 |
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Gazette de France - 13
novembre 1811
Nancy, 10 novembre
Un entrepreneur ayant creusé un puits au lieu dit
Haut-de-la-Garde, maison isolée entre Blamont et Ogeviller,
l'eau qu'il avoit découverte se perdant entre les pierres, il
voulut en connoitre la cause ; son ouvrier, nommé Vincent,
descendit dans le puits ; mais bientôt, le puits s'écroula et
l'ouvrier fut englouti sous les décombres ; chacun craignant de
s'exposer à un péril presque certain en cherchant à secourir ce
malheureux ; mais l'entrepreneur malgré le danger évident,
descendit dans le puits et eut le bonheur de sauver son ouvrier,
qui est resté pendant douze heures courbé sous le poids des
pierres.
Le Drapeau Blanc - 26
décembre 1819
On écrit de Nanci, le 21 septembre, que la commune de
Badouvillers, arrondissement de Lunéville (Meurthe), vient
d'être le théâtre d'un incendie terrible, qui y a réduit en
cendres six maisons et la presque totalité du mobilier de neuf
ménages qui les occupaient. Sans pouvoir encore signaler la
véritable cause de ce malheureux événement, il paraît néanmoins
qu'ou le regarde comme l'effet d'une imprudence. Déjà, le 13 du
même mois, trois maisons habitées par dix ménages avaient été
consumées dans la commune de Vaucourt, même arrondissement.
Le Drapeau Blanc - 20
février 1826
S. A. R. Mme la Dauphine vient de faire remettre à M. le curé de
la paroisse de Xousse, arrondissement de Lunéville, une somme de
trois cents francs, destinée aux réparations de l'église de
Remoncourt, son annexe.
Le Drapeau tricolore - 16
novembre 1839
NOUVELLES DIVERSES.
S. M. vient d'accorder sur les fonds de la liste civile, une
somme de 1,400 francs, à titre de secours, aux habitants de la
commune de Xousse (Meurthe), qui ont été victimes des orages et
de la grêle en 1389.
Journal des villes et des
campagnes - 3 décembre 1846
Le conseil de Frémonville (Meurthe) vient d'offrir un exemple de
rare intelligence et de zèle pour les intérêts des familles. Il
a décidé que les écoles des garçons et des filles seraient
gratuites pour tous les enfans, et il a fixé à l'instituteur,
ainsi qu'aux deux Sœurs de la doctrine, un traitement
très-convenable pour les indemniser.
Journal des Villes et des
Campagnes - 29 avril 1848
A Leintrey (Meurthe) comme dans beaucoup de communes, la
révolution de février a semé la division parmi les habitants. Le
maire fut révoqué, et un autre fut mis à sa place. Il y a
quelques jours, les amis du maire déchu se rendirent à la
mairie, se livrèrent à des voies de fait sur la personne du
nouvel élu, se firent remettre l'écharpe, pillèrent la caisse
municipale, et rançonnèrent les adhérents du maire par une
contribution forcée dont le payement fut exigé séance tenante.
Mais un piquet de gendarmerie arriva bientôt et mit fin à ces
désordres. Neuf des principaux meneurs ont été arrêtés et amenés
dans les prisons de Lunéville
Mémorial de la Loire et de
la Haute-Loire - 4 février 1859
Christophe Dolot, âgé de vingt-huit ans, soldat revenu de Crimée
avec une blessure au bras droit pour laquelle il recevait une
pension de 600 fr., exerçait à Blâmont (Meurthe) les fonctions
de facteur rural ; il était très estimé de ses chefs. Ces
jours-ci il suivait un sentier qui longe la Vezouze, sur le
territoire d'Herbéviller; un accident dû aux circonstances
atmosphériques fe lit tomber dans la rivière, et, comme il ne
pouvait se servir de son bras mutilé, il lutta pendant près de
deux heures contre la mort. Ses cris d'appel furent entendus
cependant à 600 mètres de distance par des ouvriers qui
travaillaient dans la forêt; ils attirèrent également
l'attention d'un cultivateur occupé â bêcher dans une autre
direction. Mais la rivière étant, à cet endroit très encaissée,
il fut impossible de distinguer d'où partaient les cris. Le
lendemain seulement on a retrouvé le cadavre du malheureux Dolot,
qui laisse une femme sur le point de devenir mère.
La France - 1er mars 1873
Voici une révocation de maire qui, pour n'avoir rien de
politique, n'en mérite pas moins d'être mentionnée; elle prouve
l'excellente intention de combattre, par tous les moyens légaux,
la maladie de l'ivresse et tout ce qui peut en favoriser le
développement. Un décret du président de la République vient de
révoquer de ses fonctions M. Marchal, maire de Nonhigny (Meuse),
pour avoir autorisé dans sa commune l'ouverture d'un cabaret
clandestin. De plus, il parait que ce fonctionnaire municipal
fréquentait lui-même cet établissement, et avait défendu au
garde champêtre de dresser procès-verbal contre les délinquants.
Le Temps - 10 janvier 1875
La contrebande des bijoux.
On peut se demander d'abord l'intérêt que peut présenter la
contrebande des bijoux : il faut se rappeler que la douane
rembourse les droits de garantie au fabricant français qui
exporte des bijoux fabriqués en France. On comprend que si celui
qui s'est fait restituer le montant des droits fait revenir en
France les bijoux poinçonnés, il bénéficie du remboursement
opéré par le Trésor et peut recommencer indéfiniment cette
fraude.
Il paraît que cette contrebande, qu'il serait peut-être aisé de
prévenir, est devenue assez active.
Dernièrement, une jeune fille a été prise à la douane d'Emberménil
et condamnée à 10,000 fr. d'amende et 3 jours de prison pour
avoir introduit en France des bijoux qui avaient donné lieu au
remboursement des droits. On a découvert que cette fraude était
faite pour le compte d'un bijoutier de Paris, le sieur Choiseul,
qui s'abouchait avec un chef de train.
Le tribunal de Lunéville, malgré une transaction intervenue avec
l'administration centrale des douanes au prix de plus de 25,000
fr. et malgré la défense de Me Trolley, du barreau de Paris, a
condamné M. Choiseul à 10 jours de prison et l'a déclaré
solidaire pour le payement de l'amende de 10,000 fr. Le chef de
train, père de la délinquante, a été déclaré également
solidaire, et a, de plus, perdu sa place dans la Compagnie des
chemins de fer de l'Est.
L'Echo de l'arrondissement
de Bar-sur-Aube - 2 septembre 1877
Masson, Auguste-Emile, né à Ancerviller (Meurthe-et-Moselle), le
22 janvier 1856, détenu à la maison centrale de Clairvaux, était
occupé aux fours à chaux du Seilly, quand le 3 août courant il
parvint à s'évader ;
Afin d'échapper aux soupçons, il avait quitté ses vêtements de
prisonnier et les avaient remplacés par une blouse, un gilet et
un chapeau appartenant à des ouvriers employés dans la même
usine. Cinq minutes à peine s'étaient écoulées depuis sa
disparition, que le gardien s'en apercevait, et malgré toutes
les recherches, on ne parvint point à découvrir ses traces.
Masson, pendant le temps qu'il est resté à la maison centrale, a
eu une bonne conduite et travaillait bien, sa peine expirait le
29 mars prochain ; il a compris qu'en s'évadant il avait fait
une sottise, aussi a-t-il voulu la réparer, et c'est ce qui l'a
amené à se constituer prisonnier à Troyes entre les mains des
gendarmes.
Il n'en est pas moins prévenu de vol d'effets d'habillement, et
le tribunal le condamne à un mois de prison.
Paris - 23 février 1882
Un enfant noyé par sa mère.
Marie-Eugénie Michel, domestique chez M. Liotté, cultivateur à
Vého (Meurthe-et-Moselle), est accusée de ce crime et elle a
comparu aux assises de Nancy.
Le 28 avril 1880, Marie-Eugénie Michel accouchait, à Gondrexon,
chez les époux Duru, d'un enfant dont la naissance fut déclarée
le même jour à la mairie de Gondrexon par la dame Duru, et dont
le baptême eut lieu le lendemain.
Le 15 mai suivant, on découvrit dans un ruisseau, sur le
territoire de la commune de Reillon, le, cadavre de cet enfant,
dont la mort par asphyxie provenant de submersion paraissait
remonter à une dizaine de jours.
L'information a établi que cette mort était le résultat d'un
crime imputable à la mère de l'enfant. Le 3 mai, en effet, la
fille Michel avait quitté le domicile des époux Duru, emportant
son enfant et annonçant qu'elle se rendait à Nancy pour le faire
admettre, disait-elle, parmi les enfants assistés.
Le même jour, à onze heures du matin, elle reparaissait chez son
ancien maître, le sieur Liotté, de Veho, qui consentit à la
reprendre comme domestique. Toutefois le maire de Gondrexon et
le sieur Liotté ne tardèrent pas à concevoir des doutes sur la
véracité des dires de l'accusée. Elle avait produit pour les
tromper une attestation fabriquée d'après ses instructions, et
de laquelle il semblait résulter qu'elle avait en effet placé
son enfant à l'hospice de Nancy.
Le 13 mai, comprenant que sou mensonge allait être découvert, la
fille Michel prit la fuite, après avoir avoué à un témoin
qu'elle avait jeté son enfant à l'eau sous le pont du ruisseau
du Reillon, et qu'elle avait mis une grosse pierre sur son
corps. Deux jours plus tard le cadavre de l'enfant était retiré
de ce ruisseau.
L'accusée avait pu longtemps se soustraire à toutes les
recherches.
Ce fut un cultivateur qui allait faire baigner ses chevaux dans
le ruisseau du Reillon, qui découvrit le cadavre de l'enfant..
Dès que ce fait fut répandu dans le pays, la fille Michel, qui
prétendait avoir porté son enfant à la maison de secours de
Nancy, disparut de la contrée.
Cette malheureuse fille a répondu au président des assises
qu'elle avait tué son enfant dans un véritable accès de folie et
de désespoir. Elle avait été abandonnée par un homme qui lui
avait promis le mariage, Cependant la fille Michel est âgé de
trente-deux ans, et elle n'aurait pas dû croire facilement à
semblables promesses.
Reconnue coupable par le jury, mais avec circonstances
atténuantes, l'accusée a été condamnée à cinq ans de réclusion.
Me Dongois.
Le Rappel - 23 février
1882
UNE MÈRE QUI NOIE SON ENFANT
Elle se nomme Marie-Eugénie Michel, cette malheureuse. Elle est
âgée de trente-deux ans et occupe la place de domestique chez M.
Liotté, cultivateur à Vého (Meurthe-et-Moselle).
Traduite devant le jury, accusée de meurtre sur son enfant,
Marie Michel écoute sans émotion apparente la lecture de l'acte
d'accusation, qui expose les faits en ces termes :
« Le 28 avril 1880, Marie-Eugénie Michel accouchait, à Gondrexon,
chez les époux Duru d'un enfant dont la naissance fut déclarée
le même jour à la mairie de Gondrexon par la dame Duru, et dont
le baptême eut lieu le lendemain.
» Le 15 mai suivant, on découvrit dans un ruisseau, sur le
territoire de la commune de Reillon, le cadavre de cet enfant,
dont la mort par asphyxie provenant de submersion paraissait
remonter à une dizaine de jours.
» L'information a établi que cette mort était le résultat d'un
crime imputable à la mère de l'enfant. Le 3 mai, en effet, la
fille Michel avait quitté le domicile des époux Duru, emportant
son enfant et annonçant qu'elle se rendait à Nancy pour le faire
admettre, disait-elle, parmi les enfants assistés.
» Le même jour, à onze heures du matin, elle reparaissait chez
son ancien maître, le sieur Liotté, de Vého, qui consentit à la
reprendre comme domestique. Toutefois le maire de Gondrexon et
le sieur Liotté ne tardèrent pas à concevoir des doutes sur la
véracité des dires de l'accusée. Elle avait produit pour les
tromper une attestation fabriquée d'après ses instructions, et
de laquelle il semblait résulter qu'elle avait en effet, placé
son enfant à l'hospice de Nancy.
» Le 13 mai, comprenant que son mensonge allait être découvert,
la fille Michel prit la fuite, après avoir avoué à un témoin
qu'elle avait jeté son enfant à l'eau sous le pont du ruisseau
du Reillon et qu'elle avait mis une grosse pierre sur son corps.
Deux jours plus tard le cadavre de l'enfant était retiré de ce
ruisseau.
» L'accusée avait pu jusqu'ici se soustraire à toutes les
recherches. »
M. le président interroge l'accusé qui sans dénier le crime dont
elle s'est rendue coupable, l'attribue à un accès de folie et de
désespoir où l'avait jeté l'abandon dont elle était victime de
la part d'un domestique de sen maître, le nommé Hinzelin, auquel elle s'était donnée sur la foi d'une promesse de mariage.
On entend les témoins.
M. Liotté dépose que l'accusée était à son service ; il l'a
renvoyée quand il s'est aperçu qu'elle était enceinte. Ainsi
congédiée au mois de décembre 1879, elle est rentrée chez lui en
mai 1880; il a consenti à la reprendre; parce qu'elle était
bonne ouvrière et qu'il croyait, ainsi qu'elle l'affirmait,
qu'elle avait déposé son enfant à l'hospice, tandis qu'elle lui
avait donné la mort.
Mme Duru dit que la fille Michel est venue se mettre en pension
chez elle. Son enfant est arrivé au monde bien portant. Pendant
le séjour de la fille Michel chez le témoin, Hinzelin lui a
rendu plusieurs visites ; il lui faisait accroire qu'il se
disposait à louer uns chambre à Vého, pour s'y établir avec elle
lorsqu'ils seraient mariés. La fille Michel a donné plusieurs
fois de l'argent à Hinzelin comptant qu'il l'épouserait ;
cependant, elle a appris qu'Hinzelin était fiancé avec une
autre, qu'il a, en effet, bientôt épousée.
La fille Michel en a éprouvé un grand chagrin, mais elle n'a pas
paru privée de raison au témoin, lorsqu'elle l'a quitté,
annonçant qu'elle allait placer son enfant à l'hospice de Nancy.
Le témoin l'a vue partir, persuadés qu'elle allait accomplir
cette résolution.
M. Jules Chassel, maire à Gondrexon. - Le 28 avril 1880,
l'accusée est accouchée d'un enfant dont la naissance a été
déclarée à la mairie de Gondrexon; le témoin, en sa qualité de
maire, a délivré à Marie Michel le certificat d'indigence qui
lui était nécessaire pour faire admettre son enfant à l'hospice
de Nancy. Voulant faire croire que l'enfant y avait été
réellement reçu; la fille Michel a représenté au témoin le
certificat qu'elle tenais de lui, au pied duquel se trouvait une
annotation ainsi conçue :
« Mlle Marie Michel a porté son enfant à la maison de secours de
Nancy, sans y faire mal, le lundi à deux heures, après midi; il
faut donner cela à M. le maire de Gondrexon.
« La chère sœur supérieure de la maison de secours de Nancy. »
Eugène Verlet, domestique chez M. Liotté, à Vého. - Le jour où
la fille Michel est rentrée chez M. Liotté, elle a fait monter
le témoin dans sa chambre et elle lui a dicté la note ci-dessus,
qu'elle a ensuite présentée au maire de Gondrexon, comme émanée
de la-supérieure de l'hospice de Nancy.
M. Joseph Maire, cultivateur à Vého. - En faisant baigner ses
chevaux au pont de ReilIon il a découvert le cadavre de
l'enfant, il a d'abord informé son père, puis M. le maire de
Vého de cette découverte. Dès qu'elle a connue dans le pays, la
fille Michel a disparu.
Déclarée coupable, par le jury, mais avec admission de
circonstances atténuantes, Marie-Eugénie Michel est condamnée à
cinq années de réclusion.
Journal de Seine-et-Marne
- 18 juillet 1883
Le Courrier rapporte qu'une personne d'Hablainville, M. François
Voinot, cultivateur, vient d'être foudroyé, samedi, dans la
forêt de Buriville (Meurthe-et Moselle).
Vers trois heures du soir, M. Voinot s'était mis à l'abri sous
un vieux chêne, ainsi que son domestique. Tout à coup un coup
effroyable retentit ; une boule de feu, disent quelques
assistants qui se trouvaient à peu de distance vint frapper
Voinot en pleine poitrine. Le domestique, Léon Susset, fut aussi
renversé. Il a pu revenir à lui, et en est quitte pour trois
brûlures, une sur le côté gauche de la tête, une sur la cuisse
gauche, et une à la cheville droite, en voie de guérison.
Quant à Voinot, il avait la poitrine couverte de petites pointes
de feu, la jambe droite noire d'un bout a l'autre, les cheveux
du côté droit grillés. Les clous de ses souliers étaient presque
tous arrachés.
Le Petit Journal - 7 août
1884
L'école communale de Xousse (Meurthe-et-Moselle) vient d'être
fermée pour quinze jours, en raison d'une épidémie de rougeole
qui sévit sur les enfants de cette commune.
L'Univers - 2 mai 1885
A la gare d'Igney-Avricourrt, dans la nuit de dimanche à lundi,
deux jeunes gens d'Avricourt, un employé du chemin de fer de
l'Etat, célibataire, et une jeune femme israélite, se sont
empoisonnés avec de la strychnine, et comme la mort ne venait
sans doute pas assez vite, à leur gré, ils se sont frappés de
plusieurs coups de poignard. Les gémissements du jeune homme ont
fait accourir les parents. On espère le sauver malgré lui. La
jeune femme était déjà morte. Deux lettres d'elle annoncent sa
résolution de mourir et son désir d'être enterrée, on devine
avec qui. Cet acte de désespoir a eu lieu dans la chambre du
jeune homme, chez son père, aubergiste. Le bruit court qu'à
Xousse, sur la frontière française, non loin d'ici, aurait eu
lieu un autre suicide d'un jeune homme de 24 ans. Les détails
manquent.
Le Petit Caporal - 5
septembre 1886
SUR LA FRONTIÈRE
Sous ce titre, nous lisons dans le Serre-File :
En Alsace-Lorraine, les Allemands préparent le terrain pour les
grandes manœuvres. Des reconnaissances d'officiers parcourent
journellement les routes qui traversent les Vosges: des pointes,
des patrouilles battent les bois, visitent les villages et les
hameaux.
Est-il bien nécessaire de dire à nos lecteurs de quel côté sont
dirigées toutes ces reconnaissances préparatoires des officiers
allemands ? Du côté de notre frontière, bien entendu. C'est
évidemment de chez nous que doit venir l'ennemi. Toutes les
éludes, tous les travaux ont donc pour objet la frontière
française.
Il est constant toutefois que le zèle des officiers allemands,
les pousse quelquefois un peu loin, même à franchir notre
frontière, sans le savoir probablement.
C'est ainsi que le mercredi 18 août, une reconnaissance
allemande composée de : un général, le colonel du 15 uhlans, de
Strasbourg, deux capitaines, un lieutenant et six cavaliers
ordonnance, franchissait la frontière française en avant du
village de Bertrambois, près d'Avricourt.
La petite troupe avait déjà fait 600 mètres sur le territoire
français, lorsqu'un douanier, en embuscade au bord du chemin, se
dresse tout à coup devant elle, la baïonnette en avant, et lui
crie : « Halte-là ! »
Notre brave douanier, en cette rencontre inattendue, a dû revoir
par la pensée, dans une vision rapide, les épisodes des jours
terribles de 1870.
Un moment interdit devant cet homme seul, bravement campé devant
lui, le général prussien crie à ses compagnons: Zurük ! Wir sind,
in Franckreich (Demi-tour, nous sommes en France !) sur cet
ordre, la reconnaissance tournait bride et disparaissait au delà
de la frontière, sur le territoire allemand. Une heure après, le
lieutenant qui faisait partie de la reconnaissance se présentait
à la frontière, au poste des douanes de Bertrambois, et
remettait au brigadier, chef de poste, une lettre t'excuses de
la part du général. Le même jour, à la même heure, une autre
reconnaissance composée de six officiers allemands, suivait la
route qui longe la frontière, à hauteur et en vue du village de
Gogney. Tout à coup les étrangers quittent la route et
s'avancent vers une ferme, dite la Sablière, située en
territoire français, à 600 mètres de la ligue frontière.
Ils ne trouvent dans la ferme qu'une domestique à qui ils
demandent si la Sablière est sur le territoire français. Sur la
réponse affirmative de cette femme ils semblent, hésiter, puis
l'un d'eux dit : « Retournons, mais passons par ici. » Ce
disant, au lieu de reprendre le chemin qui les avait amener, ils
continuent 200 mètres environ à marcher sur notre territoire ;
ce crochet leur permit de contourner un mouvement de terrain,
voisin de la ferme, qui, sans doute, avait pour eux quelque
intérêt.
Aucun douanier n'était dans les environs; ils n'ont pas été
aperçus ni arrêtés.
Nous n'avons pas qualité pour juger ni apprécier les deux
incidents que nous venons de signaler et dont nous pouvons
certifier l'exactitude.
Y a-t-il simple méprise, ou ces erreurs sont-elles volontaires
et cherchées?
Nous ne savons. Cependant nous tenons de bonne source qu'un
député de la région de l'Est serait décidé, dès la rentrée des
Chambres, à interpeller le ministre de la guerre et le ministre
de la justice sur la façon dont en un cas aussi grave la loi
d'espionnage peut être appliquée.
La Lanterne - 18 octobre
1887
Nancy, 16 octobre. -Le général Blondel commandant l'artillerie
du 6e corps, s'est cassé une jambe en visitant les casemates du
fort d'Embermenil.
Le général était en tournée, d'inspection dans l'Est; malgré de
vives souffrances il a pu être transporté à Châlons.
Le Petit Caporal - 4 juin
1888
LA FRONTIERE FERMÉE
On télégraphie d'Igney-Avricourt en date d'hier, 1er juin :
Malgré les avis des journaux et les avertissements que leur
donnent, en leur délivrant leur billet, les employés des gares,
il est des voyageurs qui espéraient encore franchir Deuttich
Avricourt sans le passeport réglementaire.
Dans ce cas se trouvait une dame belge, du fait de son mariage,
domiciliée à Nancy. Cette dame allait à Strasbourg voir sa mère
malade ; elle était muni d'un certificat ainsi conçu :
« Il est certifié par la présente que par suite du mariage en
l'Etat belge, X... née Wilhelm, demeurant à Nancy, rue de
Strasbourg, 27, a été autorisée, à la suite de l'autorisation de
la direction impériale de la police de Strasbourg, en date du 14
mai 1888 (0,1718), de visiter et de chercher sa mère malade, Mme
Wilhelm,
« Pour un délai de 6 à 7 jours.
« Le réviseur de la police, Lengel, »
Malgré ce certificat on a refusé de laisser passer Mme X.
Dans la nuit une famille d'Autrichiens a vainement essayé de
franchir la frontière ou plutôt la barrière de Deutsch-Avricourt
une autre famille également repoussée, se trouvait dans un cas
assez curieux : le père, un Allemand pur sang qui s'est installé
depuis quatorze ans en Amérique, revenait en Prusse accompagné
de sa femme et de sa fille ; il était porteur d'un passeport
délivré à son nom par le consul d'Allemagne aux Etats-Unis.
Son passeport sa nationalité, c'était pensait-il, plus qu'il ne
lui en fallait pour qu'on le laissât passer. Lui, oui ; mais sa
femme et sa fille, qui n'étaient pas portées sur le passeport,
non. On lui a laissé le choix entre ces deux expédients : passer
seul ou s'en retourner avec sa famille.
La France - 2 septembre
1888
Nancy, le 31 août.
Hier, au moment où j'allais me rendre à Blainville pour assister
aux manœuvres des hussards et des chasseurs à pied, je rencontre
un de mes amis qui me dit :
- Un parle d'un nouvel incident sur la frontière, du côté d'Avricourt!
Je n'en veux pas entendre davantage. Je quitte brusquement mon
ami, je cours à la gare. En route pour Avricourt.
Je dois le dire tout de suite, il n'y a eu aucun incident. Mon
ami avait été tout bonnement la victime d'un mauvais plaisant,
et j'étais moi-même tombé dans le panneau. Je n'ai cependant pas
perdu mon temps dans cette petite excursion.
La frontière, on le sait, est assez singulièrement tracée à
Avricourt ; elle longe, sur la gauche en allant vers l'Est, la
ligne du chemin de fer. La gare est à dix ou quinze mètres du
territoire allemand. A l'extrémité de cette gare, la voie est
traversée perpendiculairement par une route des deux côtés de
laquelle on aperçoit, à quelques pas devant soi, les poteaux
indiquant la frontière.
Au moment où je suis arrivé, huit officiers allemands, venant de
Sarrebourg, étaient postés fort insolemment, selon l'habitude de
ces messieurs, entre les deux poteaux et regardaient de notre
côté, c'est-à-dire du côte de la France. En face d'eux, à dix
mètres à peine, le gendarme français les considère, impassible.
J'ai pu me rendre compte, à Avricourt, combien est pénible la
situation des villages frontière. On y est constamment sur le
qui-vive; chaque jour on craint quelque incident qui amène des
suites fâcheuses. Les habitants ont l'air résigné, mais
profondément triste. Ils savent que l'ennemi est là, à deux pas
d'eux, que leur bien, leur vie même est à la merci du voisin et
qu'ils seront les toutes premières victimes de la guerre.
Dans ces conditions, personne n'est sûr « lu lendemain. Qui sait
si la journée qui se termine ne sera pas la veille de quelque
catastrophe ?
J'ai passé plusieurs heures fort intéressantes à Avricourt. En
sortant de la gare, une petite route qui longe la ligne du
chemin de fer d'Avricourt à Cirey conduit sur un autre point de
la frontière d'où l'on a permit un fort beau paysage au milieu
duquel le village d'Avricourt allemand, première station
d'Alsace-Lorraine, avec sa grande gare, ses dépôts et ses
magasins. J'aurais bien voulu pousser jusque-là ; mais les
Allemands sont trop peu coulants pour que je me risque à les
aller voir.
Un petit incident en passant. Comme mes allées et venues sur la
frontière avaient fini par me faire remarquer, le brigadier de
gendarmerie de service à la gare me dépêcha un de ses hommes
pour m'interviewer. Je dus subir un interrogatoire en règle
auquel je me prêtai, bien entendu, de la meilleure grâce du
monde.
Comme le gendarme, après avoir constaté mon identité, s'excusait
en disant que son devoir l'avait contraint, ne me connaissant
pas, à s'occuper de moi, je lui répondis :
- Vous n'avez aucune excuse à faire ; vous accomplissez votre
devoir en agissant comme vous le faites ; je suis
particulièrement heureux de constater que la frontière est bien
gardée. Hélas ! que n'en est-il de même partout !
Autre fait à noter. Je parlais tout à l'heure des officiers
allemands qui sont venus aujourd'hui se poster près des poteaux
de frontière. Ces scènes, paraît-il, se renouvellent fréquemment
à Avricourt; il y a quelques semaines, un officier teuton en
goguette avait poussé la chose si loin qu'il a failli soulever
un incident fâcheux.
Messieurs les officiers allemands feraient bien d'imiter la
réserve des officiers français. Jamais aucun des nôtres n'est
allé s'installer de cette façon insolente et provocatrice à la
frontière. Il est vrai que demander quelque politesse et quelque
générosité aux Allemands, c'est, de gaieté se cœur, perdre son
temps.
La Petite République - 2
juillet 1889
MEURTHE-ET-MOSELLE. - Un acacia presque séculaire, ombrageant le
crucifix du calvaire situé à environ 400 mètres du village de
Xousse, a été détruit par un individu qui exerce la profession
d'horloger ambulant et qui était de passage dans ladite
localité.
Il a passé la nuit chez le sieur Charles-Nicolas Tony,
cultivateur, mais on ignore son nom. Il a commis ce méfait en
voulant prendre un essaim, ou son miel, qui se trouvait dans
ledit acacia.
Cet arbre étant creux, il a mis le feu à l'intérieur, et après
une certaine combustion, l'arbre est tombé.
Le Soleil - 20 avril 1890
Nancy, 18 avril. - Pendant une battue organisée dans la forêt de
Mondon, M. Antoine, de Herbéviller, a reçu en plein corps la
décharge du fusil d'un chasseur imprudent. Les blessures sont
assez graves. L'extraction des balles a dû être faite par M. le
docteur Messier, de Badonviller, assisté d'un confrère de
Blâmont.
Le Petit Caporal - 14 juin
1894
Quatre soldats noyés. - Quatre soldats de la 6e section
d'ouvriers d'administration, en garnison à Châlons, faisaient
une partie de canot sur la Marne ; après s'être arrêtés quelque
temps dans un cabaret de Sarre, les passagers un peu pris de
boisson, s'étaient embarqués et dansaient ou gesticulaient dans
leur embarcation. Soudain un des militaires tombe à l'eau,
faisant chavirer le canot; ses compagnons furent précipités à
leur tour dans la Marne, où ils disparurent.
Un témoin de l'accident, A. Fizen, garde-pèche au lieu dit « Le
Badois », monta dans une barque pour leur porter secours, aidé
de plusieurs personnes ; mais ce ne fut que quelques heures plus
tard que l'on pu retirer les cadavres de trois de ces
infortunés. Les victimes de cet accident étaient les nommés
Dévot, âgé de vingt-trois ans, né à Ancerviller
(Meurthe-et-Moselle), caporal-tailleur ; Hiblot, âgé fie
vingt-trois ans, originaire de Montmédy (Meuse),
caporal-cordonnier ; Roder, âgé de vingt-quatre ans, soldat de
1re classe, né à Mangiennes (Meuse). On ne connaît pas encore le
nom de la quatrième victime, qui n'a pas été retrouvé.
L'Univers - 13 mai 1897
Le Journal officiel publie l'avis suivant
Par arrêté ministériel du 7 mai 1897, l'école facultative de
filles de Verdenal (département de Meurthe-et-Moselle) a été
laïcisée.
La Croix - 14 mai 1897
Nous annoncions hier la laïcisation, par arrêté ministériel, de
l'école facultative de filles de Verdenal (Meurthe-et-Moselle);
c'est « suppression » qu'il fallait lire, nous apprend
aujourd'hui L'Officiel.
Le petit courrier de
Bar-sur-Seine - 21 janvier 1902
Tribunal correctionnel de Bar-sur-Seine
Audience du 16 janvier 1902 [...]
Baptiste Nicolas-Augustin, dit Massacrot, âgé de 30 ans, né à
Autrepierre (Meurthe-et-Moselle), berger à Villiers sous-Praslin,
a été condamné à 100 francs d'amende et aux dépens, pour chasse
à l'aide de collets. engins prohibés.
Le Petit Journal - 5
octobre 1902
ASSASSINS DE Mlle VICTORINE NOYER
(Dépêche de notre correspondant)
Nancy, 4 octobre.
Les- assassins présumés de Mlle. Victorine Noyer, ancienne bonne
du curé de Maizières-les-Vic (Lorraine annexée), sont arrêtés.
Ce sont deux individus de Vaucourt, canton de Blamont, les
neveux de la victime, parait-il. On a trouvé sur eux une somme
de 8,000 francs. Le montant des valeurs emportées s'élavait : à
18,000 francs.
Courier de Saône-et-Loire
- 4 janvier 1907
Le train express n° 38, venant d'Avricourt et se dirigeant vers
Nancy, a déraillé, entre les gares de Emberménil et de
Marainviller, à la suite d'un éboulement du talus bordant la
voie. La locomotive est seule sortie des rails. Il y a quelques
blessés légèrement.
Le Petit Troyen - 18 mai
1907
BAR-SUR-SEINE
Tribunal correctionnel. - Audience du jeudi, 16 mai.
[...]
Baptiste Nicolas-Augustin, âgé de 44 ans, né à Autrepierre
(Meurthe-et-Moselle), manouvrier, né et demeurant à
Villiers-sous-Praslin, prévenu d'outrage public à la pudeur et
de violences envers son enfant mineure a été acquitté.
Le Petit Troyen - 21 avril
1908
MORT ETRANGE
Lunéville, 20 avril. - Un propriétaire de la commune d'Emberménil,
M. Henry, âgé de 33 ans, a été trouvé inanimé dans un champ
ayant à la jambe droite une profonde blessure. Il est mort sans
avoir repris connaissance. Le parquet a ouvert une enquête sur
cette mort étrange.
Mémorial de la Loire et de
la Haute-Loire - 11 octobre 1908
Ballon allemand sur la frontière
On signalait, il y a quelques jours, l'apparition sur Lunéville
d'un ballon allemand, se dirigeant vers Nancy. Ce fait a
provoqué un certain émoi et on demandait, de Paris, des
explications détaillées.
Voici de quoi compléter, si besoin est, l'enquête officielle :
Le ballon a été vu, d'abord, par de nombreux villageois de
Vaucourt, petit village touchant à la frontière. Il se tenait à
moins de trois cents mètres au-dessus de la forêt. Quand les
passagers, que l'on apercevait distinctement, virant qu'ils
excitaient la curiosité, ils jetèrent du lest et disparurent.
Plusieurs officiers du fort de Manonvillers l'ont observé
longuement. Le ballon restait, en effet, avec une certaine
complaisance, au-dessus du premier fort de la frontière.
A l'aide de fortes lunettes d'artillerie, les officiers ont pu
lire distinctement sur l'enveloppe le mot : « Auguste » qui
indique assez sa nationalité.
Après avoir passé au-dessus de Lunéville, à l'altitude de 1.000
mètres environ, l'« Auguste » est resté près d'une demi-heure
au-dessus de la gare importante de Blainville. De nombreux
campagnards l'ont observé.
Il a pris ensuite la direction de Pont-Saint-Vincent, où, comme
on le sait, se trouve un des forts les plus redoutés de la
première ligne de défense.
Comme personne n'a signalé son atterrissement en France, il est
probable que l'« Auguste » a trouvé un courant favorable pour
rentrer en Lorraine ou en Allemagne.
L'Univers - 5 novembre
1909
L'instituteur de Verdenal (Meurthe-et-Moselle), essayant une
carabine pour le tir scolaire, presse involontairement la
gâchette. Le coup part et atteint à la tête un élève, de huit
ans dont l'état laisse peu d'espoir.
Paris - 10 février 1911
Désertion de quatre cavaliers
Lunéville, 9 février.
Quatre cavaliers du 18e chasseurs se sont évadés des locaux
disciplinaires où ils étaient enfermés pour absence illégale et
autre délit.
Malgré la poursuite de la gendarmerie et des douaniers, ils ont
pu réussir à passer la frontière aux environs de Vaucourt. Ils
ont dit aux gendarmes et douaniers allemands qu'ils avaient
déserté parce qu'ils « avaient esquinté » un officier, ce qui
est faux.
La population leur a fait une réception plutôt hostile.
L'Intransigeant - 29 mai
1912
Lunéville .- Hier matin à six heures, un ballon sphérique,-monté
par trois passagers allemands, est tombé près de la gare d'Herbeviller.
Les trois Allemands ont été conduits devant le commissaire
spécial d'Avricourt. Un autre ballon, venant d'Allemagne, a été
vu passant au-dessus de Lunéville et entraîné dans la direction
de Nancy.
Le Petit Troyen - 22 juin
1917
Bar-sur-Seine
Tribunal correctionnel
[...]
Baptiste Nicolas-Augustin, dit Massacro, 64 ans, né à
Autrepierre (Meurthe-et-Moselle), berger, demeurant à Magnant,
déclaré coupable de violation de domicile chez les époux Gobin
et de violences volontaires d'une nature toute spéciale en vers
la jeune Pettinelli Suzanne, domestique des époux Gobin, a été
condamné à 3 mois d'emprisonnement. (Sursis à exécution).
La Libre Parole - 22
janvier 1920
Le Drame d'Emberménil
La colonel von Ballade dénoncé par les Allemands
Genève, 20 janvier. - La Marienburg, revue des officiers en non
activité de l'armée allemande, éditée à Wurzbourg par M. Karl
Kuhn, premier-lieutenant démobilisé, publie le document
ci-dessous :
« Le 27 octobre 1914, le sous-officier Ebert, de la 8e compagnie
du 4e régiment de landwehr, fut pris par les Français. Il avait
pénétré dans Emberménil après qu'une femme à laquelle il avait
demandé s'il y avait des ennemis dans le village lui eut répondu
; je ne sais pas.
« En punition de cette réponse, le colonel von Ballade fit
arroser le village de grenades. Mais il estima que l'expiation
ne suffisait pas. Dix jours plus tard, le 5 novembre, à 2 heures
35 après-midi, il émit l'ordre de régiment conçu comme suit (les
abréviations du style impérial sont reproduites d'après le texte
allemand) :
« Compagnie d'avant-garde 11, pour attaque insidieuse contre
patrouille sous-officier Ebert, envoie immédiatement patrouille
côte 375 sud-ouest gare Emberménil, à batterie Wirth et major
Brieser avec ordre écrit suivant :
« 1. Quand ultérieurement l'entreprise d'aujourd'hui sera
interrompue sur mon ordre, il sera pris occasion au retour, de
jour ou de nuit, de châtier impitoyablement les habitants d'Emberménil.
A ces fins, plusieurs maisons seront incendiées ou détruites et
deux ou trois habitants fusillés au milieu du village. Propriété
mobile, sa voir ; chevaux, bétail, véhicules, outils, emportée
autant qu'exécutable en peu de temps. Expliquer aux habitants
motifs de cette punition.
« 2. Une demi-colonne munitions artillerie arrive Avricourt
aujourd'hui 5 heures venant de Ruxingen.
Signé : von Ballade.
« Le capitaine Nexroth apprit avec horreur qu'il était chargé de
l'exécution de cet ordre. Il rassembla les habitants et demanda
qui avait induit en erreur le sous-officier Ebert dix jours
auparavant. Personne ne s'étant déclaré, il menaça d'être
contraint d'en fusiller plusieurs. Là-dessus, une Française
enceinte s avança et avoua qu'à la question d Ebert, elle avait
répondu qu'elle n'en savait rien. Mais Nexroth devait avoir deux
coupables au moins. Ses camarades l'avaient prévenu que s'il
contournait. l'ordre de Ballade, Ballade le traduirait
inexorablement en conseil de guerre pour refus d'obéissance.
Dans son désespoir, il s'adressa au maire d'Emberménil et lui
demanda s'il n'y avait pas au moins quelque habitant « qui ne
fût pas une grande perte. » On lui désigna un garçon faible
d'esprit, l'idiot du village. Ainsi les deux victimes furent
conduites au mur du cimetière. Mais nos soldats bavarois, saisis
d'horreur, refusèrent de tirer et allèrent se cacher derrière
les maisons. Ce n'est que sur les supplications du capitaine
qu'il se trouva un groupe d'hommes qui fusillèrent alors la
femme et ce garçon.
« Nous laissons à M. le colonel von Ballade le soin de se
justifier. Il demeure à Wurzbourg. Ludwigstrasse 9. Il est à la
tête d'un office de liquidation militaire, au service
républicain. » Donc, Oberst von Ballade, Wurzbourg,
Ludwigstrasse 9. voici nettement indiqués les faits, le nom,
l'adresse : s'est-on occupé de celui-là ? Quand sera-t-il, à son
tour, collé au mur du cimetière d'Emberménil ?
Ach. Plista.
L'Echo de Paris - 28
juillet 1923
UNE FÊTE A LA. COTE 303
Un monument aux héros du "Bras-en-Chemise"
(De notre correspondant particulier)
Lyon, 26 juillet. - Les anciens du 217e R.I., qui se distingua
pendant la guerre particulièrement en Lorraine, ont eu la
touchante pensée d'élever à leurs frais un monument fort simple.
à la cote 303, entre Vého, Reillon, Leintrey et Blémerey; terres
de Lorraine, où. leur régiment se distingua plus spécialement en
juin 1915.
Il s'agissait d'enlever aux Allemands un observatoire dangereux.
Par quatre fois, à la baïonnette, les braves de ce régiment
lyonnais partirent à la conquête de l'objectif qu'ils surent
garder, mais au prix de quels sacrifices !
Il faisait si chaud que les hommes enlevèrent leurs, capotes et
chargèrent à la baïonnette, sur plus de 300 mètres, en « bras de
chemises ». Leur exploit est resté légendaire en Lorraine.
Sous la conduite du commandant, Clayette, président, des
capitaines Cuaz, Verdier, Bousseau, etc., les survivants sont
allés inaugurer cet ex-voto de la piété fraternelle qu'ils ont
payé seuls. Ils ont eu la joie de retrouver avec eux, venu,
spécialement, M. le colonel Villemin, du 103e R.I. à Paris, leur
ancien commandant, qui: fit l'appel des morts devant le monument
fort simple, après une messe en plein air célébrée par le curé
de Reillon. MM. Bouet, sous-préfet de Lunéville, G. Mazerand,
député de Turckeim, conseiller général; assistaient à la
cérémonie, ainsi que les maires des communes qui furent les
témoins du sacrifice héroïque de ces braves, et ils y prirent la
parole pour remercier les survivants et célébrer le retour à la
liberté de la terre affranchie par leur dévouement.
Ces Lyonnais, qui sont tous pour nous des amis et des frères
d'armes, s'en allèrent ensuite visiter les autres secteurs
voisins de Lorraine où ils ont combattu : Dadonvillers, et cette
Chapelotte, qui défraya si longtemps les communiqués, et où la
76e D.I. conquit de brillants lauriers en 1916.
Le geste de ces anciens poilus, érigeant a leurs frais un
monument à leurs camarades, méritait d'être signalé, car, eux
aussi, dans le vrai sens du mot, ils sont des braves gens. J.C.
L'Ouest-Eclair - 19
octobre 1923
Secteur de Baccarat à Lunéville. - Translation dans le cimetière
national du Badonviller, des cimetières d'Ancerviller et
Montigny.
Les familles ayant des parents inhumés dans les cimetières
désignés ci-dessus et qui désireraient être fixés sur la date du
déplacement de la tombe de leur parent, auraient à s'adresser à
l'officier chef du secteur d'état-civil intéressés.
Il demeure entendu que les corps des militaires réclamés par les
familles dans les délais fixés, ne seront pas déplacés en
attendant le transfert aux frais de l'Etat.
Le Matin - 21 mars 1927
MEURTHE-ET-MOSELLE
LANEUVEVILLE-AUX-BOIS
Sur la route d'Emberménil, le télégraphiste Joseph Welsch, 26
ans, est attaqué à coups de couteau et dévalisé par deux
malfaiteurs qui s'enfuient dans la forêt de Parroy.
L'Intransigeant - 20
septembre 1927
le monument de l'abbé Lefebvre
Il a été inauguré ce matin Nancy, 19 septembre (de notre corr.
part.) - Ce matin, à Ancerviller près de Badonviller, a été
inauguré le buste de l'abbé Lefebvre, ancien curé de la
paroisse, mort-au chevet des varioliques à l'hôpital Villemin à
Nancy en février 1918. L'œuvre due au sculpteur Auguste Valin a
été érigée sur l'emplacement de l'ancienne église détruite par
les Allemands.
Le Nouvelliste de Bretagne
- 17 novembre 1929
LA RELEVE
En avant du fort de Manonvilliers, le chasseur Pierre Grégoire
remplissait, obscurément son devoir, dans la compagnie du
valeureux de Mollens.
On avait vraiment l'esprit de corps, dans cette belle unité. Les
cors de chasse, brillaient sur le fanion et c'était d'une allure
martiale que l'on avait traversé les bourgades et sillonné les
chaussées des voies stratégiques des « Marches de l'Est ».
Maintenant il ne s'agit ni de parader, ni de crâner, mais de se
défiler, blottir et terrer, dans les ravinements bourbeux, les
trous d'obus et les tranchées.
Le fort, qui montait la garde sur la crête lorraine dominant la
voie ferrée de Lunéville à Avricourt, et dont on avait tant de
fois vanté la puissance et l'invulnérabilité, est hors de
combat. Gisant lamentablement éventré et démantelé, tel un
colosse aux pieds d'argile, croulant sous l'ouragan infernal,
des poitrines humaines durent assurer la relève, et se
substituer au veilleur défaillant.
Voici qu'à Pierre Grégoire, incombe la mission de contribuer à
défendre son village natal.
Quelle tâche à la fois redoutable et douce, que celle qui lui
est assignée et dont il a pleinement conscience de l'importance.
Assurer la relève... Refaire les gestes libérateurs que, sur
cette voie douloureuse des invasions, ses devanciers avaient
déjà accomplis, pour secouer le joug de l'ennemi héréditaire et
défendre le (-?-) familial ; est-ce que pour la bien remplir, si
difficile et si périlleuse qu'elle soit, le lorrain a besoin
d'impérieuse consigne ?
Pour le stimuler, l'entraîner et le soutenir, n'a-t-il pas des
légions: de Souvenirs qui passent au galop de forces
mystérieuses ; n'a-t-il pas ces sourires de visions du passé qui
exaltent son âme et parent son cœur avant le sacrifice ?
Quand il est venu assurer la relève au bas de ces champs
dévalant vers le Leintrey, au penchant du coteau qu'il avait
remarqué les plaies béantes faites dans les murailles grises du
village évacué. Quel déchirement quand il aperçut les
dévastations produites par la mitraille dans le cimetière aux
comme dans les chènevières et dans croix brisées, aux tombes (_
?_) l'église mutilée.
Il se reporte par la pensée aux temps heureux ou ces champs, ces
poteaux et ces bois n'entendaient ni crépitements rageurs de
mitrailleuses, ni sournois bourdonnements de balles meurtrières,
ni fracas de bombardements infernaux, ni vrombissements de
grands avions de proie.
Cette verte campagne ne connaissait alors que les réveils très
doux qui faisaient parmi les brumes éclore les fleurs sauvages à
l'orée de Rémabois, comme le soir, au firmament, les étoiles.
Elle n'entendait, que les sonnailles pastorales des troupeaux
s'harmonisant aux cricris des grillons, aux gazouillis des
oiseaux et à l'airain des cloches d'Emberménil, de Leintrey, de
Vého, de Blémerey, de Gondrexon et de Domjevin.
Elle ne voyait, telle des paquerettes, que les blanches «
helettes des actives lorraines, qui dédaignant et le luxe et les
fards, se parfumaient à la senteur des foins et des fleurettes
champêtres.
On remettait les pas dans les pas des aïeux et silencieusement
on reprofondait les sillons qu'ils avaient commencés.
Quelle émanation de passé dans les claires visions des races
laborieuses qui ce succédèrent en ces lieux.
Grégoire s'attarde aux doux resouvenirs d'antan. De grand matin
il partait, alors que les prés étincelaient encore des gouttes
de rosée. Il emportait dans son cœur, telle une lumière
bienfaisante, l'émotion du baiser de l'épouse et des caresses de
l'enfant.
Tout en cheminant dans les sentiers capricieux, la joie de la
terre natale pénétrait en lui avec des sensations ravivées
d'énergie et d'espérance.
Puis, à l'appel de l' « Angélus », quand il rentrait au logis,
comme un humble. - sans bruit - mais comme un fort - jamais las
- son cœur était rempli de contentement du devoir accompli.
Hélas ! dans le vallonnement ou le Leintrey s'infiltre, entre
les roseaux qui se balancent, tendres et chantonnant, aux
moindres bribes, Grégoire est tombé mortellement frappé devant
le blockaus irréductible, avant que la tâche soit achevée.
Et tandis que la relève s'effectuait, l'astre qui s'élevait
comme une blanche hostie sur l'autel de la nuit, baignait de sa
plus douce clarté le corps inerte du défenseur et les (-?-)
pantelants de son village natal.
Enfin, un jour de novembre, certain jour radieux d'été de
Saint-Martin, - à nul autre pareil, - la grande relève se fit.
L'on arrêta court, l'obus, le plomb meurtrier, la mitraille et
les gaz. De longs frémissements passèrent sur le « Front », aux
mâles accents de la « Marseillaise » : « Le jour de gloire est
arrivé... »
Après tant de misères, de souffrance et d'accablements les
fronts, fièrement, librement, se levèrent et les vainqueurs
saluèrent l'avenir, l'espérance, l'aurore des temps nouveaux
dans l'allégresse du triomphal retour.
Les ans se sont écoulés depuis que dans la douce lumière du ciel
de France, dans le rayonnement d'une rassurante clarté les
cloches, qui avaient été (-?-), lancèrent aux survivants de la
tourmente, leurs joyeux carillons, comme le chant du rossignol
parmi les rayons, les feuillages, le thym et la rosée d'une aube
de printemps.
Peu à peu les évacués, comme les forgerons de la victoire
rentrèrent dans les villages. Les ruines se relevèrent, les
blessures se pansèrent, les jardins s'animèrent, et dans les
maisons couvertes de tuiles rouges, la vie recommença en ce pays
lorrain où tout est solennel : l'habitant, la campagne et le
ciel.
Le fils de Grégoire a grandi.
Le Pupille de la Nation assure la relève. Il entend continuer la
tâche de « l'absent », reprofonder les sillons qu'il avait
commencé.
Le rajeunissement s'opère par les pensers nouveaux qui ravivent
en nous le culte des nobles idées, des saintes résolutions et
des fortes maximes que la (-?-) française a fait fleurir et
fructifier partout en Lorraine comme en Savoie, en Provence
comme au Pays d Armor. Le pupille a compris que hier la tâche
fut rude et les sacrifices douloureux on eut toujours la
grandeur d'âme inépuisable en énergie et en forces morales pour
accomplir les miraculeux redressements des épopées nationales.
Ce rassemblement. merveilleux de toutes les vertus de la race,
pour la défense et la libération de la terre des anciens fut
bien le geste héréditaire qui unit la France d'aujourd'hui à
celle d'hier et de demain, à la France de toujours.
Si le père est tombé, le fils répond présent...
La Relève est faite...
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus...
Pierre LESSAGEON
Revue du Rhin et de la
Moselle - 1er mai 1930
SARREBOURG. Il vient d'être décidé de reporter à Igney-Avricourt
les services des voyageurs, actuellement assurés par la gare de
Nouvel-Avricourt. Les voyageurs n'auront donc plus qu'une seule
gare : celle d'Igney-Avricourt, où viendra se souder à la ligne
Paris-Strasbourg l'embranchement Avricourt-Dieuze. Cette
décision a été accueillie avec satisfaction par la population
qui pour emprunter certains trains était dans l'obligation de se
rendre à Nouvel-Avricourt.
Revue du Rhin et de la
Moselle - 1er juin 1930
AVRICOURT. - Plus de 300 personnes, parmi lesquelles, MM. Peter,
député, Geoyel, conseiller général, le maire et le Conseil
municipal ont adopté une résolution contre la suppression de la
gare de Nouvel-Avricourt au profit de celle d'Igney-Avricourt.
Un comité de défense a été nommé. M. Gross, industriel, M. le
député Peter et M. Geoyel ont promis de porter cette question à
l'ordre du jour du Conseil général de la Moselle.
La Dépêche du Berry - 7
août 1931
LUNEVILLE. - Entre Emberménil et Avricourt, par suite d'un épais
brouillard, trois ouvriers occupés sur la voie ferrée sont
surpris par un train. Deux sont broyés : MM. Jacob Pellizay et
Théophile Drifkenvietz : le troisième, M. François Havit est
grièvement blessé.
Le Temps - 23 juin 1932
Près de Gogney (Meurthe-et-Moselle), sur la route de Lunéville,
un agent d'assurances de Sarrebourg, M. Laurent Poorson, en
voulant redresser son automobile, a heurté un arbre. Il a été
blessé et sa fille, Jeannine, âgée de trois ans, a été tuée sur
le coup. Sa femme et sa belle-mère ont été gravement atteintes.
Le Matin - 10 mars 1935
MEURTHE-ET-MOSELLE. Harbouey. M. Blanchet est attaqué et
grièvement blessé à coups de gourdin par Albert Agosto, qui est
arrêté.
L'Action française - 27
octobre 1943
Nancy. 26 octobre. - Aujourd'hui ont comparu devant la cour
d'assises de Meurthe-et-Moselle Auguste Levang, 21 ans, et sa
maîtresse, Marguerite Reutenauer, 18 ans, qui, le 15 mal
dernier, tuèrent Mme Reutenauer, mère de l'accusée, cultivatrice
à Xousse, sous prétexte qu'elle s'opposait à leur mariage.
Levang, domestique chez Mme Reutenauer, avait, alors qu'elle
était occupés à traire une vache, passé une corde au cou de la
fermière et l'avait étranglée pendant que sa maîtresse se jetait
sur elle pour immobiliser les bras et les jambes. Les deux
complices, après avoir dissimulé le cadavre sous la paille de
l'étable, s'emparèrent des économies de la victime, 29.000
francs environ, et la nuit venue allèrent enterrer le corps dans
un bois à 1.800 mètres de la ferme. Après une courte
délibération, le Jury a rapporté un verdict de culpabilité et
les deux criminels ont été condamnés à la peine de mort. |
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