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Barbezieux


Barbezieux, situé entre Blâmont et Domèvre sur Vezouze, est un lieu sur lequel on dispose de bien peu d'informations, hormis celles déjà regroupées sur ce site. On ignore même où aurait été exactement situé ce village, sans doute à proximité du moulin, construit sur le Vacon à une époque inconnue et détruit pendant la première guerre mondiale, qu'on voit sur la carte de Cassini (entre 1754 et 1769) ou sur la carte d'Etat-major (XIXème).


Carte de Cassini


Carte d'Etat-major


Dans Le Département de la Meurthe, Henri Lepage, écrit en 1843 :
«  BARBEZIEUX. Nom donné à quelques maisons isolées, situées au bord de la route, sur le territoire de Barbas. Ainsi qu'on vient de le voir, Barbezieux était autrefois une localité de quelque importance, et qui remonte, aussi bien que le village dont elle dépend aujourd'hui, a une époque assez reculée. Elle aura sans doute été renversée pendant l'invasion des Suédois dont le passage est encore marqué sur notre sol par tant de ruines et de débris. »

Mais l'information sur sa destruction est erronée, puisque le bourg de Babezieux n'a pas disparu sous les coups des Suédois en 1636, mais en 1587 au passage des reitres protestants,

Edmon Chatton écrit à ce sujet dans son Itinéraire et ravages de reîtres en Lorraine :
«  Entre Blâmont et Domèvre, sur les bords du Vacon, le petit village de Barbezieux, qui en 1379 avait déjà une très vieille église, disparut aussi sous les coups des reîtres en 1587 et ne se releva jamais de ses ruines. »
Et il ajoute :
«  Ainsi le petit village de Barbezieux, dont nous venons de parler, a disparu tout entier dans les flammes au passage du duc de Bouillon ; et cependant sa destruction n'est mentionnée, à ma connaissance, dans aucun document contemporain : il faut attendre près de deux siècles pour que la tradition locale soit consignée dans un mémoire, quand il s'agit d'incorporer ce territoire désert à celui de Domèvre. »
Il avait d'ailleurs déjà indiqué dans son Histoire de l'abbaye de Saint-Sauveur et de Domèvre concernant l'année 1587 :
«  La même année, grâce au même génie de destruction qui animait cette armée, disparut pour toujours, enseveli sous ses décombres, un petit village situé près de Domèvre. Il était assis sur les bords d'un ruisseau qui passe à Barbas et aux environs de l'endroit où la route nationale traverse maintenant ce petit affluent de la Vezouze appelé Vacon.
Barbezieux (c'était son nom) ne fut jamais un village considérable on le regardait plutôt comme un écart de Domèvre. Cependant nous voyons qu'en 1379 il avait déjà une église si ancienne qu'elle tombait en ruines ; il formait déjà une communauté et avait ses prud'hommes pour soutenir ses intérêts ; en 1281, il avait aussi son moulin, celui de Harmont-sur-Vezouze, car, cette année-là, ce moulin fut donné à l'abbaye de Saint-Sauveur par Stevenins, dit Gérondar de Barbaix, et Cunégonde, sa femme, avec le consentement de Lambelin et Simonin, ses frères. Au point de vue féodal, les habitants de Barbezieux étaient soumis aux mêmes obligations que ceux de Domèvre, et il parait même que le corps des justiciers était commun aux uns et aux autres. Nous ne connaissons aucun détail sur la destruction de cette localité nous savons seulement qu'elle fut aussi incendiée par les soldats du duc de Bouillon en 1587 et qu'elle ne se releva jamais de ses cendres. Après sa disparition, son territoire fut annexé à celui de Domèvre, et on connaît encore la dénomination des différents cantons qui le composaient. Qu'on nous permette de les citer comme inscription funèbre et monument commémoratif d'une communauté enterrée en cet endroit : Au delà du Pont - Le grand Dourion - La Grande Haye - Devant l'ancien village de Barbezieux - Sur le chemin de Baccarat - Devant la Haute-Borne - Sur le chemin de Blâmont, des Anglisses - Devant le Noir-Bois - Sur Harmont - Val de Barbezieux - A la Croix de pierre - Au- dessus et au-dessous de la tour de Barbezieux - Derrière Trion - Sur le chemin du bois de Trion - Dessous les haies Poirat A la Fontaine de la Quarre - Vatiprey.
Toutes ces parcelles réunies n'avaient guère qu'une demi-lieue de longueur et un quart de lieue de largeur.
»


Mais l'origine du village pourrait être bien plus ancienne, puisque Chatton lui même, dans la même Histoire de l'abbaye de Saint-Sauveur cite pour l'année 1010 :
«  Et l'un des principaux documents qu'ils ont invoqués à l'appui de leurs prétentions, c'est le chapitre de Richer qui relate la donation de Berthold, Nous l'allons étudier sans préoccupation de la conclusion qui devra en sortir.
En examinant le texte de cet auteur, qu'on peut considérer comme la copie de la charte de fondation, nous apprenons que Berthold se dessaisit réellement, en faveur de l'abbaye fondée par lui, d'une partie de son autorité épiscopale sur un certain nombre de paroisses «  Villicos, scabinos, decanos, forestarios instituet (abbas) ecclesiam S. Salvatoris : villam scilicet de Domno Apro, de Barbay, de Barbesieux, de Herboye, de Syreis, et de Blémerey, ac de Bodone monasterio; matricularios ponet et deponet, et pro voluntate sua sine aliqua contradictione instituet et destituet », c'est-à-dire «  L'abbé instituera les intendants, les échevins, les doyens, les forestiers ; il instituera aussi l'église ou paroisse de Saint-Sauveur, qui sera composée des villages de Domèvre, Barbas, Barbezieux, Harbouey, Cirey, Blémerey et Bon-Moutier ; il y créera et déposera les marguilliers ; il les mettra en fonctions et les destituera suivant son bon plaisir, sans qu'on puisse y contredire. » »

On retrouve cette information dans la Notice de la Lorraine de Dom Calmet (article Barbas) : «  Bertholde, évêque de Toul, qui a siégé depuis l'an 995 jusqu'en l'an 1020, ayant rétablie l'abbaye de Saint-Sauveur en Vosges, donna à l'abbaye de ce monastère, autorité sur les villages de Domèvre, Barbesieux, Harboué, Cirey et Blémerey. »

Et dans Les communes de la Meurthe d'Henri Lepage (article Harboué) : «  Le chroniqueur Richer, en racontant la fondation de l'abbaye de Saint-Sauveur par Bertolde, évêque de Toul (1010), dit qu'il fut stipulé que cette abbaye aurait le droit de nommer les marguilliers des églises de Barbas, Harboué (de Herboye), de Cirey, de Blémerey, de Domèvre et de Barbesieux. On voit, par un titre de 1245, que la même abbaye avait la juridiction quasi-épiscopale sur ces églises. »


L'erreur sur l'année de destruction est aussi présente dans Lunéville et son arrondissement, d'Edmond Delorme, qui signale les ruines du moulin en 1927 :
Dans l'article Barbas  :«  BARBEZIEUX, localité proche, subit le même sort. Seul, un Moulin, en bordure de la route de Blâmont, rappelait avant la grande-Guerre, le souvenir de Barbezieux ; aujourd'hui il est en ruines. »
Et dans l'article Domèvre-sur-Vezouze  «  BARBEZIEUX, à l'entrecroisement des route de Blâmont et de Barbas, était jadis un gros village. Après le passage des Suédois, il ne restait que le Moulin, qui était un écart de Domèvre. De la Grande Guerre, il est en ruines. »

Voilà donc les seules informations dont nous disposons sur Barbezieux, et l'article de Michel Berna, paru dans La Revue Lorraine Populaire n° 122 (février 1995) n'apporte pas plus de précisions. Il conclut sur le moulin de Barbezieux :
«  Ce moulin, qui dépendait de Domêvre, et qui constituait l'un des trois moulins alors en service sur le territoire de la commune, fonctionna jusqu'en 1914, date à laquelle il subit le même sort que le village. Assez curieusement, il semble n'avoir pas bénéficié de la vogue des cartes postales du début du XXe siècle, car nous n'avons pas trouvé, parmi les nombreuses vues du village éditées à l'époque, aucune photographie du moulin de Barbezieux ».

Cependant, le 15 juin 1915, un soldat allemand écrit à sa chère Elsa, sur la carte postale ci-dessous, qui serait donc la seule photographie connue du moulin de Barbezieux au début de la grande guerre.


Mühle Barbezieux
Mühle Barbezieux
(cliquer sur l'image pour l'agrandir)
 

On sait aussi que le moulin a survécu à la première guerre mondiale, puisque le Bulletin de Meurthe-et-Moselle - Organe de la société d'assistance aux réfugiés et évacués de Meurthe et Moselle du 1er décembre 1918, dans un article intitulé De Nancy à Blâmont, expose :
«  La route devient de plus en plus mauvaise; Barbezieux nous étonne par son aspect; il ne semble pas lui manquer une tuile et cependant ce moulin se trouvait entre deux feux. Nous gravissons la grande côte, celle qui nous permettra de découvrir Blâmont. Voici à notre droite le bois de Trion qui parait n'avoir été l'objet d'aucune coupe sombre.. »
 

Rédaction : Thierry Meurant

 

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