| 24 janvier 1932BLAMONT
 Don - M. Streib Joseph a versé 50 fr. à la caisse de l'A.M.C, 
				indemnité obtenue en réparation d'une diffamation.
 Location des pâtis - Le maire informe ses administrés que le 
				tirage des pâtis communaux aura lieu le dimanche 24 janvier 1932 
				à 14 heures, salle de la justice de paix.
 Les détenteurs de pâtis qui désirent se dessaisir des parcelles 
				qui leur ont été attribuées antérieurement, devront en faire la 
				déclaration dans le courant de la semaine. Les personnes qui 
				désirent participer au tirage du D2 janvier devront demander dès 
				maintenant leur inscription sur la liste des tirages.
 Il est rappelé aux portionnaires qu'ils sont tenus, conformément 
				à l'article 3 du règlement des biens communaux, d'opérer 
				annuellement le curage des fossés qui limitent leurs lots et 
				d'arracher tous les arbres ou arbustes autres que les arbres 
				fruitiers.
 Toute infraction à cet article entraînera le retrait des lots 
				attribués.
 Nomination. - M. André Veil, industriel, gèrent des Anciens 
				Etablissements Bechmann et Cie, vient d'être nommé membre 
				correspondant de la Chambre de commerce de Nancy.
 
 AVRICOURT
 Police des chemins de fer. - Les gendarmes ont dressé des 
				contraventions contre : Gerhmo Angely, Beziack Guiseppe et 
				Pierre Louis, terrassiers, demeurant à Avriourt, pour 
				circulation sans autorisation sur la voie ferrée.
 14 février 1932
 BLAMONT
 HISTOIRE DE COCHONS
 A la devanture d'un commerçant vendant cher sa marchandise, et 
				connu en même temps pour être un remuant agent électoral, 
				s'étalaient des morceaux de viande d aspect appétissant.
 Entre une brave dame, qui voudrait du veau pour son homme.
 «  Je n'en ai pas pour le moment, mais voilà de belles côtelettes 
				de porc qui feront bien votre affaire. »
 «  Oh ! mais non, c'est trop cher, non donc ! »
 «  On vous les laissera à bon compte, je veux vous faire profiter 
				d'une bonne occasion. »
 «  Ben, alors, je veux bien ; combien c'est que je vous dois ? »
 Au même instant passait un honorable citoyen de l'endroit bien 
				placé pour savoir ce qui se passe à l'abattoir, où tous les 
				animaux abattus doivent être reconnus sains avant de pouvoir 
				être mis en vente.
 «  D'où vient ce cochon, s'écria-t-il, il n'a pas passé la visite 
				à l'abattoir? »
 «  Je vais porter plainte à la mairie. »
 En voilà une histoire.
 La mairie se gratte la tête : une affaire grave. Impossible 
				cependant de faire arrêter la plainte.
 «  Je m'en f... se dit le commerçant ; ce n'est pas pour leurs 
				beaux yeux qu'on est agent électoral d'un conseiller 
				d'arrondissement et d'un député. A quoi serviraient nos élus 
				s'ils ne pouvaient pas tirer d'une sale affaire les braconniers 
				et les fraudeurs. S'ils ne me sortent pas de là, c'est qu'il n'y 
				a plus de République des camarades.
 Et voilà nos deux copains, le commerçant et l'élu au Conseil 
				d'arrondissement, en route pour aller demander secoure au 
				roitelet.
 Les murs ont des oreilles ! Engueulades, récriminations !
 «  Vous ne pouvez pourtant pas me laisser passer en 
				correctionnelle ; qu'est-ce qu'on dirait à Jérusalem ? »
 «  C'est bon, ne vous en faites pas ; on va tâcher d'arranger ça. 
				Mais ne recommencez pas ! Allez en paix et que le Dieu d'Israël 
				vous pardonne: il ne peut d'ailleurs vous en vouloir puisqu'il 
				n'y a que les chrétiens qui peuvent manger du cochon. »
 Nos deux compères s'en vont, rassurés et heureux, boire un bock 
				; ils ont eu chaud.
 Oui, mais n'y aura-t-il pas des grincheux qui, inquiets pour 
				leur petite santé n'admettront pas que l'affaire en reste là. Et 
				il y aura encore de vives discussions qui interrompront les 
				parties de bellotte. Est ce vraiment dans la bonne et honnête 
				petite ville de Blâmont que cette histoire est arrivée ? Nous en 
				doutons.
 
 Coups. - Le 24 courant, à la sertie du café Humbert, Joseph 
				Steib, 45 ans, entrepreneur
 et Jean Berthelier, 29 ans. se prirent de querelle. 
				L'entrepreneur ayant reçu un coup de poing sur le nez, a porté 
				plainte à la gendarmerie.
 
 EMRERMÉNIL
 Pas en règle. - Kukjelkia David ajusteur à la Société Lorraone 
				Dietrich à Lunéville, rencontré à Embermenil par les gendarmes, 
				ne pu présenter à ceux ci son extrait d'immatriculation. Il a 
				fait l'objet d'un procès-verbal.
 
 GOGNEY
 A qui les tôles ? - M. Jean Schmitt, cultivateur, possédé au 
				lieudit «  Haut-du-Breuil », une petite carrière dans laquelle 
				avait été édifié un petit abri pour les ouvriers avec sept tôles 
				ondulées.
 Le 19 courant, le propriétaire s'étant rendu dans son terrain, 
				constata que les sept tôles avaient disparu. C'est M. Louis 
				Verlé, cultivateur, qui se les était appropriées, prétendant que 
				ces tôles lui appartenaient comme ayant été comprises dans un 
				achat qu'il a fait autrefois sur le même terrain. L'enquête 
				élucidera l'affaire.
 
 Collision. - Mlle Renard, 21 ans, conduisait. Le 3 courant, vers 
				7 h. 15, en direction de Blâmont un breack, attelé d'un cheval 
				et contenant des bidons de lait. Elle suivait régulièrement la 
				droite de la chaussée, quand un camion, conduit par le chauffeur 
				Albert Syda, 32 ans, dérapa sur la route et heurta l'arrière du 
				break pour aller s'échouer dans le fossé.
 La voiture a subi d'importants dégâts et plusieurs bidons de 
				lait furent renversés.
 21 février 1932
 BLAMONT
 Mise au peint. - M. Mantout, boucher, se prétendant désigné dans 
				un article paru ici dimanche dernier nous adresse la lettre 
				suivante :
 Blâmont. le 17 février 1932.
 Monsieur le gérant du Journal de Lunéville.
 Clairement désigné dans un article intitulé «  Histoire de 
				Cochons » paru sous la rubrique Blâmont dans votre numéro du 
				dimanche 14 février, je vous requiers d'insérer dans vos 
				colonnes la mise au point suivante, conformément à la loi de 
				juillet 1881, réservant toute action en ce qui concerne la 
				diffamation dont j ai été l'objet.
 Le 4 janvier dernier, pour rendre service à un client, j'ai 
				demandé à un collègue de Domèvre 1 k. 600 de viande de porc que 
				j'ai rapporté â Blâmont.
 Ce porc avait été tué à l'abattoir et estampillé à Domèvre, La 
				viande étant dans ma boucherie, l'honorable citoyen dont vous 
				partez - fonctionnaire de la ville - remarqua pendant mon 
				absence que la viande n'avait pas été estampillée à Blâmont et 
				que, par conséquent, la perception du droit à l'abatage n'avait 
				pas été faite.
 Voilà toute l'affaire. Un droit de six centimes huit millimes 
				n'a pas été perçu, non par ma faute, mais parce que mes 
				instructions n'ont pas été suivies.
 De tout cela, vous faites une «  histoire de cochons » où l'on 
				invoque la santé publique et la correctionnelle !
 Vous auriez pu vous renseigner à des sources moins antijuives, 
				ne pas chercher à ternir la réputation d'un commerçant et nuire 
				à ses intérêts,
 Agréez, Monsieur, mes sincères salutations.
 Robert MANTOUT.
 Boucher à Blâmont.
 
 ANCERVILLER
 Réunion musicale. - la Comité de l'Union musicale adresse ses 
				plus sincères remerciements aux membres honoraires de la Société 
				pour l'empressement généreux qu'ils ont mis à répondre à son 
				appel à l'occasion du paiement des cotisations, montrant par là 
				tout l'intérêt qu'ils portent à cette vaillante Société et en 
				même temps un précieux encouragement.
 24 avril 1932
 BLAMONT
 Troupeau transhumant. - Bernard Knab, berger à Koffen (B.-R), 
				conduisait son troupeau de moutons à Manonviller. Comme il ne 
				l'a pas fait visiter par un vétérinaire à son entrée en 
				Meurthe-et-Moselle, procès-verbal lui a été dressé.
 Société de tir. - Le conseil d'administration de la Société de 
				Tir s'est réuni mercredi dernier à Bon Accueil, a 18 h 15, sous 
				la présidence de M. le docteur Collot, conseiller 
				d'arrondissement.
 Il a été décidé que les séances de tir auraient lieu les 
				dimanches 17 et 24 avril, 8, 22 et 29 mai, 5 et 12 juin, le 
				matin seulement, de 8 heures à 11 h. 30.
 Le règlement est le même que celui de l'année dernière.
 Le comité espère que cette année les tireurs viendront plus 
				nombreux encore au stand des Marmottes et que tous tiendront à 
				terminer leurs tirs afin de participer à la magnifique 
				distribution de prix qui aura lieu en octobre prochain.
 Don. - Une somme de 100 fr. a été remise à M. le maire pour être 
				répartie entre le bureau de bienfaisance et la caisse des 
				écoles.
 
 LEINTREY
 En défaut. - Lucie Bertrand, marchande ambulante à Bertrambois, 
				a fait l'objet d'un procès-verbal pour défaut de patente sur les 
				professions ambulantes.
 8 mai 1932
 BLAMONT
 Grivèlerie. - Bertrand Auguste, 25 ans, sans domicile fixe, 
				s'est présenté chez plusieurs débitants et leur a demandé de lui 
				faire à manger, entre autres chez Mme veuve Hainzelin, à Barbas, 
				MM Tomasetti et Pinot, débitants a Blâmont, mais après plusieurs 
				repas il n'est pas venu règler ses dépenses. De plus, il avait 
				emprunte une somme de 29 fr. à la veuve Hainzelin, un poids de 
				fonte à M. Tomasetti et était allé acheter 39 mètres de cordeau 
				et deux mousquetons chez M. Tiha, seller, pour 30 fr., qu'il n'a 
				pas soldés.
 Bertrand est coutumier de ces sortes d'abus de confiance et est 
				activement recherché.
 12 juin 1932
 BLAMONT
 Conseil Municipal. - Le Conseil Municipal s'est réuni mardi 
				dernier pour sa session de mai.
 Avant d'ouvrir la séance, M. Colin, maire, adresse à ses 
				collègues l'allocution suivante :
 «  Depuis notre dernière réunion, bien des évènements se sont 
				produits :
 «  1° Les élections législatives. Nous conservons dans notre 
				arrondissement notre représentant. S'il est bienséant et naturel 
				de féliciter l'élu de son succès, il est juste de rendre hommage 
				au courage malheureux. . r
 «  Souhaitons Messieurs, qu en présence des contingences 
				extérieures, fort peu réjouissantes - une large union se fasse 
				au Parlement, qui mette la France en posture de résister 
				victorieusement aux assauts qui lui sont et seront livrés de 
				trop de côtés à la fois. Et, pour notre modeste part, continuons 
				à pratiquer cette union qui serait si profitable aux intérêts du 
				pays.
 2-«  Quelques jours après les élections, un de ces trop nombreux 
				métèques qui encombrent notre territoire, abusant de notre 
				hospitalité plus que bienveillante, assassinait le Vénérable 
				Président Doumer. Comme tous les bons Français, nous avons pris 
				notre part au deuil du pays et de la famille du Président défunt 
				si cruellament frappée, après les multiples sacrifices que lui 
				avait imposés la guerre.
 «  L'Assemblée Nationale, comblant le vide créé par la mort de M. 
				Doumer, a envoyé à l'Elysée un bon Lorrain, M. Albert Lebrun, 
				Président du Sénat et Président du Conseil Général de notre 
				département. Me faisant votre interprète auprès de notre éminent 
				compatriote, je lui ai adressé nos félicitations en ces termes:
 « Le Conseil Municipal de la ville de Blâmont interprète de la 
				population toute entière, heureux de voir de nouveau la Lorraine 
				à l'honneur en votre personne, vous exprime, M. le Président de 
				la République, sa joie et vous adresse l'assurance de son 
				respectueux dévouement et de son attachement à la République. »
 «  J'en ai reçu la réponse suivante :
 Paris, 19 mai 1932,
 «  Mon cher Maire,
 «  J'ai pris connaissance des félicitations que vous m'avez 
				adressées au nom du Conseil Municipal de Blâmont à l'occasion de 
				mon élection à la Présidence de la République.
 «  Très touché de cette marque de sympathie, je vous prie d'être 
				mon interprété auprès des Membres du Conseil Municipal et des 
				habitants de Blâmont pour leur exprimer mes remerciements 
				cordiaux et leur renouveler l'assurance de mon affectueux 
				attachement.
 «  Croyez, mon cher Maire, à mes sentiments bien dévoués. »
 A. LEBRUN
 Ces évocations rétrospectives faites, il I nous reste à aborder 
				l'ordre du jour de notre séance.
 M. Crouzier est désigne en qualité de Secrétaire.
 Le Conseil approuve les comptes de gestion et administratif qui 
				s'élèvent en recettes à 835.973 fr., en dépenses a 651.376 fr., 
				soit un excédent recettes pour l'exercice 1931 de 184.597 
				francs.
 M. le Maire donne connaissance de documents relatifs aux caisses 
				de chômage total et chômage partiel ainsi que des conditions à 
				remplir pour avoir droit aux secours. De l'ensemble de ces 
				documents il résulte que la commune a tout intérêt de s'affilier 
				à la Caisse Départementale, Les fonds versés devant être 
				administrés par une commission municipale. Un premier crédit de 
				2.000 fr. est voté pour permettre à la commune de Blâmont de 
				s'affilier aux deux caisses précitées.
 Le Conseil approuve les comptes de gestion et administratif de 
				l'Hospice qui s'élèvent en recettes à 250.000 fr. en dépenses à 
				156.000 fr. soit un excédent recettes de 94.000 francs.
 Approuve également le budget additionnel du même établissement 
				pour l'exercice 1932 s'élevant en recettes à 136.031 fr. et en 
				dépenses à 136.000 fr. Dans le total de cette dépense se trouve 
				inscrite une somme de 85.000 fr. en vue de doter l'Hospice du 
				chauffage central qui fonctionnera pour cet hiver.
 Vote un crédit de 25.000 fr. pour l'installation complète et 
				l'achat d'un nouveau pont-à-bascule Cette somme devenue 
				nécessaire par suite des travaux effectués en raison du terrain 
				mouvant, sera supportée pour une bonne partie, par les 
				subventions du Ministère de l'Agriculture.
 M. le Président donne connaissance des démarches faites au 
				Ministère en vue de la modification du deuxième projet de 
				construction d'égouts en raison des difficultés rencontrées. A 
				la suite de la visite sur place des Ingénieurs des Ponts ainsi 
				que du rapporteur général de la Commission départementale 
				d'hygiène et du Ministère, il faut espérer un ajustement nouveau 
				du projet qui nous donnerait satisfaction.
 Le Conseil décide de faire procéder aux travaux de cylindrage de 
				la rue du Collège.
 Autorise le maire à procéder à l'adjudication du charbon 
				nécessaire au chauffage des établissements municipaux.
 Approuve les comptes de gestion et administratif de l'exercice 
				1931 (B. de B.) qui s'élèvent en recettes à 11.857 fr. en 
				dépensés à 4.706fr., soit un excédent de recettes de 7.150 fr.
 Autorise le Maire à procéder à la location de l'herbe des 
				chemins et des fruits.
 Approuve le budget additionnel du Bureau de Bienfaisance, en 
				recettes à 7.150 francs, en dépenses à 7.100 francs.
 Autorise le Maire à prendre les dispositions nécessaires d'un 
				commun accord avec la commission des Fêtcs, en vue de 
				l'organisation de la fête du Comice Agricole de l'arrondissement 
				de Lunéville, qui aura lieu cette année à Blâmont, le 21 août.
 M. le Maire donne connaissance des résultats obtenus pour le 
				revêtement des trottoirs. Par suite du mauvais temps il n'a pas 
				encore été possible de terminer les essais. Une couche de 
				matière agglutinant doit être posée dans quelques jours.
 
 CHAZELLES
 Vol d'une montre. - Mme Flaus Jeanne, institutrice, s'en fut, le 
				12 mai, au bureau de l'assistance publique, à Nancy, pour y 
				chercher la jeune Grimber Marie, 17 ans, qu'elle avait engagée 
				comme bonne.
 Au bout de trois semaines, l'institutrice n'étant pas satisfaite 
				des services de la jeune fille, la reconduisit au bureau de 
				l'assistance publique.
 Après le départ de la bonne, Mme Flaus étant revenue chez elle 
				et ayant besoin de sa montre, voulut la prendre dans une armoire 
				où elle l'avait déposée auparavant. Mais quelle ne fut pas sa 
				surprise en constatant que la montre avait disparu. 
				L'institutrice a porté plainte ; elle suppose que sa montre a 
				été dérobée par la jeune Grimber.
 Cette dernière va être interrogée par les gendarmes.
 3 juillet 1932
 BLAMONT
 Grave accident d'automobile. - Un grave accident d'auto s'est 
				produit dimanche dernier, vers 8 heures à 200 mètres du village 
				de Gogney, sur la route nationale de Blâmont à Strasbourg, 
				causant la mort d'une fillette de 3 ans, et trois blessés, dont 
				deux assez grièvement.
 M. Poirson Laurent, agent général d'assurances à Sarrebourg, 
				conduisait sa voiture, dans laquelle avaient pris place Mme 
				Poirson, née Klein, 29 ans, son épouse ; Jeannine Poirson, 3 
				ans, sa fille ; Mme Seneintz, 58 ans, mère de Mme Poirson, pour 
				se rendre à la fête de l'Union Drouot.
 La voiture roulait à une allure modérée, lorsqu'on arrivant à 
				200 mètres de Gogney, un dos d'âne de la route, lui fit faire, 
				malgré les efforts de M. Poirson pour se redresser, une violente 
				embardée qui la jeta contre un arbre.
 Sous le choc la petite Jeannine que sa mère tenait sur ses 
				genoux fut tuée. Mme Poirson qui avait été elle-même grièvement 
				blessée fut transportée à l'hôpital de Blâmont. Mais son état 
				permit néanmoins de la diriger le soir sur son domicile à 
				Sarrebourg, où elle reprit connaissance. Le docteur qui la 
				soigne espère que sauf complications, elle se rétablira assez 
				rapidement. Quant à la grand-mère Mme Seneintz elle portait de 
				nombreuses contusions sur tout le corps, et M. Poirson lui-même 
				était blessé légèrement à la tète.
 Les obsèques de la petite Jeannine, dont le corps a été ramené à 
				Sarrebourg, ont eu lieu mardi dernier après-midi.
 Nous adressons à M. Poirson et à sa famille, dans cette pénible 
				circonstance nos condoléances émues.
 Passage de troupe. - Le maire informe ses administrés qu'un 
				détachement du 120e régiment d'artillerie lourde, composé de : 
				15 officiers, 60 sous-officiers, 360 hommes de troupes et 360 
				chevaux, cantonnera à Blâmont, le 2 juillet 1932.
 Située sur la route Nationale, la ville est susceptible - à de 
				nombreuses reprises dans le courant d'une année, - de loger des 
				troupes. Tâche qui était plus facile avant la guerre, si on 
				songe que la ville logeait 1.200 hommes en billets de logements. 
				C'est devenu aujourd'hui une chose impossible, surtout si la 
				troupe se compose d'artillerie ou de cavalerie : de nombreuses 
				granges ayant été transformées, il est difficile de loger des 
				chevaux.
 Devant certaines mauvaises volontés, nous tenons à signaler une 
				fois pour toutes que tout habitant doit le logement. La loi de 
				1877 est formelle sur ce point.
 Acte de probité. - Le jeune Fleuréan, ayant trouvé, jeudi 
				dernier, un portefeuille contenant la somme de cinq cents 
				francs, s'est empressé de le déposer à la mairie, où sa 
				propriétaire fut heureuse d'en prendre possession.
 Nos bien vives félicitations à ce brave et honnête petit garçon.
 
 AVRICOURT
 Procès-verbal. - Les gendarmes en patrouille sur le territoire 
				ont rencontré Ali Ben Tahara, sujet marocain, terrassier à 
				Nancy, lequel n'a pu présenter aux représentants de la loi sa 
				carte d'identité d'étranger. Il a fait l'objet d'un 
				procès-verbal.
 
 DOMÈVRE-SUR VEZOUZE
 Quête. - Une quête faite à la mairie, à l'occasion du mariage 
				Gens-Soubriard, a produit 25 fr., remis à la caisse des 
				pompiers. Remerciements et vœux.
 
 BARBAS
 Cambriolage. - Samedi dernier, Mlle Claire Haxaire, 
				institutrice, constata à son réveil que ses appartements avaient 
				été visités par un cambrioleur.
 Un carreau avait été cassé à la fenêtre, les meubles avaient été 
				fouillés. Deux portefeuilles avec 600 francs, une paire de 
				gants, une bouteille d'eau-de-vie, avaient été enlevés. A la 
				cuisine, 10 fr. en monnaie et une lampe électrique ont été 
				dérobés. A la cave, une bouteille de champagne avait disparu. Le 
				préjudice se montait au total à 780 francs.
 L'enquête a permis de trouver le coupable : Maurice Lefèvre, 22 
				ans, garçon de culture, sans domicile fixe, qui avoua.
 Il a été arrête pour être déféré au parquet.
 
 FREMONVILLE
 Collision d'autos. - Le 16 courant, vers 10 h. 30, le maréchal 
				des logis Grosjean, du service géographique de l'armée, en 
				garnison à Domont (S.-et-O.), actuellement en déplacement à 
				Domêvre-sur-Vezouze, circulait dans une automobile pilotée par 
				le chauffeur Grand Albert Julien, en garnison également à 
				Domont. Le maréchal des logis venait de poser un poteau repère à 
				proximité de la commune de Frémonville. Comme il avait pris le 
				chemin du retour vers Domévre, le conducteur Grosjean, en 
				traversant Frémonville, avant d'arriver à un carrefour, ralentit 
				sa marche et actionna son appareil avertisseur. Mais au moment 
				où il s'engageait dans le carrefour, une auto pilotée par M. 
				Dupuy Gaston, négociant à Cirey, déboucha du chemin d'intérêt 
				commun n° 20 et vint tamponner la voiture conduite par le 
				militaire.
 Les deux véhiculés ont subi des dégâts, mais aucun accident de 
				personne n'est à déplorer.
 M. Dupuy. qui ne circulait pas sur la droite de la chaussée et 
				qui aurait du laisser la priorité de passage à la voiture 
				conduite par Grosjean, a fait l'objet d'un procès-verbal.
 10 juillet 1932
 Blamont
 Dans le mur. - Henri Bannewarth et Alfred Bentz, 20 ans, 
				conduisaient à Blâmont un camion attelé d'une remorque 
				appartenant à M. Michel, entrepreneur de transports à Colmar.
 S'étant trompés de route, ils voulaient faire demi-tour et 
				commencèrent par décrocher la remorque. Mais, en raison de la 
				déclivité du terrain et du poids du chargement, la remorque 
				roula et, malgré les efforts des deux conducteurs, alla heurter 
				le mur de la maison de Mme veuve Roger, propriétaire à Blâmont.
 
 BLAMONT
 Fête nationale. - Voici le programme: 13 Juillet. - 21 h. 30, 
				retraite aux flambeaux, avec le concours de la fanfare la 
				Blâmontaise et la compagnie de sapeurs-pompiers. Illumination 
				des édifices publics.
 14 Juillet. - 9 heures : manoeuvre de la compagnie des 
				sapeurs-pompiers et du matériel d'incendie.
 15 heures : chants par les enfants des écoles, 
				rafraîchissements, jeux et divertissements, mât de cocagne, 
				concours divers, feux de jour, bombes japonaises. Distribution 
				des prix. Pendant toute la durée des jeux, concert par la 
				fanfare la Blâmontaise.
 21 h. 30, route de Frémonville : grand feu d'artifice. Concert 
				par la fanfare la Blâmontaise. Illumination des édifices 
				publics.
 A l'issue du feu d'artifice, à l'hôtel de ville : grand bal 
				populaire.
 M. le maire invite la population à pavoiser.
 
 AVRICOURT
 Oeil crevé. -- La fillette des époux Ruyer, fromagers, voulait 
				enlever une paire de ciseaux avec laquelle s'amusait sa sœur 
				âgée de 4 ans. Par suite d'un mouvement brusque, le dangereux 
				instrument blessa la plus jeune des fillettes à l'œil gauche.
 La petite blessée fut conduite d'urgence à Nancy, où les 
				chirurgiens ont procédé à l'enlèvement de l'œil crevé.
 
 IGNEY
 Arrestation. - En vertu d'un extrait de jugement du tribunal 
				militaire permanent de Nancy le condamnant à à trois mois de 
				prison et aux frais envers l'Etat pour insoumission, Chevillot 
				Auguste Clément, 22 ans, célibataire, au service de M. Verdenal, 
				à Igney, a été arrêté par les gendarmes et écroué
 
 OGÉVILLER
 Arrestation. - Condamné imam le tribunal correctionnel de 
				Lunéville pour rébellion et non représentation d'enfants, 
				Charles Coster, 36 ans, manoeuvre, a été mis en état 
				d'arrestation et écroué pour deux mois à la prison de Lunéville.
 7 août 1932
 BLAMONT
 Les autos - Contravention a été dressé contre J. Armand, 
				chauffeur à Lunéville, pour excès de vitesse et pour numéro 
				minéralogique avant illisible.
 
 AVRICOURT
 Coups et blessures. - Micula Perrbdack, 26 ans, sujet 
				tchécoslovaque, porte plainte contre Stansacka et Maujant, ce 
				dernier son chef de chantier, pour coups et blessures.
 Maujant déclara avoir voulu renvoyer Perrbdack, parce qu'il 
				était mauvais ouvrier, il l'aurait simplement poussé, Stansacka 
				serait intervenu dans la discussion et se serait empoigne avec 
				le plaignant, qui porte des éraflures au cou et une contusion du 
				pouce.
 Coups. - Lémée François, 59 ans, se plaint d'avoir reçu des 
				coups de Gaston Niklaus, qui nie. Le plaignant n'a d'ailleurs 
				aucune blessure.
 11 septembre 1932
 COMICE AGRICOLE DE LUNÉVILLE
 CONCOURS DE BLÂMONT
 
 C'est la ville de Blâmont qui avait mette année l'honneur et le 
				plaisir de servir de cadre au concours annuel du Comice de 
				Lunéville.
 L'agréable et vieille cité lorraine s'était fort joliment 
				pavoisée pour accueillir ses visiteurs.
 De tous les points de l'arrondissement les agriculteurs, 
				éleveurs, constructeurs et généralement tous ceux qu'intéresse 
				cette périodique manifestation agricole, où ils viennent puiser 
				d'utiles enseignements, étaient venus nombreux et par tous les 
				moyens de locomotion, l'avion à part, au concours de Blâmont.
 Une seule ombre au tableau : la pluie lie et pénétrante qui 
				tomba durant toute la matinée.
 Les expositions de machine et d'animaux se tenaient au Pâtis, 
				sur la route de Cirey.
 Parmi les personnalités présentes sur le terrain du concours 
				nous avons noté :
 MM. Louis Michel, sénateur; Georges Mazerand, député ; Fenal, 
				maire de Lunéville; de Turckheim, conseiller général ; Colin, 
				maire de Blâmont ; Labourel, ancien maire ; Buisson, Marin et le 
				docteur Collot, conseillers d'arrondissement ; Paul Suisse, 
				président du Comice agricole et naturellement les membres du 
				jury fort occupés par leurs fonctions.
 
 Les visiteurs ont pu admirer les progrès réalisés dans 
				l'outillage agricole et qui permettent, avec plus de rapidité, 
				un plus grand rendement dans le travail.
 Au bord du stand, nous avons noté : d'abord les maisons Fensch 
				et Labourel de Blâmont, dont la réputation dépasse le cadre de 
				l'arrondissement ; le matériel de conserves de M. Hennequin, 
				également de Blâmont ; l'importante exposition de machines de 
				tous genres dont l'emploi s'impose dans toute exploitation 
				rurale moderne et présentée par la Lorraine Agricole de 
				Lunéville ; les envois des maisons Gérardin, de Flin, La bord et 
				Marchal, de Domêvre-sur-Vesouze, Marchal de Laneuveville-aux-Bois, 
				Breton frères d'Einvaux, Jeanjean-Richard, de Laronxe, toutes 
				très connues pour le travail consciencieux et le soin avec 
				lequel elles sc tiennent au courant de tous les 
				perfectionnements ; la Société Alfa-Laval, dont on retrouve les 
				machines dans beaucoup d'exploitations rurales ; la maison 
				Verrelle, de Baccarat, dont les machines à aiguiser les faux se 
				recommandent par une conception fort ingénieuse et un travail 
				irréprochable.
 L'arboriculture était fort bien représentée par des massifs 
				d'arbustes réalisés par les pépinières de M. Pauchard, de 
				Roville-devant-Bayon.
 Le meuble, qui paré et rend agréable le home campagnard, était 
				représenté par la maison Kocher, de Blâmont.
 L'automobile, qui se répand de plus en plus parmi les 
				agriculteurs, et leur permet les déplacements rapides et 
				fréquents que leur impose leur profession s'ils veulent se tenir 
				au courant du progrès, offrait aux amateurs les modèles variés 
				et de tous prix des maisons Citroën et Renault, présentés par 
				les deux sympathiques garagistes de Lunéville, MM. Barthélemy et 
				Willmé.
 Les spécimens de l'espèce chevaline et bovine n'étaient pas très 
				nombreux, niais la qualité compensait largement la quantité.
 L'espèce porcine était représentée par un lot de magnifiques 
				verrats.
 Les animaux de basse-cour et les produits agricoles et 
				horticoles étaient exposés dans un vaste stand, décoré avec 
				beaucoup de goût sur la place de hôtel-de-ville.
 A noter tout particulièrement les magnifiques spécimens de 
				l'élevage du Frêne, de M. Biétrix de Lunéville et de M. Géo Le 
				Saint de Badonviller. Dans les produits apicoles signalons MM. 
				Gabriel de Blamont et Simoutre de Frémonville ; dans le rayon 
				légumes, les splendides échantillons de M. Bonus de Frémonville 
				; dans celui des fleurs, les magnifiques dahlias de M. Simon de 
				Lunéville ; dans celui de la médecine vétérinaire le «  
				météorifuge » de M. Lahoussaye et enfin dans la tonnellerie les 
				cuves et cuveaux de M. Holveck de Blâmont.
 
 Suivant la tradition à laquelle les membres du Comice sont 
				toujours restés immuablement fidèles, un service religieux avait 
				lieu à l'Eglise de Blamont. C'est M. le chanoine Barbier, curé 
				de la paroisse, qui officia.
 Ensuite ce fut sur la place de l'Hotel de Ville la distribution 
				des récompenses.
 Sur l'estrade avaient pris place : MM. Paul Suisse, M. le 
				conseiller de préfecture Grenel, représentant M. le préfet de 
				Meurthe-et-Moselle, MM. Louis Michel, sénateur; Georges Mazerand 
				et de Wendel, députés; les conseillers généraux et 
				d'arrondissement déjà nommés; M. Colin, maire de Biamont, etc. 
				etc...
 Avant la lecture du palmarès M. Paul Suisse prononça le discours 
				suivant :
 
 Discours de M. Paul Suisse
 Je considère comme un devoir, avant de poursuivre plus avant, 
				d'évoquer la haute et sympathique personnalité de M. Albert 
				Lebrun, président de la République, notre éminent compatriote, 
				qui préside aux destinées de la France avec tant de conscience 
				et de dignité, depuis la magistrale élection qui la élevé à la 
				plus haute magistrature de la République ; et nous saluons tous 
				la mémoire de son illustre prédécesseur, M. Paul Doumer, frappé 
				à son poste d'honneur, par la main d'un misérable, qui n'a pas 
				craint de frapper un homme que le chagrin aurait pu terrasser, 
				s'il n'avait été soutenu par un sentiment du devoir patriotique 
				poussé à son extrême limite.
 Le monde agricole se préoccupe fort, en cette année 1932, du 
				sort qui sera fait à l'agriculture française et au pays tout 
				entier, par la crise qui sévit sur le monde. Nous lions, à 
				dessein, les destinées du monde agricole à celles de l'industrie 
				et du commerce, car on ne peut pas concevoir la prospérité de 
				l'un sans la prospérité des autres, dans un pays d'ordre et de 
				juste mesure comme le nôtre.
 Jusque l'an passé, l'agriculture n'a pas trop pâti du malaise 
				général qui sévit partout à des degrés différents, d'un 
				continent à l'autre et dans les contrées voisines de la 
				communauté européenne, où règne une confusion déplorable et 
				lamentable, due certainement aux suites de la guerre mondiale. 
				Nous attendons, avec impatience, la convalescence oui viendra 
				certes, car tout a une fin en ce bas monde.
 La guerre, avec ses destructions, nécessitant beaucoup de 
				production, a amené la surproduction le jour où on n'a plus rien 
				détruit, la machinerie qui remplaça l'homme qui se battait, a 
				mis cet homme sur le pavé dès qu'il a cessé de se battre, 
				cependant que la sous-consommation rendait inutiles les gros 
				stocks de marchandises qui se constituaient et que n'achètent 
				plus d'ailleurs les immenses pays comme la Russie, l'Inde et la 
				Chine.
 Et que dire encore d'une autre cause, qui est peut-être la 
				principale à l'heure actuelle, le manque de confiance qui règne 
				en Europe, où tout le monde se jalouse, où aucune entente n'est 
				respectée, aucun contrat exécuté ? Il semble que nous retournons 
				à l'époque ou la force primait le droit.
 Notre pays, notre malheureuse Lorraine, et en particulier le 
				vieux comté de Salin et de Blâmont, gardent toujours vers l'Est 
				quelque# sujets d'inquiétude qui ne laisseront pas, j'en suis 
				certain, endormir la vieille énergie des gens de nos campagnes, 
				qui ont su montrer leurs qualités d'endurance et leur 
				acharnement au labeur de la culture de la terre et de sa 
				reconstitution.
 La région du Blâmontois, notamment, ainsi que le précise son 
				historien si autorisé, M. le chanoine Dedenon, dans sa 
				magnifique monographie, nous a donné l'exemple des grandes 
				vertus qui, dans l'adversité, trempent les caractères.
 Aussi, Messieurs, c'est l'affection pour autrui et la solidarité 
				qui nous sont nécessaires aujourd'hui, comme par le passé, pour 
				vaincre les difficultés du moment et préparer un avenir meilleur 
				aux populations rurales qui nous sont chères.
 Il ne faut plus que l'homme de la terre, au village, reste comme 
				autrefois étranger à tout ce qui se passe autour de lui, il faut 
				qu'il prenne sa part à la vie de l'arrondissement, notre petit 
				coin de pays, et qu'il cesse d'ignorer qu'il y a des 
				organisations agricoles qui doivent l'intéresser et qui sont 
				faites pour lui.
 Notre comice agricole et toutes ses filiales, que vous 
				connaisses bien, n'est-il pas là pour vous soutenir, vous 
				instruire, vous aider dans l'accomplissement de votre tâche 
				journalière ? Il vous encourage à bien cultiver, à perfectionner 
				vos méthodes, aidé en cela par la direction des services 
				agricoles ; il cherche à donner à la masse rurale la cohésion, 
				la fraternité qui adoucissent, pour ceux qui peinent, la dureté 
				de la tache ardue qui est la vôtre, et l'isolement du laboureur 
				en face des grandes épreuves climatiques.
 Vous savez que l'effet de certains accidents, de certaines 
				intempéries, que nous sommes incapables de prévoir, peut être 
				atténué par l'assurance : c'est l'incendie, c'est la foudre, la 
				grêle; assurons donc tous ces risques. Et puis, il y a la 
				confiance en nos associations que je vous demande de ne pas 
				négliger, c'est l'esprit mutualiste qui doit se développer 
				toujours plus en vous, pour devenir la règle de tous vos actes, 
				de tous vos rapports entre hommes, qui vivent la même vie, la 
				même vie des champs, en face de la grande nature qui a aussi sa 
				beauté, avec son grand calme si reposant.
 Cette confiance, que je sollicite de vous, dans nos 
				associations, a porté déjà de beaux fruits. Vous n'ignorez pas 
				que c'est grâce à notre cohésion, imparfaite encore, que nous 
				avons pu obtenir la protection efficace du blé, notre principale 
				production, qui était à la merci du marché étranger, alors que 
				des tarifs douaniers couvraient notre industrie, bien 
				intéressante elle aussi, d'une sollicitude toute providentielle.
 Le comice agricole s'est affilié à l'association des producteurs 
				de blé à celle des producteurs de viande, et nous sommes tenus 
				toutes les semaines, par ces deux organismes, au courant de tout 
				ce qui peut intéresser ces branches principales de la production 
				de l'arrondissement.
 L'Association des producteurs de viande est en rapports 
				constants avec le ministère de l'agriculture et obtient tous les 
				jours de nouvelles dispositions qui permettent à l'élevage de ne 
				pas être ruiné, par ce temps de surproduction mondiale. La 
				sous-consommation de la viande est une cause, la principale, de 
				la surproduction; elle atteint jusque 25 % de la normale et elle 
				est due au chômage et à la gène de ceux dont les ressources 
				diminuent tous les jours, conséquence de la liquidation 
				financière des comptes de la grande guerre. Il y a aussi un 
				facteur qui pousse à la baisse, c'est celui de l'avilissement du 
				prix du cinquième quartier du bétail, c'est-à-dire de la 
				dépouille qui tombe à rien. Nos différentes Associations ont 
				obtenu, cette année, une réduction sensible des importations de 
				bétail étranger, et nous pouvons espérer que la situation 
				s'améliorera, à la condition toutefois que la viande au détail 
				suivra la baisse des cours de la viande sur pied. On peut 
				obtenir une amélioration à la crise de la surproduction si on 
				permet, par des prix raisonnables, à la consommation de 
				redevenir normale.
 Il est nécessaire que ceux qui ont la charge de notre 
				administration fassent tout ce qui est nécessaire pour arriver à 
				ce résultat, sans aucun retard.
 Nous avons tenu les lecteurs de la «  Lorraine Agricole » au 
				courant de l'état du marché du blé à Paris. La soudure des 
				années 1931-32 s'est effectuée de façon normale, comme elle ne 
				s'est pas faite depuis longtemps d'une façon aussi parfaite, 
				mais avec un retard de trois semaines malheureusement, qui sera 
				pris sur les douze mois de l'année.
 La moisson de 1932 s'annonce belle et les battages de notre 
				région accusent de bons rendements, au-dessus de la moyenne des 
				dernières années qui était mauvaise. Nous n'obtenons toutefois 
				que des rendements sans aucun rapport avec les chiffres donnés, 
				avec complaisance, par quelques journaux parisiens, inféodes au 
				grand commerce, qui agit à la baisse à la Bourse du commerce.
 Cette frénésie de la spéculation a été poussée à l'extrême, au 
				point que le ministère a été obligé de prendre parti et 
				d'édicter quelques mesures qui seront peut-être efficaces. Nous 
				verrons le résultat à l'usage. Nous réclamons aussi une 
				protection des céréales secondaires, en rapport avec celle du 
				blé, car le cours de ces dernières n'est plus rémunérateur ; 
				seigle, orge, avoine, mais sont tombés à si bas prix, qu'il est 
				à craindre que les emblavures de ces denrées baissent 
				considérablement, ce qui nous obligerait à des importations plus 
				fortes encore que celles que nous déplorons actuellement.
 Nous plaçant au point de vue du consommateur de pain, qui touche 
				de près le cultivateur producteur du blé, nous réclamons une 
				mise au point, étudiée sérieusement, entre le prix du pain et 
				celui du blé. Nous pouvons dire que le blé a baissé de plus de 
				45 frs. aux cent kilos, alors que le pain n'a baissé que de 20 
				francs aux cent kilos également, et nous trouvons cela 
				inadmissible, car le pain vendu aujourd'hui provient du blé de 
				la nouvelle récolte, qui est parfaite comme qualité.
 Nous trouvons exagérés les avantages faits à la meunerie depuis 
				quelques années, alors que le charbon a baissé de façon 
				indiscutable dans ces derniers temps, en même temps que d'autres 
				éléments qui concourent à rétablissement de la prime de mouture.
 Cette baisse est de l'ordre de 11 p. 100 au moins, puisque 
				l'indice de Paris, qui nous touche Ici, est passé do 618 
				(moyenne de 1930, à 547 pour juillet 1932.
 Il en est de même de la prime de planification, en hausse 
				continuelle, sans cause apparente, puisque tout de même, le coût 
				de la vie a légèrement baissé en alimentation et en 
				combustibles.
 On se plaint beaucoup de la mauvaise qualité du pain chez 
				certains boulangers, c'est déplorable et inadmissible en 
				travaillant des blés de 78 kgs et du kgs à l'hectolitre. Eu 
				résumé, nous devons demander l'abaissement sérieux de ces deux 
				taxes de mouture et de planification, ou leur suppression, 
				c'est-à-dire le retour à la concurrence.
 Si ce n'est pas abuser de vos Instants, je vous citerai quelques 
				chiffres sur les taxes envisagées plus haut. Le 6 janvier 1928, 
				la prime de mouture était de 12 francs; le 23 décembre 1929, 
				elle passe à 14 francs ; le 5 février 1930, elle se trouve à 15 
				francs, et, aujourd'hui, août 1932, elle va à 20 francs, avec 
				des frais qui sont déjà comptés dans les chiffres cités plus 
				haut.
 Pour la prime de planification, elle est : le 6 février 1925, de 
				38 francs; le 13 décembre 1928, elle passe à 53 fr. ; le 17 mars 
				1930, est portée à 62 francs, et elle est plus élevée .dans 
				plusieurs départements.
 Je m'excuse de vous importuner avec des chiffres, cl cependant 
				II est bon que tout le monde les connaisse et comprenne qu'il 
				est nécessaire que le bon public sache qu'il est possible 
				d'améliorer notre situation à tous avant de nous demander de 
				nouveaux sacrifices pour établir un budget solide.
 Je vous demande donc à tous de ne pas vous affoler en présence 
				de l'effondrement du cours du blé, dû aux manoeuvres dee 
				spéculateurs qui ont tiré sur voue à boulets rouges, n'ayant en 
				vue que leur profit personnel. Vendez votre blé, pour réaliser 
				quelques sous nécessaires, par petits paquets, et ne négligez 
				pas de vous agresser à votre caisse de crédit, pour des emprunts 
				à court terme, à 6 mois, par exemple. Beaucoup d'entre vous 
				peuvent le faire, c'est une question de solidarité, puisqu'il 
				faut faire avaliser son billet par un ami ou plusieurs amis, ce 
				qui est encore mieux. Ce genre de prêt est parfaitement envisagé 
				par la Caisse nationale de crédit et peut entrer dans nos mœurs. 
				Nous faisons appel, de plus en plus, aux bonnes volontés, aux 
				travailleurs sérieux, aux hommes scrupuleux qui font honneur à 
				leur signature, qui sont l'armature de notre classe paysanne, 
				les gardiens du bas de laine de la France, qui fait bien envie 
				aux étrangers, et le» meilleurs défenseurs du sol hérité de nos 
				ancêtres. (Applaudissements).
 Lecture est ensuite donnée du palmarès par MM. Marchal et 
				Bertrand C.
 Au cours de cette cérémonie «  la Blâmontaise », que préside M. 
				Veil et que dirige avec talent M. Chevalier, exécuta les plus 
				beaux morceaux de son répertoire.
 
 Le banquet, auquel M. Godard, hôtelier attitré du Comice, avait 
				donné tous ses soins, avait lieu dans la Salle de» Fêles.
 M. le conseiller de préfecture Grenel présidait, entouré de MM. 
				Paul Suisse, Colin, maire de Blâmont, Louis Michel, sénateur, 
				Mazerand, député, de Wendel, de Turckheim, Adrien Valentin, 
				Dauphin, conseillers généraux, Fournier, L. Marin, Liengey, 
				Buisson, Dr Collot. Mathieu, Colin, conseillers 
				d'arrondissement, Maldiiller, directeur de l'Ecole d'agriculture 
				de Tomblaine, Gruet, directeur des Services Agricoles de 
				Meurthe-et-Moselle, Auguste et Charles Bertrand, Pierre et Paul 
				Genay, Marchal, le colonel Lyauley, P. Masson. Wouters, 
				professeur d'agriculture. Désiré Dor, P. Messager, Gance, Purel, 
				Toussaint, président du Syndical des Maraîchers de Lunéville, 
				Ch. Petitjean, Chevalier, les lauréats, etc.
 Au champagne, M. Colin, maire, prenant le premier la parole, 
				évoqua le souvenir des années qu'il passa comme élève du vieux 
				collège, devenu école communale de filles, et de son lointain 
				prédécesseur, M. Alexandre Brice, qui, élu maire en 1876, 
				consacra le meilleur de lui-même à la défense des intérêts du 
				canton.
 M. Colin rendit hommage ensuite à ces distingués représentants 
				de l'agriculture lorraine que sont MM. Louis Michel, sénateur, 
				P. Suisse, président du Comice, Pierre et Paul Genay, qui ont de 
				qui tenir dans la carrière dont leur père et grand-père fut une 
				des plus remarquables figures.
 Après avoir souhaité la bienvenue à tous M. Colin termina en 
				faisant un appel à l'union et en levant son verre en l'honneur 
				de la France républicaine.
 On entendit ensuite M. Suisse qui remercia tout le monde y 
				compris l'hôtelier; puis M. Dauphin, maire de Toul qui apporta 
				le salut cordial du Comice de sa ville, et M. de Turckheim, 
				conseiller général qui prononça le discours suivant :
 Discours de M. A. de Turckheim
 La ville de Blâmont a l'honneur de recevoir cette année le 
				Comice Agricole de Lunéville ; nous nous en réjouissons et au 
				nom du Canton, je souhaite la bienvenue à tous ceux qui ont bien 
				voulu venir jusqu'à nous.
 Il y a 9 ans que nous nous trouvions déjà réunis dans cette 
				salle ; je ne peux pas dire que l'assemblée était alors plus 
				brillante - ce ne serait pas aimable pour nos hôtes, - mais elle 
				était certainement plus nombreuse. Comme parlementaires nous 
				recevions M. Albert Lebrun, sénateur, depuis Président de la 
				République ; en souvenir de sa venue parmi nous, vous 
				m'approuverez certainement de lui adresser nos sentiments de 
				respect et de dévouement.
 Nous recevions aussi M. Michel, sénateur et comme à cette époque 
				nous jouissions du scrutin de liste, nous avions quatre députés 
				à nos côtés.
 Puisque nous parlons de MM. les Parlementaires, rappelons-nous 
				que le 16 octobre nous aurons des élections sénatoriales; or, 
				plusieurs candidats sont parmi nous. M. le Sénateur Michel peut 
				être tranquille sur les résultats du vote des délégués du canton 
				de Blâmont. Nous connaissons tous l'ardeur avec laquelle il a 
				toujours défendu les intérêts des cultivateurs et nous l'en 
				remercions. Pour les autres candidats, MM. de Wendel et Mazerand, 
				je ne peux que leur souhaiter bonne chance, mais j'avoue que je 
				trouverai bien fastidieux d'avoir de nouvelles élections 
				législatives dans l'arrondissement cet hiver.
 I,cs cultivateurs étaient aussi plus nombreux il y a 9 ans. 
				C'est qu'alors la joie régnait, l'avenir paraissait si beau. 
				Nous sortions à peine du long cauchemar de la guerre, nous 
				étions vivants et encore Français. Nos demeures détruites se 
				relevaient sur notre terre de Lorraine retrouvée, meurtrie mais 
				guérissable.
 L'agriculture était florissante; il fallait réparer la brèche 
				faite par la guerre dans le cheptel; le blé valait cher ; les 
				réparations si coûteuses devaient être payées par le boche, et 
				la victoire si glorieuse et si dure paraissait présager un bel 
				avenir et une prospérité infinie.
 Aujourd'hui, hélas, tant de nos espérances sont déçues et nos 
				inquiétudes renaissent tous les jours. Une politique d'abandon 
				et de concessions nous a amenés à l'impasse où nous nous 
				débattons. Un dernier trait de plume a effacé récemment presque 
				tout ce qui restait des réparations à payer par les boches; et 
				notre ennemi séculaire, relevant la tête est plus menaçant que 
				jamais. Certains de nos anciens alliés sont devenus nos 
				adversaires et nous nous sentons isolés dans le monde.
 Il ne reste plus grand chose de la victoire et la paix semble 
				plus problématique.
 C'est nous qui devrons payer les destructions de l'ennemi, ce 
				qui met le budget en déséquilibre ; les impôts si lourds et 
				diminués a un moment donné, reprennent de plus belle, alors 
				qu'on nous avait promis leur diminution. L'impôt sur le revenu 
				est augmenté, de nouveaux impôts plus timides se créent à chaque 
				moment, comme ceux sur les chèques postaux et sur les 
				conversations téléphoniques et d'autres encore.
 La vie est chère, mais les produits agricoles baissent; nous 
				avons vu le bétail diminuer de 30 à 35 % et la côtelette est 
				toujours jours au même prix. Le blé qui a paru s'effondrer iI y 
				a peu de temps, se remet difficilement, mais le pain n'a guère 
				diminué ; les engrais, les machines agricoles sont toujours à 
				des prix forts.
 Certes, une baisse de prix générale est nécessaire. La déflation 
				s'impose puisqu'il faut nous rapprocher des prix mondiaux, moins 
				élevés que les nôtres. Mais les sacrifices doivent être 
				supportés par tous les Français, qu'ils soient capitalistes, 
				fonctionnaires, ouvriers ou agriculteurs. Sans quoi nos prix de 
				revient resteront trop élevés et ne pouvant plus concurrencer 
				les produits étrangers, notre balance commerciale serait de plus 
				en plus déficitaire, ce qui pourrait mettre notre monnaie en 
				péril.
 Mais il ne faut pas que l'agriculteur seul soit frappé, qu'iI 
				soit toujours bon à peiner et à tondre.
 Toujours on le considère comme un profiteur. Que faire? Se 
				plaindre ne sert à rien. Nous savons que nous ne pouvons pas 
				compter sur le Gouvernement qui n'a pas au empêcher la 
				spéculation de taper sur le cours des blés. On nous dira que la 
				baisse vient logiquement à la suite d'une bonne récolte ; mais 
				en 1929 aussi la récolte était belle et les prix s'étaient 
				maintenus.
 Pour nous défendre, groupons nous mieux. Des syndicats, comme 
				ceux des ouvriers et des fonctionnaires sont presqu'impossibles 
				à créer parmi les cultivateurs, maîtres chacun chez soi. Mais il 
				y a des Associations puissantes, comme la «  Centrale », présidée 
				par le Sénateur Michel, ou plus près de nous le Comice Agricole 
				de Lunéville. Il pourra vous donner non seulement le bon conseil 
				de conserver votre blé, mais aussi les fonds nécessaires pour 
				parer aux dépenses de fin d'année, en attendant que le blé ait 
				repris la valeur normale de 140 francs, puisque le prix de 
				revient pour le cultivateur moyen parait être d'environ 130 fr.
 Vous défendrez plus facilement votre blé dans vos greniers 
				contre les souris, que contre la spéculation internationale qui 
				cherche à vous ruiner. Tenez bon et le succès viendra.
 Je n'viral pas jusqu'à vous conseiller de faire grève, comme les 
				cultivateurs américains qui attaquaient les convois de 
				ravitaillement des villes et qu'on a du mettre à la raison à 
				coup de gaz lacrymogène. Mais évitons qu'il ne nous reste à nous 
				aussi, plus que les yeux pour pleurer.
 On nous dit aussi que vous êtes des heureux parce que vous ne 
				connaissez pas le chômage. Ah certes non, on ne connaît pas le 
				chômage dans l'agriculture ; mais c'est précisément une raison, 
				puisque ce métier est dur, pour qu'il soit assez rémunérateur 
				pour créer non seulement le nécessaire, mais aussi le superflu ; 
				pour rendre la vie à la campagne plus attrayante et moins 
				monotone ; pour que les cultivateurs aient non seulement l'eau, 
				l'électricité, la radio, mais aussi l'auto pour pouvoir aller se 
				promener au loin.
 Si l'industrie chôme, c'est qu'il y a eu surproduction; la crise 
				n'eut pas été si grave si les industriels avaient suivi 
				l'exemple du cultivateur, qui ne met pas plus de bétail dans ses 
				écuries qu'il ne peut en nourrir sur ses terres.
 Aujourd'hui on propose comme remède dans l'industrie de faire la 
				semaine de 40 heures. C'est une solution de paresseux, qui 
				donnera de mauvaises habitudes à la jeunesse. Et que diront les 
				jeunes cultivateurs quand ils verront leurs camarades quitter le 
				travail, alors qu'ils peineront encore ? Ils quitteraient les 
				champs et ce serait la déchéance définitive de nos campagnes.
 Le but à atteindre n'est ni dans une déflation exagérée, ni dans 
				la réduction des heures du travail, ni dans de nouvelles lois de 
				secours aux chômeurs, qui amènent des abus en attendant qu'ils 
				aboutissent à des catastrophes, connue en Allemagne et en 
				Angleterre.
 Certes, il faut des secours dans certains cas, mais sérieusement 
				contrôlés. Pourquoi les chômeurs des usines ne viendraient-ils 
				pas à la terre, puisque le métier est proclamé si beau et si 
				facile ?
 La vraie solution est de donner du travail aux chômeurs, par la 
				création d'outillage national, comme le voulait certains 
				gouvernements. Mais avec notre vieille Constitution usée, qui 
				permet aux Députés et aux Sénateurs de se livrer au jeu de 
				massacre sur les ministères, aucun homme d'Etat, qu'il soit de 
				droite ou de gauche n'arrivera jamais à aller au bout de son 
				idée et à appliquer les réformes nécessaires. Et on ira de plus 
				en plus au désordre, tant que nous n'aurons pas un Gouvernement 
				fort et durable.
 Espérons qu'après avoir abandonné les sommes dues pour les 
				réparations, on n'abandonnera pas les armements devant un ennemi 
				de plus en plus décidé à déchirer le Traité de Versailles.
 Espérons aussi que nous pourrons continuer à travailler en 
				sécurité derrière des frontières fortifiées, que nous ne 
				songeons pas à dépasser, mais que nous voulons défendre contre 
				des invasions sanglantes, comme celles que nous avons subies en 
				1914.
 Vous voyez Messieurs, que la tâche est rude et l'horizon chargé 
				de nuages ; mais ne nous décourageons pas ; la France finira par 
				se redresser. Mais encore faut-il qu'elle soit dirigée par des 
				hommes énergiques et patriotes.
 Les années de prospérité viendront après les années difficiles; 
				cela a toujours été, car ne croyez pas que la vie chère et les 
				abus de certains intermédiaires datent d'aujourd'hui.
 Je lisais dans une chronique des anciens temps, qu'à la fin du 
				XVIe siècle, il y a plus de 300 ans, la régente du Duché de 
				Lorraine, mère du Duc Charles III, voulant pourvoir au 
				soulagement de ses sujets de Blâmont et prévenir la disette que 
				faisait redouter la cherté des vivres, rendit le 20 Mars 1587 
				une ordonnance ayant pour but d'empêcher cette cherté provenant 
				(dit la chronique), «  de la malice et avarice débordée des 
				hôteliers, cabaretiers, taverniers et par les continuelles 
				fréquentations de leurs hôtelleries, tavernes et cabarets par 
				des débauches, gourmandises et ivrogneries qui s'y commettent 
				journellement ».
 Nos bons ancêtres de Blâmont paraissent avoir apprécié la bonne 
				chère et les bons vins. Nous ne pouvons retendant pas accuser 
				nos excellents amis Fiel, Conrad, Cuny, Bain et autres, d'avoir 
				tant de malice que çà et d'être cause de la vie chère.
 Et savez-vous le remède que l'on appliquait dans ces temps 
				reculés ? On défendait à ces hôteliers et cabaretiers de 
				recevoir, loger ou traiter aucun individu, quel qu'il soit, du 
				domaine ou de la recette de Blâmont, sauf les voyageurs 
				étrangers, voyageant pour leurs affaires ou leur négoce. Sont 
				prohibés aussi, tous festins et banquets des fêtes annales des 
				villages, fiançailles, noces ou assemblées de communautés.
 Vous voyez, plus un verre de pinard, plus moyen de se réunir en 
				un joyeux baquet comme aujourd'hui !
 Malgré la dureté des temps, il vaut encore mieux vivre 
				aujourd'hui que dans ces temps reculés. Quelques dizaines 
				d'années plus tard, la petite ville de Blâmont était 
				complètement détruite par les Impériaux, comme elle a failli 
				l'être en 1914. De ce côté-là, pas beaucoup de progrès.
 Travaillez hardiment, sur la terre de vos ancêtres; estimez-vous 
				heureux d'être votre propre maître, de ne dépendre de personne. 
				Et si même vous avez à lutter contre la nature et des baisses de 
				prix, vous serez tout de même sûrs de pouvoir bien nourrir votre 
				famille.
 Semez le bon grain ; et vous les jeunes, semez aussi des gosses, 
				si nécessaires à la France. (S'ils sont malades, on les soignera 
				bien à la Pouponnière). Et à la fin de l'année, lorsque vous 
				chercherez à vous rendre compte de ce que vous avez gagné, 
				n'oubliez pas d'ajouter aux bénéfices, la bonne santé que vous a 
				valu le travail en plein air dans notre saine Lorraine, la santé 
				de votre femme et les belles joues rouges de vos enfants. C'est 
				là le meilleur de la vie.
 Aussi est-ce à votre santé que je lève mon verre, à la 
				prospérité de vos cultures et de vos familles. 
				(Applaudissements)
 M. Mazerand parla ensuite de la crise mondiale et des différents 
				remèdes qui ont été envisagés.
 M. de Wendel traita la question du blé, tout à fait de 
				circonstance et d'actualité, et du rôle des grandes associations 
				agricoles.
 M. le Sénateur Louis Michel commença par rendre hommage à M. 
				Albert Lebrun président de la République et parla lui aussi du 
				problème du blé. Il constata que le prix du pain avait baissé de 
				11 % et conclut en disant qu'il ne fallait pas que cela dure. 
				Evidemment, c'est inadmissible.
 M. .Michel termina en buvant à l'agriculture française.
 M. Grenel clôtura la série des discours par un vibrant éloge de 
				la terre lorraine el de ceux qui la cultivent.
 23 octobre 1932
 BLAMONT
 Renards à deux pattes. - M. Duchamp Gabriel, propriétaire à 
				Blâmont, avait à son service Belin Gabriel-Célestin, 22 ans, et 
				le père de celui-ci, Belin Léopold-Chéry, 54 ans.
 Depuis un certain temps, les poulets de M. Duchamp 
				disparaissaient ; une quinzaine de volatiles manquaient au 
				poulailler.
 Les gendarmes informés s'embusquèrent et surprirent les deux 
				voleurs en possession de volailles tuées. Ils ont avoué leurs 
				méfaits.
 Tous deux ont été mis en état d'arrestation pour être conduits 
				au parquet.
 
 AMENONCOURT
 En défaut. - Les gendarmes de passage dans la localité ont 
				dressé procès-verbal contre Belin Anthille, chauffeur à 
				l'entreprise des Moulins de Sarrebourg pour défaut d'appareil 
				rétroviseur à son camion-auto.
 
 HARBOUEY
 Quête. - Une quête faite en mairie, à l'occasion du mariage 
				Bridey-Jacques au profit de la caisse des écoles. Cette quête a 
				produit la somme de 52 fr. 25.
 Remerciements.
 
 LEINTREY
 Don. - A l'occasion de la fête patronale, M. Jacquet, de 
				Saint-Martin, entrepreneur de cette fête, a donné 20 francs pour 
				un bouquet au monument des morts de la guerre.
 20 novembre 1932
 BLAMONT
 Collision. - Au moment où M. Emile Chrislet, 36 ans, chauffeur 
				au service de la brasserie de Tanconville, prenait sa gauche 
				dans un carrefour, pour rentrer au garage, une autre voiture 
				conduite par M. Jeandal, 31 ans, chauffeur au service des 
				moulins de Blâmont, entra en collision avec la sienne.
 M. Gœury qui accompagnait M. Chrislet a été légèrement blessé. 
				Les dégâts matériels sont assez importants.
 Vélo et auto. - Rue du Maréchal Foch, Mlle Lucienne Dedenon, 
				dactylographe à Domèvre, circulait, son vélo à la main, marchant 
				sur le trottoir. Une auto conduite par M. Emile Georges, 
				marchand de vins en gros, accrocha le vélo, qui fut écrasé.
 27 novembre 1932
 BLAMONT
 Société des P.M. - Les séances de la P.M. reprendront le 
				dimanche matin, à partir du 4 décembre.
 Leq jeunes gens désirant faire partie de la P.M. sont priés de 
				se faire inscrire à la gendarmerie de Blâmont.
 
 Domèvre-sur-Vezouze.
 Quête à mariage. - A l'occasion du mariage Pellet-Collet, une 
				quête faite à la mairie pour la caisse des écoles a produit la 
				somme de 53 fr.
 Remerciements et vœux.
 
 FRÉMÉNIL
 Collision d'autos. - Au lieudit «  Les Baraques », route 
				nationale 4, territoire de Fréménil, une collision s'est 
				produite entre deux automobiles pilotées respectivement par les 
				chauffeurs Masson Gustave, de Tomblaine, et Amet Alphonse, de 
				Nancy-Taxi.
 M. Colette Charles, instituteur à Gogney, qui se trouvait dans 
				l'auto de ce dernier, en compagnie de Mme Amet, furent 
				légèrement blessés. Les deux véhicules ont subi des dégâts.
 Le chauffeur Masson a fait l'objet de deux procès verbaux pour 
				défaut de permis de conduire et de circulation.
 11 décembre 1932
 BLAMONT
 Révision des listes électorales. - Il est actuellement procédé 
				en mairie à la révision de la liste électorale 1932-1933. A cet 
				effet, on ne saurait trop insister auprès des nouveaux résidents 
				d'avoir à se présenter à la mairie en vue de leur inscription 
				sur la dite liste d'ici le 16 janvier 33, date à laquelle se 
				clôturera le premier tableau rectificatif.
 Passe ce délai, jusqu'au 4 février inclus, ne pourront être 
				inscrits que les électeurs qui feront l'objet d'une réclamation 
				en inscription, soit en première Instance par la commission 
				municipale, soit à la suite d'un appel devant le juge de paix ou 
				d'un pourvoi de la cour de cassation.
 Recensement des véhicules automobiles. - Les propriétaires de 
				véhicules automobiles, camions, camionnettes, ambulances, 
				voitures de tourisme, motocyclettes, tracteurs et remorques, 
				sont informés qu'ils devront faire avant le 16 janvier 1933, la 
				déclaration prescrite sur les réquisitions militaires.
 Cette déclaration est obligatoire aussi bien pour les 
				propriétaires de nouvelles voitures que pour ceux possédant 
				antérieurement des véhicules inscrits les années précédentes.
 
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