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Le Progrès de l'Est

- 1895 -


20 janvier 1895
Découverte d'un squelette
On a trouvé, dans un verger appartenant à M. Duhaut, habitant Harbouey, un squelette humain enterré à une profondeur de 40 centimètres.
On soupçonne que ce squelette est celui d'un soldat russe inhumé en 1815.
Le docteur Hanrion, de Blâmont, estime, en effet que l'inhumation doit remonter à une époque difficile à déterminer, mais déjà ancienne.

22 janvier 1895
La Vezouse
La route de Domjevin a été inondée par la Vezouze jusqu'aux Grands-Ponts sur une hauteur de 80 centimètres et sur une longueur d'environ 100 mètres.
Dans le bas du village, une dizaine de maisons ont été envahies par une nappe d'eau de 30 à 40 centimètres. Les habitants ont abandonné leurs logements après avoir sauvé le bétail.


24 février 1895
Bris de clôture et injures
Un nommé Jacob Schaeffer, 28 ans, domestique chez M. Charles Camaille, cultivateur à Reillon, s'est introduit nuitam- ment dans le domicile de M. Jean-Joseph Toussaint, maçon à Reillon, en l'absence de ce dernier.
II a réveillé la fille de M. Toussaint et lui a fait des propositions: obscènes. Ayant essuyé un refus catégorique, il a brisé les carreaux d'une fenêtre et a injurié la fille de M. Toussaint. Celle-ci ayant appelé au secours, Schaeffer prit la fuite.
Depuis, il n'a cessé de diffammer la famille Toussaint, et ces jours derniers a même adressé à l'un de ces membres de grossières injures.
Une plainte a été déposée, par M. Toussaint à la gendarmerie.


27 février 1895
Double asphyxie
Adolphe Dime, âgé de 39 ans, cultivateur à Emberménil, s'était absenté de son domicile pour aller conduire une voiture de paille à Lunéville. Avant de partir, il avait recommandé à son domestique, le jeune Hubert Wingerter, âgé de 14 ans, de prendre soin de ses deux petits enfants, Marie et Paul, respectivement âgés de deux ans et demi et de dix mois.
Le soir venu, Wingerter, ne voyant rien d'anormal chez son maître, se coucha.
Il dormait depuis une heure environ quand tout à coup il fut réveillé par le frère de M.Dime, qui venait lui demander un service. A ce moment, une odeur de paillé brûlée le prit à la gorge. Il se précipita dans la cuisine, où couchaient les deux enfants ; la salle était remplie d'une épaisse fumée ; quant aux petits,ils étaient étendus couchés sur le plancher sans connaissance.
Voici ce qui s'était passé : une paillasse laissée imprudemment par le domestique à côté du fourneau s'étàit allumée, et les enfants étaient morts asphyxiés.
Le désespoir du père, à son retour de Lunéville, est absolument navrant.


1er mars 1895
UNE DOUBLE TENTATIVE DE MEURTRE
à Leintrey
Mercredi matin, vers une heure, le nommé Armand Hensch, maçon à Leintrey, a eu une discussion dans une auberge avec le nommé Joseph Voinot, cultivateur, âgé de 25 ans. A la sortie, Hensch est allé chez lui charger son fusil et l'a déchargé, à travers la fenêtre, sur Joseph Voinot, qui se trouvait chez lui.
Hensch est allé recharger son arme et a tiré sur François Voinot, frère du précédent, qui se trouvait dans la rue. Les deux victimes ne sont, pas grièvement blessées. La gendarmerie d'Igney, prévenue, n'a pu arrêter le meurtrier qu'on suppose avoir passé la frontière.
Hensch est un individu dangereux qui a déjà subi de nombreuses condamnations.
Le capitaine de gendarmerie de Lunéville est sur les lieux.


17 mars 1895
Blâmont. - Vol d'une montre
La gendarmerie de Blâmont a mis en état d'arrestation le nommé Frédéric Hetzel, âgé de, 14 ans, demeurant chez ses parents à Blâmont. Hetzel qui, il y a quelques jours, était domestique chez M. Ferdinand Cherrier, cultivateur à Héming (Alsace-Lorraine), avait volé dans la maison de son patron une montre appartenant à un autre domestique, Ferdinand Dastillung.
C'est sur la plainte de ce dernier, que Hetzel, qui s'était réfugié chez ses parents; a été mis en état d'arrestation.
Il sera conduit devant M. le procureur de la République à Lunéville.


5 avril 1895
Verdenal. - Disparition
Joseph Mangin, 34 ans, cordonnier à Verdenal, marié, père d'un enfant, a disparu de son domicile depuis le 21 mars. Ce jour-là, Mangin était allé à Blâmont faire quelques emplettes et il était reparti pour Verdenal à dix heures du soir. On ne l'a plus revu.
Voici son signalement :
Taille 1m,63, cheveux et sourcils roux, yeux bleus, front rond, nez moyen, moustache rousse, coiffé d'une casquette à poils noirs, vêtu d'une chemise de flanelle à carreaux blancs et noirs, d'une blouse bleue, d'un gilet vert, d'un pantalon gris et chaussé de bottes.


9 avril 1895
Les sapeurs-pompiers
Un concours de compagnies de sapeurs-pompiers est organisé à Blâmont pour le 26 mai prochain.
La compagnie de Nancy n'y prendra point part ; sa réputation est faite et il serait pour elle inutile d'aller cueillir de simples lauriers.
Mais, outre ce concours, un congrès se réunira le même jour à Blâmont ; un officier au moins de chaque compagnie y sera délégué.
Nous publierons ultérieurement le programme de cette fête qui promet d'être intéressante.


10 avril 1895
Accident
L'homme trouvé avec une jambe coupée sur la ligne d'Avricourt à Cirey, est un nommé Joseph Chalier, âgé de soixante ans, journalier à Blâmont. L'accident est arrivé lundi à 10 h. 30 du matin. Chalier voulait traverser la voie. Il a succombé à sa blessure.


12 avril 1895
Blâmont. - Accident mortel
Joseph Chalier, 60 ans, fossoyeur à Blâmont, qui avait eu la jambe droite coupée par un train sur la voie d'Avricourt à Cirey, est mort des suites de sa terrible blessure.


24 avril 1895
Commune d'Igney Avricourt
M. le préfet, avait transmis à M. le ministre de l'intérieur la demande formée par les habitants d'Igney, à l'effet d'obtenir que la section d'Avricourt soit érigée en commune distincte.
Malgré l'avis favorable exprimé par le Conseil général, l'administration centrale n'a pas cru devoir donner suite à cette demande.


30 avril 1895
Blâmont. - Arrestation
Mercredi 24, la gendarmerie de Blamont a arrêté le nommé Georges Durand, âgé de 52 ans, journalier à Raon-l'Etape, pour mendier nuitamment en s'introduisant dans les maisons.
Un procès-verbal lui avait été dressé dans la journée pour délit de chasse, vente de gibier, en temps prohibé, transport d'engins défendus.


2 mai 1895
Blâmont. - Expulsion
Adolphe Laurent, musicien et vannier ambulant, sujet allemand, a été expulsé du territoire français, ainsi que toute sa famille.


20 mai 1895
Blâmont. - Société de tir
La seconde séance de tir de la Société de tir du 41e territorial, à Blâmont, à été favorisée, dimanche 12 mai, par un temps superbe. A quatre heures du soir, la musique « La Blâmontaise » est venue jouer les plus beaux morceaux de son répertoire et a attiré vers le champ de tir un grand nombre de promeneurs.


27 mai 1895
Le concours de Blâmont
Dimanche 26 mai, a eu lieu à Blâmont le concours de manoeuvres de pompes à incendie offert aux officiers de sapeurs-pompiers du département, à l'occasion de l'assemblée générale de l'Union des officiers de sapeurs-pompiers de Meurthe-et-Moselle.
Le concours organisé par la ville et la compagnie de sapeurs pompiers de Blâmont consistait en revue du personnel, inspection du matériel et manoeuvres de pompes à incendie, et s'est fait sous la présidence d'honneur de M. le sous-préfet de l'arrondissement de Lunéville.
Le jury était composé de sapeurs-pompiers du département.
Les récompenses consistaient en palmes, médailles de vermeil et d'argent.
Une médaille d'honneur devait être décernée dans chaque division à celle de toutes les compagnies qui aurait le mieux rempli les conditions du programme.
Les autres médailles devaient être décernées :
1° Pour la meilleure organisation et le meilleur entretien du matériel ;
2° Pour là bonne tenue du personnel;
3° Pour la meilleure exécution des manoeuvres ;
4° Pour la meilleure réponse sur la stratégie (le prix sera personnel).
Des pompes modèles de Paris et autres avaient été mises à la disposition des compagnies ou subdivisions qui, pour une cause majeure, n'avaient pu en amener.
Nous donnerons dans notre prochaine édition un compte rendu détaillé de ce concours.


28 mai 1895
LE CONCOURS DE BLAMONT
L'arrivée à Blâmont
Dimanche, dès sept heures du matin, les compagnies de sapeurs pompiers, qui devaient prendre part au concours, se mettent en route pour Blâmont.
Beaucoup s'y rendent à pied : au moins ceux des localités voisines. La compagnie de Baccarat, en particulier, a fait une véritable marche militaire : elle a effectué le trajet de 19 kilomètres que doit parcourir un piéton pour aller de Baccarat à Blâmont, et cette compagnie a donné une réelle marque de son entraînement, en remportant, malgré la fatigue, bon nombre de prix.
Les compagnies des villes plus éloignées viennent par le chemin de fer, la plupart avec leur matériel. Le train qui quitte Nancy à six heures quarante minutes, était presque au complet au départ ; le long du trajet, à chaque station, on voyait encore monter des sapeurs-pompiers et des promeneurs.
On peut juger ainsi de l'entassement des voyageurs à l'arrivée. Mais qu'importe, le chemin se fait gaiement, les musiciens, disséminés dans les vagons, donnant des auditions gratuites.
A Lunéville, M. le sous-préfet monte dans le train ; nous savons déjà qu'il doit présider la fête.
Nous voici à Avricourt : quelques délégations de sapeurs-pompiers arrivent encore, et tout le monde se case dans le train de Avricourt à Blâmont.
Enfin, on arrive à Blâmont. La municipalité, M. Barthélémy, maire et conseiller général et M. Lemoine, conseiller d'arrondissement, en tête, s'avancent sur le quai pour souhaiter la bienvenue à M. le sous-préfet de Lunéville, la fanfare de Blâmont attaque la Marseillaise ; le cortège officiel se forme et fait son entrée dans la ville entre une double haie formée par la compagnie des sapeurs-pompiers de Blâmont.
Toutes les maisons sont pavoisées : aux fenêtres flottent des drapeaux tricolores, entremêlés, çà et là, de drapeaux russes. Sur chaque place, des arcs de triomphe ont été dressés : l'un est garni exclusivement de verdure et d'engins de pêche, et non sans goût ; un autre est orné de panoplies et d'écussons aux couleurs nationales ; sur le fronton des inscriptions qui disent le bon accueil réservé par les habitants à tous ceux que la fête amène : Soyez les bienvenus Honneur aux imités, etc., etc. Dans la rue principale, des pieux ont été plantés avec des pancartes portant le nom des localités dont les sapeurs-pompiers prennent part à la fête. Ces écriteaux assignent à chaque compagnie la place qu'elle doit occuper au moment de la revue.
A dix heures, tandis que les hommes se préparent à la manoeuvre et fourbissent le matériel, les officiers se réunissent en assemblée générale à l'hôtel de ville. Le président, M. Delabbeye, capitaine commandant la compagnie de Blâmont, prend la parole pour exposer aux membres de l'Union des officiers de sapeurs-pompiers de Meurthe-et-Moselle l'état actuel, de la Société.
Pendant ce temps, l'animation en ville ne fait que croître ; les curieux et les pompiers arrivent de tous côtés, ces derniers au son de leurs clairons et tambours. Chaque entrée est d'ailleurs saluée par de chaleureux applaudissements.
Certes on ne reconnaît plus la petite Blâmont, qui, samedi encore, sommeillait, paisible et si peu bruyante au bas du côteau.
A midi, un déjeuner est servi aux officiers des diverses compagnies, qui, à cette heure, sont toutes arrivées,

La revue
A une heure, les compagnies de sapeurs-pompiers sont réunies et alignées à leurs postes respectifs.
Le cortège officiel quitte la mairie ; d'abord M. le sous-préfet de Lunéville, puis M- Barthélémy, maire de Blâmont, les membres du jury et le conseil municipal. La gendarmerie fait évacuer la rue refoulant les nombreux curieux sur les trottoirs ; et le cortège passe ainsi composé, devant le front des compagnies.
Le coup d'oeil est pittoresque et à coup sûr tenterait un peintre avide de scènes originales. Il faut dire, dès l'abord, que, toutes les compagnies n'ont pas le même uniforme : on voit des tuniques, des vareuses, des dolmans el même des bourgerons, des pantalons blancs, des pantalons bleus, des pantalons noirs à un ou plusieurs passe-poils et bandes rouges...
Il est vrai de dire que certains de ces uniformes sony aussi vieux que les braves sapeurs qui les portent.
La revue terminée, le cortège officiel, retournant sur ses pas, vient se placer au milieu de la place Carnot; et les compagnies défilent avec leur matériel, la compagnie de Blâmont en tête. La fanfare de la ville et celle des sauveteurs de Cirey alternent dans une série de pas redoublés.
Après le défilé, un vin d'honneur est offert aux officiers, au jury et au conseil municipal,dans la grande salle de la mairie.
M. Delabbeye, capitaine des sapeurs-pompiers de Blâmont, prend la parole en ces termes :
«Messieurs et chers collègues,
» Sans empiéter en rien sur la bienvenue qui vient de nous être si courtoisement souhaitée, permettez-moi de vous exprimer toute la satisfaction que m'a procurée la décision prise à notre dernière assemblée générale relativement au lieu de notre réunion de cette année, et la joie qu'éprouve la population de notre petite ville, en voyant au milieu d'elle, l‘élite de cette armée du dévoûment, dont vous êtes, messieurs, les dignes représentants.
«Comme président dé. l'Union, et capitaine des sapeurs-pompiers de Blâmont, je vous adresse mes plus sincères remercîments.
» Monsieur le sous-préfet, messieurs, c'est une véritable bonne fortune en même temps qu'un grand honneur pour notre ville et l'Union, que de voir réunies aujourl'hui dans notre modeste cité, les notabilités du département de Meurthe-et-Moselle.
» Aussi manquerais-je à tous mes devoirs si je ne vous exprimais toute notre gratitude pour l'honneur que vous nous avez fait, en acceptant notre cordiale invitation.
» Nous sommes également heureux d‘accueillir, avec toute la sympathie dont ils sont dignes, messieurs les maires et conseillers municipaux de notre département.
» Votre présence, messieurs, est pour nos institutions un gage éminent de l'intérêt que vous leur portez.
» Vous êtes venus témoigner à ces vaillants et volontaires soldats du devoir une sympathie qui leur va au coeur, parce qu'ils n'ont pas d'autre paiement de leur généreux dévouement, que l'estime de ceux qui peuvent être appelés, d'une heure à l'autre, à profiter de leurs efforts.
» Une fois encore je vous remercie très sincèrement d'avoir répondu à notre invitation.
» Votre présence au milieu de nous, Messieurs, est une nouvelle preuve que, dans notre belle France, on ne fait jamais en vain appel aux dévoûments et aux bonnes olontés,
» Aussi, est ce de tout coeur que je lève mon verre en l'honneur de M. le sous-préfet, de tous nos invités, de la municipalité et de nos membres honoraires.
» Messieurs les officiers, je bois à vos succès dans là lutte pacifique que vous allez affronter. »
La fin de cette allocution est couverte d'applaudissements.
M. le sous-préfet répond en quelques mots : il remercie la ville de Blâmont de l'avoir choisi comme président de la fête.

Les manoeuvres
C'est devant la mairie que les manoeuvres doivent être exécutées. La place de l'Hôlel-de-Ville est de forme carrée, l'un des côtés étant formé par la façade de l'hôtel de ville. Du côté opposé, parallèlement à cette façade, les sapeurs-pompiers de Blâmont ont élevé une maison, ou plutôt un mur en planches percé de portes et de fenêtres, représentant une maison, dans laquelle un incendie, d'ailleurs hypothétique, doit éclater. Suivant les deux autres côtés, la foule se range. Enfin devant le péristyle de l'hôtel de ville, un amphithéâtre pour les places réservées, et, au bas des gradins, une estrade pour le jury. Le jury est d'ailleurs composé de plusieurs officiers de sapeurs-pompiers, savoir : MM. Barbier, président du jury, et Gugumus, de Nancy ; Mansuy, de Tomblaine ; Dautroy, de Pont-à-Mousson ; et Cholet, de Longuyon.
A trois heures, la manoeuvre commence. C'est la compagnie de Blâmont qui ouvre le feu, pour l'éteindre ensuite (tout cela, nous l'avons dit, par hypothèse).
Sous le commandement du capitaine Delabbeye, les sapeurs pompiers arrivent à un signal donné, mettent la pompe en batterie, appliquent des échelles à crampons contre le mur et grimpent. La manœuvre est fort bien exécutée; aussi les applaudissements partent de tous côtés, surtout lorsque l'on simule un sauvetage avec le long boyau de toile spécialement destiné à cet effet. Puis les compagnies étrangères suivantes se succèdent, exécutant la même manoeuvre: Pagney-derrière-Barine, Chazelles, dont les sapeurs, habillés d'un bourgeron gris avec pantalon bleu, effectuent les mouvements avec une très grande vitesse, Flavigny, Amenoncourt, Tanconville, Frémonville, Domêvre-sur-Vezouse, qui possède parmi ses sapeurs de véritables gymnasiarques ; Rosières -aux-
Salines, dont la précision, l'ensemble et l'énergie font l'admiration de tout le monde; Barbas. Ogéviller, Harbouey, Gogney.
A ce moment, un rassemblement se forme dans un coin de la place autour d'une femme, qui, suffoquée par la chaleur, ou peut étre par sa position gênante (la foule se serre, se lasse, s'empile autour du champ de manoeuvre), vient d'être prise d'une attaque de nerfs. On la relève et on la transporte dans une maison voisine pour lui donner les soins nécessaires.
Pendant ce temps, les manoeuvres continuent. Maintenant, c'est la compagnie de Baccarat qui simule des sauvetages très émouvants et fort habiles (deux pompiers que l'on suppose blessés, asphyxiés ou, pour toute autre cause, dans l'impossibilité de se servir des échèles, sont attachés à la ceinture par des cordes, et descendus par leurs camarades du 2e étage au niveau du sol); puis ce sont les sapeurs-pompiers d'Ancerviller, ceux de Toul, ceux de Badonviller, ceux de Cirey (tous ouvriers lithographes à la papeterie Mazerand).
C'est la compagnie de Lunéville qui clôt la série, et d'une façon brillante; à un moment donné, vingt-cinq sapeurs déroulent une grande toile qu'ils tiennent tendue à 1m,50 au dessus du sol: deux sapeurs s'élancent, l'un du premier, l'autre du second étage, et viennent tomber sur la toile de sauvetage sans se faire le moindre mal.
Entre temps, la fanfare de Blâmont et celle des Sauveteurs de Cirey jouent les plus beaux morceaux de leur répertoire.

La distribution des récompenses
A cinq heures, le jury ayant définitivement établi la liste des récompenses, les clairons sonnent le rassemblement.
Les officiers de chaque compagnie et les porte-drapeaux viennent se placer devant l'estrade du jury. Les curieux se massent tout autour.
A un signal donné, les musiques jouent l'« Hymne au drapeau».
« Messieurs, dit M. le maire de Blâmont, je vous souhaite à tous la bienvenue. Je vous remercie de l'honneur que vous avez fait à notre brave capitaine Delabbeye, que vos suffrages ont porté à la présidence de votre association, honneur que plusieurs d'entre vous auraient certes pu briguer,
mais qu'il mérite par son dévoûment aux sapeurs-pompiers, par son expérience, et aussi comme étant votre doyen.
» Je souhaite, messieurs, que vous soyez satisfaits de notre réception, que vous gardiez un bon souvenir de l'accueil cordial que les habitants de Blâmont ont l'habitude de faire aux militaires et qu'ils vous feront d'autant plus volontiers qu'ils sont flattés que vous ayez choisi cette ville pour lieu de votre première réunion.
» Vivent les officiers de sapeurs-pompiers de Meurthe-et-Moselle ! Vive la République ! »
M. le sous-préfet se lève ensuite. Il félicite la ville de Blâmont de l'heureuse initiative qu'elle a prise et la remercie au nom de tous les invités.
M. Barbier donne ensuite lecture du palmarès.
1re division. - Prix d'honneur : La compagnie des sapeurs-pompiers de Toul, médaille palmée vermeil offerte par le conseil général,
Entretien du matériel. - 1er prix - La compagnie des sapeurs-pompiers de Harbouey, médaille de vermeil offerte par le capitaine Gugumus, de Nancy.
2e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Badonviller, médaillé d'argent offerte par la Compagnie d'assurances l'Urbaine.
3e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers d'Ogéviller, médaille d'argent.
4e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Baccarat, médaille d'argent.
Tenue du personnel. - 1er prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Baccarat, médaille d'argent offerte par la Compagnie d'assurances la Nationale.
2e prix: La compagnie des sapeurs-pompiers de Badonviller, médaille d'argent offerte par la Compagnie d'assurances la Paternelle.
3e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers d'Ancerviller, médaille d'argent.
4e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers d'Ogéviller, médaille d'argent.
Manoeuvres. - 1er prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Gogney, médaille de vermeil offerte par M. le ministre de l'intérieur.
2e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Baccarat, médaille de vermeil offerte par le capitaine Masson, de Lunéville.
3e prix : La, compagnie des sapeurs-pompiers d'Ancerviller, médaille de vermeil offerte par la Compagnie d'assurances l‘Urbaine.
4e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers d'Ogéviller, médaille d'argent offerte par la Compagnie d'assurances la Confiance.
5e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Harbouey, médaille d'argent offerte par la Compagnie d'assurances la Providence.
Stratégie. - 1er prix : M. l'officier de la compagnie des sapeurs-pompiers de Baccarat, médaille de vermeil offerte par la Compagnie d'assurances l'Union.
2e prix : M. l'officier commandant la compagnie des sapeurs-pompiers de Toul, médaille de vermeil offerte par ia Compagnie d'assurances le Soleil.
3e prix : M. l'officier commandant la compagnie des sapeurs-pompiers d'Ancerville, médaille d'argent offerte par la Compagnie d'assurances l'Union.
Excellence. - Prix d'honneur, la compagnie des sapeurs-pompiers de Lunéville, couronne offerte par l'Unîon départementale des officiers des sapeurs-pompiers de Meurthe-et-Moselle.
Stratégie - M. Vannier, de la compagnie des sapeurs-pompiers de Lunéville, médaille de vermeil, offerte par la compagnie des sapeurs-pompiers de Blâmont.
Industrielle. - Prix d'honneur-: La société des sauveteurs de Cirey, couronne, offert par la ville de Blâmont.
Stratégie. - M. Mazerand, de la Société des Sauveteurs de Cirey, médaille de vermeil, offert par la compagnie des sapeurs-pompiers de Blâmont.
2e division - Prix d'honneur : La compagnie des sapeurs-pompiers de Rosières, médaille palmée en vermeil offerte par le conseil général.
Un diplôme spécial d'honneur est décerné à la compagnie de Blâmont.
Entretien du matériel. - 1er prix: La compagnie des sapeurs-pompiers de Domêvre, médaille de vermeil.
2e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Barbas, médaillé d'argent.
3e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Pagney-derrière-Barine, médaille d'argent.
4e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Frémonville, médaille d'argent.
5e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Amenoncourt, médaille d'argent.
6e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Flavigny, médaille d'argent offerte par la compagnie d'assurances le Soleil.
Tenue du personnel. -- 1er prix: La compagnie des sapeurs-pompiers de Domêvre, médaille d'argent.
2e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Amenoncourt, médaille d'argent.
3e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Pagney-derrière-Barine.
4e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Tanconville, médaille d'argent.
5e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Barbas, médaille d'argent.
6e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Flavigny, médaille d'argent, offerte par la compagnie d'assurances l'Aigle.
Manoeuvres. - 1er prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Domêvre, médaille de vermeil, offerte par M. Maringer, maire de la ville de Nancy.
2e prix: La compagnie des sapeurs-pompiers de Frémonville, médaille de vermeil, offerte par le capitaine Barbier, de Nancy.
3e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Barbas, médaille d'argent, offerte par la compagnie d'assurances la France.
4e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Tanconville, médaille d'argent, offerte par la compagnie d'assurances l'Urbaine.
5e prix : La compagnie des sapeurs-pompiers de Chazelles, médaille d'argent offerte par la compagnie d'assurances la Générale;
6e prix ; La compagnie des sapeurs-pompiers d'Amenoncourt, médaille d'argent, offerte par la compagnie d'assurances la Paternelle.
Stratégie. - 1er prix : l'officier commandant la compagnie de Rosières, médaille de vermeil, offerte par la compagnie d'assurances l'Abeille.
2e prix ; M. l'officier commandant la compagnie des sapeurs-pompiers de Domêvre, médaille de vermeil, offerte par la compagnie d'assurances l'Aigle.
3e prix : M. l'officier commandant, la compagnie des sapeurs-pompiers de Tanconville; médaille d'argent.
4e prix : M.l'officier commandant la compagnie des sapeurs-pompiers d'Amenoncourt,
médaille d'argent.
La lecture terminée, la foule se disperse et s'écoule. Les cafés regorgent de monde : c'est le moment des « épanchements ». Les pompiers d'une même compagnie se réunissent et continuent la manoeuvre, mais d'une tout autre manière.
Tous louent l'équité, la sagesse et l'impartialité du jury. Mais, malgré tout; il en est qui ont des regrets.
Un lieutenant, assis à côté de nous, dit à ses hommes avec une expression de tristesse :
« Si j'éveuich enlevé lo passepoil de mo pantalon, j'érâ évi lo premeu prix de tenue ! »
Il est certain que la principale conséquence de la fête est l'émulation entre les compagnies.
Tout, cela est trop évident pour que nous le démontrions.

Le Banquet
A sept heures, un banquet de 50 couverts est servi dans la grande salle de l'Hôtel de Ville par M. Ch. Cuny, propriétaire de l'hôtel de Paris. M. le sous-préfet préside, ayant à sa droite M. le maire de Blâmont, et à sa gauche M. le capitaine Delabbeye.
Le conseil municipal, les officiers de sapeurs-pompie rs, M. Lemoine, conseiller d'arrondissement, les représentants de la presse y assistent.
Pendant le repas, la Blâmontaise et l'Industrielle font entendre, à la lueur des feux de bengale, des morceaux de leur répertoire.
Au dessert, M. le sous-préfet porte un toast à M. Félix Faure, au maire et à la municipalité de Blâmont, à l'union des sapeurs pompiers et à son président.
M. Delabbeye remercie M. le sous-préfet, porte un toast à M. le préfet absent, à l'union, à la France.
M. Barthélemy porte un toast à M. le préfet ; M. le sous-préfet aux membres du jury, et M. Mazerand à l'Union et à son président.
Après le banquet, un brillant feu d'artifice a été tiré sur la place de l'Hôtel-de-Ville.
Une heure après, les sapeurs-pompiers sonnaient l'extinction des feux... et Blamont dormait.


31 mai 1895
La gendarmerie d'Avricourt a arrêté le nommé Lamm, pour délit de vol avec effraction et escalade, chez M. Lidviller, à Repaix, il aurait dérobé une montre, des bijoux, du linge de corps et une pièce de vingt francs. Procès-verbal d'enquête a été fait par la gendarmerie de Blâmont.


2 juin 1895
Blâmont
Vol avec escalade et effraction
Mme Joseph Lidwiller, cultivateur à Repaix, rentrant chez elle, vers quatre heures du soir, s'est aperçue qu'un voleur avait visité la maison.
Pour y pénétrer, le malfaiteur avait cassé un carreau d'une fenêtre située au rez-de-chaussée, puis, escaladant celte fenêtre, avait sauté dans la chambre. Là, il avait fait main basse sur une pièce de 20 fr. et une broche en or qui étaient dissimulées sous une pile de draps de lit. Il avait également emporté deux chemises neuves, une montre en argent et des vicluailles. Enfin, il avait essayé, mais en vain, d'ouvrir un secrétaire.
Tandis que M. Joseph Lidwiller continuait ses recherches, un voisin, André Sébastien, aubergiste, est venu l'informer qu'un étranger de fort mauvaise mine était venu consommer dans son établissement et avait donné, en paiement, une pièce de 20 francs: cette pièce a été reconnue par M. Lidwiller comme étant la sienne.
M. Lidwiller apprit enfin que cet individu avait repris sa route dans la direction d'Igney-Avricourt. La gendarmerie de cette localité, informée dû fait, se mit à la recherche du voleur, qui a été arrêté : il se nomme Lamm, ancien domestique chez M. Woelcker, brasseur à Blâmont, et avoue le vol, ainsi que les circonstances aggravantes, escalade et effraction.
Il a été conduit devant M. le procureur de la République, à Lunéville.


13 juin 1895
Harbouey . - La foudre
A Harbouey, ïa foudre est tombée sur la maison de M. Marchal, polisseur de glaces. Après-avoir brisé la partie supérieure de la cheminée et causé quelques dégâts à là toiture, la foudre a suivi le conduit de la cheminée, traversé le premier étage, où elle a brisé un fourneau de faïence.
Les dégâts occasionnés s'élèvent à 500 fr.


22 juin 1895
Reïllon . - Un lascar
M. Christophe Coleur, sujet allemand, avait été engagé comme domestique par M. Adolphe Bonhomme, aubergiste à Reillon. Coleur, qui se trouvait à Lunéville, était saus le sou : « Qu'à cela ne tienne, lui dit M. Bonhomme (de fait et de nom). Voici cinq francs; prenez votre billet, et venez avec moi. »
Le soir, à Reillon, le nouveau domestique dîna avec son patron, puis alla se coucher. Le lendemain matin, M. Bonnomme, de très bonne heure, alla réveiller son domestique : « Allons, paresseux, au travail!».
Coleur était plus matinal que ne le croyait son maître : il avait déjà filé. Qu'on le rattrape !


28 juin 1895
Emberménil. - Suicide
On a trouvé sur la berge du canal de la Marne au Rhin, non loin d'Emberménil un parapluie et un chapeau dans lequel se trouvait un bout de papier portant cette inscription :
« Prévenez le maire d'Emberménil - signé VERDUN. » On croit à un suicide.


29 juin 1895
Emberménil. - Suicide
Nous avons relaté dans notre demier numéro la trouvaille faite sur la berge du canal d'un parapluie et d'un cbapeau dans lequel se trouvait un billet partant la mention: « Prévenez le maire d'Embermenil ». Tout portair à croire qu'on se trouvait en présenoe d un suicide.
Le lendemain, en effet, des mariniers ont retiré le cadavre de Verdun, habitant Emberménil.


6 juillet 1895
Ernest Pernet, 47 ans, maçon, sans domicile fixe, travaillant actuellement à Maixe, a été mis en état d'arrestation sous l'inculpation de vol d'effets commis au préjudice de M. Emile Crouvizier, cultivaleur à Reillon. Pernet prétend que ces effets, dont il était porteur àu moment de son arrestation; lui ont été prêtés par M. Crouvizier. Il a été conduit devant M. le procureur de la République qui l'a fait écrouer à la maison d'arrêt.


7 juillet 1895
Buriville. - Vol qualifié
Frédéric Helzel, 14 ans, domestique au service de M. Jean Brailly, cultivateur à Buriville, a profité de l'absence de son maître pour lui dérober une sommé de 60 francs. Mais-il a été pincé.


17 juillet 1895
Repaix. - Renards à deux pattes
Edmond Thiry, journalier, et Cholet, terrassier à Gogney, ont visité le poulailler de M. André Mozirmann, cultivateur à Repaix, et ont emporté quatre poules.


20 juillet 1895
Herbévlller. - Oncle et neveu
Au cours d'une discussion d'ordre intime, Jean Didier, journalier à Herbéviller, se trouvant à l'auberge tenue par M. Fournier, a porté un coup de bouteille à son neveu, M. Charles Coster, âgé de 18 ans, domestique chez Mme veuve Cajelot, à Saint-Martin.
A la suite de cette blessure, M. le docteur Zimmermann, de Blâmont, a ordonné à M. Coster de s'aliter.


27 juillet 1895
Blâmont. - Incendie.
Un incendie s'est déclaré mercredi matin, à neuf heures et demie au domicile de Mme veuve Fiel-Jacquot, dont la maison est occupée tant par elle que par des locataires.
Les pompiers de Blâmont sont arrivés avec leurs quatre pompes et, à l'aide de la population, sont parvenus à se rendre maîtres du feu et à l'empêcher de gagner tout l'immeuble et de se propager aux maisons voisines. Grâce à leur dévouement, un plus grand malheur a été évité.
Une partie de la maison est assez endommagée ; il y a assurance.
Le feu a pris dans un tas de trèfle au rez-de-chaussée.


31 juillet 1895
Frémonvïlle. - Tapage scandaleux
Hortense Valter, célibataire, et Léontine Riche, femme Schilling; journalières à Frémonville, se prennent très souvent de querelle sur la voie publique et s'injurient en termes ignobles. Les voisins sont outrès de ces scènes de scandale.


1er août 1895
Barbas. - Incendie
Un incendie a éclaté dimanche 21, à neuf heures du soir, chez M. Auguste Bernard, propriétaire à Barbas.
Les flammes, activées par le vent, eurent bientôt détruit toute la maison, ainsi que les récoltes et une partie du mobilier, malgré les efforts des pompiers de Barbas et de Blâmont.On dut se résigner à préserver les maisons voisines. M. Chéry, instituteur, arrivé un des premiers, s'est fait remarquer par son courage dans le sauvetage du mobilier. - Il pénétrait dans les appartements à travers la fumée et les flammes et a retiré tout ce qu'il a pu du linge et du mobilier. Avant aperçu dans le grenier un baril de 60 hectolitres d‘eau-de-vie qui aurait pu activer la flamme, il le prit sur son épaule et descendit l'échelle avec son fardeau. C'est grâce à lui que M. Bernard doit le sauvetage d'une grande partie de son mobilier.


10 août 1895
A Avricourt
Dans un champ de blé à Igney-Avricourt, à quelques mètres de la roùte, un faucheur à trouvé, iï y a quelques jours, dit la Galette de Sarrebourg, une bote en carton, renfermant douee cartouches de poudre, des balles et chevrotines, et dissimutée assez adroitement au milieu de tiges épaisses et à moitié couchées sur le sol.
Le sinistre gredin qui a déposé en cet endroit un tel engin espérait-il que le choc de la faulx amènerait une explosion, pouvant causer la mort d'un brave et honnête père de famille ?
Celui-ci, qui habite le village d'Avricourt, a remis sa trouvaille entre les mains de la gendarmerie française. Une enquête serait ouverte.


12 août 1895
Enrôlement dans la légion étrangère
Un ouvrier serrurier, nommé Jean Grumbmüller, âgé de 18 ans, sujet autrichien, venant de Blâmont, s'est présenté dimanche au bureau central de police, demandant à contracter un engagement dans la légion étrangère. La police l'a conduit à l'autorité militaire.


24 août 1895
Société, de tir du 41e territorial.

Dimanche 18 a eu lieu à Blâmont la distribution des prix de la Société de tir. Les membres du conseil d'administration étaient allés à l'arrivée du train au devant de MM. les invités. M. Delabbeye, vice-président de la Société, a successivement présenté aux officiers venus de Lunéville les membres de son conseil. MM. Bocquet, capitaine d'infanterie en retraite; le docteur Henriot, médecin aide-major de territoriale ; M. Mangenot, vétérinaire aide-major de territoriale avaient revêtu pour cette fête militaire les uniformes de leur grade.
A 4 heures a eu lieu la distribution des prix sous la présidence de M. le commandant Journée du 2° bataillon de chasseurs à pied, qui avait à sa droite : MM. les capitaines Bois et Houssel, M. le lieutenant Lemenon, MM. les sous-lieutenants Michel et Seyer, tous du 25e bataillon de chasseurs à pied, M. Mougeard, adjoint du génie au fort de Manonviller et les officiers de territoriale faisant partie de la société. A sa gauche, M. Delabbeye, M. le maire, M. le curé et son vicaire, M. l'adjoint.
Messieurs les membres civils de la commission comprenant M. Crépin, ancien notaire, MM. Féry et Gance, notaires ; M. Hélin, receveur des contributions indirectes; MM. Xilliez, Adrian, Toubhans, Renard, Florentin, Lemoine, Limon ; le conseil municipal ; M. Lemoine, conseiller d'arrondissement et les fonctionnaires.
L'assistance était nombreuse ; on y remarquait beaucoup de jolies toilettes. La table sur laquelle les prix avaient été disposés avec un certain art, produisait le plus bel effet : au dernier moment sont venus s'y ajouter les prix de M. le baron de Turckeim (pendule, marbre), de M. Gh. Jacquot (boîte de londrès) et de M. Lemoine, conseiller d'arrondisse (bouteille de rhum).
M. le commandant Journée a ouvert la séance par une allocution fort appréciée et chaleureusement applaudie; il a développé quelques idées, tendant à démontrer l'utilité des sociétés de tir, il a donné les raisons pour lesquelles il n'était pas encore possible de mettre entre les mains de nos tireurs le fusil modèle 1886, il a vivement prôné le tir rapide et a terminé en remerciant la municipalité et les nombreuses personnes présentes du bienveillant intérêt porté à la société.
M. Delabbeye a pris ensuite la parole d'une voix vibrante et émue a remercié le commandant et les officiers qui l'accompagnaient, il a fait l'éloge bien mérité d »ailleurs du sergent Léroy qui est venu assister à tous les exercices de tir et les a dirigés avec un zèle admirable.
Les donateurs de prix n'ont pas été oubliés dans les remerçîments de M. le vice-président, pas plus que la musique et les jolis quêteuses. Mlle Marcelle Bocquet était conduite par M. le lieutenant Mougeard ; Mlle Fensch, par M. Xilliez; la quête a rapporté 42 francs; Eh somme satisfaction générale sur toute la ligne parmi les spectateurs et les lauréats. Nous donnerons prochainement les noms de ces derniers.
Nous aurions garde de ne pas mentionner dans cette fête le gracieux concours de la musique municipale dirigée avec un zèle si actif par M. Receveur.
A sept heures MM. les membres du comité offraient à leurs invités, à l'hôtel Marchal, un banquet d'honneur. Au champagne, un toast bien senti à été porté par M. Delabbeye au commandant Journée et aux officiers présents. Le commandant à levé ensuite son verre à la prospérité de la Société et à ka santé de son vice-président. Le Dr Hanriot a terminé la série des toasts en buvant à la bonne entente du conseil d'administration, à qui il a demandé d'adopter cette devise : Toujours de l'avant et de la persévérance.
Après le départ dès officiers à dix heures, on s'est réuni au cercle de Blâmont pour y terminer cette agréable journée.
N. B. - Réunion des sociétaires, dimanche 25 août, à deux heures, dans une des salles de l'hôtel de Ville. Ordre du jour ; Reddition des comptes du conseil d'administration et renouvellement de son mandat.


6 septembre 1895
Domjevln. - Tapage nocturne
M. Jules Munier, cultivateur, venant de faire boire ses chevaux, les reconduisit à l'écurie, quand il fui accosté par un domestique, Charles Augendre, âgé de 33 ans, qu'il avait récemment congédié. Celui-ci l'insulta grossièrement, le traitant de « voleur, coquin, c..., etc. », et le menaça «de le dépouiller comme une grenouille ».
Procès-verbal a été dressé par la gendarmerie de Blâmont.


16 septembre 1895
Ancerviller. - Rixe
Depuis longtemps, un vannier, Jean-Baptiste Charpentier, 30ans, était en discussion avec les nommés Louis henriquel, journalier, et Jean-Baptiste Louis, cultivateur, au sujet du droit réclamés par ces derniers de conduire leurs voitures à travers un pré appartenant à Charpentier.
La question venait d'être tranchée, le garde champêtre de la commune ayant interdit à Louis et à Henriquel le passage sue le pré de Charpentier.
A la suite de cette solution rancune était gardée par les deux premiers à Charpentier. Le 8 septembre, Charpentier les ayant rencontrés sur la voie publique, une discussion s'éleva. Des injures on en vint bientôt aux menaces ; des menaces, on passa aux coups. Et, au cours de la bataille, Charpentier fut rudement maltraité. Il reçut des coups de pied sur diverses parties du corps et un coup de levier en fer au mollet gauche.

Domjevin. - Tapage nocturne
M. Jules Munier, cultivateur venant de faire boire ses chevaux, les reconduisait à l'écurie, quand il fut accosté par son domestique, Charles Augendre, agé de 33 ans, qu'il avait récemment congédié. Celui-ci l'insulta grossièrement, le traitant de « voleur, coquin, c..., etc. », et le menaça «Ce le dépouiller comme une grenouille ».
Procès-verbal a été dressé par la gendarmerie de Blâmont.


18 septembre 1895
Leintrey. - Coups
M. Jardon, menuisier à Leintrey, s'est plaint à là gendarmerie d'Igney-Avricourt que son fils Edmond avait été frappé brutalement par un nommé Aimé Boisfle, cutivateur au même lieu.
Interrogé ce dernier a nié s'ètre livré à des voirs de fait sur le jeune Jardon qu'il soupçonnait de lui avoir fait une farce.


25 septembre 1895
Gogney . - Incendie. - Le 21 septembre, vers 8 h. 1/2 du matin, un commencement d'incendie dont la cause est inconnue, mais supposée accidentelle, s'est déclaré dans un hangar attenant à la maison de M. Joseph Aubry, cultivateur et maire de Gogney.
Les pertes évaluées à cent francs environ sont couvertes par une assurance.


26 septembre 1895
Barbas. - Accident mortel
Le 19 septembre courant, à six heures du matin, M. Constant Marchal, âgé de 70 ans, propriétaire à Barbas, a été renversé par une voiture chargée de gerbes de blé, au moment où l'on sortait celle-ci de la grange du sieur Dominique Grandclaude.
Une roue de cette voilure lui a mutilé la jambe gauche, la gangrène s'étant déclarée. Marchai est mort le 21, à une heure de l'après-midi, malgré les soins qui lui ont été prodigués par M. le docteur Zimmermann, de Blâmont.


1er octobre 1895
Blâmont. - Servante infidèle
La gendarmerie de Blâmont a arrêté en flagrant délit de vol la nommée Marie Dedenon, agée de 20 ans, née à Lunéville, domestique depuis le 27 juin 1895, chez M. Charles Cuny, cafetier et hôtelier à Blâmont. Celui-ci ayant constaté qu'il lui manquait dans sa cave une bouteille de champagne, ses soupçons se sont portés sur sa domestique, qui, quelques jours auparavant, avait déjà pris dans leur chambre à coucher la somme de 7 fr. qu'elle a rendue et cette fille ayant simulé un profond repentir,
était restée au service de M. Cuny.
Une perquisition, opérée dans la malle de Marie Dedenon, amena la découverte de la bouteille de champagne en question, de deux draps de lit, de deux taies d'oreiller, cinq serviettes de table, sept serviettes de toilette, six mouchoirs de poche, deux torchons-serviettes, quelques mètres de gance, un bonnet de nuit et la somme de 27 fr. 50.
Tous les effets ci-dessus ont été reconnus par Mme Cuny pour lui appartenir et elle ignorait qu'ils lui avaient été dérobés. Marie Dedenon a avoué les avoir volés pour son usage ; quant à la somme d'argent, elle dit qu'elle provient de ses gages.

Blâmont. - La fête
La fête a été favorisée par un temps superbe, mais bien chaud, ce qui arrive bien peu souvent ; car généralement il pleuvait pour cette fête.
Les quelques forains établis sur la place Carnot et la grande place, vu leur petit nombre, devront être contents de la recette.
Malheureusement, pas de chevaux de bois pour les petits enfants ; un carrousel de vélos pour les plus grands, aussi était-il toujours complet ; aucun théâtre.
Une ménagerie, une arène de lutteurs, sont les seuls spectacles.
Un salon de tir est toujours rempli.
Les balançoires, les marchands obtiennent un succès mérité.
Les bals de l'Hôtel de Ville, renommés dans le temps, sont complètement oubliés.
Beaucoup de personnes ayant peur de la chaleur se sont réservé la soirée pour faire leur tour sur la fête.

Secours
Sur la demande de M. Lemoine, conseiller d'arrondissement du canton de Blâmont, un secours de 150 francs a été accordé à Mme Perrin, habitant Verdenal, veuve de l'ancien instituteur de Saint-Martin.


3 octobre 1895
Blâmont. - Voleuse
Depuis le mois de juin, M. Charles Cuny, cafetier à Blâmont, avait à son service une domestique nommée Marie Dedenon, âgée de 20 ans, originaire de Lunéville.
Le 26 septembre, Mme Cuny constata qu'une somme de 40 francs, qui se trouvait dans la poche de son jupon accroché dans sa chambre à coucher, avait disparu. Ses soupçons se portèrent sur la domestique qui, seule, pénétrait dans l'appartement. Pour s'en assurer, Mme Cuny tendit un piège à la servante : elle cacha une nouvelle somme d'argent dans son jupon, et se retira. Le lendemain, la poche était vide.
Le doute n'était plus possible. Mme Cuny interrogea sa domestique; mais celle-ci opposa des dénégations formelles. Cependant, comme la patronne la menaçait de la congédier, Marie Dedenon entra dans la voie des aveux, implorant son pardon. Le pardon fut accordé.
Le 27 au soir, M. Cuny plaçait en réserve, dans sa cave, une caisse de bouteilles de champagne. Le lendemain matin, il constatait qu'une bouteille manquait à l'appel.
Nouveaux soupçons, nouvel interrogatoire; nouvelles dénégations, nouvelles menaces ; nouveaux aveux, enfin. Cette fois, M. Cuny s'adressa à la gendarmerie, la priant de faire une perquisition dans la chambre de Marie Dedenon.
Les gendarmes se rendirent dans cette chambre et ouvrirent les malles de la domestique. Un magnifique pot-aux-roses fut découvert. On trouva dans les malles : des draps de lit, des taies d'oreiller, des serviettes, des torchons, des mouchoirs, des bonnets, une bouteille de champagne,
une somme de 27 fr. 50, etc., toutes choses appartenant à M. Cuny.
Marie Dedenon a été mise en état d'arrestation.


20 octobre 1895
Blâmont. - Une série de vols
M. Jules Féry, notaire, avait à son service depuis 15 mois environ, une jeune femme, âgée de 27 ans, Barbe Haas, originaire de Bettenhoffen (Alsace-Lorraine).
Le 14 octobre, n'étant plus satisfait des services de sa domestique, M. Féry la congédia, tout en se réservant le droit de visiter sa malle avant son départ. Prévoyant cette condition, Barbe Haas avait déjà fait porter sa malle à la gare.
M. Féry informa la gendarmerie qui se rendit à la gare et ouvrit en présence des époux Féry, la malle suspecte. On y découvrit une série d'objets appartenant à Mme Féry : ùn coupon de soie de Chine,
500 grammes de coton à tricoter, une paire de gants d'homme en peau de chamois, six paires de bas de femme, des chaussettes, trois boîtes de dragées, un jupon en soie de Chine.
Le doute n'était plus possible : Barbe Haas était une voleuse fieffée.
M. Féry se souvint alors que, dans le courant d'octobre 1894, un billet de banque de 500 fr., enfermé dans une sacoche en cuir, avait disparu de son armoire à glace.
Le 3 août 1895, il avait également constaté la disparition d'une somme de 2,500 fr. de la même sacoche.
Barbe Haas a avoué le vol des objets trouvés dans la malle, mais elle nie énergiquement avoir dérobé de l'argent à ses maîtres. Elle déclare que, dans le commencement d'août 1895, M. Féry avait aussi à son service une nourrice nommée Salomé Wolff, demeurant maintenant chez ses parents à Oberschaeffolsheim, près de Strasbourg, et que celui-ci surveillait soigneusement sa malle durant les jours qui précédèrent son départ.
Barbe Haas, convaincue de vol qualifié, a été mise en état d'arrestation et conduite devant M. le procureur de la République, à Lunéville. Sa famille habite la commune de Frémonville où elle jouit de l'estime publique. Le père, M. Haas, préposé des douanes en retraite, est d'une parfaite honorabilité ; et aucun membre de la famille Haas ne voudrait se rendre complice de Barbe.


8 novembre 1895
Blâmont. - Service commémoratif
Un service solennel a été célébré le 5 novembre, à l'église de Blâmont, en souvenir de nos soldats morts à Madagascar. La foule se pressait, nombreuse, à la cérémonie.
A la sortie, une réunion a eu lieu dans la grande salie, de la mairie. M Delanbeye, capitaine commandant la compagnie des sapeurs-pompiers, a prononcé une allocution patriotique.
Le samedi précédent; une cérémonie analogue avait été célébrée par le culte Israélite.


19 novembre 1895
Avricourt. - Tentative de déraillement par un fou
M. Pierre Gaspard, 58 ans, chef d'équipe aux chemins de fer de l'Est, demeurant à Chanteheux, marchait sur la voie du chemin de fer d'Avricourt à Paris. Comme il arrivait au kilomètre 388, il constata que le garde-fou d'une guérite placée sur le côté gauche de la voie avait été arraché et laissé sur la place. A six mètres plus loin, M. Gaspard remarqua que déux pierres pesant environ chacune dix kilos avaient été projetées sur les rails.
L'auteur de cette tentative de déraillement est un fou, Joseph Dron, âgé de 22 ans, demeurant chez ses parents à Chanteheux.


24 novembre 1895
Déserteurs
Le nommé Charles Gretz, déserteur du 97e régiment d'infanterie, en garnison à Sarrebourg, est venu en tenue militaire se rendre à la gendarmerie de Blâmont où il a demandé à contracter un engagement à la légion étrangère, ce déserteur se plaignait d'être maltraité par ses officiers.
- Le nommé Adolphe Brédal, déserteur du 23e régiment d'infanterie, en garnison à Bourg, est venu se présenter volontairement à la gendarmerie de Blâmont, ce déserteur, venant d'Alsace-Lorraine, était absent de son corps depuis deux ans et demie.

Gogney. - Gratification.
A l'occasion de l'incendie qui s'est déclaré dans la nuit du 24 septembre dernier à la Haie-des-Allemands, la compagnie d'assurances « Rhin et Moselle », à Strasbourg, a versé là sommé de 30 fr., à titre de gratification, à la subdivision des sapeurs-pompiers de Gogney pour les secours qu'elle a apporté dans cette circonstance.

Blâmont. - Vol
Un vol avec effraction d'une somme de 105 fr., a été commis dans la journée du 21 courant au domicile de la veuve Courtois, débitante à Domjevin, en l'absence de cette dame. L'auteur est resté inconnu.


25 novembre 1895
Ancerviller. - Vol d'osiers
Un malfaiteur, encore inconnu a coupé des osiers sur une surface d'environ 3 ares, dans une oseraie appartenant M Charpentier, vannier.

Repaix. - Rôdeurs
Deux rôdeurs ont pénétré dans la maison de M. André Moziman, propriétaire, et ont pris la fuite, emportant un pantalon


6 décembre 1895
Vèho. - Une folle envie
Dans la nuit du 1er décembre, vers onze heures du soir, un indivilu nommé Victor Jacquot, 29 ans, domestique au service de M. Michel, se présentait devant la maison habitée par Mme Marie Gérardin, journalière, demandant à cette denière de lui accorder une place dans son lit. Mme Gérardin ayant refusé d'accéder ses desirs (cela se comprend I), Jacquot brisa un carreau et prit la fuite. Il est activement recherché.
Jacquot avait d'ailleurs été précédemment au service de M. Aubry, maire de Gogney, et lui avait dérobé avant de le quitter neuf kilos de saucisse.


29 décembre 1895
IGNEY ET AVRICOURT
La djemaâ d'Igney
Un de nos collaborateurs, M. P..., s'est trouvé dernièrement en conversation avec deux amis, l'un habitant Igney, que nous désignerons sous le nom de I..., et l'autre habitant Avricourt que nous désignerons sous le nom de A... M.I... et M. A... furent loin de se trouver d'accord. Un numéro du Soleil, datant de quelques jours, contenait un article qui avait soulevé entre eux une sérieuse discussion :
I. - Lisant :
Le gouverneur général de l'Algérie vient de soumettre à la signature du président de la République un projet de décret qui réorganise les djemaâ dans les douars annexés aux communes de plein exercice.
Que ne traite-t-on Igney avec autant de bienveillance que les djemaâ d'Algérie !
P. - Qu'y a-t-il donc de commun entre Igney et les djemaâ?
A. - Comment ! vous un journaliste, vous ignorez que les habitants d'Igney se plaignent d'être traités par Avricourt comme les douars arabes sont traités par les communes algériennes de plein exercice.
I . Rien n'est plus exact. Ecoutez plutôt.
Lisant :
Lorsqu'un centre de colonisation a atteint un chiffre de population de quelques centaines d'Européens, il réclame à grands cris son érection en commune de plein exercice. Ce ne serait qu'un petit mal si la population européenne de la nouvelle commune trouvait chez elle les ressources propres à l'installation des services communaux. Mais presque jamais ce cas ne se présente. On a donc imaginé un système qui fleurit depuis quinze ou dix-huit ans et qui a donné les plus détestables résultats. L'administration détache tout simplement des communes mixtes voisines un certain nombre de douars indigènes et les rattache à la nouvelle commune de plein exercice.
Ces douars n'ont aucun intérêt commun avec cette nouvelle commune, mais les produits de l'impôt arabe entrent dans le budget municipal qui trouve ainsi facilement les ressources dont il a besoin. Cet argent provenant des douars est employé exclusivement au profit du centre européen. Les djemaâ sont en fait supprimées et les biens dont elles avaient l'administration sont purement et simplement traités comme biens communaux par le conseil municipal.
R. - Je ne vois pas l'analogie...
A. - Il n'y en a aucune en effet.
I.- Mille pardons. Nous avions à Igney des ressources spéciales que nous avions coutume d'employer au profit d'Igney. A présent, tout profite à Avricourt seul de même que l'argent des douars est toujours en Algérie employé au bénéfice du centre européen.
A. - Vous ne vous flattez guère en vous comparant à des Arabes ?
I. - A qui la faute ?
P. - Mais n'avez-vous pas des conseillers municipaux pour soutenir vos intérêts particuliers ?
I. - Vous allez voir.
Lisant :
Les représentants indigènes demeurent impuissants en face des Européens qui, peu nombreux, se tiennent fortement les uns les autres contre les Arabes, et qui, quoique en infime minorité dans la commune, ont toujours, de par la loi, la majorité des trois quarts dans le conseil.
P. - Mais aucune loi de ce genre n'existe dans la Métropole.
I. - Il est vrai ; mais en fait, Avricourt qui a démesurément grandi, après avoir été notre annexe, nous a transformés en annexe nous-mêmes. Sa population est triple de la nôtre. Ses conseillers sont donc assurés de conserver la majorité.
P. - Si vous n'êtes pas satisfaits, que ne réclamez-vous ?
- Nous l'avons fait ; mais écoutez la suite :
Lisant :
Les indigènes se plaignent beaucoup. Mais qui donc parmi les élus algériens se soucie des plaintes des indigènes ? Ces pauvres diables ne sont pas électeurs, et un député d'Alger, M. Bourlier, n'a pas craint de déclarer à la tribune de la Chambre qu'il ignorait tout ce qui était relatif à la question indigène.
A. - Cette fois vous dépassez la mesure ; comparaison n'est pas raison. N'etes-vous pas électeurs et jamais un conseiller a-t-il déclaré vouloir ignorer tout ce qui vous concerne ?
I. - Nous- sommes électeurs, mais nous sommes une minorité ; on ne déclare pas se désintéresser au conseil de nos affaires, mais en fait on s'y intéresse peu... ou pas. On peut donc nous appliquer encore les lignes suivantes :
De telles communes n'ont été ainsi établies que pour permettre à un petit groupe d'Européens d'opprimer un grand nombre d'indigènes.
A. - Voilà qui est trop fort, et l'assimilation pêche absolument par la base. Supposez-vous que l'on ait réuni nos deux sections dans le but d'en faire opprimer l'une par l'autre? Vous venez d'avouer vous-même ne former qu'une minorité ; vous ne sauriez donc parler d'un petit groupe opprimant un grand nombre.
I. - Je vous le concède. Disons, si vous voulez, un grand nombre opprimant un petit groupe.
A. - Mais enfin, que réclamez-vous donc ?
I. (lisant) :
La réorganisation des djemaâ dans les douanes des communes de plein exercice sera une mesure utile, mais tout à fait insuffisante. Ces douars doivent être purement et simplement séparés des communes de plein exercice avec lesquelles ils n'ont rien de commun. Et si beaucoup de communes de plein exercice n'ont après cela pas assez de ressources pour vivre, qu'on cherche à leur usage un mode d'organisation.
A. - Je vous entends. Chaque section reprenant son autonomie et formant une commune particulière, Igney conservant seule les biens communaux. Et si Avricourt n'avait pas assez de ressources, peu vous importerait.
I. - Oh oui ! très peu.
P. (perplexe). - La situation n'est pas simple.
Pour sténographie conforme ;
Jean DÉBREUX.

Verdenal . - Incendie
A une des extrémités du village de Verdenal, s'élevait une maisonnette composée d'un rez-de-chaussée, appartenant à M. Isidore Petit, cafetier, et habitée par M. Alexandre Thirion, dit Jeannot, et sa femme. Le 24 du courant, vers huit heures du soir, tandis que Jeannot était à l'auberge et sa femme à la veillée chez un voisin, un incendie a éclaté dans la maison et l'a complètement détruite. Les causes du sinistre sont dues à de nombreuses fissures produites dans la cheminée qui était dans un état de délabrement complet.
Les pertes, évaluées à 1,300 fr., sont en partie couvertes par une assurance.

Mentions légales

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