AMENONCOURT.
- Amenoncourt, village à une lieu et demie de Blâmont et
de l'étang de la Garde, diocèse de Metz, bailliage de Blamont,
parlement de Nancy. La cure appartient à l'ordre des chevaliers
de Malte.
Hue comte de Ribaupierre (*), du consentement de sa femme et de
ses enfans, vendit en 1245, à Henri de Blamont tout ce qu'il
avait à Amenoncourt pour 60 livres de messins. Cet acte est
scellé des sceaux des abbés de Haute-Seille et de Saint-Sauveur,
et de celui de la ville de Sarrebourg. En 1274, Ferri duc de
Loraine acquit de Vatrin écuyer, fils de Raoul Hostat de
Liverdun, chevalier, et d'Isabeau femme dudit Vatrin, ce qu'ils
avaient, tant en fief qu'autrement, à Amenoncourt.
Je trouve encore qu'en 1283, Hue comte de la Petite-Pierre fut
obligé de céder pour la seconde fois à Henri sire de Blâmont,
tout ce qu'il possédait a Amenoncourt et Igney, pour une somme
de 200 livres, qu'il devait lui payer pour les choses qu'il
avait prises sur lui et sur les hommes d'Amenoncourt et d'lgney.
Le même Hue était encore obligé de payer
les dommages pour les hommes morts et blessés de ces deux lieux,
selon l'usage et la coutume du pays.
Enfin en 1294, Hugues et Simon de la Petite-Pierre, Susanne dame
de Pierre, femme de Raoul comte sauvage, et Jeanette dame d'Etenderff,
leurs soeurs, vendirent à Henri de Blamont, tout ce qu'ils
possédaient à Amenoncourt, moyennant une somme de 170 livres
tournois.
(*) Archiv. de Lorr. Layette Blamont.
BARBAS ou
BARBAY. - Barbas est à un quart de lieu de Blâmont. La maison de
barbas, porte de gueule à trois jemelles d'argent, l'écu bordé
de même.
Bertholde, évêque de Toul, qui a siégé depuis l'an 995 jusqu'en
l'an 1020 (*), ayant rétablie l'abbaye de Saint-Sauveur en
Vosges, donna à l'abbaye de ce monastère, autorité sur les
villages de Domèvre, Barbesieux, Harboué, Cirey et Blémerey. En
1245, l'officier de M. l'évêque de Toul reconnu que l'abbé de
Domèvre avait juridiction quasi épiscopale sur les villages de
Barbay, Harboué, etc...
(*) Hist. de Lorr. t. 2, page xix
DOMEVRE.- II
y a plusieurs lieux en Lorraine qui portent ce nom. Celui dont
nous voulons parler ici est situé sur le chemin de Lunéville à
Blâmont, a une lieue de cette dernière ville, sur la rivière de
Vezouze; la paroisse est dédiée sous le nom de saint Evre,
évêque de Toul, à la nomination de l'abbé de Domèvre, desservie
par un religieux de l'ordre de saint Augustin, de la
congrégation réformée de saint-Sauveur en Lorraine ; diocèse de
Toul, bailliage de Blâmont,
L'abbaye de Domèvre, jouit des droits quasi-épiscopaux dans
quelques paroisses de sa dépendance; mais M. de Camilly, évêque
de Toul, en vertu d'un arrêt du conseil du roi Louis XIV, est
rentré dans la jouissance de sa juridiction épiscopale, sur les
paroisses qui sont du domaine de
la France, savoir : Harboué, Cirey, le Val, qui est le lien où
était ci-devant l'abbaye de Bonmoutier, Bodonis monasterium,
dont nous avons parlé dans son article, et qui ayant été ravagée
par les guerres, a été transportée à Domèvre en 1569, où elle
subsiste aujourd'hui avec beaucoup d'éclat; le roi Stanislas
ayant fait unir la manse abbatiale de Domèvre au généralat de la
congrégation de saint Sauveur, à perpétuité ; par bulles du mois
de Janvier 1748, autorisées par lettres du
même roi, du 24 février 1749, elle sera par conséquent Elective
et régulière dans toute la suite des temps.
La seigneurie de Domèvre relevait autrefois de l'évêque de Metz
(*), comme il parait par un contrat d'engagement fait par par
Raoul de Coucy, évêque de Metz, a Charles III, duc de Lorraine ;
de la
moitié de son château de Remberviller, Domèvre, et autres lieux
contenus dans ledit contrat y pour la. somme de quatre mille
francs d'or, à faculté de rachat perpétuel, en date du 2 mars
1595.
Le même Raoul de Coucy engagea encore au même duc Charles III,
la moitié de son château de Remberviller, Domèvre, Beure et
autres lieux, pour une rente de deux cents francs d'or, le 20
septembre 1597, En 1419, le 12 octobre, Androuin d'Oriocourt,
reprit de George, évêque
élu de Metz, Marlatour, Domèvre et d'autres terres. Voyez Saint
Sauveur ou Bonmoutier.
En 710, le 15 octobre, le roi Louis III dans un diplôme, dont
l'original se conserve en L'abbaye de saint Maximin de Trèves,
témoigna que son père, le roi Arnoû, ayant donné à un seigneur
nommé Hildeman, une partie de la seigneurie de Domèvre, cet
Hildeman fut accusé auprès du roi louis, fils du roi Arnoû,
d'avoir anticipé sur un terrain qui ne lui appartenait pas ;
Louis confisua ce qu'avait possédé Hildeman, et le donna à
Batfride et Renaud, c'est à dire toute la seigneurie de Domèvre
avec l'église, les champs et les prés, les serfs de l'un et de
l'autre sexe. V. Honthem hist. Trevir. t.1, p. 295. D'où vient
cet original à saint Maximin ? apparemment que la seigneurie de
Domèvre lui fut cédée dans la suite, et à la fin fut donnée à
St. Sauveur, par Bertholde évêque de Toul qui transféra l'abbaye
de Bonmoutier à St Sauveur, vers l'an 1009 ou 1010.
On connaît dans le Diocèse de Toul, plusieurs villages du nom de
Domèvre, qui ont saint Evre ou Aper, év^que de Toul, pour leur
patron ; ce qui fait voir la grande réputation de ce saint, et
l'étendue de son culte.
(*) Arrêt de réunion du 23 décembre 1680, page 309.
DOMJEVIN. -
Domjevin ou Dom-gevin, Domnus-Jovinus, village à droite de la
Vezouze, trois lieues au--dessus de Lunéville. Un ruiisseau s'y
joint à la rivière au-dessous du village. Bailliage de
Lunéville, cour souveraine de Nancy.
En 1248 (*), Ferri de Salm sire de Blâmont, declare que Mathieu
duc de Lorraine, lui a cédé la moitié du ban de Domjevin et le
Laufrebonne, et que, de ce qu'il pourra acquérir de Henri son
neveu, par droit ou autrement, le duc en aura la moitié, et lui
l'autre. En 1529, les habitans de Domjevin se mirent sous la
protection et sauvegarde de la duchesse de Lorraine, Isabelle
d'Autriche et du duc Raoul son fils, moyennant deux sols
tournois que chaque feu devait leur payer par an. Henri comte de
Blamont, de qui le village dépendait, donna son consentement.
Les mêmes habitans renouvellèrent le traité de sauvegarde en
1584, avec Jean duc de Lorraine, à charge par chacun habitant,
d'un resal d'avoine, mesure de Lunéville, avec une geline (une
poule) ; et la femme veuve on demi resal et une geline.
(*) Archiv. de Lorr. Lay. Blâm.
HERBEVILLER-LAUNOY.
- Herbéviller-Launoy, Herberti-Villare, village du diocèse de
Toul, baillage de Vic, parlement de Metz, situé sur le chemin de
Lunéville à Blâmont, au-delà d'Ogéviller. Patron, S. Germain
d'Auxerre.
Herbéviller-Launoy a titre de châtellenie, et les lieux qui la
composent sont partie dépendans de Lorraine et partie de
Blâmont.
Buriville, hameau, Fréménil, village, Friménil, hameau,
Herbéviller et Launoy, villages, Magnéville, ville, Magnéville,
hameau, en partie de Blâmont.
La maison d'Herbéviller portait d'azur à la croix d'argent,
cantonné de vingt fleurs de lys d'or, chaque canton chargé de
cinq fleurs de lys mises en sautoir.
MAGNÉVILLE. -
Magnéville, village situé sur le ban de la rivière, sur la
Vezouze ; la paroisse est dédiée sous l'invocation de saint
George; patron, l'abbé de Senones. Seigneurs, ceux d'Herbéviller-Launoy;
bailliage de Vic, parlement de Metz, souveraineté de France.
Ogéviller est annexe de Magnéville, j'en ai parlé dans un
article particulier.
Fouménil ou Fréménil, Fratrum mansile, autre annexe de
Magnéville est un petit village situé près Ogéviller. L'église a
pour patron saint Pierre-aux-liens. Elle fut unie à la paroisse
de Bénaménil, par feu M. de Biuy, évêque de Toul, le 22 octobre
1696. Le vicaire qui réside à Fréménil, reçoit la pension de
l'abbaye de Senones, qui possède la moitié des dîmes: ce qui se
fait contre l'union de Frémenil et Bénaménil, dont le curé
devrait payer la pension du vicaire.
OGÉVILLER, ou
OGIÉVILLER, ou AUGÉVILLER.- Ogéviller, village sur la petite
rivière de Verdurette, qui joint la Vesouze à un quart de lieue
de là sur la roule de Lunéville à Blâmont, diocèse de Toul,
annexe de Magnéville, bailliage de Lunéville; nous eu avons déjà
parlé ci-devant, dans l'article de Magnéville.
Le château d'Ogéviller n'est connu que depuis le douzième
siècle; car encore qu'il soit fait mention du village d'Ogéviller
dans la bulle d'Eugène III, Burivillam cum Ogerici-Villare cum
Ecclesiis, cependant je ne remarque aucune mention ni du
château, ni des seigneurs et dames d'Ogéviller, avant la fin du
douzième siècle.
Le premier du Dom d'Ogéviller que je trouve, est Cono d'Ogéviller,
dénommé dans un acte de l'an 1189, avec trois autres arbitres,
pour terminer un différend entre l'abbé de haute-Seille et celui
de Moyenmoutier.
Catherine d'Haraucourt était dame d'Ogéviller en 1396.
En 1401, Aimé de Blâmont, chevalier, avoué de Vic, sieur de Magnières, épouse lsabeau de St.-Dizier, d'où sortait Jeanne de
Blâmont, dame d'Ogéviller, qui épousa Brun, sieur de la haute
Ribeau-Pierre.
En 1468, je trouve Henri d'Ogéviller et Petitjean d'Ogéviller.
En 1468, vivait Béatrix d'Ogéviller, apparemment la même Béatrix
d'Ogéviller ($)n douairière de Fénétrange, qui avec ses deux
gendres Nicolas de Moërs, et Ferdinand de Mazembeg, fonda en
1475, une collégiale dans l'église paroissiale de Fénétranges ;
elle était alors veuve de Jean de Fénétranges, et mère de
Madeleine Fénétranges, qui épousa Ferdinand de Neufchâteau en
1468. Béatrix était aussi mère de Barbe de Fénétranges, qui
épousa Nicolas d'OgévilIer, comte de Moërs et de Sarverden.
En 1486, sur la fin de janvier, le duc Jean pour reconnaitre les
bons services que lui avait rendus Henri d'Ogéviller fils de
Jean d'OgévilIer, lui a donné en fief et en hommage toute ce
qu'il a à Villers près Bayon.
En 1572, il tut question au conseil du duc de Lorraine, de
savoir si OgévilIer était fief d'empire, ou de Blâmonl; le duc
de Lorraine prétendait qu'il était fief de Blâmont, et relevait
de lui.
Richerius, moine de Senones sous l'abbé Baudouin, qui a gouverné
l'abbaye depuis 1239, jusqu'à 1270, parle d'une maison à
Ogéviller qui appartenait à l'abbaye de Senones; mais il n'est
pas question en cet endroit de la maison des seigneurs d'Ogéviller,
qui est la même que celle de Blâmont, dont nous avons donné la
généalogie ; mais d'une. maison particulière que l'abbaye
possédait en ce village, où l'abbaye possède encore des cens sur
quelques maisons,
Il y eut arrêt rendu le 22 avril 1575, par le conseil souverain
de Lorraine, contre les seigneurs d'Ogéviller et Ambermenil,
refusant de faire foi et hommage au duc Charles Ill, qui
condamna lesdits segneurs d'Ogéviller et Ambermenil de faire
audit seigneur duc, les foi et hommage qu'ils lui devaient.
Le château d'Ogéviller est aujourd'hui en mauvais état, comme
étant inhabité, et personne ne s'intéressant à le réparer et à
l'entretenir, les princes Rhingraff, qui en sont les maîtres, ne
venant jamais en Lorraine, et n'ayant personne qui réside pour
eux dans le château. Ce qui en reste, conserve encore des
marques de son ancienne grandeur et solidité; et l'on voit sur
les mures en dehors, les armes des seigneurs qui y ont fait leur
résidence, ou qui y on fait des bâtiments,,
La maison d'AugévilIer ou Ogéviller, ancienne chevalerie,
portait d'azur à la bande d'argent munie de trois coquilles de
sable, et cotoyée de neuf billettes d'or 1, 4, et 3, 1.
L'église d'Ogéviller ayant été incendié en 1655, depuis on fit
l'office dans la chapelle de l'hôpital ; à présent, l'église
ayant été rebâtie par les habitans, on y fait l'office comme
auparavant. Cette église est dédiée à Saint-Georges, elle est
simple annexe de Magnéville, quoiqu'à présent Ogéviller soit
beaucoup plus que que Magnéville.
On voit à Ogéviller un hôpital, auquel est unie une chapelle
sous l'invocation de St. Fiacre ; cet hôpital est assez bien
fondé, on l'unit sous le duc Léopold, à l'hôpital de Lunéville.
Depuis il a été rétabli à Ogéviller, et destiné à recevoir les
pauvres passans.
La chapelle castrale est à la nomination des seigneurs ; l'on en
voit des restes dans le château même.
(*) Voyez le P. Anselme, généalogie t. 3. page 353
XOUSSE -
Xousse, vulgairement Souches, village, mi-parti avec les
évêchés, deux lieues au nord-ouest de Blâmont, à une lieu de la
garde, à quatre de Lunéville, de Vic et de Marsal : baillage et
recette de Vic pour la partie Française ; la partie Lorraine qui
est la plus considérable, est du baillage de Blâmont, cour
souveraine de Nancy. Cette partie se nomme la Rue Lorraine.
Xousse est du diocèse de Metz, de l'archiprêtré de Marsal.
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