2 janvier 1900
Le téléphone à Blâmont
La ville de Blâmont est reliée au réseau général téléphonique à
partir du 1er janvier.
6 janvier 1900
Reillon.
Une enquête est ouverte, sur une rixe qui a éclaté à Reillon
entre les nommés Joseph Thiébault, journalier, et Joseph Michel,
cultivateur.
8 janvier 1900
Domjevin
Cette localité a été attristée par une véritable série
d'accidents survenus en ces derniers temps.
D'abord, c‛est le garde champetre, M. Chaton, qui a eu les
doigts écrasés en nettoyant une machine à battre. Il se fait
soigner à Lunéville.
Puis un vannier, M. Petitdemange, est tombé si malheureusement
qu'il s'est cassé la jambe.
Enfin M. Emile Stourme a fait une chute très grave du haut de
son grenier dans la grange et s'est fait plusieurs contusions.
10 janvier 1900
Leintrey
La gendarmerie d'Avricourt vient d'ouvrir une enquête sur deux
plaintes en vol, portées contre un sieur Jules Lhuillier,
manoeuvre à Leintrey : par M. Prosper Bergé, domestique, qui
l'accuse de lui avoir dérobé son porte-monnaie, contenant 77 fr.
; et par Gall, cafetière à Leintrey, à qui il avait soustrait
une taie d'oreiller.
Lhuillier nie le vol du porte-monnaie et avoue avoir voulu faire
une farce à Mme Gall.
La fièvre aphteuse
La fièvre, Aphteuse s'est déclarée dans les communes de
Vigneulles (canton de Bayon) et de Reclonville (canton de
Blâmont).
18 janvier 1900
Ogéviller
On nous écrit :
Il convient de signaler un acte de probité qui est tout à
l'honneur de Mlle Doyen, receveuse des postes d' Ogéviller.
Une personne qui venait de toucher de l'argent à son bureau -
ayant laissés par mégarde tomber deux billets de 50 fr.,
l'honorable fonctionnaire les lui fit remettre aussitôt qu'elle
les eut trouvés.
20 janvier 1900
L'escroquerie aux arrhres
M. Lucien Dieudonné, cultivateur à Emberménil, a porté plainte
contre le nommé Victor Blaise, damestique, qui a commis envers
lui une escroquerie de 3 francs Toujours la même chose !
3 février 1900
Blâmont
A la suite d'une dénonciation anonyme, Une enquête a été ouverte
au sujet de manoeuvres abortives dont se serait rendu coupable
une jeune fille de la localité.
11 février 1900
Vého
Un vol de plusieurs caisses contenant des bouteiles dè bière,
estimées 42 fr. 50, a été commis au préjudice de M. Joseph Friot,
débitant à Vého.
24 février 1900
Blâmont
La gendarmerie de Blâmont vient d‘arrêter un nommé Antoine
Houber, 49 ans, chanteur ambulant, qui accompagné; de sa femme,
Marie Leroy, parcourait les rues de la ville et s'introduisait
dans les maisons pour mendier.
L'agent de police Gondrexon, qui était intervenu, fut pris
vivemet à partie par la femme de Houber, qui le traita de s...
et de c... Houber menaça en outre l‘agent de lui faire son
affaire.
Ce couple qui est originaire de l'Alsace-Lorraine, a été dirigé
sur le parquet de Lunéville.
Mardi, la gendarmerie de Blamont a mis en état d'arrestation la
femme Houber, âgée de 41 ans, chanteuse ambulante, née à Epinal,
sous l'inculpation de mendicité et outrages aux agents.
Cette femme s'introduisait dans les maisons pour mendier et
insultait les personnes qui ne lui donnaient pas d'argent.
12 mars 1900
Xousse
Une plainte a été déposée à la gendarmerie par M. Charles Thuny,
cultivateur à Xousse à qui l'on a soustrait deux poules et vingt
kilogrammesr de tabac en feuilles, qui séchait au-dessus de son
grenier.
21 mars 1900
Lundi, vers 10 heures du soir le nommé Philippe Speich, âgé de
59 ans cordonnier, domicilié à Avricourt, étant pris de boisson,
a glissé si malencontreusement sur le trottoir de la rue
Banaudon, à Lunéville, qu'il s'est fracturé la jambe gauche.
Par les soins de la police, il a été transporté à l'hôpital.
25 mars 1900
Le monument de Blâmont
On nous écrit de Blâmont :
Le comité de la 320e section des vétérans des armées de terre et
de mer de Blâmont vient de nouveau remercier la patriotique
population du canton. Indépendamment des communes de Blâmont,
Autrepierre, Avricourt, Barbas, Domèvre, Fréménil, Gogney,
Harbouey, Herbéviller, Igney, Montreux, Reillon, Saint-Martin et
Verdenal, pour lesquelles le comité a déjà remercié par la voie
des journaux, aujourd'hui, il est heureux de remercier les
autres communes du canton qui ont également pris part à la
souscription pour l'érection, au cimetière de cette ville, d'un
monument à la mémoire de ses compagnons d'armes, tombés au champ
d'honneur ; ces communes sont les suivantes
La municipalité de Blâmont 200 fr. ; Amenoncourt 13 fr. 40;
Ancerviller 33 fr.; Blémerey 2 fr. ; Buriville 10 fr. 25 ;
Chazelles 10 fr. ; Emberménil 20 fr. 05 ; Fremonville 27 fr. ;
Gondrexon 10 fr. ; Leintrey 25 fr. ; Nonhigny 20 fr. ; Ogéviller
89 fr., plus 13 fr. recueillis dans une soirée théâtrale, total
: 102 fr. ; Reclonville 10 fr. ; Remoncourt, 1 fr. ; Repaix 16
fr. 10; Vaucourt 5 fr. et Veho 10 fr. Total :
514 fr. 80, en augmentation de la somme précédemment nommée;
Frémonville
Un malfaiteur, resté jusqu'aujourd'hui inconnu, s'est introduit
chez M. Gérard, cafetier à Frémonville, et a fait main basse sur
une somme de 50 fr, placée dans un secrétaire.
Une enquête est ouverte.
28 mars 1900
Blâmont
M. Charles Adrian, clerc de notaire à Blâmont, descendait ces
jours derniers du train de Cirey, lorsqu‘arrive à moitié chemin
de la montée de la gare, il reçut dans le milieu, des reins une
énorme pierre, du poids de 1 kilogramme que venait de lui
lancer, dans l'obscurité, un nommé Joseph Goeury, 23 ans,
ouvrier en velours.
Goeury a prétendu n'avoir pas aperçu Adrian lorsqu'il jeta la
pierre, contre laquelle il venait de fauter du pied. Une enquête
est ouverte.
1er avril 1900
Avricourt
Ces jours derniers, M. Eugène Thomann, 19 ans, terrassier à
Nancy, était occupé à creuser un puits à Avricourt, en compagnie
des nommés Zimmermann et Gavard.
Thomann travaillait seul au fond du puits, profond déjà de huit
mètres environ ; les deux autres ouvriers se tenaient près de
l'orifice et remontaient les matériaux à l'aide d'un treuil.
Soudain, le seau qui était arrivé aux deux tiers de la hauteur
du puits, se décrocha et tomba sur Thomann, qui fut atteint aux
reins et à l'épaule droite.
M. le docteur Zimmermann, de Blâmont, mandé pour donner des
soins au blessé, a déclaré qu'il n'y avait aucune fracture.
Thomann en sera quitte pour des contusions, qui entraîneront
pour lui une quinzaine de jours de repos.
3 avril 1900
Verdenal
M. Petit, propriétaire à Verdenal, a déclaré à la gendarmerie de
Blâmont que des malfaiteurs s'étaient introduits dans une
maisonnette qu'il a fait construire sur une de ses propriétés,
territoire de Chazelles, et avaient fait main-basse sur un
flacon de vieille eau-de-vie de marc et sur un pain de beurre.
Une enquête est ouverte.
5 avril 1900
Domjevin
La gendarmerie de Blâmont à dressé procès-verbal contre un
cafetier et huit consommateurs habitant Domjevin, pour avoir
dépassé l'heure de la fermeture des cabarets.
15 avril 1900
Déserteur
Un déserteur allemand, venant de la garnison de Sarrebourg, a
été amené aujourd'hui à Lunéville par la gendarmerie de Blâmont.
Comme il n'a pas voulu prendre d'engagement pour la légion
étrangère, on l'a conduit au bureau de la place.
16 avril 1900
Vého
Profitant de ce que la dame veuve Pierrat, âgée de 70 ans.,
était seule, le nommé Charles-Joseph Delarue, âgé de 28 ans
s'est introduit chez elle entre onze heures et minuit. Prise de
peur, la pauvre femme appela à l'aide, et, au moment où son
voisin, ie sieur Perrin, arrivait, le malfaiteur sauta par la
fenêtre et disparut. Il sera poursuivi pour violation de
domicile.
25 avril 1900
Avricourt
Dimanche, M. le commissaire spécial d'Avricourt a mis en état
d'arrestation le nommé Giovanni Traverso, journalier, âgé de 22
ans, sujet italien, sans domicile fixe, sous l'inculpation de
vagabondage et d'infraction à la police des chemins de fer. Ce
péninsulaire avait voyagé sans billet de Commercy à Avricourt.
26 avril 1900
Nomades
La gendarmerie d'Avricourt vient de refouler vers la frontière
une bande de nomades d'origine tusse, qui reconduite une
première fois à la frontière, n'avait pas tardé à la franchir à
nouveau. La caravane avait établi son quartier général à
Amenoncourt, où elle a été cueillie et amenée de l'autre côté de
la barrière du chemin de fer à Avricourt.
29 avril 1900
Leintrey
Un incendie a ravagé un terrain de 27 ares, planté d'arbres,
appartenant à M. Joseph Dime, cultivateur à Emberménil. Les
pertes, non assurées, s'élèvent à 60 fr. environ.
2 mai 1900
Frémonville
Un incendie, dont les causes sont inconnues, s'est déclaré au
domicile de la nommée Maria Gérard, femme Marchal. Il a pu être
promptement maîtrisé, grâce à la rapidité des secours apportés.
Les pertes sont de 50 fr. environ.
La femme Marchal n'était pas assurée.
Xousse
Le jeune Maurice Guidet, âgé de huit ans, en transportant
dimanche une bouteille vide, tomba si maladroitement sur le
pavé, que la bouteille se brisa et que des éclats de verre,
pénétrant dans le poignet gauche, occasionnèrent une blessure
qui nécessita l'intervention du médecin.
Le docteur Curin, de Lagarde, à déclaré que ce serait l'affaire
d'une quinzaine de jours, mais que, un demi centimètre plus bas,
l'artère était coupée.
3 mai 1900
Amenoncourt
Un commencement d'incendie s'est déclaré au domicile de M.
Charles Charton, journalier à Amenoncourt. Le feu avait pris
dans une chambre, dite de débarras, où se trouvait du linge et
des vêtements. De prompts secours ont permis de se rendre maitre
du feu. Les pertes sont évauées à 120 fr. environ, et sont
couvertes par l'assurance.
L'incendie avait été allumé par le jeune Charles Mougeot, âgé de
6 ans, qui s'amusait à jouer avec des allumettes.
5 mai 1900
Avricourt
Ces jours derniers, le nommé J.-B. Petitjean, 40 ans, journalier
à Leintrey, était occupé à décharger des bois de démoliItion à
la gare d‘Igney-Avricourt, lorsqu‘un défaut d'équilibre le força
à sauter à bas du wagon sur lequel il était monté;
Son pied droit porta si malheureusement sur le rail qu'il se fit
une entorse compliquée.
Petitjean a reçu les soins nécessaires et a été reconduit à son
domicile.
10 mai 1900
Assises de Meurthe-et-Moselle
Audience du mercredi 9 mai 1900
Présidence de Me GEGOUT.
Troisième affaire. - Vols et tentatives de vols qualifiés. -
Accusé : Charles-Victor Bannerot, 31 ans, ébéniste à Nancy. -
Ministère public, M. Marchand ; défenseur, Me Terreaux.
ACTE D'ACCUSATION
Le 17 novembre 1899, vers, cinq heures du soir, là police de
Nancy était prévenue qu'un individu s'était introduit, pour
voler, dans la maison portant le no 12 de la rue Victor-Hugo.
Après quelques recherches, elle découvrit Bannerot, blotti dans
un couloir sombre; au grenier.
Les agents constataient que la porte d'un cabinet de débarras et
deux portes de chambres de bonnes présentaient des traces de
pesées, faites à l'aide d'un ciseau à froid, qui fut en effet,
trouvé au grenier; plus tard, on y retrouva également une fausse
clef.
Après, quelques dénégations, Bannerot reconnut qu'il s'était
introduit dans cette maison en vue de voler.
Il avoua également être l'auteur de semblables tentatives de
vols commises le 16 juillet 1899 dans des chambres de bonnes,
avec effractions et fausses clefs, au n° 4 de la rue Isabey.
Enfin il confessa être l'auteur d'un vol qualifié, commis le 17
octobre 1893, à l'aide d'effraction et de fausses clefs, au
préjudice de Mlle Louise Marry, domestique, rue Gambetta, 42 ;
il avait dévalisé la chambre de cette bonne et y avait soustrait
des bijoux et des titres d'une valeur approximative de 4,750 fr.
Un de ces titres put être remis à sa propriétaire.
Bannerot avait cherché à le négocier dans une banque de Nancy;
il prétend avoir détruit les autres titres.
L'accusé a été soupçonné d'un grand nombre d'autres
cambriolages, commis à Nancy ces dernières années; mais des
charges suffisantés de culpabilité n'ont pu être relevées contre
lui.
Bannerot a de mauvais antécédents ; il a encouru trois
condamnations, dont une à quinze mois d'emprisonnement pour vol.
L'ACCUSÉ
L'accusé Bannerot est un homme dans la force de l'âge; il est
vêtu très proprement. On dirait un honnête ouvrier endimanché..
Il porte la moustache noire, épaisse ;- les cheveux, déjà
grisonnants,
sont crépus. L'ensemble de la physionomie est plutôt
intelligent. Il écoute attentivement l'acte d'accusation et
s'entretient à diverses reprises avec son avocat, Me Terreaux.
L'INTERROGATOIRE
L'interrogatoire de l'accusé est très long. Il répond
franchement aux questions qui lui sont posées par M. le
président. Il avoue les tentatives de vol et les vols eux-mêmes,
mais il nie avoir fracturé les portes ; tout au plus a-t-il fait
une simple pesée sur la porte d'un grenier, afin de pouvoir
s'enfuir par les toits.
Les antécédents de Bannerot ne sont pas mauvais. Né à Blâmont et
resté orphelin de bonne heure, il fut placé à l'hospice
St-Stanislas. C'est là qu'il apprit le métier d'ébéniste et
devint, par la suite, un excellent ouvrier. On n'aurait pas
supposé qu'il pût devenir le voleur qu'il est.
Bannerot a en effet subi diverses condamnations pour vol ;
notamment une en 1883, à 15 mois de prison pourvoi d'une somme
de 400fr. au préjudice de M. le docteur Weiss.
Son système de défense consiste à écarter de lui les
circonstances aggravantes, telles que les effractions, l'emploi
de fausses clefs, etc. Il proteste énergiquement contre les
allégations de la police et des journaux, qui tendent à
l'accuser de quantité de vols qui ont été commis au préjudice de
bonnes, à Nancy, pendant deux ans et plus. « Quand j ai volé,
dit-il, j'étais ivre et ne savais ce que je faisais. »
LES TÉMOINS
L'agent de police Jeanmichel est le premier témoin, qui prévenu
par une bonne de M. le capitaine Laurent, rue Victor-Hugo, se
mit à la recherche du voleur qui lui était signalé et le
retrouva caché dans un placard au grenier. L'accusé avait sur
lui un trousseau de fausses-clefs, dont plusieurs revêtaient la
forme de rossignols.
Mlie Elise Théobald, domestique, rue isabey a rencontré Bannerot
dans le couloir de la maison. Celui-ci l'avait saluée très bas.
Le témoin, ayant remarqué que cet homme était blanchi aux
coudes, pensa qu'il sortait des mansardes, seules blanchies au
blanc d Espagne.
Prise d'un pressentiment, elle monta a sa chambrette et constata
que tout y était bouleversé. Rien n'avait été pris cependant ;
les bijoux étaient intacts.
A ce moment, M, le président demande à l'accusé:
- Comment se fait-il que vous n'ayez point touché aux bijoux ?
- C'est que ce n'est pas cela que je cherchais ; c'était de
l'argent.
Mlle Mary, rue Gambetta, est la plus lésée ; l'accusé lui a
dérobé des valeurs et de l'argent pour une somme de 4,700 fr.
Une partie des valeurs n'ont pas été retrouvées. Bannerot est
cependant parvenu à en écouler pour 1,800 fr.; sur cette somme,
il a pu rembourser 1,700 fr. à MIle Mary en vendant la part d
héritage qui lui restait. Quant au reste, elle devra attendre
dix années le remboursement de ses titres et coupons, qui sont
frappés d'opposition.
M. Flury, commissaire de police du canton Nord, donne des
renseignements très détaillés sur l'enquête à laquelle ses
agents et lui-même se sont livrés.
Le témoin est d'avis que Bannerot et le voleur de bonnes ne sont
qu'un seul et même individu.
Il raconte la vie de l'accusé, recueilli par M. Lamour, qui
l'éleva, le maria.
Bannerot passait pour un excellent ouvrier. Il affectait des
idées religieuses très profondes et fréquentait assidûment les
églises. - Peut-être bien pour faire les troncs et suivre les
petites bonnes qui vont aux messes basses. - Le témoin fait très
judicieusement observer que, depuis l'arrestation de Bannerot,
il ne s'est plus commis de vol chez les bonnes.
M. Collin, ancien notaire à Toul, cité par la défense, vient
donner les meilleurs renseignements sur l'accusé, qu'il a
employé jadis.
M. Hyacinthe Poincelot, ouvrier déménageur à Nancy, vient
déclarer que, le jour du vol commis par Bannerot, rue
Victor-Hugo, il a vu ce dernier faire la bombe avec le concierge
de la gare (sic). Ils ont bu ensemble 3 absinthes, de la bière,
etc.
- Alors, il était ivre ?
- Ivre, allons donc ! je les bois bien, et je ne me saoûle pas.
L'audition des témoins est terminée a 11 h. 1/2 et la séance est
suspendue,
L'audience est reprise à deux heures.
LES PLAIDOIRIES
M. Marchand, substitut de M, l'avocat général, dans un
réquisitoire très serré, démontre la culpabilité de Bannerot.
Il examine les griefs de l'accusation et en tire une conclusion
probante ; Bannerot est l'unique auteur des vols nombreux commis
au préjudice d'une vingtaine de bonnes de Nancy. Il conclut en
réclamant du jury un verdict sévère, sans admission de
circonstances atténuantes.
Me Terreaux présente, en excellents termes la défense de
l'accusé, ll cherche à faire écarter les circonstances
d'effraction, à l'aide de fausses clefs, et sollicite le
bénéfice des circonstances atténuantes.
LE VERDICT
A 4 heures, les débats sont terminés et le jury se retire dans
sa salle des délibérations, où il a à statuer sur trois
questions principales et quatre questions accessoires.
A 4 heures 3/4, il rentre en séance, rapportant un verdict de
culpabilité, mitigé par l'admission de circonstances
atténuantes.
En conséquence, la cour condamne Bannerot à la peine de 7 ans de
réclusion, mais le dispense de l'interdiction de séjour.
12 mai 1900
Laneuveville-aux-Bois
La gendarmerie d'Avricourt vient d'ouvrir une enquête au sujet
d'une rixe qui aurait éclaté à Laneuveville-aux-Bois entre les
nommés Meunier, de Vého, Didelot, Séverin et Noirclerc,
terrassiers.
Didelot aurait été le provocateur de la rixe.
26 mai 1900
Blâmont
Des malfaiteurs, demeurés jusqu'alors, inconnus, ont mutilé
trois pruniers, dans une plantation appartenant à M. Gustave
Ferrez, receveur d'octroi à Blâmont.
Les rôdeurs ont saccagé ensuite plusieurs carrés de pois,
oignons, etc. dans le même jardin.
3 juin 1900
Herbéviller
Un pigeon voyageur allemand a été trouvé dans la commune de
Herbéviller.
Recueilli par le maire, M. Protche, il a été remis par ses soins
à l'état-major du 20e corps d'armée à Nancy.
11 juin 1900
Blâmont
Depuis quelque temps, Mme Léonie Receveur, femme Welker,
cultivatrice à Blâmont, s'apercevait que des vols étaient commis
dans son poulailler.
Elle organisa une activé surveillance, qui fut couronnée de
succès ; car mardi dernier, elle aperçut, trois ou quatre gamins
qui rôdaient autour du poulailler.
Elle s'approcha et vit le jeune Charles Ary, âgé de 9 ans, qui
étaient en train de visiter les nids.
Avec une grande présence d'esprit, elle enferma à clef dans le
poulailler et avertit aussitôt les parents de l'enfant.
Celui-ci profitera sans doute de la leçon.
12 juin 1900
Cérémonie patriotique à Blâmont
(De notre envoyé spécial)
La formation de nombreuses sections de Vétérans, qui tend plus
particulièrement à s'étendre dans notre région de l'Est, ne
pouvait certes manquer d'avoir son écho parmi les patriotiques
populations du canton de Blâmont. L'appel qui avait été lancé il
y a quelques semaines n'avait pas tardé à être entendu, et. le
comité provisoire qui avait été nommé avait songé - par une
délicate attention - à faire coïncider la remise du drapeau des
Vétérans avec une cérémonie non moins imposante, celle de
l'inauguration du monument élevé au cimetière de Blâmont à la
mémoire des enfants du canton morts pour la Patrie.
De toutes parts, les souscriptions avaient afflué et couvert
largement les frais.
La population de Blâmont, dont on connaît les patriotiques
sentiments, n'avait rien ménagé pour embellir la cérémonie, et
presque toutes les maisons étaient pavoisées.
M. le capitaine Delabbeye, de la compagnie des sapeurs-pompiers,
toujours sur la brèche, avait tenu à prêter son concours et à
surveiller lui-même, les derniers préparatifs de la fête.
Dès huit heures du matin, chacun se trouvait à son poste, et M.
le général Marin, du cadre de reserve, MM. Fénal, député, Férez,
président de la 320e section des Vétérans, Nyessen, délégué du
Souvenir français, Bentz, conseiller général, le conseil
municipal avec son maire en tête se trouvaient réunis à la gare,
ainsi que nombreux invités arrivés par les trains de Cirey et
Avricourt.
La musique municipale la Blâmontaise et la.Compagnie de
sapeurs-pompiers en grande tenue et en armes précédaient et
escortaient le cortège qui, à la descente du train, s'est rendu,
suivi d'une foule considérable, à l'hôtel de ville, où un vin
d'honneur était servi.
M.le maire de Blâmont, avec une affabilité charmante, avait reçu
les invités et plus particulièrement la délégation envoyée par
M. le général de Monard, commandant le 20e corps d'armée, et
plusieurs officiers venus de la garnison de Lunéville. De
nombreux maires du canton avaient également pris place dans les
rangs du cortège, en tète des délégations des vétérans de
Lunéville; Badonviller et Cirey, ainsi que la Sooiété des
conscrits de Blâmont.
Après une messe en musique et le sermon très patriotique de M.
le curé de Blâmont, le cortège s'est reformé pour se rendre au
monument.
Le monument
Le foule est plus grande encore au cimetière; car le monument
est resté jusque là, caché par un voile et la surprise est vive
lorsque ce dernier tombe, pendant que les clairons sonnent aux
champs et que la musique joue.
Le ùpnoùent esy une pyramide de 7 mètres de hauteur, en granit
poli des Vosges. Il a été exécuté par la maison Cuny-Mangin, de
Lunéville. Dans un superbe cartouche de marbre blanc, sont
sculptées les armes de Blâmont et la devise : Vaincre ou périr.
Une dédicace se détache sur l'un des côtés; elle est ainsi
conçue : « Aux enfants du canton morts pour la patrie, 1900. ».
Sur les autres côtés, sont inscrits les noms de toutes les
communes du canton de Blâmont qui ont participé à l'érection du
monument.
Le Souvenir Français a, en outre, fait cadeau de la grille en
fer forgé, qui repose sur des bordures de granit, entourant le
monument.
Les discours
Nous ne pouvons, en raison de l'espace très restreint dont nous
disposons, donner le texte des divers et très éloquents discours
qui ont été prononcée au pied du monument, après la bénédiction.
M. Ferez, le sympathique président des Vétérans de Blâmont qui,
vec M. le capitaine des pompiers Delabbeye, a été la véritable
cheville ouvrière de cette belle fête, a, en quelques mots émus,
remercié les hôtes de la ville de Blâmont. il a également
remercié en termes chaleureux tous ceux qui, de près ou de loin,
contribuèrent à l'érection du monument.
Il a ensuite fait la remise du monument à la municipalité.
M. le maire a déclaré accepter le monument au nom de la ville de
Blâmont dont il est le représentant, et il a fait en des termes
touchants, un chaleureux éloge des Vétérans.
Après lui, M. Nyessen, secrétaire général du Souvenir français,
a prononcé une de ces allocutions vibrantes de patriotisme dont
il a le secret.
M. le général Marin termine la série des discours en adressant
ses remerciements aux délégations, aux vétérans, à la ville de
Blâmont et aux personnes présentes.
ll a, en terminant, donné les morts héroïques tombés sur le
champ de bataille pour la défense du sol natal, en exemple aux
conscrits, les soldats de demain.
La musique a exécuté ensuite le Salut au drapeau.
De splendides couronnes avaient été déposées au pied du monument
par les conscrits, la ville de Blâmont, une palme par les
vétérans, d'autres couronnes par plusieurs communes et de
discrets bouquets de fleurs naturelles par des patriotes de la
ville ou de la région.
Le banquet
A une heure, un banquet réunissait à l‘hôtel de Paris, chez le
bien connu M. Cuny, environ une centaine de convives.
Avaient pris place à la table d'honneur, aux côtés du président
de la 320e section des Vétérans, MM. Fénal, député ; le général
Marin; Bentz, conseiller général ; Moitrier, conseiller
d'arrondissement; MM. les officiers, le conseil municipal, les
maires, etc.
Le banquet, très bien servi a fait le plus grand honneur à la
maison Cuny, dont nous n‘avons plus, du reste, à vanter la cave
et la fine cuisine.
Au champagne, M. le maire a ouvert la traditionnelle série des
toasts en buvant à la République et à l'armée.
M. le général Marin a répondu en buvant à la France et à sa
prospérité.
M. Bentz, conseiller général, a bu à la santé de M. Fénal.
Celui-ci a bu à l'armée, sauvegarde de l‘intégrité du sol
national.
M. Férez a dit ensuite qu'il ne faisait que remplir un devoir de
reconnaissance en buvant au Souvenir français, qui a tant
contribué à l'érection du monument.
M. Delabbeye, capitaine des pompiers, a bu alors a M. le général
Marin, enfant de Blâmont et a fait de lui l'éloge le plus juste
et le plus mérité.
M. le maire et d'autres invités ont encore bu à M. Le capitaine
Dellabeye, le félicitant de son zèle et de son dévouement en
toutes circonstances.
Pendant ce temps, la musique la Blâmontaise jouait les meilleurs
morceaux de son répertoire.
A 4 h.1/2, une grande partie des invités étaient reconduits à la
gare, pendant qu'à Blâmont s'organisaient des réjouissances
populaires. Le soir, un grand bal terminait la journée.
En résumé, fête splendide et très réussie. Nous n'exprimons ici
qu'un regret : l‘espace ne nous permette pas de nous étendre
davantage.
13 juin 1900
Reillon
Dimanche dernier, vers 9 h. du soir, le sieur Joseph Friot,
débitant à Reillon, était attablé chez lui avec plusieurs
consommateurs, lorsqu'un nommé Joseph Voinot brisa un carreau de
la fenétre, puis, à l'aide d'une perche, renversa et brisa huit
verres à boire et deux lampes à pétrole.
Voinot s'est offert à payer la casse, ne sachant lui-même dans
quel but il avait agi.
16 juin 1900
Ëmberménil
Lundi dernier, le sieur Alexandre Priester, rémouleur à Nancy,se
trouvait au débit Simonaire, à Ëmberménil. Au moment de la
fermeture, il se retira, oubliant un gilet dans lequel il avait
placé son porte-monnaie.
Quelques temps après, il revint et frappa à la porte, réclamant
son gilet.
Comme M. Simonaire, qui était couché, tardait à sc lever,
Priester frappa si fort qu'il brisa un des montants de la porté.
Il s'est offert du reste à payer la casse.
19 juin 1900
La grêle
L'orage qui s'est abattu sur le canton de Baccarat, dans lanuit
du 12 au 13 du courant, à causé des pertes aux habitants
descommunes suivantes, savoir: Pettonville, 20,000 fr. ;
Hablainville,
20,000 fr. ; Vaxainville, 13,000 fr, ; Remoncourt, 7,100 fr. ;
Reclonville, 40,000 fr. ; Ogéviller, 5,000 fr. ; Herbéviller,
50,000 fr.
Les blés et les oseraies ont particulièrement souffert.
23 juin 1900
Blâmont
Mercredi matin, un incendie, dont les causes paraissent
accidentelles, a détruit complètement un hangar appartenant au
sieur Charles Hilbert, 37 ans, plâtrier à Blâmont.
150 sacs de plâtre, 40 bottes de lattes, du fourrage et tout un
matériel de plâtrier sont devenus la proie des flammes.
Les pertes, qui s'élèvent à 2,300 fr. environ, sont en partie
couvertes par l'assurance.
- Ont obtenu les meilleurs résultats à la séance du 17 juin de
la Société de tir :
Fusil Gras (série de 6 balles). - 6-9, MM. Charles Adrian,
Isidore Hénart, à Blâmont ; Adolphe Henry, à Blémerey ; 6-8,
Jules Détré, à Blâmont ; 6-7, Victor Paradis, Maurice Renard, à
Blâmont ; 6-6, Louis Rollin, photographe ; 5-7, Emile Collin,
Raymond Xilliez, à Blâmont ; 5-6, Jules Fensch, Louis Hetzel,
Charles Beaudot, Maximin Grandemange, à Blâmont ; Joseph Louis,
à Ogéviller ; 5-5, Edouard Marchal, Henri Fiel, Maurice Debrie.
à Blâmont ; Marc Henry, à Blémerey.
Fusil Lebel (sérié de 5 balles). -5-8, MM. Lucien Labourel,
Jules Fensch, à Blâmont ; 5-7, Auguste Charrier, Maurice Renard,
à Blâmont ; 5-6, Maximin Grandemange, à Blâmont ; 5-5, Edouard
Marchal, à Blâmont ; 4-6, Emile Daval, à Blâmont ; 4-5, Emile
Marchal, à Ogéviller.
27 juin 1900
Double suicide à Blâmont
Un drame, qui demeure entouré d'un certain mystère, vient de
provoquer à Blâmont, une vive et bien compréhensible émotion :
M. Charles Claudel, clerc de notaire, et Mlle Marie Toulon,
domestique, se sont suicidés par l'oxyde de carbone, dans la
chambre de M. Claudel.
Celui-ci travaillait à l'étude de Me Gance, notaire, dont il est
le principal clerc. Comme il n‘y avait point paru lundi 25 juin,
à 11 heures du matin, on se mit à sa recherche, et on finit par
pénétrer dans sa chambre à coucher. Là, on aperçut, étendus sur
le lit, les cadavres des deux malheureux, étroitement enlacés.
Trois réchauds qui avaient contenu du charbon végétal, dont il
ne restait que des résidus, se trouvaient dans la chambre.
Bien en vue, trois lettres étaient placées, l'une à l'adresse de
Me Gance, une autre destinée aux parents de Marie Toulon, la
troisième pour les enfants de Claudel: Enfin, une note donnait
les renseignements nécessaires pour la déclaration du décès des
deux suicidés.
On fit mander le docteur Zimmermann, qui après un rapide examen,
déclara tout secours inutile, la mort remontant à environ douze
heures.
Ainsi que nous le disions plus haut, on n'est point très
renseigné, sur les circonstances dans lesquelles s'est produit
ce double suicide.
Charles Claudel, qui était depuis deux ans le principal clerc de
Me Gance, dont il possédait toute la confiance, n'avait pas
tardé à conquérir les bonnes grâces de la domestique qui est
originaire d'Einville.
Depuis quelque temps déjà on parlait, à Blâmont, de cette
liaison, mais nul ne pouvait supposer qu'elle se dénouerait
d'aussi tragique façon.
Dimanche après-midi, vers quatre heures, Claudel était rentré
chez lui, où bientôt il était rejoint par Marie Toulon.
Avoua-t-il alors à celle-ci que, traqué par ses créanciers, - il
était dans une situation très difficile, - il avait l'intention
d'en finir avec la vie, et la décida-t-il à partager son sort ?
C'est ce que la suite nous apprendra sans doute.
Me Gance soupçonnait depuis quelque temps les relations qui
existaient entre Claudel et Marie Toulon ; il ne pouvait,
d'ailleurs, manquer d'en avoir connaissance par la rumeur
publique.
Aussi, lorsqu'il constata la double disparition de son clerc et
de la domestique, il supposa qu'on les trouverait ensemble.
Accompagné de M. le juge de paix, il se rendit au domicile de
Claudel, Le magistrat, frappa, mais en, vain ; la porte était
fermée intérieurement et personne ne répondit. Il fallut
requérir un serrurier pour ouvrir la porte.
Claudel, qui était veuf, laisse deux filles habitant Lunéville.
5 juillet 1900
Harbouey
Nous avons le regret d'apprendre la mort, à l'âge de 21 ans, de
M. Jules Haumant,caporal du génie, fils de l'honorable maire d'Harbouey,
décédé à Tananarive, où il était attaché à la chefferie du
génie. .Nous adressons a ses parents nos plus sincères
condoléances.
8 juillet 1900
Harbouey
Nous avons annoncé jeudi la mort du jeune caporal du génie,
Jules Haumant, fils unique de l'honorable maire de Harbouey.
Les pauvres parents, dans leur immense douleur, désirent faire
revenir en France les restes de leur fils, et ils font, dans ce
but, les démarches nécessaires.
La cérémonie funèbre aura donc lieu à Harbouey, à une date que
nous indiquerons.
10 juillet 1900
Cornimont. -- On a trouvé pendu le sieur Silvestre Chevrier,
manoeuvre à Xousse.
On ignore les causes qui l'ont poussé au suicide.
17 juillet 1900
Igney-Avricourt
Dimanche dernier, M. Jacob Lévy,marchand de bestiaux à Blâmont,
passait en voiture à Igney. Un groupe de jeunes gens sortait à
ce moment de la messe. L'un d'eux, nommé Jules Dumas, âgé de
dix-neuf ans, se détacha du groupe et, ramassant une pierre, la
lança contre la capote de la voiture de M. Lévy, en le traitant
de « sale juif ! »
Comme M. Lévy lui reprochait son acte inqualifiable; Dumas
saisit un brin de fagots et menaça M. Lévy de l'en frapper. Ce
dernier a porté plainte à la gendarmerie, qui a ouvert une
enquête.
20 juillet 1900
Blâmont
Ont obtenu les meilleurs résultats à la séance du 15 juillet de
la Société, de tir :
Fusil Gras (série de 6 balles). - 6b. 8 p.: MM. Jules Détré,
Camille Trente, à Blâmont ; Célestin Nô, à Herbéviller; Paul
Claudon, à Cirey. - 6-7 : MM. Alphonse Chambrey, Louis Rollin,
photographe, Emile Colin, à Blâmont. - 6-6 : MM. Joseph Hector,
Eugène Pinoit, à Blâmont ; Théophile Receveur, à Gondrexon ;
Emile Marchal, à Ogéviller. - 5-7 : MM. Georges Godchot, Maurice
Debrie, à Blâmont. - 5-6 : MM. Charles Feys, à Blâmont ; Joseph
Didier, Albert Pottier, à Herbéviller. - 5-5: MM. Charles
Adrian, Charles Beaucourt, Louis Atzenhoffer, Théodule Yvon,
Jules Denis, à Blâmont ; Barrion, au Val.
Fusil Lebet (série de 5 balles). - 5 b. 8 p. : MM. Caston
Gabriel, à Blâmont ; Célestin Nô, à Herbéviller. - 5-7 : MM.
Charles Bentz, Auguste Trabac père, à Blâmont. - 5-5 : M. Joseph
Clément, Blâmont. - 4-6M. Emile Marchal, à Ogéviller. - 4-5: MM.
Georges Grandemange, à Blâmont ; Léon Bronner, à Avricourt. -
4-4: MM. Lucien Labourel, à Blâmont ; Albert Pottier, à
Herbéviller.
La prochaine séance de tir aura lieu dimanche prochain 22
juillet.
L'affaire de Foulcrey
On n'a pas oublié cette affaire, qui avait, fait tant de bruit
dans la région au mois de décembre dernier et à laquelle on
donna tout d'abord l'importance d'un « incident de frontière ».
Nous rappellerons brièvement les faits :
Un sieur Adam, braconnier de profession, demeurant à Blâmont,
traversait avec son fusil et son chien la propriété de M Georgel,
propriétaire à Foulcrey, lorsqu'il fut surpris par les deux fils
Georgel, Marande et Lallement, ces deux derniers au service de
M. Georgel. Les coups de feu tirés par eux blessèrent grièvement
Adam, qui regagna Blamont dans la voiture du docteur Henriot,
dont il reçut des premiers soins.
A la suite de cette affaire, le parquet de Lunéville ouvrit une
enquête, laquelle vient d'aboutir à des poursuites contre les
deux fils Georgel et leurs domestiques.
Adam, d'abord entendu, raconte, qu'il se trouvait sur le
territoire allemand, à 70 mètres environ de la frontière, où il
fut arrêté par les accusés qui se trouvaient embusqués à 150 m.
de là. Ceux-ci lui crièrent : « Halte ! », et en même temps lui
envoyèrent plusieurs coups de fusil.
Enfin M. Georgel père accuse lui-même Adam d'avoir braconné très
souvent sur ses terres, et d'avoir proféré contre lui et sa
famille des menaces de mort. Ces propos sont confirmés par un
témoin. Mais un autre témoin, nommé Meyer affirme avoir vu les
balles frapper le sol en territoire français.
M. le procureur de la République requiert contre les inculpés
une condamnation sévère.
Me Castara présente habilement la défense des accusés. Il
démontre que Meyer n'a pas toujours été aussi affirmatif qu'il
l'est à l‛audience, et essaye de démontrer au tribunal que les
coups de fusil ont été tirés sur le territoire allemand et non
sur le sol français, et demande au tribunal de se déclarer
incompétent
Le tribunal acquitte les frères Georgel et Marande ; il
condamne-Lallement à un mois de prison avec application de la
loi Bérenger.
3 août 1900
Emberménil
Des malfaiteurs se sont introduits dans la cave de M. Simonaire,
aubergiste à Emberménil, et y ont dérobé environ pour 65 fr. de
boissons.
Les auteurs soupçonnés de ce vol sont les nommés Friot et Kromer,
mécaniciens, qui ont disparu.
9 août 1900
On écrit de Strasbourg au Temps :
Un incident pénible s'est produit, dimanche 22 juillet, à la
gare de Deutsch-Avricourt, démontrant le bien-fondé des craintes
que nous avions manifestées en avril dernier, lors de la
création à Strasbourg du Pass-bureau destiné à là délivrance des
permis de séjour en Alsace-Lorraine.
Le père Bientz, de la congrégation des Pères Blancs d'Afrique,
originaire de Langenberg, canton de Réchicourt (Sarrebourg), a
été arrêté à la gare de Deutsch-Avricourt et écroué d'abord à le
geôle d'Avricourt, puis à la prison cantonale de Lorquin,
distante de dix kilomètres, où il fut conduit à pied malgré ses
protestations et son très mauvais état de santé.
Le P. Bientz désireux de revoir sa famiile à Langenberg, avait
demandé au pass-bureau de Strasbourg un permis de séjour. Le
pass-bureau répondit au frère du prêtre, à Langenberg, que le
permis était accordé pour quarante-huit heures, mais n'envoya
aucune pièce constatant l'autorisation donnée.
Lé P. Bientz, estimant suffisante la lettre d'avis du pass-bureau,
quitta Plombières, où il faisait une, cure, pour se rendre au
milieu de sa famille, à Langenberg ; mais il fut arrêté par la
police allemande, à la descente du train, à Deutsch-Avricourt,
et écroué. Il ne fut relaxé que le lundi, soir, grâce aux
actives démarches de M. Vallet, maire de Lorquin et membre du
Landesausschuss, qui télégraphia au statthalter et obtint la
mise en liberté du Père Blanc, sous condition qu'il quitterait
immédiatement le pays annexé et sans voir sa famille.
13 août 1900
Pierre-la-Treiche
A la suite d'injures qui avaient été adressées par un nommé
Charles Houard, carrier, nâtif de Blâmont, à M. Félïx Lorrain,
de Pierre, une rixe a eu lieu entre les deux hommes.
Houard, plus jeune et plus vigoureux, a fini par terrasser son
adversaire, qui a été contusionné.
Procès-verbal a été dressé contre Houard, qui a disparu du pays.
Reillon
Des menaces de mort ont été adressée, par un aubergiste-, M.
Simonaire, d'Emberménil, à l'adresse de sa femme, në Victorine
Maire, qui habite Reillon, dont il est séparé de corps et de
biens.
Jeudi dernier, au moment où M. Gance et le suppléant du juge de
paix étaient au domicile de Mme Simonaire pour la levée des
scellés, le mari de cette dernière a encore, devant témoins,
menacée de lui brûler la cervelle.
18 août 1900
Avricourt
Les journaux annonçaient dernièrement que le sieur Sch..
sous-chef de gare à Déutsch-Avricourt, avait disparu de chez lui
depuis le 3 août. De nombreuses récherches furent faites depuis
pour le retrouver; on fouilla les bois et les étangs des
environs; une récompense de 50 mark avait même été promise à qui
le ramènerait. Il n'était pas si loin. Depuis quelques jours les
locataires et les voisins de la maison qu'il habitait à la
Colonie sentaient une odeur étrange, insupportable, autour d‘un
réduit situé derrière le logis. La femme du disparu eut, enfin
l'idée d'y aller voir mardi 14 août.
En pénétrant dans le petit grenier au-dessus du réduit, elle se
trouva en présence du cadavre de son mari, gisant sur le
plancher, une corde rompue autour du cou, noir, horriblement
décomposé. Il y avait onze jours qu'il s'était pendu là !
On ne sait au juste quels motifs ont poussé le malheureux à ce
suicide ; on dit cependant que la boisson n'y est pas étrangère.
23 août 1900
Xousse
La grêle est tombée abondamment sur une partie du territoire de
Xousse. On a relevé en certains endroits une épaisseur de 10
centimètres.
Les quelques raisins que la gelée du 20 mai avait épargnés et
les feuilles des vignes ont été coupés. Les quelques champs
d'avoine qui n'étaient pas encore fauchés ont été ravagés.
Heureusement que cette récolte était à peu près faite, car les
pertes auraient été considérables.
31 août 1900
Pexonne
Un commencement d'incendie, dont les causes sont inconnues,
s'est déclaré dans un hangar dépendant de la tuilerie de
Frémonville, appartenant à MM. Fénal frères.
Les pertes sont évaluées à 1,050 fr.
6 septembre 1900
Barbas
Lundi, vers 4 heures du matin, M. Emile Philippe, 38 ans,
aubergiste à Barbas, a été trouvé mort devant son domicile.
Le corps baignait dans une mare de sang.
Une enquête a permis de supposer que Philippe avait mis fin à
ses jours en se précipitant par sa fenêtre, élevée de 4 mètres
au-dessus du sol.
Cet homme manifestait, du reste, depuis quelque temps, des
velléités de suicide.
7 septembre 1900
Blâmont
M. Pierre Chabagnet, 24 ans, rétameur ambulant, se présentait
ces jours derniers chez M. Aimé Gobert, huissier à Blâmont et
lui réclamait un franc, le prix d'un étamage.
M. Gobert prétendit qu'il avait payé, le rétameur soutenait le
contraire ; « Fouchtra ! dit soudain l'Auvergnat, est-ce que
l'amour de la saisie vous porterait jusqu'à vouloir saisir mon
travail ? Ah ! que non pas, alors. »
« Alors, répliqua Gobert, je te fiche une balle de ma oarabine.»
Devant cette menace, l'Auvergnat entêté céda, ce qui ne
l'empêcha pas de porter plainte à la gendarmerie, qui a ouvert
une enquête.
8 septembre 1900
M. Léon Voinot, aubergiste à Leintrey, vit séparé de sa femme,
Mme Anna Gall. Celle-ci s'est retirée chez ses parents, à Cirey.
Ces jours derniers, Voinot pénétra chez ses beaux-parents et
lacéra les vêtements de sa femme après avoir fracturé une malle,
Mme Gall a porté plainte à la gendarmerie, qui a ouvert une
enquête.
13 septembre 1900
Herbéviller
Dimanche dernier, alors que les ouailles de M. le curé d'Herbéviller,
étaient au prône un malfaiteur faisait jouer l'espagnolette
d'une des fenêtres de la maison d'école, faisant corps avec la
mairie de cette commune.
Il s introduisait ainsi dans le greffe de la mairie et
s'emparait du sceau, du tampon et des accessoires.
II se retira ensuite sans avoir donné l'éveil.
Le vol découvert par l'instituteur, M. Nô, on se mit à la
recherche du voleur; mais on ne le découvrit nulle part.
On suppose que ce vol a été commis par un fumiste, jaloux des
lauriers de M. le maire, ou par un individu désireux de se
fabriquer de faux papiers.
16 septembre 1900
Mignéville
Il y a quelques jours, Mme Renaud, âgée de 30 ans, demeurant à
Mignéville, dont le mari fait une période de vingt-huit jours,
entendait marcher dans un grenier au-dessus de sa chambre.
Bientôt elle put distinguer que le visiteur noctambule, après
avoir descendu l'escalier conduisant à sa cuisine, tentait de
forcer la porte de sa chambre, Mme Renaud, à juste titre
effrayée, sauta par la fenêtre et alla se réfugier chez un
voisin ; mais, pendant que celui-ci s'habillait, l'inconnu
détalait. Cependant il a été aperçu et ne tardera pas à être
arrêté.
21 septembre 1900
Herbéviller
Nous annoncions, il y a quelques jours, que le sceau de la
mairie d'Herbéviller avait été dérobé dimanche pendant la messe
par un malfaiteur inconnu.
L'auteur de ce vol vient d'être arrêté. C'est un nommé Prosper
Denis, 43 ans, domestique.
Interrogé, il ne songea pas à nier le vol. Il raconta de quelle
façonil était entré à la mairie, pensant y trouver quelque objet
de valeur à dérober.
Ne trouvant rien à sa convenance, c'est alors qu'il prit le
sceau et une croix d'école ; qu'il mit dans sa poche.
Puis, réfléchissant en chemin au peu de valeur des objets
dérobés, il jeta le timbre dans le fossé de la route entre
Bonviller et Jolivet, mais garda la croix. Cette croix a été, du
reste, retrouvée sur lui.
23 septembre 1900
INCIDENT A LA FRONTIERE
Voici exactement ce qui s'est passé le samedi 15 septembre,
après'le combat de Domèvre-sur-Vezouse.
Les troupes de la 22e brigade, qui avalent été refoulées sur
Blâmont, venaient cantonner tant dans cette dernière ville que
dans les villages environnants.
Le 2e bataillon du 37e était placé à Repaix, à peu de distance
de la frontière. Par mesure de prudence, il n'avait point été
placé de troupes à Gogney, dont le territoire se trouve divisé
.par la ligne frontière.
L'autorité militaire avait pris toutes les mesures nécessaires
pour éviter que des soldats cherchassent à franchir la
frontière.
Des postes avaient été établis aux entrées et sorties du village
; les gendarmes de la prévôté et les douaniers faisaient de
fréquentes rondes le long de la frontière. En outre, défense
avait été faite aux soldats de quitter leurs cantonnements, et
aucune autorisation n'était accordée.
Malgré ces précautions, une trentaine de soldats, appartenant
aux 7e et 8e compagnies du 37e, cantonnées à Repaix, réussirent,
en passant par les jardins et les vergers, à traverser les
mailles des rondes et à gagner la frontière du côté de Foulcrey,
d'où ils espéraient pouvoir découvrir, du haut d'une petite
éminence située à 200 mètres de la frontière, une grande partie
du territoire d'Alsace-Lorraine. Ils étaient sans armes ; ils
s'étaient promis de rapporter du tabac allemand en passant par
Foulcrey. Mais, en route, ils rencontrèrent des douaniers
français, qui les obligèrent à se replier sur le territoire
français. Quelques-uns cependant réussirent à gagner la
frontière et se rendirent au point de vue, où ils ne restèrent
que peu d'instants, du reste, et revinrent à Gogney, où on leur
fit fête.
Ils croyaient que leur escapade passerait inaperçue ; mais les
douaniers ayant informé l'administration préfectorale, celle-ci
fit ouvrir une enquête et avertit l'autorité militaire qui, de
son côté, ouvrit une autre enquête.
De ces deux enquêtes, il résulte qu'une quinzaine d'hommes ont
passé la frontière, dans un but de curiosité commune à toutes
les troupes.
Il y a huit jours à peine, nous relations, dans ces mêmes
colonnes, le fait de douze militaires du 132e d'infanterie
allemand, qui, venus de Niederhof, avaient franchi la frontière
et se rendaient à Bertrambois, avec l'espoir d'y boire de la
bière française. Le garde champêtre leur fit rebrousser chemin.
Il n'y eut pas, comme le raconte un journal d'Alsace-Lorraine,
le Lorrain, une horde de paysans qui coururent sus à ces
militaires avec des faulx, tels une bande de chouans de
l'antique Vendée.
Il est,en tout cas, complètement inexact, ainsi que l'attestent
les rapports des fonctionnaires chargés des enquêtes, que des
inscriptions injurieuses aient été crayonnées sur les potèaux
frontières.
Quant à l'accusation d'y avoir déposé des ordures, il suffît de
connaître le tempérament français pour qu'il n'y ait pas même
l'ombre d'une discussion à cet égard.
L'ambassade d'Allemagne n'a pas eu non plus à intervenir,
puisqu'elle n'a pas eu le fait à apprécier ; celui-ci n'a été
connu, au début, que des autorités françaises, et c'est
l'autorité militaire seule qui a été chargée de donner à cette
affaire la solution qui convenait.
Dès que M. le général commandant le 20e corps d'armée eut
connaissance des faits, il fit ouvrir une enquête aux 7e et 8e
compagnies du 37e. Le colonel consigna ces deux compagnies;
mais, pas un seul instant, il ne fut question de retarder le
renvoi des hommes de la classe et des réservistes de ce
régiment.
Les coupables ne furent pas longs à se déclarer; ils le firent
avec la plus entière bonne foi, celle qui convient si bien au
caractère de franchise régnant dans l'armée française. Dès lors,
des punitions s'imposaient. Elles ont été infligées. Une
quinzaine de soldats ont été punis de prison ; trois ou quatre
mêmes ont vu cette peine portée jusqu'à 15 jours. Ce sera un
avertissement pour les prochaines manoeuvres.
Tels sent les faits dans leur plus scrupuleuse exactitude.Nous
n'aurions pas donné à cet incident une importance qu'il ne
mérite pas, si notre confrère parisien n'avait semblé, par sa
note exagérée, vouloir en faire un incident diplomatique.
25 septembre 1900
CONGRÈS DES OFFICIERS DE SAPEURS-POMPIERS
Dimanche dernier, la ville de Blâmont avait pavoisé pour fêter
la réunion au congrès des officiers de sapeurs-pompiers de
Meurthe-et-Moselle,
 l'arrivée du train de neuf heures, M. le capitaine Delabbeye,
président de l'Union des officiers de sapeurs-pompiers de
Meurthe-et-Moselle, entouré des oficiers de la région, attendait
ses collègues de Toul, Nancy. Dombasle, Rosières, Lunéville,
etc.
Les compliments d'usage une fois échangés, les officiers se
rendent en ville, où une légère collation leur était offerte ;
puis, précédés de la musique municipale, ils se dirigent en
corps vers la mairie, où la séance du Congrès est aussitôt
ouverte par son président, M. Delabbeye, qui souhaite la
bienvenue à ses collègues.
Diverses propositions sont mises à l‘étude :
1° Le capitaine Vannier, de Lunéville, propose d'étendre l'Union
des officiers de Meurthe-et-Moselle à tous les départements
lorrains en prenant le titre de Fédération lorraine des
officiers de sapeurs-pompiers ;
2° Le capitaine Barbier, de Nancy, propose de créer dans chaque
chef-lieu de canton des manoeuvres de pompes à incendie et de
sauvetage pour l'instruction technique et pratique des
sapeurs-pompiers dans les communes du canton.
L'ordre du jour appelle enfin le renouvellement du comité :
Le capitaine'Delabbeye est réélu président ; le capitaine
Barbier, de Nancy, Vice-président ; membres : le capitaine
Siatte, de Badonviller ; le capitaine Voilard, de Longuyon ; le
lieutenant Arsant, de Lunéville, secrétaire ; le lieutenant
Moitrier, de Blàmont, trésorier.
Les comptes du trésorier sont approuvés avec un fond de caisse
de près de 700 fr., après quatre années d'existence.
A l'unanimité, MM. Bentz, conseiller général ; Labourelle, maire
de Blàmont, qui n'avait pu assister au banquet des maires, à
Paris; et Florentin, adjoint, sont acclamés membres d'honneur de
l'Union.
Là Compagnie des sapeurs-pompiers de Blâmont, sous les ordres de
son capitaine, est venue après la réunion du congrès se ranger
en bataille sur la place de l'Hôtel-de-Ville.
Le capitaine Barbier a été prié d'en passer la revue ; puis une
manoeuvre à eau a réuni cinq lanciers pour une attaque combinée,
qui a fort bien réussi et fait grand honneur à l'instruction des
sapeurs de la compagnie et à ses excellents officiers.
Après un banquet à l'hôtel du Commerce, dont le menu a été
trouvé excellent par tous les convives, et le service parfait.
M. Bentz, conseiller général, a porté la santé de M. Loubet,
président de la République.
M. Delabbeye a remis les insignes, de l'Union aux nouveaux
membres d'honneur et a remercié ensuite les officiers des autres
compagnies d'être venus aussi nombreux, ce qui prouve là marche
ascendante de l'Union.
Après le banquet, chacun a été visiter la ville, puis on s'est
retrouvé à la gare à 7 heures du soir, satisfaits d'avoir fait
de bonne besogne et se promettant bien de se retrouver l'an
prochain à Baccarat, comme il est permis d'en garder l'espoir.
27 septembre 1900
Blâmont
M. Charles Péchard, 67 ans, propriétaire a Blâmont, a porté
plainte contre le jeune René Sabatier, âgé de 15 ans, qui lui
avait envoyé un seau d'eau sur la tête.
3 octobre 1900
Harbouey
Mme veuve Haussand, buraliste à Harbouey, avait laissé dans les
champs 17 sacs de pommes de terre qui avaient été arrachées dans
la matinée. Lorsque le voiturier se présenta pour les charger,
il constata que -les sacs avaient été déchirés de bas en haut
et. les pommes de terre éparpillées sur le sol.
L'auteur de cet acte de vandalisme est activement recherché.
5 octobre 1900
Leintrey
Sur la plainte de Mme Rosine Pillot, la gendarmerie a ouvert une
enquête au sujet de certaines personnes qui se seraient livrées
à des violences injustifiées sur cette personne.
M. Jules Sister, 21 ans, cultivateur, et Mme Céline Peltre, 52
ans, ménagère, sont fortement soupçonnés d'en être les auteurs.
8 octobre 1900
Leintrey
Un malfaiteur inconnu a opéré, au cours d'une de ces dernières
nuits, une razzia dans les clapiers de MM. Dulcé et Mangin.n
manœuvres à Leintrey .
Une enquête est ouverte.
Dans la même nuit, on a enlevé deux ruches d'abeilles, évaluées
60 francs, dans un rucher appartenant à Mme Maria Lhuillier,
buraliste à Leintrey.
Les ruches avaient été portées dans un pré où elles avaient été
abandonnées après que le miel en eut été extrait.
19 octobre 1900
Emberménil
Un malfaiteur a pénétré, une de ces dernières nuits, au domicile
de Mme veuve Mansuy et a dérobé une somme de 44 fr renfermée
dans son secrétaire.
Une enquête est ouverte par la gendarmerie.
23 octobre 1900
Harbouey
Vendredi 19 octobre, vers sept heures du soir, un incendie, dû
purement à une cause accidentelle, s'est déclaré chez veuve
Streiff, propriétaire à Harbouey.
Le feu, qui a pris naissance dans la chambre à four attenant à
la maison d'habitation, prit dès le début de grandes proportions
- la chambre à four étant au milieu d'un hangar rempli de bois.
Le sinistre menaçait surtout le voisin, M. Hippolyte Saunier,
cultivateur.
Mais grâce à la rapidité des secours, à une première et habile
manoeuvre de la grosse pompe à incendie de Harbouey et au
concours empressé de tous, le feu fut bientôt circonscrit.
Aussi, à l'arrivée des pompes de Nonhigny et Barbas, il n'y
avait plus guère qu'à noyer le foyer même de l'incendie et tout,
danger était conjuré.
Tout se borne à des dégâts matériels relativement peu
importants.
Bien qu'il y ait assurance, le plus éprouvé sera M. Saunier, car
toute son avoine est littéralement inondée ; de plus, son
mobilier et sa lingerie, déménagés en toute hâte, sont fortement
endommagés.
24 octobre 1900
Harbouey
M. Haumant, maire de Harbouey, a fait célébrer, mardi matin; un
service solennel en mémoire de son fils Jules Haumant, caporal
du génie, décédé, le 16 juin 1900, à Moramanga (Madagascar).
A cette occasion, le conseil municipal a pris, sur l'initiative
de M. Fiel, adjoint, et .sous sa présidence, une délibération
par laquelle le calvaire érigé au nouveau cimetière aura un but
patriotique : il servira désormais à perpétuer les noms des
enfants de Harbouey morts au service de la patrie.
En conséquence, M. le maire vient d'être invité ày faire placer
l'inscription concernant son fils.
25 octobre 1900
Blâmont.
La dame Marie Goeury, 27 ans, s'est vue Contrainte de porter
plainte contre son beau-frère, le sieur Joseph Goeury, qui a
pris la détestable habitude de l'invectiver grossièrement chaque
fois qu'il la rencontre.
3 novembre 1900
Ancerviller
Ces jours derniers, le nommé Monnet, berger à Ancerviller,
menaçait de frapper sa femme à la suite d'une discussion. Sa
fille Eugénie, âgée de 17 ans, voulut prendre la défense de sa
mère. C'est alors que Monnet tourna sa colère contre elle et se
mit à la frapper brutalement;
Celle-ci a averti la gendarmerie, qui a ouvert une enquête.
Emberménil
M. Jacquot, cafetier à Emberménil, vient d'être victime d'une
filouterie d'aliments de la part d'un individu, qui s'était
donné comme agent d'assurances et occupé à percevoir des primes.
On suppose que cet individu, qui n'a pas donné son nom, n'est
autre que celui qui, depuis un certain temps, commet des
escroqueries au préjudice des débitants et hôteliers.
Mignéville
Mme Florine Rénaux, femme Barbe, brodeuse à Mignéville, a porté
plainte contre le sieur Albert Mangin,, vannier, qui, après
l'avoir injuriée, menaça de l'étrangler.
La gendarmerie a ouvert une enquête.
18 novembre 1900
Blâmont.
La gendarmerie de Blâmont a été appelée à ouvrir une enquête sur
des mauvais traitements dont se plaint d'être victime la nommée
Victorine Martin, femme Coster, par son mari François Coster.
Celui-ci prétend suivre le proverbe « Qui aime bien, châtie bien
».
On comprend que ce raisonnement ne soit pas, du goût de son
épouse.
22 novembre 1900
Un individu s'est présenté chez divers négociants de Lunéville,
et, à l'aide d'un billet qu'il avait faussement signé du nom de
M. Purel, cultivateur à la ferme de Mississipi, s'est fait
remettre plusieurs fois la somme de 5 fr. Le même individu a
pareillement escroqué une somme de 5 fr. à Mme Nicolas,
débitante à Leintrey, en présentant un billet signé du nom de M.
Loeffer.
On suppose que cet individu est un ancien domestique de M. Purel.
23 novembre 1900
Domjevin
La gendarmerie vient d'arrêter les nommés Augustin Rénaux, 19
ans, et Adolphe Ungërer, 24 ans, tous deux domestiques, qui,
après avoir bu et mangé aux débits Chaton et Guerre, à Domjevin,
avaient commis un vol d'argent évalué à 25 francs, au préjudice
de ces deux cafetiers.
1er décembre 1900
Emberménil
Mercredi dernier, M. Joseph Munier, de Xousse, âgé de 21 ans,
travaillant à la fabrique de choucroute, à glissé et est tombé,
le coude sur un couteau tournant. Le bras a été si abîmé qu'on a
dirigé de suite le blessé sur l'hôpital de Lunéville.
L'incapacité de travail sera au moins de trois mois.
15 décembre 1900
Harbouey
La gendarmerie de Badonviller vient d'arrêter en flagrant, délit
de vol d'un morceau de lard, au préjudice de M. Chemin, débitant
à Harbouey, le nommé Eugène Wenisch, domestique, sans travail,
originaire de Rambervillers.
23 décembre 1900
Emberménil
On lit dans l'Indépendant :
« Un fait assez rare à signaler dans cette commune : Depuis
trois ans, M. le maire n'a pas eu de mariage à célébrer. Les
registres de l'état civil sont absolument intacts; et le
secrétaire de maitie ne doit pas se plaindre de cette pénurie
des mariages ; car il n'y a pas d'actes à faire. Cependant, on
nous affirme que les demoiselles de cette commune ne sont ni
moins affables, ni moins bonnes femmes de ménage que celles des
villages voisins. Heureusement que, pour la fin de l'année, les
cloches vont sonner leur joyeux carlIon pour fêter uns jeune
épousée. Ce sera la première fois depuis trois ans, aussi
a-t-elle droit à tous nos meilleurs souhaits de bonheur, que
nous lui-offrons respectueusement. »
30 décembre 1900
TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE NANCY
Audience du 29 décembre
Mendicité. - Joséphine Thiriet, veuve Richard, 53 ans, sans
profession à Ancerviller, a été surprise mendiant à domicile,
rue St-Jean. - 3 mois.
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