L'Aérophile - 1er
janvier 1919
Les
soldats de l’air
Prisonniers de guerre évadés
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Boudou (Raymond), maréchal des logis, pilote
aviateur. né le 6 janvier 1897 .à Marseille.
Médaille militaire, croix de guerre, 2 palmes.
Fait prisonnier le 9 août 1916 à Cirey, près de
Blamont (Lorraine).
Interné à Strasbourg, Dillingen, Lechefeld,
Puchkeim (Bavière).
Evadé le 24 décembre 1917. |
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2 mai 1918 : Comte Charles-Emmanuel Du TERTRE. Sous-Lieutenant
Escadrille Spad 68. Tué en combat aérien, le 2 mai 1918, à
Blâmont. Deux Citations Ordre de l'Armée et Ordre du Corps d'Armée.
Né le 15 janvier 1892 à Tarascon, ingénieur de l'Ecole Centrale de Marseille, appelé le 2 août 1914 au 10ème d'artillerie à pied, passé à l'aviation le 1er juillet 1917.
L'escadrille SPA 68, constituée le 21 septembre 1915, dissoute le 9 juillet 1919, utilisait en 1918 des chasseurs type SPAD
XIII.
Tableau d'honneur, morts pour la France : guerre de 1914-1918
1921
TERTRE, Comte d'HUST (Charles-Emmanuel du),
Légion d'Honneur (posthume), Croix de guerre (1 palme,
1 étoile de vermeil), ingénieur civil, sous-lieutenant au
46e d'Artillerie, pilote a l'Escadrille Spad 68.
Élève de l'École des Ingénieurs de Marseille, affecté à l'Artillerie, fut blessé, le 4 septembre 1916, à Vermandovillërs (Somme).
Pilote-aviateur en 1917, il montra dans ses nouvelles fonctions le même grand courage ; il fut mortellement blessé, le 2 mai 1918,
au cours d'un combat aérien où, seul contre cinq adversaires, il combattit vaillamment au-dessus des lignes allemandes; il put
néanmoins ramener son avion en terre française, et expira peu après à l'ambulance de Baccarat.
Citation : Officier d'une haute valeur morale, donnant à tous l'exemple d'une bravoure exceptionnelle: Au cours de ses patrouilles, a livré de très brillants combats à de puissants groupes d'avions ennemis. Très grièvement blessé au cours de l'attaque d'un
Drachen, Mort à la suite de ses blessures.
[Né le 13 janvier 1892. Fils du Vte DU TERTRE, Cte D'HUST, et de la Vtesse née VINCENTI] |
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3 mai 1918 :
Charles W. Chapman Jr,
second lieutenant de la 94ème escadrille, 1er groupe de
chasse, né à Dubuque dans l'Iowa. Le 5 mai 1918,
patrouillant dans la région d'Autrepierre, il attaque un
groupe de quatre monoplans et un biplan, et en abat un avant
d'être lui même abattu en flammes.
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11 juillet 1918
: Pilote américain Gilbert Nelson JEROME, (né à New Haven,
Connecticut, le 15 novembre 1889). Affecté en juin 1918 à l'
escadrille française SPA 90 près de Nancy (Manoncourt en
Vermois). Le 11 juillet 1918, patrouillant sur la ligne de
front, il est abattu par un canon anti-aérien dans les lignes
ennemis près de Verdenal. Il a été enterré par les habitants
de Blâmont dans un cimetière militaire allemand, avec les
honneur militaires de l'ennemi. Ses restes seront transférés
dans un cimetière militaire de l'Argonne en 1919, avant
qu'il ne soit inhumé à New Haven en 1921.
Voir aussi :
Gilbert Nelson Jerome
(1889-1918)
Vitrail commémoratif réalisé par
Tiffany & Co, et offert par la
mère du pilote, Elizabeth Maude Jerome (1864-1939), à la
Plymouth Congregational Church de New
Haven : "Gilbert Nelson Jerome Aviator U.S.A. Gave his life in battle for the service of humanity July 11, 1918, France Given in glorious
memory, by his mother Elizabeth Maude Jerome"
Presse new-yorkaise: The Sun, 15
août 1918 :
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23 août 1918 : Avion
biplace allemand abattu le 23 août 1918 entre Autrepierre et
Leintrey par
le lieutenant Lemaire et l'adjudant Maurice Bizot (5 novembre 1896-27 novembre 1925) de
l'escadrille SPA 90. (le lendemain, Maurice Bizot attaque à
la bombe à 50 mètres du sol un dépôt de munitions près de
Cirey).
La Guerre
aérienne illustrée
27 mars 1919
L'Adjudant Bizot.
Ancien artilleur, Bizot fit ses débuts de pilote
dans la chasse. Ses 8 victoires officielles se
répartissent ainsi: 30 juillet 1018, avec
Ambrogi, il descend en flammes le drachen de la
Grange-en Haye (1er), - le 7 août, il incendie
le drachen de Juville (2e), - le 8, c'est au
tour du drachen d'Amélécourt (3e), - le 21, il
livre au feu celui de Voxy avec Ambrogi (4e), -
le 23, il abat un biplace à Autrepierre : il
commence le combat à 5 000 mètres sur Lunéville
(5e), - le 2 septembre, avec Ambrogi et Pezon il
triomphe du drachen de Juvelize (6e). Il a donc
remporté 6 succès en 35 jours. En rentrant au
terrain, il est blessé d'un éclat d'obus à la
tête, ce qui l'éloigne quelques semaines de son
escadrille. Le 21 octobre, il descend le drachen
d'Avricourt avec Bordas (7e) et le 2g, celui de
la Geline avec Pezon (8e). Il a reçu la médaille
militaire avec ce motif : « Pilote d'un courage
admirable, toujours volontaire pour les missions
les plus périlleuses. A exécuté de nombreux
bombardements et reconnaissances à basse
altitude très loin à l'intérieur des lignes
ennemies. Le 2 septembre 1918, a abattu 2
drachens en flammes et a été grièvement blessé
en regagnant nos lignes à 200 mètres du sol, 200
heures de vol sur l'ennemi, 4 avions abattus, 3
citations »;. On voit que, comme cela s'est
produit trop souvent, ce document officiel
commet plusieurs erreurs : le 1 septembre, Bizot
n'abattit qu'un drachen et non deux, à cette
date il comptait 6 victoires (et non 4) sur 5
drachens et 1 avion (et non sur 4 avions) !
quelques mots sur ses bombardements en monoplace
qui consistaient à descendre en plein jour à 200
mètres sur l'objectif pour opérer, travail très
efficace, le but ne pouvant être manqué si bas :
le 24 janvier 1918, bombardement des dépôts de
matériaux d'Arnaville. Le lance-bombes
fonctionnant mal, Bizot regagne son terrain avec
un obus accroché au dispositif de sûreté et
atterrit normalement, l'échappant belle ; - le
15 mars, bombardement de la gare d'Arnaville,
avec Macé, - le 1er avril, avec Macé attaque de
la gare de Louvigny, - le 19 juillet, attaque de
la gare de Fresnes-en Saulnois, - le 4 août,
attaque de la gare de Vic, - le 8, bombardement
de la gare de Salonnes et le 24 bombardement de
celle de Cirey.
« Vous m'avez demandé mes impressions ? Ma plus
grande peur, ce fut le jour où je fus blessé en
revenant d'incendier un drachen. J'étais à 200
mètres de haut, sous la violence du choc,
j'ignore ce que je fis, je me suis retrouvé en
vrille. Allais-je à l'instant m'écraser au sol ?
Je me redresse à moitié aveuglé par le sang,
j'aperçois devant moi une ligne d'arbres. J'ai
l'impression que je vais la heurter. Ce qui se
passe en moi est indescriptible. Je ferme les
yeux, me croyant irrémédiablement perdu. Minute
angoissante ! Et soudain, je me retrouve en vol
normal passant les lignes très bas, salué par
les mitrailleuses boches. J'étais sauvé. Peur,
joie et quelle émotion !
ADJUDANT BIZOT » |
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