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Les Communes de la Meurthe - Henri Lepage - 1853
LES COMMUNES DE LA MEURTHE, Journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département
Henri LEPAGE - Édition Nancy 1853

Pour les autres communes, voir Département et communes de la Meurthe - Henri Lepage (A)


BLAMONT. Le jour de l'ascension Notre-Seigneur 1244, l'abbé et le couvent de..... (Hugonis curie) vendent à l'abbaye de Haute-Seille ce qu'ils possédaient à Giroville (in Gywrovilla), à Blâmont (in Albo Monte), à Parux (in Paru), à Varcoville (in Warcovilla), à Niderhoff (in Nederhovo) et à Lafrimbolle (in Laffenborne), moyennant dix livres d'argent. (Abb. de Haute-Seille.)
Le dimanche devant la Saint-Martin 1247, Ferry, sire de Blâmont, reprend en fief de Jacques, évêque de Metz, le chastel et le bourg de Blâmont, excepté ce qui meut du duc de Lorraine et de l'évêque de Toul.
Par lettres datées du mois d'avril 1274, le duc Ferry reconnaît que Waterin, écuyer, fils Raoul Choffal de Liverdun, a vendu à Henri, seigneur de Blâmont, tout ce qu'il a à Blâmont, en la châtellenie et à Emeroncourt, tant en fiefs qu'autrement, moyennant cent livres de messins. (T. C. Blâmont.)
Par bulles données le 5 des calendes de septembre, la seconde année de son pontificat, le pape Nicolas confirme la donation qui avait été faite à l'abbaye de Haute Seille par Conrad Probus, évêque de Toul (1272-1297), de l'église de Giroville dans le faubourg de Blâmont, dont le patronage appartenait depuis longtemps à cette abbaye. (Abb. de Haute-Seille.)
Bouchard, évêque de Metz, et Henri seigneur de Blâmont, font, le mardi après les Bures de l'année 1291, un accord par lequel il est convenu que ledit seigneur de Blâmont reprendra dudit évêque, en fief et hommage, Blâmont, le chastel de Deneuvre, bourg et châtellenie, et consent lefit sieur de Blâmont que ledit évêque tienne en héritage tout ce qu'il avait à Azerailles et autres choses (T. C. Blâmont.)
Le jour de la Saint-Vincent 1291, Jean de Rosières, chevalier, fait. hommage à Henri, seigneur de Blâmont, après le duc de Lorraine et le comte de Sarbruck, et reconnaît lui devoir chaque année, perpétuellement, six mois de garde à Blâmont, pour raison de huit livres de toulois qui lui étaient assignées sur la vente dudit lieu.
En 1306, Renaud de Bar, évêque de Metz, et Henri, sire de Blâmont, choisissent Gérard de Warnersperg pour procéder au partage de leurs bois indivis de Blâmont et de Turquesteim. Un titre de 1314 fait encore mention de ce partage.
Le samedi, veille de la Saint-Valentin 1327, Richard d'Amenoncourt, prévôt de Blâmont, au nom du seigneur dudit lieu, vend à Thierion de Blémerey, écuyer, une pièce de jardin sise dessous le Viel Marché de Blâmont pour 20 sols.
En 1332, le mercredi après la Toussaint, Isabelle de Saint-Dizier, veuve d'Eyme de Blâmont, et Henri de Blâmont, conviennent partager par moitié les arbalètes et baudriers de Blâmont et Deneuvre, les clés des deux villes mises ez mains de ceux qui les garderont, qu'il sera mis un capitaine à Châtillon, et seront lesdites places communes et indivises pour les dommages et revenus partageables par moitié. (Cart. Blâmont domaine.)
Le mercredi avant la Saint-Georges 1342, Henri et Heymekin, seigneurs de Blâmont, font un partage par lequel Henri emporte pour sa part la partie devers son château, la chapelle qui est en la halle, tout le bourg qui est au-dessus dans les murs vers le château, et Heymekin tout ce qui est vers le Vieil Marché, et chacun emporte les fossés qui sont de son côté, les marchés, foires, etc., en commun. Cet acte de partage renferme des documents assez curieux sur l'état ancien de la ville de Blâmont :
" ....Je Hanris.... emporte.... premierement, la pertie per devers mon chasteil et per devers la chapelle que siet en la haille, c'est à entendre des la pointe dou mur de la maison Zaquellin, tout contraval le grand chemin dou maien de la grant rue et fuers (hors) de la porte de Vyzuve (Vezouze), et est ladicte porte fuers oultre de moitié en moitié. Et emporte encor tout le bourg qui est à dessus qui est dedens les murs vers le chasteil, enci com li vies murs le donne, entre la maison la Baigne et Eschery, liquels vies murs demoure à Emekin par enci que pour la merchausie que Eymekins y avoit...
" Et je Eymekins emporte pour my tout ceu entièrement qu'est ...per devers lou Vies Marchiet et les Vies Marchiet avec, c'est assavoir des la pointe dezous de la tour de la Venerie jusques à mur de la porte de la grainge des hoirs dou Mont, et au contreval si comme il se porte droict à la chausciée de l'etan de Wauzre, en teille maniere que li chausciées et li chamin par dessus la chausciée demoure commun sens encombreir pour l'une des parties et pour l'aultre, et des le rui qui parte dou xault à l'étan de Wauzre sadrece à contrval jusques à la riviere de Vyzuse tout contreval le rui et retourneir par desous le sauveu jusques à la chenaul de pierres delles (delà) la jour Jaquat... " (T.C. Blâmont)
Au mois de décembre 1357, Guerard de Varnesperg fait hommage à Thibaut, seigneur de Blâmont, pour 15 livrées de terre sur la vente dudit lieu.
Le jeudi devant la Saint-Michel 1376, Ferry de Blâmont reprend de Thibaut, évêque de Metz, tout ce qu'il tient en la ville, ban et finage de Blâmont. (Cart. Blâmont fiefs.)
Par lettres datées de la vigile delà Nativité Saint-Jean-Baptiste 1376, Marguerite de Blâmont, dame de Puttelange, déclare qu'ayant eu guerre et débats avec Henri, seigneur de Blâmont, son cousin, et ayant fait paix avec lui, elle cède audit Henri tout ce qu'elle avait au ban et finage de Blâmont.
Par lettres du 17 septembre 1377, Henri et Adémare de Blâmont, frères, fils de feu Thibaut de Blâmont, voulant reconnaître les bons services que Henri, seigneur de Blâmont, leur frère, leur avait rendus, lui donnent, au cas où l'un d'eux viendrait à mourir, leur pari et portion dans les villes de Blâmont et Deneuvre.
En vertu d'un acte de partage fait le 2 mars 1378, entre Henri, Thibaut, Adémare et Jean de Blâmont, Henri obtient pour son lot les château, ville fermée, faubourgs, ban et finage de Blâmont. (T. C. Blâmont.)
Le 12 décembre 1384, Geoffroy de Blâmont, abbé de Saint-Sauveur, achète à Aubertenat, bourgeois de Blâmont, une grange sise en cette ville, près de la porte d'Azie, près le grand chemin de la neuve ruelle et le chemin de l'autre grande ruelle (Abb. de Domèvre.)
En 1425, Geoffroy de Turquestein met en gage, entre les mains de Gérardin, dit Cardinal, bourgeois de Blâmont, une somme de 40 francs que ce dernier lui avait prêtée, une maison dite la Chambre sise en la ville franche de Blâmont. (T. C. Blâmont.)
Le 14 août 1446, Ferry et 0lry, seigneurs de Blâmont, frères, font un appointement par lequel Ferry cède à Olry la prévôté de Deneuvre, et ce dernier cède à son frère la seigneurie de Blâmont, Mandres, Amermont, etc. (T.C. Blâmont 2.)
Le 16 mars 1457, les héritiers d'un nommé Lazarus font un accord entre eux, au sujet d'une maison dite la miason aux Cranetz, voisine de celle qui fut au Cardinal (Cart. Blâmont dom.)
Le 17 décembre 1471, Ferry de Blâmont reprend de Georges, évêque de Metz, tout ce qu'il tient eu fief de lui à Blâmont, Deneuvre, etc. De semblables reprises furent faites par Olry (1471), Ferry (1487) et Louis de Blâmont (1498). (Cart. Blâmont fiefs.)
On trouve, sous la date de 1472, " l'Act des sermens que souloient prester à messeigneurs les ducz de Lorraine les seigneurs et communaltez de Blanmont et Deneuvre. " Cette cérémonie avait lieu " ez faubourgz de la ville de Blanmont, en la hallette d'iceulx, sur les fossez et prez de la porte dudit Blanmont, en lieu où la justice d'illec at accoustumé seoir en jugement, " en présence de notaires et de commissaires du duc. Voici quelle était la formule du serment des seigneurs (il s'agit ici du serment prêté par Thibaut de Blâmont et Marguerite, sa femme) :
" Nous, pour nous, et pour tous noz hoirs successeurs et ayans cause, avons accordé et accordons parces presentes avec notre tres redoubté seigneur monseigneur..., duc de Lorraine et marchis... que nous... ne poons ne debvons à nulz joursmais, pour quelconque cause, occasion ou par quelconque titre et maniere que ce soit ou puist estre, aucune chose demander, reclamer, avoir, poursuir ne requerir en toute la duchié de Lorraine, e ez appartenances ou appendances d'icelle, ne aussy en toute la terre et signorie et pays que notredit seigneur tient et possede à present ne en aucunes d'icelles, ne aussy en ce qui pourroit, ores ne temps advenir, acquerir ne aussy en tout ce que ses hoirs et successeurs ducs de Lorraine pourroient à toujoursmais tenir et posseder de par notredit seigneur..., fust à cause de succession ou autrement...
" Et avec ce je Thibaut au promis et juré... par ces presentes, par la foy et serment de mon corps, soubs mon honneur, pour moi, pour mes hoirs, successeurs et ayans cause pour toujoursmais, que je ne mes dis hoirs ne serons à l'encontre de mondit seigneur de Lorraine..., et que nul mal ne dommaige n'en venrait, ne sera faict, porté ne pourchassié en appert ne en recoy à mondit seigneur ne à ses hoirs, ne à la leur chose, par my, par mes noirs, successeurs et ayons cause, ne par mes bonnes villes et forteresses en quelconque maniere ne pour quelconque cause ou occasion que ce soit un puist estre. Et en oultre que toutes et quantesfois à toujoursmai qu'il advenrat que apres mon deceps, ou à mon vivant, ung nouvel seigneur seroit et vanroit en madite terre, fust par succession ou autrement, ledit seigneur debveroit et serait tenu creanter et jurer rutiles les choses dessusdites par la maniere que dit est...
" Et aussy des maintenent jureront par maniere de communaulté pour eulx et pour leurs hoirs, toutes les justices, hommes, bourgeois, habitans et commmunaulté de mes bonnes villes et forteresses de Blanmont et de Deneuvre qu'ilz ne seufferont ni laisseront entrer aucun nouvel seigneur que en mesdites bonnes villes et forteresses vanront apres moy, ne aussy lui obeiront ne feront serement d'obeissance quelconque ne le tanront pour seigneur jusques à ce que ledit seigneur averait faict ledit serement, tout par la maniere que je la fas à present...
" Et avec ce, je... promes pur ces présentes... que tous les edictz, cris, ordonnances et commandemens generaulx, que par mondit seigneur de Lorraine seront faictz et ordonnez en toute la duchié de Lorraine et ez appartenances, tant de ordonnance de monnoye et des vivres, comme de marchandises, je et mesdits hoirs... tanrons et serons tenus garder, observer et accomplir de point en point par toute madicte terre et seignorie, sans aucunement aller au contraire, en quelconque maniere que ce soit, tout par la forme et maniere que lesdis cris, edictz et ordonnances seront données, criées et publiées. "
Après avoir reçu le serment du seigneur de Blâmont, le commissaire du duc demandait " aux justices, hommes et communaulté dudit Blanmont s'ilz estoient contens de jurer tout par la forme et maniere contenue en la cedulé qu'ils luy avoient oy lire de mot à mot en ceste sorte ;
" Vous, justices, hommes, bourgeois, habitans et communaulté de ceste ville et forteresse de Blanmont, par le consentement et ordonnance de messeigneurs de Blanmont et de Deneuvre, voz naturelz seigneurs, jurez pour vous et pour tous voz hoirs, par la fois et le serement qu'avez à Dieu et à voz seigneurs, par le serment que avez faict en l'ordre de mariage, et par votre part de paradis, que vous ne souffrerez, ne laisserz entrer aucun nouvel seigneur que en cestedicte bonne ville et forteresse vanront apres voz seigneurs de present, aussy ne leur obeyrez ne obeyront vosdis hoirs, ne ne ferez serement d'obeyssance quelconque ne les tanrez pour seigneur jusques à ce que ledit ou lesdis nouvelz seigneurs auroient faict le serment qu'ilz doient et sont tenus de faire...
" Lesquels justices, hommes, manans, bourgeois, habitans et communaulté de Blamont illec estans, dirent tous et respondirent conjoinctement ensemble d'un commun accord et consentement que ainsy ilz le juroient et promectoient. Et en demonstance et signification de ce, leverent tous les mains disans ainsy : Nous le jurons et promectons. " (Cart. Blâmont domaine.)
Par lettre du 29 octobre 1473, le duc de Bourgogne prend sous sa garde et protection les comtés de Blâmont, Deneuvre, etc. (T.C. Blâmont 2).
Le 12 février 1478, Simon des Armoises, bailli de Saint-Mihiel, reprend de main et de bouche, pour lui, ses hoirs et ayant cause, de Ferry, seigneur de Blâmont, tout ce qu'il a dessous lui en la seigneurie de Blâmont, tant sur la vente dudit lieu qu'en la ville ferme et autre part. (Cart. Blâmont fiefs).
Le 3 octobre 1499, le duc René fait foi et hommage à Henri de Lorraine, évêque de Metz, son oncle, pour Blâmont, Deneuvre, etc. (T.C. Blâmont fiefs).
C'est le mercredi 27 mars 1503, qu'ensuite de la donation qui lui avait été faite par Olry de Blâmont, René II prit solennellement possession de la ville et du comté de Blâmont. Il avait député, à cet effet, pour le représenter, Evrard de Haraucourt, bailli de Nancy, et Hugues de Hazards, prévôt de Saint-Georges et président de Lorraine. Gespard de Mulhen avait été délégué par Olry de Blâmont. Les officiers, bourgeois et habitants ayant été assemblés, Gaspar de Mulhen leur donna connaissance de la cession faite par son maître au duc de Lorraine, les requérant de prêter serment de fidélité à ce prince, sous la condition qu'il les garderait en leurs franchises, libertés, us et coutumes. Les habitants, après avoir demandé le temps de délibérer, revinrent bientôt en déclarant qu'ils étaient bien joyeux des donation, cession et transports faits par leur précédent seigneur, et qu'ils étaient prêts à faire le serment au duc, pourvu que celui-ci jurât, à son tour, de les maintenir dans leurs franchises et libertés. Les commissaires de René ayant fait cette promesse, confirmèrent dans leurs charges les officiers de la ville et de la prévôté de Blâmont.
Après la signature de cet acte par les commissaires et les témoins des deux parties, on quitta la halle où venait d'avoir lieu la cérémonie, et l'on se rendit à la " Porte-Bas de la ville de Blâmont, prochain de ladite halle, vers le bourg, " où Gaspar de Mulhen remit aux commissaires du duc les clés de cette porte ; ceux-ci y instituèrent un portier, reçurent son serment et " mirent les mains aux premier et second huisses, verrous et serrures de ladite porte ; et rentrans dans ladite ville, dirent et déclairèrent que, par ces actes, ils prenoient, appréhendoient et acceptoient la possession réelle et actuelle, et la seigneurie de la ville, chastellenie, prévosté, terre et appartenance dudit Blâmont. "
Pareille cérémonie eut lieu à la porte du Haut, " que de longtemps n'avoit esté ouverte, comme disoient les assistans. " Semblable chose fut faite à la porte du château, puis les commissaires et les témoins y entrèrent, " le visitèrent partout et afin que chacun, tant de la ville que de la terre en fust adverty, aini qu'on avoit accoustumé quand il y avoit un nouveau seigneur, ils firent sonner la grosse cloche dudist chasteau, que l'on n'a accoustumé de sonner, sinon pour quelque allarme, ou à la venue d'un nouvel seigneur ou au trépas du seigneur. " (T.C. Blâmont 3. Cette pièce est imprimée dans les preuves de l'Histoire de la Lorraine, de D. Calmet).
Les habitants de Blâmont furent scrupileusement maintenus dans leurs franchises tant que dura le règne de René II ; mais, sous celui d'Antoine, on exigea d'eux le paiement des aides générales, dont ils avaient jusqu'alors été exempts. Les habitants protestèrent contre cette violation de leurs privilèges, et, en 1526, ils adressèrent au duc une requête dans laquelle ils exposent que leur ville contient en tout 924 ménage, " qui sont les trois parts si pauvres qu'ïls ne sauraient porter leurs traits, fors vingt ou trente qui seraient détruits s'il leur fallait payer pour les autres ; " que lorsque le duc est allé les voir, ils lui ont donné de bon coeur sa bienvenue, ce qui leur a fait dépenser beaucoup d'argent, " et ils sont bien pauvres. " Malgré cette réclamation et l'état de misère où semblaient réduits les habitants de Blâmont, le duc " ostant les grandes et urgentes affaires qu'en mainte manière il a en ci-devant et a encore de présent devant les mains, " se contenta d'accorder aux suppliants, pour cette fois, une réduction de vingt écus, c'est-à-dire la somme à payer pour vingt ménages. (Compte de Conrad, prévôt de Blâmont, pour l'aide d'un écu par feu octroyé à notre souverain seigneur le 25e jour de janvier 1526).
Le 10 septembre 1507, Yolande de La Haye, duchesse douarière de Neumours et femme de Pierre, bâtard d'Armagnac, transporte au duc René tous ses droits sur Blâmont, moyennant 12,000 livres tournois.
En 1513, le cardinal Jean de Lorraine, évêque de Metz, reconnaît que son frère, le duc Antoine, lui a fait les foi et hommage qu'il était tenu lui faire pour les seigneuries de Blâmont et de Deneuvre. (T.C. Blâmont fiefs).
En 1535, Chrétien, chanoine de Deneuvre, vend au duc de Lorraine la mieux value d'une maison en la ville ferme de Blâmont, appelée la maison de Monseigneur de Toul, moyennant 40 francs (T.C. Blâmont 3.)
Par lettres datées du 9 juin 1567, l'empereur Maximilien investit le duc de Lorraine du marquisat de Pont-à-Mousson, des comtés de Blâmont et de Clermont, etc. (T.C. Pont ecclésiastiques)
Un compte de Mes Nicolas Croex et Demenge Ronxiard, humbulles à Blâmont, contient la dépense faite " pour le rétablissement et reffection de la couverture de la nef de l'eglise paroissiale dudit Blamont, laquelle ilz ont faict reparer apres le feu advenu ez faulbourgs dudit lieu en l'année 1588. " (Abb. de Haute Seille)
En 1587, la régente Christine de Danemarck, voulant pourvoir au soulagement de ses sujets et prévenir la disette et la famine que faisait redouter la cherté excessive des vivres, notamment du pain et du vin, rendit, le 20 mars de cette année, une ordonnance ayant pour but d'empêcher cette cherté, provenant de " la malice et avarice desbordée des hostelliers, taverniers et cabaretiers, et continuelle fréquentation en leurs hostelleries, tavernes et cabaretz par les desbauches, gourmandises et yvrogneries qui s'y commectent journellement, etc. " Pour remédier à ces maux et inconvénients, il est défendu aux hôteliers et cabaretiers de recevoir, loger, et traiter aucun individu, quel qu'il soit, du domaine et de la recette de Blâmont, à l'exception des étrangers voyageant pour leurs affaires et leur négoce, et les gentilshommes et leurs serviteurs étant à la suite du prince, et cela sous peine d'amende. Défense est faite à tous les particuliers d'aller boire, manger et prendre leurs repas dans les hôtelleries et cabarets. Il est ordonné à ceux qui fréquenteront les foires et marchés des villes ou villages distants d'une lieue ou deux de leur domicile, de partir aussitôt après la tenue des foires et marchés et de ne pas s'arrêter dans les cabarets ou hôtelleries.
Sont prohibés tous festins, convives et banquets d'assemblées de communauté et gens de justice pour pasts et repas de hants de métiers, confréries et choses semblables ; tous festins et banquets des fêtes annales des villes et villages, paroisses, fiançailles, noces, épousailles, baptêmes, obits, funérailles, etc. sauf toutefois les festins des fiançailles et des noces pour lesquels il est permis que les pères, mères et parents des mariés se puissent assembler, s'ils sont de qualité noble ou officiers de justice du prince, au nombre de trente-six personnes de leurs proches parents, alliés ou amis ; s'ils sont bourgeois, marchands et officiers de justice inférieure, jusqu'au nombre de vingt-cinq ; s'ils sont artisans, gens de métiers, manouvriers, valets et chambrières, jusqu'au nombre de douze personnes seulement, outre le marié et la mariée ; et à charge que tous lesdits festins de noces se feront ez maisons des mariés ou de leurs pères et mères, ou de leurs proches, voisins, parents et amis, et non en hôtellerie, taverne et cabaret. Il en sera de même à l'égard des funérailles des trépassés. (T.C. Ordonnances 3).
Par lettres patentes du 7 janvier 1589, Charles III confirme la permission qui avait été accordée par Christine de Danemarck, sa mère, aux habitants de Blâmont " de rehausser et augmenter le droit de la gabelle et du vin, " c'est-à-dire prélever vingt deniers au lieu de quinze. Ces lettres patentes commencent ainsi : " Mettans en favorable consideration la fidélité, diligence et valeur dont iceulx bourgeois, manans et habitans de Blamont ont usé pour la deffence et conservation de ladite ville contre les effortz, puissance et violence des ennemis heretique passans en l'année quatre vingtz et sept par nos pais, et affin qu'ilz en aient quelque marque et memoire, pour servir de tesmoingnage à eulx et leur postérité... " (L.P. 1589)
En 1592, les habitants de Blâmont adressent au duc Charles III une requête dans laquelle ils exposant " qu'à l'occasion des guerres qui depuis six ans en çà ont regné et règnent encore, ils se seraient endettés de bonnes et notables sommes de deniers dont impossible leur était de s'acquitter ni en payer les intérêts, pour la plupart d'iceulx réduits à grande pauvreté et nécessité ; " ils demandent, en conséquence, qu'il leur soit accordé une gabelle sur le vin qui se vendra, tant en gros qu'en détail, dans leurs ville et faubourgs. Le duc fait droit à cette demande et leur permet de percevoir, pendant quinze années, le dix-septième pot de chaque mesure qui se vendra en détail et de prélever huit deniers par mesure vendue en gros. (L.P. 1592)
Le 22 septembre 1593, des chartes sont octroyées aux bouchers de Blâmont. (Le registre des lettres patentes dans lequel devrait se trouver cette pièce, n'existe plus aux Archives, et je dois me borner à cette indication sommaire).
Les habitants de la ville et du comté de Blâmont ayant adressé au duc Charles III une requête afin d'obtenir un règlement pour l'administration de justice, ce prince fit droit à leur demande, et rendit, le 19 mars 1596, une ordonnance qui détermine la manière dont la justice sera dorénavant " créée et establie, administrée, régie et gouvernée. " Voici les passages les plus intéressants de ce document curieux :
" Quant à ce que touche la creation des officiers et ministres de justice, leur puissance et juridiction : Que doresnavant, les causes escheantes entre ou contre personnes de condition noble, ou obtenans franchise... se traicteront et audienceront comme du passé, pardevant le prevost de Blamont, et à se preseance, comme aussy pardevant le maistre echevin et les deux eschevins à establir, pour le jugement des causes que cy dessoubs sera presentement declairé.
" Que celle d'ntre ou contre les bourgeois de la ville et des faulbourgs dudit Blamont se traicteront et audienceront pardevant le maieur, lesdits maitre eschevinset eschevins à la preseance dudit maieur, sans que ledit prevost doibve s'y entremettre ou advancer, ny à autres choises qui soient de la charge dudit maieur, non plus que ledit maieur à ce qui sera de celle dudit prevost, n'estoit qu'ilz en eussent nommement charge et mandement particulier de nous...
" Pour la levée des deniers extraordinaires imposez sur les bourgeois, habitans esdites ville et faulbourgs, le maieur en ayant reçu le billet de nostre receveur, debvra incontinent en avertir et faire assembler les Imbultz de ce temps, pour elire et choisir personnes capables et solvables d'en faire la levée...
" Et pource que la creation desditz maieurs ayant esté jusques icy annale, en est reussi (résulté) ceste incommodité aux affaires publicques, qu'avant qu'ilz fussent entrés à la congnoissance des affaires et choses dependantes de leurs charges, ilz estoient à la sortie d'icelles, Nous avons ordonné que doresnavant... celuy qui sera eleu et institué à cette charge, et tous autres apres successivement, jusques à autre ordonnance, y seront continuez oar trois ans entiers et subsequutifz...
" Aussy ayant esté jusques à huy ceste forme suivie à l'instruction et jugement des proces, qu'estans instruictz jusques à y donner sentence interloquutoire ou définitive, et lesdictz eschevins sans puissance de les juger que par les advis et suffrages des quatre jurez et vingt hommes, on a veu en reussir tant de prolongations, partialitez et acceptions, qu'ayans esté de la induicts de changer ceste forme et y en donner une meilleur plus certaine et moins supecte de menées et partialitez, Nous avons ordonné que doresnavant et jusques a notre bon plaisir, lesdictz proces, tant au siege de la prevosté que de la mairie, seront jugez par un maistre echevin, qui expres y sera par nous mis... tel que nous le jugerons pour ce propre et capable, qui sera franc, immun et exempt de toutes autres charges, subsides, aydes, impositions et prestations personnelles...
" Qu'avec ledit maistre eschevin seront joincts deux eschevins instituables à ceste charge en mesme sorte et maniere que du passé a esté faict pour ledit maitre eschevin et coeschevin, le procureur fiscal y appelé et ouy, sauf qu'ilz y seront continuez au semblable que ledit majeur par trois ans entiers et subsequutifs... Instruiront avec ledit maitre eschevin, ou les deux, en absence ou juste empeschement de l'autres, lesdictz proces, et tous trois les jugeront, selon que par doit et raison, sans part, faveur ny acception de personne, ilz verront bon à faire par raisonb, ni que pour ce ilz soient tenus prendre permission, advis ny consentement desdictz prevost, maieur, quatre jurez ni vingt hommes, nt autre que leur, sy bon ne leur semble... Lesquelz eschevins seront aussy, pendant lesdicts trois ans, francs d'aultres charges de la ville et rpestations personnelles.
" ... Que des jugemens et sentences rendues par lesdictz maitre eschevin et eschevins, soit interloquutoires portantes coup à la définitive, ou définitives, y aura appel à nostre buffet en toutes causes civiles, personnelle, reelles ou mixtes, de quelle qualité elles soient, saulf qu'ez pures personnelles de simple debte ilz pourront juger definitivement jusques à cent francs et au dessoubz... "
(Les autres articles concernent les " formes, ordre et stil à suivre " pour les " instructions des procedures, jugemens et execution d'iceulx. ")
" Coustumes dudict Blamont et du Comté, tant anciennes que nouvelles reformées.
" Les bourgeois dudict Blamont et des faulbourgs ne doibvent etre emprisonnez pour faictz de simples delictz, desquelz la peine ne peult estre que pecuniaire, si ce n'est qu'ilz n'ayent moyen de fournir caution bourgeoise suffisante pour assurance de la peine et des despens, ou que l'act se trouve accompagné et revestu de circonstances importantes, scandal ou mauvais exemple au publicque, auquel cas et ores que la peine n'en doive estre que pecuniaire, ne delaisseront d'estre jetez en prison ferme en hayne dudit scandal, le procureur ce requerant.
" En cas de crime ou aultres disposez à emprisonnemntz, ne debvra toutefois y estre procedé, que ce ne soit ou à requise de partie formelle, à elle joint le procureur fiscal, ou dudit procureur fiscal seul, information prealablement en faite et conclue par ledit procureur, n'estoit que le prevenu soit ou suspect de fuitte ou prins en flagrant delict, et en cas de desdictz emprisonnementz ne sera loisible aux juges, prevost ou maieur en ordonner l'elargissement que ledit procureur n'ait esté sur ce ouy en son consentement ou non.
" De la communaulté de biens et donations entre deux conjoinctz. Acquestz faictz entre deux conjoinctz pendant leur mariage, seront communs à l'homme et à la femme, soit icelle denommée ez contraux d'iceulx ou non.
" L'homme ne pourra doresnavant vendre, engager, ny ayltrement aliener valablement le bien naissant ou propre de sa femme, sans son expres et libre consentement, et sy pour le bien de leur communaulté ou aultres raisonnables occasions, il en vend par son consentement, sy ne pourra ce estre pour par ce moien se les approprier ny aux siens en fraulde de sadicte femme ou de ses heritiers.
" L'homme et la femme conjoinctz en mariage peuvent, par donation simple ou mutuelle, s'entredonner leurs meubles et l'usufruit de leurs acquestz, à la charge d'entretenement, ayent enffans ou non de leur mariage ou aultre precedent, et s'ilz n'ont enffans, celuy de leurs propres et anciens a ladicte charge d'entrenement, pourvu toutefois (en ce cas dernier) qu'ils soient d'aage, moyens et facultez pareille ou de peu diferentes.
" L'homme ayant enffans ou non, ha, pendant la communaulté d'entre luy et sa femme, l'administration et libre disposition des meubles et acquetz.
" Le survivant des deux conjoinctz succede aux moeubles de la communaulté, aussy il est chargé des debtes passives personnelles, les hypothécquaires demeurantes à la charge de celuy à cui les biens hypothecquez par expres appartiennent, s'il n'y a choses traictées au contraire ez pactes et conventions du mariage...
" Du douaire aux femmes. La femme survivante son mary, ha pour douaire, à son choix, ou la moitié du mary es acquetz de la communaulté, ou de son ancien sy longtemps qu'elle continue en viduité ; passante en seconde noces, elle mect bas la moictié, s'il n'y ha sur ce aultrement pour ledit douaire convention contraire ou duferente au traicté de leur mariage.
" Des successions, tuteles et testamens. Personne mourante sans hoirs procreez de son corps, freres ou soeurs germains ou non germains ou representans d'iceulx, ains laissent des oncles et tantes et des cousins de ces deux lignées ses biens moeubles et acquetz appartiennent audictz cousins par moictié, en chacune de ses lignes paternelle et maternelle, et les anciensà ceulx de la ligne de laquelle ilz sont obevenus au defunct, privativement des oncles et tantes.
" les enffans de divers mariages succederont à leurs peres et meres par testes aultant l'un que l'autre egalement et non par lictz, et s'en font les partages à fraiz communs, puis dont jectez à lothz, sans preference de choix aux uns plus qu'aux aultres.
" Les peres et meres peuvent par testament ou aultrement advantager un ou plusieurs de leurs enffans sur leurs moeubles et acquetz non aultrement...
" Les peres ont la tutele de leurs enffans et sont des biens d'iceulx les fruictz leurs, sans obligation d'en rendre compte, à la charge au reste de la nourriture et entretenement.
" De mesme appartient aux meres la tutele de leurs enffans, et sont les fruictz des biens d'iceulx leurs sy longtemps qu'elles demeurent en viduité, passans en aultres nopces, perdent ceste prerogative.
" A deffault de peres et meres, ou lors que leurs dictes meres passent en secondes nopces, les parens assemblés et ouys, sont les ayeulx ou ayeules, oncles, cousins ou aultres parens trouvez à ce capables, instituez à cette charge, et y sont les ayeulx ou ayeules preferables, s'il n'y a cause de caducite ou aultre raisonnable les en excusant ou y empechant. "
Le dernier chapitre a rapport aux contrats et retraits lignagers (T.C. Blâmont 3.).
Un arrêt du Conseil d'État de Stanislas, du 22 mars 1743, ordonna l'enregistrement, dans les greffes de la Cour Souveraine et dans ceux du bailliage de Lunéville et de la prévôté de Blâmont, des coutumes de ce comté et des lettres patentes de Charles III, confirmatives de ces coutumes, pour icelles être suivies et observées dans le comté de Blâmont, en leurs dispositions auxquelles il n'aura été dérogé par les ordonnances postérieures, et y avoir recours le cas échéant. (T.C. Blâmont 4.)

Le dernier février 1606, les habitants de Blâmont reconnaissent devoir 23 francs de cens annuel pour la grasse et vaine pâture dans les bois de Tryon en toute saison (T.C. Blâmont 3).
Par lettres patentes du 10 mars 1613, le duc Henri ordonne que " les habitants et communauté de Blâmont soient remis en leur ancienneté par le droit et privilège de nomination et présentation des mayeur, maître échevin et échevins en la justice dudit Blâmont, avec ce changement seulement que lesdits mayeur, maître échevin et échevins seront triennaux pour demeurer trois ans en exercice de leur charge, au lieu que, suivant ladite ancienneté, ils n'étaient qu'annaux. Et qu'à l'égard dudit état de maître échevin, la présentation lui en sera faite pour être sur icelle le présenté pourvu et institué audit état, au lieu que, selon ladite ancienneté, il était présenté au prévôt de Blâmont qui en recevait le serment, lequel serment icelui maître échevin ainsi par lui institué, prêtera dorénavant en la Chambre des Comptes de Lorraine, ès mains du président d'icelle ou son représentant, et de là le dit mâitre échevin exercera ladite charge. Comme aussy feront lesdits mayeurs et échevins les leurs aux droits, prérogatives, immunités, profits et émoluments qui soulaient se payer lors de ladite ancienneté. " (L. P. 1613)
Le 28 mars 1615, le duc Henri donna des chartes aux maîtres compagnons cordonniers, tanneurs et corroyeurs de la ville et du comté de Blâmont. Voici quelques pages de ce règlement :
" Premièrement, qu'il y aura un maître et un doyen entre eux commis et député, lesquels prêteront le serment de bien et fidellement maintenir les droits dudit han... Qu'il ne sera permis à aucun tanneur, corroyeur ni autre de mettre en vente marchandise en notre ville et de comté de Blâmont, que premier ils ne soient hantés et n'aient payé les droits dudit han, à peine de 50 francs d'amende et confiscation de la marchandise... Que nul ne pourra vendre cuir de semelle par bandes que les carrelures n'aient le pied de même mesure, à peine de 9 gros d'amende... Que nul ne pourra dorénavant se mêler du métier de tanneur et corroyeur audit comté de Blâmont ni ailleurs ez terres et pays de notre obéissance, et y faire trafic de cuir de boeufs, vaches, peaux de veaux, moutons, boucs et chèvaes en poil, qu'il ne soit hanté en nosdits pays es hans de l'un desdits métiers de tanneur, corroyeur ou cordonnier, à peine de 50 francs d'amende.
" Que ceux qui voudront être reçu audit han paieront 20 francs d'entrée, les deux tiers à nous et l'autre tiers auxdits maîtres et compagnons, avec un livre de cire pour employer à la décoration de l'autel de Saint-Crépin. Et ne sera permis à aucun cordonier quel il soit cy après de pouvoir tenir boutique ni vendre souliers que premier il ne soit reçu audit han, à peine de confiscation de la marchandise... Seront toutefois les fils de maître cordonnier exerçant ledit état de cordonnier en nos pays, reçus audit han en payant seulement une livre de cire audit autel Saint-Crépin et 14 pots de vin aux maîtres et compagnons.
" Qu'il ne sera permis à aucun maître et compagnon cordonnier de prendre un apprenti qu'il n'ait, avant que de toucher la besogne, donné une livre de cire pour être employée audit autel Saint-Crépin, et deux pots de vin aux maîtres et compagnons, excepté les fils des maîtres dudit comté de Blâmont.
" Qu'il ne sera permis à aucuns cordonniers dudit han d'entremêler du cuir de vache en faisant des bottes à genouillère, à peine de neuf gros d'amende, les deux tiers à nous et l'autre tiers aux maîtres et compagnons dudit han. Que nul ne pourra mettre du cuir de cheval en quartellant une empeigne de vache, à peine de telle amende que cy dessus est dit. Que nul ne pourra mettre première semelle de basanne à un soulier au dessus de cinq points, à peine de neuf gros d'amende, les deux tiers à nous et l'autre tiers aux maîtres et compagnons dudit han. De même ne pourra être mise semelle à un soulier au dessus de cinq points, que ce ne soit du bon cuir, à peine de pareille amende que cy dessus est déclaré. Que nul ne pourra mettre première semelle de cuir vieil ni de même doublure, à peine de l'amende prédite. Qu'il ne sera permis de laisser deux points rompus l'un suivant l'autre, à peine de l'amende prédéclarée...
" Finalement, que lesdits maîtres et compagnons cordonniers, tanneurs et corroyeurs vendront et débiteront leurs denrées à prix raisonnable et non excédant celui des cordonniers étrangers, lesquels étrangers pourront être reçus à exposer leursdites marchandises en vente en payant le droit dudit han... " (L.P. 1614-15)
Le 1er juin 1617, le duc Henri, voulant soulager les habitants de Blâmont et " les empêcher de venir à la plus grande ruine, " confirme l'établissement de la gabelle, accordée par son prédécesseur sous la condition expresse, pour lesdits habitants, d'entretenir à perpétuité, à leurs frais et dépens, leurs tours, murailles, portes, ponts et autres choses publiques, sans que le duc ni ses successeurs puissent être obligés de les entretenir, ni même les murailles de ladite ville, qui font l'enceinte de leur château.(L.P. 1617.)
Il résulte d'un rapport consigné dans les registres de la Chambre des Comptes, pour l'année 1633, que marché avait été fait avec un nommé Jean Chrétien, pour recouvrir d'axins les halles et auditoires, la grosse tour, celle du magasin, toutes les toitures du château, les moulins et les fours de Blâmont.
Le 10 décembre 1691, le chapitre de Domèvre ascense au sieur Cousson, prévôt de Blâmont, une maison dite le pavillon, avec ses dépendances, entre les murailles de la ville d'une part, et une ruelle de ville d'autre, pour un cens de 56 francs barrois (Abb. de Domèvre).
Par lettres patentes du 12 mars 1720, le duc Léopold accorde au sieur François de Saint-Vincent de Nancy, ancien sous-lieutenant des chevau-légers de sa garde, le privilège d'avoir un colombier dans sa maison de Blâmont, tous les droits honorifiques de la haute justice dans la ville, ban et finage dudit Blâmont et de Gogney, la préséance en tout lieu et assemblée publique de ladite ville, soit à l'église ou ailleurs, même sur les officiers du prince, le droit de chasse dans l'étendue des finages de Blâmont et de Gogney, enfin la pêche dans la rivière de Blâmont. (Ent. 1720)
Les comptes du Trésorier général de Lorraine et ceux du receveur du domaine de Blâmont contiennent, sur cette ville, quelques particularités qui ne sont peut-être pas complètement dépourvues d'intérêts, et que je crois devoir consigner ici :
En 1508, des travaux sont faits à la tour Regnauld, et "pour édifier la porterie du chastel de Blâmont. " On travaille aux deux ponts du chastel et au pont-levis de la ville.
1539. les habitants sont obligés de venir travailler par corvée à la réfection du pont entre les deux faubourgs.
1540. Une somme de 12 gros est délivrée à un charpentier pour avoir refait " la meule à moudre taillant et en taix . " 12 gros sont délivrés à un autre charpentier pour avoir refait le pont-levis de la ville de neuves flèches, " dresser et faire une crappe au moulin et refaire le baistant à fouler draps. " En 1541, un nommé Jean Dubois est encore chargé de refaire " le bastaing à battre les draps, la pile toute neuve, les cours dudit baistaing avec une neuve roue, avec ce radouber par deux ou trois fois la meulle admodre tallans. "
Un chapitre des comptes du trésorier général pour 1544-1545, contient de nombreuses mentions relatives à lé dépense qui fut faite " en toute diligence " au château de Blâmont, sans doute pour y recevoir le duc François. Edmond du Bourlay raconte, en effet, dans la Vie et trespas des deux princes de paix, le bon duc Antoine et saige duc Francoys, que ce dernier prince, huit jours après avoir fait son entrée à Nancy, se sentant plus malade qu'auparavant, " fut conseillé par les docteurs medicins qu'il avoit tresssçavants et experts de changer d'air, et se retirer en lieux chaltx et secz, ce qu'il feit,car à la my Apvril du dit an mil cinq cent quarante cinq, il allaen sa ville de Blamont au pied du mont de Vosge, où il demoura environ troys sepmaines, tousjours diminuant de santé et multipliant en la maladie de colicque, entremellée de fiebvre, et finablement d'apoplexie et perclusion de membres. Pour à quoy remedier, furent mandez tous les medicins de Lorraine et de barroys qui avoient estat de luy... Apres toutes les consultations... ne fut conclu meilleur remeyde que de la faire baigner es bains de Plumieres... Et voulant adherer (pour sa santé recouvrer) au conseil de tant de medicins, se feit porter en une chaise à bras (à cause qu'il ne povoit endurer la littiere) depuis Blamont jusques en sa ville de Remyremont... "
1548. La reine de Hongrie vient à Blâmont. - Cette année, on fait dresser un plan pour fortifier le château et la ville, et l'on s'occupe à faire un battant de draps sur la rivière : " Pour despence et gist du gentilhomme ytalien dit ingenieulx, envoyé par deça par l'excellence de Madame et de M. le gouverneur pour visiter et faire un pourtraicts pour forifier le château de Blamont, ensemble le circuytz de la ville, où il a vaqué quatorze jours ou environ lui deuxieme de personnes, pour ce pour lesdites dépenses et plusieurs choses à eux nécessaires, pour dépense de son cheval, dépense de charpentiers, de massons en assistant ledit sieur à mesurer et niveler lesdites murailles, tant par le château que par la ville, 59 fr. 8 gros. De l'ordonnance de Mr le gouverneur, Jean maxerey, charpentier demeurant à Saint-Nicolas, fut mandé pour venir en ce lieu de Blâmont, pour voir et visiter un lieu sur la rivière pour y faire un bastant à draps. "
1549. On réfectionne le pont de la porte de Wasse et le pont du château. - Des charpentiers de Moyen refont le battant à draps.
1552. De grandes réparations sont faites la porte d'En bas et à la porte de Wasse (Voise ou Vaize, sans doute Vesouze).
Le compte Palatin vient à Blâmont. On lit à ce sujet dans les comptes du domaine de cette ville : " Payé à la veuve contrerôleuse pour la dépense de huit tabourins lorsque Mgr le comte Pallantin arriva et partit de Blâmont à la Pentecôte en l'année précédente, où M. le gouverneur ordonna mander la prévôté de Blâmont pour les mettre embastonnés de part et d'autre des rues par où Monseigneur devoit passer, tant à son arrivée qu'à son partement, 20 gros. "
1553. " Dépense à cause de la porterie d'en bas qu'on a abattue et démolie l'an de ce compte pour ce qu'elle cheoit, car on l'avait bâtie au temps jadis sur grosse pièces de bois qui étaient toutes pourries, dont à cette cause a été force l'abattre et rebâtir tout à neuf. "
1558. Le comte d'Egmont et sa femme viennent à Blâmont.
1561. " L'an de ce compte, Son Altesse (Christine de Danemarck) fut en ce lieu de Blâmont avec Mgr le duc de Lorraine et Mge le duc de Bavière. "
1564. On commence un bâtiment neuf sur les écuries du donjon du château.
1567. On célèbre, à Blâmont, les fiançailles de Rénée de Lorraine, soeur de Charles III, avec Guillaume, duc de Bavière. Il y eut des fêtes magnifiques, tournois, courses de bagues, combats à la barrière, festins, danses, etc. De grandes réparations furent, en même temps, faites au château, pour recevoir les princes, princesses et personnes distingués qui s'y étaient donné rendez-vous. Beaucoup de notes des comptes du Trésorier et du Receveur général de Lorraine font mention des dépenses considérables qui furent faites à cette occasion. De grands travaux furent exécutés également au château : on ragrandit le parc, on rehausse les murailles du jardin, etc.
1569. On abat le vieux corps de logis du château.
1593. Un nommé Guillaume Lallemant, dit le sergent Lacroix, est roué à Blâmont, pour meurtre, larcins, etc. Il obtient, par grâce, d'être poignardé par le bourreau, dès qu'il est rompu.
1596. Trois cent francs sont délivrés à Nicolas Mercier et jean Gelée, de Blâmont, pour subvenir à la réfection et clôture du petit bourg de Blâmont.
1597. On refait le toit dessus la chapelle du château, près de laquelle étaient les " neuves prisons ". Un nommé Jean Felix " tuppignier de terre "demeurant à Blâmont, fait quatre pommes de terre pour mettre sur la pointe du toit de la chapelle et sur les pointes du beffroi qui sont au toit de la grande salle de devant la chapelle.
1599. Une nommée Dedie, veuve de Demenge Pourlot, bourgeois de Blâmont, est exécutée pour crime de sortilège. Une autre femme de Blâmont, Jennon Virtemberg, prévenue du même crime, est trouvée morte dans sa prison. - Demenge Didon et ses compagnons, maîtres maçons à Blâmont, dressent " un seing patibulaire au lieu où l'on est accoutumé supplicier les délinquans audit Blâmont, composé icelui de quatre piliers de la hauteur de vingt pieds l'un. "
1601. Jennoon Hawix, convaincue de crime d'encie, c'est à dire d'avoir fait périr l'enfant dont elle était grosse, est exécutée à Blâmont.
1608. Un nommé Jean Pinadel, de Blâmont, accusé de sortilège, est banni à perpétuité, ainsi qu'une femme nommée Babillon Charrier, aussi de cette ville. Une autre, Hellenix Didier Roy, est exécutée.
1609. Par mandement de Son Altesse, du 10 mai de cette année, on fait " en une tour proche la porte d'En bas de Blâmont, " une prison pour les bourgeois de cette ville.
Un inventaire des meubles du château, dressé à cette époque, contient les indications suivantes sur les différentes parties qui composaient ce château : la tour de l'Horloge ; la tour du quartier du châtelain ; la chambre de la Chapelle, situé en bas, à mai droite, en entrant au château ; la garde-robe proche de la grande salle en bas en entrant au château, à main gauche ; le grand grenier au-dessus de la grande salle au-dessus de la chapelle. - On travaillait, en 1609, à la terrasse de devant la porte du château, qui avait été commencée par ordonnance de feue son Altesse.
(On peut avoir une idée plus exacte de l'importance de cet édifice, ainsi que de celle du palais des Ducs, qui l'avoisinait, en consultant les anciennes vues de Blâmont et les différents itinéraires où il est fait mention de cette ville. On peut voir notamment, l'Atlas de Tassin (planche 16), fait en 1633 ; la Topographia Sueviae, de Merian (1643) ; le Jodoci Sinceri Intinerarium Galliae (1655), dont l'auteur dit, en parlant du château de Blâmont : Arx hic est diffusa et magnifica. Au revers d'un très-beau plan de Blâmont, qui se trouve à la bibliothèque publique de Nancy, et paraît être du commencement du XVIIème siècle, on lit : Blanmondum... Tribus porro potissimum ornamentis haud contem nendis, hoc oppidum nobile est castro veteri, spatioso atque magnifico, cui Palatium novum Ducis, venuta structura insigne conjuctum, non minimum oppidi ornamentum videtur. On peut enfin consulter le Civitatum orbis terrarum Theatrum.)
Ce château, qui était l'apanage des duchesses de Lorraine, et où les douairières faisaient ordinairement leur résidence, fut totalement ruiné à la suite des guerres qui désolèrent notre pays. Christine de Danemarck l'avait fait rétablir ; on remarquait au-dessus de la porte d'entrée, les armes de Lorraine accolées à celles de Suède et de Danemarck.
1613. Marguerite, femme à Demenge Pierson, est exécutée comme sorcière.
1622. Une somme de 500 fancs est " rabbatue aux fermiers de la comté de Blâmont sur le prix de leur ferme pour pareille somme qu'il a plu à leur S. A. leur quitter en considération des grandes pertes à eux causées par les soldats du régiment de M. de Lemont pendant le temps qu'ils ont été en garnison audit Blâmont. "
1633. On fait la halle et l'Auditoire de cette ville.
Le jour de la tenue des plaids annaux, qui avait lieu dans la maison du prévôt, une somme de 3 francs 2 gros un blanc était dépensée pour le dîner de justice composé ainsi qu'il suit : le prévôt, le contrôleur, le maire, les deux échevins, les quatre jurés, le clerc juré de la ville, le sergent, les deux hembulles (humbeules, hymbeuils ou heymbelles, gouverneurs de ville) avec quatre bourgeois appelés (1531).
On donnait le nom de ban-cloche à la grosse cloche du château : elle annonçait aux habitants de la ville et des environs, tantôt que l'ennemi approchait, tantôt que l'incendie s'était déclaré ; à ce signal, chacun devait s'empresser de porter des secours là où il y avait péril. Il paraît aussi qu'on sonnait cette cloche lors des grandes cérémonies publiques : en 1528, elle fut fendue " à la procession générale faite de l'ordonnance de l'Eglise ", et ce fut un nommé Anthoine, de Bayon, qui la répara.
En 1552, le marlier ou marguillier de l'église de Blâmont avait 12 gros " pour ses peines et salaire d'avoir donné la clouche des neuf heures du soir du long de l'année ". C'était probablement le couvre-feu.
Lors de l'exécution des criminels, une somme de 12 francs un gros était dépensée pour le déjeuner et le dîner des officiers de justice et des prêtres qui assistaient à l'exécution. C'est ainsi qu'en 1549, un nommé Urbain ayant été supplicié à Blâmont, on ne dit pas pur quel crime, il fut conduit au lieu du supplice par le prévôt, contrôleur, châtelain, clerc juré, maire, deux échevins, quatre jurés, deux heymbelles, le sergent, " le prescheur qui preschoit lors, le chapelain de la paroisse de Blâmont et plusieurs autres prêtre, aussi y avait plusieurs officiers et serviteurs des seigneurs circonvoisins. " On voit, par cette indication, que les exécutions des criminels avaient lieu avec beaucoup d'appareil.
Le même jour, trois bichets de blé furent délivrés en pains aux habitants de Verdenal (Wardenay), Domèvre (Dommeyvre), Migneville et à partie à ceux de Nonhigny (Nohigny), " lesquels habitants sont sujets à garder la porte de Blâmont quand l'enseigne de Blâmont marche et quand on fait justice. "
Il y avait à Blâmont une compagnie de 50 arquebusiers, maîtres et compagnons, qui recevaient chaque année la somme de 25 francs, " pour leur donner sujet de s'exercer au fait des armes et se rendre capables de faire service à Son Altesse, le cas échéant. " Ils recevaient, en outre, annuellement, dans le temps du carême, 7 francs ou un demi-cent de carpes pêchées dans les étangs du duc (1569).
En 1579, le maître d'école de la ville recevait un traitement de 96 francs, qui lui était assigné sur la recette de Blâmont.
Le jour de la Purification Notre-Dame, dite Chandeleuse, de chaque année, on dépensait 7 gros " pour la façon des torches des officiers, fermiers des moulins et vente de Blâmont, qu'ils ont par chacun an de toute ancienneté. " (1579)
Il paraît qu'il existait à Blâmont, dès le XVIe siècle, une espèce de bureau de bienfaisance dont le but était de soulager les pauvres, car on trouve dans les comptes du Trésorier Général de Lorraine pour 1565-1566 la mention suivante : "Payé aux receveurs des aumônes à Blâmont la somme de 20 francs qu'il a plu à Monseigneur (le duc) ordonner leur être délivrés cette fois en aumône. "
Les comptes du receveur de Blâmont, pour l'année 1624, nous apprennent que le duc Henri avait assigné à jacques Callot 900 paires de resaux moitié avoine, sur la recette du domaine de cette prévôté, " pour lui donner sujet de s'arrester au pays en considération de son art de graveur en taille doulce. "
On a vu, par quelques-unes des notes qui précède, qu'il y avait à Blâmont une " meule à moudre les taillants " et plusieurs battants à drap ; cette ville possédait aussi, dès le XVIe siècle, une branche d'industrie qui semble avoir atteint, dès cette époque, une certaine célébrité : je veux parler de la fabrication des armes et particulièrement des arquebuses. C'était à Blâmont, dans les ateliers de Didier et de Demenge Durand, père et fils, que le duc Charles III faisait fabriquer ses arquebuses. Ces industriels, qui vécurent de 1555 à 1589, avaient eu pour prédécesseur un nommé Jean Bayon (1552), auquel était confié le soin d'entretenir l'artillerie du château. En 1601, Balthazar Mengin, " harquebousier " à Blâmont, jouissait d'une pension de 6 resaux de blé sur la recette de cette prévôté.
On trouve enfin dans les comptes du domaine de Blâmont, les détails suivants qui font connaître les redevances auxquelles étaient soumis les habitants :
" Déclaration des droits de la vente de Blâmont, de laquelle sont francs les habitants des villes et villages ci-après, savoir ; Lunéville, Rambervillers, Baccarat, Châtel-sur-Moselle, Domèvre, Mignéville, Montreux, Nonhigny, pour la part de M. de Barbay, en payant par iceux, lorsqu'ils vendent marchandises audit Blâmont, un denier annal par an, et pour ceux de Vardenay (Verdenal) chacun conduit un denier annal, soit qu'ils vendent marchandises ou non. Au réciproque, les habitants de Blâmont sont francs es villes et villages susdits. Blâmont ne paye rente fors ceux qui déploient marchandises sur banc, qui doivent à chacune fois deux deniers ou bien payer pour l'étalage 7 sols, y ayant amende de 5 gros aux défaillants. Il y a trois foires audit Blâmont, auxquelles ladite vente se paye double. Tous defforains, savoir les vendeurs et acheteurs, doivent de 5 francs un gros, fors pour mercerie mêlée seulement. Le vin vendu en gros à quel prix que ce soit doit de chacune mesure un gros. Les boeufs, vaches, et toutes sortes de bêtes à quatre pieds, doivent trois deniers de passage et autant pour la vente de chacune d'icelles, fors pour le cheval vendu, pour lequel il se paye, tant par l'acheteur que par le vendeur, de chacun un gros ; tous cuirs en poil 6 deniers ; cuirs corroyés 2 blancs ; toutes peaux en poil ou corroyées, 3 deniers. Le pain, chair de lard ne paye rien, si ce n'est pour un hôte forain. Le char ferré doit pour passage avec marchandises 2 blancs, ferré à moitié 6 deniers, n'étant ferré un blanc ; la charrette un blanc ; bois pour bâtiment de 5 francs un gros. Tous defforains achetant ou vendant héritages sis dans le district dudit Blâmont, doivent à la passation du contrat, de chacun 5 francs un gros ; se paye du cent pesant 4 deniers. Les marchands forains, merciers et autres, ne payent que deux deniers pour l'étalage, et vendant par aunage, doivent de 5 francs un gros. La gabelle du tourneux se paye de 24 mesures de vin vendu par le menu audit Blâmont, 5 gros. Se paye pour le passage de Domèvre, pour le char 4 deniers, pour la charrette 2 deniers et pour le bétail 3 deniers, n'ayant passé par Blâmont. Se paye de même pour le passage appelé wacon qui se paye sur la chaussée de Wilwacourt. Il y a des amendes pour les deffaillants à payer ladite vente de 5 francs, d'une maille d'or et d'une bourse de soir. En sont francs les gens d'église et nobles. " Cette vente se faisait à l'enchère.
" Le droit de tabellionnage de Blâmont consiste, savoir : pour la note de tous échanges, gagères et autres formes de contrats, est du au fermier dudit tabellionnage, de chacun contracatant un gros, et pour acquets, obligations, gagères et autres contraulx portant somme, se paye pour la note par les acquéreurs ou engageurs, savoir, comme ci-dessus, autant de personnes autant de gros, et pour le sceau 3 gros et demi, et pour la façon des lettres prend ledit fermier, de cent francs 20 gros, et là où il n'y a somme se paye aussi pour le sceau 3 gros et demi.
" La clé du sceau est continuée comme d'ancienneté, étant enfermée dans un coffre en l'église canonialle dudit Blâmont, duquel le comptable, son contrôleur et le fermier dudit tabellionnage eu ont chacun une clé et là ou sont mis tous registres et protocoles dudit Blâmont.
" Les compagnons drapiers doivent par chacun an, à cause d'un battant à fouler draps, sis au-dessus du moulin de Blâmont, 24 francs avec deux chappons, lequel battant a été de nouveau laissé par feu la reine de Danemarck pour le temps de 20 ans.
" Le hant des drapiers consiste que tous ceux qui veulent faire trafic dudit métier sont tenus payer ledit han (sauf fils de maîtres) 5fr., la moitié à S. A. l'autre auxdits compagnons drapiers, comme au semblable tous ceux qui sont trouvés avoir commis quelques fautes suivant leurs statuts, doivent l'amende de 28 gros, la moitié à sadite Altesse contre lesdits compagnons, les deniers desquels hants et amendes doivent être rendus à ce comptable par le maître desdits compagnons, qui doit en donner par chacun an déclaration.
" Le hant des bouchers et celui des serruriers sont de 10 francs ; celui des boulangers de 5 fr. ; celui des pelletiers de 10 fr. ; enfin celui des merceries de 5 fr...
" Les habitants de Blâmont qui font labourage doivent par chacun an trois journées de charrues comme ils labourent pour eux, et ce pour aider à labourer le gagnage de S.A., àchacun desquels l'on doit huit miches avec les aulx et fromages ; et quiconque, soit manouvrier ou de métier, doit par an deux journées de corvées à seiller les blés dudit gagnage, étant exempts le maire, les échevins et harquebousiers en nombre de cinquante, à chacun desquels l'on donne pour chaque journée le pain, les aulx et fromages comme dessus, et s'il y en reste quelqu'une, se paye par chacune d'icelles un gros à S.A.
" Les nouveaux entrants en la bourgeoisie des villes et faubourgs de Blâmont payent 40 fr., la moitié à S.A. et l'autre à laditte ville.
" Doivent les laboureurs dufit lieu, y étant commandés par l'un des sergents du domaine et sous la commission du receveur ou de son contrôleur en son absence, le soir pour le matin, mener tous les grains que les moulins rapportent, desdits moulins aux greniers du château, à raison de chacun char chacune fois 18 resaux, pourquoi ils ont droit d'avoir chacun 8 deniers. Et lesdits de métier et manouvriers doivent les porter es dits greniers, étant commandés comme dessus, devant un chacun avoit pour 32 sacs de chacun 5 quarterons qu'ils portent, chaque fois à quatre deniers.
" Doivent encore lesdits laboureurs avec ceux des villages, et selon que les officiers du domaine trouvent à propos, charroyer par corvée tout le bois, pierre, chaux, sable et autres matériaux qu'il convient avoir, non seulement pour l'entretenement du château et desdits greniers, moulins, halles, moitresse et autres usines princières et ce qu'il en dépend, mais encore pour la construction de neuves usines, s'il arrivait qu'il fût nécessaire d'en avoir, moyennant les miches, comme il est dit ci-avant.
" Et lesdits de métier et manouvriers dudit Blâmont, ensemble ceux desdits villages, hormis Domèvre pour le tout, et Domjevin pour ce qui regarde les moulins bannaux, à cause qu'ils n'y sont sujets, doivent faire par corvées tous les menus ouvrages à faire auxdites réfections et construction desdites usines, moyennant aussi les miches à proportion qu'ils travaillent.
" Tous les habitants de Blâmont, de quelle qualité ils soient, sont obligés de moudre leurs grains pour le deffruit et moulins bannaux dudit Blâmont, et payer pour droit de mouture, 16 resaux de blé et autres grains un resal, comme aussi de venir fouler le chanvre, piller orge et millet au battant qui est joindant le neuf moulin dudit Blâmont, pourquoi ils payent savoir : pour le chanvre et millet le douzième, et pour l'orge et millet le seizième.
" Ils ont obligés d'aller cuire le pain aux fours bannaux dudit Blâmont et de payer pour le droit de cuitte, de 52 livres l'une, fors les sieurs châtelain, receveur et contrôleur, lesquels ne paient rien ni esdits moulins ni esdits fours, à cause de leurs offices.
" Tous les habitants, hormis ceux de qualité franche et officiers, sont taillables à la volonté du souverain en la taille dite de la taille ordinaire Saint-Remy, dans laquelle le receveur prend, à cause d'office, 20 gros, le greffier et le sergent dix.
" Les boulangers de Blâmont doivent par chacun an chacun un francs pour reconnaissance de ce qu'il ne vont cuire aux fours bannaux ce qu'il faut pour leur deffruit.
" Les laboureurs de Blâmont sont encore obligés de mener, sur chaque étang, lorsqu'on les veut pêcher, filets, rets et autre ustensiles nécessaires à la pêche des étangs, moyennant deux jeunes poissons qu'on leur donne par reconnaissance. "

Blâmont, comme presque toutes les villes de Lorraine, souffrit beaucoup pendant les guerres désastreuses du XVIIème siècle. On peut en juger par les notes suivantes, empruntées aux registres du receveur du domaine de la prévôté :
1657. «  Le comptable remontre que de trois fours bannaux qu'il y avait à Blâmont, il n'en reste aucun en état, ains furent tous brûlés en l'année 1636 (1) »
1662. «  Le comptable remontre que ci-devant il y avait deux portiers établis audit Blâmont avant que la ville fut ruinée, lesquels soulaient tirer 10 francs de gage par année, desquels ledit comptable n'en fait ici état pour n'y en avoir aucun à présent. » Il en est de même pour les gages du garennier ou garde des garennes du comte.
1663. «  Le marguillier de l'église de Blâmont a droit de prendre par chacune année un franc pour sonner la cloche de huit heures chacun jour de ladite année, mais comme l'église est brûlée, il n'y a point marguillier établi. »
1667. «  Payé 45 francs au sieur Madeguerre, prévôt de la collégiale de Notre-Dame de Blâmont, pour 18 livres de cire qu'il a droit de prendre sur cette recette, par fondation annuelle, pour subvenir au luminaire de ladite église, lesquels 45 fr. serviront pour aider aux réparations de ladite église qui a été brûlée. »
Un état des usines du comté, dressé à cette époque, porte que le moulin est en bon état ; le battant joindant construit à neuf ; le moulin des champs et le battant d'icelui ruinés.
On lit enfin dans la déclaration fournie en 1700 par la communauté de Blâmont : «  ladite ville ne peut produire les titres de propriété ou des usages des biens, bois et droits d'autre part, attendu que la ville a été totalement réduite en cendres par l'armée du duc de Veymar en 1636, aussi bien que l'église des chanoines dudit Blâmont, où étaient lors déposés les titres, papiers de la ville et autres qui furent pareillement brûlés... » (C'est ce qui explique la lacune dans la série des comptes du receveur du domaine de Blâmont, lesquels manquent depuis 1635 jusque 1656 inclusivement.
Maisons religieuses. - Blâmont renfermait une Collégiale, un Couvent des Capucins et une maison religieuse de la Congrégation. Il y avait aussi un hôpital, et, sur le ban, un ermitage dit de Saint-Jean, où il y avait trois ermites, et dont le patronage était au chapitre. Voici quelques détails sur ces différents établissements :
Collégiale. La collégiale de Blâmont avait été fondée par Henri, comte de Blâmont, et Valburge de Fénétrange, sa femme, en 1382. Elle était sous le titre de l'Assomption de Notre-Dame ; il y avait six prébendes, de 25 florins d'or chacune, dont les fondateurs s'étaient réservé le patronage pour eux et leurs successeurs. Dans la suite, les comtes de Blâmont retirèrent le revenu de cinq prébendes, et n'en laissèrent qu'une dont le revenu fut partagé en six ? Ferry de Blâmont en fonda une septième, le 6 juillet 1473, en sorte qu'il y avait dans ce chapitre six chanoines et un prévôt. (Le prévôt et le chapitre percevaient chaque année 2 francs neuf gros 4 deniers sur la recette de Domjevin).
La cure, qui avait été unie au chapitre, en 1613, était auparavant à la nomination de l'abbé de Haute-Seille. L'église paroissiale était dans le faubourg de Giroville.
Capucins. Voici les lettres patentes de Charles IV pour l'établissement des Capucins à Blâmont :
«  Charles, etc. Nostre treshonorée dame et belle mère nous ayant fait entendre le désir qu'elle avait d'ériger une église et couvent des Pères Capucins à Blâmont, pour autant d'accroistre la piété du peuple de ladite ville, nous a supplié qu'il nous pleust lui faire don pour ce sujet d'un lieu et place qui se trouve propre à cet establissement... Surquoy ayant recognu le mérite du louable desseing de nostredite dame et mère, dont nos subjectz dudit comté peuvent estre grandement assistez par les predications et autres fruitz spirituels que produit la piété et la vie exemplaire desdits Pères, que nous sçavons aussi s'estre submis de vacquer aux confessions dudit lieu de Blâmont. Sçavoir faisons qu'estans bien informez de la qualité de ladite place, laquelle nous avons sceu... contenir six jours de terre deppendans de nostre gagnage ou moitresse dudit Blâmont et faisant partie de la grande courvée d'icelle qui aboutit au chemin descendant sur le ruisseau de Voize, proche la maison de ladite moitresse, Nous... avons cédé ausditz Pères Capucins ladite place... Données à Nancy, le 27 septembre 1627. »
Par décret du 16 juillet 1642, Charles IV accorde aux Capucins le revenu de ses moulins de Blâmont. Ces religieux eurent beaucoup à souffrir dans le courant des années suivantes : en 1651, ils se virent contraints de solliciter de aumônes de la Cour, et rédigèrent, à cet effet, une requête dans laquelle ils disent : «  Que la misère et pauvreté causées par les guerres présentes et quartier d'hiver dernier, joint à l'infertilité des grains, les ont réduits à une telle extrémité qu'ils ne savent plus où s'adresser pour avoir l'aumône pour pouvoir vivre, tant la charité est refroidie de la disette et pauvreté du peuple... Que sans l'aumône que son Altesse leur a fait jusqu'ici sur les moulins de Blâmont, il y a longtemps qu'ils auraient été contraints d'abandonner leur couvent, quoiqu'ils aient réduit les religieux au nombre de quatre et l'eussent encore diminué sans l'impossibilité de subvenir en si petit nombre à faire l'office divin et observer la règle de leur ordre, et seront enfin obligés, nonobstant tel bienfait de son Altesse, de quitter ou bien pâtir extrêmement, s'il n'y est pourvu et remédié par la bonté et charité de la Cour. »
En 1705, les Capucins demandèrent la permission de faire raser une tour qui se trouvait dans leur enclos, et qui provenait des anciennes fortifications de la ville. Leur requête contient ce passage : «  La ville de Blâmont est d'une construction irrégulière, et comme il y avait autrefois ville, bourgs et faubourgs séparés par des murailles qui subsistent encore en partie et qui sont néanmoins en confusion, et les Capucins dudit lieu ayany la permission de s'y établir, ils ont fait construire leur couvent proche des bords de la Vezouse, dans le voisinage desquels il y a des jardins appartenant à des particuliers ; et d'autant qu'il y a quelques restes de murailles qui séparent la ville, le bourg et les jardins desdits particuliers d'avec ceux desdits Capucins, il se trouve dans leur enclos un reste de tout d'environ une toise ou une toise et demie et d'environ 30 pieds de hauteur, qui est absolument inutile. » (Capucins de Blâmont)
Religieuses de la Congrégation. On lit dans un Mémoire adressé eu Roi par l'abbaye de Haute-Seille, en 1737 : «  Vers 1630, ces religieuses voulant s'établir à Blâmont, achetèrent aux Capucins de cette ville un terrain que ceux-ci avaient obtenu du duc de Lorraine, près des murs de l'ancien château. Bientôt après, elles achetèrent deux maisons contiguës, dans l'intérieur et le plus bel endroit de la ville, ainsi que plusieurs masures pour en former un jardin spacieux.? Léopold ayant uni la collégiale de Blâmont à celle de Deneuvre, il fut permis aux religieuses d'acquérir à bas prix l'église du chapitre, qui était voisine de leur couvent. Enfin, quelques années plus tard, elles furent autorisées à acheter onze masures situées vis-à-vis de leur maison, et les transformèrent en un vaste jardin auquel elles communiquaient par un souterrain commode, qu'elles avaient fait construire. »
Hôpital. On lit dans la Déclaration fournie en l'année 1709, par les habitants de Blâmont : «  Appartient à ladite ville un hôpital fondé par les anciens bourgeois dudit lieu (Le Pouillé dit que l'hôpital avait été fondé par un nommé Mageron dans une maison qui lui appartenait), dont la maison a toujours servi, ainsi qu'elle sert encore actuellement, au logement du sieur curé depuis environ l'année 1636, que la maison de cure a été incendiée avec toute la ville, est les revenus dudit hôpital n'étant en argent prêté par obligations et constitutions, rapportant environ 200 francs, qui sont employés à assister les pauvres nécessiteux de la ville malades, et autres passants à qui on en fait des charités. »
Il existe, aux Archives du département, un plan figuratif du couvent des ci-devant religieuses de Blâmont (1808) ; deux cartes figurant, l'une, plusieurs cantons du district de Blâmont ; l'autre, la ferme de Bois-Coupé ; le plan d'un terrain près la porte de Voise, ascensé au sieur Pignois (1714).
Blâmont a été érigé en église paroissiale en 1802 ; il y a un vicariat autorisé.
Patron, Saint-Maurice.

(1) On sait que lors du siège du château de Blâmont par le duc de Saxe-Weymar, en 1636, un Klopstein défendit vaillamment la place, et que les ennemis le firent lâchement pendre à la porte de la forteresse quand ils s'en furent rendus maîtres. Je dois ajouter que le portait de ce courageux officier a été conservé et se voit encore aujourd'hui dans le château d'Apremont, près Saint-Mihiel, appartenant à la famille de La Croix, alliée des Klopstein.


[LES COMMUNES DE LA MEURTHE, Table des noms de lieux]
BLAMONT : [...]
Il y a une erreur dans la note placée au bas de la 1re colonne de la page 129 ; au lieu de : se voit encore dans le château d'Apremont, etc., il faut lire : se voit encore à Apremont, près Saint-Mihiel, dans une maison appartenant, etc. Le château d'Apremont n'existe plus.

 

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