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Ecole de Notre Dame - 1627
 


Le Bienheureux Pierre Fourier et La Lorraine : étude historique - XVIeme et XVIIe siècles
Alfred de Besancenet
Paris - 1864

Chapitre XVI - Des maisons de l'ordre enseignant de Notre-Dame fondées pendant la vie de Fourier
[...]
1627, à Blamont. - Commencée par Élisabeth Mercier et Catherine Aubert. - Ce monastère fut complètement ruiné par les Suédois et rétabli par Mlle Thyrion, en religion soeur Jeanne de Jésus.
 


Histoire du bienheureux Pierre Fourier
Charles Chapia
1850

Vers la fin de cette même année 1627, trois religieuses de Nancy, [...] commencèrent à La Mothe un établissement [...]. La ville de Blâmont reçut aussi dans le même temps, à la sollicitation de la duchesse douairière de Lorraine, d'autres filles du bon Père, venues de Saint-Nicolas : Elizabeth Mercier et Catherine Aubert. Elles y acquirent une grande, belle et vaste maison; mais ses pauvres Soeurs furent obligées, avec les recrues qu'elles avaient faites, de quitter le poste, lors du sac de cette ville, en 1636, par les hérétiques, soldais du duc de Weimar, l'allié de Richelieu. Ce ne fut qu'en 1645, que la Mère Elizabeth revint, avec quelques-unes de ses Soeurs, travailler au rétablissement de la maison (3).

(3) Esprit, p. 146. - Cond. de Prov., t.2.
 


L'Esprit du Bienheureux Pierre Fourier, vulgairement appelé le Père de Mattaincourt représenté dans un nouvel essai de l'histoire de sa vie et dans quelques recueils de ses lettres choisies
Alexandre D'Hangest
Ed. Messuy - 1757

1627.
Blamont, autre Ville de Lorraine & du même Diocèse, vit aussi dans le cours de cette même année les premiers commencements du Monastère que la Congrégation y possède encore aujourd'hui. La Mère Catherine Aubert, Professe de Saint Nicolas, avec une autre du même Monastère, vint au mois d'Octobre se réfugier à Blamont, à l'occasion du terrible désastre arrivé depuis peu dans leur Communauté, & dont il sera parlé ci-après. Elles y acquêtèrent une grande Maison, toute voisine de l'église Collégiale de cette Ville. La Mère Elisabeth Mercier, autre Religieuse du même Saint Nicolas, vint se joindre à elles en 1631. Et depuis ce tems-là, toutes choses leur réussirent tellement que l'an 1634, leur Monastère se trouva fondé & rempli d'un nombre suffisant de Sujets. Mais à peine commençoient-elles à goûter la tranquillité d'un etablissement fixe, qu'elles se virent obligées de s'en retourner à Saint Nicolas, ou de se disperser dans quelques autres de leurs Communautés, à l'occasion du sac de la Ville, que l'armée victorieuse du Duc Weimar mit à feu & à sang en 1636. Ce ne fut qu'en 1645, que la Mère Elisabeth y revint avec quelques autres pour y travailler au rétablissement du Monastère où les Religieuses n'ont subsisté jusqu'à présent que par leurs dotes & le travail de leurs mains.
[...]

Lettre XV - 1634
Aux Religieuses de la Congrégation de N. D. à Blamont.
Mes très-bonnes & très-chères Soeurs en Notre-Seigneur,
Ce sera bienfait, ce me semble, de demeurer encore pour quelque peu de tems toutes deux à Blamont, en atendant que l'on voye ce qui se pourra faire touchant ce voyage-là que désirez de moi, qui ne sauroit être qu'inutile ; car vous pourriez tout aussi-bien, & peut-être encore mieux démêler vos petites affaires amiablement & familièrement les unes avec les autres toutes seules, que si je m'y trouvois.
Au relte, le R. P. Prieur de Domêvre doit venir ici Samedi prochain, Dieu aidant. Je serois bien aise qu'il m'aportât quelque mot de vos bonnes nouvelles, si vous avez le loisir de m'en écrire. Je recommande à vos saintes prières l'affaire de l'Evêché de Toul, qui se démêle à Rome pour Monseigneur de Sitie. C'est un très-digne Prélat, qui affectionne uniquement votre Congrégation. Priez Dieu pour lui. A Belchamps, ce 3 Avril 1634. Votre Frère & Serviteur en Dieu.


On peut ajouter à ces trois extraits celui de l'abbé Dedenon dans son Histoire du Blâmontois dans les temps modernes :

Il faut rapporter à l'année 1627 trois fondations qui font, de Marguerite de Gonzague, une bienfaitrice insigne pour Blâmont. Pierre Fourier était venu évangéliser Badonviller; l'édification qu'il répandait sur son passage n'est peut-être pas étrangère aux intentions généreuses de la Princesse. [...]
La seconde fondation, non moins utile à la ville, fut une école pour les filles, tenue par les Religieuses de Notre-Dame. Une lettre de leur fondateur, Pierre Fourier, nous apprend comment la peste fut l'occasion, pour ces saintes filles, de se fixer à Blâmont. Le fléau désolait Saint-Nicolas-de-Port, où résidaient des filles de Notre-Dame. «  Effrayées, la plupart des religieuses prirent la fuite, quelques-unes partirent pour Blâmont, d'autres s'en allèrent droit au Ciel y prendre leur couronne ; d'autres restèrent dans la maison remplie de mauvais air, et les pauvrettes vivottent, n'attendant que le coup... » Les noms des trois ou quatre fugitives qui échouèrent à Blâmont sont inconnus. Elles y trouvèrent probablement la Duchesse, très liée avec la Mère Alix Leclerc. La Duchesse les reçut à bras ouverts et les logea dans une maison, près du château, que le Duc réservait à des Capucins. Elles ouvrirent aussitôt une école, pour se rendre utiles; leur oeuvre plût aux bourgeois, qui leur donnèrent de quoi compléter leur installation, et il ne fut plus question d'abandonner le poste. L'école subsista jusqu'à la Révolution.

L'abbé Dedenon avait même dans ses carnets réalisé l'illustration suivante, qui n'a pas été publiée :

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1627 - Marguerite de Gonzague recevant à Blâmont deux religieuses de la congrégation Notre-Dame de Saint-Nicolas-de-Port.


Notes sur Alexandre D'HANGEST ou DE ROIFFE D'HANGEST
(Strasbourg, 1700-1777)

- Fils cadet de Michel de Roiffé d'Hangest, conseiller du roi.
- Prise d'Habit en 1716 à Pont-à-Mousson
- Profession de foi en 1717 à Pont-à-Mousson
- Etudie la philosophie à Domèvre (1718-1720).
- Etudie la théologie à Domèvre en 1722.
- Membres de la congrégation des chanoines réguliers de Notre-Sauveur.

Après la béatification, compile les lettres de Pierre Fourier à partir de 1731. 1391 lettres furent ainsi réunies en 14 volumes, achevés en 1734 (un premier recueil date de 1733, et un autre de 1734). Ce travail fut repris, sous sa direction, par des étudiants de Pont-à-Mousson, en 1754, pour former un nouveau recueil de 1343 lettres reclassées. Ce second recueil devait lui servir d'exemplaire de travail alors qu'il travaillait sur d'autres ouvrages.
Directeur des religieuses de Notre-Dame de Blâmont, affecté au chapitre de Domèvre (1768 ; 1770).
Les nombreux manuscrits écrits par Alexandre d'Hangest ont longtemps été conservés (et sans doute rédigés) à Domèvre puisqu'ils en portent tous ou presque l'ex libris manuscrit, et que le catalogue révolutionnaire de Domèvre en fait état.

- Recueils manuscrits de miracles de Pierre Fourier.
- Mémoire sur l'histoire du B. Pierre Fourier et de ses deux congrégations, 1740 (BM Nancy, ms 503-505 (362)). On y trouve des annales de la congrégation de Notre-Sauveur faites en compilant et résumant des pièces d'archives.
- Abrégé chronologique de la vie du B. P. Fourier, avec quelques remarques sur ce qui s'est passé dans ses deux congrégations jusqu'à nos jours, 1742 (BM Nancy, ms 508 (364))
- Nouveaux cours de leçons et d'ouvrages pour les premières études de la jeunesse ou par de nouvelles méthodes éprouvées on essaie de faciliter et d'abréger aux écoliers latinistes le cours de leurs basses classes depuis les premiers principes de la langue grammaire jusqu'à la rhétorique inclusivement, imprimés à Lunéville chez Messuy, 1759.
- Vie manuscrite de Pierre Fourier, Histoire générale du Bienheureux Pierre Fourier et de ses deux congrégations, commencée vers 1754-1755, très complète, mais restée manuscrite (BM Nancy, ms 509-515 (366-367)). Un temps abandonnée, elle fut continuée de 1763 à 1764.
- recueil sur Pierre Fourier, L'esprit du Bx. Pierre Fourier (Lunéville, 2 vol. in 8°, 1757). Existe en manuscrit, daté de 1732 (BM Nancy, ms 80 (373))

Dans son Dictionnaire statistique du Département de la Meurthe, E. Grosse écrit :
Alexandre d'Hangest, chanoine régulier, prêtre laborieux et instruit, qui fonda un pensionnat pour enseigner le latin aux jeunes gens, et dirigea le monastère des religieuses de Blâmont. Il s'acquit une grande réputation par son savoir et son zèle ; et, à sa mort, il ne trouva pas même une place au cimetière, parce qu'il était soupçonné de jansénisme : les capucins lui donnèrent la sépulture chez eux. Il est auteur de plusieurs ouvrages utiles, entr'autres, d'un Cours de leçons pour les études de la jeunesse, d'un Manuel de la piété chrétienne, et de l'Année du chrétien, en 8 vol. in-8°. Il a publié aussi l'esprit de B. P. Fourier. A. d'Hangest était né à Haguenau, mais la plus grande partie de sa vie s'écoula dans la ville de Blâmont
 

Il ne faut pas confondre Alexandre d'Hangest avec son frère François-Claude d'Hangest (Strasbourg 1709-1781)
- Prise d'habit en 1724 à Pont-à-Mousson
- Profession de foi en 1725
- Maître des novices de Pon-t-à-Mousson (1745-1746)
- Prieur de Domèvre (1747)
- Prieur de Chaumousey (1748-1751)
- Prieur de Lunéville (1751-1756)
- Assistant du général (1756-1759)
- Prieur de Saint-Pierremont (1757)
- Prieur de Lunéville (1758-1761)
- Assistant du général (1762-1765)
- Présent à Chaumousey (1765-1770)
- A Domèvre (1770-...)

E. Grosse ajoute :
François-Claude d'Hangest, son frère, mort en 1781, obtint une triste célébrité par son attachement au jansénisme : on lui ôta ses emplois et il mourut à Domèvre. On a de lui une oraison funèbre du P. Dom Bexon, abbé de Domèvre.
 

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