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Les gares d'Avricourt - 1871-1930

(Voir Gare de Nouvel-Avricourt - 1933)
 


Le Pays Lorrain
1930

A PROPOS DES GARES D'AVRICOURT

La Chambre de Commerce de Nancy, dans sa séance du 11 février courant, a émis le voeu qu'une des deux gares d'Avricourt (Est et A. L.) soit supprimée. Voici au sujet de la gare de l'A. L. quelques renseignements assez ignorés sans doute.
La Convention additionnelle de Berlin signé6 le 12 octobre 1871 et qui par son article 10, a rendu à la France les communes de Raon-les-Leau, de Raon-sur-Plaine, d'Igney et d'une partie de celle d'Avricourt annexées par le traité de Francfort, stipule que «  le gouvernement français prendra à sa charge les frais d'une station de chemin de fer à construire sur le terrain choisi (à Avricourt) par le gouvernement allemand et qui suffira aux intérêts militaires et commerciaux autant que celle d'Avricourt. Les devis de cette construction seront faits d'un commun accord, le gouvernement allemand aura soin de la faire édifier le plus tôt possible ».
Des études furent entreprises aussitôt de part et d'autre, pour l'application de cette clause. Le devis allemand fut présenté en septembre 1872 il se montait à 960.000 fr.; celui établi du côté français à 568.000 fr. L'écart était d'importance et portait surtout sur l'estimation des prix des matériaux, de la main-d'oeuvre et de la surface des emprises de la gare envisagée. L'accord ne se fit pas sur ces chiffres et la question fut remise sur le chantier. De nouvelles propositions furent élaborées se montant respectivement à 945.000 fr. et à 632.000 fr., le désaccord subsistait encore mais l'effort de conciliation français avait été sérieux et loyal.
Entre temps, les Allemands avaient proposé l'abandon de l'estimation générale des travaux et l'adoption d'une somme forfaitaire basée sur le prix de revient de la gare d'Avricourt à l'époque. Cette suggestion qui laissait à l'Empire l'entière liberté de projet fut adoptée et les choses en restèrent là pendant de longs mois de débats stériles.
Les discussions diplomatiques et techniques suivies par les deux gouvernements au moyen de leurs organes ordinaires étaient particulièrement laborieuses et ne conduisaient à aucune solution, quand la convention signée le 17 juin 1873 entre l'Etat français et le Réseau de l'Est, pour la liquidation des questions soulevées par la guerre et l'annexion, permit d'envisager la fin des négociations. Cet acte, dans son article 6, autorisa en effet la Compagnie des chemins de fer à se substituer à notre gouvernement dans l'affaire d'Avricourt et à traiter directement avec les Allemands pour le payement par elle, d'un forfait calculé dans les limites fixées à la Convention de Berlin.
Des représentants furent désignés, nos ex-ennemis déléguèrent leur directeur de chemin de fer à Strasbourg, M. Funke, et notre réseau nomma M. Ledru, directeur de son service de la construction, puis directeur de la compagnie.
Plusieurs conférences techniques eurent lieu à Avricourt et à Paris en août 1874, puis à Nancy en janvier 1875, où on enregistra l'accord péniblement préparé par de longs pourparlers.
L'Empire acceptait le versement par la Compagnie de l'Est d'une somme forfaitaire de 796.000 fr. dans les six semaines suivant l'évacuation de la gare française d'Avricourt, pour l'indemniser des frais des travaux qu'il allait entreprendre sur le terrain choisi par lui, d'établissement d'une gare dont il restait seul juge de déterminer les dimensions et les installations.
On sait comment il réalisa le programme qu'il s'était fixé. La nouvelle gare s'éleva à 1.371 mètres de l'ancienne, celle d'Avricourt, dont l'évacuation avait été promise pour le 1er mai 1875, mais n'eut lieu que le 1er juin 1875. Cette dernière date marque le commencement du délai de versement du forfait.
Voilà en bref, L'histoire de la gare qui s'est appelée gare de Deutsch-Avricourt de 1875 à 1918 et dont l'originalité - vraisemblablement unique exemple d'un tel fait - consiste à avoir été édifiée aux frais exclusifs de la Compagnie de l'Est pour sa très grande partie, mais suivant les devis et projet purement allemands.
C'est cette gare que pour raison d'unification et de simplification des opérations de transport, la Chambre de Commerce de Nancy propose comme gare commune aux deux réseaux de l'Est et de l'A. L. qui, avant 1870, ne faisaient qu'une seule et unique entreprise.
George PETITJEAN.

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Les gares d'Avricourt

Comme complément à l'article de M. George Petitjean, paru dans notre dernier numéro, nous donnons ci-dessous le voeu de la Chambre de Commerce de Nancy demandant la suppression de la gare dite anciennement Deutsch-Avricourt, et non pas, comme il avait été dit par erreur, le rattachement de la gare d'Igney à celle-ci.

La Chambre de Commerce de Nancy, considérant que la coexistence des deux gares d'Igney-Avricourt et de Nouvel-Avricourt, distantes seulement de 1.400 mètres, ne saurait se justifier par des intérêts économiques qu'elle est une gêne pour l'exploitation de la ligne de Paris-Strasbourg qu'elle constitue un obstacle aux relations entre les lignes de Cirey et de Dieuze: considérant, en outre, que la gare de Nouvel-Avricourt ne dessert aucune commune, alors que la gare d'Igney-Avricourt dessert les communes de: Igney, Repaix, Amenoncourt, Moussey, Leintrey, Veho, Vaucourt, Xousse, Remoncourt ;
Considérant, enfin, que la création de la gare de Nouvel-Avricourt n'a été que la résultante de la situation provisoire heureusement abolie.
Emet le voeu: Que la gare de Nouvel-Avricourt soit supprimée et que l'origine de la ligne de Dieuze soit reportée à Igney-Avricourt.

Ce voeu est précédé d'un très intéressant rapport que nous regrettons de ne pouvoir publier faute de place.

 

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