La table de cette édition de 1857 indique que la
mariage d'août 1500 du comte de Blâmont à Metz
serait celui de Ferri (II) ; or il était décédé en
1494, lorsque lui succède son fils Claude. Claude
décéda lui même en 1496 ou 1497, de sorte que le
comte évoqué ne peut être que Louis
Martimprey de Romécourt
écrit : « Le peu que l'on sait encore de la vie
de Louis n'offre aucun intérêt ; au reste ce
seigneur, presque toujours malade, pouvait à peine
gouverner ses états, et c'était l'évêque de Toul,
son oncle et successeur, qui dirigeait ses affaires.
Il mourut sur la fin de l'année 1503 ou au
commencement de la suivante, sans laisser d'enfants
quoiqu'ayant épousé Bonne de Neufchâtel, fille,
selon Moréri, de Claude de Neufchâtel, seigneur du
Fay, de Châtel-sur-Moselle, etc., et de Bonne de
Boulay. »
Alphonse Dedenon ne
nous en apprend guère plus : « Louis, frère du
précédent, gouverna le comté de 1496 à 1503, avec le
concours de son oncle, Olry II, devenu évêque de
Toul. Maladif comme son frère, il s'en tint aux
actes de reprises obligatoires et de conservation
pure et simple, en laissant à, son oncle le soin de
toutes les affaires. Il mourut en décembre 1503 ou
janvier 1504; Il avait épousé Bonne, fille de Claude
de Neufchâtel et de Bonne de Boulay, qui ne lui
donna pas d'enfant. »
Si les deux auteurs s'accordent sur sa maladie,
Jehan Aubrion l'indique comme paralysé des jambes !
On notera aussi que la
Chronique de Metz de
Jacomin Husson n'est qu'une reprise de Jehan Aubrion, puisqu'il relate sommairement le début de
la même anecdote en la concluant
« La chouse seroit longue à raconter.
».
Journal de Jehan Aubrion, bourgeois de Metz
(1441-1501)
Ed. 1857.
[1500]
Item, le xviije jour d'avost, vindrent en Mets le
conte de Blamont, et fut logiés à la court Sainct
Martin, le sr de Montagus et le conte de Stustenne,
qui furent logiés à la Teste d'or, et le sr du Fay
que furent logiés à l'ostel à l'Ange. Et firent le
mariaige du dit conte de Blamont, qui estoit jonne
de xxviij ans, mais il estoit tout descrépite dès
les cruxes en aval (1), et de la fille du dit sr du
Fay, qui estoit belle, jonne et en bon point, de l'eaige
de xxvj ans. Et, le xxije jour d'avost, ilz partont
de Metz, et s'en allont à Beaurepart faire lez
nopces, Et en allit avec eulx au nopces sr André de
Rinecque, chlr, Jehan de Viller et Jehan Hondebrant,
ambeduit amant ; et lez conduirent les soldiours de
la cité jusque à Rechiesmont. Et enmenait le dit sr
André deux des dits soldiours avec luy, c'est
assavoir Didier Malmoitriez et Petit Jehan, gens d'airmes.
Et, comme il s'en alloient, et qu'ilz vinrent par
devant Eucange, Clausquin Dais, le marchant, filz
Jehan Days dit la Grant Barbe, le marchant, qui
venoit de ses affaires, passait de costé eux. Et,
quant il fut outre, le dit Petit Jehan, pourtant
qu'il vouloit mal au dit Claussequin pour aucuns
différans qu'ilz avoient heu emssamble au jeu de
palmes, se despartit secrètement de la compaignie
des dits srs et s'en vint tout seul et bien airmés
après le dit sr Claisquin, et le vouloit faire
rendre, et le navrit en la cuxe de sa geveline, et
en l'un des bras ; et l'eust plux avant outraigiés,
se se ne fust esté le maistre d'ostel de l'un des sr
dessudits, qui chevalchoit après, et sorvint sur le
débet et qui les despartit. Et, se fait, le dit
Petit Jehan s'en allit, et n'osait revenir en la
cité. Et, combien que le dit Claussequin ne s'en
plaindit mie, touteffois messrs de justice mandont
quérir le dit Claussequin, et ly dirent que le dit
Petit Jehan demandoit espurement pour luy excuser.
Sur quoy, le dit Claussequin fît responce à messrs
de justice qu'ilz entendoient bien le cas et euvre
de fait que le dit Petit Jehan avoit fait, et que,
du dit fait, il ne s'en plaindoit encore point, maix
il ne renunceoit mye à son action, et que, du dit
espurement, il s'en rapportoit du tout à la
discrétion et bonne voulentés de messrs de justice.
Et, ij jours après, monsr de Montagus, en son non et
on non de monsr de Blamont et de monsr de Montron,
allit devant messrs de justice, priant qu'il
voucissent pardonner le dit offense au dit Petit
Jehan, en satisfasant la partie, ou du moins qu'il
heust espurement de viij jours, lequel, à la
requeste des dits srs, ly fut onctroiez. Et,
incontinent qu'il fut venus, sr François le Gornais,
chlr, et sr Jehan Chavresson l'eschevin, en firent
l'apointement.
(1) C'est-à-dire « mais il avait les jambes
paralysées ou atrophiées. » |