La compagnie du
lévrier blanc au duché de Bar
Complément à Thiébault II de
Blâmont et l'ordre de chevalerie de la fidélité
Bulletin
mensuel de la Société d'archéologie lorraine et du Musée
historique lorrain
1903
La « compagnie » du lévrier blanc au duché de Bar (31
mai 1416-23 avril 1422)
P. Boyé
I
Quand Robert de Bar
avait destiné, tout jeune encore, l'avant-dernier de ses
fils, Louis, à l'état ecclésiastique, le prince eût-il
pu penser que cet enfant porterait un jour sa couronne ?
De son mariage avec Marie de France le duc, en effet,
avait cinq autres descendants mâles. Cinq filles, aussi,
lui étaient nées, qui eussent suffi à assurer la
transmission du pouvoir à sa race, puisque le Barrois,
de même que la Lorraine, ignorait la loi salique. Mais
ce sang eut un glorieux et triste destin. L'un des six
frères, Charles, meurt vers 1392. Des deux aînés,
Philippe succombe, en 1396, dans la terrible lutte
contre Bajazet; Henri, quelques mois plus tard, au
retour de captivité. Après Nikopoli, Azincourt. Le 25
octobre 1415, Édouard III, successeur de Robert depuis
1411, et Jean, sire de la Puisaye, qui ne laissent pas
d'enfant légitime, tombent aux côtés de leur neveu
Robert d'Oisy, comte de Marle, le fils de Henri, sur ce
champ de bataille qu'on a pu, à juste titre, nommer le
tombeau de cette héroïque maison.
Louis de Bar, élevé en 1397 à la pourpre cardinalice et
alors évêque de Châlons (1), avait, de même que ses
soeurs, renoncé à tout droit direct sur le Duché.
L'héritage ouvert, il n'en prétendit pas moins le
recueillir à l'exclusion des trois princesses
survivantes Yolande l'Ainée, reine douairière d'Aragon
(2), Bonne de Bar, veuve de Valéran III de Luxembourg,
et Yolande la Jeune, épouse d'Adolphe IX, duc de Berg.
Le prélat se met en possession des domaines vacants; il
s'empare de la capitale; et, en dépit des vives
protestations des intéressées, continue de se refuser au
partage (3). Le cardinal croyait-il ne pas rompre ainsi
avec la légalité ? D'aucuns ont prononcé le mot
d'usurpation, et ils ne semblent pas s'être montrés trop
sévères.
Quoi qu'il en soit de la conduite du nouveau duc, sa
situation se présentait des plus critiques. La reine
d'Aragon, née avant tous les autres enfants de Robert,
ne dissimulait pas son projet de disputer âprement à
Louis un pouvoir dont son caractère sacerdotal l'eût
d'ailleurs exclu, disait-elle. Si les réclamations de
Bonne demeuraient toutes théoriques, Adolphe IX se
montrait disposé à soutenir avec énergie, et fût-ce par
les armes, les revendications de sa femme. Le Barrois
était épuisé. Il restait en grande partie ruiné par les
guerres que ses maitres s'étaient plu à soutenir contre
les ducs de Lorraine. A la faveur des hostilités, les
plus regrettables désordres avaient pris naissance. En
incessante rivalité, les seigneurs songeaient moins au
bien de leur petite patrie qu'à la poursuite de
querelles intestines.
Le cardinal ne pouvait méconnaître combien, en la
circonstance, lui seraient cependant utiles,
indispensables même, pour la défense de ses prétentions,
la tranquillité sur ses frontières et l'harmonie à
l'intérieur de ses États. Vers cette double réalisation
tendent aussitôt ses intelligents efforts. Un traité,
signé le 4 décembre 1415 avec le duc Charles II, assure
au prince-évêque l'amitié de son voisin de l'Est. Le 31
mai suivant, l'élite de la noblesse barroise renonce
solennellement à ses dissensions et aux fâcheuses
pratiques qui les attisaient.
Afin d'arrêter ce pacte mémorable, vingt chevaliers et
vingt-sept écuyers s'étaient rendus à Bar. Ils sont là,
groupés autour du cardinal Thiébaut de Blâmont, les
Beaufremont, les du Châtelet, les d'Apremont, les des
Armoises, les Sampigny jusqu'au belliqueux François de
Sorbey jusqu'à Robert de Sarrebruck, le trop fameux
damoiseau de Commercy. Tous prennent le prélat à témoin
de leur franche réconciliation dans le passé, de leur
intime union pour l'avenir. Ils font une « alliance »,
constituent une « compagnie dont les membres promettent
de s'aimer et de s'entr'aider, et à la tête de laquelle
sera placé un « roi », annuellement élu. Que l'un d'eux
soit en péril, dans les huit jours qui suivront la
convocation lancée par le « roi », dûment averti, le
banneret devra marcher au secours du plaignant avec
trois hommes d'armes, le simple chevalier avec deux,
l'écuyer avec un. En cas de danger particulièrement
pressant, un contingent plus considérable pourra, de
l'avis du « roi » et de six des associés, être exigible.
Si quelque différend survient entre les contractants,
ils se garderont de le trancher d'autre manière que
d'après les règles du droit. Toujours, en dernier
ressort, ils s'en remettront à la sentence arbitrale du
duc.
Ce renoncement aux voies de fait, cette étroite
solidarité étaient déjà un résultat remarquable si l'on
songe à l'heure troublée où ils s'affirmèrent. Mais
Louis de Bar n'eût obtenu là qu'une demi-satisfaction.
Afin qu'elle lui fût vraiment profitable, l'institution
devait avoir un côté plus pratique, moins chevaleresque,
que sa diplomatie fut assez avisée pour ne pas mettre
trop crûment en lumière. Il n'est guère admissible que
cette entente opportune ait été uniquement le fruit d'un
généreux et unanime élan, ou qu'elle se soit formée à la
seule instigation des plus puissants d'entre les
gentilshommes qu'elle allait rapprocher. De ce que le
nom de Thiébaut de Blâmont figure en tète de l'acte,
ainsi que le commandait, au reste, une illustre parenté
(4), on a souvent aussi attribué à ce comte l'honneur de
l'initiative (5). Rien n'est moins prouvé. Il parait
qu'avant de conclure, les avantages réciproques furent,
au contraire, soigneusement débattus et des promesses
exigées. Le 31 mai, à la dernière minute, ne voyons-nous
pas Louis de Bar contraint de garantir à Renaud du
Châtelet une ancienne créance de neuf cents écus (6). A
lire les lettres d'établissement de la Compagnie, le
prince daigne avant tout encourager la bonne volonté de
ses vassaux. Mais cette bienveillance prétend être payée
de retour: Rejetées à la fin du contrat, deux clauses,
accessoires d'apparence, en résument l'idée première, en
demeurent la raison d'être. A celui dont le règne
s'annonce précaire, chevaliers et écuyers vont « garder
son bien, état, honneur et profit de toute leur
puissance ». La moindre défection serait forfaiture, car
« ne pourra aucun de cette Compagnie prendre ni accepter
aucune autre compagnie ou alliance au préjudice de cette
dite Compagnie, icelle durant, sinon par la volonté et
consentement » du maître.
En plus de ces deux devoirs primordiaux de fraternité et
de fidélité qui leur incombaient, les membres de la
Compagnie étaient soumis à des obligations de discipline
intérieure. Ils devaient tenir deux journées par an
l'une à la Saint-Georges, la seconde à la Saint-Martin
d'hiver, afin de vérifier la stricte observance des
statuts, ou pour l'examen de ce qu'à l'expérience
ceux-ci auraient révélé de défectueux. En cas
d'amendement jugé nécessaire, cette révision serait
confiée au « roi », assisté de six alliés. Toute absence
non justifiée à l'une de ces assemblées, dont la
première dut, d'après l'acte de constitution, se tenir à
Saint-Mihiel, le 11 novembre 1416, attirait au
défaillant une amende d'un marc d'argent. Fût-elle
valable, l'excuse n'exemptait pas de la quote-part des
frais. Le nombre des adhérents n'était pas limité aux
quarante-sept fondateurs. Nul gentilhomme, toutefois, ne
pourrait venir augmenter ou compléter ce cadre sans
l'ordonnance expresse du duc, et sans que le « roi » et
« huit ou dix des plus grands » de la Compagnie se
fussent déclarés sûrs garants du candidat.
L'insigne des affiliés consistait en un « lévrier blanc
» ayant « en son col un collier » où l'on lisait ces
mots : TOUT UNG. Symbole et devise se trouvaient être
d'un choix judicieux. Jusque dans leur disposition
respective, ils rappelaient l'étendue des engagements
pris par ceux qui les arboraient: une indissoluble union
en vue d'un plus parfait attachement (7). Ce blanc
lévrier colleté était-il aussi bouclé ; l'avait-on
représenté passant, courant ou rampant, bordé, lampassé
et allumé ? Nous ne savons. A vrai dire, ces menus
détails héraldiques importent assez peu. Aucun
exemplaire de cette figuration ne nous est parvenu aucun
dessin ne nous en a été conservé. Nous ignorerions même
de quelle façon les plus nobles vassaux de Louis de Bar
se paraient de leur marque distinctive, si la teneur des
lettres qui, précisément, le remplacèrent par un autre
attribut, ne nous donnait à entendre que cet emblème se
suspendait à un collier et peut-être se brodait
simultanément sur le costume (8).
Le pacte de 1416 ne valait que pour une période assez
courte cinq années. Quand expira ce délai, des
négociations de la plus haute portée avaient été menées
à bien, et les destinées politiques du Barrois
définitivement orientées.
Devant l'attitude résolue de son frère, Yolande de Bar
ne s'était pas résignée. A tous elle avait dénoncé la
spoliation dont elle se jugeait victime. La cause avait
été soumise au Parlement de Paris. Cependant, la veuve
du roi d'Aragon avait une fille, nommée comme elle
Yolande, femme de Louis II d'Anjou, comte de Provence,
roi de Sicile Aux deux époux un second fils était né, au
château d'Angers, le 16 janvier 1409, dont l'apanage se
réduisait au petit comté de Guise. C'est dans les mains
de cet enfant que la reine de Sicile, laissant à sa mère
les soucis de la procédure, eut l'idée de placer la clef
du litige. Si favorable que pût être pour lui la
solution du conflit, Louis de Bar devrait songer, tôt ou
tard, à régler sa propre succession. Or, différentes
fois ce prince avait rencontré à la cour de Charles VI
l'aimable René d'Anjou. Il avait été frappé de ses
qualités naissantes il s'était pris à l'aimer. Quel
meilleur gage trouver d'une réconciliation ? Que le
grand-oncle adoptât ce petit-neveu, et Yolande d'Aragon
se flattait d'arracher à Yolande de Bar un désistement.
Quand ces propositions lui furent faites, le
cardinal-duc avait tout lieu de craindre une issue
fâcheuse au long débat juridique entamé. Par un arrêt du
30 septembre 1418, sa soeur venait d'obtenir une
provision de mille livres de rente. D'autre part, son
beau-frère, le duc de Berg, parlait de s'avancer, à la
tête de ses troupes, sur le Barrois, pour terminer le
différend par des arguments plus rudes. Louis de Bar
était bien de ces prélats, il en fit preuve en une autre
occurrence, qui savaient au besoin déposer la mitre pour
le bassinet, et la crosse d'or pour la hache d'armes.
Mais, au fond et plus encore par tempérament qu'en
raison de l'onction sacerdotale, il inclinait à la paix.
A une combinaison où le sentiment allait de pair avec
ses intérêts, peu à peu il se laissa gagner. Toujours à
l'instigation de sa nièce, il avait demandé et obtenu
pour René la main d'Isabelle, fille et héritière de
Charles II de Lorraine. Puis, le 13 août 1419, le
cardinal avait passé donation en forme du duché de Bar
et du marquisat du Pont au jeune fiancé et, le 14
octobre 1420, avait été béni un mariage qui, consommant
la réunion de deux États trop longtemps rivaux,
détournait le duc de Lorraine du parti anglo-bourguignon
où le retenaient d'anciennes amitiés. Ainsi était brisée
cette chaine continue d'ennemis qui eût pu se tendre le
long du royaume de France, le jour où les Duchés se
fussent ligués contre lui (9).
Certes, à cette conclusion les chevaliers du Lévrier
blanc n'avaient pas participé d'une façon directe. Ils
n'eurent aucun rôle actif à jouer dans ces graves
affaires. Il ne nous reste même d'autre trace de leur
groupement que les lettres de création de la Compagnie.
L'association, du reste, ne s'était pas maintenue sans
tiraillements. On ne brûle pas en un jour ce que
longtemps on adora. De vieux ferments devaient
travailler ces seigneurs inquiets, toujours par monts et
par vaux, braves mais ombrageux, faciles au défi, non
moins prompts à la riposte. De sérieuses infractions
avaient été à déplorer. Est-ce impunément qu'un Robert
de Sarrebruck, par exemple, était entré dans la
pacifique alliance L'événement eût été prodigieux que le
damoiseau se fût du coup assagi. Dès Pâques 1417, le
turbulent guerrier avait renouvelé ses exploits passés.
Rencontrant près de Toul un des plus nobles coassociés,
Érard du Châtelet, il s'était emparé du chevalier et de
son escorte, tandis que les gens du duc de Bar,
surgissant d'aventure, assaillaient à leur tour
l'agresseur et l'emmenaient prisonnier à Foug. Mais,
signe non équivoque de tendances plus douces, effet du
serment échangé et trop imprudemment violé, cette
provocation n'avait pas eu de suite. Le regret du
coupable et le pardon de l'offensé avaient cimenté la
réconciliation (10). De tels incidents, naguère
multipliés, étaient, somme toute, devenus d'exception.
Le progrès était réel et il est hors de doute que, du
seul fait de s'abstenir, les quarante-sept puissants
vassaux avaient rendu la sécurité et le repos au pays,
fourni à leur prince l'appui moral qui lui permit
d'affronter la crise avec plus de confiance et d'en
mûrir à loisir l'heureux dénoûment.
II
Par une sorte de
reconduction tacite, l'association n'avait pas été
dissoute après le 31 mai 1421. Au cours de la treizième
assemblée trimestrielle qui réunit à Bar, le jeudi 23
avril treize des fondateurs (11), c'est « à tousjours
mais » que l'on décida de « l'entretenir ». Comme pour
celle du printemps de 1416, Louis de Bar tint à présider
cette journée. Autant par gratitude pour les services
rendus que pour s'assurer la continuation d'avantages
certains, le cardinal-duc y approuva la pérennité
souhaitée et fit sur-le-champ apposer son sceau aux
nouvelles lettres qui la consacrèrent.
Il n'était en rien touché à l'esprit et au but de la
compagnie. Mais ses adhérents se plaçaient sous
l'invocation de l'apôtre des Ardennes. Les alliés du
Lévrier blanc devenaient les alliés de « Monsieur saint
Hubert ». Leur insigne changeait. A l'emblème profane de
la Fidélité était substituée « une image d'or » du
saint, suspendue à un collier. Pareille représentation
serait brodée sur leurs vêtements. Afin qu'elle
coïncidât avec la fête du patron, on avançait de
quelques jours l'assemblée d'hiver (12).
Ces légères modifications peuvent paraitre toutes de
forme. Elles eurent leur portée. L'introduction de
l'élément religieux permettait et prépara une évolution
dont, malheureusement, la pénurie complète de documents,
pour plus d'un siècle et demi, nous empêche de fixer les
premiers stades, Cette large lacune franchie, nous
retrouvons, en 1597, notre institution toujours en
vigueur. Elle est régie par un règlement révisé cette
même année: Mais la transformation est sensible. On
n'est plus en présence d'une ligue pour le maintien de
la paix intérieure, la répression des voies de fait, le
service du souverain. La chevaleresque association a
insensiblement fait place à un ordre noble, auquel les
plus hauts du pays demandent un titre honorifique, mais
dont le prince ne saurait beaucoup attendre. Parmi ceux
qui le composent, combien seraient désormais en état de
remplir les conditions exigées par les articles
primitifs ! La principale préoccupation des modernes
chevaliers, dans les rangs desquels ne se rencontre
d'ailleurs aucun des représentants des maisons qui
avaient pris part à la création de 1416, et dont le «
roi », devenu grand veneur, sera bientôt le grand
maitre, est de se livrer en commun, lors de certaines
fêtes, à de pieux exercices, suivis du plaisir de la
chasse.
Il n'est pas dans notre plan de refaire ici, à la suite
de plusieurs, Servais particulièrement, l'histoire de
l'Ordre de Saint-Hubert de Barrois, qui s'étendit à la
Lorraine et subsista dans les deux Duchés après leur
annexion au Royaume. Disons seulement que les privilèges
en furent confirmés par Charles Ill, Charles IV,
Léopold, Stanislas, Louis XV et les statuts
successivement remaniés en 1714, 1715 et 1783. A cette
date, les dévots et zélés chasseurs de la fin du XVIe
siècle formaient eux-mêmes une minorité négligeable.
L'Ordre avait pris un caractère philanthropique. On y
rêvait d'oeuvres charitables, et, en 1785, les capitaux
disponibles furent employés à la fondation d'un lit dans
l'hôpital de Bar-le-Duc, au profit d'un vieillard
pauvre. A la Révolution, l'Ordre est aboli. Mais,
quelque quinze ans plus tard, il revit à Francfort, où
Charles de Dalberg l'adopte et en accepte la maitrise.
En 1815, autre perturbation. Le grand-duché de Francfort
disparait. Un Ordre chapitral de Saint-Hubert de
Lorraine et Barrois se réorganise en France, pour
comprendre à ce moment un grand maitre, six grands
croix, trente commandeurs et un nombre indéterminé de
chevaliers. A leur réception, ces membres payaient un
droit assez considérable. Ils juraient de vivre dans le
sein de l'Église catholique et prêtaient, en outre, le
serment suranné de marcher en armes, sous le
commandement du grand maitre, quand le roi en donnerait
le signal. Dès 1816, Louis XVIII avait accordé sa
protection à cet ordre. Sous le nom d'Ordre de
Saint-Hubert des Ardennes, de Lorraine et du Barrois, il
le supprima le 16 avril 1824, ainsi que ceux de
Saint-Georges de Franche-Comté, du Saint-Sépulcre de
Jérusalem et tous autres prétendus tels se qualifiant de
français (13). Peu après, cependant, et avec une
persévérance digne d'un plus grave objet, un conseil
chapitral se reconstituait, transférait son siège en
Belgique, au célèbre sanctuaire de la forêt d'Ardenne,
et y présidait aux destinées de l'Ordre restauré dit: de
Saint-Hubert de Lorraine (14). Les derniers vestiges
pouvaient naguère encore s'en reconnaître dans une vague
confrérie de gentilshommes chasseurs. Mais le lien était
factice. Sur la liste des nouveaux titulaires on cherche
en vain le nom du chevalier de Marne, en la personne de
qui s'éteignit à Bar-le-Duc, le 19 novembre 1853, le
dernier successeur authentique des alliés du Lévrier
blanc (15).
III
Longtemps les
chevaliers de Saint-Hubert avaient tenu à perpétuer le
souvenir de leur origine. Le lévrier ne brillait plus
sur leur poitrine ; il vivait à leur foyer. D'après les
règlements de 1597, les membres de l'Ordre devaient
nourrir au moins un de ces animaux. La veille et le jour
de la fête du protecteur, ils étaient aussi appelés à
prendre part à une grande chasse au lévrier, dans les
bois des environs de Bar. Une amende d'un écu
sanctionnait le manquement à l'une ou à l'autre de ces
obligations, dont la seconde constituait l'exercice
forcé d'un privilège envié. Mais, au cours des guerres
du XVIIe siècle, le chartier de l'Ordre fut bouleversé
et la plupart de ses titres égarés. Pour rentrer en leur
possession, on usa de divers moyens, du monitoire
notamment. On ne put qu'en recouvrer un très petit
nombre. Dans le désarroi général, la mémoire s'effaça
des circonstances d'un établissement que, seule, une
incertaine tradition fit remonter « au temps des comtes
de Bar », c'est-à-dire à la première moitié tout au
moins du XIVe siècle. A l'approche de la Révolution, les
chevaliers de Saint-Hubert en étaient toujours réduits à
pareille ignorance. Leur délibération du 2 novembre 1783
en contient l'aveu.
Ce n'est pas qu'il ne fut resté aucun indice des lettres
de 1416. L'original en subsistait, avant 1740, au Trésor
des Chartes de Lorraine, dont il partagea les
vicissitudes. Dufourny fait figurer ce document sur
l'inventaire qu'il dresse à Metz, en 1697-1698, des
archives ducales, transportées depuis 1670 dans cette
ville par ordre de Louis XIV, et qui furent enfin
ramenées à Nancy l'année suivante (16). Dom Calmet a
utilisé la mention de Dufourny (17). Guidé par ce
répertoire, il a pu également recourir à la pièce
elle-même (18), en vue d'un résumé moins sommaire. Le
bénédictin voit dans l'association des gentilshommes
barrois, tantôt « une manière de confrérie (19) »,
tantôt « une espèce d'ordre de chevalerie que, le
premier, il s'avise de désigner sous le nom d'Ordre de
la Fidélité (20). Henriquez l'imitera (21), et le nom
fera fortune Toutefois, pour rattacher cette institution
à celle placée sous le patronage de saint Hubert, il eût
fallu avoir connaissance des changements décidés en
1422. Or les lettres du 23 avril, dont le parchemin est
d'ailleurs encore ignoré, échappèrent aux chercheurs du
XVIIIe siècle. Dom Calmet affirme que cet Ordre de la
Fidélité « n'eut point de suite » (22). Le texte en
déficit ne fut que très tardivement retrouvé, et une
copie put enfin en être réintégrée dans les archives de
l'Ordre (23). Mieux instruits du passé, les chevaliers
de Saint-Hubert s'empressèrent alors de revendiquer une
filiation qu'ils ne soupçonnaient pas, et, peu avant de
disparaître, à la légende: ORDO NOBILlS SANCTI HUBERTI
BARRENSIS, qui, au revers de leur décoration, entourait
en lettres d'or, sur un médaillon d'azur, les armes du
duché de Bar, ils ajouteront INSTITUTUS ANNO 1416 (24).
Trompés par ce millésime, quelques historiens
contemporains nous montrent tel ou tel des vassaux de
Louis de Bar déjà « membre de l'Ordre de Saint-Hubert
avant la cession du Duché à René d'Anjou (25). Presque
tous les autres conservent à l'association primitive la
désignation d'Ordre de la Fidélité qu'avaient assurément
suggérée à Dom Calmet le symbole du lévrier et la devise
TOUT UNG.
Ils le font d'autant plus volontiers que ce titre n'est
pas unique en son genre dans la nomenclature des ordres
de chevalerie (26). Mais à ces ordres est-il possible
d'assimiler notre Compagnie du Lévrier blanc ? Ce
groupement se présente avant tout comme le résultat
d'une alliance. On est en face d'une ligue, d'une trêve
nous allions dire d'une landfried. C'est un pacte, un
contrat. Rien du caractère honorifique qu'on lui prête.
Rien du caractère religieux, surtout, dont étaient si
profondément empreints les ordres militaires du moyen
âge. De là l'importance, signalée plus haut, du
remaniement de 1422, Toute la transformation était en
germe dans cette retouche. Et encore, combien la
différence est-elle frappante entre les brefs statuts
auxquels on s'arrêtait alors, et la prolixité de ceux
des véritables ordres équestres, de cet Ordre du
Croissant, par exemple, que vingt-six ans plus tard le
petit-neveu du cardinal-duc se plaisait à régler avec
une si scrupuleuse minutie (27). A l'ordre imaginaire de
la Fidélité, du Lévrier (28) ou du Lévrier blanc, il
fallait un fondateur: ce fut le sire de Blâmont (29). Un
protecteur Louis de Bar s'imposait. Villeneuve-Bargemont
prétend même que, pour lui donner plus d'éclat et de
durée, ce prince s'en serait déclaré chef suprême. Il
fait assister René d'Anjou à la journée du 31 mai 1416.
Ainsi s'expliquerait le penchant du bon souverain « à
s'occuper de tout ce qui concernait les ordres de
chevalerie, puisqu'il fut témoin de la création d'une de
ces institutions et admis sans doute, malgré sa
jeunesse, à en faire partie (30) ». Voici enfin qu'avec
Jeantin, qui a sous les yeux des pièces probantes mais
qu'entraine une imagination ardente sinon maladive,
l'Ordre de la Fidélité, qu'il appelle aussi Ordre des
Chasseurs de la Fidélité ou des Grands Chasseurs nobles,
prend naissance « à l'ombre des autels de l'abbaye de
Saint-Hubert », et que René tient à honneur d'en être
proclamé « roi (31) » !
IV
L'acte du 31 mai 1416
n'est pas absolument inédit. Dom Calmet en avait donné
une analyse détaillée, mais assez défectueuse pour
justifier les reproches que l'on adresse, de nos jours,
à ce moine consciencieux mal servi par des
collaborateurs négligents (32). Le président Jeantin, en
1867, inséra ce texte, ainsi que celui des lettres de
1422, dans ses Chroniques de Saint-Hubert, où d'ailleurs
l'un et l'autre sont rejetés en note (33). Ici encore la
justification est loin d'être satisfaisante. On sait
qu'après le Troisième traité de Vienne qui incorporait
la Lorraine au Royaume, l'académicien Antoine Lancelot
fut envoyé à Nancy pour classer les archives ducales,
négligées depuis leur restitution à Léopold. De mai 1737
au milieu de l'été de 1740, l'érudit s'y employa avec un
zèle infatigable. Cette oeuvre n'aboutit pas seulement à
la mise en ordre du Trésor des Chartes elle fut
l'occasion d'un dernier démembrement de ces richesses.
Quantité de pièces furent expédiées à Paris, où elles
formèrent la précieuse Collection de Lorraine de la
Bibliothèque nationale (34). Le document qui nous occupe
fut compris dans ce prélèvement (35). Toutefois,
l'archiviste royal tint à en laisser sur place une
copie, qu'il traça entièrement de sa main (36). Mais,
pour être collationnée, la transcription de Lancelot
n'est pas irréprochable. Quand on la compare à
l'original, on y relève plusieurs inadvertances,
excusables chez celui que pressait une tâche écrasante.
Lancelot a omis, notamment, le nom d'un des écuyers
Arnoul de Sampigny. Et comme toutes les copies jusqu'ici
consultées, la copie des archives de l'Ordre de Saint.
Hubert elle-même, dérivent de celle là, on s'expliquera
pourquoi le nombre des gentilshommes assemblés à Bar,
autour du cardinal-duc, a été réduit à quarante six
(37), quand certains ne l'abaissent pas à quarante-cinq
(38), voire à quarante (39). Or Jeantin, quoiqu'il donne
à entendre (40), n'a reproduit que le texte de Lancelot,
et non sans l'altérer à son tour par des fautes de
lecture. La publication des lettres originales n'est
donc pas superflue.
Ce document consiste en un parchemin de 490 mm de long
sur 235 mm de haut. Il est en bon état de conservation,
bien que l'encre ait pâli et que les caractères soient
devenus presque illisibles vers le centre. La partie
sigillaire a moins résisté. Il y a plus d'un siècle et
demi, Lancelot signalait la disparition du sceau de
Louis de Bar (41) et la détérioration de plusieurs.
L'état de choses n'a pu qu'empirer depuis le transfert
de celle pièce dans la capitale. Des quarante-huit
sceaux pendants sur double queue qui formaient
primitivement, tout le long du repli, comme une frange
épaisse et ininterrompue, il ne reste guère que des
débris. Sauf la queue qui soutenait le sceau ducal,
toutes les autres sont en place. Mais trente-deux sont
veuves de toute trace de cire, ou n'en supportent plus
que de menues parcelles. Des fragments plus
considérables sont informes. Sans leurs numéros d'ordre,
ou le rappel des noms (42), ces frustes empreintes
seraient insuffisantes pour l'identification de leurs
propriétaires. Les sceaux de Jean et de Geoffroy
d'Ornes, d'Henri d'Épinal ou de Franque de Housse,
pourraient à la rigueur être reconstitués. On aperçoit
les trois fleurs de lys de Renaud du Châtelet et l'écu
vairé de Philibert de Beaufremont.
Moins endommagés sont les sceaux de Jean de Laire, de
Geoffroy d'Apremont, ou d'Arnoul de Sampigny. Mais seul
celui de Philibert de Doncourt (43) reste intact (44).
Le simple aspect de cette charte mériterait déjà qu'on
l'examinât. La liste qu'elle nous fournit des plus
fidèles vassaux du cardinal Louis, lui donne un nouvel
intérêt. Cet intérêt grandit quand on sait que c'est là
le pacte qui interrompit, s'il n'y put mettre fin, le
régime de discorde et d'abominations dont souffrait le
Barrois au début du XVe siècle que les quarante-sept
contractants entourèrent le dernier duc de Bar de leur
dévoûment et facilitèrent, dans le sens de la cause
française, la réunion de ses États à la Lorraine. Cette
pièce, aussi, est l'origine réelle, sinon immédiate,
d'un ordre de chevalerie qui, sans avoir été, comme l'a
écrit Digot, avec une exagération évidente, « l'un des
plus anciens de la chrétienté (45) », occupa un rang
honorable parmi la multitude d'autres ordres créés à
diverses époques. L'Ordre de Saint-Hubert de Barrois
subit, il est vrai, bien des interruptions. Il ne se
soutint pas moins plusieurs siècles, alors que tant
d'institutions analogues, et plus illustres, ne
survécurent pas à leur fondateur. L'Ordre du Croissant
exista à peine trente-trois ans. Enfin, le Barrois et la
Lorraine n'en connurent pas d'autre qui leur fût spécial
(46). La confrérie des chevaliers aux Blanches Manches
que Jean 1er aurait organisée, vers 1380, n'eut, en tout
cas, qu'une durée éphémère (47). Les chevaliers de la
Mère de Dieu, ou de Saint-Nicolas, imaginés plus tard
par Henri II, ne furent jamais désignés (48). Autant de
raisons, croyons-nous, d'étudier dans son intégrité
l'acte du 31 mai 1416 et de consacrer quelques pages à
cette vieille « Compaignie » du Lévrier blanc, la
première association qui en soit sortie.
APPENDICE
(31 Mai 1416)
Lettres d'institution
de la Compagnie
A tous ceulx qui ces présentes lettres verront, Nous
(49) Thiebaut de Blanmont (-1-), Phelibert seigneur de
Beffroimont (-2-), Eustace de Conflans (-3-), Richart
des Hermoises (-4-). Pierre de Beffroimont sire de
Ruppes (-5-), Regnault du Chastelet (-6-), Erart du
Chastelet son filz (-7-), Mansart Desne (-8-), Jehan
seigneur d'Orne (-9-), Gobert d'Aspremont (-10-),
Joffroy d'Orne (-11-), Jaque d'Orne (-12-), Philippe de
Nouveroy (-13-), Oulry de Lendres (-14-), Jehan de Laire
(-15-), Jehan de Seroncourt (-16-), Colart Doutanges
(-17-),Jehan de Beffroimont seigneur de Fontois (-18-),
Jehan de Maulbeth (-19-) et Joffroy de Bassompierre
(-20-), chevaliers Jehan seigneur de Rodemach (-21-),
Robert de Sarrebruche seigneur de Commercey (-22-),
Edouart de Grantprey (-23-), Henry de Breul (-24-), Wary
de la Vaulx (-25-), Jonroy d'Aspremont (-26-), Jehan des
Hermoises (-27-), Robert des Hermoises (-28-), Symon des
Hermoises (-29-), Franque de House (-30-), Oulry de
Boulinges (-31-), Henry Despinaulz (-32-), François de
Xorbey (-33-), Jehan de Saint-Lou (-34-), Hugues de
Mandres (-35-), Huart de Mandres (-36-), Phelibert de
Doncourt (-37-), Jehan de Sampigny (-38-), Colin de
Sampigny (-39-), Arnoul de Sampigny (-40-), Alardin de
Mousay (-41-), Hanse de Nivelein (-42-), le grant
Richart d'Aspremont (-43-), Thierry Dauteilz (-44-),
Thomas Doutanges (-45-), Jacquemin de Niscey (-46-) et
Jacquemin de Villers (-47-), escuiers, salut. Savoir
faisons que nous, regardens et désirans vivre en honneur
et en paix, avons advisé que nous ferons ensemble une
Compagnie durant l'espace de cinq ans entiers commeçant
à la date de ces présentes.
C'est assavoir que nous tous dessus nommez avons juré
aux Sainctes Ewangiles de Dieu et sur nos honneurs que
nous nous amerons et porterons foy et loyalté les uns
envers les autres et se nous savons le mal ou dommage de
l'ung à l'autre que nous le destourberons à noz povoirs
et le ferons savoir lez ungs auz autres, ledit temps
durant. Et cesteditte alliance et Compaignie avons jurée
envers tous et contre tous, exceptez noz seigneurs
naturelz et noz amis charnelz. Et durera cinq ans
entiers comme dit est. Et se nul nous veult aucune chose
demander ou requérir, nous en venrons à jour ou à droit
par devant Très Révérend Père en Dieu Nostre très
redouté Seigneur Monseigneur le Cardinal Duc de Bar,
Marquis du Pont, Seigneur de Cassel lequel Nostredit
Seigneur nous a promis loyalement en parole de principie
de nous aidier et conforter de toute sa puissance et de
son pais, et de tenir lez choses dessusdictes envers
tous et contre tous ceulx qui à jour et à droit ne
voulroient venir là où il appartient par raison. Et
ferons ung Roy de ceste Compaignie qui durera ung an
entier. Et nous tous qui serons de cette Compaignie
porterons ung levrier blanc qui aura en son col ung
coler ouquel sera escript TOUT UNG. Et tous les ans
tenrons deux journées, la première à la Sanct Martin d'iver
et l'autre à la Sainct George en avril, pour savoir s'il
y auroit aucune faulte en ladicte Compaignie ; et
s'aucune faulte avoit, elle seroit amendée par le Roy et
par six dez aliez. Et convenra que chacun soit ausdictes
journées sur peine de paier ung marc d'argent ;
ausquelles journées on deveroit envoier se on avoit
excusation pour soy excuser et paier sa part des despens.
Et se tenra la première journée à Sainct- Mihiel. Et ne
puet-on mettre aucun en cestedicte Compaignie que ce ne
soit par l'ordonnance de Nostredit Seigneur et par le
Roy d'icelle, ensemble huit ou dix des plus grans
d'icelle, lesquelz seront nommez ez lettres de celuyqui
y sera receus pour savoir ceulx qui l'auroient esleu. Et
se aucun faisoit tort ou dommage à l'ung de cestedicte
Compaignie, il deveroit requérir Nostredit Seigneur
qu'il l'eust à jour et à droit, s'il'estoit son subget
et s'il n'estoit son subget, ycelluy Seigneur deveroit
requérir le seigneur de qui il seroit subget qu'il l'eust
à jour et à droit, devant ce que on feist oeuvre de
fait. Et en cas de refus, Nostredit Seigneur deveroit
aidier la Compaignie jusques à droit. Et nous tous
serons tenus de servir à noz despens celuy à qui on
feroit dommage qui ainssi auroit requis, tant que le
pais du. Duchié de Bar et Marquisie du Pont durent et
pour le temps advenir, car ce paravant la date de ces
présentes ou paravant ce que aucun fust mis de ceste
Compaignie aucune guerre estoit commencié, nous ne
serons point tenus d'en aidier l'un l'autre. Et
servirons l'un l'autre comme dit est et par la manière
qui s'ensuit. C'est assavoir ung bannerot à trois hommes
d'armes, ung simple chevalier à deux et ung escuier à
ung, huict jours après ce que celuy à qui on feroit
domage l'auroit fait savoir au Roy de ceste Compaignie
et que ledit Roy nous en auroit requis. Et se plus grant
force y convenoit, on se deveroit renforcier au regard
du Roy et de six de ladicte Compaignie.
Et toutes cesdictes aliances nous tous avons faitez et
passées par le consentement de Nostredit Seigneur et en
sa présence. Et ycelluy Nostredit Seigneur nous a promis
que se nous aviens debat lez ungs auz autres, nous oir
et garder le droit de chascune partie sanz long procès
et comme bon seigneur doit faire à ses bons subgez. Et
nous luy devons garder son bien, estat, honneur et
proffit de toutes noz puissances, comme bons vassaulz
doient faire à leur bon seigneur, sanz faintise ne
entrepors aucuns. Et rie pourra aucun de ceste
Compaignie prenre ne accepter aucune autre compaignie ou
aliances ou préjudice de ceste- dicte Compaignie ycelle
durant, si non par la volenté et consentement de
Nostredit Seigneur.
En tesmoing de ce nous tous avons mis noz scelz à ces
présentes, et avons supplié et requis à Nostredit
Seigneur que pour plus grant approbation de cestes, luy
plaise mettre son scel à ces présentes. Et Nous Loys par
la grace de Dieu Cardinal Duc de Bar, Marquis du l'ont,
Seigneur de Cassel, à la supplication et requeste dez
dessus nommez, avons fait mettre nostre scel à ces
présentes. Données à Bar le derrain jour de may, l'an
mil quatre cens et seze.
[Bibliothèque nationale, Collection de Lorraine, vol. n°
247, pièce 13.]
(-1-) Thiébaut Il, sire de Blâmont (ch. l. de c.,
Meurthe-et-Moselle, a, Lunéville), né vers 1371, mort en
1431. Voir sur lui Ed. de Martimprey,
Les sires et
comtes de Blâmont, dans les Mémoires de la Société
d'archéologie lorraine, t. XLI, année 1891; pp. 45-60.
Pour son sceau: Ibid., p. 143 B. 576, n° 33, pièce 1,
sceau 1; n° 6, s. 1.
(-2-) Philibert II, baron de Beaufremont (Vosges, a. et
c. Neufchâteau). Marié vers 1375 à Agnès de Jonvelle,
veuve de Guillaume de Vergy, puis à Catherine de Ludres.
Mort en 1417. Voir sur lui Chapelller, Essai historique
sur Beaufremont, son. château et ses barons, dans les
Annales de la Société d'émulation dit département des
Vosges, t. IX, 3e cahier, année 1857; pp. 178-188. Pour
son sceau B. 614 n° 38, s. 2; B. 671, n° 21.
(-3-) Eustache de Conflans (Conflans-en-Jarnisy, ch.-I.
de c., Meurthe-et- Moaelle, a. Briey ou plutôt Conflans-en-Bassigny,
aujourd'hui Conllans- sur-Lanterne, Haute-Saône, a.
Lure, c. Saint-Loup) figura à la bataille de
Bulgnéville, d'où il se serait enfui, dès le
commencement de l'action, avec Robert de Sarrebruck
(-22-) et plusieurs autres seigneurs. On voit que c'est
à tort que Clesse (Histoire de l'ancienne châtellenie et
prévôté dé Conflans-en-Jarnisy. Verdun, 1872, in-8°; pp.
XII et 93) en fait un gentilhomme champenois.
(-4-) Richard II des Armoises (Ardennes, a. Vouziers, c.
Le Chesne), seigneur de Tichémont (com. de Giraumont,
Meurthe-et-Moselle, a. Briey, c. Conflans), chevalier en
1391, maréchal de Barrois en 1397, châtelain de
Conflans-en.Jarnisy en 1407. Voir sur lui Dom Calmet,
Histoire de Lorraine, V, col. clxiij-clxiv (Généalogie
de la maison des Armoises). Pour son sceau B. 590, n°
30, s. 2 - CI. 27, 28 et 29.
(-5-) Pierre de Beaufremont, dit l'Aîné, seigneur de
Ruppes (Vosges, a. Neufchâteau, c. Coussey),
petit-cousin de Philibert II (2). Marié à Béatrix, fille
de Renaud du Châtelet qui suit : puis à Catherine de
Saint-Loup. Mort fort âgé en 1468, après une vie
orageuse. Voir sur lui Chapellier, loc. cit., pp.
190-230.
(-6-) Renaud du Châtelet (com. de BarviIle, Vosges, a.
et c. Neufchâteau) est, ce même jour 31 mai 1416,
qualifié, dans un autre acte, de conseiller du
cardinal-duc et de bailli de Bassigny. Déjà majeur en
1372, il épousa Jeanne de Chauffour. Mort le 22 mars
1429. Voir sur lui Dom Calmet, Histoire généalogique de
la maison du Châtelet, j. cil., pp. 36-40 et p. XXX des
Preuves. Sa pierre tombale avec effigie: Ibid., p. 39.
Pour son sceau B. 613, n° 29.
(-7-) Érard III du Châtelet, dit le Grand ; plus tard
maréchal et régent de Lorraine. Marié à Alix de
Saint-Eulien puis, en 1440, à Marguerite de Grancey.
Mort le 18 août 1459. Voir sur lui Dom Calmet, op.cit.,
pp. 40-52. Sa pierre tombale avec effigie Ibid., p. 48.
Pour son sceau Ibid., p. 43; B. 613, n° 28, s. 1.
(-8-) Mansart d'Esnes (Meuse, a. Verdun, c.
Varennes-en-Argonne). Voir Siméon Luce, Jeanne d'Arc à
Domremy, Paris, 1898, in-8° pp. 320-321. Pour son sceau
B. 537, n° 102..
(-9-) Jean d'Ornes (Meuse, a. Verdun, c. Charny), cité
en 1388, année où il est fait prisonnier dans une course
sur les terres d'Amé de Sarrebruck. La maison d'Ornes
était une des plus illustres du de Bar et la première
des quatre pairies de l'évêché de Verdun. Voir sur elle
: H. Lefebvre, Le marquisat de Noviant-Aux-Prés, et ses
origines, dans les Mémoires de la Société d'archéologie
lorraine, t. XLIV, année 1894; pp- 446 et sq.
(-10-) Gobert VII, ou, selon quelques auteurs, Gobert X
d'.4premmxt (Meuse, a- Commercy, c. Saint-Mihiel),
surnommé le Deshérité, seigneur de Buzancy (ch..l. de
c., Ardennes, a. Vouziers), chef de la branche dite de
Nanteuil. Né vers 1388. Marié à Jacqueline de Coucy,
puis à Marie de la Baume. Mort en 1450. Voir sur lui :
Dom Calmet, Histoire de Lorraine, III, col. xxxvi et
lxvij [Généalogie de la maison d'Apremont]. Clesse,
Histoire de l'ancienne châtellenie et prévôté de
Conflans-en-Jarnisy, j. cit., p. 85.
(-11-) Geoffroy d'Ornes, petit-cousin de Jean (-9-),
était seigneur de Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle,
a. Toul, c. Domévre-en-Haye) et de Rembercourt (ibid.,
c. Thiaucourt). Figure au nombre des gentilshommes qui
servirent de caution au roi René pour sa rançon. Ne
vivait plus à la fin de 1439. Laissa pour héritière
Marguerite de Lavaulx, sa parente, femme d'Arnoul de
Sampigny (-40-). Voir sur lui Siméon Luce, op. cil., pp.
129-130.
(-12-) Peut-être le frère du précédent. Avait des biens
à Sampigny (Meuse, a. Commercy, c. Pierrefitte) et à
Rampont (Meuse, a. Verdun, c. Souilly). Cité en 1393
comme conseiller du duc de Bar. Vivait encore en 1425.
(-13-) Philippe de Nouroy ou Norroy (Norroy-le-Sec,
Meurthe-et- Moselle, a. Briey, c. Confians), de la
maison de Chérisey-Norroy, surnommé le Mal-Loyal, vivait
en 1380. Fut fait gouverneur de Bassigny par René
d'Anjou en octobre 1424. Épousa successivement Catherine
de Ludres, seconde femme et veuve de Philibert de
Beaufremont (-2-), et Yolande d'Autel. Mort vers 1450 ou
1452. Voir sur lui Léon Germain, Les pierres tombales de
Port-sur-Seille, dans les Mémoires de la Société
d'archéologie lorraine, t. XLVI, année 1896, pp. 238 et
sq. Pour son sceau B. 590, n° 86 B. 621, n° 32.
(-14-) Olry de Landres (Meurthe et-Moselle, a. Briey, c.
Audun-le-Roman) cité en 1385 maître de l'hôtel du duc en
1415. Voir sur lui Lainé, Généalogie de la maison de
Briey en Lorraine et en Belgique. Paris, 1845, In-8° pp.
71-72 ce travail contient aussi, en appendice (pp.
132-134), une analyse, d'après Dufourny, des lettres du
31 mai 1416, et une liste, très défectueuse, des
associés qui y apposèrent leurs sceaux.
(-15-) Jean de Laire (?) est dit, en 1410, seigneur de
Lorvilliers. Il était mort en 1427.
(-16-) Serocourt (Vosges, a. Neufchâteau, c. Lamarche).
(-17-) Ottange (Lorraine avant 1871 ; Moselle, a.
Thionville, c. Cattenom).
(-18-) Second fils de Henri de Beaufremont, baron de Scey-sur-Saône
(ch.-L de c., Haute-Saône, a. Vesoul), et frère de
Pierre l'Ainé (-5-).
Marié à Cunégonde d'Autel. Voir Chartes de la famille de
Reinach déposées aux Archives de Luxembourg, n° 1148;
dans les Publications de l'Institut grand-ducal de
Luxembourg, années 1877 et 1879).
(-19-) Probablement Jean de Malberg (Prusse rhénane,
Trèves. Fief du village de Morlaincourt, a. Commercy, c.
Void). Voir sur lui Chartes de la famille de Reinach
déposées aux Archives de Luxembourg, j. cit., n° 1155.
(-20-) Geoffroy Ier, sire de Bassompierre (com. de
Boulange, Lorraine avant 1871 Moselle, a. Briey, c.
Audun-le-Roman) et de Longchamp (Meuse, a. Commercy, c.
Pierrefitte), était fils de Simon II. Marié à Jeanne
Rinexette, dont il eut Jean de Bassompierre. Pour son
sceau B. 657, n° 50.
(-21-) Jean de Rodemack (Lorraine avant 1871: Moselle,
a. Thionville, c. Cattenom), seigneur de Cronenberg et
de Neuerburg, cité en 1382 et 1437, épousa Mathilde de
Grancey. Il était neveu de Gilles de Rodemack,
lieutenant du Luxembourg, et appartenait à cette
puissante et remuante maison qui fut dépouillée de ses
domaines, en 1492, pour avoir servi la France. Pour son
sceau B. 584, nos 84 et 85 ; B. 603, n° 184, s. 2.
(-22-) C'est le trop célèbre Robert Ier de Sarrebruck,
dit le damoiseau de Commercy. Épousa Jeanne de Roucy, et
mourut en 1464 ou 1465. Voir sur lui Dumont, Histoire de
la ville et des seigneurs de Commercy. Bar-le-Duc, 1843,
3 vol. in-8° l, 209-271. Pour son sceau Ibid., I, 209 B.
629, n° 125, s. 2.
(-23-) Édouard de Grandpré (ch.-L de c., Ardennes, a.
Vouziers), seigneur de Grandchamp (ibid., a. Rethel, c.
Novion-Porcien), épousa en 1417 Mahaut de Rubempré. Fait
prisonnier de guerre par Robert de Sarrebruck, il est
racheté en 1448. Pour son sceau B. 542, n° 61.
(-24-) Henri III de Breux (Meuse, a. et c. Commercy),
fils d'Alix d'Etalle. Épousa Jeanne de Soleuvre. Mort en
1420 et inhumé dans l'église d'Avioth. Cf. F. Houzelle,
Breux, son histoire et sa seigneurie, dans les Mémoires
de la Société des lettres, sciences et arts de
Bar-le-Duc, 3e série, t. VII, année 1898 pp. 205-206.
(-25-) Wary Ier de Laval ou Lavaulx (Lavaux, Belgique,
pr. de Namur), époux de Marie de Vienne, d'après Moréri,
Grand dictionnaire historique, édit. de 1759, X,
Additions et corrections, p. 21. Ne serait-ce pas plutôt
Wary II, marié à Jeanne, soeur de François de Sorbey
(-33-) et femme, en autres noces, de Philippe des
Armoises, père de Jean (-27-) ? Pour le sceau, voir Léon
Germain, Les armoiries de la maison de La Vaulx, dans le
Bulletin de la Société philomatique vosgienne, t. XX,
année 1894-1895 pp. 5 et sq.
(-26-) Geoffroy d'Apremont, seigneur de Hamm, marié à
Barbe de Milburg. Encore cité en 1445.
(-27-) Il existait à cette époque plusieurs Jean, Robert
et Simon des Armoises. La diversité des branches de
cette maison rend l'identification difficile. Jean nous
parait être le Jean des Armoises l'Ainé de Dom Calmet,
qui en fait à tort un fils de Richard 1er. Seigneur de
Delus et frère de Richard Il (-4-), Il était né du
mariage de Philippe des Armoises et de Jeanne de Sorbey.
C'était, par conséquent, le beau-fils de Wary II de
Lavaulx (-25-) et le neveu de François de Sorbey (-33-).
Voir Charles de la famille de Reinach déposées aux
Archives de Luxembourg, j. cit., nos 1419 et 1493.
(-28-) Fils de Richard II (-4-) et neveu de Jean (-27-)
marié à Alix de Ménonvllle. Voir Ibid., n° 1276. -
Serait-ce lui qui, malheureux héros d'un singulière
aventure, aurait épousé, en secondes noces, en 1436, la
fausse Jeanne d'Arc ?
(-29-) Sans doute le deuxième fils de Robert Ier. Ce
serait alors un cousin du précédent. - Voir Dom Calmet,
Histoire de Lorraine, V, col. clvij-cc. Le Mercier de
Morière, Recherches sur la famille des Armoises et en
particulier sur la branche de Neuville, dans les
Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, t. XXXI,
année 1881 p. 312. Clesse, Le canton de Conflans, ses
villages et ses anciens seigneurs, j. cit., l, 187-188.
(-30-) Franque III de Housse (Belgique, pr. de Liège),
seigneur d'Anderny (Meurthe-et-Moselle, a. Briey, c.
Audun-ie-Roman) et de Mouaville (ibid., c. Conflans),
fils d'Isabelle de Boulange et marié, des 1391, à Jeanne
de Lagrange ; fut prévôt de Briey.
(-31-) Olry de Boulange (loc. j. cit.) décéda sans
héritier en 1439. Pour son sceau B. 590, n° 30, s. 1.
(-32-) Épinal. Cf. B. 671, n° 24.
(-33-) En 1412 François de Sorbey (Meuse, a. Montmédy,
c. Spincourt) saccage, en compagnie de plusieurs autres
vassaux du duc de Bar, Sivry-Ia-Perche, non loin de
Verdun. Cité en 1424. Voir Bonnabelle, Notes sur Sorbey,
dans les Mémoires de la Société des lettres, sciences et
arts de Bar-le-Duc, 3e série, t. IV, année 1895 p. 52. -
Cf. 25.
(-34-) Jean de Saint-Loup (Saint-Loup-sur-Semouse ch.-I.
de c. Haute-Saône, a. Lure), marié à Bonne, Elle
naturelle d'Edouard III de Bar, devint conseiller de
René d'Anjou et bailli de Bassigny. Vivait encore en
1446. Pour son sceau B. 614, n° 46, s. 2.
(-35-) et (-36-) Quatre familles du pays ont pris, de
localités différentes, ce nom de Mandres. Le sceau de
Huart nous indique qu'il s'agit de la maison de Mandres
dite du Bassigny, portant D'or à la face d'azur, et qui
tire probablement sa désignation de Mandres-sur-Vair
(Vosges, a. Neufchâteau, c. Bulgnévilie). Voir sur elle
R. de Mandre, Les familles de Mandres originaires de
Lorraine, dans le Journal de la Société d'archéologie
lorraine, t. XLVIII, année 1889 : pp. 206-208: étude où
il est renvoyé à de précédents travaux de H. Lefebvre. -
Huart de Mandres était bailli de Bassigny en 1424.
(-37-) Il y eut plusieurs familles du nom de Doncourt.
Par suite de l'analogie des armoiries de Philibert avec
celles d'une famille de Doncourt-lès-Confians
(Meurthe-et-Moselle, a, Briey, c. Cootlans), anoblie en
1545, il semble qu'il s'agisse plutôt ici de cette
localité que de Doncourt-aux-Templiers (Meuse, a.
Verdun, c. Fresnes-en.Woêvre). Cf. Clesse, Le canton de
Conflans, ses villages et ses anciens seigneurs, j. cit-,
l, 168-169, Philibert de Doncourt, marié à Guillemette,
dame de Ruppes en partie, devint bailli de Bar. Il était
mort en 1451.
(-38-) Jean 1er de Sampigny (loc. j. cit), fils de
Geoffroy et d'Helwyde de Malatour. Ne pas le confondre
avec Jean II, fils d'Arnoul (-40-), dont on fait
d'ordinaire Jean 1er. Un des principaux confidents
d'Édouard de Bar dans le complot contre Metz, il y fut
fait prisonnier. Le cardinal-duc lui accorda une pension
en 1418 et le nomma son conseiller en 1420. Il avait
épousé Marguerite de Savigny. Pour son sceau B. 583, n°
95. Sur les Sampigny, voir Dumont, Les ruines de la
Meuse. Nancy- Paris, s. d., 6 vol. ln-8° V, et notamment
pp. 61-62. - Bonnabelle, Notice sur Sampigny, dans les
Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de
Bar-le-Duc, 2e série, II, 1883 p. 554.
(-39-) Frère du précédent. Fut au nombre de ceux que le
prince envoya à Metz pour la délivrance de Jean.
(-40-) Frère des deux précédents. Conseiller de Louis de
Bar. Marié à Marguerite de Lavaulx, fille de Wary Il
(-25-) et héritière de Geoffroy d'Ornes (-11-), qui
épousa en secondes noces Thierry de LenoncourL Cité en
1437; ne vivait plus en 1452. Voir sur lui Dumont, loc,
cit. - Bonnabelle, loc. cit. H. Lefebvre, Le marquisat
de Noviant-aux-Prés et ses origines, loc. cit. pp.
447-451. Pour son sceau B. 581, n° 27, s. 1.
(-41-) Mouzay (Meuse, a. Montmédy, c. Stenay).
(-42-) ?
(-43-) De la maison dite d'Apremont-aux-Merlettes. Cité
en 1391. Cf. B. 524, n° 161.
(-44-) Thierry d'Autel (Autel-Bas, en allemand Elter,
Belgique, pr. de Luxembourg), de la branche de Lahr père
de Jean, seigneur de Bertrange, et de Jeanne, mariée à
Frédéric-Tristan de Trèves.
(-45-) Ottange. Cf. 17.
(-46-) Jacquemin de Nicey (Meuse, a. Commercy, c.
Pierrefitte) épousa Catherine de Stainville, remariée à
Aubert, seigneur d'Ourches. Mort avant 1442, ne laissant
qu'une fille, Marguerite, femme de Jean de Nettancourl.
(-47-) Ce nom de Villers est commun à plusieurs
localités lorraines et à diverses familles bien
distinctes. En l'absence du sceau, nous laissons aux
généalogistes le soin de l'identification.
(1) Né après 1377, et probablement vers
1380, Louis de Bar avait été, dès 1391, nommé
administrateur perpétuel de l'Église de Poitiers. Élu en
1395 évêque de Langres, il avait abandonné ce siège, en
1413, pour celui de Châlons-sur-Marne, qu'il devait
échanger, enfin, en 1419, contre celui de Verdun, plus à
portée de ses États. Il fut aussi évêque de Porto, et
mourut à Varennes, le 23 juin 1430.
(2) Née en 1365, elle avait épousé, en 1384, Juan,
infant d'Aragon, qui succéda à son père don Pèdre IV, en
1387, sous le nom de Juan 1er, et mourut en 1395.
(3) André Du Chesne, Histoire généalogique de la maison
de Bar-le-Duc. Paris, 1631, in-fol., pp. 58-59. Victor
Servais, Fragment des annales historiques du Barrois,
années 1414 et 1415, dans les Mémoires de la Société des
lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, 1re série, t.
l, année 1871, pp. 43-73; II, année 1872, pp. 130-160.
E. de Smyttère, Les ducs de Bar ou seigneurs et dames de
Cassel de la maison ducale de Bar, ibid., 2e série, t.
III, année 1884, pp. 15l-475 ou tirage à part,
Bar-le-Duc, 1884, in-8°, passim.
(4) Il avait épousé Marguerite de Lorraine, fille de
Ferri 1er de Vaudémont.
(5) Voir notamment: E. de Martimprey, Les sires et
comtes de Blâmont, dans les Mémoires de la Société
d'archéologie lorraine, t XLI, année 1891, pp. 50-51. La
supposition faite par le même auteur (p. 51, n. 1), que
Thiébaut de Blâmont fut le premier « roi » de la
Compagnie, est par contre très admissible.
(6) Cf. Dom Calmet, Histoire généalogique de la maison
du Châtelet. Nancy, 1741, in-fol. p. XXX des Preuves.
(7) Est-il besoin de rappeler ici que le lévrier fut le
symbole de la fidélité ? On sait combien cet animal
était en honneur au moyen âge. Les seigneurs se
livraient avec passion à la chasse au lévrier. Ils
entretenaient dans leurs appartements des levrettes
qu'ils ornaient de riches colliers. C'est par le lévrier
que le chien, cher à l'art héraldique, est le plus
souvent représenté dans les armoiries.
Quant à la devise : Tout ung, l'âme de l'emblème, elle
n'était pas inédite. Nous la trouvons adoptée par les
différentes branches de la maison de Rieux, en Bretagne
et en Normandie ; elle était alors, notamment, celle de
Jean de Rieux (1342-1417), le célèbre maréchal de
France. Mais le sens de celle-ci est quelque peu
différent de la devise barroise c'est celui sans doute
que précise la devise, plus explicite, des Barrington en
Angleterre : Tout ung durant ma vie. Cf. A. Chassant et
H. Tausin, Dictionnaire des devises historiques et
héraldiques, I, 338; II, 698. H. Tausin, Supplément au
dictionnaire des devises historiques et héraldiques, Il,
251.
(8) « Et en lieu du lepvrier nous porterons au bas du
collier ung imaige d'or dudict sainct [Hubert] pendant
sur la poitrine, et ung pareil imaige brodez sur nos
habillemens. » (Lettres du 23 avril 1422, citées et
analysées plus loin.)
C'est gratuitement que Dom Calmet (Histoire généalogique
de la maison du Châtelet, j. cit., p. 38) et F.-L. de
Villeneuve-Bargemont (Histoire de René d'Anjou, roi de
Naples, duc de Lorraine et comte de Provence, Paris,
1825, 3 vol. In.8+; l, 19) se contentent d'écrire que le
lévrier des associés de 1416 se portait en broderie; ou
Chapellier (Essai historique sur Beaufremont, son
château et ses barons, dans les Annales de la Société
d'émulation du département des Vosges, t. IX, 3e cahier,
année 1857, p. 186), qu'il était « de métal blanc ».
Est-ce une faute typographique qui fait de plus dire à
Villeneuve-Bargemont (loc. cit.) que le lévrier en
question était bleu ? Pour V. Servais (Notice historique
sur l'Ordre de Saint-Hubert du duché de Bar, citée plus
bas; p. 10) le collier du lévrier était d'or. Afin
d'éviter la superposition des métaux, cet animal était,
au contraire, le plus souvent accolé de gueules. Ainsi
les Nicolay portaient: D'azur au lévrier d'argent
courant, ou les Néri: De sable au lévrier rampant
d'argent, tous deux accolés de gueules et bouclés d'or.
(9) André Du Chesne, Histoire généalogique de la maison
de Bar-le-Duc, j cit., pp. 58-59, et Preuves, pp. 62-64.
- Digot, Histoire de Lorraine, 2e édit Il, pp. 329 et
sq. - V. Servais, Annales historiques du Barrois règne
du cardinal-duc de Bar, année 1420, dans les Mémoires de
la Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc
1re série, t. III, année 1873 pp. 105-120- A. Lecoy de
la Marche, Le roi René, sa vie, son administration, ses
travaux artistiques et littéraires. Paris, 1875, 2 vol.
in-8° ; l, pp. 53 et sq. E. de Smyttère, loc. cit.
(10) Cf. Dom Calmet, Histoire généalogique de la maison
du Chatelet, j. cit, p. xxxj des Preuves.
(11) C'était Eustache de Conflans, Pierre de Beaufremont,
Renaud du Châtelet, Érard dit Châtelet, Jean d'Ornes,
Philippe de Norroy, Jean de Rodemack, Robert de
Sarrebruck, Jean des Armoises, Simon des Armoises,
François de Sorbey, Jean de Saint-Loup et Arnoul de
Sampigny.
(12) Voir le texte de ces lettres du 23 avril 1422 dans
Jeantin, Les chroniques de Saint-Hubert. Nancy, 1867,
in-8° ; pp. 19-21.
(13) Outre différents dictionnaires et histoires des
ordres de chevalerie, tels ceux de Gourdon de Genoullhac
ou de F.-F. Steenackers, on peut consulter, sur l'Ordre
de Saint-Hubert de Barrois, les travaux suivants,
énumérés dans leur rang chronologique
A.-M, Perrot, Collection historique des ordres de
chevalerie civils et militaires existant chez les
différents peuples du monde. Paris, 1820, ln-4°, p. 12.
Nous mentionnons par exception ce répertoire parce que
l'autour dit y analyser succinctement une « Histoire de
l'Ordre » Imprimée en 1816, brochure introuvable que
nous avons inutilement cherchée à la Bibliothèque
nationale.
Notice historique sur l'Ordre de Saint-Hubert de
Lorraine et du Barrois. Extraite des titres originaux
conservés dans les archives de l'Ordre. Paris, Lacour
[1752], 4 p. In-4°.
Ad. Lang, Notice sur les ordres de chevalerie des États
de Lorraine et de Bar, dans les Mémoires de la Société
d'archéologie et d'histoire de la Moselle, année 1862,
pp. 71-74. - Cf. Journal de la Société d'archéologie
lorraine, t. XII, année 1863, p. 103.
Jeantin, Les chroniques de Saint-Hubert, j. cit. passim,
et plus spécialement pp. 13 et sq. ; 22 et sq, ; 577 et
sq. ; 601 et sq. ; 718 et sq. ; 759-767 [liste de
chevaliers de Saint-Hubert, avec la date de leur
installation, à partir de la réorganisation de 1597
jusqu'à la Révolution]. Un simple coup d'oeil jeté sur
cet ouvrage suffira à mettre en garde contre les
assertions et les rapprochements aussi inattendus que
fantaisistes de l'auteur.
Aug. Digot, Mémoire sur les décorations des chapitres de
Lorraine, dans les Mémoires de la Société d'archéologie
lorraine, t. XIV, année 1864; pp. 38-40.
Victor Servais, Notice historique sur l'Ordre de
Saint-Hubert du duché de Bar. Paris, 1868, ln-8° de 12
pp. - Extrait de la Revue nobiliaire de 1868 et
développement d'une première étude parue dans l'Écho de
l'Est, journal de la Meuse, n° du 30 Janvier 1858. Cf.
le ms. n° 26 de la Bibliothèque de Bar-le-Duc « Notices
historiques sur l'Ordre de Saint- Hubert du duché de
Bar, tirées des archives de cette compagnie par M.
l'abbé de Marne, de Bar-le-Duc 1857 », pièces augmentées
de notes de V. Servais et du manuscrit de la Notice
historique précitée.
Léon Germain, Sceau du cardinal de Bar, au Journal de la
Société d'archéologie lorraine, t. XXXII, année 1883 pp.
78-79.
(14) Cet Ordre comprit un grand maître, dix
grands-croix, vingt commandeurs, vingt officiers et
cinquante chevaliers. Notice historique sur l'ordre de
Saint-Hubert de Lorraine et du Barrois, j. cit. - Ordre
noble de Saint-Hubert de Lorraine. Extrait des statuts.
Paris, Lacour [1850], 4 p. in-4°. - Liste des membres de
l'Ordre de Saint- Hubert de Lorraine. Paris, Lacour
[1850], 4 p. in-4°.
(15) V. Servals, op. cit., pp. 9-10. Se garder de
confondre l'Ordre de Saint-Hubert qui vient de nous
occuper et que nous avons vu prospérer en Allemagne de
1806 à 1815, avec deux ordres germaniques du même nom :
1° l'Ordre de Saint-Hubert de Bavière, appelé aussi
Ordre du Cor, fondé en 1444 par Gérard V, duc de
Juliers, réorganisé en 1800 par l'électeur
Maximilien-Joseph, et resté, après 1806, un des ordres
du royaume de Bavière; 2° l'Ordre de Saint-Hubert de
Wurtemberg, créé en 1702, parle duc Eberhard-Louis, sous
le nom d'Ordre de la Grande-Chasse, renouvelé en 1806
par le roi Frédéric Ier en tant qu'Ordre de l'Aigle
d'or, et aboli en 1818 par Guillaume 1er qui lui
substitua l'Ordre de la Couronne.
(16) Voir le tome XI de l'exemplaire de la Bibliothèque
nationale (Ms. français, n° 4885), p. 10,788. En marge :
« Confédération entre plusieurs seigneurs lorrains en
manière de chevalerie. »
(17) Histoire généalogique de la maison du Chatelet, j.
cit., p. 38. - Histoire de Lorraine, 2° édit., III, col.
598-599.
(18) Alors classée sous le n° 32 de la layette Traitez
1.
(19) Clesse (Le canton de Conflans, ses villages et ses
anciens seigneurs. Nancy, 1891, 2 vol. in-8°; l, 187)
l'appelle « la confrérie du Tout Ung »
(20) « Etablissement de l'Ordre de la Fidélité.
Association faite entre Thiebault de Blanmont de
quarante chevaliers lorrains (sic), du nombre desquels
sont Regnault du Chastellet et Errard son fils, et
establirent l'Ordre de la Fidélité, et portèrent un
lévrier blanc avec un collier sur lequel estoit escrit
TOUT UNQ, Et Monseigneur le cardinal duc de Bar leur
promit sa protection et de terminer les différends
qu'ils auroient entre eux. Fait à Bar le dernier jour de
may 1416. » Cf. Histoire généalogique de la maison du
Châtelet, j. cit., p. XXX des Preuves.
(21) Abrégé chronologique de l'histoire de Lorraine.
Paris, 1775, 2 vol. in-8°, l, 179.
(22) Histoire de Lorraine, V, col. clxij-clxilj. - Cf.
A. Benoit, Enseignes et insignes, médailles et
décorations se rattachant à. la Lorraine, dans les
Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, t. XXII,
année 1872, pp. 293-294. Cet auteur nous montre l'Ordre
de la Fidélité tombant rapidement dans l'oubli. Quant à
celui de Saint-Hubert de Barrois, il le rapproche, comme
l'avait déjà fait H. Lepage (Sur un ancien pouillé du
diocèse de Toul, ibid., t. XIII, année 1863, p. 429, n.
1), d'une confrérie religieuse de Saint-Hubert existant
à Toul.
(23) Ces archives, déjà si Incomplètes, furent à nouveau
dispersées pendant la Révolution. M. Daniel de Marne,
archiviste de l'Ordre, dut, à la demande du District,
livrer plusieurs pièces importantes, qui semblent
irrémédiablement perdues. Le peu qui put être conservé,
et qu'utilisa Servais pour sa Notice historique, a été
remis naguère à la ville de Bar-le-Duc par M. Henri de
Marne, fils du dernier chevalier de Saint-Hubert, à
l'obligeance de qui nous devons ces renseignements Cf.
Ms. n° 26, j. cit., de la Bibliothèque publique de
Bar-le-Duc.
(24) Pour la description des différents insignes de
l'Ordre de Saint- Hubert (sceaux et timbre, décorations
et rubans), voir tout particulièrement Perrot, op. cit.,
p. 12 et pl. IV, fig. 1,2 et 3. - Servais, Notice
historique sur l'Ordre de Saint-Hubert du duché de Bar,
j. cit., pp. 10-12. - Digot, Mémoire sur les décorations
des chapitres de Lorraine, loc. cit., et pl. IV, n° 4 et
5.
(25) Cf. Bonnabelle, Notice sur Sampigny, dans les
Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de
Bar-le-Duc, 21 série, t. II, année 1883 p. 155.
(26) En 1715 le margrave Charles-Guillaume de Bade-Dourlach
créa l'Ordre, encore existant, de la Fidélité.
L'électeur Charles-Frédéric le confirma en 1803 Un autre
Ordre de ce nom, appelé parfois Ordre de l'Union
parfaite, fut institué en Danemark, en 1732, par le roi
Christian VI, en souvenir de son mariage avec
Sophie-Madeleine. Mais il disparut à la mort de cette
princesse.
(27) Voir Lecoy de la Marche, Le roi René, j. cil., l,
pp. 530-536.
(28) Dans le Dictionnaire de la langue française de
Littré, on lit, au mot Lévrier « 4° Ordre du Lévrier,
ancien ordre militaire du duché de Bar, en Lorraine,
Institué en 1416, par plusieurs seigneurs, et dont la
marque était la figure d'un lévrier, avec un collier au
cou, sur lequel étaient ces deux mots Tous (sic) un. »
(29) Dont Villeneuve-Bargemont (Histoire de René
d'Anjou, j. cit., l, 19) fait un Thiébaut V, au lieu de
Thiébaut II.
(30) Ibid. I. 19-20 - Lecoy de la Marche (op. cit., I,
58) a péremptoirement prouvé qu'à cette époque René
n'avait pas quitté l'Anjou et que ce ne fut que le 23
juin 1419 qu'il se sépara de sa mère, à Mehun-sur-Yèvre,
pour s'acheminer vers le duché de Bar.
(31) Chroniques de Saint-Hubert, j. cit., pp. vi, 19 et
577.
(32) A l'en croire. il s'agit de « gentilshommes
lorraine ». Les noms sont, de plus, étrangement altérés.
C'est ainsi que Desne a été lu : Lus ; Lendres: Ludres ;
Maulbeth Manwets ; Xorbey Forbay ; Doncourt : Boncourt ;
etc. Cf. Histoire de Lorraine, III, col. 598-599. C'est
assurément cette très fautive analyse de Dom Calmet qui
porta le comte de Ludres à augmenter la généalogie de sa
maison d'un membre imaginaire, Olry de Ludres (Olry de
Landres), fils de Jean 1er et père de Ferri Ill.
L'auteur de l'Histoire d'une famille de la Chevalerie
Lorraine (Paris, 1893, 2 vol. in-8°; l, 80) écrit, en
effet, sans d'ailleurs fournir aucune référence «
.Aussi, las de voir leurs terres continuellement
dévastées, une soixantaine de seigneurs lorrains se
résolurent-ils à constituer une ligue offensive et
défensive. Dans cette ligue nous voyons figurer Olry de
Ludres, fils de Jean, qui dut s'engager sans doute au
nom de son père et de ses frères parmi les autres
confédérés nous trouvons les noms de Philibert de
Bauffremont, de Renaud du Châtelet, de Gobert d'Apremont,
de Geoffroy de Bassompierre, etc. L'acte est de 1416,
et, en effet, nous constatons, à partir de cette époque
et pendant les années suivantes, une situation plus
pacifique en Lorraine. »
(33) pp. 16-21.
(34) Voir sur ce point: Paul Marichal, Catalogue des
manuscrits conservés à la bibliothèque nationale sous
les n°s 1 à 725 de la Collection de Lorraine. Nancy,
1896, in-8° pp. VI-XLV (Introduction).
(35) Et classé alors, sous le n° 11, dans le
portefeuille-layette 39. C'est aujourd'hui la pièce n°
13 du volume n° 247 de la Collection de Lorraine.
(36) Ce fut le n° 1 de la nouvelle layette Traités
(aujourd'hui Archives de Meurthe-et-Moselle, B. 949). -
Sur cette copie Lancelot a reproduit la cote du document
primitif (Traitez l, n° 32) il en décrit aussi
brièvement l'état « Scellé de 48 sceaux en cire
vermeille dont le 1er (celuy du Cardinal Duc de Bar) est
perdu, plusieurs autres sont en partie brisez, etc,
LANCELOT. »
(37) Avec ce chiffre les 48 sceaux indiqués par Lancelot
ne s'expliquent plus. Servais et Jeantin eussent pu
d'eux-mêmes rectifier l'erreur, puisque, parmi les
treize gentilshommes réunis pour la journée du 23 avril
1422 et qui tous, - les deux auteurs insistent sur ce
point, - avaient déjà pris part à l'organisation de mai
1416, ils citent précisément Arnoul de Sampigny.
(38) Notice historique sur l'Ordre de Saint-Hubert de
Lorraine et du Barrois, j. cit. Jeantin lui-même (op.
cit. pp. 578-579), dont les contradictions sont
successives.
(39) Histoire généalogique de la maison du Châtelet, j.
cit. p. 38.
(40) Reproduisant les indications de Lancelot, il
termine, en effet, sa propre transcription, faite,
dit-il, au Trésor des Chartes de Lorraine sur le n° 32
de la layette Traités 1 ( !), par cette trompeuse
mention : « Scellé de 48 sceaux dont le premier (celui
du duc de Bar) est perdu; plusieurs autres sont en
partie brisés. »
(41) Voir aux Archives de Meurthe-et-Moselle (B. 529, n°
123 bis, pièce 8, sceau 1) ce sceau de Louis de Bar, sur
un document de 1417. En cire rouge et de forme
circulaire. 36 mm de diamètre. Écu écartelé de Bar et de
France ancienne. Au-dessus chapeau de cardinal. Légende
+ S. LVDOVICI CARDINALIS BARRENSIS.
(42) Ces sceaux ont naturellement été apposés, à la
suite de celui de Louis de Bar, dans l'ordre
d'énumération du texte. De plus, sur les queues avaient
été inscrits, lors même de la rédaction de l'acte, et de
haut en bas, les noms des associés, noms précédés du mot
mess. (messire) pour les chevaliers.
(43) Pour l'écu : trois besants 2 et 1, lambel à trois
pendants en chef. Cf. Archives de Meurthe-et-Moselle, B.
523, n° 317, sceau 2. Compléter ainsi Léon Germain,
Armorial des écuyers du baillage de Saint-Mihiel. Nancy,
1899, in-8° ; p. 20, n° 140.
(44) C'est du moins ce que nous avons pu constater en
novembre 1902. Le mode de reliure adopté pour les
documents de la Collection de Lorraine et la compression
constante à laquelle les sceaux demeurent par suite
soumis, ne peuvent manquer de faire disparaitre, dans un
avenir prochain, les derniers vestiges de ceux-ci.
(45) Mémoire sar les décorations des chapitres de
Lorraine, loc. cit., p.38.
(46) L'Ordre du Croissant fut bien fondé par un duc de
Lorraine, mais depuis la Provence et en l'honneur de
saint Maurice, patron d'Angers où devaient avoir lieu
les réunions.
(47) Cf. Dom Calmet, Histoire de Lorraine, III, col.
337-398.
(48) Digot, Histoire de lorraine, V, 51.
(49) Les noms de la plupart des personnages qui suivent
reviennent souvent dans l'histoire des deux Duchés sous
les règnes de Robert, d'Édouard IlI ou de Louis de Bar,
de Charles II et de René d'Anjou. Nous ne pouvions
songer à consacrer ici une notice spéciale, si courte
fût-elle, chacun des compagnons du Lévrier blanc. Nous
nous contenterons de les identifier aussi exactement que
possible, du moins quand la chose nous sera permise.
Pour les gentilshommes les plus connus, nous renvoyons
aux publications qui fournissent sur eux des détails
particuliers. Pour les autres, nous résumerons les
renseignements recueillis au cours de recherches
forcément limitées, mais qui ont cependant suffi à nous
mettre en garde contre diverses erreurs de filiation,
habituellement reproduites. Nous nous trouverons donc
parfois en contradiction avec Dom Calmet, La Chesnaye-Desbois,
Cayon et autres généalogistes. M. Edmond des Robert, qui
a entrepris de dresser un Corpus des sceaux du Trésor
des Chartes de Lorraine, a bien voulu nous communiquer
différentes cotes, toutes relatives aux Archives de
Meurthe-et-Moselle. En s'y reportant, on trouvera le
sceau du seigneur susnommé, et l'on pourra ainsi
compléter, pour son étude sphragistique, plusieurs des
lacunes du document publié. Voir ces notes à la suite du
texte. |