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Le constitutionnel - 2
mars 1833
Soixante-dix habitans de la commune de Verdenal, arrondissement
de Blamont (Meurthe), ont adressé à M. le préfet une pétition
dans laquelle ils demandent le changement de leur curé, M.
Royer. L'adjoint est presque tous les membres du conseil
municipal sont au nombre des signataires. Cette requête est
fondée sur l'esprit d'intolérance de ce prêtre, qui, depuis
onze années, impose à ses paroissiens un véritable joug
spirituel. (Patriote de la Meurthe)
La Quotidienne - 26
novembre 1834
On écrit du département de la Moselle : « Les grandes chaleurs
de l'été ont profondément affecté ce que les médecins appellent
l'organisme humain, il est peu de contrées, peu de villages
même, où des maladies plus ou moins graves ne règnent avec une
certaine intensité. Les fièvres typhoïdes et la dyssenterie
exercent particulière ment leurs ravages, mais il y a tout à
espérer que les froids qui s'approchent dissiperont les miasmes
contagieux qui sont répandus dans l'air. Les cantons de Vic et
de Château-Salins sont particulièrement tourmentés par les
maladies.
» Les animaux eux mêmes se ressentent de la saison
extraordinaire que nous venons de traverser : beaucoup
succombent sous le poids de maladies violentes. Dans un village
des environs de Blamont, un particulier a vu disparaître presque
tout le bétail de ses écuries : deux vaches et sept chevaux. »
Le Constitutionnel - 8
mars 1839
On lit dans le Patriote de la Meurthe (Nancy) : « Les listes
électorales, malgré les réclamations faites à ce sujet, n'ont
pas été affichées dans le canton de Blamont. Il a donc été
impossible aux électeurs de faire opérer certaines radiations
qui l'eussent été infailliblement si cette formalité avait été
remplie. »
La Quotidienne - 5 juin
1841
Dans un violent orage qui a récemment éclaté sur la ville de
Blamont (Lorraine), la foudre a produit les ravages les plus
tristes sur une tour massive dont l'épaisse maçonnerie avait
résisté à l'incendie allumé par les Suédois dans les guerres du
XVIIe siècle. Partout le fluide électrique a parcouru le fer
sans explosion en déchirant les poutres et les pierres qui lui
offraient une résistance. La croix de fer qui surmontait le
clocher reste appuyée sur un faisceau de bois déchiqueté et
percé à jour. Le toit est découvert et criblé comme par des
décharges d'artillerie. Jusqu'en bas de la tour, le mur est
lézardé en plusieurs endroits ; des pierres énormes ont été
fendues, des vitraux brisés, des portions de murailles
disjointes, les fonds baptismaux séparés et enfoncés, sans
qu'aucune partie de la vieille tour, sillonnée ainsi, ait eu à
souffrir du feu.
Journal des villes et des
campagnes - 24 août 1846
Six maisons de Blâmont (Moselle) ont été réduites en cendres
dimanche soir. Dix neuf ménages des plus nécessiteux se
trouvaient, par suite de cette catastrophe, sans pain et sans
asile. Les vieillards et les infirmes ont été admis à l'hospice.
Les personnes fortunées se sont empressées de venir en aide à
leurs concitoyens malheureux, de les loger, de les vêtir et de
leur donner du pain. De toutes parts se sont faites pour eux des
cotisations, car ils ont tout perdu. L'incendie a été déterminé,
dit-on, par des cendres chaudes placées à un premier étage.
Journal des villes et des
campagnes - 18 août 1851
L'église de Blamont, diocèse de Nancy, se trouvant dans un état
de délabrement auquel les architectes ont déclaré ne pouvoir
apporter remède, le conseil municipal vient de décider qu'on en
construirait une nouvelle ; mais comme la situation financière
de la ville ne lui permettait pas d'affecter des fonds
suffisants à cette entreprise, une commission a été chargée de
recueillir les souscriptions des habitants.
Le Temps - 6 mai 1870
Les journaux de la Meurthe réduisent à fort peu de chose les
bruits de grève qui avaient cours sur les usines de Blamont. Il
n'y a eu que le départ de quelques manœuvres qui ont été
immédiatement remplacés.
Journal des villes et des
campagnes - 13 novembre 1870
Nous apprenons le décès du premier chanoine nommé à Bon-Secours
de Nancy. M. l'abbé Lebon, chanoine de cette collégiale depuis
1841, est mort la semaine dernière, à l'âge de quatre-vingt-un
ans. M. Lebon avait été précédemment principal du collège de
Blamont et curé de Gogney. Ses restes mortels ont été
transportés à Bezange-la-Petite.
Le progrès de la Côte d'or
- 8 janvier 1872
Assemblée nationale
Séance du 6 janvier 1872 [...]
Le sieur Merliot, de Blamont (Meurthe). demande l'étude
obligatoire de l'allemand dans nos écoles civiles. (Renvoi au
ministre.)
L'écho de l'arrondissement
de Bar-sur-Aube - 26 septembre 1880
Roche Charles, âgé de 25 ans, né à Blamont (Meurthe-et-Moselle),
journalier, sans domicile, a été traduit à la barre en flagrant
délit de vagabondage commis, le 10 septembre, à Bar-sur-Aube, et
condamné à 15 jours de prison.
Le Petit Journal - 11
février 1887
HORRIBLE PARRICIDE
Cour d'assises de Meurthe-et-Moselle
Audience du mercredi 9 février.
(Service télégraphique du Petit Journal)
Nancy, 9 février 1887.
La cour d'assises, sous la présidence de M. le conseiller
Tulpain, est appelée à statuer sur une horrible affaire de
parricide.
M. Obrin, avocat général, soutiendra l'accusation.
Me Larcher est chargé de la défense.
L'acte d'accusation est très explicite ; on ne peut rien ajouter
à ce saisissant récit :
Le 19 septembre 1886, Ch. Colin, âgé de dix-huit ans, partit en
voiture avec son père dans les environs de Blamont, pour acheter
du grain. Pendant le trajet, Colin père s'arrêta à toutes les
auberges et, à Gondrescon, ou il chargea sa marchandise, il
acheva de s'enivrer au point de se tromper de route en revenant
à Vacqueville.
Arrivé près de Domèvre, son fils ayant refusé d'entrer dans une
auberge; il le brutalisa en proférant contre lui des menaces de
mort.
Colin fils prit alors la fuite et rentra à pied à Vacqueville où
il fit part à sa mère des projets de son père, ajoutant : « Je
vais prendre le pistolet, et, si mon père nous menace de la
hache ou du couteau, comme il le fait souvent, alors, tant pis
pour lui ». Sa mère lui répondit : « Fais comme tu voudras ».
Prenant alors un pistolet à deux coups. dé posé dans la malle de
son frère, il coupa des lingots de plomb pour en faire des
projectiles, chargea son arme et attendit le retour de son père.
Celui-ci rentra bientôt dans un état complet d'ivresse.
Pénétrant dans la cuisine et ne- voyant personne, Colin père
entra en colère, puis, saisissant une hache, qui se trouvait
près au buffet, il alla dans la chambre voisine et en porta
plusieurs coups sur la malle de son fils.
L'accusé sortit et s'approcha de son père en lui demandant ce
qu'il faisait. Celui-ci, surpris par l'arrivée de son fils,
s'avança sur lui la hache levée.
L'accusé sortit son pistolet de sa poche, visa son père à la
tête et fit feu. Le coup l'atteignit et lui fit une blessure à
l'œil droit.
Déposant alors sa hache, Colin père se jeta sur son fils et
engagea avec lui une lutte corps à corps dans laquelle il fut
terrassé. L'accusé le maintint sous son genou et lui tira un
second coup de pistolet qui rata.
Colin fils dit alors à sa mère, qui venait d'arriver, d'aller
lui chercher le revolver et les cartouches placées dans sa
malle. Celle-ci obéit et apporta le revolver qu'elle essaya même
de charger, sans- y parvenir.
Elle passa l'arme à son fils qui, tenant de la main gauche son
père, déjà terrassé sous ses genoux, parvint, à l'aide de la
main droite, à glisser; une cartouche dans le revolver, puis,
appliquant le canon sur la blessure de l'œil droit d'où le sang
s'échappait, il lui tira un troisième coup à bout portant.
Comme son père râlait encore et se débattait sous ses étreintes,
il envoya une seconde fois chercher des capsules dans la malle
de sou frère, et, par une quatrième et dernière décharge, mit
fin à la longue agonie de son père. La veuve Colin, courbée près
de son fils et tenant une lampe à la main, assista, impassible,
à cette horrible scène.
L'accusé disposa les armes à côté du cadavre de son père, pour
faire croire à un suicide. Il s'empressa même d'aller faire une
déclaration de décès à la mairie ; mais cette scène avait eu des
témoins qui, depuis, ont révélé le crime: que les deux: accusés
avouent maintenant avoir froidement prémédité.
Le système; de défense de l'accusé est-bien simple :
- J'ai tué .mon père-, dit-il, pour n'être pas tué par lui.
Inévitablement, quelque jour, il m'aurait tué, ainsi que ma mère
et mon frère; ils nous avait menacés plusieurs fois.
On ne peut rien tirer de plus de Colin.
Quand le président lui reproche d'avoir fait souffrir son père
pendant un quart d'heure, il répond :
- Je ne-pouvais pas faire autrement.
La mère Colin est tout aussi laconique; d'ailleurs elle est,
elle, complètement indifférente.
Les témoins viennent confirmer le système de défense du fils
Colin. Tous déclarent que Colin père avait un caractère des plus
violents ; et ils citent des faits.
Un jour, il voulait jeter un de ses fils dans l'engrenage d'une
machine à battre le blé.
Une autre fois, un de ses enfants, pour échapper aux coups de
couteau, sauta par une fenêtre et se brisa une jambe.
La mort de ce forcené a été un soulagement pour la commune tout
entière.
Le jury rapporte un verdict d'acquittement.
Le Soleil - 26 février
1887
La Cour de Nancy vient de condamner h six mois de prison sur
appel a minima du procureur de la République le banquier
Mézières, de Blamont, condamné à trois mois de prison par le
tribunal de Lunéville, pour banqueroute frauduleuse. M. Mézières
a ruiné, en effet, un grand nombre de cultivateurs d'Alsace, de
la Meurthe et des Vosges.
La Lanterne - 12 août 1887
L'AFFAIRE WEISBACH
LA FABRIQUE ALLEMANDE D'EMBERMÉNIL
Une note officieuse. - Nouveau démenti. - Un article d'un
journal de Nancy. - Détails sur l'usine des frères Weisbach.
Nous avions dit dans notre numéro de mercredi dernier, à propos
du délai de trois mois accordé aux frères Weisbach, que cet acte
du gouvernement était tout simplement une reculade du cabinet
Rouvier.
Le gouvernement s'est empressé de répondre à l'article de la
Lanterne en communiquant aux journaux ministériels la note
suivante :
« Plusieurs journaux imputent à M. Flourens et blâment le délai
de trois mois accordé à l'Allemand Weisbach, l'industriel qui
s'était établi à Emberménil, pour fermer sa fabrique de jouets.
» Nous devons faire remarquer que. cette mesure est du ressort
du préfet de Meurthe-et-Moselle.
» Le ministre des affaires étrangères n'avait pas à s'en
occuper. »
Nous n'avons pas besoin de faire remarquer que. cette note ne
prouve rien, attendu qu'un préfet ne prend jamais une mesure de
ce genre sans en référer au ministre compétent.
L'article suivant publié par la Dépêche de Nancy nous permet de
dire à nouveau que dans cette affaire, le cabinet a donné une
fois de plus une preuve de sa platitude envers l'Allemagne.
Le délai de 3 mois
» Dans notre précédent article sur la fermeture de la fabrique
Weisbach frères, nous avons annoncé que l'un des associés,
Samuel Weisbach avait pris le train de Paris, muni de bonnes
lettres de recommandation allemandes à l'adresse du ministre de
l'intérieur, à l'effet d'obtenir le retrait de l'arrêté du
préfet de Meurthe-et-Moselle.
» Samuel Weisbach a réussi dans son entreprise.
» Car ce n'est pas le préfet de Meurthe-et-Moselle qui de son
propre chef a permis à ces Prussiens de rester encore trois mois
à Emberménil ; c'est à Paris qu'on s'est laissé inexplicablement
gagner par les prétextes évoqués sous je ne sais quel empire.
» Et M. Schnerb a dû signer l'arrêté que nous avons vu-remettre,
hier, en mains propres par un gendarme de la brigade de
Lunéville à Moïse Weisbach, l'associé resté à Emberménil,
pendant que l'autre allait salir les antichambres du ministère.
» La petite population d'Emberménil est attristée de ce
revirement inattendu.
» - Eh quoi ! disent-ils, quand le directeur de la fabrique de
voitures de Marainvillers fut expulsé il y a quelques mois, ont
fut sourd à ses suppliques, et cependant, la mesure paraissait à
certains esprits insuffisamment justifiée - lui aussi voulait
écouler ses marchandises - et aujourd'hui qu'on se trouve en
présence d'un foyer d'espionnage, d'une fabrique presque
uniquement composée d'Allemands et d'Allemandes ayant donne lieu
à des plaintes continuelles, à des rapports quotidiens de la
gendarmerie, on prend pitié de ces tristes sires et on leur
donne encore quatre-vingt-dix jours de répit?
Une visite à la fabrique
» Le motif allégué dans ce malheureux arrêté est celui-ci :
» M. le préfet ayant appris que Weisbach avait une assez forte
quantité de matières .premières et marchandises dans son usine,
lui a accordé trois mois pour écouler ses produits et liquider
la situation !
» Eh bien? nous qui avons visité la fabrique Weisbach de fond en
comble, nous déclarons que ce motif est aussi faux que le regard
de ces louches Allemands.
» Savez-vous ce qu'il y a de matières premières et de
marchandises dans cette usine? De quoi inonder de poupées
articulées la terre entière pendant vingt ans. Et tout cela est
disposé dans des caisses prêtes à être clouées et enlevées. en
deux heures à peine.
» Nous estimons à cinq cent mille le nombre de têtes, dé bras,
de jambes, d'articulations accumulés dans les greniers des
Weisbach. A notre avis, avec la connaissance que nous avons de
la chose, ce n'est pas trois mois, mais trois ans, qu'il eût
fallu accorder à ces jolis Prussiens pour leur permettre
d'écouler leurs produits et liquider leur situation. Le mieux
était de les faire filer immédiatement.
« Tout d'abord - que M. le préfet n'en doute pas, les rapports
de la gendarmerie le lui ont suffisamment dit et répété son
arrêté de fermeture n'a jamais été respecté. Comme nous le
disions hier, si le travail était, suspendu dans l'atelier
principal, il continuait comme par le passé chez les ouvriers et
les ouvrières de l'usine, au nombre de 68, disséminés dans le
village.
» Les Weisbach occupent une série de quatre à cinq maisons à
Emberménil; ces maisons sont positivement à cheval sur la voie
ferrée.
Et -bientôt, nous disait Moïse Weisbach, nous en. achèterons
d'autres.
» De ce pas, si cela avait continué- Emberménil fut tout
bonnement devenu un petit village allemand.
» L'immeuble très vaste, et qui se distingue par une saleté
repoussante - où siège l'usine principale, appartenait autrefois
à un M. Alfred Conte, fabricant de vannerie ; celui ci ayant
fait de mauvaises affaires, ce fut l'ex-banquier Mézières, de
Blâmont, qui en devint propriétaire. C'est à ce dernier que les
Weisbach achetèrent cette maison.
Un gallophobe enragé
» Les deux Weisbach sont secondés dans leur entreprise par un
personnage louche - le beau-frère de l'un d'eux, - une espèce de
Quasimodo, difforme, bossu, méchant comme un âne, gallophobe
enragé et qui est véritablement la cheville ouvrière de cette
boutique.
» C'est ce vilain petit monsieur qui, trouvant, le 13 juillet
dernier, un drapeau français entre les mains d'un de ses
ouvriers, le lui arracha violemment, le piétina, et finalement
le brûla, en disant:. Che ne feux bas de ça izi. »
» C'est encore ce vilain petit bonhomme qui poursuivit-un de ses
concurrents-venu à Emberménil pour embaucher des ouvriers - un
revolver à la main.
» C'est encore lui qui porta à Strasbourg les quelques
révélations faites sur le fort de Manonvillers par un trompette
d'artillerie - que des ouvriers avaient fait boire. -
L'artilleur fut condamné a trente jours de prison et changé de
régiment.
« C'est encore ce petit bonhomme, malin comme un singe, qui, au
nom de ses beaux-frères et dans l'intérêt de la maison, abuse et
vole les ouvriers qu'ils ont fait venir d'Allemagne, tient les
livres, spécule sur les fournitures, vend du sucre et du café à
gros intérêts et donne l'exemple de cette vie de polichinelle,
en honneur dans cette maison, qu'un des plus honorables
habitants d'Emberménil, chevalier de la Légion d'honneur, nous
dépeignait Confidentiellement par le mot de lupanar!
Résultats d'une faiblesse
« Et voilà pour quelle maison et dans quelles conditions la
clémence du ministère s'est apitoyée. Et pendant ce temps-là,
comme nous le disions hier, le gouvernement d'Alsace-Lorraine
expulse d'Avricourt plus d'une centaine de Français qui, n'ont
fait que' continuer de vivre où ils avaient vécu depuis vingt
ans et plus, là où ils étaient nés pour la plupart.
» Trois ! mois ! mais c'est énorme pour ces Weisbach, qui sont
tous deux soldats prussiens, et qui, dans leur for intérieur,
doivent rudement se gausser de-la mansuétude française.
» Trois mois ! comme on va multiplier plus que jamais ces allées
et ces venues de l'autre côté de la frontière !
» Ah ça ! Quelle puissance a donc ce Samuel Weisbach pour avoir
raison à lui tout seul de tout un village, raison des rapports
si nombreux de la gendarmerie, raison des constats des
commissaires de police spéciale et enfin raison dé l'arrêté
préfectoral du 20 juillet ?
» Je n'ose, imprimer ici tout ce qui se dit à ce sujet dans ce
patriotique petit village, auquel on inflige encore pendant
trois mois cette promiscuité honteuse des Weisbach - tandis
qu'il est interdit à nos soldats casernés au fort de descendre à
Emberménil voir leurs compatriotes, parce que des Prussiens y
occupent la route qui mène au village. »
Les frères Weisbach espèrent évidemment que, grâce à de hautes
influences, l'arrêté du préfet de Meurthe-et-Moselle ne sera
jamais appliqué et qu'on n'en parlera plus dans trois mois. Nous
verrons bien.
EN ALSACE-LORRAINE
Expulsion des Français habitant Deutsch-Avricourt
Les agents de la Compagnie de l'Est en activité de service, les
retraités et les veuves d'employés qui habitaient Deutsch-Avricourt,
ont été convoqués dans la matinée du 5 août, à la mairie de
Deutsch-Avricourt.
Lecture leur a été donnée d'une lettre du président du cercle de
la Lorraine, aux termes de laquelle ils devaient tous avoir
quitté le territoire allemand dans les délais que nous avons
déjà fait connaître.
Nos compatriotes ont été invités ensuite à signer cette lettre,
qui avait été transcrite sur un registre.
Voici les termes-mêmes de l'arrêté allemand concernant cette,
expulsion, rédigé par le commissaire de police allemand d'Avricourt
:
« Le statthaler d'Alsace-Lorraine informe, que l'administration
allemande, voyant avec déplaisir le séjour de ces Français sur
le territoire de l'empire, donne un mois aux célibataires et
trois mois aux familles pour quitter le territoire allemand;
faute de quoi ils se verraient expulsés par la force publique.
» Les intéressés ont été invités à émarger à la mairie d'Avricourt
une note relatant les dispositions. »
L'Indépendant rémois - 2
septembre 1891
Charles-Emile C..., 26 ans, domestique à Nancy, jeune soldat de
la classe 1885, du recrutement de Vesoul, est prévenu
d'insoumission à la loi de recrutement en temps de paix. Ayant
été ajourné deux fois de suite, C... était reconnu bon pour le
service lors de la troisième visite médicale, et recevait non à
Nancy mais à Jussey (Haute-Saône), son pays d'origine, un ordre
d'appel pour le 42e régiment d'infanterie, à Belfort. Cet ordre
ne lui fut pas transmis. C... avait du reste, à cette époque, un
frère au régi ment et était par ce fait exempt de la première
partie du service militaire. Etant en condition à Burinville
(Meurthe-et-Moselle), désirant faire ses vingt-huit jours et ne
recevant pas de livret militaire, C... se présenta à la
gendarmerie de Blamont pour réclamer cette pièce et expliqua son
cas aux gendarmes, qui l'arrêtèrent. A l'âge de 9 ans, C... a
été condamné par le tribunal de Nancy à être placé dans une
maison de correction jusqu'à sa 18e année accomplie, pour vol,
mendicité, vol de récoltes, vagabondage et complicité. Il est
condamné à 15 jours de prison.
La libre parole - 14
décembre 1899
ALSACE-LORRAINE (De notre correspondant particulier)
Allemands assassins. - Tu ne tueras point
Sarrebourg, 13 décembre.
Les journaux français ont fait, ces jours derniers, des récits
au sujet de l'attentat commis sur Julien Adam de Blamont, sujet
français et braconnier.
Voici la relation exacte de ce qui s'est passé mercredi dernier,
en plein jour, dans notre Lorraine civilisée, à Foulcrey. La
présence du braconnier Adam, sur le ban de Foulcrey, ayant été
signalée par un Allemand, les fils d'un Lorrain renégat
notoirement connu, MM. Adolphe et Camille Georgel, et trois de
leurs domestiques s'armèrent de leurs fusils, se cachèrent dans
le bois, laissant le braconnier, sans défiance, se rapprocher
d'eux. Ils l'accueillirent, à une distance de quarante mètres,
par un feu de salve qui le blessa grièvement et tua son chien.
Le malheureux s'enfuit vers la frontière, non sans avoir essuyé
de nouvelles salves des héroïques germanisés et vint s'affaler
sur la route de Richeval-Douane, où il fut recueilli par le
docteur Henriot de Blamont qui le fit monter dans sa voiture et
le reconduisit à Blamont.
Le procureur de la République de Lunéville, aussitôt prévenu,
partit pour Blamont pour ouvrir une instruction contre les
germanisés Georgel fils, mais les poursuites devront être faites
par le parquet allemand de Sarrebourg. Ces poursuites seront
doublement difficiles ; d'abord parce que le renégat Georgel
père, gros négociant en vins, jouit d'une influence considérable
dans le canton de Foulcrey, dont il est conseiller général,
ensuite, parce que les Allemands féroces admettent parfaitement
que l'on tue un braconnier comme un simple lapin. Et cependant
Dieu et la morale disent : « Tu ne tueras point ».
Mais, malgré tout, si la justice française insiste, l'affaire
sera forcément suivie, car il est prouvé par des témoins que les
germanisés Georgel ont tiré sur Adam lorsqu'il était sur le
territoire français.
La Libre Parole - 21
janvier 1904
LA BANDE INFAME
Un patriote lorrain, sincère républicain, notre sympathique
confrère Ernest Jégout, publie dans le Télégramme, de Toulouse,
un article intitulé : « La Bande infâme », dans lequel il
apprécie, comme il convient, l'indigne conduite de Combes, du
préfet Humbert et de ses agents dans l'affaire du député
alsacien Delsor, expulse du territoire français.
Voici la fin de cet article :
Quand, il y a un an à peine, les cavaliers du 18e dragons
bavarois Sleiswiz-Holstein franchirent notre frontière et
montèrent jusqu'au plateau du Haut-Rupt-du-Mont, d'où leurs
officiers, carte de France en mains, leur firent un cours de
stratégie, est-ce que le Grumbach intervint pour chasser de
notre territoire ces soudards menaçants ? Le Grumbach, parent du
traître infâme, ne put que se réjouir de ces audaces bavaroises,
car ses policiers restèrent terrés loin des reîtres et ce furent
nos braves paysans, armés de bâtons, qui donnèrent la chasse aux
envahisseurs et les obligèrent à repasser le poteau.
Que faisait donc le préfet Humbert à ce moment-là ? Il restait
imperturbable en son insouciance criminelle.
Le drapeau ne l'intéressait pas plus qu'il n'intéressait son
digne copain, le Juif Abraham Schrameck - un nom idéalement
français, n'est-ce pas ? - Il se disait, certainement, que plus
il laisserait couvrir de ridicule notre vigilance patriotique,
plus les ghettos et les Loges lui seraient reconnaissants, plus
Jaurès le Prussien et le bétail qui meugle l'Internationale avec
et derrière lui seconderaient ses ambitions.
Et ce Lienhart ? J'en ai connu un au collège de Blamont, prés
Lunéville, et j'ai de fortes raisons pour croire que les deux ne
font qu'un. Ce condisciple était la duplicité même. Il était
paresseux, sale et gourmand, et traitait nos pots de confitures
et notre réserve de pruneaux avec la désinvolture d'un futur
séide de gouvernants chambardeurs. Nous l'évitions comme un pou
vorace et prêt à tout.
Seul, l'élève Chapuis, un cancre destiné à la questure de la
Chambre, lui témoignait une vive amitié - asinus asinum fricat !
Ils se sont retrouvés tous deux, l'un accomplissant la plus vile
besogne, l'autre y applaudissant... Eh bien ! ces Combes,
Grumbach, Humbert, Schrameck, Lienhart. Chapuis portent tous le
tablier et la truelle du maçon.
En 1781, on riait des avertissements des gens avisés sur les
agissements de la Franc-Maçonnerie.
« L'art du gouvernement, écrivait le 26 février Marie-Antoinette
à sa sœur Marie-Christine, est de la laisser s'étendre, car ce
n'est qu'une Société de bienfaisance et de plaisir... Ce n'est
nullement une Société d'athées déclarées, puisque, m'a-t-on dit,
Dieu y est dans toutes les bouches ; on y élève les enfants
charitablement... Ces jours derniers, la princesse de Lamballe a
été nommée grande-maîtresse dans une Loge... »
Quelques années plus tard, les Francs-Maçons reconnaissants
coupaient le cou à Marie-Antoinette, violaient le cadavre de la
princesse de Lamballe, promenaient sa tête au haut d'une pique à
travers les rues aristocratiques et livraient le faible enfant
royal à la brute Simon de la Loge la Fraternité !
Rêvant d'exploits plus fameux, les Francs-Maçons de 1904
expulsent les Français d'Alsace-Lorraine fidèles à la mère
patrie et sont prêts à couper le cou à tous nos patriotes, afin,
sans doute, de permettre a l'Allemagne de germaniser la France
sans coup férir.
Ernest Gegout.
L'Indépendant Rémois - 14
août 1898
BLAMONT. - Mort accidentelle. - Le 10 août, vers midi et demi,
le sieur Nicolas Drapremont, âgé de 75 ans, pensionnaire à
l'hospice Saint Maurice, à Blâmont, s'est noyé dans le ruisseau
de Gogney, où il pêchait.
La petite République - 19
septembre 1908
Une histoire de brigands
(de notre correspondant particulier)
Lunéville, 18 septembre.
Nous avons reproduit une singulière histoire rapportée par le
New York Hérald. Cette mésaventure du colonel Andrew J. Nutting
dévalisé par des voleurs de grand chemin aux portes mêmes de
Lunéville nous avait semblé à bon droit surprenante. Une
première enquête ne nous avait rien fait découvrir. Nous avons
poursuivi nos investigations et nous avons appris ce qui suit :
La scène s'est produite non aux portes de Lunéville, mais près
de Domevre-sur-Vezouve. Un ouvrier est lui-même faire sa
déclaration à la gendarmerie de Blamont ; il a déclaré qu'il
avait bien été renversé par une automobile et blessé et que le
colonel Andrew J. Nutting lui avait versé la somme de 185 francs
comme indemnité.
Une enquête nouvelle est ordonnée par le ministère de
l'Intérieur.
La démocratie
(Issy-les-Moulineaux) - 15 août 1911
L'incident de Nancy
Il y a sport et sport
Nous avons reçu d'un de nos amis, caporal dans le 20e Corps, la
protestation suivante : Comme tous les lenteurs de La
Démocratie, j'ai été douloureusement surpris par le sectarisme
dont a fait preuve le préfet de Meurthe-et-Moselle en faisant
condamner plusieurs caporaux et soldats à 30 jours de prison
sans motif.
Je ne croyais pas avoir aussitôt l'occasion de constater la
veulerie dont fait preuve l'autorité militaire en face des
injonctions administratives.
Après les incidents de Nancy, la plus stricte neutralité
s'imposait au général Gœtschy. Aussi est-ce avec stupeur que
tous les soldats amis de la liberté de penser entendirent lire
au rapport les lignes suivantes :
Note de service du corps d'armée
8 août 1911
« Après entente avec .l'autorité administrative et pour le cas
tout particulier du concours de gymnastique de Blamont qui aura
lieu le 13 courant sous la présidence de deux membres du
gouvernement, le général commandant le Corps d'armée autorise
les chefs de corps et de service qui seraient saisis de demandes
de militaires sous leurs ordres pour participer à ce concours, à
donner les autorisations sollicitées sans avoir besoin de
consulter l'autorité administrative ».
Eh quoi ! alors que voici quelques jours à peine, le général
Gœtschy infligeait 30 jours de -prison à des caporaux et soldats
pour avoir serré la main à des gymnastes catholiques,
aujourd'hui, ce même général, pour une fête de patronages et
sociétés de gymnastique laïque, semble engager les hommes de
troupes à demander l'autorisation, non seulement d'y assister,
mais aussi d'y participer.
Que de réflexions ne peut-on pas faire ! Jusque dans l'armée,
cet organisme où les luttes et les haines devraient se fondre
dans l'amour commun de la patrie, des différences sont faites
entre les soldats catholiques et ceux qui ne le sont pas. A
ceux-ci toutes les faveurs, à ceux-là toutes les difficultés.
Que cette attitude est peu digne de républicains ! ils parlent
de liberté, et agissent comme des tyrans. Ils chantent
l'égalité, et leurs actes sont empreints du plus odieux
favoritisme.
Tous les bons Français, et en particulier les républicains
flétriront cette attitude de haine et de peur, et salueront tous
ces soldats catholiques punis injustement car ce sont eux les
véritables champions de la patrie et de la liberté.
Un caporal du 20e Corps d'armée.
Le Siècle - 30 août 1914
Nos petits soldats:
Leur crânerie :
Un hussard revient de la frontière ramenant en mains le cheval
d'un dragon blessé. En entrant à Blamont, il apprend que 12
uhlans se trouvent dans la petite ville. Notre hussard met son
cheval en sûreté ; puis, estimant que « 12 adversaires étaient
peu de chose », il galope de toute sa vitesse, renverse deux
cavaliers et ramène en mains le cheval d'un uhlan désarçonné.
Ce petit hussard ramenait un cheval de dragons, le sauvant de la
capture allemande et prenait lui-même le cheval d'un uhlan.
La République Française -
1er septembre 1914
Les barbares à Blâmont
LE RECIT D'UN TEMOIN. - TUEURS D'ENFANTS
Le Moniteur du Puy de Dôme a rapporté les faits suivants :
Ces jours derniers, revenant de Lorraine, est rentrée à Cournon,
dans sa famille, une jeune femme, Mme Jarrige, dont le mari,
originaire de Gannat, mobilisé depuis le 1er août, était
employé, comme chef de fabrication, dans une brasserie de
Blamont (Meurthe-et-Moselle).
Mme Jarrige nous a fait le récit suivant sur l'entrée des
Allemands à Blamont :
- Le 7 août, un peu après quatre heures du soir, les Allemands -
infanterie et cavalerie - pénétraient brusquement dans la petite
commune, qui compte 1.500 habitants environ. Portes et fenêtres
étaient closes. Mais les soldats ennemis exigèrent, comme l'a
indiqué précédemment le Moniteur, que portes et fenêtres fussent
immédiatement ouvertes et que, dès la nuit venue, une lumière
intérieure se trouvât derrière chaque volet ou persienne. Le
lendemain, de la cave au grenier, les Allemands pillèrent chaque
maison
« Un habitant de Blamont moissonnait de l'orge avec sa fillette
; à l'approche d'un détachement de uhlans, tous deux se
cachèrent dans un fossé. Mais la fillette, qui portait un
corsage blanc, avait été aperçue ; les uhlans tirèrent sur elle
des coups de revolver ; l'enfant tomba morte, la poitrine trouée
de plusieurs balles.
« Dans les jours qui suivirent les Allemands commirent
déprédations sur déprédations, exactions sur exactions
« Enfin, le 14 août, les Français chassèrent les misérables.
Mais autour de Blamont, des patrouilles allemandes circulaient.
Résolue à rentrer en Auvergne, je quittai la petite ville, et
accompagnée de mes trois enfants, âgés de 2, 5 et 7 ans, je fis
à pied, alors que des obus tombaient autour de moi, les trente
kilomètres qui séparent Blamont de Lunéville, où je réussis à
prendre un train dans la direction de Clermont. Et me voilà ! »
L'Intransigeant - 28
septembre 1914
Nécrologie
[...] Le 14 août dernier, le sergent Gressard, du 121e, mourait
héroïquement à Cirey-Blamont. Son exemple est à donner. Il avait
vu son commandant et ses capitaines tués ou blessés, ses hommes
hésitaient devant la charge allemande ; il se mit à là tête de
la compagnie et l'enleva au cri de : « - Vive la France ! En
avant ! »
Les hommes se ruèrent à l'attaque, mais le sergent Gressard fut
frappé d'une balle qui lui traversa le crâne.
Son lieutenant et un camarade l'ont enterré à l'endroit où il
était tombé quand l'ennemi fut refoulé.
Le courrier de
Saône-et-Loire - 15 février 1915
En France
La Liste Rouge
Nous avons recueilli de nouveaux noms de bandits en uniforme.
Nous les joignons pour l'heure de la justice où le droit primera
la force, à ceux du kronprinz, du duc de Brunswick, du général
Clauss, du général d'Urach, du prince de Wittgenstein, du baron
von Waldersee, du major von Lebedur, du général von Heeringen,
de l'officier Stinger, du sous-officier Weiss. Les voici :
1° Le comte von Malsheim, commandant la place de Blâmont, hôte
de M. François, qui, ayant fait placer sur leur porte éclairée,
M. et Mme François, à la suite d'une orgie où, avec ses invités,
il avait vidé la cave de ses hôtes, a fait tirer sur eux à coups
de revolver. Comme Mme François entraînait Instinctivement son
mari de côté, il les a fait replacer rudement dans le cadre de
la porte, et le jeu a recommencé ;
2° Le prince de Bavière, commandant en chef du Ier corps
bavarois. Il était installé au château du chocolatier Burrhus,
de Blâmont, sujet suisse, qui lui avait donné des milliers de
kilogr. de sucre, de cacao et de chocolat et avait mis sa cave à
sa disposition, en échange de la promesse que son usine serait
respectée. Le 12 août, le général fit mettre le feu à l'usine,
et, comme M. Burrhus lui rappelait sa promesse, il le menaça du
peloton d'exécution. Les tueries, le pillage, les incendies de
Blâmont ont été accomplis par ordre du prince de Bavière ; [...]
La Dépêche du Berry - 20
octobre 1915
Remise de croix de guerre
Lundi 18 courant, M. le capitaine Fabre, commandant d'armes,
s'est rendu à l'hôpital temporaire 45, où il a remis les Croix
de Guerre aux militaires dont les noms suivent :
Croix de Guerre avec palme : Capitaine Florentin du 99e reg.
d'infanterie, actuellement prisonnier à Plassenburg (Bavière),remise
à son père, M. Florentin, adjoint au maire de Blamont
(Meurthe-et-Moselle), réfugié à Vierzon, qui a failli être
fusillé par les Allemands.
La libre parole - 10 mai
1922
Les élections cantonales
En Meurthe-et-Moselle, lutte très intéressante peur le canton ce
Blamont, jusqu'ici représenté par le radical Baiz. Le candidat
indépendant, M. de Turckheim, a toutes les chances de succès
centre son concurrent, un obscur radical nommé Crouzier.
La dépêche du Berry - 30
décembre 1922
AVIS D'INHUMATION
Vous êtes prié d'assister aux Convoi, Service et Inhumation de
Monsieur Pierre LARTIGOT
Adjudant au 95e Régiment d'infanterie
Décoré de la Médaille Militaire mort pour la France le 15 Août
1914, à Blamont (Meurthe-et-Moselle), à l'âge de 32 ans.
La cérémonie religieuse aura lieu le Dimanche 31 Décembre 1922,
à 11 heures, en l'Eglise de Méry-ès-Bois.
Le deuil se réunira à l'Eglise.
De la part de : Mme Pierre Lartigot, sa veuve; Mlles Yvonne,
Simonne et Suzanne Lartigot, ses enfants; M. et Mme Lartigot,
ses père et mère, et de toute la Famille.
II ne sera pas envoyé de lettres d'invitation. Prière de
considérer le présent avis comme en tenant lieu.
L'Echo de Paris - 25
janvier 1923
MEURTHE-ET-MOSELLE LUNEVILLE. - A Chazelles, petite localité
sinistrée du canton de Blâmont. une rixe grave a éclaté dans un
café entre un couple de jeunes gens du pays et des Italiens
employés à la reconstruction. Un des Italiens joua du couteau et
frappa le fils du maire de a commune, Désiré Masson, âgé de 30
ans. Celui-ci, atteint au poumon, est dans un état grave.
L'auteur du coup de couteau a été arrêté. (Corr.)
L'Intransigeant - 21 août
1923
L'INVASION
[...]
Je retrouve ces notes de campagne :
21 août 1914 (lendemain de la bataille de Sarrebourg)...
L'armée (1re armée française) a aujourd'hui reculé sur la
Vezouze ; à droite tous avons perdu le Donon dans la matinée ;
.à gauche ou ne retrouve pas la liaison avec l'armée de
Lorraine, en pleine retraite. A ce train, demain nous serons sur
la Meurthe.
A 10 heures, le général (général Dubail) a quitté Rambérvillers
pour visiter les corps. d'armée. Après Baccarat, sur la route,
de Blamont, d'interminables convois nous ont embouteillés. Pour
la. première fois, j'ai vu, mêlées aux voitures administratives,
de nombreuses charrettes d'habitants qui fuient devant
l'invasion ; toutes sortes d'objets y avaient été jetés
pêle-mêle. Des femmes, des vieillards, des enfants les
accompagnaient, et les plus fatigués étaient couchés sur les
matelas ou la paille du chargement. Les bêtes domestiques
suivaient, attachées...
Sur toutes les routes, dans tous les villages, à Merviller, à
Montigny, à Domèvre, à Rettonville, on trouvait ces charrettes
poussées, en avant vers la Meurthe, par le canon, qui se
rapprochait, comme du bétail, par le fouet ; et comme lui s'en
allant par à-coups, héritant aux carrefours.
Tout cela était .d'une tristesse à la quelle jamais nous
n'avions réfléchi. Dans, nos exercices du temps de paix, le
terrain était toujours supposé inhabité. Ces pauvres gens
étaient avec des Français; leurs compatriotes, et cependant ils
avaient l'air de captifs...
La Croix - 4 novembre 1923
S. Exc, le nonce apostolique
consacrera le 20 novembre l'église reconstruite d'Ancerviller
(Meurthe-et-Moselle)
Voici deux ans, le préfet de Meurthe-et-Moselle, présidant la
fête de la résurrection du village d'Ancerviller, aux environs
de Blâmont, détruit par les Allemands, posait la première pierre
de l'église, et Mgr de la Celle, évêque de Nancy, la bénissait.
L'édifice est aujourd'hui complètement construit, sur une belle
place, par les soins de la Coopérative des églises, grâce aux
emprunts faits par cette Société, dans le département ; elle a
son mobilier, ses cloches, ses vitraux d'art sortis des ateliers
de J. Gruber ; l'église de l'annexe, Halloville, est également
terminée, et le tableau suivant montrera que, sous l'impulsion
active et compétente de M. le chanoine Thouvenin, fondateur et
animateur de la Coopérative, et de son auxiliaire dévoué, M.
l'abbé Fiel, la catholique Lorraine a bien travaillé.
La Coopérative des églises dévastées du diocèse de Nancy
réunissait les intérêts de 94 églises à réparer ou à
reconstruire. Dans 5 d'entre elles, le culte n'avait pas été
interrompu les réparations y furent peu importantes.
Les 89 autres églises se répartissent de la façon suivante :
Eglises rendues au culte 9
Eglises en voie d'achèvement- pouvant être bénites avant le 31
décembre 19
Eglises couvertes 34
Eglises sur le point d'être couvertes 11
Eglises au couronnement des fenêtres 7
Eglises au soubassement 4
Eglise aux fondations 1
Eglises pas commencées, par suite d'obstacles de diverses sortes
4
Les travaux effectués à ce Jour ont entraîné une dépense de 18
millions, fournis par des crédits gouvernementaux, par l'emprunt
départemental de .Meurthe-et-Moselle et par l'emprunt de la
Coopérative des églises.
Ainsi, les Allemands, qui ont détruit, ne sont pour rien dans
cette œuvre de réparation. Celle-ci s'effectue en vertu, de la.
loi française du 17 avril 1919 sur les fonds des budgets
présentés par le gouvernement français, votés par les Chambre
françaises, avec le concours des gros et surtout des petits
capitalistes français, qui souscrivent aux emprunts émis par la
Coopérative des églises.
« C'est, note M. Sordoillet, dans l'Eclair de l'Est, .un superbe
démenti aux calomnies que, pendant la guerre et maintenant
encore, nos ennemis répandaient et répandent contre la France
dans tous les pays du monde. On sait quels efforts, pendant la
tourmente, durent faire, sur la demande même du gouvernement
français, Mgr Baudrillart et la mission catholique de propagande
française pour combattre, contredire et annihiler autant que
possible la campagne diffamatoire et injurieuse que menaient
contre nous les Boches dans les pays neutres. L'Espagne, le
Portugal, l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud étaient
persuadés - il faut bien avouer que les Combes, les Pelletan.
etc., avaient tout fait pour fournir des arguments à nos ennemis
- que la France était un pays athée, que la religion catholique
y voyait son culte interdit, ses ministres expulsés, ses églises
fermées.
Aujourd'hui encore, les mensonges allemands continuent à se
colporter. Les faits sont là pour-y répondre. Mgr l'évêque de
Nancy pourra les étaler sous les yeux du nonce apostolique, et
S. G. Mgr Cerretti sera en mesure de rapporter au Chef de
l'Eglise que la France en s'imposant de très lourds sacrifices,
relève les temples de Dieu aussi bien que les mairies et les
écoles, les usines et les maisons de commerce, les fermes et les
habitations. « Que restera-t-il après cela des dénonciations
malveillantes de nos adversaires dans le monde ? La vérité
l'emportera sur le mensonge. Une fois de plus nos ennemis seront
confondus. »
Cette pensée a inspiré Mgr l'évêque de Nancy, quand il a songé à
demander a S. Exc. le nonce apostolique de venir consacrer la
première église, victime de la guerre, complètement rebâtie, sur
un nouveau terrain. Et c'est dans ce même esprit que Mgr
Cerretti a accepté avec empressement de présider, le mardi 20
novembre, cette religieuse et significative solennité. Puissent,
partout, en nos régions dévastées, se succéder à bref délai les
bénédictions et consécration d'églises, et, ainsi, la
démonstration que fournit Ancerviller se fortifiera, aux yeux de
l'univers, de multiples et suggestifs exemples, pour le bon
renom de notre France à la prospérité de la sainte Eglise !
E. M.
Le Nouvelliste de Bretagne
- 15 mars 1925
[même article dans Le Progrès de la Côte d'Or - 14 mars 1925]
LA COURSE A LA GLOIRE
TABLEAU D'HONNEUR
des communes de France à la tête du progrès automobile
1 [...]
Plus d'une auto par 23 habitants:
[...]
133 Blamont (Meurthe-et-Moselle)
Le progrès de la Côte-d'Or
- 28 août 1928
AVIS DE DECES
Vous êtes priés d'assister à la levée du corps de
Monsieur Henry BONCOURT
Préfet honoraire,
Commandeur de la Légion d'honneur,
décédé le 26 août 1928, à l'âge de 77 ans, qui aura lieu le
mercredi 29 août, à 10 heures du matin, au domicile mortuaire,
22, Cours du Parc.
De la part de sa famille et de ses amis. Le service et
l'inhumation auront lieu à Blamont (M.-et-M.).
Mémorial de la Loire et de
la Haute-Loire - 19 septembre 1929
Un cultivateur est attaqué et assommé chez lui
Le meurtrier, arrêté, déclare qu'il a agi à l'instigation de la
femme de sa victime.
Sarrebourg, 18 sept. - Un drame passionnel s'est déroulé à
Avricourt, à l'ancienne frontière. Le soir, vers 10 heures, M.
Louis Boulanger, 42 ans, cultivateur, a été assailli chez lui en
faisant une ronde, avant de se coucher, par un individu
surgissant subitement d'une cachette dans l'écurie. Sauvagement
frappé à la tête, le cultivateur s'affaissa en criant : « Au
secours ! », puis il perdit connaissance. Sa femme, née Marie
Fremiot, 28 ans, originaire d'Imlins, accourut aussitôt avec
quelques voisins, tandis que le meurtrier prenait la fuite. Un
médecin de Blamont fut appelé qui donna les premiers soins au
blessé.
La gendarmerie de Richecourt, mise au courant de l'agression,
commença aussitôt ses recherches. Guidés par la rumeur publique,
les gendarmes arrêtèrent à son domicile le manoeuvre Christtit,
occupé sur la voie ferrée à Azoudange. Au cours de son
interrogatoire, Christtit avoua être l'auteur de l'agression et
déclara avoir voulu tuer M. Boulanger, sur l'instigation de la
femme de celui-ci, avec laquelle il entretenait des relations
depuis un certain temps. Afin de perpétrer son crime, il s'était
muni d'un vieux fer à cheval, qu'on a retrouvé dans un coin de
l'écurie où il l'avait jeté après avoir lavé le sang qui le
maculait. La femme Boulanger et le criminel ont été arrêtés et
écroués à la prison régionale de Saverne.
L'Echo de Paris - 3
octobre 1930
Lunéville, 2 octobre. - Une automitrailleuse, conduite par le
soldat Eugène Sichler, du 3e A.M.T., est entrée en collision, au
passage à niveau de Croismare, avec une locomotive des chemins
de fer de Lunéville-Blamont. Par suite de la violence du choc,
la locomotive a déraillé et l'automitrailleuse s'est renversée
dans le fossé. Fort heureusement, les soldats qui se trouvaient
dans l'auto n'ont eu aucun mal. |
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