Dans les diverses
petites chroniques sur les gravures représentant Blâmont, nous
avons détaillé Hoefnagel,
Tassin,
Fürck, Riegel,
Van der Aa,
Albizzi,
Guibal et Eymeraux (sans
omettre les dessins de l'abbé Dedenon
et de Victor Cloud); il est donc
temps de consacrer un article à
Matthäus Merian.
On notera cependant que si Joris Hoefnagel n'avait pas réalisé
sa gravure de Blâmont, la grande majorité des autres n'aurait
pas existé (car hormis celles de Justin Eymeraux et Charles
François-Guibal, les autres représentations ne sont globalement
que des reprises).
Matthäus Merian, dit l'ancien, est né à Bâle le 22 (ou 21)
septembre 1593. Il part à 16 ans apprendre l'art de la gravure sur cuivre
à Zurich avec Dietrich Meyer.
On lit parfois qu'il "complète" ses études à Strasbourg, Nancy
et Paris, avant de revenir à Bâle en 1615 : mais s'il se lie d'amitié lors de son voyage à Nancy avec le graveur lorrain Jacques Callot
(1592-1635), c'est que la renommée de Mérian est déjà telle qu'il participe à
l'édition à compter de 1609 par Jean Savine (imprimeur de l'abbé de
Clairlieu) de la Pompe funèbre de Charles III, duc de
Lorraine.
Planches de la Pompe funèbre de Charles III, duc de
Lorraine, portant en bas la mention
Mathaeus Merian fecit
Merian et Callot partent alors pour Paris
afin d'y exposer leur art de la gravure à l'eau-forte.
Matthäus Merian revient à Bâle en 1615, cherche à gagner l'Italie
qui lui reste fermée pour cause de peste, et gagne Ausbourg,
puis Stuttgart où il réalise différentes gravures. Après un
voyage aux Pays-Bas, il effectue un un premier séjour à Francfort, pour l'éditeur
Johann Théodor de Bry, dont il épouse la fille Maria Magdalena en
1617. Il revient à Bâle en 1620. Il repart à Francfort en 1623,
pour prendre en main la maison d'édition de son beau-père décédé, et
devient citoyen francfortois en 1627.
Il édite divers recueils
de cartographies, à l'aide du géographe Martin Zeiler
(1589-1661), puis à compter de 1640, de son fils Matthäus
Merian, « le jeune ».
Gravement malade depuis
plusieurs années, il
décède à Bad Schwalbach le 19 juin 1650. Son fils continuera la
publication du Topographia Germaniae et
du Theatrum
Europaeum.
La gravure de Blamont
figure dans le Topographia Palatinatus Rheni et Vicinarum Regionum. Nous en avons donné le texte dans l'article
sur Christoph Riegel.
Rédaction :
Thierry Meurant |
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