Le 20 février 1915 paraît le
premier numéro de l'hebdomadaire parisien « l'Anti-Boche
illustré », imprimé par Henri Richard et dirigé par Henri Dauvin.
Journal patriotique, il regroupe quelques informations, mais
principalement des articles satiriques, moquant l'armée
allemande et ses alliés, des "courriers" de soldats, des
feuilletons, et surtout de très nombreux dessins légendés.
On y retrouve dès les premiers numéros des collaborateurs
célèbres, comme Théodore Botrel (1868-1925),
qui signera plusieurs fois la dernière page consacrée à une
chanson réécrite sur un air populaire (on
trouvera en base de cette page une version remaniée de sa
célèbre « paimpolaise » de 1895), ou Francisque Poulbot
(1879-1946. Renommé pour ses « titis parisiens », c'est pour ces
illustrations patriotiques foncièrement anti-allemandes de la
première guerre mondiale que Poulbot se verra assigner à
résidence pendant l'occupation allemande de la seconde guerre).
Le format originel 32 x 25 deviendra au 1er janvier 1916 un
in-4° 28 x 19, avec une légère variation de couverture, même si
le titre conserve son curieux « M », qui donne le ton du journal
par l'explication dans l'avant-propos du premier numéro :
« Epris de beauté, ce journal
Devait s'appeler l'Anti-Moche,
Il est devenu l'Anti-Boche
Puisqu'il veut combattre le mal.
Anti-moche ou boche, au total,
C'est synonyme. Rien ne cloche
Si de la Vérité s'approche
Notre programme impartial. »
Couverture 1915
Couverture 1916
Les dessins sélectionnés
ci-dessous évoquent les thèmes déjà largement exposés de la
barbarie allemande, des pillages (notamment attribués au
Kronprinz Guillaume de Prusse)
et des exactions contre les civils,
thèmes récurrents depuis août 1914, mais qui prennent encore
plus d'ampleur avec les nombreuses publications en 1915
relatant les crimes allemands d'août-septembre 1914
(voir la rubrique
Crimes de guerre - Août/septembre 1914).
Note : parmi les annonces publicitaires
classiques, on constate de curieux mais discrets encarts des « Crèmes Simon
» (n° 19, n° 35 ci-dessous,...) puisque présentés sous forme de dessins
de presse ... à la différence d'un
autre journal satirique né le 10 septembre 1915, et qui
n'accepte toujours pas de publicité aujourd'hui : « Le canard enchaîné »
Couverture du n° 1 - 20 février 1915 (cliquez sur l'image pour
l'agrandir)
N° 1 - 20 février 1915 - p. 3 |