Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l'Allemagne, la mobilisation débute.
Le colonel Charles de Gaulle est nommé au commandement des chars de la
5ème armée (19ème régiment de chars), sous les ordres du général Bourret.
Le 23
octobre 1939, il a l'occasion de présenter à Goetzenbruck les unités de chars de la 5ème armée au président de la République, Albert Lebrun.
Le Figaro -
Ed. du 30 octobre 1939
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vidéo)
Le Président Lebrun, accompagné du colonel De Gaulle et du Général Bourret
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A partir du 1er décembre 1939, sur la proposition du colonel de Gaulle, un Centre d'instruction des Chars de la
5ème armée est créé à
Blâmont. Destiné à l'instruction au niveau compagnie et bataillon, ce centre doit permettre de compléter la formation des cadres et des spécialistes, et d'étudier les problèmes particuliers d'emploi des chars. A à tour de rôle, les cinq bataillons y manoeuvrent pendant 15 jours.
De Gaulle expérimente aussi, en vue du franchissement des obstacles par les chars R. 35, un
« lance-fascines » : les fagots d'un mètre de diamètre, constitués à partir des sous-bois de noisetiers, s'avèrent un échec lors des
essais à Blâmont. De manière beaucoup plus efficace, il
obtient l'installation de moyens radio à bord des chars.
Le 1er Bataillon de Chars de Combat inaugure le premier stage le 1er décembre et à partir du 11 décembre, le centre de
Blâmont organise des stages de deux semaines au profit des commandants de compagnie, des observateurs des chars et des mitrailleurs de DCA.
Toutes les compagnies de la 5ème armée seront successivement détachées à ce centre
(2ème compagnie du 19ème BCC jusqu'au 13 janvier, 21ème BCC
et 3ème compagnie du 19ème BCC du 28 janvier au 16 février, 1ère compagnie du 19ème BCC
du 17 février à la fin mars, 10ème BCC en avril...)
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Tankistes à Blâmont - 14 avril 1940 |
En mars 1940 le colonel Charles de Gaulle organise à Blâmont une large manoeuvre de démonstration en présence de nombreux généraux et autres officiers (Général Georges,
comandant en chef du front du Nord-Est ; Général Bourret, 5ème armée
; Général Prételat, 2ème armée, etc) : cette démonstration ne convainc pas les spectateurs, au point qu'un général se serait écrié
« C'est une parade militaire que vous avez montrée », à quoi de Gaulle aurait répondu
« Vous verrez dans quelques mois, la parade que nous ferons les Allemands... »
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Blâmont,
décembre 1939 :
Lieutenant Gaston, 1er BCC.
Capitaine Yvon, 1er BCC.
Chef de Bataillon Louis Warabiot, commandant du 1er BCC.
Capitaine Jean Duchet-Suchaux - commandant la 2ème compagnie de chars du 1er BCC.
Lieutenant Relier - 2ème compagnie du 1er BCC. |
Bataillons de Chars de Combat de la 5ème armée le 10 mai 1940 :
Après cette « Drôle de guerre », les Allemands envahissent la
Belgique le 10 mai 1940, et le mois de juin voit s'écrouler
rapidement la défense française. Le 13 juin 1940, Paris est
déclaré ville ouverte.
En Lorraine, les combats continuent, mais ne subsiste des
bataillons de chars de combat que le 20ème BCC.
Le 13 juin, l'armée de l'Est effectue un repli général : après
des bombardements et mitraillages par l'aviation italienne, le
20ème BCC, placé à l'est de Morhange, gagne en deux étapes les forêts bordant la Route nationale
4 à hauteur de Marainviller. Ses trois compagnies sont affectées
alors à différentes missions :
- la 1ère compagnie quitte le 15 sa surveillance du canal de la Marne au Rhin (environs
d'Hénamenil) pour garder aux issues nord et est de Lunéville les ponts sur la Vezouze, (jusqu'à leur destruction après le passage des troupes en retraite). Puis elle fait mouvement vers Baccarat, franchit la Meurthe à Menil-Flin pour assurer l'arrière-garde à Fontenoy la Joute et à Glonville. Débordée par l'ennemi dans l'après-midi du 20 juin, elle se replie sur Ramberviller et rejoint dans la nuit l'ensemble du bataillon dans la forêt entre Fraipertuis et Lasalle sur la (Départementale 32).
- la 3ème compagnie est mise la disposition à partir du 16 juin du 88ème Bataillon de Chasseurs, puis de la 1re Division polonaise, où elle rejoint la
2ème compagnie.
Harcelés par les Allemands, qui parviennent à percer et atteindre le canal à Lagarde, puis Vaucourt, les deux compagnies participent avec la division polonaise à une vigoureuse
contre-attaque dans la région de Lagarde à la nuit tombante du 17
juin, sur une profondeur de 2 kilomètres au sud du canal de la Marne au Rhin.
Les Allemands son rejetés au nord du canal. Mais le 18 juin, des l'aube, l'attaque allemande recommence sur toute la largeur du front
; en début d'après midi, le canal est franchi à Rechicourt, puis Lagarde. Dans la nuit, la division reçoit l'ordre de se désengager et de se replier : les deux compagnies du 20ème BCC se replient à Blâmont, et le 19 à Ogéviller,
où, vers 18 heures, deux sections de la 3ème Compagnie interceptent sur la route Ogéviller-Montigny une colonne motorisée, dont elles incendient et détruisent les véhicules de tête. Le 20 juin, les
2ème et 3ème compagnies franchissent la Meurthe et rejoignent la zone de rassemblement du bataillon, entre Fraipertuis et Lasalle sur la Départementale 32.
Le 22 juin 1940, l'armistice est signé dans le wagon de
Rethondes...
Rédaction :
Thierry Meurant |
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