Si l'on se réfère à l'extrait ci-dessous,
Claude Ambroise Regnier (1746-1814), duc de Massa, fils
d'Ambroise Regnier, serait le « fils d'un petit charcutier de
Blamont ». Mais on perçoit très vite, dans la suite du texte, que
le rédacteur n'est pas favorable au duc de Massa.
Christian Pfister nous dit
qu'Ambroise Regnier aurait été « Aubergiste », reprenant
l'information publiée par Edmond de Martimprey dans le
Journal de la Société d'archéologie et
du Comité du Musée lorrain de 1889, lorsqu'il évoque l'acte
de naissance de Jean-François Régnier (6 juillet 1748). En 1756,
il est « Marchand » (acte de naissance de Marie-Madeleine, 11
octobre).
Mais en 1780, il est « receveur des domaines du Roy », en 1784 «
ancien fermier des domaines », et en 1785 « négociant ».*
Etonnante diversité pour ce fils d'un receveur du seigneur de
Leintrey, procureur au bailliage de Saint-Diey-des-Vosges, et
gendre de Jean-Baptiste Thiry, procureur du Roi en l'hôtel de
ville de Blâmont.... mais de toute évidence, Ambroise Régnier
n'a jamais été charcutier !
L'intermédiaire des chercheurs et
curieux.
N° 219 - 25 juin 1877
Procès du général Moreau (X, 326). - C'est
une tache à la mémoire de Napoléon. Jamais Réal ne put prouver,
malgré tous ses faux témoins, que Georges Cadoudal eût jamais vu
Moreau. Le jury fut suspendu et le général dut comparaître
devant des juges. Chaque jour, à la fin de la séance, les
prisonniers étaient reconduits à leurs prisons, entre deux haies
de soldats. Lorsque Moreau passait, les soldats présentaient les
armes, et plusieurs lui dirent à l'oreille: « Mon général,
voulez-vous de nous? - Non, répondait-il, je n'aime pas le sang!
» C'était l'opinion générale, qu'il n'avait qu'à dire un mot, et
Bonaparte tombait.
Avant que son avocat prît la parole, il prononça un discours qui
électrisa l'assemblée. Tout le monde se leva et battit des
mains. Le grand juge Régnier, duc de Massa-Carrara, fils d'un
petit charcutier de Blamont, envoyait régulièrement à Bonaparte
un résumé de la séance. On lui dit que le discours de Moreau
était assez mauvais et plus propre à faire du tort au général
qu'à le servir. Là-dessus, le grand juge en ordonne l'impression
et la distribution. S'étant rendu à Saint-Cloud, il y trouva
Murât qui manifesta son étonnement de voir les paroles du
général imprimées. Bonaparte, voyant que Régnier avait commis
une telle bévue, se précipita sur lui et il l'aurait assommé, si
quelques personnes charitables ne l'eussent retiré des mains de
son maître. On raconte que Régnier était étendu sur un canapé et
qu'il se laissait battre sans faire la moindre résistance. Ses
vêtements furent déchirés.
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