ont leur
grand'garde à Bréménil et envoient des
reconnaissances au delà de Montreux. Le
détachement du 309e d'Infanterie
qui est à Neuviller a un petit poste avancé
dans le bois, au lieu dit des « Quatre
Chemins » (carrefour des routes de Neuviller,
Bréménil & Badonviller-Montreux).
Montreux est abandonné et privé de toute
communication. Aucun ravitaillement n'est
possible.
Du blé resté sur pied est récolté au jour le
jour, on se sert des moulins à café pour
faire un peu de farine.
Matin et soir, le village est visité par les
patrouilles. |
1e
Octobre |
Les
Allemands arrivent en force et se postent à
l'attaque de Neuviller et Badonviller dont
les églises sont bombardées. Ils se retirent
le lendemain soir. |
5 novembre |
Nouvelle
attaque par les Allemands du poste français
de Neuviller, donc nouvelles occupations de
Montreux. Trois hommes sont emmenés par
leurs colonnes. Auguste et Joseph Gondrexon,
Joseph Courrier, les deux premiers ont pu
revenir au pays, Joseph Courrier est resté
en captivité.
Le 12 novembre, coup de mains français vers
Cirey.
Alerte ! coups de main allemands sur tous
les postes avancés. |
1e janvier 1915 |
L'évacuation du village devenait nécessaire,
elle fut imposée par l'autorité militaire le
4 janvier. Une demi-heure fut donnée aux
habitants pour se préparer à quitter le
village. Deux familles cependant refusent de
s'en aller : les familles Courrier et
Finance. |
Montreux dans
les lignes allemandes
21 février 1915 - Novembre 1918
Le 27 février,
les Allemands s'installent définitivement à
Montreux. Les six habitants restés au pays furent
emmenés par eux en Allemagne, l'un deux Hyppolyte
Courrier y est mort prisonnier.
Dès lors, Montreux n'a plus d'histoire.
Il meurt...
Détruit un peu plus tous les jours par les
bombardements. Le vieux clocher tombe. Tout autour
le sol est meurtri.
Après quatre ans d'exil, on ne retrouva plus que des
ruines autour des tombes des aïeux. |