5 février 1882
SOU DES ÉCOLES. - On nous écrit de Harbouey :
Il y a à peine six mois, deux troncs du Sou des écoles ont été
établis à Harbouey, commune qui n'atteint pas 500 âmes. Dans les
deux levées que nous avons faites, nous avons recueilli quinze
francs, ce qui nous permet de compter trente francs par année.
J'ai donné ce problème à mes élèves :
« Etant donnée la population de la France de 36,000,000 d'âmes,
quel serait, toutes proportions gardées, le produit annuel des
troncs du Sou des écoles en supposant qu'ils fussent établis
dans toutes les écoles. »
Nous avons trouvé que, par chaque mille âmes, cela fait un
produit annuel de 60 francs, et comme nous avons 36,000 fois
mille, on obtient, si nous ne nous trompons : 36,000 x 60 fr. =
2,160,000 francs.
Soit la jolie petite somme de deux millions cent soixante mille
francs à consacrer aux écoles pauvres.
N'est-ce pas encourageantpour nous, qui nous occupons de cette
institution si vraiment bienfaisante et toute patriotique ?
7 février 1882
Cour d'assises de Meurthe-et-Moselle.
3e affaire.
Marie-Eugénie Michel, célibataire, née à Ceintrey en 1850,
domiciliée à Veho, a déjà eu un enfant en 1872. Elle est accusée
d'infanticide sur son enfant âgé de cinq jours.
Le 28 avril 1880, elle accouchait à Gondrexon chez les epoux
Duru d'une peiite fille dont la naissance a été déclarée à la
mairie de Gondrexon par la dame Duru.
Le 15 mai, on découvrit dans un ruisseau à Reillon le cadavre de
l'enfant noyé. L'inculpée prétendit l'avoir conduit à Nancy aux
enfants assistés. Voyant qu'elle allait être découverte,
l'accusée s'enfuit après avoir avoué son crime
L'affaire fut instruite, et la coupable, n'ayant pas été
découverte, fut condamnée par contumace aux travaux forcés à
perpétuité.
Deux mois après, elle est découverte à Ste-Anne, près de
Lunéville, et incarcérée.
Le ministère public est représenté par M. Villard. Me de Mailler
présente la défense.
Le verdict est affirmatif sur la question de meurtre ; il
accorde les circonstances atténuantes.
L'accusée est condamnée à cinq ans de réclusion et aux frais. La
séance est levée à cinq heures.
25 février 1882
On est à la recherche de l'auteur d'un vol d'effets
d'habillement commis dimanche dernier, avec effraction, chez M.
Barthélemy, cultivateur à Xousse.
8 mars 1882
MORTE DE LA RAGE, - La nommée Marie Granclaude, âgée de 19 ans,
sans profession à Domjevin, avait été mordue, le 29 décembre
dernier, par le chien de ses parents. L'animal fut abattu sur le
champ, et l'autopsie établit qu'il n'était pas atteint
d'hydrophobie. La jeune fille guérit de ses blessures et
jouissait d'une parfaite santé. Dans la nuit du 27 au 28
février, elle se trouva subitement indisposée. M. le docteur
Mangenot, de Lunéville, constata, le 1er mars, que la
malheureuse était atteinte de la rage. Elle est morte le
lendemain matin.
10 mars 1882
Mme veuve Rouvenack, de Leintrey, était absente les 2 et 3 mars.
Un malfaiteur en profita pour s'introduire dans la maison de la
veuve. Il fractura plusieurs meubles et enleva du linge et des
effets d'habillement pour une somme de deux cent quarante
francs. L'auteur présumé du vol est la nommée G..., actuellement
en fuite
16 mars 1882
Jeudi dernier, M. Duhaut, cultivateur à Halloville, revenait en
voiture de Frémonville. Le cheval s'emporta. M. Duhaut voulut
descendre pour arrêter l'animal, mais il tomba si
malheureusement que les deux roues de droite du véhicule lui
passèrent sur le corps. Il eut la cuisse gauche cassée. On le
réconduisit à son domicile où il reçut lès soins de M. le
docteur Mayeur, de Blâmont.
4 mai 1882
Un chien étranger suspect de rage, de moyenne taille, à longs
poils rouges et à longue queue, a été vu le 22 avril dernier,
sur le finage de Foulcrey. De là il s'est éloigné dans la
direction de Gogney. En portant ce fait à la connaissance
publique, M. le directeur de l'arrondissement de Sarrebourg fait
observer qu'une séquestration de trois mois a été ordonnée pour
les chiens dans les communes de Foulcrey, Avricourt, Rixingen,
Haie-des-Allemands, Ibigny et Richeval, et que les chiens et
chats mordus devront être immédiatement abattus.
18 mai 1882
ENCOURAGEMENT AU BIEN. - [...] médaille d'honneur [...] ;
Mlle Sarah Nordon, de Blâmont, recevra la même distinction pour
son dévouement à sa famille et sa piété filiale. Cette
récompense lui a été accordée sur la présentation et la notice
signée par le maire, le conseil municipal et une grande partie
de là population de Blâmont.
26 mai 1882
CHIENS ENRAGÉS. - On se rappelle la mort affreuse de la fille du
maire de Domjevin, qui est morte à. la suite d'une morsure ; le
garde champêtre de Foulcrey, assailli par un chien furieux ; le
berger de Kerprich-lez-Dieuze, à demi-dévoré par un chien.
Malheureusement la nomenclature des accidents de ce genre n'est
pas close. Un chien enragé s'est jeté sur le chien du fermier à
la Baronne, près Réchicourt. Un autre chien suspect a traversé
le ban d'Avricourt. A Réchicourt, il a mordu un chat,
d'autres chiens, s'est jeté sur un enfant pour fuir vers
Foulcrey.
Nous engageons nos lecteurs à redoubler de vigilance.
TÉMOIGNAGE DE SATISFACTION. - On nous écrit d' Harbouey :
« Sur la proposition de M. le maire, le conseil municipal d'
Harbouey a pris la délibération suivante :
» Considérant que le zèle et le dévouement dont fait preuve M.
Alexandre, instituteur, directeur de l'école de garçons, tant
dans la tenue de sa classe que dans la direction de ses cours du
soir, et lés résultats obtenus par lui dans son enseignement,
» Attendu, en outre, les services excellents et exceptionnels
rendus par ledit fonctionnaire à l'administration municipale, à
l'unanimité :
» Il est voté à M, Alexandre, à titre de témoignage de
satisfaction, une gratification de la somme de soixante francs,
laquelle somme sera inscrite en dépense au budget additionnel de
l'exercice courant, dont ouverture de crédit est
respectueusement demandée à l'autorité supérieure.
31 mai 1882
La semaine dernière, un nommé Chevrin, âgé de 45 ans, originaire
de Charmes, s'est pendu à un arbre au lieu dit à
Haut-de-Seroles, territoire de la commune de Leintrey. On ignore
les motifs qui ont déterminé cet invividu à se donner la mort.
9 juin 1882
CRITIQUE CLÉRICALE. - On nous écrit de Herbéviller :
« Dimanche dernier, 4 juin, après la lecture de la lettre
épiscopale de M. Turinaz, le curé s'est permis d'ajouter : «
C'est à la nonchalance du conseil d'État qu'il faut attribuer le
retard apporté à la nomination de M. Turinaz, évêque de Nancy. »
On dit que le clergé lorrain ne s'occupe jamais de politique et
ne critique jamais les pouvoirs publics : Qu'en pensez-vous ?
12 juillet 1882
FÊTE NATIONALE. - Blâmont. Le 13 à 6 heures du soir, annonce de
là fête par une salve. Les bâtiments communaux seront pavoisés ;
à 9 heures, retraite par la musique municipale.
Le 14, à 6 heures du matin, salve à 8 heures ; distribution aux
indigents; à 11 heures, nouvelle salve ; à 2 heures, grande
revue des sapeurs-pompiers, des pupilles et des élèves de
l'école des garçons ; bal populaire ; à 9 heures, illuminations
générales et grande retraite, aux flambeaux par la musique
municipale ; continuation du bal.
18 juillet 1882
UN COUP DE FOUDRE. - Le 16 au matin, vers 3 heures 1/2, la
foudre est tombée sur la cheminée des fours à feu continu de la
tuilerie Démange, à Frémonville, et y a déterminé un
commencement d'incendie. Grâce à la vigilance et au sang froid,
de M. Célestin Louviot, qui était de service en ce moment,
l'alarme a été donnée aux ouvriers logés à l'usine et aux
habitants du village. MM. Munier. Ouvrier briquetier, Schen et
Render, préposés des douanes et Camaille étant accourus, sont
montés rapidement à une hauteur de dix mètres sous la toiture de
l'usine, et ont éteint le feu avec des seaux d'eau. Leur
intervention énergique et rapide a rendu inutile le concours de
la population, qui a apporté des secours avec empressement, et à
laquelle M. Démange nous prie de transmettre ses sincères
remerciements.
20 juillet 1882
LE SPORT D'AVRICOURT. - Le sport d‘Igney-Avricourt, dont nous
avons parlé à l'occasion des fêtes du 14 juillet, a été créé par
suite de l'initiative des employés du chemin de fer, auxquels se
sont joints ceux de la douane et bon nombre d'habitants qui sont
membres honoraires de cette société. C'est M. Viron, employé du
chemin de fer, qui est lieutenant du petit bataillon et qui
dirigé les exercices militaires ; il faut voir ces petits
troupiers manoeuvrer comme de vieux soldats avec un entrain et
un ensemble parfaits. Le président est M. Preysac, chef de gare.
Nous félicitons les organisateurs de cette société, car déjà le
petit bataillon est armé et équipé et nous souhaitons bonne
réussite à cette oeuvre patriotique.
10 août 1882
Il y a quelques jours, M. Masson, cultivateur à Halloville,
était monté sur un cheval qu'il conduisait à l'abreuvoir. Le
cheval trébucha et fit tomber M. Masson, qui, dans sa chute,
s'est fracturé le bras droit
17 août 1882
CONCOURS DE POMPES. - Un concours de manoeuvres de pompes à
incendie était ouvert à Blâmont le dimanche 13 août. Les membres
du jury, les officiers et Sous-officiers des villes voisines ont
été reçus à 9 h. 1/2 par les autorités municipales
qu'escortaient les Pupilles. La musique a joué la Marseillaise.
M. Mézières, commandant la compagnie de Blâmont, leur a offert
l'hospitalité. Ils ont trouvé aussi beaucoup de cordialité chez
M.Menestrey, capitaine au 3e de spahis.
Pendant le Vin d'honneur, M. Brice,maire, a souhaité la
bienvenue aux invités.
Après une courte revue passée par M.Peltier, quatorze compagnies
ont défilé.
Oh remarquait les sauveteurs de Cirey. Grâce à la célérité et à
la précision des manoeuvres, les récompenses ont été vivement
disputées; En voici la liste :
Indivision. Manoeuvre : 1er prix d'honneur, Cirey. 20 p.,
Baccarat. - 2e div. Manoeuvre : 1er prix d'honneur, Ancerviller.
- 2e p., Nonhigny. - 1re div. Manoeuvre : 1er p., Herbéviller.
2e p., Harbouey. 3e p., Gogney. 4e p., Frémonville. - 2e div.
Manoeuvre : 1er p., Ogéviller. 2e p., Tanconville. 3e p.,
Autrepierre. - 1re div. Tenue : 1re p., Verdenal. 2e p.,
Frémonville. 3e p., Badonviller. - Matériel : 1er p., Chazelles.
2e p;, Autrepierre. 3e p., Tanconville. - Stratégie : 1e p.,
Badonviller. 2e p., Gogney.
Le jury comprenait: MM.Peltier (Toul), président ; Del (Epinal)
; Delagneau (Nancy) ; Didier (Lunéville.) M. Peltier à prononcé
une allocution. Il a remercié la municipalité et la Ville de
Blâmont, a exprimé la reconnaissance dès compagnies pour
l'accueil empressé qu'elles avaient reçu. Il a loué l'excellente
organisation du concours, à laquelle M. Delabaye a pris une
grande part ; a félicité la compagnie de Blâmont, surtout les
pupilles. Il a constaté avec plaisir la solidarité qui unit les
sapeurs-pompiers, autour du drapeau où est inscrite leur devise
: Courage, dévouement, patriotisme. Il a terminé par le cri de:
Vive la République !
Le soir, feu d'artifice à la mairie; punch offert, par la ville
; toasts par MM, Peltier, Mézières, Brice.
Cette fête a été très animée ; elle laissera, outre un utile
enseignement, de très agréables souvenirs.
18 août 1882
DISTRIBUTION DES PRIX. - La distribution des prix faite aux
élèves des écoles communales de Blâmont était présidée par. M.
Lafargue, sous-préfet de Lunéville. Dans un discours fréquemment
applaudi, il a fait ressortir les avantages du système actuel
d'enseignement, et rendu un juste hommage à M. Jules Ferry,
ancien ministre de l'instruction publique, qui est l'auteur de
tant de réformes salutaires. M. le sous-préfet a ensuite
remercié la municipalité et félicité les instituteurs et
institutrices de leur zèle et de leurs succès. M. l'inspecteur
primaire a prononcé une allocution également fort applaudie.
La musique de la ville prêtait à cette fête scolaire un concours
dont il faut la remercier.
23 août 1882
Le 19 août, une petite fille d'Igney nommée Neunreuther, âgée de
9 ans, jouait sur la route départementale avant d'entrer en
classe. Ayant été poussée par une de ses camarades, elle est
tombée dans le fossé, et s'est cassé le bras gauche au-dessus du
poignet. On l'a conduite à Blâmont, où le docteur Zimmermann a
réduit la fracture.
10 octobre 1882
BUREAU DE BIENFAISANCE.. - On nous écrit de Blâmont :
« Avant de quitter Blâmont où, tous les ans, il passe une partie
de ses vacances, M. le docteur Sée, professeur à l'école de
médecine de Paris, chevalier de la Légion d'honneur; a lait don,
comme les années précédentes, d'une somme de cent francs, au
bureau de bienfaisance de cette ville.»
17 octobre 1882
Un commencement d'incendie, dont les causes sont accidentelles,
s'est déclaré chez M. Welker, cultivateur à Blâmont. De prompts
secours ont étouffé le feu. Il y a 600 francs de pertes,
couvertes par une assurance.
3 novembre 1882
On a arrêté à Emberménil, neuf individus accusés de bris de
clôture et tapage nocturne, chez M. Masson, aubergiste audit
lieu.
14 novembre 1882
On a arrêté à Emberménil un bavarois sans papiers. II a déclaré
n'avoir aucune profession.
16 novembre 1882
On nous écrit d'Epinal à la date du 13 novembre :
Une affaire de contrebande d'une gravité exceptionnelle, à
raison du nombre des inculpés (ils sont au nombre de dix) et de
l'habileté des moyens employés, est venue hier, devant le
tribunal correctionnel de notre ville. Elle avait attiré dans la
salle des audiences un public nombreux.
Sont au banc, de la défense, Mes Leroy et Gazin, avocats
d'Epinal ; Me Gutton et de Courteville, du barreau de Nancy.
Le siège du ministère public est occupé par M. Gaudchaux Picard,
substitut du procureur de la République, et l'administration des
douanes, qui se porte partie civile, est représentée par M.
Piraube, receveur particulier à Nancy.
D'après la prévention, une association s'était formée dans le
courant de l'année dernière pour l'importation en fraude des
tabacs étrangers par la gare d'Igney-Avricourt et pour leur
revente à l'intérieur.
Elle aurait eu pour chef un sieur X..., marchand de tabac à
Deutsch-Avricourt, et pour associés un certain nombre
d'habitants de La Haye et de Vioménil, dont quelques-uns ont
déjà eu maille à partir avec le fisc.
Voici (toujours d'après la prévention), comment les choses se
seraient passées :
Le sieur X...., dont l'habitation est située sur le territoire
allemand, faisait transporter de nuit les tabacs, sur un point
déterminé de la voie du chemin de fer, par ses hommes qui, à la
faveur des accidents du sol, et en suivant extérieurement,
pendant deux cents mètres environ, la clôture du chemin qui
constitue les lignes frontières, pouvaient effectuer celte
opération à l'abri des regards des douaniers. Les ballots de
tabac étaient recueillis par un affilié (un agent inférieur de
la compagnie de l'Est, dit-on), qui les plaçait immédiatement
dans un des wagons vides en stationnement sur ce point.
Le lendemain, sa déclaration était remise à l'agent de la
compagnie chargé du magasin dit du trafic local; celui-ci y
consignait une reconnaissance-facture du poids des colis et
envoyait ensuite cette déclaration au bureau de la petite
vitesse chargé de délivrer les expéditions qui devaient
accompagner la marchandise. La fraude voyageait aussi sous le
couvert d'expédiions régulières du chemin de fer, où elle se
trouvait sous les fausses dénominations de tissus de coton, de
verrerie, etc. Elle était dirigée invariablement sur la gare de
Xertigny, d'où les associés d'X...., qui en étaient les
destinataires, la faisaient retirer par un nommé V B....,
aubergiste de celte localité, et la transportaient ensuite en
voiture ou l'emportaient eux-mêmes à dos, soit au village de La
Haye soit à celui de Vioménil.
Il serait entré ainsi, à la barbe de la douane française, par la
gare d'Igney-Avricourt, soixante-quatre caisses de tabac et de
poudre pendant les mois de juin, juillet et août 1881, et pesant
ensemble 2,000 kilogrammes environ. Mais tant la cruche va à la
fontaine, dit-on, qu'elle finit par y laisser l'anse ou le
goulot. Il advint donc qu'un jour du mois d'août 1881, un
douanier malin, ayant cru sentir au passage d'un train une forte
odeur de tabac, se mit à sa poursuite et arriva tout juste à
Xertigny au moment où sortait de la gare un chariot portant dix
caisses suspectes, qui, déclarées par le conducteur contenir des
tissus de coton, furent trouvées remplies de tabac étranger et
de poudre.
Cette découverte fut le point de départ d'une information
judiciaire qui a abouti au renvoi en police correctionnelle du
nommé X..... et de ses complices ou associés.
L'audience du matin et celle de relevée ont été remplies par
l'interrogatoire des prévenus et par les dépositions des
témoins, parmi lesquels on remarque M. l'inspecteur des douanes
de Lunéville et un de ses lieutenants.
Vers six heures, le receveur principal des douanes demande, par
des conclusions fortement motivées, la confiscation des
marchandises de fraude et la condamnation solidaire des inculpés
à une amende de 36,000 fr.
Après lui, le ministère public, dans un réquisitoire simple,
mais précis et énergique, a rappelé les faits de la cause et
requis l'application des lois.
Il est déjà sept heures et demie. L'audience est levée et
l'affaire renvoyée au lendemain pour les plaidoiries.
28 décembre 1882
LE CURÉ DE VEHO. - C'est par sollicitudé pour la santé des
enfants que M. Michaut veut qu'on fasse le catéchisme à l'école.
Est-ce par une sollicitude analogue que le curé de Vého vient,
d'administrer une correction évangélique à un enfant de la
commune.qui se trouvait à l'église ?
D'après les renseignements qui nous sont venus hier et d'autres
tout semblables, que publie aujourd'hui l'Éclaireur,
ce doux pasteur aurait tiré les oreilles au jeune Bastien, lui
aurait appliqué deux soufflets, et l'aurait chassé du choeur en
lui donnant une bourade théologale dans le dos. Le parquet a
ouvert une enquête sur la plainte des parents.
Laissez venir à moi les petits enfants !
31 décembre 1882
LE BUREAU DE POSTE A BLAMONT. - On nous signale de cette ville
les inconvénients résultant de l'emplacement que l'on a choisi
pour le bureau de poste. Pendant la récente inondation; laquelle
ne se renouvellera de longtemps, - nous voulons l'espérer - la
poste était bloquée par les eaux, à tel point que le service des
facteurs était presque interrompu. Ces employés ont dû prendre
des bains forcés très désagréables.
On s'est vu dans la nécessité de seller des chevaux et
d'employer des voitures. Le plancher même du bureau était
envahi.
L'administration n'en a pas moins renouvelé le bail pour neuf
ans. C'est vraiment par trop d'imprévoyance.
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