MEMOIRES DU
VICOMTE DE TURENNE DEPUIS DUC DE BOUILLON.
Ed. 1901 Nous
partismes de Nancy et allasmes à Blamont, où le duc Christophe
Palatin, accompagné du comte Ludovic de Nassau, vinrent trouver
le roy de Pologne, l'asseurer de son affection, et qu'il
espéroit bientost avoir une armée sur pied pour le servir. Cela
fut accepté, et prit-on intelligence avec luy, qui se devoit
entretenir par l'entremise de Mons. de Thoré, auquel
il avoit eu communication avant la Saint-Barthélémy, lors qu'il
alla à l'entreprise de Mons; ayant fait ses adieux à la Reyne,
qui s'en revint par Bar-le-Duc, [...]
Archives ou
correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau
Mr. G. Groen van Prinsterer
Ed. 1837
Novembre 1573
Pour le moment l'affaire principale, l'affaire urgente est le
secours que réclame le danger toujours croissant des Pays-Bas.
On est disposé à aider le Prince d'Orange, de concert avec les
Princes d'Allemagne, et à leur choix, soit ouvertement, soit en
secret (p. 279) ; et c'est la Cour de France qui promet les
sommes necessaires pour l'expédition que préparent le Comte
Louis et le Duc Christophe, fils de l'Electeur Palatin: p. 96*.
Les choses en étoient là lors de l'entrevue de Blamont. Charles
IX ne put y assister. Il étoit tombé malade « sur son chemin à »
Nancy » Capefig. III, 308. Cette maladie devoit éveiller des
soupcons: Mém. de l'Hist. de Fr. 48, p. 241, sqq. et ci après,
p. 127*
Non seulement le Roi, mais les divers partis qui divisoient sa
Cour, si l'on excepte les Guise, favorisoient ou du moins
sembloient tous favoriser le Comte Louis.
Il paroit que la Reine-mère eut des conférences avec lui: elle
désiroit le détourner de la France en lui donnant de
l'occupation ailleurs. D'après une déposition du Comte de
Coconnas, « la Royne et le conseil secret craignans que le Comte
Ludoviq et le Duc Christofle n'eussent quelque intelligence en
France pour y amener leurs troupes, et par le moyen des
Huguenots et politiques, faire quelque changement, ne trouvèrent
meilleur expédient que de destourner ceste nuée loin de leurs
tètes. » Arch, Cur. 8, p. 135.
De Thou prétend en outre que Catherine ne pouvoit se séparer de
son fils, qui lui-même (surtout vu l'état maladif du Roi de
France) n'étoit nullement pressé de se rendre en Pologne, et que
n'osant pas irriter Charles IX qui avoit juré que, ou lui, ou
son frère devoit partir, on songeoit sérieusement à mettre Henri
à la tète de l'expédition des Pays-Bas. La Reine auroit fait
traiter à ce sujet avec le Prince d'Orange et avec le Comte :
Hist. p. 968, 773. « Negotium eo produxit ut conditiones
utrimque perscriptae sint: » p. 968. D'Aubigné dit également que
le Duc d'Alencon prit la pince de son fière au traité des
Pays-Bas ; II, 1. 2, p. 112.
Ceci est peu vraisemblable. Le Duc d'Anjou n'eut pas désiré
laisser la Pologne à l'abandon ni surtout se brouiller
entièrement avec l'Espagne; mais en outre ni en Allemagne, ni
dans les. Pays-Bas, on le désiroit pour Chef; lui préférant de
beaucoup le Duc d'Alençon: p. 112. Il avoit, du moins il avoit
eu beaucoup de bonnes qualités. « Je te veux dépeindre, » écrit
le Duc de Bouillon à son fils, « ce que le Duc d'Alençon estoit
de son naturel lors, et par la suite de ce discours tu verras
comme il estoit changé...; d'une stature moyenne, noir, le teint
vif, les traits du visage beaux et fort aggréables, un esprit
doux, et fort haïssant le mal et les mauvais, aimant la cause de
la religion, la compréhension de ce qui tomboit sous ses sens
fort bonne, d'une conversation familière, ne luy paroissant
aucune cholère.» C'étoit sur lui que les Protestants fondoient
leur espoir. II paroit que le Comte ne put l'entretenir en
particulier: voyez p. 281. De Thou raconte qu'il vouloit lui
donner le commandement de la guerre des Pays-Bas: « Cum eo
Blamontii in arcano egerat et eum Bello Belgico ducem magis
idoneum ratus, clam Reginà, consilia in occulto agitaverat » l.
l.. p. 977. On lit dans l'interrogatoire d'un serviteur et
confident du Duc d'Alençon: « Le Comte Ludovic avoit promis de
se venir joindre avec les troupes de France et semblablement le
Duc Christofle... Le Comte offrit son service à Monsieur le Duc,
et les choses se passèrent en telle sorte que ledit sieur
pensoit se retirer avec ce Comte et faire quelque chose de bon
plus commodément puis après pour la pacification de France: »
Arch. Cur. 8, p. 133, 135. Apparemment ceci se passoit par
personne tierce, pour ne pas éveiller les soupçons de Catherine.
Le Duc de Bouillon écrit:
« A Blamont.... le Comte Ludovic fit parlera Monsieur (1) l'asseurant
de son affection, et qu'il espéroit bientost avoir une armée
sur pied pour le servir ; cela fut accepté et prit-on
intelligence avec luy qui se deb\oit entretenir par l'entremise
de Monsieur de Thoré, avec lequel il avoit eu communication
avant la St. Barthélemy, lorsqu'il alla à l'entreprise de Mons »
(Mém. relatifs à l »Hist. de Fr. 48, p. 32, in f. et sq.). On prévoyoit la mort de Charles IX, et il s'agissoit, d'après les
intentions de plusieurs, d'asseurer la Couronne an Duc
d'Alençon. Coconnas dépose qu'ayant dit au Comte, qui lui louoit
« grandement la vertu de Monsieur M le Duc, Que pensez vous
faire? Cuidez vous venir à bout de la France et de l'Espagne en
un coup ?.... Que voudriez vous faire à ceste heure que n'avez
ni villes, ni chefs ? » le Comte lui répondit qu'on n'avoit «
point faute de chefs des plus grands et des principales villes;
» Arch, Car. 8, p. 133. Et c'est à cela que se rapporte
également la question : « Si Monsieur de Mande a pas dit à
Monsieur le Duc que, puisque le Roy de Pologne estait couronné
Roy, il ne reviendroit plus,et que luy ne pouvoit faillir de l'estre
? » lbid. p. 132.
Malheureusement pour le Comte Louis qui, avant toutes choses, vouloit délivrer les Pays-Bas, on s'apprêtoit déjà à remer
ménage en France: p. 280. Les Huguenots et les politiques, parmi
lesquels se trouvoit la puissante Maison des Montmorency,
faisant cause commune, vouloient profiter, et sans délai, du
départ de Henri, pour écarter la Reine-mère des affaires, et
soumettre le Roi à l'influence de celui qu'ils prenoient pour
chef.
Le Duc d'Alençon crovoit déjà tenir Ir gouvernement comme avait
son frère (p. 281) ; « vult habere easdem dignitates et
praerogativas quas frater ante discessum habuit, quae sane
fuerunt
maximae: nam fuit locum tenens generalis Regis et Regia
auctoritate unique in Gallià imperabat: ita utre ipsà videretur
esse Rex; alter nomine tantum:» Lang. Ep. secr. I, p. 222.
Catherine traversa ce dessein: « Metus incesserat Reginam ne
Alençonius se injuriose spretum hactemus, dum Hemicus frater in
Gallia esset, in occulto couquesus,.... ope Navarri, Condaei,
Momorantiorum, et Arturi Cossaei... novos motus in Gallia sereret,
et ipsam penitus a publicà rerum administratione removeret;....
quod eventurum metuebat, id quasi jam factum Regi insusurrat, ut
eum a fratre alienaret, et efficeret ut amplissimum id munus
Carolo Lotharingiae Duci genero,sub quo rerum se potituram
sperabat, a Rege deferretur. » Thuanus, Hist. p. 971, inf.
Décembre 1573
LETTRE CDLVI.
Le Comte Louis de Nassau au Prince d'Orange. Entrevue de
Blamont: bonnes dispositions des Rois de France et de Pologne,
du Duc d'Alencon et des Princes d'Allemagne.
Monsieur, je ne doubte pas que ne soyez bien esbahy de ce qu'il
y a long-temps que n'avez eu de noz nouvelles, mays j'espère que
vous serez satisfaict en cela par les raisons qu'entendrez
cy-après. C'est qu'ayant eu advis de France du passage du
nouveau Gouverneur pour aller au Pays-Bas, et du pacquet qu'il
porte avec soy plain de tromperies soubz une proposition de
paix, fut advisé par Monsieur l'Electeur Palatin et aultres de
prendre résolution de tascher à l'attrapper en chemyn ; et pour
ce ayant donné ordre à ce qui semblent estre propre à cest
effect, je m'acheminay incontinent à Heydelberg où j'entendis
que le dict Gouverneur estoit passé en grande diligence et
arrivé à Thionville avec cent chevaulx seulement, à cause de
quelque soupçon qu'il avoit de ce costé icy. Par ainsy ceste
entreprinse-là estant rompue, Monsieur l'Electeur Palatin me
pria instamment d'aller jusques sur la frontière de France vers
la Royne, mère du Roy, et le Roy de Poulongne qui y venoit pour
passer en son royaulme (comme de faict nous l'avons desjà
conduict jusques à Hannau (2), d'où il est party aujourdhuy),
affin de voir s'il se pourrait conclurre quelque chose de bon,
tant pour l'appuy du dict Seigneur Electeur (duquel l'Empereur
tasche de se vanger par tous moyens à cause du bruslement des
pouldres et aultres choses), que aussy pour le secours du
Pays-Bas. Ce que je ne luy ay peu refuser, veu le pied dont-il
marche en tout ce qui vous touche. Et pour vous en dire en peu
de parolles, après avoir eu [fourné] cela à bon escient, enfin
le Roy de France a promys d'embrasser les affaires du dit Pais
Bas, aultant et aussy avant que les Princes protestans les
vouldront embrasser, en quelque sorte que ce soit, ouvertement
et aultrement, et sans mectre en compte l'argent qu'il vous a
desjà fourniz. Le Docteur [Emius (3) ] et Zuléger sont icy avec
moy exprès pour aller ensemble jusques chez le Landgrave, voir
si on le pourra faire entrer en mesme résolution, à laquelle le
Roy de Polongne, tant en son nom et pour son royaulme, que comme
député du Roy de France son frère, veult bien entendre. Nous
espérons y trouver le Duc Jéhan-Casimir de retour, qui nous
apprendra en quelle disposition il a laissé Monsieur l'Electeur
de Saxe, duquel nous avons de jour en jour meilleure espérance.
Vous pouvez estre asseuré, Monsieur, que voz affaires se portent
mieux en Alemaigne qu'elles ne feirent jamais, et que mes frères
et moy ne passons une seule minute de temps que ne l'employons à
les advancer tant qu'il nous est possible. Quant à l'Evesque de
Colongne, il est en bon chemyn, Dieu mercy: mon frère le Conte
Jéhan le va trouver d'icy, suivant les lettres qu'il a receues
de luy. Nous avons faict en sorte que le Roy de France luy donne
seize mil livres de pension et qu'il luy en advance une année de
sis mil ecus, affin que dés Décembre, ceste heure il quilte du
tout le party d'Espaigne. Les Princes sont bien délibérez de le
maintenir, Evesque et marié, encores que son Chappistre le
voulsist empescher; à quoy le Roy de France luy promect
d'employer tous ses moyens, comme aussy l'Electeur de Saxe en a
faict pareille déclaration. Touchant l'argent que demandez, nous
mectrons peine de le vous envoyer le plus secrètement que nous
pourrons, pour éviter à tous inconvéniens, et trouverons, si
Dieu plaist, le moyen de le faire par une voye plus courte et
plus seure que celle de Brémen ou d'Embden. J'ay receu en ce
chemyn voz lettres (4) où vous faictes mention des entreprinses
et nommément de celle de Maestricht, à laquelle nous avions
desjà donné ordre touchant les soldats François; mais une chose
vient en cela assez mal à propos, qu'on est prest de remuer
mesnage en France, qui est cause que les soldatz que je pensois
avoir, tirent en divertz endroietz de ce cartier-là. Nous sommes
après pour, en cas que fussiez engagé, comme nous mandez (5),
trouver aultres moyens, et espérons bien vous dégager, encores
qu'il n'y eust pas ung seul soldat Françoys. Pour cela vous
prions de nous faire advenir à toutes heures. Nous avons advisé
que les villes et pais qui sont prins par le moyen du Roy de
France et des Princes d Alemaigne, soient mys soubz la
subjection de l'Empire, affin d'attirer tous les Princes à
embrasser vostre cause et d'empêcher que l'ennemy puisse plus
tirer de [forces] de ce costé icy. Je vous puis asseurer,
Monsieur, que, ce voyage icy achevé, je me hasteray tant qu'il
me sera possible de vous aller voir, soit en petite ou grande
compaigny. J'ay veu Monsieur le Duc d'Alençon, lequel, me
pressant la main, m'a dict en l'oreille que, ayant. à ceste
heure-cy le gouvernement comme avoit son frère le Roy de
Polongne, il semployera en tout pour vous seconder. Je scay par
aultre voye qu'on peult bien faire estat de sa fidélité et
bienveillance, qui ne nous est pas ung petit advantage. Si Dieu
veult que la France et la Poulongne ensemble facent ce qu'ilz
promectcnt, il y aura moyen, à mon advis, de merveilleusement
bien accommoder noz affaires.
(1) fit p. à M.. C'est ainsi que nous avons corrigé d'après le
MS. (P. D. 82). Dans l'imprimé on lit: « le Duc Christophle
accompagné du Comte Louis, vinrent trouver le Roi de Pologne, l'asseurer,
etc. »
(2) Hannau. Non pas jusqu'à Heidelberg, comme le dit d'Aubignéy
Hist. Univ. II, 109.
(3) Ehem (Ehemius).
(4) Vos lettres. Voyez la lettre 451.
(5) mandez. Voyez p. 241, in f. et sg.
LE PARTI DES
POLITIQUES AU LENDEMAIN DE LA SAINT-BARTHÉLEMY
LA MOLLE ET COCONAT
Francis De Crue de Stoute
PARIS - 1892
CHAPITRE VI -
L'ENTREVUE DE BLAMONT.
Départ du roi de Pologne. - La Cour l'accompagne aux frontières.
- Négociations franco-allemandes. - Entrevue de Blamont. -
Pourparlers secrets d'Alençon et de Nassau. - Les princes
tentent de fuir à Soissons. - Agitation du royaume.
A la fin de juillet 1573, la Cour fut absorbée par les
préparatifs de départ de Henri d'Anjou pour la Pologne. Elle se
disposait à l'accompagner aux frontières. Toutefois, le
règlement préalable de deux ou trois questions pendantes
s'imposait. En traitant les conditions suivant lesquelles le
prince français était appelé au trône, les députés polonais
avaient fait reconnaître la liberté religieuse dans leur pays
d'une façon absolue, dans le royaume de France avec les
restrictions indiquées.
Restaient les points relatifs à la succession à la couronne de
France, ainsi qu'à la lieutenance générale du royaume, puisque
le Roi, toujours maladif, avait accoutumé de remettre les
affaires du Conseil à sa mère, les affaires militaires à son
frère. Ensuite des méfiances qui divisaient les trois fils de
Catherine de Médicis, le nouveau roi de Pologne craignait que
son frère cadet d'Alençon ne lui ravît le trône à l'aide des
huguenots et même de Montmorency, cantonné à Chantilly avec six
cents chevaux. Pour calmer ces inquiétudes, Charles IX signa, le
10 septembre 1573, des lettres patentes établissant que, s'il
mourait sans héritier mâle, ses frères, même en cas d'absence du
royaume, lui succéderaient dans l'ordre de primogéniture. Le
départ du roi de Pologne ne devait donc pas l'empêcher d'hériter
légalement de la couronne de France avant son frère d'Alençon.
Mais de fait la garantie était-elle meilleure? Henri d'Anjou
était d'autant plus inquiet que son frère semblait désigné pour
le remplacer dans la lieutenance générale. N'était-il pas à
craindre que, mis à la tête des forces royales, le cadet
n'exclût du trône son aîné ? Aussi Henri hésitait-il à quitter
sa belle patrie (1).
Charles IX, moins préoccupé, comme on pense, des conséquences de
sa mort, désirait, autant qu'Alençon ou Montmorency,
l'éloignement de son lieutenant, successeur et rival. Pour
faciliter le départ de ce dernier, il envoya aux princes
d'Allemagne ses négociateurs Schomberg, Fregose et Retz. Il
pensa même à charger Montmorency de régler un voyage qui
intéressait fort ce maréchal. On nomma la suite du nouveau roi
de Pologne. Jusqu'à l'automne 1573, on se flatta que Damville
tiendrait la promesse qu'il avait faite de l'accompagner. C'eût
été délivrer Catherine des appréhensions que lui donnaient les
Politiques de Languedoc; mais Damville resta en France, comme
Cossé, comme Montmorency (2).
Ajournant toute décision relative à la lieutenance générale,
Charles IX annonça l'intention de tenir à Compiègne, après le
départ de son frère, une assemblée de notables destinée à fixer
ce point, à conclure sur les requêtes des réformés et surtout à
procurer au Roi des ressources financières.
Les préparatifs faits, la Cour, qui avait passé l'été dans les
environs de Paris, aux châteaux de Boulogne et de Fontainebleau,
s'ébranla pour son long exode. Par prudence, Catherine tint à
traverser les terres de Montmorency, afin de rapprocher le roi
de Pologne et le maréchal, brouillés depuis la mort de Coligny
(3).
Charles IX, qui avait pris les devants, fut retenu à Vitry par
les progrès de son mal. Il laissa partir le roi de Pologne, en
compagnie de Catherine et de François d'Alençon. Henri de
Navarre dut rester à Vitry auprès de la personne du Roi, auquel
il donnait des soupçons. Il courait des bruits de complot. On
prétendait que le duc de Guise rassemblait des troupes à
Joinville pour garder dans le royaume Henri d'Anjou, en mettant
à mort ses frères. Ce qu'il y a de certain, c'est que le roi de
Pologne répugnait à partir: Charles IX se fâcha, Catherine
s'interposa et, le 15 novembre, Henri d'Anjou dit adieu au Roi,
en adressant ses souvenirs aux principaux seigneurs du royaume,
notamment à Damville (4).
Suivi de sa mère et de son frère cadet, il passa par Nancy, où
il vit pour la première fois la princesse Louise de Lorraine,
fille du comte de Vaudemont. Il conseilla à Turenne d'épouser
cette princesse, destinée à devenir sa femme, et que l'on
proposait aussi à Thoré. Pour le moment, il ne pensait qu'à la
princesse de Condé, qu'il lui coûtait tant de quitter. Les temps
d'exil approchent. De Nancy, Henri d'Anjou et sa mère gagnent
Blamont, ville frontière du duché de Lorraine, où ils doivent se
séparer. Auparavant ils profiteront du voisinage pour traiter
avec la maison de Nassau et la cour palatine.
L'Électeur palatin était Frédéric III, de la branche de Bavière-Simmern,
prince réformé au milieu de l'Allemagne protestante, qui avait à
se défendre envers et contre tous, luthériens et catholiques,
contre ses cousins les palatins Wolfgang de Deux-Ponts et
Georges-Jean de Lutzelstein et Veldenz, le duc Albert V de
Bavière, l'électeur Auguste de Saxe, et contre l'Empereur,
l'Autriche et l'Espagne. En sa qualité de calviniste ou
zwinglien, intrépide ami de ses coreligionnaires français, il
leur avait prêté de l'argent en 1562. En dépit des menaces de
l'Empereur et du Roi, il leur envoya, cinq ans après, un renfort
de onze mille hommes sous les ordres de son second fils, le duc
Jean-Casimir de Bavière. Il adopta avec enthousiasme les projets
de ligue antiespagnole, formés dès 1570 par Coligny et par les
Politiques alors au pouvoir.
Le duc Jean-Casimir, un vrai reître, gardant sous la rudesse
germanique des goûts d'élégance française qu'il avait pris dans
son adolescence à la cour de Henri II, entrait pleinement dans
les vues paternelles. En protégeant les huguenots, ce
condottiere du protestantisme français ne perdait nullement de
vue le dessein de recouvrer, pour l'Allemagne, la ville de Metz.
En 1567, il était accouru à leur secours; l'année suivante, il
se laissa devancer par Wolfgang de Deux-Ponts. Le régime
politique de 1570 à 1572 attacha intimement la cour de
Heidelberg à celle de France ; mais la Saint-Barthélemy fut un
coup terrible pour les Palatins ; la rupture semblait
définitive. Cependant, l'habileté de Schomberg, de Fregose et de
Retz parvint peu à peu à regagner le père et le fils, qui ne
pouvaient se passer de l'alliance française en face de la maison
d'Autriche. Privé de l'appui effectif d'Elisabeth, exposé aux
embûches de Philippe II, le comte Louis de Nassau vint encore
les presser d'oublier le massacre de Paris (5).
Catherine sent aussi la nécessité de ménager les bonnes
dispositions des princes allemands en faveur de leur nouveau
voisin, le roi de Pologne, universellement honni depuis le
massacre du 24 août 1572. Une preuve de l'inconscience politique
de Catherine, c'est qu'elle croit pouvoir reprendre le système
d'alliance, antérieur à la Saint-Barthélémy, avec l'Angleterre
et avec l'Allemagne. Elle style Scliomberg, son ambassadeur,
qui, à Heidelberg, va jusqu'à parler de la possibilité d'élire
le prochain empereur en dehors de la maison d'Autriche, qui sait
même? de le choisir dans la personne du roi de Pologne. En tout
cas, il fait adopter l'idée d'une entrevue entre les intéressés.
A défaut de Frédéric III et de Jean-Casimir, retenu à Dresde, le
duc Christofle, dernier fils de l'Électeur, attend la cour de
France à Blamont avec le comte Louis de Nassau et le Palatin
Georges- Jean de Lutzelstein. L'entrevue est des plus cordiales.
On travaille immédiatement à un accord relatif surtout aux
Pays-Bas, Les négociations se passent entre le roi de Pologne,
Retz et Schomberg, représentant le roi de France d'une part, et
d'autre part, le duc Christofle pour le Palatin, le comte Louis
de Nassau et un envoyé flamand pour le prince d'Orange.
Catherine ne traitait pas directement, non plus que le duc de
Nevers, ami de son fils, laissé à l'écart des conférences. On
supposait que la Reine mère se flattait de retenir aux
frontières de France son fils Henri, au moyen d'un commandement
suprême qui lui serait confié en Flandre. Mais elle n'aurait
jamais consenti à entrer aussi directement en lutte avec
l'Espagne. L'intervention du roi de Pologne fut réservée pour
plus tard, sous la forme d'un secours éventuel qu'il pourrait
envoyer de Dantzig. Ce qu'elle recherchait, cette mère modèle,
c'était la bonne grâce des princes allemands pour son bien-aimé
Henri ; en même temps, elle comptait détourner les Palatins de
l'idée de s'allier aux huguenots contre les Valois (6).
Quant à l'Électeur palatin et au comte de Nassau, ils
demandaient à l'entrevue de Blamont soit un appui contre
l'Empereur, soit des secours dans la guerre des Pays-Bas. Par
l'entremise du roi de Pologne, le roi de France promit «
d'embrasser les affaires du dict Pays-Bas aultant et aussy avant
que les princes protestans les vouldront embrasser en quelque
sorte que ce soit, ouvertement ou autrement ». Il s'agissait de
faire entrer dans le même parti le landgrave de Hesse, chez qui
le comte Ludovic devait accompagner le roi de Pologne,
l'électeur de Saxe, que sondait à ce moment le duc Jean-Casimir,
l'électeur de Cologne, pensionnaire de la France, en butte aux.
instances du comte Jean de Nassau. On comptait de même sur
l'électeur de Brandebourg, si bien disposé pour le roi de
Pologne que l'Espagne songeait à déchaîner le Moscovite contre
lui ; on espérait enfin l'adhésion de l'Angleterre et même des
princes italiens.
Comme moyen d'exécution, on décida la conquête de Maëstricht et
d'autres villes, qui feraient retour à l'Empire. Moyennant qu'on
lui assurât la soumission des huguenots, la cour de France
promettait 10,000 arquebusiers. Quoiqu'il n'y eût pas de traité
signé, il y eut bien un commencement d'exécution, puisque 2,000
chevaux furent réunis en Picardie, à destination des Flandres,
et que Retz fut chargé de porter 300,000 livres au comte de
Nassau. Cet accord oral de Blamont, qui fut étudié de nouveau à
Heidelberg, malgré l'accueil sévère que l'Électeur fit à Henri
d'Anjou, ne tarda pas à être révélé à l'Espagne par de nombreux
espions. L'un d'eux adressait ses rapports à l'ambassadeur de
Philippe II à Paris, en prenant le pseudonyme de seigneur
Hercules. C'était le comte de Coconalo, Piémontais, capitaine
des gardes du roi de Pologne, qui avait surpris la confiance de
Louis de Nassau et même de Catherine de Médicis (7).
L'Espagne n'avait pas tant de raisons de méfiance que la maison
de Nassau. Le traité ne pouvait aboutir, parce que l'on
soupçonnait la cour de France de se faire un jeu de ces
intrigues. On ne doutait pas que le roi de Pologne n'eût
uniquement en vue d'empêcher les Allemands de secourir ses
ennemis de France. Un résultat lui fut acquis : malgré la haine
qu'il avait assumée dans le monde protestant, il put facilement
traverser l'Allemagne pour se rendre dans son nouvel État. Quant
à Nassau, il n'osa point garantir à la France qu'il empêcherait
un soulèvement des huguenots. Il savait que l'on était« prest de
remuer mesnage en France », et il n'était pas avantageux pour
lui de désarmer ses alliés naturels. Il n'en avait en tout cas
pas le pouvoir. Il courait le danger de se compromettre à leurs
yeux, tout comme Catherine redoutait de le faire à l'égard de
l'Espagne. Les intérêts nationaux, ceux des partis et des
particuliers s'opposaient à une ligue officielle de la France et
des puissances protestantes.
Quand ils ne s'entendaient pas avec la Cour, les protestants du
dehors avaient toujours des alliés en France, des alliés
naturels, dans la personne des huguenots, des Politiques et
autres Malcontents, représentés aussi à Blamont. Des intrigues
s'y nouèrent entre eux, à côté des négociations lentement et
infructueusement conduites par les représentants du Roi. Thoré
prépara l'accord. La Molle ayant été chargé de saluer Nassau au
nom de son maître, le comte rendit visite au duc d'Alençon. Il
écrit à son frère d'Orange : « J'ay veu M. le duc d'Alençon
lequel, me pressant la main, m'a dict en l'oreille que, ayant à
ceste heure cy le gouvernement comme avoit son frère le roy de
Polongne, il s'employera en tout pour vous seconder. Je sçay par
aultre voye qu'on peult bien faire estat de sa fidélité et
bienveillance, qui ne nous est pas ung petit advantage (8). »
L'origine des relations d'Alençon et de Nassau est le seul point
à retenir de l'entrevue de Blamont. M. le Duc se faisait de
singulières illusions, ou cherchait à tromper son monde, en se
vantant d'exercer le pouvoir qu'avait eu son frère Henri
d'Anjou. De même que le roi de Navarre s'était indigné de ce
qu'il fût question du duc de Guise pour la connétablie de
France, François d'Alençon avait appris avec stupeur que,
pendant ce présent voyage de Lorraine, il était question de
créer lieutenant général du Roi le duc souverain Charles de
Lorraine, gendre de la Reine. Cela provoquait parmi les
Politiques une vive agitation, entretenue par Thoré et Turenne.
Au départ de Vitry, les princes d'Alençon, de Navarre et de
Condé s'étaient étroitement unis, sur les instances de La Noue,
le véritable successeur de Colligny. A Blamont, Christofle et
Ludovic, entrés en secrets pourparlers avec M. le Duc,
s'engagèrent à le rejoindre en France sur son appel, avec
l'armée levée centre Maëstricht au moyen de l'argent du Roi.
Elle s'assemblait dans la principauté protestante de Sedan.
Telles furent les bases d'un premier accord entre Politiques,
huguenots et évangéliques allemands (9).
Cependant, le voyage de la Cour touchait à son terme. Le 2
décembre, Henri d'Anjou était parti de Blamont avec une escorte
de seigneurs français, polonais et allemands. On remarqua qu'en
prenant congé, le roi de Pologne ne fit adresser aucune
salutation au roi de Navarre, mais recommanda chaudement M. de
Guise à sa mère. Le chef des Bourbons devenait de plus en plus
l'objet de la méfiance. On le faisait toujours suivre aux champs
par dix corcelets. Conduit par le Roi à Châlons, il ne put
obtenir l'autorisation de se séparer de lui. Le Roi le mena à
Reims, où il attendit sa mère. Les Politiques étaient avertis
qu'on les surveillait de près. Ce n'était pas assez que le roi
de Navarre continuât à être traité comme un prisonnier d'État;
le duc d'Alençon se trouvait menacé dans son entourage immédiat.
Son confident La Molle était l'homme le plus détesté de la suite
ducale, à cause de ses bonnes fortunes, qui lui attiraient plus
la colère des autres amants de ses maîtresses que celle de leurs
maris. Cédant à des sentiments mélangés de moralité et de
cruauté, Charles IX tenta à plusieurs reprises de débarrasser sa
maison de cet artisan de honte.
Au siège de La Rochelle, l'ordre avait été donné, par deux fois,
d'étrangler La Molle. Au retour de l'armée, Charles IX ne
répugna pas à se charger de la besogne. Certain soir, au Louvre,
prenant avec lui le duc de Guise et quelques gentilshommes munis
de cordes, il l'attendit, la chandelle à la main, dans un
passage conduisant de la chambre de madame de Nevers à celle du
duc d'Alençon. Le baladin fut sauvé parce qu'au lieu de se
rendre chez son maître, il descendit chez sa maîtresse. Pendant
le voyage de Blamont, il avait échappé tant bien que mal à la
jalousie du roi de Pologne ; il vit l'orage éclater au retour.
On voulut le chasser, mais il resta, désigné pour un sort plus
funeste (10).
Catherine et François d'Alençon avaient rejoint à Reims Charles
IX et Henri de Navarre, le premier tout ravi du départ de son
frère, le second en proie aux plus vives inquiétudes. Thoré les
avait redoublées en lui rapportant que le roi de Pologne avait
conseillé à sa mère de se défaire de lui. On était au milieu de
décembre 1573. Les princes de Navarre et d'Alençon voulurent
profiter de l'occasion que leur offraient le voyage du Roi et le
voisinage de leurs amis pour échapper au sort qui semblait les
menacer. A Soissons, ils reçurent précisément un messager de
Louis de Nassau, le capitaine Saint-Martin, que l'on retrouvera
plus tard. Le comte Ludovic leur faisait dire qu'il se trouvait
à la tête de quatre mille chevaux et de six mille hommes de pied
pour marcher contre Maastricht, mais qu'il était dispose à les
attendre s'ils pouvaient le rejoindre. Il fut convenu que
l'aventure serait tentée au passage d'un bois entre Soissons et
Compiègne. Informée par un gentilhomme catholique de son mari,
peut-être même par son amant La Molle, Marguerite révéla le
complot à sa mère, qui prit ses mesures pour garder près d'elle
son fils et son gendre. « Sans qu'ils pussent sçavoir d'où leur
venoit cet empeschement, ils n'eurent jamais moyen d'échapper. »
Les princes ajournèrent leur projet de réunion avec Nassau et en
avisèrent La Noue.
Il n'y a pas lieu de s'étonner qu'à partir de Soissons les
princes aient été activement surveillés. Les capitaines des
gardes ont l'ordre d'inspecter sous les lits de M. le Duc et du
roi de Navarre. On ne laisse dans la garde-robe de ce dernier
qu'un seul valet de chambre. Catherine condamne sa porte à son
gendre, tandis qu'elle l'ouvre aux massacreurs. Charles IX fait
de même. Henri de Navarre, privé de ses biens, de ses honneurs,
de sa liberté, craint pour ses jours. François d'AIençon ne fait
pas meilleure figure. Aussi écoutent-ils Turenne et Thoré et
cherchent-ils à éviter un sort fâcheux, grâce à la coopération
de La Noue dans l'Ouest et de Nassau dans le Nord (11).
Le départ du roi de Pologne ne donnait pas aux Politiques les
avantages qu'ils pouvaient espérer. C'était en faire autant de
mécontents, dévoués aux victimes de la Cour. Si le duc de
Montmorency se confinait dans ses terres, si Damville
s'absorbait dans la pacification du Languedoc, Thoré et Turenne
préparaient les moyens propres à relever le parti, ils pouvaient
profiter de l'effervescence publique. Les Cévenoles tenaient des
assemblées menaçantes; les Poitevins prenaient les armes. Par
des mesures contradictoires, Catherine se vit dans la nécessité
de prévenir les troubles. Elle se mit en tête de priver La
Rochelle des libertés qu'elle lui avait reconnues (12). Charles
IX semblait pourtant pencher à la modération. Mais l'entreprise
manquée de Soissons le fit renoncer à tenir les États de
Compiègne. Il avait hâte de se retrouver au centre du royaume,
d'où il croyait pouvoir plus facilement rétablir la paix civile.
« J'ay de plusieurs endroicts de mon royaume, écrit-il le 15
décembre au premier président du Parlement, le mesme
advertissement que me donnez des bruicts qui courent de delà.
Aussy suis-je après, tant qu'il m'est possible, à y pourveoir,
avant que le feu soit plus allumé, comme j'espère faire bientost.
Et pour cest effect, au lieu d'aller à Compienne comme j'avois
délibéré, je m'achemine droict à Sainct-Germain en Laye, où je
pense estre dans quatre ou cinq jours pour estre plus près de ma
ville de Paris (13). »
Jamais le gouvernement n'avait été aussi populaire à Paris que
depuis la Saint-Barthélémy. A mesure que les Politiques
s'apprêtaient à prendre des dispositions, le gouvernement,
informé par ses espions, trouvait les moyens de les prévenir.
Leur but était de faire coïncider l'évasion des princes avec la
campagne du comte de Nassau dans le Nord et avec une révolte en
Poitou et en Languedoc.
Cette intrigue était l'oeuvre des jeunes, Thoré et Turenne,
obligés de s'entendre avec des personnages suspects, comme La
Molle. Les aventureux attirent les aventuriers; et ils vont
compromettre sans scrupule les sages du parti, bien éloignés de
leurs idées, tel que l'est le duc de Montmorency (14).
(1) Lettres patentes du 10 septembre 1573 (enregistrées le 17).
- Da Puy, 86. Cf. Fontanieu, 329-330 - Dépêches de Cuniga, 21
septembre et 15 octobre 1573 (K. 1382, B. 35)
(2) Correspondance de Damville, 30 et 31 juillet, 26 août, 5
octobre; de Cossé (fr. 3201, 65; 3206, 27; 3245, 78; 3246, 15;
3250, 4, 8; 15558, 147 et 177).
(3) Résumé des lettres de Cuniga, 9 décembre 1573-3 janvier 1574
(K. 1532, B. 35).
(4) Correspondance des rois avec Damville. 31 octobre, 15
novembre 1573 (fr. 3240, 35; 3:250, 1). - Mémoire justificatif
de Henri de Navarre (Guessard), 188. - Cat. Stat. Pap.
(1572-1574), 415, 420, 432. - Noailles, Henri de Valois et la
Pologne, t. II, 388, 389.
(5) Cf. Pfgr. J. Casimir's Briefe, g. v. Bezold (München, 2 v.
in-8), t. I (introduction), p. 1 à 107. - Friedrich's des
Frommen Briefe, g. v. Kluckhohn (Braunschweig, 2 v. in-8°), II
Band, II Heft. En octobre 1573, l'Espagne cherche des assassins
pour se débarrasser des frères Nassau (Correspondance de
Guillaume le Taciturne, p. p. Gachard, t. VI, 5).
(6) Cf. Projet d'alliance de Spire, 15 octobre 1373 (K. 1532, B.
35), tenu pour vrai par Teulet, pour apocryphe par Bezold. -
Relacion de cartas de Cuniga (15 octobre-9 novembre 1573), K.
1532. - Calendars of State l'apers. 1572-4, p. 437, 442, 448. -
Avis anonyme à Cuniga, octobre 1573 (K. 1532). - Noailles, Henri
d'Anjou, t. II, 394. - J. de Serres, Inventaire de l'Histoire de
France, t. I, 750. - Fronde, t. XI, 12. - Bezold, 115. -
Waddington, Revue historique, t. XL, 273.
(7) Correspondance de Cavalli, 19 avril (Dépêches des
ambassadeurs de Venise, B. N. fonds italien, t. 1728, p. 281);
de Cuniga, 19 février, 1er mars, 4 avril 1574 (A. N. K. 1533 et
K. 1535). - Négociations de Toscane, t. III, 919. - Kluckholm,
t. II, II, 612. - Bezold, t. I, 141, 142.
(8) Groen vau Prinsterer, Archives d'Orange-Nassau, sér. I, t.
IV, 278. - Correspondance de l'ambassade de Venise (B. N. f.
italien, t. 1728, p. 167); de l'ambassade d'Espagne, 9 décembre
1573-3 janvier 1574 (A. N. K. 153i2 B. 33 (ibid., Lettre al
Signor Hercules. Soissons, 17 décembre 1573); de l'ambassade de
Toscane, t. III. 890; de J.-Casimir (Bezold, 107 et s. 117-124;
Theiner, l. I, 376; Teulet, t. V, 113; Journal de l'Institut
historique, t. III, 101; Archives des Missions scientifiques, t.
111. 3, 372).
(9) Estat de France, 146 v. Mémoires de Bouillon, 94-96; De
Thou, 28-29
(10) L'Estoile, Mémoires (édit. Petitot), t. I, 82. - Déposition
de M. le Duc (Estat de France, t. III, 156 v°).
(11) Marguerite, Mémoires (édit. Guessard), p.37. - Bouillon,
Mémoires (édit.
.Petitot). p. 97. - Haton, Mémoires, t. II, 737. - La Huguerie,
Mémoires, t. I, 189. - Nég. de Toscane, t. III, 914. - Henri de
Navarre. Mémoire justificatif (édit. Guessard, 190) et seconde
déposition (Estat de France, t. III, 181 v°).
(12) Correspondance des maréchaux de Montmorency et de Damville,
novembre et décembre 1573 (fr, 3235, 78; 3246, 49, 54, 58, 60,
62, 80); Charles IX au comte de Retz, 12 décembre (V° Colbert,
t. 7, f. 639 v°). - Nég. de Toscane, t. III, 893. - Languet, Ad
Augustum, 222.
(13) B. N. fonds Du Puy, t. 801, f° 74.
(14) D'Aubigné, t. IV, 21. - De Thou (édit. 1742), t. V, 29.
|