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La Semaine Religieuse du Diocèse de Nancy & de Toul
Ed. Nancy

- 1905 -


3 juin 1905 - n° 22 - p. 558
Nécrologie.
Nous recommandons aux prières de nos lecteurs l'âme M. Auguste-Nicolas George, décédé le 29 mai 1905.
Né à Réchicourt-le-Château, le 17 décembre 1839, et ordonné prêtre, le 23 décembre 1865, M. George avait été vicaire à Sarrebourg, après l'ordination ; curé de Saint-Martin, en 1868; et curé de Frémonville, depuis le 26 janvier 1888.
M. George était membre de l'association de prières.


10 juin 1905 - n° 23 - p. 589
M. l'abbé George, curé de Frémonville
M. l'abbé Auguste GEORGE dont la Semaine religieuse a annoncé la mort en marquant les étapes de sa vie sacerdotale qui a duré 40 années, a été inhumé dans sa paroisse de Frémonnville, le mercredi 31 mai, veille de l' Ascension. Presque tous ses paroissiens, plusieurs des plus notables de Blâmont, 40 prêtres dont quelques-uns venus de loin malgré la difficulté du jour, prouvaient par leur présence, leur attitude, leurs larmes, la haute estime en laquelle ils tenaient le cher défunt.
Un seul mot se trouvait sur toutes les lèvres pour apprécier cette longue vie sacerdotale; c'est le mot que paroissiens et confrères et tous ceux qui l'ont connu répétaient en parlant de lui ; c'est le mot que nous-mêmes, dans ce concert unanime, nous avons fait entendre devant sa dépouille mortelle. On ne savait pas, on ne pouvait pas dire autrement; on ne le nommait pas sans ajouter à son nom ou à son titre le qualificatif le plus beau de tous, puisque c'est celui dont la foi et la piété ornent le saint nom de Dieu : et l'on disait, et nous disions tous: le bon abbé George, le bon curé de Frémonville, comme autrefois on disait le lion curé de Saint-Martin.
Tout, dans sa personne : regard, sourire, physionomie, langage, et jusqu'à la vulgaire poignée de main, tout trahissait la bonté. C'est elle qui lui a vain tant d'amitiés, et des amitiés saintes et durables; c'est elle qui lui a permis de faire du bien, beaucoup de bien dans les deux paroisses dont Il fut le Bonus pastor. C'est elle assurément qui lui a ouvert l'entrée du ciel où il a été accueilli par la divine parole : Euge, serve BONE; c'est bien ! bon serviteur. Mais l'accueil divin se compléta par la parole qui suit: Serve bone et FIDELIS, bon et fidèle; car, s'il fut bon, il fut aussi fidèle; et la fidélité a fait de lui non seulement un bon homme, mais un bon prêtre fidèle à ses devoirs; il les remplissait comme un religieux - fidèle à Dieu et à la sainte Eglise; il en défendait les droits attaqués, - fidèle à son Evêque; comme il en parlait avec respect et légitime fierté ! - fidèle à ses paroissiens, malheur à qui les attaquait devant lui ! - fidèle dans l'amitié, dans la sainte amitié, Unitas in Trinitate, Trinitias in unitate !
Fidèle, il le fut jusqu'à la mort, usque ad mortem ; et dans cette mort Dieu semble avoir voulu le récompenser de sa fidélité : Le dimanche 14 mai, il fut frappé au pied de l'autel, la messe ayant été bien célébrée, après avoir béni ses paroissiens de cette main qui venait d'élever pour eux vers le ciel le calice du salut, et surtout de ce coeur qui tout à l'heure s'était épanché devant eux en leur donnant une instruction que personne ne soupçonnait être la dernière. Tous ont ainsi assisté à ses derniers moments ; car depuis lors il n'a plus vécu que pour recevoir les derniers sacrements et permettre à ses paroissiens et à ses amis de prouver par leur dévouement combien ils tenaient à leur bon curé.
P.-E. FLORENTIN.


8 juillet 1905 - n° 27 - p. 685
CHRONIQUE DIOCESAINE
Ordination.
Demain, à 9 heures, Monseigneur fera, dans la chapelle du Grand Séminaire, une ordination à laquelle prendront part 21 tonsurés, 19 minorés, 11 sous-diacres, 10 diacres et 17 prêtres : MM. [...] Gérard, de Montreux; Hennequin, de Nomeny ; Henry, de Blémerey [...].


15 juillet 1905 - n° 28 - p. 711
ACTES OFFICIELS
Nominations.
Par décision de Monseigneur l'Evêque, ont été nommés :
[...] curé de Frémonville, M. l'abbé Thouvenin, précédemment curé de Herbéviller;
Curé de Herbéviller, M. l'abbé Caspar, précédemment vicaire à Baccarat; [...].


12 août 1905 - n° 32 - p. 815
CHRONIQUE DIOCESAINE
Ordination.
Demain, à 9 heures, Monseigneur fera dans la Chapelle du Grand Séminaire, une ordination à laquelle prendront part un diacre et six prêtres: [...] Gérardin, d'Ancerviller; [...]


7 octobre 1905 - n° 40 - p. 1022
ACTES OFFICIELS
Nominations.
Par décision de Monseigneur l'Evêque, ont élu nommés chanoines prébendés de la Cathédrale M. l'abbé Florentin précédemment curé-doyen de Blâmont, et M. l'abbé Vagner précédemment curé de Ludres.


23 décembre 1905 - n° 51 - p. 1316
Nécrologie.
Nous recommandons aux prières de nos lecteurs, l'âme de M. l'abbé Nicolas-François Harrouard, curé de Tremblecourt, décédé le 1 7 décembre courant.
Né à Remenauville-en-Haye, le 22 janvier 1833, ordonné prêtre le 14 juin 1862. M. l'abbé Harrouard avait été vicaire à Nomeny après l'ordination, puis curé de Repaix en 1866. Il était curé de Tremblecourt depuis le 15 août 1871.
M. Harrouard était membre de l' Association de prières.


30 décembre 1905 - n° 52 - p. 1339
M. l'abbé Harrouard, curé de Tremblecourt.
En la solennité de l'immaculée Conception, en une fête de la Très Sainte Vierge, comme il l'avait toujours demandé, s'éteignait pieusement et saintement dans le Seigneur, M. l'abbé François Harrouard, curé de Tremblecomt. Il était dans sa 73e année.
Bien courte fut sa maladie. Mais en ces quelques jours, quelle recrudescence de piété et quelle résignation surnaturelle ! Avec quel esprit de foi, il offrit et renouvela fréquemment le sacrifice de sa vie l Il semble que Dieu réserve aux âmes de choix, pour leurs derniers moments, et comme prémices des récompenses qui les attendent, une dernière surabondance de grâces. Sous l'empire de celles-ci, l'âme déjà purifiée et fortifiée par les derniers sacrements, achève de se détacher du monde ; ses espérances s'avivent au point de sembler se confondre avec la possession des biens futurs, et ses actes d'amour trouvent des accents jusqu'alors inconnus. Telle la mort des saints. Telle fut aussi, au dire des témoins, la mort de M. l'abbé Harrouard.
L'abbé Charret qu'il avait appelé à donner une mission pour préparer ses paroissiens aux épreuves de la Séparation, me disait : Tout, dans cette maladie et cette mort, respirait un tel parfum de piété, de foi ardente et d'amour, qu'il est impossible de l'oublier, comme de le décrire. C'est dans la nuit du samedi au dimanche que le bon curé reçut en pleine connaissance tous les secours de la Religion. Les paroissiens informés de bonne heure s'empressèrent de venir par petits groupes. Aussi les paroissiens de Tremblecourt qui ont eu le bonheur de venir par petit groupe, le dimanche matin, visiter le vénérable mourant, n'oublieront-ils jamais les accents plus convaincus et plus pénétrants que jamais avec lesquels il les conjura de rester fidèles à leur Dieu.
Il faut connaître les liens intimes, surnaturels, liens de respect, de confiance, d'affection, de reconnaissance, qui unissaient les paroissiens de Tremblecourt à leur vénéré curé, pour comprendre combien cette mort atteignit profondément les coeurs. Un très grand nombre, j'ose l'affirmer, n'ont point ressenti de douleurs plus poignantes, à la mort de leurs proches.
Faut-il redire ici le va-et-vient perpétuel, les larmes, les prières ferventes près de la dépouille mortelle du Père bien-aimé? Faut-il redire le caractère imposant de ces funérailles, où un clergé très nombreux s'unissait à la paroisse tout entière, pour porter le deuil de ce pasteur modèle, de ce prêtre si méritant et pourtant si humble et si modeste.
La levée du corps fut faite par M. le chanoine Florentin, curé de Manonville. M. l'abbé Voirin, chanoine titulaire, M. le Baron d'Hamonville, conseiller général, M. Ie Maire et M. le Président du Conseil de fabrique portaient les cordons du drap. A la fin de la messe, chantée par M. le Doyen de Liverdun, M. le Supérieur du Grand Séminaire, ami intime du défunt, prédicateur attitré, et toujours goûté, de la fête patronale, monta en chaire. Qu'attendez-vous de moi, dit-il, paroissiens de Tremblecourt, sinon que je mêle mes larmes à vos larmes, mes regrets immenses à vos éternels regrets ? Avec une émotion pénétrante, avec cette conviction et cette nobles simplicité qui caractérisent l'orateur, celui-ci redit à son auditoire en larmes, ce que fut M. l'abbé Harrouard. Il montra son enfance et sa première éducation chrétienne, à Remenauville, au sein d'une famille foncièrement croyante et pieuse, sa piété et son ardeur au travail au Petit et au Grand-Séminaire, son zèle ardent au Vicariat de Nomeny, où le surnom de saint lui était déjà donné couramment, son activité et en particulier son dévouement en une épidémie de petite vérole, dans sa première paroisse de Repaix-Igney. Ce qu'il fut à Tremblecourt, chacun le sait. Mais n'était-ce pas un enseignement pour tous, prêtres présents et paroissiens, de rappeler ces longues heures, passées, chaque jour, à l'église, devant le Saint- Sacrement, ces prières ferventes pour la persévérance des uns et la conversion des autres, prières qu'il redoublait en ces derniers temps pour certaines âmes rebelles. Imitateur de Jésus, Bon Pasteur, il le fut dans ses catéchismes, dans sa prédication, dans son ministère près des malades et des mourants. Aussi quelle émotion poignante étreignit tous les coeurs quand l'orateur adressa un dernier adieu au pasteur bien-aimé, au nom des confrères, au nom des petits enfants, des jeunes gens et des jeunes filles, des parents, les conjurant tous de rester fidèles au souvenir, aux exemples et à la direction de celui qu'ils pleuraient.
Mais il faut bien le dire, la paroisse de Tremblecourt, n'était pas seule à connaître son pasteur et à l'estimer à sa juste valeur.
M. le Vicaire général Didierjean, écrivait à M. l'abbé Chaudeur, nommé administrateur : «  Nous apprenons avec tristesse la mort de M. le Curé de Tremblecourt. Le surnom de «  Vianney Lorrain » qu'on lui avait donné était justifié non seulement par une certaine ressemblance physique, mais encore par un ensemble de qualités et de vertus qui rappelaient le saint curé d'Ars, Pleuré par ses paroissiens, regrettés de ses confrères, apprécié de ses supérieurs, M. l'abbé Harrouard emporte dans la tombe une ample moisson de mérites et de bonnes couvres qui le précèdent devant Dieu. »
Tous ceux qui ont connu M. l'abbé Harrouard applaudiront avec joie à cet éloge si parfait et d'une si grande valeur.
Comment ne pas garder impérissable, le souvenir de cette figure si sympathique ! Qui de nous oublierait sa bonté, son respect, son humble déférence à l'égard de ses confrères, même des plus jeunes l Qui oublierait jamais le «  oui» aimable et le bon sourire avec lesquels il accueillait les pointes malicieuses et les respectueuses irrévérences qui font le charme d'une bonne société et qui témoignent d'une parfaite union fraternelle et d'une mutuelle affection ?
Notre «  Vianney lorrain », imitateur de l'autre par sa foi profonde, par son amour de l'Eucharistie, par sa mortification dont on soupçonne difficilement l'étendue, par sa grande dévotion à la Très Sainte Vierge, eut cependant avec lui une différence marquante. Le saint curé d' Ars ne franchit que rarement et de bien peu, les limites de sa paroisse, M. le curé de Tremblecourt, à l'encontre de son modèle, usa largement et du chemin de fer et des bateaux à vapeur. Mais disons Ie bien vite, ici encore il agissait par esprit de foi et de pénitence.
Donc, M. l'Abbé Harrouard, - serait-ce tradition de famille ? - fut grand voyageur. Il visita, mais en vrai pèlerin, nouveau Joseph-Benoit Labre, tous les grands sanctuaires de France, Notre-Dame de Chartres, Sainte-Anne d'Auray, Ars, Pontmain, etc., etc ... Lourdes plusieurs fois et plus souvent encore Notre-Dame de La Salette. Deux fois, en 1881 et en 1889, il fut pèlerin de Jérusalem. Il gardait même l'espoir d'y retourner. Trois fois il vint à Rome s'agenouiller devant le tombeau des Saints Apôtres et recevoir les bénédictions du Chef de l'Eglise !
En lui, il n'y avait absolument rien du touriste. Il était tout entier pèlerin de dévotion, de prière, pèlerin de pénitence. Je ne garantirai certes pas qu'il n'eut bien des fois, par mortification et pour rester exclusivement pèlerin, fermé les yeux devant les plus beaux spectacles de la nature, ou devant certains chefs d'oeuvre.
Le détail suivant, minime on soi, me paraît caractéristique. Lors de son dernier pèlerinage, en juin, lui qui avait goûté la joie de voir Pie X et de recevoir sa bénédiction, d'assister au Congrès Eucharistique et à la magnifique procession du Saint Sacrement qui le clôtura à Saint-Pierre, me sembla attacher un bonheur intime plus grand d'avoir pu vénérer les reliques de saint Joseph-Benoît Labre et prier devant elles. En ce même pèlerinage il n'hésitait pas, malgré son grand âge et la dure fatigue, à passer deux nuits consécutives en chemin de fer pour aller prier au sanctuaire de Lorette, auquel il avait voué une prédilection particulière.
Notons en passant que M . l'abbé Harrouard dans ses pèlerinages était d'une habileté extraordinaire - on aimait à la souligner et à en exagérer les conséquences canoniques - à se procurer, de ci, de là, de précieux souvenirs. Coordonnés, avec notes explicatives, et encadrés, ces souvenirs forment une oeuvre très originale et non sans valeur.
Mais, demandera quelque indiscret, où trouvait-il l'argent nécessaire ? Sa vie extrêmement pauvre et plus que frugale, lui permettait d'accomplir ces pèlerinages, de faire donner à ses paroissiens une mission, au moins tous les ans, et d'être encore généreux pour sa chère église.
Et maintenant, M. l'abbé Harrouard a accompli son dernier pèlerinage: il s'en est allé dans .la Jérusalem céleste. Près de Dieu il intercédera plus efficacement que jamais pour sa famille, pour son digne oncle, M. le Curé de Rosières-en-Haie, pour ses confrères et surtout pour sa chère paroisse de Tremblecourt. Celle-ci ne connaîtra jamais un oubli qui serait une injustice et une impardonnable ingratitude.
En terminant cette notice, et pour en pallier l'imperfection, j'exprimerai un souhait. Les nombreux amis de notre «  Vianney lorrain » connaissent certainement une foule d'anecdotes et de détails intéressants. Qu'ils n'hésitent pas à les consigner par écrit. Ces souvenirs seraient déposés aux archives de la paroisse et serviraient à honorer et à perpétuer une mémoire qui ne peut et qui ne doit pas se perdre.
Abbé J. COLIN
Curé de Gézoncourt.

 

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