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Les carnets de l'abbé Dedenon (11)
Histoire du Blâmontois des origines à la Renaissance - Compléments
 
L'abbé Dedenon a laissé dans ses carnets des notes manuscrites indiquant un compléments à apporter à son Histoire du Blâmontois des origines à la Renaissance.

Les carnets de l'abbé Dedenon 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6  - 7 - 8 - 9 - Errata - 10 - Errata - 11 - Compléments - 12 - Comte Klein - 13 - Le collège - 14


Détails complémentaires

Les voies gallo-romaines - De Langres à Strasbourg ou à Metz
(Page 7)
A l'appui de l'itinéraire indiqué sous ce passage, on peut citer la translation des reliques de St Arnould, en juillet 641.
Quelques détails biographiques sur ce saint évêque figure au verso des images qui suivent. Sa mort au Saint Mont eut lieu en 640, St Goërie ou Babbon, son successeur résolut de transporter à Metz son corps vénérable et il s'entendit avec les évêques de Toul et de Verdun pour opérer ce transfert dans l'année qui suivit la mort. l'évènement eut dans toute la contrée un grand retentissement et des foules se portèrent avec empressement à divers lieux où devaient se faire des haltes du voyage. Cet itinéraire fut le suivant : De Remiremont on vint à Epinal où Goërie venait d'édifier la collégiale St Pierre et une abbaye. La ville sortait de terre. La Moselle fut traversée en un lieu qu'on croit être Portieux. La voie du Donon fut suivie jusqu'à la croisée de Jeanménil. On allait là pénétrer sur les terres du leude qui vivait mal avec une parente. Un miracle, dit la légende, indiqua qu'il ne fallait pas traverser le domaine de cet incestueux, le char ne put avancer malgré les efforts des chevaux. Les trois évêques qui faisaient cortège, décidèrent de faire un détour qui devait ramener à Deneuvre. Nossoncourt fut choisi pour l'étape, bien que cette grange trop petite fit craindre à Goërie que les vivres n'y fussent pas suffisants. C'est peut-être là qu'eut lieu la multiplication de la bière. Il y eut aussi une escale à Deneuvre et cérémonies de la messe et de la vénération du corps par les chrétiens accourus des environs. Même cérémonie eut lieu près de Lorquin et plus loin à Xures où se rendirent des fidèles venus de Léomont. - A Vic, le concours fut plus grand encore avec les fidèles venus de Toul et surtout de Lay-St-Christophe. On évita de passer au lieu natal du saint, par prudence peut-être, et pour être plus sûr de posséder à Metz l'évêque qui y avait laissé un si attachant souvenir.
Pour parvenir à Metz, l'itinéraire n'est pas douteux. Le Saint Corps parvint enfin dans la basilique, qui a pris le nom de St Arnould. Une foule considérable du Verdunois vint y rejoindre son évêque. les fêtes de la déposition furent grandioses et le culte du saint s'agrandit chaque [?] davantage.
Il était bon de signaler ce souvenir qui corrobore les tracé des anciennes voies. St Arnould, St Arnual sont parent, et St Basle sont du même temps. Leurs exemples et leurs exhortations ont ouvert la voie aux missionnaires qui ne devaient pas tarder à venir des abbayes de Senones et de Moyenmoutier.
St Basle (Basolus) était d'une naissance moins relevée. La tradition le montre évangélisant la vallée de la Meurthe comme St Arnould et St Arnual, et le fait avancer jusqu'à Buriville en pleine forêt d'Ermondies (Mondon). Il avait dû suivre un chemin, créé par les Francs entre Deneuvre et Vic, qui long la crête boisée entre la Meurthe et la Vesouze. Cette voie n'existe plus sous sa forme primitive, mais on la devine coupant en deux la longue forêt dans le sens qu'ont gardé les tranchées encore existantes. De Deneuvre à Brouville et à Hablainville, elle se confondait avec les chemins actuels. Dans le bois de Mondon, elle se prolongeait sous les fourrés. Elle débouchait ensuite pour rejoindre non Lunéville qui était quelque peu à l'écart, mais des lieux en ligne droite comme Crion, Arracourt et Vic. Une portion de ce parcours est encore visible, m'a-t-on dit, entre Chanteheux et Jolivet. A n'en pas douter, Charlemagne dut emprunter cet itinéraire, quand sa passion pour la chasse aux sangliers l'entrainait vers la Vôge. La tradition parle de ses randonnées épiques dans la forêt de Mondon, comme elle parle de ses visites aux abbayes de Senones et de Moyenmoutier afin d'encourager les moines et de s'édifier à leur pieux contact. Cet autre souvenir méritait aussi d'être gardé.


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