Au cimetière communal de
Blâmont, repose dans la même tombe que sa mère et son frère,
l'aviateur Robert Roth décédé durant la grande guerre.
Robert Pierre François Roth est né le 29 janvier 1896 à
Saint-Dié (Vosges), fils d'Auguste Martin Aloys Roth (Saint-Dié,
1872-Cannes, 1940), négociant en bois, et de Marthe Marie Grandemange (Blâmont, 1872- Blâmont, 1950)
- Avant la guerre, étudiant en langues
- Engagé au 3ème régiment de Cuirassiers le 29
janvier 1914
- Sous-lieutenant le 14 mai 1916
- Passe au 26ème régiment d'infanterie,
- Puis à l'aviation comme élève pilote, le 10 octobre 1917
- Ecole d'aviation de Dijon (sélection Personnel Naviguant et
formation théorique)
- Ecole d'aviation d'Ambérieu (brevet de pilote militaire)
- Titulaire du brevet de pilote militaire n° 11421 en date du 9
février 1918
- Ecole d'aviation d'Avord (stage de perfectionnement)
- Ecole du Crotoy
- Lieutenant le 14 mai 1918
- Pilote de l'escadrille VR 121 du 5 mai au 15 septembre 1918
(Escadrille de reconnaissance de nuit du Groupe de bombardement
de nuit n° 7)
- Décédé le 15 septembre 1918 à l'ambulance 3/65 de la Cheppe
(Marne) des suites d'un accident aérien au cours d'une
expédition de bombardement,
- Croix de Guerre 14-18
- 5 citations : deux à l'ordre de l'armée en septembre 1918 et
avril 1917, deux à l'ordre du corps d'Armée en 1918 et juillet
1916, et une citation à l'ordre du régiment en décembre 1915.
Son nom figure sur :
- le monument de l'ossuaire de la ferme de Navarin de Pertes-les-Hurlus
(51) ;
- le livre d'or du ministère des pensions de Nancy ;
- la plaque commémorative de l'église Saint-Martin de
Saint-Dié ;
- la plaque commémorative de la cathédrale de Saint-Dié.
Note 1 : Ne pas confondre Robert Roth avec un
autre pilote lieutenant Roth, allemand titulaire de 5 victoires
aériennes.
Note 2 : Lorsque la guerre éclate, Auguste Roth est installé
depuis plusieurs années comme marchand de bois rue des Chaligny
à Nancy : le 30
janvier 1915, la première des six bombes lancées sur Nancy
par un Taube (11ème bombardement de Nancy) déclenche
un début d'incendie dans son chantier.
Est-Républicain
9 et 10 octobre 1918
Est-Républicain
14 octobre 1918
Le lieutenant Roth .
Notre jeune concitoyen, le
lieutenant Robert Roth, lieutenant de cuirassiers, pilote
aviateur, qui vient de trouver une mort glorieuse en Champagne,
s'était engagé le 29 janvier 1914 au 3e régiment de
cuirassiers. Il gagnait les galons de maréchal des logis et
passait sous lieutenant le 14 mai 1916. Ayant été versé au 26e
d'infanterie, il demandait, en octobre 1917, de passer dans
l'aviation. Le 9 février 1918, il était nommé pilote et le 14
mai il obtenait son deuxième galon.
Au cours de sa courte et brûlante carrière, le lieutenant Roth.,
qui était le fils de M. Auguste Roth, négociant en bois, a
obtenu les cinq citations suivantes:
Ordre du régiment. - « Dans la nuit du 16 au 17 décembre 1915,
par un temps clair, s'est offert volontairement pour faire
partie d'une patrouille qui a ramené dans nos lignes et inhumé
le corps d'un fantassin français tombé en avant de nos réseaux
de fil de fer »
Ordre du corps d'armée. - « Jeune officier de cavalerie, passé
dans l'infanterie, a montré à sa première affaire beaucoup
d'allant et de sang-froid; ayant reçu deux blessures légères,
est resté toute la journée a son poste, s'employant avec énergie
à seconder son commandant de compagnie grièvement blessé. N'a
pas voulu être évacué et est revenu prendre le commandement de
sa section après s'être fait panser (attaque du 1er juillet
1916). »
Ordre de l'armée. - « Chef de section très zélé et très
courageux, a donné à ses hommes un bel exemple d'audace pendant
une reconnaissance en traversant à plusieurs reprises un terrain
violemment battu par les mitrailleuses et en luttant lui-même à
la grenade pour aider à repousser quatre contre attaques
successives menées par l'ennemi avec la dernière vigueur. »
Ordre du corps d'armée. - « Très bon pilote, audacieux et plein
d'entrain, a su en un temps très court exécuter plus de 40
bombardements, toujours avec de tout
jeunes observateurs. A plusieurs reprises, malgré des
circonstances défavorables, est reparti une seconde fois dans la
nuit et a bombardé des objectifs lointains. Pilote
exceptionnellement allant et audacieux. »
Ordre de l'armée. - « Pilote hors de pair, soldat magnifique,
d'une jeunesse ardente et infatigable, d'une modestie n'ayant
d'égale que son audace. A effectué en un mois et demi 24
bombardements dont 8 en 4 nuits et plusieurs sur des objectifs
nécessitant un parcours de plus de 150 kilomètres dans les
lignes ennemies. Deux blessures, 5 citations. Tué à l'ennemi au
cours d'une expédition de bombardement dans la nuit du 15 au 16
septembre 1918. »
Nous présentons à son père, si douloureusement éprouvé, et à
toute sa famille, nos sincères sentiments de condoléances.
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