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Les notes de bas de page ont été ici renumérotées et placées en fin de chaque document.


Bulletin mensuel de la Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain
1914-1919 et 1920

Le Pays des Baronnies.
Emile AMBROISE


1re PARTIE. - LA SEIGNEURIE DE TURQUESTEIN.

I. - Turquestein et les évêques de Metz.

Turquestein, entre la Sarre et la Vesouze, est peut-être de toutes les roches du versant lorrain des Vosges, la moins visitée par les touristes, la moins connue des chercheurs. Cependant le château qui la couronne a été la demeure des d'Haussonville, des Nettancourt, des du Châtelet, des Beauvau. Il est peu d'hôtes plus illustres; mais le pays ne conserve d'eux aucun souvenir, et presque aucune trace. Aux abords du vieux donjon, un bois feuillu, la Forêt des Baronnies rappelle les titres féodaux de ces seigneurs disparus. Ses hêtres font bientôt place à l'immense sapinière de près de 10.000 hectares, au fond de laquelle une maison solitaire, la Ferme de Thons, et une scierie, le Marquis, évoquent le souvenir de la famille du Chàtelet (1). Ces noms n'éveillent plus ni curiosité ni intérêt, et les gens du pays pensent qu'on ne saura jamais ce qui s'est passé dans les ruines.
Cependant, par de laborieuses recherches, dont la Société d'archéologie lorraine a eu la primeur en 1886, Henri Lepage (2) a réussi à jeter la lumière sur ce passé, et à fixer les grandes ligues de son histoire, au moins jusqu'au XVIe siècle. Je voudrais essayer, à l'aide de quelques documents postérieurs, de la poursuivre jusqu'à la Révolution de 1789 après avoir résumé, à la suite de Lepage, ce qui concerne les premiers temps.
La roche de Turquestein termine brusquement, à 460 mètres d'altitude, la crête boisée qui sépare la vallée de la Sarre de celle de la Vesouze. C'est un étroit plateau, inaccessible de toutes parts, sauf à l'Ouest, où s'ouvre la porte du vieux château, ménagée dans une haute muraille si solidement construite qu'elle subsiste seule, très imposante encore sous son manteau de lierre au milieu des ruines de tout le reste.
Par delà la forêt, Turquestein domine à droite la vallée ne la Sarre, et à gauche, une plaine coupée d'étangs à travers laquelle court la limite invisible mais séculaire des pays de langue française et de langue allemande Bertrambois, Hattigny, Saint-Georges, au couchant Aspach, Niederhof, Fraquelfing, au levant. La ligne arbitraire des bornes blanches imposées en 1871, coupe également, et sans souci des conditions géographiques, ce territoire autrefois réuni sous la juridiction féodale des tours de Turquestein.
Toute cette contrée appartenait aux évêques de Metz de temps immémorial, comme dépendance à la fois de leur diocèse et de leur temporel (3); la forêt qui la couvre depuis Turquestein jusqu'au Donon séparait ce diocèse de celui de Toul. Dès avant l'occupation romaine, elle séparait déjà le territoire des Messins de celui des Leuques.
Mais jamais aucune ligne précise n'avait été tracée au travers de ce massif profond, âpre, de difficile accès, et pour cette raison à peu près inexploré. Sur ses rives s'étaient installés de rares habitants, qui vivaient de la forêt, qui en brûlaient des cantons entiers quand ils voulaient étendre leurs pâtures (4), mais qui n'y pénétraient guère. C'était un territoire sans maître, ou du moins indivis entre ceux qui en possédaient les lisières. Or cette indivision a duré jusqu'au XIVe siècle, source éternelle de conflits et de ravages. En effet, c'est en 1306 seulement que fut tenté pour la première fois un partage du massif forestier; et c'est en 1314 que l'évêque de Metz et le comte de Blâmont réussirent à réaliser cet accord. L'évêque eut sa part séparée le celle du comte «  à plus près de Turkstein » et le comte la sienne «  à plus près de Blâmont ».
La limite adoptée fut, d'une façon générale, la Vesouze. L'évêque eut tous les bois entre cette rivière et la Sarre le comte eut les bois «  par deçà la Vesouze et ceux du ban de Bonmoutier vers l'abbaye de Saint-Sauveur). Mais ce partage, en dépit des bornes qui furent alors plantées, devait être impuissant à prévenir les contestations (5). On plaida jusqu'au xvme siècle; et même au XIXe, sur les anciennes limites de la Lorraine et de la France en ces parages (6).
A Turquestein s'était fixée une famille dont l'origine n'est pas connue, mais qui se, reliait étroitement à celle non moins ancienne des seigneurs de Blâmont.. Dès l'année 1002, l'évêque Berthold met l'abbaye de Saint-Sauveur sous la protection d'un voué, Ulrich de Turquestein, dénommé seigneur de Blâmont. Son fils Gérard est connu par la Chronique de Senones, pour ses sévices envers l'abbaye. Il y pénétrait avec sa femme et ses chiens.
Au XIIe siècle, Bencelin de Turquestein et sa fille Havide, épouse de Conrard de Langstein (Pierre-Percée), figurent au nombre des fondateurs de l'abbaye de Haute-Seille.
Au XIIe, on trouve encore des seigneurs particuliers de Turquestein du nom de Hartung, Hanus et Viry, qui sont hommes liges du comte de Blâmont; puis au XIVe, Martin et Guelchoy, enfin Geoffroy, le plus connu, que dom Calmet représente comme un seigneur puissant, et qui, d'après les titres découverts par Henri Lepage, aurait été plutôt turbulent, batailleur, et fort chargé de dettes. Lorsqu'il mourut, en 1490, beaucoup de ses terres et sa maison de Blâmont étaient aux mains de ses créanciers. Geoffroy est le dernier seigneur du nom de Turquestein qui soit mentionné aux archives. Son blason portait une étoile à six rays. L'un de ses héritiers fut Wary de Lutzelbourg, seigneur de Fléville, qui conserva quelques intérêts dans la vallée de la Vesouze, comme seigneur de Parux (7).
En somme, cette famille, bien que fort ancienne, resta assez obscure. C'est bien plutôt par les suzerains dont elle dépendait, c'est-à-dire les comtes de Dabo, les évêques de Metz et les comtes de Blâmont, que la seigneurie de Turquestein prend une place dans l'histoire du pays lorrain.
Le premier document qui nous renseigne sur l'étendue de la châtellenie de Turquestein est un acte que Lepage a analysé, par lequel l'évêque de Metz Adémare de Montil en fait la cession à titre de gagère au duc Raoul de Lorraine en 1344 (8). L'évêque y énumère 19 localités dont plusieurs ont disparu, ou n'ont pu être identifiées à des villages ou hameaux actuellement subsistants (9).
Mais cette énumération doit être corrigée au moyen d'autres actes, qui prouvent que dans plusieurs des localités de la châtellenie, notamment à Cirey, Hattigny, Niderhof, Bonmoutier, Bertimont et Vala, les. seigneurs de Turquestein ne possédaient que des droits mêlés et confondus avec ceux des sires de Blâmont.
Dans un partage de 1311, le comte Henri Ier de Blâmont énumère comme dépendances de son domaine ces mêmes localités de Hattigny, Niderhof, Cirey il parle de ce qu'il «  à Vala, Bonmoutier et Bertimont (10). Il y avait donc dans ces hameaux ou villages, non moins que dans les forêts, partage de seigneurie, indivision, et par conséquent conflits incessants.
De là, les différents traités d'entrecours, découverts aussi par Henri Lepage, et qui, en 1306, 1314, 1390 et 1408, tendirent soit à supprimer, soit à régulariser le passage des manants d'une seigneurie dans l'autre, tant de village à village, que dans l'intérieur d'une même localité (11).
Les voies de communication qui traversaient cette contrée, étaient à l'origine à peu près nulles, et elles furent toujours rares.
Un document du début du XVIIe siècle en donne une énumération qui est certainement complète, car elle a été dressée dans le but d'obtenir de l'Empereur le droit de frapper d'une taxe toutes les bêtes de somme et de trait qui traverseraient la seigneurie.
Elle mentionne uniquement un chemin menant aux villages de Landange, Saint-Georges et Neufmoulin, depuis Blâmont un chemin de Cirey à Niderhoff prolongé d'une part vers Badonviller et de l'autre vers Phalsbourg, et enfin trois sentiers, appelés sentiers des Bouteillers, l'un qui côtoye la forteresse de Turquestein, le second qui traverse Saint-Quirin, et descend en plaine par les Harcholins, et le troisième qui franchit la Chette et entre dans le comté de Dabo (12).
La condition des habitants n'était pas moins confuse au point de vue religieux. Ils s'étaient groupés autour de quelques églises, que desservaient presque exclusivement des religieux ou des vicaires dépendant des trois grands établissements monastiques qui se partageaient les dîmes de la contrée l'abbaye de Saint-Sauveur, celle de Haute- Seille et le prieuré de Saint-Quirin. Mais la limite des diocèses était vague, comme celle des seigneuries; d'autant plus que ces abbayes vosgiennes, prétendaient à une juridiction spéciale, indépendante, et quasi-épiscopale. Ce n'est guère qu'au XVIIIe siècle, lorsque la France eut imposé partout son autorité sans réplique, que Saint-Sauveur et Haute-Seille durent, après une résistance opiniâtre, accepter l'incorporation des cures dont elles avaient la collation, l'un ou l'autre des diocèses de Metz et de Toul. Cependant cette curieuse confusion s'y maintint avec tant de persistance, que la description du Département de Metz, publiée par Stemer en 1756, place encore dans le diocèse de Metz les paroisses d'Angomont, Bionville, Bréménil, Buriville, Cirey, Fréménil, Halloville, Harbouey, Mignéville, Neuviller, Petitmont et le Val de Bonoutier, qui sont du diocèse de Toul (13).
Ou voit quelle singulière équivoque a plané sur cette région, presque jusqu'au jour où ses parties lorraines et ses parties messines ont été indistinctement incorporées au département et diocèse de la Meurthe en 1790.

II. - Comtes de Blâmont et barons d'Haussonville (1344-1567).

L'évêque de Metz, Kean de Lorraine, avait, en 1252, fait réparer le château de Turquestein (14). Mais cette forteresse éveillait les convoitises des comtes de Blâmont, déjà maîtres de la presque totalité de la vallée de la Vesouze. L'un d'eux, Thiébaut Ier, sut habilement profiter des dissensions qui troublaient les rapports de la Lorraine et de l'Evêché. Il s'interposa à la suite d'une guerre dans laquelle l'évêque avait été vaincu, et détermina le duc Raoul à se contenter de prendre titre de gagère la seigneurie de Turquestein. Le duc, en reconnaissance de ses bons offices, la lui céda en 1344 (15).
Outre que cette acquisition reculait jusqu'à la Sarre les limites du comté de Blâmont, elle devait, semble-t-il, entrainer comme conséquence la fin de l'indivision qui pesait d'une façon si lourde sur la condition des habitants de cette contrée, puisque le comte de Blâmont réunissait ainsi à ses possessions héréditaires, les parts qui dépendaient de Turquestein.
Il n'en fut rien. Peu d'années auparavant, lors d'un partage des terres de Blâmont entre les enfants du comte Henri Ier, la plupart de ces villages, tombés dans le lot de l'une de ses filles, Marguerite, étaient passés par mariage dans la maison de Vergy. C'est ce qui explique comment la pratique des entrecours et des contremands, continua de s'exercer entre les deux domaine, et donna lieu entre les sires de Vergy et ceux de Blâmont aux conventions, dont nous avons rapporté les clauses les plus curieuses (16).
Devenus possesseurs de Turquestein, mais exposés à s'en voir évincés au cas ou quelque évêque de Metz en opérerait le rachat, les comtes de Blâmont s'y comportèrent comme en pays conquis. Nous avons cité ailleurs les textes qui conservent le souvenir de leurs brigandages (17).
Ces souvenirs paraissent avoir frappé l'imagination populaire, et autour des ruines de Turquestein flottaient de sombres légendes qui, eu 1791, déterminèrent une agitation et presque un soulèvement (18).
L'administration des comtes de Blâmont fut donc funeste au pays déjà éprouvé par les guerres, pestilences et mortalité. Aussi, lorsqu'en 1433, l'évêque Conrad de Bayer, songeant à racheter ce domaine engagé depuis 90 ans, en fit faire la visite, on constata (19) qu'il ne valait plus que 100 livres de censive et de droits annuels au lieu de 400 ou 500 qu'il rapportait autrefois. Les localités de Turquestein, Lorquin, Landange, Aspach, Warcoville, Niderhoff,.Vasperviller, Hermelange, Xouaxange. étaient totalement désertes, il n'y avait «  point d'espérance que au temps advenir y doive venir demeurer personne ; pourquoi sont déserts les champs, prés, terres arables, qui sont converties en bois et haies. Le maisonnement et les murs du château avaient été petitement entretenus en édifice. » et pour les remettre en état, il eût fallu plus de 6.200 florins du Rhin. L'évêque n'était point en état d'engager une pareille dépense, mais des offres lui furent faites de rembourser à sa place les seigneurs de Blâmont, et de réparer le château, avec promesse d'en laisser toujours rentrée libre aux évêques ses suzerains. Conrad de Bayer accueillit ces offres, retira la châtellenie de Turquestein des mains des sires de Blâmont, et en investit le nouveau venu. C'était Jean d'Haussonville, seigneur en partie de Châtillon-en- Vôge.
Les barons d'Haussonville dont Lepage constate l'existence dès 1176 (20), ont été mêlés d'assez bonne heure aux affaires de la contrée de la Vesouze, puisque en 1389, Jean I emprunte 15 florins à Henri de Blâmont, et lui assigne en garantie Deneuvre et au besoin le revenu de tous ses autres domaines (21) ; de que la même année, Henri IV, fait prisonnier à Cirey, donne comme caution de sa rançon Constantin d'Haussonville (22), et qu'en 1427, il passe avec Jean un traité d'accompagnement, c'est-à-dire de mise en commun de leurs sujets respectifs à Hattigny.
Jean I vivait encore en 1432. C'est son fils Jean II qui, déjà seigneur en partie de Châtillon, acquit Turquestein, en remboursant au comte Ferry de Blâmont et à ses frères, enfants de Thiébaut et de Marguerite de Lorraine, les sommes dues depuis si longtemps par l'évêque de Metz (2).
Il semble bien toutefois qu'une partie des vilges compris dans la gagère de 1344, ne sont pas passés à Jean d'Haussonville, mais ont fait retour à l'évêché. Ce sont Heille, Wasperviller, Xouaxange, Hermelange, Wilre et Giversin, dont il ne sera plus question dans les partages subséquents de Turquestein. Ces localités sont toutes sur la rive droite de la Sarre, qui devint dès lors la limite orientale de la seigneurie.
Jean Il d'Haussonville, comme sénéchal de Lorraine, commanda l'avant-garde à la bataille de Bulgnéville (1431) avec le seigneur d'Autel son beau-père.
Dom Calmet rapporte que les chroniques contemporaines lui reprochèrent d'être du nombre des seigneurs lorrains qui lâchèrent pied dès le début de l'action et «  qui en rallont en leurs hôtels (23). Il fut pendant la captivité du duc René l'un des régents du duché, qu'il défendit contre les bandes d'écorcheurs. Enfin en 1438 il essaya de prendre sa revanche sur le parti bourguignon en attaquant à l'improviste le château de Vaudémont. Il échoua et «  huit jours après vint le comte de Vaudémont boutter les feux sur la terre... d'Haussonville ».
Les seigneurs d'Haussonville, déjà possesseurs de Châtillon, ajoutèrent à leurs titres celui de barons de Turquestein, dès qu'ils eurent acquis ce nouveau domaine. Le premier d'entre eux qui l'ait porté, semble-t-il, est Balthasar, premier du nom, fils de Jean II, auquel l'histoire lorraine reproche à juste titre d'avoir accepté les faveurs du Téméraire (24). Cette défaillance ne fut d'ailleurs que passagère, car on retrouve Balthasar avec son fils Jean, à la bataille de Nancy aux côtés du duc René.
Le duc fit même d'un autre de ses fils, Gaspard, le premier gouverneur lorrain de la ville et du comté de Blâmont, réunis au domaine en 1506.
Enjoignant ainsi à sa seigneurie de Turquestein-Châtillon, le gouvernement de Blâmont, la famille d'Haussonville devenait sur la Sarre et la Vesouze, aussi puissante que les anciens comtes de Blâmont. Elle eut, dès les premiers jours du règne du duc Antoine, à s'y défendre contre la menace d'une invasion de hobereaux allemands, qui apparait comme le prélude des déprédations du célèbre aventurier Franz de Sickingen, vers 1516, et de celles des paysans alsaciens en 1524.
Cette agression, dont on ne trouve le récit ni dans l'Histoire de dom Calmet, ni dans la chronique de Lorraine, se produisit en 1507 et 1508. Les comptes des châtelains de Blâmont comme ceux du bailliage d'Allemagne, lui donnent le nom de Guerre des Schencks de Brisac, et témoignent des vives alarmes qu'elle jeta dans le pays. Pour la prévenir ou la repousser, on dut convoquer la noblesse, la rassembler à Saint-Dié, lancer dans tout le pays des émissaires pour surveiller la marche de l'ennemi, mettre en état de défense Vaudrevange, Sierck, Sarreguemines, Sarrebourg, garnir d'artillerie le château de Schaumbourg, enfin lever en masse les gens de Blâmont. pour dresser des barricades dans les bois de Hattigny (25). Pendant toute la première moitié du XVIe siècle, le pays resta sous la menace de pareilles invasions.
Balthasar d'Haussonville eut trois fils : Gaspard, Simon et Jean. Simon est le seul qui ait laissé une descendance masculine, en la personne d'African, premier du nom, qui est le plus connu des membres de cette famille (26).
African d'Haussonville avait délaissé le vieux château de Turquestein et établi sa résidence dans une contrée moins âpre, au château de Zufall (le Hasard), près de Lorquin (27), localité qui prit dès lors de l'importance comme chef-lieu de la seigneurie, grâce à la suppression de la mainmorte et à quelques franchises que lui avaient accordées, en 1499, les trois frères Gaspard, Simon et Jean (28).
African ajouta à ses titres celui de baron de Saint- Georges, à raison d'une seigneurie toute voisine de ses domaines qu'il acquit, et par laquelle il devint maître des villages d'Ibigny et de Richeval, avec l'important hameau de Hablutz (29).
Conseiller très écouté du duc Charles Ill, maréchal du Barrois, gouverneur de Verdun, c'est lui qui, après avoir représenté son maitre aux conférences relatives la mouvance du duché de Bar (1562), reçut en 1587 la mission d'arrêter l'année des reitres qui pénétrait en Lorraine, par le col de Saverne, pour se joindre aux Huguenots de France (30). C'est son domaine de Turquestein qu'il eut dont à défendre avant que l'ennemi n'eût pénétré par Blâmont dans la Lorraine proprement dite.
Entre les mains des d'Haussonville, cette seigneurie avait prospéré. Elle était, devenue un très important domaine forestier relié aux possessions patrimoniales de leur famille à Tonnoy et Haussonville, sur la Moselle, par une ingénieuse combinaison. Par l'acquisition d'une partie du village de Domjevin, sur la Vesouze, à six lieues de Cirey, à sept lieues d'Haussonvitle, une sorte d'étape, un relai, avait été établi entre les deux régions. Les habitants de Cirey étaient obligés de charroyer jusque là les bois tirés de la forêt vosgienne, nécessaires aux réfections du château de Tonnoy, moyennant une allocation de dix gros par char ; les sujets de Domjevin les prenaient de leurs mains pour les conduire à destination «  moyennant leur nourriture comme aux charois de grains ». Une partie du village de Domjevin s'appelle encore la rue d'Haussonville (31).
Turquestein, bien que délaissé, n'était point encore complètement abandonné, puisque, en 1535, l'un des fils de Balthasar, Jean, et Catherine de Heu sa femme (32), après y avoir bâti une chapelle, la dotèrent, et y assurèrent la perpétuité des offices religieux, par une donation à l'abbaye de Haute-Seille, à charge d'y envoyer un moine aux jours indiqués. L'acte de fondation qui nous est parvenu (33) est intéressant par la saveur de son préambule, ou Jean d'Haussonville considère «  que la présente vie humaine est transitoire, que se passe comme l'ombraige, et que par la loi divine et de nature est établi à tous humains de payer soit tôt ou tard le tribut de la mort ».
Mais l'indivision du domaine de Turquestein, après avoir duré 134 ans, entre les descendants de Jean II, dut céder devant la nécessité d'un partage en 1567 en effet, Gaspard, Simon et Jean, tous trois fils de Balthasar, et investis tous également du titre de barons de Turquestein, étaient demeurés dans la contrée, mais y avaient pris des résidences différentes.
En France, leur titre de baron ne se fût transmis qu'à l'ainé. Mais la seigneurie de Turquestein, vassale de Metz et terre d'Empire, relevait du statut nobiliaire allemand, qui admet la transmission du titre à tous les mâles. C'est ainsi que dès 1499, à Châtillon, à Lorquin, à Saint- Georges, chacun des enfants de Balthasar d'Haussonville put prendre le titre de baron et l'attacher à la terre où il s'était fixé (34). Telle est l'origine des premières baronnies démembrées de Turquestein.
Gaspard et Jean n'avaient, nous l'avons dit, laissé que des filles. Jean, il est vrai, avait eu pour fils Balthasar, deuxième du nom, qui avait été, comme gouverneur de Nancy et grand maître de l'hôtel, l'un des personnages marquants de la Cour du duc Charles III (35). Mais il était mort sans postérité. Ses soeurs, Claude et Jeanne, en épousant, la première Gaspard de Marcoussey, et la seconde Jean de Sayigny, introduisirent ces deux familles Iorraines au nombre des copartageants du domaine de Turquestein.
Il en fut de même des trois filles de Gaspard. Jeanne, l'ainée, épousait en 1539 Georges de Nettancourt. Marguerite entrait dans la famille du Châtelet, en devenant la femme de Jean II, chef de la branche de cette grande maison qui prenait le titre de marquis des Thons. La troisième fille de Gaspard, Renée, épouse de Philippe des Salles, seigneur de Gombervaux, figure encore en 1541 au nombre des copropriétaires de Turquestein. Mais on n'y trouve plus son fils Jean, celui qui fut assassiné par Jean IX de Salm. Sa mort éteignit la succession masculine de cette branche, qui parait d'ailleurs avoir été tenue à l'écart, sans doute à cause de son adhésion aux doctrines luthériennes (36).
C'est ainsi que dans les partages de Turquestein qui s'imposent en 1567 après une indivision de plus d'un siècle, et qui s'élaborent au château de Zufall, nous allons voir intervenir à côté d'African d'Haussonville, les noms de Marcoussey, Savigny, Nettancourt et du Châtelet.
(Voir tableau généalogique.)

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III. Partages et démembrements (1567-1607).

Le partage de la seigneurie de Turquestein en 1567, paraît bien n'avoir été consenti qu'à contre-coeur par African d'Haussonville, seul représentant mâle de la famille, et les descendants de son oncle Jean.
En effet, bien que ce partage intéressât les descendants des trois frères, Jean, Simon et Gaspard, on ne fit que deux lots des forèts. L'un, double de l'autre en étendue, devait rester indivis entre les descendants de Simon et de Jean. Seuls les héritiers de Gaspard devaient recevoir une part déterminée. Ce fut le lot dit de Chatillon. Il remplit de leurs droits dans l'ensemble du domaine Jean de Châtelet et Georges de Nettancourt, époux des deux filles survivantes de Gaspard (37).
Ce partage, dont les archives conservent une copie authentique (38) est intéressant à divers titres. Il nous renseigne sur la situation et l'énorme étendue des forêts qui constituaient le domaine de Turquestein. Peu ou point exploitées autrefois, elles commençaient à acquérir au siècle une valeur déjà considérable, et qui devait croitre de siècle en siècle.
Le lotissement comprenait tout d'abord les forêts les plus voisines des deux châteaux. Elles sont dénommées : Marches de Turquestein et Marches de Châtillon. puis les Forêts des montagnes. c'est-à-dire le massif jadis indivis avec les comtes de Blâmont, qui s'étendait jusqu'au Donon; enfin les Forêts de la plaine qui se prolongeaient jusqu'aux abords d'Ibigny, Richeval d'une part, Barbas, Nonhigny et Montreux d'autre part (39), mais n'avaient qu'une moindre valeur «  par suite de la funeste coutume de mettre le feu aux forêts pour faire venir la pâture, cause d'énormes et exorbitants dommages ».
Les Marches à elles seules comprenaient 28.500 jours ou arpents de Lorraine, soit plus de 5.600 hectares ; la Montagne 6.500 jours, soit 1.300 hectares, la Plaine 10.200 jours, soit 2.000 hectares ; au total 45.200 jours ou 8.900 hectares.
Des bornes aux initiales D. C. (du Châtelet) furent plantées pour cantonner le lot de Châtillon. Mais elles n'empêchèrent pas les discussions et les procès qui passionnèrent ses possesseurs et leurs voisins au cours du XVIIIe siècle.
Après les forêts il fallait partager les villages. L'acte de 1567 n'en parle pas, et nous ne connaissons la composition des lots que par un document postérieur de 22 ans (1589) relatif aux droits de sauvegarde que le duc de Lorraine, devenu acquéreur de la principauté de Phalsbourg prétendit exercer sur tous les villages des baronnies comme successeur des comtes palatins (40).
L'origine exacte de ces droits est difficile à préciser. Cependant le comte palatin Georges-Jean qui, pressé d'argent, céda Phalsbourg et les droits inhérents à cette principauté au duc Charles III en 1583, réunissait en sa personne et par suite d'une longue succession d'alliances, les droits des comtes de Deux-Ponts, de Veldenz et de Linange. Rodolphe, comte de Linange et Réchicourt qui vivait en 1455 (41) avait épousé Agnés, comtesse de Deux- Ponts. Il n'est pas étonnant que les comtes de Linange-Réchicourt dont les terres confinaient à celles de Turquestein aient acquis sur cette baronnie certains droits qui seraient passés ensuite aux comtes palatins, et devenus l'origine des droits de sauvegarde que les ducs de Lorraine y perçurent dès la fin du XVIe siècle. Dans son Démembrement de la Lorraine, Thierry Alix les qualifie «  droits et sauvegardes sur les villages et terres de Turquestein et Chatillon », et les comprend dans les terres et seigneuries qui ne sont de bailliage (42).
La baronnie de Châtillon comprit dès lors Cirey, Bonmoutier, Petitmont, Harbouey, Ibigny (43). Le lot d'Haussonville proprement dit Hattigny, Saint-Georges, Landange, Hablutz, Rogern (sans doute Richeval), Bertrambois et Laforèt.
Enfin celui dit de Marcoussey, c'est-à-dire le lot des héritiers de Jean d'Haussonville Lorquin, Fraquelfing, Niderhof, Laneuveville, Neufmoulin, La Frimbolle (44).
0n remarquera que dans cette énumération ne figurenl plus ni le village,. ni le château de Turquestein. Il esl certain qu'après ces partages définitifs, le vieux burg, de plus en plus abandonné, ne fut conservé qu'à titre de souvenir historique commun à toutes les branches de la famille, et que du démembrement de l'ancien domaine, s'étaient formées les trois baronnies de Saint-Georges pour African d'Haussonville, de Châtillon pour du Châtelet et Nettancourt, de Lorquin pour Marcoussey et Savigny.
Le lot d'Haussonville bien qu'il fût celui auquel restait attaché le nom de la famille, subit bientôt comme les autres la loi des partages.
African d'Haussonville avait une soeur, Nicole, mariée elle aussi à un membre de la famille de Savigny. Il fallut lui faire sa part, et l'on voit qu'en 1575 et 1586, Chrétien de Savigny aliène déjà des gagnages à Landange, Aspach et même à Turquestein (45).
C'est ainsi que démembrée et amoindrie, la seigneurie de Turquestein arriva aux mains du dernier des Haussonville, Jean IV, fils d'African, qui, sans omettre son titre de baron de Turquestein, porta plutôt celui de Saint-Georges, devenu le centre de son domaine.
.Jean IV, comme ses ancêtres, occupa des situations importantes auprès de nos ducs. Il recevait de Charles III une pension de 6 000 livres, et sa femme, Chrétienne du Châtelet, fut, croyons-nous, gouvernante de la princesse de Lorraine, charge qui lui valait une pension de 500 livres (46).
Jean IV n'ayant point d'enfants fit, en 1605, un testament au profit de l'un de ses neveux, Nicolas de Nettancourt, puis mourut en 1607.
Ce petit-neveu que le dernier des d'Haussonville choisit comme héritier de ses biens et de ses titres, lui était en effet doublement cher. Il était le petit-fils de sa soeur consanguine Ursule, devenue en 1573 épouse de son cousin Jean de Nettancourt, fils lui-même d'Anne d'Haussonville, fille aînée de Gaspard et de Georges de Nettancourt.
Il résultait de ses alliances que l'enfant qui devenait ainsi, par l'effet du testament de son oncle maternel, seul attributaire de la baronnie de Saint-Georges, avait aussi dit chef de ses aïeux paternels descendants de Gaspard d'Haussonville, des droits sur celle de Chatillon dont la plus grande partie, comme nous le verrons, eut une destinée différente de celle des autres baronnies démembrées de Turquestein (47).
Les baronnies de Saint-Georges et de Lorquin, au contraire, étaient destinées à demeurer unies, et à passer au bout de peu d'années dans le domaine ducal.

(à suivre)


(1) Branche de cette famille qui prenait le titre de marquis des Thons; village de leurs possessions anciennes, Vosges, arr. Neufchâteau, cant. Lamarche.
(2) Les seigneurs, le château, du châtellenie et le village de Turquestein, dans les M.S.A.L. 1886, p. 109-195.
(3) Les comtes impériaux institués à côté des évêques de Metz dès le IXe siècle, s'étaient, selon l'usage du temps, fait concéder des terres pour prix de leurs services. C'est à ce titre qu'ils occupèrent toute la haute vallée de la Sarre, c'est-à-dire les seigneuries de Sarralbe, Sarrebourg, Arenstein et Turquestein (Gest. episc. Mett., dans CALMET, Hist. de Lorr., 1re édition, t. 1, preuves, col. 68-69). Cet apanage des comtes de Metz était, au Xe siècle, fixé à titre à peu près héréditaire dans la famille des comtes de Dabo. A défaut de mâles, il était dévolu au mari d'une des filles. C'est ainsi qu'il échut à cinq générations de comtes de Lunéville, tous du nom de Folmar, puis au duc Thiébaut de Lorraine comme époux de Gertrude, dernière comtesse de Dabo. En 1224, il s'éteignit avec elle et fit retour à l'évêché. CALMET, ibid., t. IV. preuves, col. 306-320, 321 ; Hist. de Metz par les bénédictins, t Il, p. 318, 320; BEAULIEU, Notice sur Dagsbourg, p. 32; LEON GERMAIN dans J. S. A. L., 1896, p. 128-129 (Notes sur Folmar, comte de Metz).
(4) Voir infra le partage la seigneurie de Turquestein en 1567.
(5) Arch. M.-et-M., B. 574, n° 96 DE MARTIMPREY, Les sires et comtes de Blâmont, dans M. S. A. L., 1890, p. 125.
(6) Le procès des Baronnies, dans Mém. Acad. Stanislas, 1912
(7) H. LEPAGE, Les seigneurs. de Turquestein, dans M, S. A. L., 1886, p. 122; Documents rares et inédits de l'hist. des Vosges, t. V, p. 48; CALMET, Notice, t. 1, col. 128 BENOIT-PORT, Hist. de TouI, DE MARTMPREY, Les sires et comtes de Blâmont, dans M.S.
A. L., 1890, p. 82-85 et 1891, p. 120-122 LEPAGE, Com. de la Meurthe, t. Il, p. 131, v. Turquestein.
(8) Arch. M.-et-M. B. 424, f. 104, ve 105, ve. id. 366, fo.72.
(9) Ce sont DURKESTEIN, Turquestein. Meurthe annexée, arr. Sarrebourg, cant. Lorquin. -BONMOUTIER (Bodonis rnonasterium), portion principale du village actuel de Val-et-Châtillon, arr. Lunéville, cant. Cirey. - BARTRIMONT, Bertrimont, Betimont, B'ttmont; on écrit à tort Petitmont, idem. - VALLOIS, Vala, partie du village actuel de Val-et-ChâtiIllon, arr. Lunéville, cant. Cirey. - MENILZ ou Ménil-de- lés-Halloville, partie de ce village qui dépendait de l'évêché, le reste était lorrain. Arr. Lunéville, cant. Blâmont. - CIRElS, Cirey, arr.
Lunéville et chef-lieu de canton depuis 1870, auparavant: arr. Sarrebourg, cant. Lorquin. - SAINT-CURIEN, Saint-Quirin,Meurthe annexée, arr. Sarrebourg, cant. Lorquin, siège d'un important prieuré. HATIGNEY, Hattigny, Meurthe annexée, arr. Sarrebourg, cant. Lorquin. - WARCOVILLE, localité détruite entre Bertrambois et Niedehoff. - NIDREHOWE, Niederhoff, Meurthe annexée, arr. Sarrebourg, can Lorquin. - LANDENGES, Landange, idem. - LORCHANGES, Lorquin, Meurthe annexée, chef-lieu de cant., arr. Sarrebourg. - ARSPACH, Aspach, id., cant. Lorquin. - GEVERSEN, RAMMERSPACH, VILVRE localités inconnues, Vilre est peut-être Vasperviller. - SCHAIKESENGES, Xouaxange, Meurthe annexée, arr. Sarrebourg, cant. Lorquin. - HAILLÉ. Heille, hameau des Métairies de Saint- Quirin, Meurthe annexée, id. - HERMELINGUE, Hermelange, ici. Ce village était lorrain, du baillage de Lixheim, et non messin. - Lepage a publié à l'appui de son travail (M.S.A.L., 1886) la carte de la seigneurie de Turquestein d'après l'atlas de Cassini.
(10) DE MARTIMPREY, Sires et comtes de Blâmont, dans M.S. A. L., 1896, p. 111.
(11) En voici quelques extraits «  Voulons et octroyons (dit l'évêque en 1306) que les hommes et les femmes qui étaient partis des terres de Blâmont et venus sur les nôtres, aient congé de nous et r'allent en arrière dessous le seigneur de Blâmont; et semblablement que ceux qui sont partis de notre évêché pour aller sous le seigneur de Blâmont, reviennent arrière dessous nous » (Arch. M.-et-M., lay BIâmont, B. 346; LEPAGE, Turquestein, dans M.S. A. L., 1886, p. 130).
«  Sitôt qu'il vienne à notre connaissance, dit la charte de 1408, que quelqu'un de nos sujets de morte-main et de serve condition aura fait contremand, celui dont il aura quitté la seigneurie pourra le faire prendre en quelque lieu qu'il soit trouvé, sauf dans les forteresses, et le faire ramener au lieu d'où il était parti et ceux qui se réfugieraient dans les forteresses, nous ne les soutiendrons pas, mais incontinent les boutterons hors de nos forteresses et maisons. (Arch. M.-et-M., cartulaire Blâmont-domaine, B. 346 LEPAGE, Turquestein, dans M. S. A. L., 1886, p. 138.)
(12) Requête en latin adressée à l'empereur par François de Vaudémont, en 1613. Voir appendice.
(13) STEMER, Le département de Metz, p.. 135 ; abbé MARTlN, Hist. des diocèses de Toul. t. II, p. 304. et la note; Cf. Pouillé dioc. Toul, dans Doct. de l'hist. de Lorr., 1863.
(14) MEURISSE, Hist. des évêques de Metz, p. 463 et Hist. de Metz par les bénédictins, t. III, p. 443.
(15) M.S.A.L., 1890, p. 164.
(16) Arch. de M.-et-M., B. 346, fol. 83 ; LEPAGE Les seigneurs de Turquestein, dans M.S.A.L., 1886, p. 138.
(17) Les vieux châteaux de la Vezouze, dans le Pays lorrain., 1909. Voir aussi LEPAGE, Communes de la Meurthe, t I., p. 70.
(18) LEPAGE, Les seigneurs de Turquestein dans M.S.A.L., 1886; p. 163.
(19) Lettre de l'évêque Conrad, du 10 nov. 1433 (Arch. M.-et-M., B. 889, n° 9.)
(20) LEPAGE, Statistiques de la Meurthe, vo Haussonville, cite en 1176 Varin, puis en 1239, René, en 1261, l, Gauthier, enfin rénier, qui est le premier cité par le P. HUGO (Hist. de la maison des Salles) ; LEPAGE - Communes de la Meurthe, t. 1, p. 95-97, 303 voir aussi t. II,. p. 556 et 683.
(21) DE MARTlMPREY, Les sires de Blâmont dans M.S.A.L. 1890, p. 416 et 1891, p. 60 ; LEPAGE, Turquestein, dans M.S.A.L., 1886 p. 139, J.S.A.L., 1899, p. 81 ; LEPAGE, Communes, t. I. p. 67 à 169, t. II, p.70.
(22) CALMET, Hist. Lorr., t. Il, col. 723: (2) DE MARTMIPREY, Les sires de Blâmont, dans M.S.A.L., 1891, p. 60; LEPAGE, Turquestein, dans M.S.A.L., 1886, p. 139, et Communes, t. l, p. 469 - LEPAGE,M.S.A.L., 1886, p. 141, donne pour femme à Jean d'Haussonville, Irmengarde d'Elter, nom qui ne se trouve pas dans la généalogie du P. Hugo. D'après cet historien, Jean Il eut successivement pour femmes Catherine de Chatel-sur- Moselle et Ermensore d'Autel (à la rigueur il y a une certaine similitude entre les deux noms). De Catherine de Châtel, Jean eut pour enfants Jacques, qui mourut sans postérité en 1455, et Marguerite, qui fut mariée à Jacques de Savigny. Or, H. Lepage nous apprend que le 24 août 1433, Jean d'Haussonville fit ratifier le traité qu'il venait de passer avec le comte de Blâmont, par son fils Jacques, et Jacques de Savigny, mari de sa fille. Il en résulte que c'est bien Jean II qui a signé le contrat définitif de cession.
(23) CALMET, Hist. Lorr., t. II, col. 772-822, et preuves, t. IV, Chronique du doyen de Saint-Thiébault, col. 231.
(24) M.S.A.L., 1859, p. 306-328.
(25) Arch. M.-et-M. B. 1956, 1957, 3233, 8420, 9162
(26) African est le petit-fils de Simon par CIaude, son père, qui épousa en 1541 Jeanne, fille d'African de Mailly.
(27) Meurthe annexée. chef-lieu cant. de l'arr. de Sarrebourg.
(28) LEPAGE, Communes, t. I. p. 615, vo Lorquin.
(29) Saint-Georges, Ibigny, Richeval, Hablutz, Meurthe annexée, arr. Sarrebourg, cant. de Lorquin.
(30) CALMET, Hist. Lorr., t. II, col. 1458 et Abbé CHATTON, Itinéraire et ravages des reitres dans M.S.A.L., 1911, p. 192 et suiv.
(31) Arch. M.-et-M., B. 1510, Comptes du dom. de Turquestein.
(32) Leurs tombeaux sont en l'église d'Essey-lès-Nancy (M.S.A.L., 1868 p. 300).
(33) M.S.A.L,1886, p. 188.
(34) LEPAGE, Communes t. 1, p. 614.
(35) LEPAGE, dans M.S.A.L., 1886, p. 143. - Sa veuve, Anne de Salm, se remaria le 27 août 1564 avec François de Coligny, comte de Montfort, seigneur d'Andelot, frère de l'amiral. Cf. DIGOT, Hisf. de Lorr., t. 1. IV, p. 192.
(36) LEPAGE, dans M.S.A.L., 1886, p. 144. La veuve de Jean des Salles obtint du meurtrier de son mari, par sentence de Charles III, une indemnité de 10.000 livres. Elle était protestante de même que Guillemette, autre enfant de Renée d'Haussonville. Arch. M.-et-M.B. 463, nos 22 et suiv
(37) Il convient de rétablir ainsi qu'il suit cette phrase du travail d'Henri Lepage évidemment tronquée par suite d'une erreur typographique. (M.S.A.L., 1886, p. 144). «  En 1511 le domaine de Turquestein et Chatillon appartenait à Jean d'Haussonville, à Claude d'Haussonville (fils de 5imon), à Philippe des Salles à cause de Renée d'Haussonville, à Georges de Nettancourt à cause d'Anne d'Haussonville, et à Jean du Châtelet à cause de Marguerite d'Haussonville, ces trois dames héritières de Gaspard. » En 1567 Jean était représenté par Claude de Marcoussey et Jean de Savigny, Claude par African, seul héritier mâle et ses soeurs.
(38) Arch. de M.-et-M., H. 1415
(39) Barbas, Nonhigny, Montreux, M.-et-M., arr. Lunéville, cant. Blâmont. Ces 3 villages étaient lorrains.
(40) Arch. M.-et-M., B. 8073, fol. 56,
(41) LEPAGE, Communes, t. l, p. 404.
(42) Recueil de doc. sur l'hist. de Lorr., l. XV (1870), p. 115.
(43) Ibigny n'est pas resté dans le domaine de Chàtillon. Il fait partie du comté de Réchicourt au XVIIIe siècle, soit que la comtesse de Linange après avoir acheté Châtillon en 1669 pour le revendre à la famille Regneault, ait conservé ce village qui confinait à ses terres, soit que Charles IV ou Léopold l'aient aliéné depuis. (Voir Arch.M.-et-M., B. 127 et H. 1415.)
(44) La Frimbolle ou Laxenborn, localité très ancienne de l'évêché de Metz, ancienne Meurthe, arr. Sarrebourg, cant. Lorquin. Bertrambois et Laforèt en avaient été détachés et ont formé un gros village aujourd'hui M.-et-M., cant. Cirey. Laneuveville et Neufmoulin, localités nouvelles près de Lorquin.
(45) Arch. M.-et-M., B. 8073, fol. 36 et H. 579 ; LEPAGE., Turquestein, dans M.S.A.L., 1886, p. 146.
(46) Arch. M.-et-M., B. 1261
(47)
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