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Hôpital incendié pendant la grande guerre : propagande nazie

 


En 1931, le Bulletin quotidien de Strasbourg cite un article du Volkischer Beobachter, organe de presse officiel du parti nazi (suite à son rachat par le NSDAP en décembre 1920). Il relate une conférence relatant un voyage en France, avec ce passage

«  le Château Blâmont ; c’est dans ce château que furent brûlés vifs 300 blessés allemands qui ne purent se sauver ; ce château a été incendié au moyen d’obus incendiaires par les Français »

Il ne peut s'agir ici que d'une allusion au château acquis et restauré par Fernand Burrus en 1913, effectivement devenu Lazaret dès l'occupation allemande d'août 1914 : mais là s'arrête la vérité, car ce château n'a jamais été incendié pendant la guerre, et cet épisode de blessés brulés est pure invention.
Rappelons d'ailleurs qu'après guerre, Fernand Burrus vendra sa propriété à Adrien de Turckheim le 15 octobre 1924, pour le recéder le 25 octobre 1925 à l'Union des Femmes de France, qui y installe la Maison Maternelle de Blâmont.


Bulletin quotidien / Office régional d'informations, Strasbourg
Ed. Office régional d'informations (Strasbourg)
25 mars 1931

PRESSE ALLEMANDE
Récriminations nationales-socialistes

Le «  Volkischer Beobachter », organe du parti d’Adolf Hitler, rapporte la conférence de M. Georges Glas, sur le sujet en auto à travers le front de l’Ouest. Nous donnons ci-dessous de larges extraits de cet article :

Des années ont passé depuis le jour fatal où l’avenir de l'Allemagne fut menacé à Versailles; des années ont passé depuis le jour où les armées victorieuses de l’Allemagne ont traversé le Rhin pour constituer le front de l’Ouest....
Arrivés au Pont de Kehl nous voyons déjà de loin les tours de Strasbourg qui nous saluent ; rien n’a changé dans la nature ; seuls les hommes sont devenus différents. Les frontières de notre patrie sont devenues plus étroites et sur le Pont de Kehl nous trouvons des Français. À l’aspect ses premiers soldats français notre coeur se serre, jamais encore nous avons senti aussi fortement la honte de l’esclavage. Les inscriptions françaises renforcent encore cette impression. Nous quittons Strasbourg... A travers les champs de bataille de Sarrebourg le chemin nous conduit vers le Château Blâmont ; c’est dans ce château que furent brûlés vifs 300 blessés allemands qui ne purent se sauver ; ce château a été incendié au moyen d’obus incendiaires par les Français.
Nous passons à côté du monument aux morts de Pont-à-Mousson et nous arrivons à Verdun. Verdun est une pièce de spectacle pour la France, voilà pourquoi on l’entretient soigneusement.... Les cimetières américains sont installés d’une façon splendide ; chaque tombe est pourvue d’une grande croix en marbre blanc d’environ 1 mètre.
Entre Douaumont et Thiaumont se trouve la "tranchée de baïonnettes". C'est à cette place que 42 soldats français, qui s’apprêtaient à attaquer, ont été enterrés vivants et on ne vit plus que les baïonnettes sortant de terre. Il est vrai qu’il s’agirait plutôt d’une mise en scène française...
Lorsqu'on se trouve sur le fort de Vaux et que l’on jette un regard sur les collines et vallées dans lesquelles nos soldats ont combattu, malgré des pertes considérables, on voit combien nos frères ont accompli d’actes de héroïsme.
Nous avons également remarqué les maisons françaises nouvellement construites. Alors qu’avant la guerre les Français habitaient des maisons tout à fait primitives, ils sont arrivés grâce à notre argent des réparations à construire des habitations qui sont très jolies et d’un style moderne. Dans la plupart des cas ils ont laissé à côté de ces maisons les ruines, probablement pour qu'elles servent à des fins historiques.car personne ne songe à déblayer tous ces restes. Pour finir, encore un mot sur l’état des tombes allemandes en France :
Alors que les tombes françaises et américaines sont toutes jolies et bien soignées il nous faut dans la plupart des cas rechercher les tombes allemandes. En règle générale les tombes se trouvent encore là où des camarades les ont creusées pendant la guerre et ne sont évidemment pas bien soignées. Il est vrai que de temps en temps on trouve des cimetières allemands qui sont à peu près convenablement entretenus comme par exemple en Argonne. Les cimetières de Romagne sous Montfaucon, de Verdun et de la Ferme la Madeleine sont particulièrement délaissés. Les croix sont pourries, presque complètement disparues. De vieilles pierres tombales sont endommagées et on peut à peine lire les inscriptions.

 

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