14 janvier 1893
Terrible accident
Un mécanicien du chemin de fer de l'Est, nommé Mauser, demeurant
à Nancy, rue de Mon Désert, et conduisant un des trains du matin
de la ligne de Strasbourg, a eu les deux jambes coupées à la
gare d'Igney-Avricourt .
Il a été transporté à l'hôpital de Lunéville. Son état est
désespéré.
Voici quelques nouveaux renseignements sur le terrible accident
de chemin de fer à Igney-Avricourt :
C'est en descendant de sa machiné, au moment où l'express-Orient
entrait en gare, que l'infortuné Mauser a été accroché par des
wagons et une locomotive en manoeuvre.
Mauser est mort dans l'après-midi à l'hôpital de Lunéville.
Aussitôt après l'accident, les voyageurs de l'express-Orient ont
organisé entre eux une collecte qui a produit 161 fr.; elle sera
remise à la veuve de Mauser. Une personne a donné 100 fr.
31 janvier 1893
Explosion de gaz
Une explosion de gaz dont lés causes sont purement accidentelles
ne sont pas exactement connues s'est produite dans un bâtiment
servant de dépôt d'orge et de houblon dépendant de la brasserie
Baumgarten, de Blamont. Les dégâts sont considérables. Ils
s'élèvent à 3,000 fr. Il n'y a eu heureusement aucun accident de
personnes.
24 février 1893
Incendies.
Un incendie, dont la causesest inconnue, a complètement détruit
la ferme de la Haule-de-Séroles, située près d'Igney-Avricourt,
à trois cents mètres environ de la frontiere. Les pertes
s'élèvent à 20,000 francs.
5 avril 1893
Blessure accidentelle
M. François Fourmann, domestique à Blâmont, conduisait une
voiture de fumier attelée de quatre chevaux ; il descendait une
côte lorsque la mécanique cassa; en voulant retenir ses chevaux,
il tomba, et une des roues de derrière lui passa sur le corps.
On l'a relevé avec la jambe gauche brisée.
30 avril 1893
Vol
Le jeune Joseph Lacôtte, âgé de quatorze ans, domestique chez M.
Dymé, cultivateur à Emberménil, a été arrêté en flagrant délit
de vol. Ce jeune voleur a dérobé à plusieurs reprises diverses
sommes d'argent au préjudice de Mme Dombrat, sage-femme. Il
remettait le produit de ses vols à sa mère, qui a avoué les
faits.
2 mai 1893
COUR D'ASSISES
Audience du 1er mai 1893
Deux affaires figurent au rôle des assises pour la première
journée. Ce sont deux affaires de moeurs et étant donnée la
nature des crimes reprochés aux accusés, le huis-clos est
prononcé sur les réquisitoires de l'organe du ministère public
représenté par M. Obrin.
Première affaire. - Attentats à la pudeur. - L'accusé,
Jean-Baptiste-Augustin Cayet, est âgé de cinquante-neuf ans, il
exerçait la profession d'agent d'assurances à Blâmont.
L'accusation lui reproche de s'être livré à des actes odieux sur
la personne de la jeune A..., fille de sa propriétaire et
d'avoir continué ses agissements pendant cinq ans. A l'époque ou
Cayet a commis ce crime, la jeune A... n'avait pas encore treize
ans.
Me Mengin présente la défense de Cayet.
Cinq témoins déposent à l'audience.
A midi et demi, le jury sort de sa salle des délibérations et
rend un verdict négatif. La cour, en conséquence, prononce
l'acquittement de Cayet.
11 mai 1893
COUR D'ASSISES
Audience du mercredi 10 mai
Contumace. - Faux en écritures publiques et vol qualifié. -
Accusé: Emile Stein, vingt-six ans, né à Strassflirt (Prusse),
journalier, domicilié à lgney-Avricourt, a volé les livrets de
caisse d'épargne des enfants de son logeur et est allé en
toucher le montant, soit 4,119 fr, en se faisant passer pour
leur père. Son crime accompli Stein a pris la fuite.
La cour rend un arrêt déclarant la contumace établie et condamne
Stein à vingt ans de travaux forcés.
16 mai 1893
incendie
Un hangar servant de séchoir à M. Knoetgen, potier à Emberménil,
a été complètement détruit par un incendie.
Les pertes s'élèvent à 2,000 francs environ.
22 mai 1893
Accident
M. Colin, voiturier à Blâmont, traversait cette localité,
conduisant une voiture, lorsqu'un jeune enfant, âgé de deux ans,
Camille Aubry, qu'il venait de dépasser, tomba sur la chaussée
et roula sous les roues de la voiture.
Aux cris poussés par l'enfant, M. Colin arrêta sa voiture, mais
le jeune Aubry avait été atteint par une roue et avait le bras
droit fracturé.
28 mai 1893
Gratification
M. le préfet de Meurthe-et-Moselle vient d'adresser une lettre
de félicitations et de prendre un arrêté à la date du 26 mai,
accordant une gratification de trente francs à M. Louviot,
manoeuvre à Blâmont, qui a retiré de l'eau deux enfants en
danger de se noyer.
4 juin 1893
Sinistre financier
On télégraphie de Lunéville, 2 juin, à l'agence Dalziel :
« Un notaire de Blâmont, M. Vanier, qui est mort la semaine
dernière, laisse un déficit supérieur à un million. »
6 juillet 1893
Don gracieux
A l'occasion de son mariage, M. Alfred Godchot, négociant à
Blâmont, a remis au maire une somme de cent francs pour le
bureau de bienfaisance de cette localité.
10 juillet 1893
A Blâmont
La ville de Blâmont, qui s'est fait remarquer dans toutes les
circonstances par son patriotisme et son dévoûment au
gouvernement républicain, en a donné une nouvelle preuve
lorsqu'elle a eu connaissance de l'horrible attentat commis sur
la personne de M. le président de la République.
La municipalité a immédiatement et directement adressé à Mme
Carnot un télégramme dans lequel elle lui exprimait, avec ses
regrets, ses sympathiques compliments de condoléance, pendant
qu'à tous les édifices publics et à la plupart des maisons on
arborait des drapeaux en berne, entourés de crêpes.
Le dimanche suivant, au moment des funérailles du regretté M.
Carnot, toute la municipalité, tous les fonctionnaires portant
un crêpe en signe de deuil, accompagnés de la brigade de
gendarmerie, d'une délégation dés préposés de la douane, et
précédés de la musique municipale et des sapeurs-pompiers, se
rendaient en corps à un service célébré à l'église,
préalablement décorée de tentures et de trophées de drapeaux
cravatés de crêpes.
L'église était à peine assez grande pour contenir la foule émue
qui tenait à assister à cette imposante cérémonie.
12 août 1893
Accident
M. Désandré, manoeuvre à Domjevin, était occupé au fort de
Manonviller au transport de pièces de bois. Il a été atteint à
la tête par une de ces pièces que d'autres ouvriers jetaient sur
le sol d'un talus de sept mètres de hauteur. Atteint à la tête,
cet ouvrier a été relevé dans un état désespéré.
24 octobre 1893
Vol de 800 francs
M. Lucien Godchot, âgé de 40 ans, marchand de chevaux à Blâmont,
avait envoyé son domestique chez M. Désiré Vourion, cultivateur
à Ogéviller, lui remettant une lettre dans laquelle il priait ce
dernier de remettre à son domestique une somme de 200 fr., à
valoir sur le prix d'un cheval que lui avait vendu M. Godchot.
M. Godchot ne voyant point revenir son domestique, nommé Eugène
Jacquot, âgé de 15 ans, originaire de Moriville, fut pris de
soupçons, télégraphia à M. Vourion, qui lui répondit qu'il avait
remis les 200 fr. à Jacquot.
Comprenant alors qu'il avait été volé, il informa la gendarmerie
de Blâmont du préjudice qui lui était causé.
6 novembre 1893
Violences légères
La gendarmerie de Blamont a dressé procès-verbal d'une scène de
violences dont Jacob Metzger, âgé de 30 ans, domestique dans
celle localité, a été l'objet de la part des nommés Charles
Pierreville, âgé de 18 ans, et Bertrand, soldat au 1er régiment
de zouaves.
Metzger, qui revenait d'une commune annexée, avait acheté
quelques cigares. Il rencontra, en route, Pierreville et
Bertrand auxquels il offrit un cigare. L'un des deux s'empara du
paquet et comme Metzger le leur réclamait, ils le frappèrent,
allant jusqu'à le menacer d'un revolver.
22 novembre 1893
Acte de probité
L'élève Gérardin, de l'école de Vého, âgé de 11 ans, a trouvé,
dans la campagne, une montre qu'il a remise aussitôt à son
instituteur.
La montre avait été perdue par un sous officier de cuirassiers
de Lunéville, qui a envoyé, à titre de récompense, une pièce de
5 fr. destinée à être placée à la caisse d'épargne au nom de
l'enfant ; ce dernier appartient à une famille indigente.
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