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Combats aériens - 1914-1918
(voir aussi Combats aériens - 1914-1918 - Suite)


9 août 1915
- Sergent Henri Thouroude, observateur et bombardier
- Sous-lieutenant Edouard Lemoine, pilote

Henri Daniel Casimir Paul Thouroude, dit Daniel de Losques, né le 10 mars 1880 à Saint-Lô est un dessinateur français. Thouroude fit d'abord des études de droit à Caen avant de s'inscrire à l'Académie Julian. Il fit ses débuts au Figaro, puis travailla ensuite aussi pour l'Aurore, Fantasio, Je sais tout, le Matin, le Rire, le Monde illustré, Paris illustré, le Théâtre sur des sujets de théâtre. En 1910, il fonda l'atelier Losques, une imprimerie produisant essentiellement des affiches.
Sergent bombardier au 1er GA, il fut tué au cours d'un combat aérien le 9 août 1915 au dessus d'Harbouey, au retour d'un raid sur la gare Sarrebrück, à bord d'un avion "Voisin" de l'escadrille VB110 (groupe de bombardement n° 4) attaqué par un "Aviatik" (Lieutenant Von Sprunner).
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Le lendemain, du haut des airs, fut lancé par les aviateurs allemands un papier où on lisait notamment «  De Losques et son pilote se sont bravement battus... On les a enterrés à Harbouey, près de Blamont. Leurs papiers seront renvoyés par la Suisse. » Daniel de Losques sera inhumé à Saint-Lô le 23 juin 1921.

Edouard Georges Charles Lemoine né le 15 février 1884 à Nantes, fut d'abord. sergent au 265ème Régiment d'Infanterie, puis sous lieutenant. Il devint observateur, puis pilote après un stage de 3 mois au camp d'Arvor.

Le Temps - (16 août 1915)
NÉCROLOGIE
Nous apprenons avec regret la mort d'un artiste de talent, Daniel de Losques, mort au champ d'honneur. Enrôlé dans le corps des aviateurs, de Losques a succombé, comme le docteur Emile Reymond, au cours d'une périlleuse mission qu'il accomplissait au-dessus des lignes allemandes. Le jeune artiste avait fait ses débuts au Figaro, où en de petites silhouettes, il notait, au lendemain des répétitions générales, le geste et les jeux de physionomie des interprètes des pièces nouvelles. Des gouaches, des affiches, des estampes, des albums, notamment l'Album de la Comédie-Française, lui composent un bagage réellement important, malgré la brièveté de sa carrière.
La triste nouvelle a été apportée dans les lignes françaises par un avion allemand, qui a lancé un oriflamme dans le voisinage du terrain d'atterrissage «  De Losques et son pilote, était-il dit dans un papier épinglé à l'oriflamme, se sont bravement battus. On les a enterrés à Harbouey, près de Blamont. Leurs papiers seront envoyés par la Suisse. »

Le Miroir (29 août 1915)

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Le caricaturiste De Losques et son pilote au retour d'une mission périlleuse

La mort du dessinateur bien connu Daniel de Losques, survenue dans des circonstances particulièrement émouvantes, a produit une profonde impression dans les milieux parisiens où le talent de ce charmant artiste était très apprécié. De Losques qui était sergent bombardier, fut récemment cité à l'ordre du jour pour une reconnaissance aérienne au cours de laquelle son appareil avait reçu plusieurs projectiles. C'est au retour de ce vol que fut prise notre photo. De sa main droite, l'artiste indique la trace d'une balle. Dans une lettre très gaie, adressée à un ami, il racontait ainsi l'aventure:
«  Mercredi 23 juin 1915
Mon cher ami,
Votre aimable lettre me parvient ici a X...où nous vivons sous la tente comme Achille, et sous Arras comme Louis XIV.
Ce serait avec le plus grand plaisir que je vous enverrais pour votre oeuvre quelque dessin, mais je n'ai rien ici comme «  matériaux » et je me sens, je vous l'avoue, dans l'incapacité totale de travailler.
Comme tout militaire j'emploie mes loisirs à... dormir et dés que j'ai une heure, c'est pour selon l'expression, "en écraser".
J'ai, en effet, rencontré Pierre à St Pol, qui m a donné de vos bonnes nouvelles. Il y a, nouvellement arrivés à l'escadrille, le lieutenant Jacques Richepin et le Sergent Boutet de Monvel; c'est, vous le voyez, une escadrille parisienne.
Excusez-moi, mon cher ami, de me «  défiler ». C'est ce qu on apprend à faire aux soldats, et pour le moment je ne suis que cela, comme tout le monde.
J'ai eu la veine, l'autre jour, de passer à 2.800 mètres assez heureusement, au milieu d'une averse, sans trop de dégâts, et on m'a cité à l'ordre du jour de l'armée.
Nous autres gens de théâtre, cela nous fera toujours plaisir d'avoir la "vedette" et la vanité est le moindre de nos défauts.
Bien cordialement, votre
DE LOSQUES
Chargés d'une mission périlleuse quelques semaines plus tard, de Losques et son pilote, après un combat aérien violent, tombaient dans les lignes Allemandes. Une lettre lancée par un avion ennemi ayant indiqué le lieu précis de leur tombe, un aviateur Français y laissait tomber, le lendemain, une gerbe de roses, touchant hommage à la mémoire de celui qui fût un spirituel artiste et un brave.

Franzos. Fliegergrab aus dem Friedhof Zur Erinnerung aus den Fliegerkampf bei Harbouey am 9. August 1915 Le Pays de France - 17 février 1916
Le Pays de France - 17 février 1916
Durch Luftkampf am 9 aug. 1915 vernichtetes französiches Flugzeug an der Westfront Zur Errinerung an den Fliegerkampf bei Harbouey am 9. August 1915  Französ. Flugzeug nach Harbouey
9 aout 1915 - 2 avions allemands abattent un français
9 aout 1915 - 2 avions allemands abattent un français
Revue j'ai vu - n° 41 - 28 aout 1915
Revue j'ai vu - n° 41 - 28 aout 1915
 

Tableau d'honneur du journal l'Illustration :

La Guerre mondiale. Bulletin quotidien illustré - 17 août 1915
«  En Alsace. Avions et zeppelins
Quant à l'Alsace, le Lingekopf y empêche sans doute les Badois de dormir, car nuit et jour, la nuit surtout, leurs assauts éternellement recommencent. Le dimanche 8 au soir, un peu plus tard, à 1 heure du matin, où les tirs français de barage les déciment ; le 11, où l'appui des grenades ne suffit pas à les faire aboutir mieux ; pas plus que le lendemain au Barrenkopf. Malchanceux sur la Fecht, les Allemands ont plus de bonheur sur la Large, où leurs canons détruisent pour la troisième fois le pont que, de guerre lasse, le général Maud'huy - car c'est lui qui commande en Alsace à cette heure - avait fait construire à Mansbach au lieu de Dannemarie, espérant que là il serait plus en sûreté.
A ces exploits d'obus, qui ont aussi brillé le 14 sur la gare de Saint-Dié, les alliés ont de quoi répondre par les bombes aériennes. Leur principale expédition fut celle des 32 avions, les uns de bombardement, les autres de chasse, qui s'en allèrent le 9 jeter 164 projectiles incendiaires sur la gare et les usines de Sarrebrucke. Le brouillard, la poursuite de l'ennemi obligèrent trois d'entre eux, au retour, à atterrir dans les lignes allemandes : l'un à Gondrexange, près de Sarrebourg, l'autre à Harboué, vers Blamont, le troisième sur le Rhin, au sud de Muhlheim. Un quatrième se réfugia à 3000 m. d'altitude d'où il dut gagner le sol suisse faute d'essence. »

Quelques illustrations de De Losques :

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23 juin 1916
- Adjudant Jacques Semelin
- Sous-lieutenant Théophile Gallon

Théophile Jean-Marie Gallon, né le 30 mai 1882 à Mauves (Loire-Atlantique) était domicilié 27 rue Gohier, à Tours. Observateur à l'escadrille MF 58, il avait obtenu la Médaille militaire et deux citations alors qu'il appartenait au 2e zouaves.

Jacques Jules Hubert Semelin était né le 9 juin 1889 à Blanc (Indre).
Le récit suivant est un peu fantaisiste : non seulement la date est fausse, mais seul l'appareil français a été abattu :
«  Le 22 juin 1916, dans l'ardeur de la lutte, près de Blamont, au cours d'une mission photographique, l'adjudant Semelin et le sous-lieutenant Gallon, après avoir tenu tête à un Fokker dans un combat à bout portant, heurtèrent l'ennemi et les deux appareils, enchevêtrés, allèrent s'écraser au sol dans les lignes allemandes. » Leur dernier vol - Jacques Mortane
(voir
23 juin 1916 - Combat aérien mortel sur Blâmont )
Il est inhumé à la nécropole nationale du Reillon en Meurthe-et-Moselle (n° 882).

 Les dépêches du grand quartier général allemand indiquent à la date du 24 juin 1916, que le Lieutenant Kurt Wintgens (Neustadt 1er août 1894-Villers Carbonel 25 septembre 1916, abattu par Alfred Heurtaux), de l'unité allemande FA6, a abattu à Blâmont son septième avion ennemi, un biplan français. Leutnant Kurt Wintgens

New-York Times 24 juin 1916

1916 Zur Erinnerung an den Fliegerkamp bei Blamont am 23.6.1916  Fliegerkampf b. Blamont
Am 23.6.1916 bei Blamont herabgeschossenes französisches Flugzeug Am 23.6.16 bei Blamont herabgeschossenes französiches Flugzeug Avion abattu - 23 juin 1916
Zur Erinnerung an den Fliegerkamp bei Blamont am 22.6.1916 Am 23.6.16 bei Blamont herbageschossenes französiches Flugzeug Zur Errinerung an den Fliegerkampf bei Blamont am 23 juni 1916

5 septembre 1917
- Lieutenant Nissim de Camondo, pilote
- Lieutenant Louis Lucien Desessard, observateur.
A la fin de ses études au Lycée Janson, Nissim de Camondo (Boulogne sur Seine, 23 août 1892 - Avricourt 1917) devança l'appel pour effectuer son service militaire dans le régiment de hussard à Senlis dès octobre 1911. Libéré en novembre 1913 avec le grade de maréchal des logis, il entama alors sa formation de banquier au service des titres à la Banque de Paris et des Pays-Bas. Patriote convaincu, il s'engagea dès la déclaration de mobilisation le 3 août 1914. Promu sous-lieutenant en 1915, il est versé dans le 21ème Dragon. Cette année-là, suite à une rencontre avec des pilotes,  il demanda alors à passer dans l'aviation en qualité d'observateur. Il fut affecté à l'escadrille MF33 en janvier 1916. Pendant les batailles de Verdun et de la Somme, il réussit un nombre considérable de missions photographiques, frôlant souvent la mort, ce qui lui valut plusieurs citations à l'ordre de l'Armée. Promu lieutenant en juillet 1916, il passa son brevet de pilote et le 5 septembre 1917, lors d'une mission de reconnaissance, son avion (type Farman 130 - Escadrille MF 33), fut abattu en combat aérien près d'Emberménil en Lorraine.
Il fut enterré à Avricourt par ses adversaires. Moïse de Camondo n'aura la certitude du décès de son fils qu'au début du mois d'octobre et fera rapatrier sa dépouille dans le caveau familial du cimetière Montmartre en janvier 1919.

Tableau d'honneur, morts pour la France : guerre de 1914-1918 (Edition 1921) :
CAMONDO (Nissim de), (posthume), (2 palmes, 2 étoiles), étudiant, lieutenant pilote-aviateur à l'Escadrille F. 33.
Devançant l'appel de sa classe, a été incorporé, en septembre 1911, au 2e Hussards, à Senlis, avec lequel il est parti, le premier jour de la mobilisation, comme maréchal des logis. Evacué au début de 1915, à la suite d'une attaque d'appendicite, est retourné au feu comme fantassin (Hussards à pied) et, sur sa demande, est entré en janvier 1916 dans l'Aviation, où il a été successivement observateur, photographe et pilote. Tué, le 5 septembre 1917, au cours d'un combat aérien, près d'Avricourt (Lorraine), à 25 ans.
Citation : Le S septembre 1917, après avoir contraint un avion ennemi à atterrir dans ses lignes, son propre appareil étant gravement endommagé, a tenté jusqu'au dernier moment de se maintenir en vol. A ainsi trouvé, en combat aérien, une mort glorieuse.






 

Rédaction : Thierry Meurant

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