A l'issue de la première
guerre, et après le transfert de certaines sépultures militaires
(voir Sépultures militaires 1914-1918),
il reste dans le cimetière communal sept soldats de la première
guerre regroupés en trois tombes :
- Félicien Simon (tué le 5 août
1914) et Maurice Bracquemond (8 août 1914)
- Paul Quinquet, Louis Lartigot,
Etienne Eucharis et Pierre Allegrini, tous quatre tués le 15
août 1914.
- et Louis Fournier (tué le 14 août 1914).
De manière étonnante, la tombe de Louis Fournier est insérée
dans la partie ancienne du cimetière. En mauvais état, sa plaque
porte comme simple mention :
« Le commandant Fournier
du 85e rég. d'inf.
Mort pour la France
le 14 août 1914 ».
Louis André Auguste Fournier,
né le 1er décembre 1868 à Amiens, est le fils de
François Eugène Fournier, capitaine au 43ème régiment
d'infanterie (chevalier de la légion d'honneur) en garnison à
Amiens, et de Marie Marguerite Adeline Cocu dite Picard.
Nommé élève à l'Ecole spéciale militaire au concours de 1887
(Saint-Cyr - promotion de Tombouctou), on le retrouve le 3 avril
1899, capitaine au 120ème régiment.
Commandant le 1er bataillon du 85ème
régiment d'infanterie, il est tué le 14 août 1914, entre 16 et 17
heures, à la lisière nord-est du bois de Trion, avant même que
son bataillon n'entre dans Blâmont. (voir
14 et 15 août 1914 -
85ème RI)
La revue Le Concours
médical de mars 1915 relate indirectement les circonstances
:
NÉCROLOGIE
La mort glorieuse du sergent Robert Duchesne fils de
notre Secrétaire de Rédaction
Nous avons annoncé récemment la mort glorieuse du
sergent Robert Duchesne, fils de notre ami et secrétaire
de la rédaction du Concours Médical, G. Duchesne,
actuellement médecin-major du 33e territorial
d’infanterie. Nous avons reçu depuis quelques précisions
sur les états de services et la fin brillante de ce
jeune héros. Nous nous faisons un pieux devoir de les
publier pour montrer combien un jeune homme puise, dans
l’éducation qu’il reçoit au sein d’une famille médicale,
le sentiment de l’abnégation et du dévouement, poussé
jusqu’au sacrifice suprême .
Blessé le 14 août 1914, à l'attaque de Blamont par
l’éclat d’un obus qui tua auprès de lui son commandant,
son capitaine, son lieutenant et trois de ses camarades,
le sergent R. Duchesne prit le commandement de sa
section désorganisée par ces pertes simultanées. Il la
dirigea pendant plusieurs heures, jusqu’à ce que, se
sentant incapable de porter son sac et son fusil du fait
de l’endolorissement et de l’engourdissement de son bras
gauche, il demanda à aller se faire panser au poste de
secours, d’où il fut évacué sur Vichy. [...] |
Ainsi, le même obus aura,
selon la Liste des tués au combat du 14
août 1914, tué dans la 2ème compagnie du 85ème
R.I., le commandant Fournier, mais aussi le capitaine Mechet, le
sous-lieutenant Dupérier, et trois soldats (peut-être Soligny,
Deluteau et Cassier).
Le décès de Louis Fournier a été transcrit à Avignon le 21 décembre 1914, et son
nom figure sur la plaque commémorative de la mairie d'Avignon
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Etat de la tombe avant sa
réhabilitation par l'ONAC VG |
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