|
|
|
|
|
|
|
Où est la Voise ?
|
| On le sait, ou du moins croit-on
le savoir, la Voise se jette dans la Vezouze en sortie
ouest de Blâmont, hors du bourg, et dans son parcours,
elle a précédemment été séparée après le pont du Xa
(pont de la rue de Voise), pour former le canal des
Tanneries, qui se jette en amont dans la Vezouze au
niveau du Pont-Rouge (au bout de la rue des Tanneries). |
Google Map |
C'est ce qu'on constate
aujourd'hui sur les cartes ci-contre.
C'est qu'on voit aussi sur celle de 1912, ci-dessous, donnée dans son
Histoire du Blâmontois dans les
temps modernes par l'abbé Dedenon, qui précise «
A la place d'ateliers d'armurerie longtemps prospères,
Blâmont créa des tanneries, vers le milieu du XVIIIe
siècle. On les installa le long d'un petit canal qu'on
ouvrit entre la Voise et la Vesouze, au lieudit Moyenpré.
» : |
IGN |
|
Carte 1912 |
Mais sur la très imprécise
carte de Cassini, le canal n'existe pas, et le cours de
la Voise apparait nord-sud se jetant dans la Vezouze
vers l'emplacement actuel du Pont-Rouge.
Cassini - Vers 1760 S'agit-il d'une erreur ? Le plan de 1819 ne nous apporte guère
plus d'information, hormis qu'on voit un filet représenté sur le
cours actuel de la Voise ; mais la carte n'indique pas le nom des
cours d'eau.
1819 |
|
Même situation et absence de noms pour la carte d'Etat-Major
(XIXème) :
 |
|
Mais le très
précis cadastre Napoléonien nous donne bien la
Voise sur l'emplacement actuel du prétendu canal, en faisant figurer un
petit décrochement sur sa droite vers la « section A de la
fontaine Saint-Martin » :
Cadastre - Début XIXème |
Lorsque le jeune Victor Cloud dessine très précisément la
rue de
Voise en 1877, il fait aussi descendre verticalement la Voise,
et indique au niveau du décrochement « Vannes en pierres »
:
|
|
|
|
|
On trouve par ailleurs dans les arrêtés préfectoraux de 1882 et 1883, la
définition des zones de pêches profondes en Vezouze avec cette
indication : « Depuis 20 mètres en amont de l'embouchure du
ruisseau de Moyen-Pré dans la Vezouse jusqu'à 30 mètres en amont
du barrage de prise d'eau de la forge de Blâmont, dit Moulin des
Champs : 400 m ». Or, en terme de longueur, cette embouchure
"ruisseau de Moyen-Pré" est celle de l'actuelle Voise
(version IGN), et non celle du canal des
Tanneries.
Et cela est confirmé par le cadastre actuel, où la section AD
nous montre que le bras abusivement appelé « Voise »
(version IGN) est
bien uniquement le « Ruisseau de Moyen-Pré » :
et en section AE que le « canal des Tanneries » n'existe pas
officiellement, et
qu'il s'agit bien de la Voise :
La carte de Dedenon en 1912 est donc fausse : si les
informations qu'il a recueillies étaient exactes, alors
les tanneries du XVIIIème ne se situeraient pas à l'emplacement de
celles de 1912 ; mais on devrait alors voir ce canal sur le
cadastre napoléonien, ce qui n'est pas le cas, les tanneries étant situées
sur la Voise.
L'erreur sur le cours de la Voise est reproduite sur les cartes
actuelles IGN : en réalité, la Voise est toujours descendue
nord-sud
pour se jeter dans la Vezouze dans Blâmont même. Le bras qui
part vers l'ouest est le ruisseau de Moyen-Pré, qui semble avoir été muni à
un moment donné (selon le dessin de 1877) de vannes en
pierres pour réguler le flux de la Voise, peut-être
effectivement pour limiter ses variations au niveau de la
tannerie (et protéger ainsi les mottes en séchage - voir
1873 - Révision des tarifs de l'octroi).
Pour
compléter cette régulation, la majorité des eaux de la Voise a
sans doute été déviée entre 1877 et 1912 par la structure de
déversoir en béton toujours en place ; mais cela n'a pas pour
effet d'en changer l'appellation comme le démontrent les
cadastres à jour en 1984.
|
