Voici un document
disponible au Pôle d'Entretien des Nécropoles de Metz. Il cite à
l'issue de la guerre, la présence à Blâmont de diverses tombes,
en indiquant parfois les noms de manière très approximative.
Les deux premiers
noms restent une énigme :
-
« Yeronimus » ?
S'agit-il de Michel Marcel Hieronimus, né à Frouard le 20
janvier 1893, 2ème classe au 156ème régiment d'Infanterie,
et tué à Morhange le 20 août 1914 selon la fiche du
Ministère des Armées ? Le JMO du 156ème régiment
d'infanterie fait état pour les journées du 19/20 août 1914
de « Hommes tués :53 - Hommes blessés : 288 - Hommes
disparus : 522 ». Le nom de Hieronimus apparait dans la
colonne « disparus » : aurait-il été transporté à l'hôpital
de Blâmont ? Mais pourquoi l'indication « Lieutenant » ? (seul
le 56ème RI, qui n'opérait pas dans la région, semble
avoir en 1915 un lieutenant du nom de Paul Edmond Hieronimus
: mais devenu capitaine en 1916, il rejoindra en mai
1919 l'escadrille 255).
-
« Picard » ? S'agit-t-il
ici du sous-lieutenant Picard, du 4ème Bataillon
de chasseurs à cheval, tué à Morhange le 20 août 1914 ? L'Historique
du 13ème Régiment de Chasseurs à cheval
indique l'évacuation de 14 blessés depuis Morhange vers
l'hôpital de Blâmont : comme dans le cas de Hieronimus, il
semble donc que Picard n'ait été que gravement blessé à
Morhange, et ait été transporté à Blâmont, où il est décédé?
-
« Poirson de
Bertrichamp »
Jean-Baptiste Louis Poirson, né le 26 octobre 1883 à
Bertrichamps. 2eme classe au 20ème bataillon de Chasseurs à
Pied. Tué le 10 août 1914 au Bois des Chiens près d'Halloville.
(pour la position du bois des chiens, entre Ancerviller et
Montreux, voir la
carte de la 141ème brigade).
JMO du 20ème BCP :
« L'ennemi a un bataillon au Bois des Chiens ; plus à
l'est il n'a que quelques éléments de cavalerie.
10 août 1914. La situation du bataillon est la suivante : 3
compagnies tenant le ligne cote 314 (1 km sud d'Ancerviller)
et cote 329 (lisière nord de Neuviller) et cote 345 (de
Bréménil). En 2ème ligne, 2 compagnies et la section de
mitrailleuses à Saint-Maurice derrière la gauche, 1
compagnie à Badonviller derrière la droite. Dès 3 heures
toutes les troupes sont prêtes au combat. Peu après le
commandant de la 2ecompagnie (Capitaine Brillat Savarin),
fait connaître qu'il va réocupper le bois des Chiens si
possible. Aussitôt, le Commandant du groupement n° 4 est
avisé et donne l'ordre aux compagnies du 17e bataillon de
Chasseurs à Pied qui occupent Ancerviller, et la Bergerie d'Ancerviller
(400 mètres sud de la cote 321 de se porter sur le Clairbois.
Mais tandis que la 2e compagnie du 20e Bataillon de
Chasseurs à Pied progresse sur le bois des Chiens et
l'occupe, sans coup férir, le clair bois demeure inoccupé.
Aussi l'ennemi (environ 1 escadron ; 2 batteries et 1
régiment d'infanterie) venant de Blâmont y prend pied. Puis
partant tout à la fois de ce bois et d'Halloville, dirige
une attaque concentrique sur le bois des Chiens. la
situation de la 2e compagnie du 20ème Bataillon de Chasseurs
à Pies est alors d'autant plus délicate que par suite des
nécessités de la couverture, elle s'étend sur un front de
1500 mètres. Malgré cela ses éléments de gauche en en
particulier la 4ème section font tête vigoureusement à
l'attaque, mais sont rejetés néanmoins vers le Sud et le
S.E. Du moins leur ténacité permet aux éléments de droite de
la même compagnie établis vers le signal de la vigne, de se
replier dans la direction du Bois des Haies, sans être trop
accrochée. L'ennemi épuisé par son effort voit son action
ralentir et s'arrêter de ce côté, il est alors 10 heures. La
2eme compagnie a subi dans cette action des pertes très
sensibles. Une cinquantaine d'hommes hors de combat parmi
lesquels le Capitaine Brillat-Savarin et le Sous-Lieutenant
de Réserve Couchard ; Vers 10 heures 40, le reste de la
compagnie se replie en bon ordre sur Saint-Maurice et
conformément aux ordres du Chef de bataillon, vient se
reconstituer à Pexonne. »
-
« Chretienau
Paul » : voir Paul Honoré Chrétiennot
-
« Semlin Jacques
» et « Gaston » : aviateurs Adjudant
Jacques Semelin et Sous-lieutenant Theophile Gallon (23
juin 1916)
-
« ANSARD Charles
» : ANSART Charles Philippe - Né le 12 janvier 1892 à
Haillicourt (62)
Tué à l'ennemi le 26 juillet 1916 à Ancerviller
2ème classe au 3ème Bis régiment de Zouaves
JMO du 3eme Bis régiment de zouaves :
« 26 juillet 1916 : Activité assez grande du côté ennemi.
Une patrouille commandée par le Sergent Laurent de la 2e Cie
avec qqs Zouaves sort en avant du PA4 vers T3 à 17 h pour se
rendre compte d'un bruit qui se faisait entendre sous bois à
150 m environ. La patrouille se déploie et se porte en
avant. Une fusillade ennemie les accueille, il se jettent à
terre et le sergent se rend compte de l'importance du tir
adverse. Le caporal Agostini 27870 (*) reçoit une balle à la
cuisse gauche, la fémorale est sectionnée. Il meurt peu de
temps après. Le Zouave Ansard Charles matricule 1750 qui se
trouvait à gauche de la ligne tombe mortellement atteint
d'une balle au front. Le sergent ne peut ramener le corps
trop rapproché des tireurs ennemi. Il craint de faire tuer
ses hommes. Le corps du Zouave Ansard ne fut pas retrouvé le
soir, les Allemands durent l'emporter. »
* NDLR : Caporal Jean Paul Agostini - 3eme Régiment de
Zouaves - né le 1er mars 1892 à Arbellara (Corse)
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