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Le Progrès de l'Est

- 1871 -


8 juin 1871
Le petit-fils, âgé de deux ans, de la veuve Boppe, de Domèvre, est mort accidentellement écrasé par la voiture d'un cultivateur de Verdenal.

23 juillet 1871
Une dépêche télégraphique arrivée hier à Nancy annonce un nouveau sinistre.
La gendarmerie de Blâmont et le Petit-Collège viennent d'être la proie des flammes.
Les détails manquent encore.


25 juillet 1871
On dément aujourd'hui de manière catégorique, et nous en sommes heureux, l'incendie du collège et de la gendarmerie de Blâmont, qu'on nous certifiait avoir été annoncé, par dépêche télégraphique, à un ecclésiastique de Nancy.
Nous ne savons qu'elle origine attribuer à cette rumeur don la vraisemblance avait toutes les couleurs de la réalité.


5 septembre 1871
On nous écrit de Lunéville :
LA COMPAGNIE DE L'EST ET L'INDUSTRIE ALSACIENNE.
Le Courrier du Bas-Rhin a inséré une note de laquelle il résulterait, que la Compagnie de l'Est attribue l'encombrement des gares d'Emberménil et d'Avricourt à ce que les manufacturiers d'Alsace adressent les expéditions à leurs agents de transport en douane, elle engage les expéditeurs à indiquer la destination définitive des envois, ce qni implique nécessairement que les formalités seraient faites par l'agence de la Compagnie.
Cette note prétend-elle dire que la marchandise reste à Emberménil par la faute des commissionnaires expéditeurs et qu'elle ne subira aucun arrêt à la douane si les industriels voulaient bien charger l'agent de la Compagnie de faire les acquittements ?
Il y aurait là une question grosse de menaces pour la liberté des transactions et un monopole nouveau ajouté à celui que les Compagnies des chemins de fer possèdent. - S'il convient à un industriel de faire vérifier ses marchandises par un expert de son choix, nous ne voyons pas pourquoi la Compagnie s'imposerait à lui par des tracasseries sans nom ; nous croyons que cet agent ne doit pas éprouver plus de difficultés que celui de la Compagnie, et ce serait faire injure à l'Administration des douanes de supposer le contraire. Là n'est donc pas la cause des retards qui incombent à la Compagnie seule.
La résistance qu'elle met à fixer les douanes de Lunéville ferait croire qu'elle est peu disposée à faciliter les transactions commerciales.
Le point frontière choisi par la Compagnie de I'Est pour la mi-jonction des douanes est la station d'Emberménil. - Cette jonction établie loin de toute habitation, pour quelques rares voyaIgeurs, n'a pu se transformer en gare importante du jour au lendemain, et quelque dépense que a Compagnie y fasse, elle est et sera toujours une gare impossible aux voyageurs et insuffisante au commerce ; personne ne pouvait croire à un établissement définitif sur un emplacement aussi mal choisi, ne représentant aucune sécurité pour les marchandises et où aucune entreprise privée n'apportera ses capitaux.
L'Administration des douanes l'avait compris, puisque le décret du 24 juillet dernier ouvrait en transit international Lunéville en même temps qu'Emberménil, et envoyait une partie de son personnel à Lunéville. - N'était-il pas plus simple de laisser le commerce d'importation profiter du bénéfice dudit décret?
La gare de Lunéville, quoiqu'occupée en partie par les Allemands, offre plus de dégagement, de sécurité et de moyens d'action qu'EmberméniI, elle a des plateaux et des abris pour recevoir les marchandises qui ne seraient pas jetées d'un côté et de l'autre et exposées aux intempéries de l'air. Et si ces plateaux et ces abris sont insuffisants, la ville de Lunéville offre assez de ressources, de magasins d'entrepôt, de camionnage et de moyens de réexpédition, pour que la place assignée à la douane soit constamment tenue à la disposition des trains d'arrivée. De plus, le personnel nombreux de la douane et de la Compagnie se trouverait dans des conditions normales d'existence, tant pour le logement, l'éducation à donner aux enfants, que pour la vie matérielle, au lieu d'être parqué au milieu des champs.
La Compagnie objecte, nous dit-on, que les terrains pour l'agrandissement lui coûteraient plus cher à Lunéville.
Est-ce là une objection ? et la Compagnie peut-elle s'arrêter un moment à des considérations aussi mesquines quand il s'agit des intérêts de ses actionnaires et de ceux du commerce français et international. - Mais il faut qu'on sache birn que le conseil municipal de Lunéville, indépendamment de la cession gratuite de quelques terrains que la ville possède, a offert de prendre à sa charge la différence entre les prix des deux localités. Quelles sont donc les raisons qui poussent la Compagnie à agir ainsi ? - Ne serait-il pas temps de faire sentir aux Compagnies qu'elles sont faites pour le public, qu'elles n'ont le monopole des transports que dans un intérêt général ?
Des pétitions qui émanent des chambres de commerce et des syndicats se signent en Alsace pour que Lunéville devienne le centre de la vérification en douane.
Devant la fin de non-recevoir de la Compagnie, nous nous en remettons à l'impartialité des ministres du commerce et des finances et nous espérons qu'ils ne se laisseront pas influencer par des considérations étrangères à la question.
Autrement, il ne nous resterait plus que de faire appel à l'opinion publique et aux chambres de commerce en provoquant une enquête.
La douane est établie pour faire entrer de l'argent dans les caisses de l'Etat, au moins doit-il donner quelque facilité à ceux qui nous l'apportent, surtout quand ce sont nos chers Alsaciens qui, séparés de nous contre leur volonté et la nôtre, sont prêts aux plus grands sacrifices pour conserver avec la patrie qu'ils regrettent les relations commerciales qu'ils avaient avant la séparation.


26 septembre 1871
Le nommé Joseph Mang, débitant de boissons à Nonhigny, ayant encouru plusieurs condamnations tant pour coups que pour infractions réitérées aux règlements sur l'heure de fermeture des lieux publics, M. le préfet, par un arrêté du 15 septembre courant, a ordonné la fermeture immédiate et définitive de son établissement.


13 octobre 1871
Un commencement d'incendie a causé pour 170 fr. de dégâts dans le logement loué au sieur Joseph Pagny, Journalier à Blâmont, dont le mobilier n'était pas assuré.


19 octobre 1871
NANCY, 19 OCTOBRE
LES CHEMINS DE FER D'INTÉRÊT LOCAL.
Souvent, quand on vient à tomber sur une de nos lignes de chemin de fer en construction ou sur une de ces lignes de jalons qui indiquent les voies nouvelles projetées, on est pris d'un certain découragement; on se représente toutes les espé rances suscitées, avant la guerre, par ces travaux et ces études ; le souvenir des malheurs du pays nous revient plus vivement ; plus d'un hoche la tète d'un air de doute et d'abattement et se prend a murmurer : Quand ce chemin de fer commencé sera-t-il livré à l'exploitation ? quand cette ligne projetée, sera-t-elle en construction ?
Et il y a de quoi, en .effet, être dépité. On se rappelle avec quelles acclamations on a salué, le 27 avril 1870, l'inauguration de la ligne d'Avricourt à Blâmont et à Cirey et voilà que l'invasion est venue briser cette ligne entre Avricourt et Cirey et mettre plus de quatre kilomètres entre les mains de l'Allemagne. [...]


23 novembre 1871
Ces jours derniers, M. Ch. Lacour, cultivateur à Vého, a trouvé sur la route d'Ogéviller à Badonviller un carnet renfermant différentes notes importantes, et un billet de 300 fr.
M. Lacour s'est empressé de restituer notes et billet à M. Clavé, marchand de vin à Badonviller, et a refusé toute éspèce de rémunération;


22 décembre 1871
Samedi dernier, vers huit heures du.matin, à Vaucourt, un incendie a éclaté. Sept maisons ont été complètement brûlées, malgré les louables efforts des pompiers de Lagarde et de Xures. On nous dit que le feu aurait pris dans une maison appartenant aux sieurs Brégeard et Rigoulet, située au nord. Les pertes seront couvertes par différentes compagnies d'assurance.
Les pompiers de Lagarde et de Xures ont rivalisé de zèle et de courage dans ce déplorable sinistre.

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