Notes sur « l'Hôpital
de Domjevin »
Creusé dans le flanc de la cote 291, «
l'Hôpital de Domjevin » est une ambulance chirurgicale
souterraine imposante, planifiée en 1916, construite
à compter du 1er juillet 1916 et durant toute l'année 1917,
pour une mise en service en janvier 1918.
Réalisé par le groupe de brancardiers de la 73ème division
d'infanterie (dont le JMO, du 4 septembre
1916 au 6 janvier 1919, reste cependant muet sur ce
point), ce complexe comprenait, selon les
différents
journaux de marches :
- une salle pour 50 blessés couchés,
- une salle pour 100 blessés assis,
- un abri pour officier blessé,
- une salle de pansements,
- une salle de stérilisation,
- une salle d'opération,
- une salle de radiographie,
- une salle de pharmacie (tisanerie),
- une chambre d'isolement,
- une chambre mortuaire,
- un dépôt d'armes,
- une salle de repos pour infirmiers,
- un magasin,
- une cuisine,
- une chambre pour les chirurgiens,
- un puits,
- un système de chauffage à eau basse pression,
- des radiateurs électriques,
- des circuits de ventilation et un éclairage,
- le tout alimenté par un groupe électrogène,
- des canalisations vers une fosse septique isolée.
Dès fin 1916, l'hôpital est desservi par une branche de
la voie ferrée (largeur 0,60 m type Decauville) de la
forêt de Mondon (25 km, de Ménil-Flin à Reillon)
surnommée « le petit tacot ».
La partie toujours visible est constituée de trois galeries
perpendiculaires, en béton, couvertes de tôles ondulées
et protégées par un talus de terre. Cette ambulance
militaire de Domjevin, aujourd'hui abandonnée et
trop souvent dénommée "poste de secours de Manonviller"
*,
a été classée monument historique par arrêté du 10
février 1922, comme vestige de la grande-guerre (voir l'article du journal
Ouest-Eclair du 13 février 1922 reproduit
ci-dessous.)
Emile Badel écrit d'ailleurs dans L'Immeuble et la
construction dans l'Est (7 novembre 1926) : «
L'année 1922 a vu classer un Observatoire de guerre à
Hablainville, un poste de secours de Domjevin », ce
que confirme une circulaire préfectorale du 28 mars
1925, relative aux monuments classés : « Enfin les
vestiges de guerre suivants: la croix des Carmes et le
quart en Réserve au Bois-le-Prêtre; l'abri de la
Chapelotte, l'observatoire de Hablainville et le poste
de secours de Domjevin. On ne peut afficher ni apposer
des pancartes-réclame à moins de 500 mètres de ces
curieux et si émouvants souvenirs de la Grande Guerre en
nos régions lorraines ».
Les structures de l'hôpital était sans doute intactes
à la date du classement, et libres d'accès, puisqu'on
lit dans le guide Conty Est-Vosges: de Paris aux
Vosges et au Rhin ; Champagne, Vosges, Lorraine, Alsace,
champs de bataille, stations thermales et climatiques
(Ed. Paul Mellottée, Paris) de 1923 :
« Dépassant Réclonville, puis Ogéviller, on atteint
Domjevin où se trouve établi, au flanc d'un coteau, dans
des sapes très profondément creusées dans le roc, un
important poste de secours, véritable modèle
d'organisation chirurgicale militaire. »
(on notera cependant que ce descriptif est similaire
à celui que publiait déjà en 1920 le même éditeur dans
son
Guide officiel de la zone des armées)
* : on trouve déjà cette
fausse appellation dès 1922, le Figaro du 4 août 1922 évoquant
le classement de
« en Meurthe-et-Moselle, l'observatoire d'Hablainville,
la ferme de Léomont, le poste de secours de Manonviller
».
Journaux des marches et opérations,
classés par ordre chronologique
5 octobre 1916.
Visite du poste chirurgical de Domjevin dont les travaux
sont repris.
[73e division d'infanterie - Génie - 3 août 1914-11
décembre 1916]
23 octobre 1916.
Visite des travaux de l'hôpital chirurgical de Domjevin
bétonné (travaux poursuivis par le Capne
Lotz Cdant le Cie
spéciale du 41 Tal) sous la direction du Cant
du Génie de la Divion.
[73e division d'infanterie - Génie - 3 août 1914-11
décembre 1916]
24 novembre 1916.
Poste chirurgical de Domjevin. Ce poste qui sera à
l'épreuve des gros projectiles se composera de 2
galeries parallèles réunies sur leur face postérieure
par une galerie perpendiculaire. Le tout creusé dans le
flanc d'une colline, l'armature se composera de tôles
cintrées ondulées recouvertes d'un mètre de béton, sur
lequel seront disposés successivement une forte couche
de pierres, mélangées d'éléments à ciment armé pour
faire plan d'éclatement et enfin une épaisse couche de
terre végétale ; les travaux sont réalisés par les
brancardiers de la 73ème D.I. dirigés par 1 officier de
Territoriale, entrepreneur de profession.
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26
janvier 1918]
25 janvier 1917. Poste de Domjevin. Sur les
pentes sud-ouest de la cote 291 et destiné en cas de
bombardement intensif ne permettant pas les évacuations,
d'abriter et de traiter les grands [blessés ?]
avec toutes la
sécurité désirable. Tout le gros oeuvre est terminé, il
ne reste plus que les locaux accessoires à terminer ; il
comprend pour la partie bétonnée : 1 salle de pansement,
1 salle d'opérations, 1 chambre pour les chirurgiens, 1
abri pour officier blessé et 1 abri pour 50 blessés
couchés ; il y aura en plus une salle de stérilisation,
un magasin, etc...
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26
janvier 1918]
6 février 1917. Un peloton monte à Domjevin pour
continuer la construction du poste chirurgical.
[73e division d'infanterie - Groupe de brancardiers-4
septembre 1916-6 janvier 1919]
7, 8 février 1917. Les travaux de l'ambulance
chirurgicale de Domjevin subissent un temps d'arrêt pas
suite du manque de matériaux devant être fournis par le
Génie et par suite également du petit nombre de
travailleurs. La plupart des Brancardiers envoyés comme
travailleurs de la R.P.S. par ... de Min Inspecteur sont
relevés : il en reste 7. Aussi M. le Min.
Divisionnaire demande-t-il à ce dernier des hommes de
renfort de façon à avoir 30 travailleurs. Il est vrai
que 23 GB29/73 ont été fournis, mais provisoirement : en
cas d'alerte ils devront assurer le service régulier. De
son côté M. le Min Inspr tient à
ce que ce poste soit promptement terminé. Cette demande
est d'autant mieux fondée que les travaux à exécuter
sont importants. Le Min Divre l'a
déjà fait savoir à M. le Min Inspr
dans sa lettre n° 10957 du 19 janvier (dont copie ...).
J'ai l'honneur de vous adresser sous ce pli un plan
détaillé de l'organisation complémentaire qui resterait
à effectuer au poste chirurgical de Domjevin. Vu son
importance et la valeur des services que ce poste est
appelé à rendre, j'ai cru de mon devoir d'examiner
attentivement toutes les faces du problème à résoudre
dans tous ses détails, et de vous soumettre les
déductions de mes observations. Ainsi, après avoir suivi
régulièrement la construction de la partie centrale et
principale, j'ai étudié sur le terrain même avec soin et
à plusieurs reprises, la disposition de ce qui semble
nécessaire pour obtenir là un poste chirurgical
parfaitement outillé. Vous pouvez voir sur le plan que
j'ai demandé à M. le Capne
Lotz de me tracer, d'après les idées et surtout les
croquis que je lui ai confiés, qu'ainsi comprise cette
formation disposera d'accès larges et multiples pour
parer à tout imprévu, d'une galerie pare-éclats d'une
grande utilité, d'une salle de stérilisation et
d'ébullition importante et de servitudes indispensables
(puits, groupe électrogène, cuisine, incinérateur, W.C.,
chambre d'isolement, dépôt d'armes, dépôt mortuaire,
point de repos des infirmiers, enfin d'une longue
galerie pour blessés assis, qui permettra de garder ces
blessés si le bombardement des routes retarde
l'évacuation. L'aération des locaux serait activée par
ses ventilateurs électriques. L'éclairage serait fourni
par le groupe électrogène. Le chauffage serait à eau
chaude et à basse pression, avec radiateurs, ; mais deux
radiateurs électriques seraient installés en supplément
dans la salle d'opération et dans la salle de
préparation. Les eaux usées seraient canalisées vers la
vallée proche dans une fosse septique isolée. Telles
sont dans leur ensemble les propositions que j'ai
l'honneur de vous soumettre en ce qui concerne
l'agencement des locaux et dépendances. Le plan
indiquera mieux encore que ma description rapide
l'utilisation des organes projetés. Si ces données
reçoivent votre approbation, je vous ferai parvenir
prochainement la liste de ce qui sera nécessaire pour
l'organisation intérieure et le fonctionnement
chirurgical de ce Poste important.
Le Général Cdt l'armée approuve ces
dispositions et presse également l'achèvement des
travaux et décide « qu'en raison des besoins des troupes
du front en matériaux de tout genre, ceux qui sont
nécessaires pour les travaux de l'ambulance en question,
seront fournis par le 19 S.S. dans un délai de 8
semaines à raison de 1/8 par semaine (note 505/m)
[73e division d'infanterie - Service de santé-1er
janvier-1er novembre 1917]
12 février 1917. Par lettre (N° 664) aux
médecins divisionnaires des 4ème
et 73ème D.I., le Directeur invite ces chefs à prendre, de concert, les
mesures permettant d'employer avec le maximum de
rendement, le plus grand nombre possible de brancardiers
disponibles du G.B.D. 4, aux travaux d'aménagement du «
Poste chirurgical avancé de Domjevin ».
[40e corps d'armée - Direction du service de santé - 28
décembre 1916-30 décembre 1917]
13 février 1917. M. le Capitaine
Lotz ne recevant pas de matériaux
pour la construction du Poste chirurgical de Domjevin,
n'a pas l'emploi des Brancardiers du G.B.D/4 mis à sa
disposition.
[73e division d'infanterie - Service de santé-1er
janvier-1er novembre 1917]
15 février 1917. Le
G.B.D. 4 met à la disp. du 40e C.A. une équipe de 50
brancardiers pour l'aménagement du poste chirurgical de
Domjevin.
[4e division d'infanterie - Service de santé - 1er
janvier 1917-31 décembre 1918]
16 février 1917. Le peloton monté le 6
février à Domjevin pour continuer la construction du
poste chirurgical redescend à Croismare ; il est
remplacé par des travailleurs de la 4e D.I.
[73e division d'infanterie - Groupe de brancardiers-4
septembre 1916-6 janvier 1919]
23 février 1917. Le poste chirurgical de
Domjevin avance lentement faute de matériaux qui n'ont
pas encore été livrés.
[73e division d'infanterie - Service de santé-1er
janvier-1er novembre 1917]
27 février 1917. Le M.M de 1e cl. Delage de
l'a. 6/2 détaché au poste chirurgical de Domjevin
rejoint l'a. 6/2
[4e division d'infanterie - Service de santé - 1er
janvier 1917-31 décembre 1918]
7 mars 1917. Les matériaux nécessaires à la
construction de l'ambulance chirurgicale de Domjevin
devaient être fournies par la 19 S.S. à raison de 1/8e
par semaine. A la date de ce jour, 4/8e
devraient être fournis. Dans la tournée d'inspection de
ce jour, le Min Divisionnaire a constaté qu'une partie
seulement du 2/8e a été fournie ce matin même
: d'où un regrettable ralentissement des travaux dont le
Min Divisionnaire a rendu compte au Dr
du Service de Santé.
[73e division d'infanterie - Service de santé-1er
janvier-1er novembre 1917]
11 mars 1917. A la suite du départ de la 4ème
D.I. les travailleurs du G.B.D/4 employé à la
construction de l'ambulance chirurgicale de Domjevin
cessent le travail.
[73e division d'infanterie - Service de santé-1er
janvier-1er novembre 1917]
13 mars 1917. Le Directeur du Service de
Santé du 40 C.A. fait savoir que le G.B.D/5 qui succède
au G.B.D/4 fournira un détachement de 30 à 50
travailleurs pour les travaux du poste chirurgical de
Domjevin. Ils pourraient commencer le travail le 18.
[73e division d'infanterie - Service de santé-1er
janvier-1er novembre 1917]
17 mars 1917
Un détachement de 50brancardiers encadrés du G.B.D/5 est
dirigé le 17 mars sur Domjevin pour la construction d'un
poste de secours. Ils sont pris en subsistance par le
41e R.I.T.
[5e division d'infanterie - Service de santé - 1er
janvier-25 avril 1917]
26 mars 1917. Sous le N° 1544, le directeur
adresse au Général cdt le 40ème
C.A., une étude concernant l'amélioration des formations
sanitaires au village de Domjevin. Ce cantonnement est
occupé d'une manière permanente par une garnison de 2000
hommes, composée d'éléments divers appartenant à de
nombreux corps de troupes. Chacun d'eux est tenu à avoir
à sa disposition une infirmerie et un poste de secours
avec abri de bombardement. Il en résulte que de
nombreuses habitations, avec abri souterrain, se
trouvent consacrées au Service de Santé, au détriment
des ressources disponibles pour le cantonnement des
troupes. Le Directeur propose la création d'une
infirmerie de cantonnement, réunissant, en un seul
point, les divers services sanitaires de Domjevin. Pour
cette installation, il serait nécessaire de disposer
d'une grande baraque Adrian, comportant salle d'attente,
salle de visite, salle de malade. A proximité,
l'organisation de trois caves permettrait d'installer un
vaste poste de secours commun, fortement protégé et
susceptible en cas de bombardement 1° d'abriter les
malades et blessés 2° d'abriter le personnel 3° de
constituer un Poste de pansements, un poste de triage et
un relais de brancardiers. Le travail serait exécuté par
les groupes de brancardiers. Au rapport, sont joints les
plans de l'installation projetée.
[40e corps d'armée - Direction du service de santé -
28 décembre 1916-30 décembre 1917]
29 mars 1917. Le 19e du S.S. du
40e C.A. envoient 40 brancardiers de Corps pour être
employés aux travaux des P.S.. Ils sont répartis de la
manière suivante : 20 au 346e R.I., 10 au 356e
R.I., 10 à Domjevin pour le poste chirurgical
souterrain.
De dernier chiffre de 10 porte à 50 le nombre de
travailleurs à Domjevin.
[73e division d'infanterie - Service de santé-1er
janvier-1er novembre 1917]
23 avril 1917. Le Méd.-Chef du GBC/40 met à
la disposition du Min Divre, 1
sergent, 3 caporaux, et 35 brancardiers pour compléter
l'effectif des hommes travaillant à l'ambulance
chirurgicale de Domjevin.
[73e division d'infanterie - Service de santé-1er
janvier-1er novembre 1917]
26 avril 1917. Les propositions faites au
Général, le 26 mars 1917, sous le n° 1544, au sujet de
l'organisation d'une infirmerie de cantonnement à
Domjevin étant revenues approuvées, le Directeur les
notifie, sous le n° 2144, au Médecin divisionnaire de la
73è D.I. qui est prié de prélever sur le
détachement des brancardiers de corps actuellement
employé aux travaux du Poste chirurgical de Domjevin, 12
hommes nécessaires à l'exécution des aménagements prévus
par la note n° 1544.
[40e corps d'armée - Direction du service de santé - 28
décembre 1916-30 décembre 1917]
30 avril 1917. Sous le n° 2219, le Directeur,
après une inspection des travaux de construction et
d'aménagement du Poste chirurgical souterrain de
Domjevin, rend compte au Chef supérieur, de l'état
d'avancement des travaux. 60 brancardiers du GBC sont
employés au poste de Domjevin. L'ouvrage central est
terminé, la salle de stérilisation et le tisanerie sont
achevés. la superstructure a reçu la couverture
protectrice prévue. Les travaux annexes (galerie de
pourtour - sapes d'entrée et de sortie - puits central -
chambre de dépôt de matériel - chambre d'isolement -
morgue) sont en voie d'achèvement (le Poste chirurgical
souterrain de Domjevin est un organe d'armée, dont la
construction a été décidée par M. le Médecin inspecteur
de la VIIIème armée. - Les plans ont été établis par le
Chef supérieur).
(JMO 40e corps d'armée - Direction du service de santé -
28 décembre 1916-30 décembre 1917)
3 mai 1917. Domjevin. L'ambulance chirurgicale
souterraine s'avance rapidement, toute la partie
destinée aux salles d'opérations et à abriter les
blessés couchés est terminée ; on a boisé le creusement
des galeries réservées aux blessés assis. Cette
formation creusée dans le flanc de la cote 291 et qui
sera à l'épreuve des plus gros projectiles contiendra 50
blessés couchés et 100 assis.
Quant au village de Domjevin, on aménage toutes les
caves en vue d'y créer un point de rassemblement des
blessés des secteurs Vého-Reillon et Blémerey.
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26
janvier 1918]
5 mai 1917. Le Médin Divisionnaire
soumet au Capitaine Lotz un projet
d'aménagement de Poste ch. de Domjevin. Le mode de
couchage ordinaire ne saurait convenir à de grands
blessés. Un modèle spécial s'impose. Il consisterait en
lits superposés de 0,65 m de large, 1 m 80 à 1 m 90 de
haut qui seraient placés dans des casiers de 0 m 75 x 1
m 90 à 2 m. Une rangée contre chaque paroi laisse pour
la circulation un espace de 1m 10. Le lit en forme de
casier rectangulaire et mobile (à tiroir) est supporté
dans un cadre formant casier. Il peut se tirer au moyen
de manettes à charnières ce qui permet le transport à la
salle d'opération, ou de préparation avec le blessé.
Pour éviter qu'il ne tombe dans ce mouvement de retrait,
une latte longitudinale placée à la face inférieure
vient buter contre la bordure du cadre.
[73e division d'infanterie - Service de santé-1er
janvier-1er novembre 1917]
6 mai 1917. Le Médecin Divisre
transmet à M. le Min Insp. une maquette du
Poste de Domjevin. C'est une réduction au 1/10 de la
coupe transversale d'une galerie souterraine comprenant
les lits disposés dans les casiers.
[73e division d'infanterie - Service de santé-1er
janvier-1er novembre 1917]
9 mai 1917. M. le Directeur signale aux
Médecins-divisionnaires de le 7ème D.I.
(lettre n° 2355) et de la 73ème D.I. (lettre
n° 2356) l'existence à Toul d'une grande quantité de
poutrelles en béton armé. Ce matériel pourrait être
utilisé dans la construction de postes de secours, et
particulièrement dans l'aménagement des galeries
souterraines destinées à relier les caves de l'ambulance
de triage de Domjevin. La camionnette-auto de la section
sanitaire pourrait être utilisée pour le transport de
ces poutrelles.
[JMO 40e corps d'armée - Direction du service de
santé - 28 décembre 1916-30 décembre 1917]
27 juillet 1917. Domjevin, où les travaux de
l'ambulance souterraine font de grands progrès. On
pourrait à présent utiliser une partie des locaux
bétonnés pour faire fonctionner une antenne
chirurgicale. La grande galerie réservée aux blessés
assis sera bientôt terminée. On y a commencé
l'installation des lits et le peinturage des parois.
L'abri souterrain du groupe électrogène est terminé, il
ne reste plus qu'à poser la canalisation électrique.
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26
janvier 1918]
10 août 1917. Amb. souterraine de Domjevin. La
grande galerie des blessés assis se poursuit très
activement. La partie chirurgicale proprement dite
(salle de préparation, d'opération, de radiographie)
peut être considérée comme terminée ; il ne reste que la
cuisine à terminer et le puits intérieur à forer
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26
janvier 1918]
21 septembre 1917. Village de Domjevin. Les caves
de la partie nord du village réservées au service de
santé ont été consolidées et communiquent entre elles
par des passages souterrains et peuvent constituer un
abri sûr est un poste de triage pour les blessés venant
de Vého et Reillon. Il sera nécessaire d'aménager de la
même manière les caves de la sortie sud du village pour
recevoir les blessés venant de Blémerey.
Ambulance souterraine de Domjevin. Par suite de
l'enlèvement du coffrage destiné à faire le mur en béton
qui soutient les terres à l'entrée l'ouvrage apparait de
très loin et peut être facilement repéré par des avions
: des instructions sont données pour qu'un camouflage
soit effectué immédiatement. D'ici la fin du mois, les
galeries seront percées totalement et on pourra
s'occuper de l'installation électrique et des
aménagements intérieurs.
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26
janvier 1918]
1er octobre 1917. A Domjevin on poursuit
l'aménagement et la protection des caves destinées à
servir d'abris et de places de pansement. Elles ont du
reste été utilisées l'avant veille pendant un très
violent bombardement du village pendant la nuit par obus
ordinaires et obus à gaz. Il n'y a pas eu de victimes.
L'ambulance souterraine dont les travaux avancent
rapidement, a également servi d'abri pendant le dernier
bombardement du village.
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26
janvier 1918]
3 janvier 1918. Ambulance souterraine de Domjevin.
Les travaux sont complètement terminés et le jeudi 10
janvier, une formation sanitaire pourra prendre
possession des locaux. Il ne reste qu'à établir des
bancs dans la grande galerie pour les blessés assis.
[VIIIe armée 2e formation -
Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26
janvier 1918]
Ouest-Eclair
du 13 février 1922
(voir aussi pour un article
quasi similaire Le Rappel du 12 février 1922)
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Le Gaulois
- 12 février 1922
Les vestiges de guerre
classés
Les vestiges et souvenirs de guerre seront
classées. Tel est, on le sait, le désir de la
Chambre.
Mais la liste des vestiges à classer n'est pas
encore arrêtée. La Liberté a regardé « le
tableau que le rapport de M. André Fribourg
soumet à l'approbation de l'Assemblée » ; des
notes prises par notre confrère extrayons
quelques passages. Sont proposés pour le
classement
Dans l'Aisne, les villages de Berry-au-Bac et de
Coucy-le-Château, l'emplacement de la « Bertha »
près de Crépy-en-Laonnais, l'observatoire du
général Mangin dans la forêt de
Villers-Cotterets.
Dans la Marne, la chapelle décorée par des
soldats, au cimetière de Mourmelon ; l'église de
Saint-Hilaire-le-Grand, le P.C. de Gouraud, près
de Minaucourt ; le calvaire du 170e, près de
Somme-Py.
En Meurthe-et-Moselle, les retranchements de la
cote 372, l'ambulance souterraine de Domjevin,
la ferme de Léomont, diverses positions
françaises du Bois-le-Prêtre.
Dans la Meuse, les souterrains du bois d'Ailly,
le château et le pylône d'Hattonchâtel, les
tranchées des Parodies, les côtes de l'Oie et du
Mort-Homme; la crête des Eparges, le village de
Fleury, l'ouvrage de Thiaumont, les carrières d'Haudromont,
les entonnoirs deVauquois, le quartier de Verdun
compris entre la rue Mazel et la place Madeleine
; les forts du Rozellier, de Moulainville, de
Souville, de Tavannes, de Douaumont, de Vaux, la
tranchée des Baïonnettes.
Dans le Nord, les souterrains de Carnières, le
kiosque du roi de Bavière, à Douai ; les fortins
allemands de La Bassée.
Dans l'Oise, les fermes de Puisieux et
Quennevières, le château de Plessier-de-Roye, le
cimetière de Tracy-le-Val.
Dans le, Pas-de-Calais, l'église de Carency, les
organisations de Givenchy, le blockhaus et la
tour de Monchy-aux-Bois, la chapelle de Lorette,
le Labyrinthe, le cimetière de Souchez.
Dans la Somme, les châteaux de Grivesnes et de
Tilioloy, la Maisonnette, les châteaux de
Deniécourt et de Goyencourt.
Peut-on sans émotion lire tous ces noms dont les
syllabes raniment soudain dans l'ombre de notre
mémoire tant de grands et tragiques souvenirs
R. L. |
Le Figaro -
4 août 1922
Vestiges classés
Devançant le voté du projet soumis au Parlement
que nous signalions hier, la commission des
monuments historiques a déjà classé un certain
nombre de souvenirs et de vestiges de la guerre.
La liste en est longue, mais nous citerons
notamment dans la Marne, les abris de Verzy,
l'observatoire du mont Sinaï, la chapelle et le
blockhaus du cimetière de Vïlledomange, le fort
de la Pompelle ; en Meurthe-et-Moselle
l'observatoire d'Hablainville, la ferme de
Léomont, le poste de secours de Manonviller ;
dans la Meuse, les abris de Varennes-en-Argonne,
le plateau Sainte-Anne et, naturellement, la
tranchée des baïonnettes dans le Nord et la
Somme, les observatoires de Felinghien et du
château de Chaulnes : dans l'Aisne, le
château de Nesles-la-Montagne, le monument, des
Ecossais élevé au lieudit
« Le Briquet... » et plusieurs églises en
ruines...
Là ne s'arrêtera pas le classement que commande
la piété envers nos morts
aussi bien que le souvenir de la gloire des
armées alliées.. |
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