22 juillet 1886
ARRONDISSEMENT DE LUNÉVILLE
Dans le canton de Blâmont, la réaction a un candidat, M. d'Hausen,
fortement appuyé par l'Espérance, journal du département qui va
prendre son mot d'ordre à l'évêché. Mais cette candidature
cléricale n'a aucune chance de succès et l'honorable M. Brice,
maire de Blâmont, représentera comme par le passé le canton au
conseil général.
11 août 1886
Un banquier en faillite. - M. Mezières, banquier à Blamont
(Meurthe-et-Moselle), vient d'être déclaré en faillite par le
tribunal de Lunéville. M. Mezières laisserait un passif de cinq
millions.
7 janvier 1887
Le tribunal correctionnel de Lunéville a rendu hier soir son
jugement dans l'affaire Mézières, ex-banquier à Blâmont, auteur
d'une faillite de cinq millions.
Mézières a été condamné à trois mois de prison, après trois mois
de prévention, pour avoir, étant commerçant failli, fait des
dépenses excessives, n'avoir pas tenu de comptabilité régulière
et fait des inventaires fictifs.
9 mai 1881
Le principal du collège de
Blamont a pris la fuite en emportant la caisse de
l'établissement.
18 mai 1881
ERREUR DE QUALIFICATION
La plupart des journaux, sans en excepter le XIXe Siècle, ont
donné, sous forme de fait divers, la nouvelle que le principal
du collège de Blamont avait levé le pied en emportant la caisse
de l'établissement.
Un honorable principal d'un des grands collèges voisins m'écrit
pour demander une rectification qui me paraît fort juste.
La maison où s'est passé ce fait scandaleux n'est point un
collège, mais un établissement libre, et le coupable n'est par
conséquent pas un principal. C'est le chef de l'établissement
lui-même qui a raflé l'argent des parents, un certain abbé dont
je ne juge pas à propos de donner le nom. Ce vol ne doit donc
pas être mis au compte de l'Université, et j'avoue, ajoute mon
principal, que j'éprouve un certain agacement quand je rencontre
à ce moment - et cette plaisanterie se renouvelle à toute heure
- d'aimables farceurs qui me parlent avec une compassion
ironique des mésaventures « de mon honorable collègue ».
Et, poussant plus loin, mon correspondant demande si l'on ne
pourrait pas exercer des poursuites contre les chefs
d'institution libre qui usurpent pour leur établissement le
titre de collège. Ce sont presque tous des hommes en robe.
Ils sont sujets à des accidents fâcheux, dont le déshonneur
rejaillit sur l'Université.
Il me conte que, pour lui, dans son humble sphère, il a été
obligé de signifier aux frères, aux bons frères, défense de
prendre le titre de professeurs du collège, dont ils
s'emparaient sans scrupule ni vergogne.
FRANCISQUE SARCEY.
4 septembre
1892
Lunéville, 2 septembre.
Ce matin, a commencé le service du poste sanitaire établi à
Avricourt contre le choléra, sous la direction des docteurs
Henriot et Zimmermann, de Blamont. Ces médecins sont assistés de
deux internes de Nancy, de deux infirmiers, d'une infirmière et
d'un employé.
Une étuve à désinfection pour les linges sales et pour les
bagages a été installée.
Un lazaret en bois a été construit par la Compagnie des chemins
de fer de l'Est pour les malades ; quatre lits, fournis par la
Société des femmes de France de Cirey, y ont été placés.
27 novembre
1895
Déserteurs allemands. - Un déserteur du 67e régiment
d'infanterie, en garnison à Metz, s'est présenté en
uniforme et en armes à la gendarmerie de Mars-la-Tour, venant à
pied de Metz; il s'était tenu caché dans les bois pendant
la journée pour ne pas tomber entre les mains des
gendarmes et douaniers embusqués le long de la frontière.
Ce déserteur a été amené devant le commissaire spécial de
Conflans-Jarny, qui l'a fait conduire au bureau de recrutement
de Verdun pour signer un engagement dans la légion étrangère.
C'est pour se soustraire aux mauvais traitement que ce jeune
homme a déserté.
Un autre Soldat déserteur du 97e régiment d'infanterie, en
garnison à Sarrebourg, est venu en tenue militaire se rendre à
la gendarmerie de Blâmont, où il a demandé à contracter un
engagement. pour la légion étrangère.
Ce déserteur se plaignait, lui aussi, d'être maltraité par ses
officiers.
28 mars 1905
HISTOIRE
véridique d'un chien, d'un gendarme, d'un commandant et de son
ordonnance
On fait en ce moment à Sarrebourg (Alsace-Lorraine) des gorges
chaudes de l'histoire suivante :
Un chef d'escadron du 15e régiment de uhlans avait fait venir un
superbe chien « Boxer », d'une valeur approximative de 250
marks. L'ordonnance. fut chargé d'ouvrir la caisse. Au moment où
le couvercle sautait, le chien sauta à son tour, renversa le
garçon et se sauva par le faubourg de... France. (Quel chien
séditieux !) Colère du chef d'escadron en apprenant cette fugue.
Tout de suite on prit les dispositions nécessaires pour faire la
chasse au fugitif, tout comme s'il se fût agi d'un simple
déserteur. Une partie de l'escadron reçut un ordre de
mobilisation.
Sans perdre de temps, les hommes sautèrent à cheval et s'en
furent à fond de train dans la direction prisa par le chien.
Après une chevauchée effrénée, les uhlans, d'ordinaire si
perspicaces, rentrèrent les mains vides. Ils n'avaient fait
qu'entrevoir la queue du chien, lequel, dirent-ils, se dirigeait
vers Blamont, frontière française. L'ordonnance reçut l'ordre de
pédaler à toute vitesse et de ramener, coûte que coûte, ce chien
qui semblait préférer l'air français.
L'ordonnance partit, léger comme une gazelle. Il arriva sans
encombre à Saint-Georges, qu'il traversa avec une vitesse de
train rapide.
Cependant l'oeil vigilant d'un gendarme l'avait aperçu au vol.
Pandore, flairait un déserteur, se mit à sa poursuite et entre
les deux hommes commença un match acharné.
Halte ! Halte ! Halte ! cria le gendarme, qui avait gagné du
terrain, et il mit le fugitif en joue. Menacé de la sorte, le
garçon mit pied à terre.
- Où courez-vous ainsi ? D'où venez-vous ?
- Mais je cherche le chien de mon chef d'escadron.
- A d'autres, mon ami, mais vous ne ferez pas accroire celle-là
à un homme qui a déjà 20 ans de service. Vous voulez déserter,
espèce de « bleu», et au nom de la loi je vous arrête.
L'ordonnance, ahuri par l'aventure, se donna toutes les peines
possibles pour faire entendre raison à l'homme de loi. Rien n'y
fit. « Vous rouspétez, je crois ! » dit Pandore, et il lui passa
le cabriolet. Menottes aux poignets, le soldat fut ramené à
Saint-Georges, où il passa la nuit. Au clou bien entendu.
Le lendemain, par te premier train, le gendarme, légitimement
fier de sa capture, qui avait voulu lui en faire accroire, à
lui, vieux chevronné de 20 ans de service, vint remettre le
prétendu déserteur au régiment.
L'histoire ne dit pas comment le gendarme fut reçu par le chef
d'escadron. Mais d'ici on peut voir la tête qu'il fit en voyant
qu'on lui ramenait en laisse, non son chien, mais son
ordonnance. En attendant, le « boxer » court encore. |