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Capitaine Valentin Julien Desfrères (1870-1912)
26 novembre 1870 - 20 juin 1912


Les obsèques à Frémonville du capitaine Desfrères en septembre 1912 ont donné lieu à une brève relation dans les journaux nationaux (voir par exemple Journal des débats politiques et littéraires  - 22 septembre 1912, et  Gil Blas, 10 et 22 septembre1912) et dans l'Est-Républicain du 14 septembre.

Valentin Julien Desfrères est né le 26 novembre 1870 à Frémonville, fils de François Julien Desfrères, cultivateur (et maire de Frémonville en 1908), et Marie Rosalie Gonant.

- Appelé de la classe de 1890.
- Elève à l'école spéciale militaire le 30 octobre 1891.
- Sous lieutenant au 160ème régiment d'infanterie le 1er octobre 1893, puis lieutenant le 1er octobre 1895.
- Lieutenant au 1er régiment de tirailleurs algériens le 11 février 1899, suit le 2ème cour de l'école de tir de la Valbonne en 1904, puis capitaine le 24 décembre 1907.
- Chevalier de la légion d'Honneur le 3 septembre 1908.
- Mort le 20 juin 1912 à la suite d'une blessure grave reçue la veille au Maroc occidental, entre Fez et Azib-Moulaï-Ismaïl.

Il a participé aux campagnes suivantes
- Algérie : du 4 mars 1899 au 15 septembre 1903
- Région saharienne : du 16 septembre 1903 au 6 décembre 1903
- Algérie : du 7 décembre 1903 au 17 février 1904
- Algérie : du 25 mai 1904 au 5 octobre 1905
- Tunisie : du 6 octobre 1905 au 22 octobre 1906
- Algérie : du 23 octobre 1906 au 4 août 1907
- Opérations dans la région de Casablanca (Maroc) : du 5 août 1907 au 4 mars 1908
(le 1er janvier 1908 au matin, pendant le combat qui précède la prise de la Casbah de Mediouna il tombe, en entraînant sa section, dans un puits caché par des herbes et se fracture le tibia gauche.)

Mediouna Mediouna Mediouna

- Algérie : du 5 mars 1908 au 14 juin 1908
- Algérie : depuis le 9 décembre 1908
- puis campagne du Maroc en 1912 :
L'annonce du traité dit «  de Fès », conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912 pour l'organisation du Protectorat français dans l'Empire chérifien, provoque une levée d'armes. Après la mutinerie des tabors du sultan, le 17 avril, le mahdisme saharien d'Ahmed El-Hiba enflamme le Sud, et les tribus du Rif et du Moyen-Atlas assiègent Fès.
Le 27 avril, le général Gallieni s'étant désisté, les autorités françaises nomment le général Lyautey Résident Général. Débarqué à Casablanca, il entre dans Fès le 27 mai, mais y est vite encerclé.
C'est grâce à l'intervention du colonel Gouraud en juin 1912 que l'étau tribal sur Fès sera desserré :  mais dans ces opérations, le capitaine Desfrères sera mortellement blessé le 19 juin.


Le Progrès - Organe d'action républicaine et des intérêts économiques de la plaine du Chétiff
27 juin 1912

LA MORT DU CAPITAINE DESFRERES
Le Capitaine Desfrères, qui tint garnison dans notre ville en 1910, a été tué il y a quelque temps, par une balle marocaine.
Nous empruntons à notre confrère Le Tell, les lignes suivantes :
Nous avons le vif regret d'enregistrer la mort du Capitaine Desfrères, du 1er Tirailleurs, tué à l'ennemi le 19 Juin, au Maroc Occidental.
Ce brave officier, originaire de Nancy, appartenait depuis quinze ans au 1er Tirailleurs. Comme lieutenant, il avait pris part à tous les combats livrés sous les murs de Casablanca depuis le débarquement du 6 Août 1907.
Nommé Capitaine en Décembre 1907, il prenait le commandement de la première Compagnie dont il faisait partie.
Le 1er Janvier 1908, à la tête de sa section, à proximité de la Casbah de Médiouna, il disparut subitement dans un silo d'une dizaine de mètres de profondeur. Ses braves Tirailleurs firent aussitôt de leurs ceintures, une corde, pour descendre au fond du silo, chercher leur chef aimé. Cette scène touchante se passait sous une pluie de balles marocaines.
Le Capitaine Desfrères fut remonté avec une fracture grave de la jambe droite. Après plusieurs mois passés à l'hôpital de campagne de Casablanca, il put se rendre à Nancy, auprès de sa vieille mère qui lui prodigua des soins affectueux.
De retour au 1er Tirailleurs, il rejoignit sa Compagnie à Bou-Dnib (Maroc). Là, comme à Casablanca, il se fit remarquer par sa bravoure et son entrain et fut nommé Chevalier de la Légion d'Honneur.
Après la relève de son bataillon dans le Haut-Guir, il rentrait à Blida qu'il quittait en Mai 1911 pour repartir dans le Maroc Occidental.
C'est le 19 juin que ce brave officier tombait mortellement frappé d'une balle ennemie. C'est le premier officier du 1er Tirailleurs Algériens qui, au Maroc, périt au feu.
La Municipalité de Blida a justement honoré là mémoire du Capitaine hier et celle du Lieutenant Monod, du 1er Chasseurs d'Afrique, tombés également face à l'ennemi.
Elle voudra certainement rendre aussi hommage au 1er Tirailleurs en donnant le nom de «  Capitaine Desfréres » à une rue de notre ville, berceau du premier Régiment de nos vaillants Turcos.
Nous saluons avec une patriotique émotion la mémoire du regretté disparu qui ne comptait à Blida que des sympathies, et adressons à sa vieille mère qui pleure, sur la terre de Lorraine, celui qui était son unique soutien, l'expression émue de nos condoléances attristées.


Les Annales coloniales
23 juin 1912

La Guerre Marocaine
La situation est considérée comme inquiétante à Marakech en raison du retour du caïd M'tougui dans cette ville.
Des discussions se sont produites entre lui et Glaoui. Un Français dont le nom est encore inconnu a été assailli et capturé par une fraction de Rehmna. Il a été relâché ensuite.
Les tribus de la Châouïa menacées de razzias par les tribus du Tadla ont avisé le service des renseignements et demandé que des mesures de protection soient prises.
On signale la présence à Marrakech d'une bande de trois à quatre cents soldats mutinés de Fez.
Depuis l'arrivée de ces individus, des bijoux de toutes sortes provenant du pillage de Fez affluent aux souks.
L'opinion s'accrédite que les frères Glaoua ne seraient pas étrangers aux derniers actes de brigandage commis dans les environs de la ville. Ils auraient favorisé ces excès dans l'intention de rendre indispensable leur nomination à des postes qu'ils envient depuis longtemps.
Le général Gouraud, qui avait levé le camp, se rendant à Azib-Moulaï-Ismaïl, dans le but de disperser les contingents hiaïana, renforcés par les Djeballa de Hadiammi, les a rencontrés à 4 kilomètres du camp. Un combat très vif s'engagea et dura trois heures.
L'ennemi subit d'assez grosses pertes.
Nous avons eu 3 tués et 11 blessés.
A la suite de ce combat, le général Gouraud a campé à Azib-Moulaï-Ismaïl, où il a fait sa jonction avec la colonne Mazillier. L'ennemi paraît dispersé sur ce point.
Il est confirmé que le capitaine Desfrères. commandant la 7e compagnie du 1er tirailleurs algériens, a été tué au cours de ce combat.


Est-Républicain

14 septembre 1912
FREMONVILLE
Les obsèques du capitaine Desfrères. - Les obsèques du capitaine Desfrères, tué au Maroc auront lieu à Frémonville, samedi prochain, à 10 heures.


15 septembre 1912
Les obsèques du capitaine Desfrères
FRÉMONVILLE (arrondissement de Lunéville). 14 septembre. - Aujourd'hui, dans le village de Frémonville, à 4 kilomètres de Blâmont, ont en lieu, parmi l'assistance la plus douloureusement émue, les obsèques du capitaine Desfrères, du 1er tirailleurs algériens, chevalier de la Légion d'honneur, tué. au Maroc.
Le capitaine Desfrères, fils de l'ancien maire de Frémonville, appartenait à une vieille famille du pays.
Né le 26 novembre 1870, il fit d'excellentes études au lycée de Nancy, entra à Saint-Cyr le 30 octobre 1891 ; il en sortit sous-lieutenant le 1er octobre 1893.
Nommé à Toul, il n'y resta que peu, de temps. La vie - pourtant si active - des garnisons de l'Est n'allait pas à son tempérament. Il passa au 1er tirailleurs en. garnison à Blidah.
Lors des événements du Maroc, il partit l'un des premiers. Il y a deux ans environ, le capitaine Desfrères - qui venait d'être promu - tomba dans un puits, au cours de la campagne, et se cassa la jambe en deux endroits. Soigné à l'hôpital de Casablanca, il acheva sa convalescence à Blidah.
A peine remis, il repartit pour le Maroc.
Il faisait partie de la colonne du général Gouraud lorsqu'il trouva une mort glorieuse à la tête de sa compagnie.
Le capitaine Desfrères était très aimé, très estimé à Blidah. C'est ainsi que la municipalité de cette ville a décidé de donner son nom à une de ses rues.

Toute la population de Frémonville assistait ce matin aux obsèques du capitaine Desfrères. Le deuil était conduit par ses cousins : M. Simon père, de Pont-à-Mousson, un des braves combattants de 1870, et son fils, M. Charles Simon, pharmacien à Nancy.
Le capitaine Desfrères a encore à Frémonville sa vénérable mère, dont il était l'orgueil et dont on comprend l'immense, affliction.
... Ainsi s'allonge de jour en jour la liste funèbre des officiers lorrains tués au Maroc.
Après les capitaines Petitjean, de Frouard, Maréchal, de Pagney-derrière-Barine ; Cuny, de Pont-à-Mousson ; le capitaine Desfrères va dormir son dernier sommeil au pays natal.
Et, à une place d'honneur, dans notre vieux lycée de Nancy, son nom s'ajoutera on lettres d'or à ceux de ses condisciples morts pour la France : » A nous le souvenir, à eux l'immortalité !» - L. P.


Monument aux morts de Frémonville

 

Rédaction : Thierry Meurant

 

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