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Combats aériens - 1914-1918 (Suite)
(voir aussi Combats aériens - 1914-1918)


  • 9 août 1916
    Bei Blamont in den Vogesen am 9. August 1916 abgeschossenes französiches Kampflugzeug

    Le journal «  RIC et RAC » du 31 décembre 1932, annonçant la publication du livre «  La Cage » par Henri de Versonnex, indique :
    Le journal de captivité d'Henri de Versonnex en est un témoignage fidèle. L'auteur - actuellement capitaine d'infanterie, sauf erreur de ma part, - était aviateur pendant la guerre. Le 9 août 1916, survolant Blamont, il est attaqué par plusieurs «  Fokkers » et «  descendu » après une lutte inégale. Grièvement blessé, il se réveille dans un hôpital de Strasbourg. Il est prisonnier. Il le demeurera jusqu'à la fin, jusqu'à l'armistice, en dépit de tentatives d'évasion sans cesse renouvelées avec le plus extraordinaire esprit d'acharnement et de ténacité. 

    Bei Blamont in den Vogesen am 9. August 1916 abgeschossenes französiches Kampflugzeug
    On peut légitimement douter de la photographie de presse ci-dessus : car au-delà de l'étonnant uniforme du garde, que penser de la photographie ci-dessous ?
    9 août 1916

    Henri de Versonnex est le pseudonyme du Lieutenant de Rolland, du 2ème régiment de hussard, qui rejoint l'aviation en 1915 (comme un autre hussard du régiment : Charles Nungesser). Opérant à partir du terrain de Lunéville, c'est lors d'une mission de reconnaissance que le Lieutenant de Rolland et son pilote, le sergent Raymond Boudou, de l'escadrille SPA 48, sont attaqués le 9 août 1916 par trois avions allemands. Abattus, tous deux sont grièvement blessés et fait prisonniers ; si de Rolland n'est pas parvenu à s'échapper de captivité (malgré trois tentatives), Boudu y parviendra après quatre tentatives et reprendra du service en 1918 dans la même escadrille.

L'Aérophile - 1er janvier 1919
Les soldats de l’air
Prisonniers de guerre évadés

9 août 1916

Boudou (Raymond), maréchal des logis, pilote aviateur. né le 6 janvier 1897 .à Marseille.
Médaille militaire, croix de guerre, 2 palmes.
Fait prisonnier le 9 août 1916 à Cirey, près de Blamont (Lorraine).
Interné à Strasbourg, Dillingen, Lechefeld, Puchkeim (Bavière).
Evadé le 24 décembre 1917.

9 août 1916
  • 2 mai 1918 : Comte Charles-Emmanuel Du TERTRE. Sous-Lieutenant
    Escadrille Spad 68. Tué en combat aérien, le 2 mai 1918, à Blâmont. Deux Citations Ordre de l'Armée et Ordre du Corps d'Armée.
    Né le 15 janvier 1892 à Tarascon, ingénieur de l'Ecole Centrale de Marseille, appelé le 2 août 1914 au 10ème d'artillerie à pied, passé à l'aviation le 1er juillet 1917. L'escadrille SPA 68, constituée le 21 septembre 1915, dissoute le 9 juillet 1919, utilisait en 1918 des chasseurs type SPAD XIII.

Tableau d'honneur, morts pour la France : guerre de 1914-1918
1921

TERTRE, Comte d'HUST (Charles-Emmanuel du), Légion d'Honneur (posthume), Croix de guerre (1 palme, 1 étoile de vermeil), ingénieur civil, sous-lieutenant au 46e d'Artillerie, pilote a l'Escadrille Spad 68.
Élève de l'École des Ingénieurs de Marseille, affecté à l'Artillerie, fut blessé, le 4 septembre 1916, à Vermandovillërs (Somme).
Pilote-aviateur en 1917, il montra dans ses nouvelles fonctions le même grand courage ; il fut mortellement blessé, le 2 mai 1918, au cours d'un combat aérien où, seul contre cinq adversaires, il combattit vaillamment au-dessus des lignes allemandes; il put néanmoins ramener son avion en terre française, et expira peu après à l'ambulance de Baccarat.
Citation : Officier d'une haute valeur morale, donnant à tous l'exemple d'une bravoure exceptionnelle: Au cours de ses patrouilles, a livré de très brillants combats à de puissants groupes d'avions ennemis. Très grièvement blessé au cours de l'attaque d'un Drachen, Mort à la suite de ses blessures.
[Né le 13 janvier 1892. Fils du Vte DU TERTRE, Cte D'HUST, et de la Vtesse née VINCENTI]

  • 3 mai 1918 : Charles W. Chapman Jr, second lieutenant de la 94ème escadrille, 1er groupe de chasse, né à Dubuque dans l'Iowa. Le 5 mai 1918, patrouillant dans la région d'Autrepierre, il attaque un groupe de quatre monoplans et un biplan, et en abat un avant d'être lui même abattu en flammes.
     

  • 11 juillet 1918 : Pilote américain Gilbert Nelson JEROME, (né à New Haven, Connecticut, le 15 novembre 1889). Affecté en juin 1918 à l' escadrille française SPA 90 près de Nancy (Manoncourt en Vermois). Le 11 juillet 1918, patrouillant sur la ligne de front, il est abattu par un canon anti-aérien dans les lignes ennemis près de Verdenal. Il a été enterré par les habitants de Blâmont dans un cimetière militaire allemand, avec les honneur militaires de l'ennemi. Ses restes seront transférés dans un cimetière militaire de l'Argonne en 1919, avant qu'il ne soit inhumé à New Haven en 1921. Voir aussi : Gilbert Nelson Jerome (1889-1918)


Vitrail commémoratif réalisé par Tiffany & Co, et offert par la mère du pilote, Elizabeth Maude Jerome (1864-1939), à la Plymouth Congregational Church de New Haven : "Gilbert Nelson Jerome Aviator U.S.A. Gave his life in battle for the service of humanity July 11, 1918, France Given in glorious memory, by his mother Elizabeth Maude Jerome"

Presse new-yorkaise: The Sun, 15 août 1918 :


 

  • 23 août 1918 : Avion biplace allemand abattu le 23 août 1918 entre Autrepierre et Leintrey par le lieutenant Lemaire et l'adjudant Maurice Bizot (5 novembre 1896-27 novembre 1925) de l'escadrille SPA 90. (le lendemain, Maurice Bizot attaque à la bombe à 50 mètres du sol un dépôt de munitions près de Cirey).

La Guerre aérienne illustrée
27 mars 1919

L'Adjudant Bizot.

Ancien artilleur, Bizot fit ses débuts de pilote dans la chasse. Ses 8 victoires officielles se répartissent ainsi: 30 juillet 1018, avec Ambrogi, il descend en flammes le drachen de la Grange-en Haye (1er), - le 7 août, il incendie le drachen de Juville (2e), - le 8, c'est au tour du drachen d'Amélécourt (3e), - le 21, il livre au feu celui de Voxy avec Ambrogi (4e), - le 23, il abat un biplace à Autrepierre : il commence le combat à 5 000 mètres sur Lunéville (5e), - le 2 septembre, avec Ambrogi et Pezon il triomphe du drachen de Juvelize (6e). Il a donc remporté 6 succès en 35 jours. En rentrant au terrain, il est blessé d'un éclat d'obus à la tête, ce qui l'éloigne quelques semaines de son escadrille. Le 21 octobre, il descend le drachen d'Avricourt avec Bordas (7e) et le 2g, celui de la Geline avec Pezon (8e). Il a reçu la médaille militaire avec ce motif : «  Pilote d'un courage admirable, toujours volontaire pour les missions les plus périlleuses. A exécuté de nombreux bombardements et reconnaissances à basse altitude très loin à l'intérieur des lignes ennemies. Le 2 septembre 1918, a abattu 2 drachens en flammes et a été grièvement blessé en regagnant nos lignes à 200 mètres du sol, 200 heures de vol sur l'ennemi, 4 avions abattus, 3 citations »;. On voit que, comme cela s'est produit trop souvent, ce document officiel commet plusieurs erreurs : le 1 septembre, Bizot n'abattit qu'un drachen et non deux, à cette date il comptait 6 victoires (et non 4) sur 5 drachens et 1 avion (et non sur 4 avions) ! quelques mots sur ses bombardements en monoplace qui consistaient à descendre en plein jour à 200 mètres sur l'objectif pour opérer, travail très efficace, le but ne pouvant être manqué si bas : le 24 janvier 1918, bombardement des dépôts de matériaux d'Arnaville. Le lance-bombes fonctionnant mal, Bizot regagne son terrain avec un obus accroché au dispositif de sûreté et atterrit normalement, l'échappant belle ; - le 15 mars, bombardement de la gare d'Arnaville, avec Macé, - le 1er avril, avec Macé attaque de la gare de Louvigny, - le 19 juillet, attaque de la gare de Fresnes-en Saulnois, - le 4 août, attaque de la gare de Vic, - le 8, bombardement de la gare de Salonnes et le 24 bombardement de celle de Cirey.
«  Vous m'avez demandé mes impressions ? Ma plus grande peur, ce fut le jour où je fus blessé en revenant d'incendier un drachen. J'étais à 200 mètres de haut, sous la violence du choc, j'ignore ce que je fis, je me suis retrouvé en vrille. Allais-je à l'instant m'écraser au sol ? Je me redresse à moitié aveuglé par le sang, j'aperçois devant moi une ligne d'arbres. J'ai l'impression que je vais la heurter. Ce qui se passe en moi est indescriptible. Je ferme les yeux, me croyant irrémédiablement perdu. Minute angoissante ! Et soudain, je me retrouve en vol normal passant les lignes très bas, salué par les mitrailleuses boches. J'étais sauvé. Peur, joie et quelle émotion !
ADJUDANT BIZOT »

Adjudant Maurice Bizot

 

Rédaction : Thierry Meurant

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