Avec beaucoup d'effets
dans la presse, le capitaine aviateur Lafon annonce
qu'il va tenter un raid Paris-Constantinople le 12 juin 1919. Il
reporte son départ au lendemain pour des problèmes de mise au
point mécanique.
Le 13 juin 1919, accompagné de son mécanicien Marcy, il
décolle de l'aérodrome du Bourget à 2 h 18, afin de tenter de
réaliser en une seule journée les 2400 kilomètres du raid
Paris-Constantinople, où il espère parvenir vers huit heures du
soir. Il pilote un biplan monomoteur S.E.A. IV-PM conçu dans les
derniers mois de la guerre par la société des aéroplanes Potez,
et prévoit deux escales de ravitaillement : l'aérodrome de
Villaverda, près de Florence (825 km), puis à Semlin (Zemun) aux
environs de Belgrade (710 km), avant d'atteindre San Stefano
dans la banlieue de Constantinople (850 km).
Mais le moteur Lorraine-Dietrich (de Lunéville) de 375 HP tombe
en panne (arrêt de la circulation d'eau) après seulement 330
kilomètres, et force l'appareil à atterrir à Gondrexon, sur un
terrain peu propice. L'atterrissage est violent, l'appareil est
brisé, mais les aviateurs sont indemnes.
L'épisode sera relaté par divers entrefilets dans la presse
nationale (voir par exemple La lanterne
du 13 juin 1919). On notera le plus moqueur (mais erroné) article des
Potins de Paris du 24 juillet 1919 :
Robert Lafon, né le 24 février
1892 à Condom dans le Gers, est lieutenant au 12ème
régiment d'infanterie, lorsqu'il rejoint l'aéronautique
(escadrille BR 213, puis SPA 83). Détenteur de 2 victoires
aériennes, il est cité à l'ordre de la IIème armée
aéronautique le 11 mai 1916, de la Ire armée
aéronautique le 22 février 1917, du GQG des Armées du Nord et du
Nord-Est le 2 juin 1917, et de la IIIème armée le 24
avril 1918. Le 28 avril 1918, il prend le commandement de
l'escadrille SPA 91.
Chevalier de la légion d'honneur par arrêté ministériel du 12
août 1917, officier de la légion d'honneur par décret du 15 juin
1949 en qualité de commandant du corps des officiers de l'air,
il décède le 23 janvier 1954 à Paris 6e.
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