Frisonviller
Après
Harteville et
Barbezieux, voici un
nouveau lieu disparu : Frisonviller. De ce hameau situé
sur le ban de Domjevin, Henri Lepage écrit dans les
communes de la Meurthe (1853) :
« FRISONVILLER. C'est le nom d'une métairie qui
existait autrefois sur le territoire de Domjevin, et
dont il est fait mention dans plusieurs titres de
l'abbaye de Haute-Seille. En 1171, Frédéric, évêque de
Metz, confirme la donation que l'abbaye de Chaumouzey
avait faite a celle de Bongard de ce qu'elle possédait à
Frisonviller. En 1231, Henri, comte de Salm, vend à
l'abbaye de Haute-Seille, pour la somme de 40 livres, un
moulin situé au ban de Frisonviller. (Abb. de
Haute-Seille.) Enfin, au mois d'août 1251, Ferry de Salm
déclare avoir donné à Vernier d'Herbéviller les gerbages
de Frisonviller jusqu'au rachat de 60 livres de toulois,
et ledit Vernier est devenu son homme-lige, après
l'évêque de Metz, « encontre de toute créature, » et
doit quinze semaines de garde à Blâmont. (T. C. Blâmont
fiefs.) »
Dedenon dit (Cinq
pèlerinages dans le Blâmontois) « qu'il n'en
reste même plus trace dans les désignations du cadastre
», et ajoute « Frisonviller, plusieurs fois
nommé dans les chartes du XlIe et XIIIe siècle, comme
hameau comportant habitations et moulin, n'est plus cité
que comme breuil dans le partage de 1311, préparé par le
comte de Blâmont. Jusqu'à preuve du contraire, il serait
assez naturel de le placer dans le voisinage de la
Bonne-Fontaine. » Il est vrai que dans le partage
rédigé en 1311, Henri de Blâmont donne à Emekin « lou
bruel de Dongevin con dit de Frisonviller ».
Concernant la localisation, Dedenon ajoute (Histoire
du Blâmontois des origines à la Renaissance) qu'en
avril 1251, « Ferry de Blâmont donne à Vernier d'Herbéviller
les gerbages de Frisonviller », et qu'ainsi la
seigneurie d'Herbéviller « comportait une pointe
éloignée entre Domjevin et Vého, nommée les gerbages de
Frisonviller ».
Et dans sa monographie sur Vého,
il avance cette explication sans en indiquer aucune
source : « En 1308, une incursion de Messins,
arrivant par Lagarde, étendit ses brigandages jusqu'à
Deneuvre et fit, à l'aller et au retour, de grands
dégâts, à Domjevin et dans les environs. Le petit hameau
de Frisonviller, situé à l'emplacement actuel de la
Bonne Fontaine, fut détruit dans cette circonstance et
ne fut jamais relevé. »
Aucune carte, même ancienne ne fait apparaître
Frisonviller et aucune appellation actuelle ne permet de
situer ce hameau, dont la destruction au XIVème
siècle reste un mystère. Et si hameau et moulin de
Frisonviller ont réellement été détruits en 1308, il
faut croire que dans son «
Dénombrement du duché de Lorraine » en 1594, Thiéry
Alix s'est contenté de recopier de vieux titres,
puisqu'il fait encore apparaitre Frizonviller comme fief
du comté de Blâmont.
|