Comme nous l'avons vu dans
l'article Sièges de Blâmont - 1636 et
1638, le colonel Oëhem pend le gouverneur de Blâmont,
Mathias Klopstein, après la prise du château le 28 août 1636.
Mais l'explication de la gazette grand-public ci-dessous « il
fit pendre le Gouverneur nommé Cloppenstein, pour avoir
lui-mesme mis le feu dans la ville avant que rendre le chasteau
», doit se rapporter à l'explication donnée à l'article
Peine de mort pour le défenseur de
Blâmont - 1636 ; car on voit mal en quoi il est contraire
aux usages de la guerre de mettre le feu à ses propriétés pour
mieux en assurer la défense (stratégie militaire que l'on
rencontre encore tardivement, comme à Moscou en septembre 1812).
Les combats du XVIIème siècles, malgré leurs
apparences barbares, restent codifiées, notamment en ce qui
concerne le sort de la noblesse militaire, et chute d'une cité
semble répondre à une règle simple : si elle se produit après
une défense, même acharnée et sanglante, où l'assiégé avait des
chances de victoire, la capitulation est à la gloire de son
défenseur. Si à l'inverse, elle résiste inutilement, sa chute
étant certaine devant l'écart des forces, l'assiégé se rend
coupable d'un « crime » contre les lois de la guerre, passible
de la peine de mort pour avoir été cause de pertes inutiles.
Après avoir brulé le faubourg de Blâmont, Mathias Klopstein se
réfugie dans le château, peu apte à une défense efficace vue sa
structure essentiellement médiévale. Cette évidente faiblesse se
confirme par l'attaque et la chute dans la seule journée du 28
août, et ce n'est donc pas l'incendie du bourg qui cause
l'exécution, mais l'inutile résistance dont cet incendie n'est
que les prémices..
Gazette n° 138
De Metz, le 6
Septembre 1636.
Le Duc de Weimar est parti de Luneville ; tirant vers la
Bourgogne. Pendant son sejour en ce païs, il a pris
Franquemont à 3 lieuës d'ici ; où il a taillé en pièces
tous les Lorrains qui y estoient en garnison. Il envoya
en suïte le Colonel Oem pour assiéger Blamont qui se
rendit, dont il fit pendre le Gouverneur nommé
Cloppenstein, pour avoir lui-mesme mis le feu dans la
ville avant que rendre le chasteau : d'où S.A. est allé
attaquer Ramberwillers. Si bien qu'à present tout est
paisible en ces quartiers, & nos chemins sont derechef
ouvers. |
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