10 janvier 1886
Un incendie,dont la cause est inconnue, a détruit le cinq
janvier, la maison, le mobilier et les récoltes de M. Finance,
vannier à Mignéville. Les pertes approximatives s'élèvent à cinq
mille francs, les assurances à quatre mille cinq cents francs.
Les habitants, accourus immédiatement, n'ont pu sauver qu'un peu
de linge. Les chambres, n'étant pas plafonnées,
se sont effondrées en un instant.
Lé propriétaire attribue l'incendie à un vice de construction
d'une cheminée. Le feu se serait ensuite déclaré dans le grenier
à fourrages, adossé à la cheminée.
23 janvier 1886
VOL. - Un nommé Brouillard, manoeuvre, âgé de quarante-sept ans,
a été surpris, le 20 janvier, en flagrant délit de vol au
préjudice de M. Janin, cultivateur à Verdenal ; il a été arrêté
par la gendarmerie deBlâmont
7 février 1886
DEUX ARRESTATIONS. - Jeudi, deux individus disant s'appeler
Michel Hohwald, âgé de vingt-six ans, et Joseph Trendel, âgé de
trente ans, tous deux originaires de l'annexe dite Saxenhausen,
faisaient dire à un sergent de ville de Haguenau de venir les
arrêter, attendu qu'ils avaient commis un meurtre dimanche soir
à Blâmont, et qu'ils ne voulaient pas être pris par les
gendarmes. L'agent se rendit immédiatement au domicile des deux
individus.
Ceux-ci racontèrent que, dans une rixe qu'ils avaient eue au
café, ils avaient brisé, à coups de porte-allumettes, le crâne à
un troisième individu, et qu'après le meurtre ils avaient pris
la fuite pour se sauver en Alsace. L'agent de police crut
reconnaître dans ces meurtriers deux drôles qui ont déjà eu
souvent maillé à partir avec les tribunaux, et qui, sous le coup
de poursuites judiciaires, Hohwald pour vol avec effraction et
Trendel comme réfractaire, s'étaient sauvés en France, il y a
environ deux ans. Tous deux, mariés et pères de famille,
travaillaient en dernier lieu à Blâmont, dans une brasserie.
Or, d'après le Joumal'd'Alsace, l'interrogatoire qu'on a fait
subir aux deux individus a établi que le prétendu Trendel
s'appelle en réalité Ignace Hohwald et qu'il est le frère de
Michel, son coprisonnier. On ne comprend pas le motif pour
lequel il s'est livré lui-même, sachant qu'il se trouve sous le
coup de poursuites judiciaires comme réfractaire, et a d'abord
voulu tromper la justice en se servant d'un nom supposé. Il à
bien mal choisi, car le hasard a voulu que le nom qu'il avait
adopté fût celui d'un individu qui, comme lui, est aussi
poursuivi pour s'être soustrait au service militaire. En
attendant, il a été incarcéré à la caserne de cavalerie, tandis
que son frère, condamné par contumace pour vol, a été dirigé sur
Strasbourg.
L'histoire du meurtre de Blâmont nous paraît être une fable.
27 février 1886
CHIEN ENRAGÉ. - Une petite fille d‘Igney- Avricourt a été mordue
par un chien enragé ; de même trois chiens qui ont été
immédiatement abattus. Le maire a donné aussitôt l'ordre
d'enfermer tous lés chiens. Il paraît que la bête enragée s'est
dirigée du côté d'Avricourt ; c'est un petit chien noir muni de
grelots.
29 mai 1886
BILLET DE BANQUE. - Un employé des Fabriques réunies, magasin de
chaussures, situé à Nancy, a comparu jeudi devant le tribunal
correctionnel de Nancy. Il se nomme Weille.
II est prévenu d'avoir reçu un billet de cent francs et de
n'avoir rendu que la monnaie d'un billet de cinquante.
Mme Chevalier, de Vaucourt, était venue à Nancy pour y faire des
emplettes. Son mari avait mis deux billets de cent francs dans
son porte-monnaie.
Par une négligence qu'on s'explique mal, la dame Chevalier n'y
prit pas garde. Aussi quand le caissier Weille, des Fabriques
réunies, lui remit la monnaie, ne fit-elle aucune observation.
A la gare d'Emberménil, elle déposa de même l'autre billet. Mais
l'employé du guichet lui remit la différence intégrale.
La dame Chevalier revint alors à Nancy et exposa sa réclamation
à M. Mayer, directeur des Fabriques réunies. M. Mayer conteste
les assertions de la dame Chevalier. Appelé comme témoin devant
le tribunal correctionnel, il donne de bons renseignements sur
son employé.
Ces déclarations favorables sont en partie contredites par le
témoignage d'un autre employé, M. Gérard.
Celui-ci déclare que Mme Chevalier a d'abord adressé ses
réclamations au prévenu. Weille, après avoir soutenu qu'on ne
lui avait remis que cinquante francs, se serait tout à coup
ravisé pour reconnaître qu'il avait reçu en réalité un billet de
cent francs. Le prévenu affirme à l'audience qu'il n'a pas abusé
de la bonne foi de Mme Chevalier. Weille n'a jamais subi de
condamnations. Il est né à Auxerre et est âgé de trente-sept
ans. Le jugement de l'affaire est remis à samedi.
30 mai 1886
ACCIDENT. - Le jeune Paul Aubry, âgé de neuf ans, demeurant chez
ses parents à Repaix, jouait le 23 mai avec plusieurs de ses
camarades. Voulant sauter par-dessus l'un d'eux, il est tombé et
s'est fracturé le bras droit. Le docteur Zimmermann, de Blâmont,
lui a donné les premiers soins.
5 juin 1886
ASSASSINAT. - Un crime horrible a été commis à Herbéviller, le
31 mai. La veuve Masson, âgée de soixante-dix-neuf ans, a été
étranglée dans son lit ; elle a été trouvée étendue sans vie sur
son lit, le cou était fortement serré à l'aide d'un mouchoir de
poché. Les draps et les couvertures du lit n'étaient pas
dérangés. La face portait une légère ecchymose. M. le docteur
Zimmermann, a été requis pour faire l'autopsie du cadavre. Le
juge de paix du canton de Blâmont est chargé d'une commission
rogatoire. L'auteur présumé du crime est un nommé Charles Ade,
âgé de vingt-cinq ans, né en Alsace-Lorraine,- domestique à
Herbéviller chez M. Lemoine, propriétaire, il est arrêté.
8 juin 1886
M. le maire de Gondrexon a signalé à l'inspection académique la
belle conduite de l'instituteur communal, M. Renauld (Adolphe)
qui, pendant l'épidémie qui a sévi récemment dans la localité,
s'est dévoué au service des malades et leur a prodigué à tous
les soins les plus assidus. L‘inspecteur a envoyé à ce jeune
maître ses sincères félicitations pour le bon exemple qu'il a
donné.
30 juin 1886
MUSIQUE A IGNEY-AVRICOURT . - On nous écrit d'Igney-Avricourt :
« Nous avons dû, dimanche, une bonne après-midi à M. Mazrand. La
fanfare qu'il a organisée est venue de Cirey pour nous donner un
concert. La fanfare d'Avricourt s'est portée à la rencontre de
l'« Industrielle » pour lui souhaiter la bienvenue. Les deux
sociétés ont fait ensemble leur entrée et ont exécuté plusieurs
morceaux qui ont été très applaudis. Les membres du cercle d'Avricourt
ont ensuite offert des rafraîchissements aux exécutants. Les
deux fanfares réunies ont joué la Marseillaise. Le chant
national a été salué par les bravos des habitants, qui ont
arboré leurs drapeaux.»
4 juillet 1886
Procès-verbal a été dressé par la gendarmerie de Blâmont contre
les nommés C..., M... et V..., tous trois demeurant à Ogéviller,
pour rixe, suivie de coups et blessures, fait qui s'est passé
sur la voie publique.
10 juillet 1886
La gendarmerie a arrêté François Brouillard, de Saint-Quirin,
journalier à Verdenal, qui a été trouvé détenteur d'allumettes
chimiques de fabrication étrangère.
11 juillet 1886
Chien enragé
On signale le passage d'un chien enragé dans les communes de
Bénaménil, Manonviller, Thiébauménil. Ce chien a été abattu à
Lunéville. Il venait de Domjevin ou de Vého. A Bénaménil, il a
mordu deux chiens qui ont été abattus. La circulation des chiens
est interdite dans cette commune ainsi qu'à Manonviller et
Thiébauménil durant 42 jours. D'autres chiens ont été mordus; on
les a abattus. Le collier du chien abattu à Lunéville portait
cette inscription : G. Thiriat, à Damas-aux-Bois. M. Joly,
vétérinaire, a constaté que le chien était enragé.
21 juillet 1886
La grêle et le vent ont fait des dégâts sur le cours moyen de la
Vezouse, notamment à Domjevin, Marainviller, Thiébauménil,
Manonviller, Bénaménil.
23 juillet 1886
UNIFORMES FRANÇAIS EN ALSACE-LORRAINE. - La police de la gare de
Deutsch-Avricourt vient de recevoir des instructions qui ne
recommandent pas de renvoyer les jeunes gens qui se
présenteraient à la frontière avec un uniforme français ; elles
ont surtout pour but d‘interdire le port de cet uniforme quand
les jeunes gens sont arrivés dans leurs familles.
4 août 1886
Suicide.
Dimanche, à sept heures vingt-cinq du soir, une femme, nommée
Aline-Marie Friot, épouse Lamblé, âgée de vingt-huit ans,
ménagère à Leintrey, est sortie d'une baraque située près de la
voie ferrée de Nancy à Avricourt, en face du poteau kilométrique
402 k. 500, et s'est jetée sous la machine du train omnibus
numéro 43.
Le corps a été affreusement mutilé ; les jambes broyées, les
reins et les poignets brisés, le ventre et l'estomac ouverts.
La femme Lamblé ne jouissait pas de la plénitude de ses facultés
mentales.
12 août 1886
LA FAILLITE DE M. MÉZIÈRE. - M. Mézière, banquier à Blâmont, qui
vient d'être déclaré en faillite et dont le passif est évalué à
cinq millions, avait des succursales dans la Lorraine annexée. A
propos de cette faillite, on écrit à la Gazette de Lorraine : «
La ville de Dieuze est sous le coup d'une animation et d'une
agitation extraordinaires par suite de la nouvelle annoncée ce
matin : la banque Ed.-G.
Mézière, dont le siège principal est à Blâmont
(Meurthe-et-Moselle), avec succursales a Sarrebourg,
Château-Salins et Dieuze, a suspendu ses payements.
» Dès la première heure, M. Feurtey, gérant de la succursale de
Dieuze, a reçu l'ordre télégraphique de fermer la banque et de
requérir le juge, à l'effet d'apposer les scellés sur la caisse
et les livres de la succursale de Dieuze. Il a été procédé
immédiatement à cette opération par M. Masseuet, maire,
suppléant, remplaçant le juge en congé, et le greffier du juge
cantonal. Les espèces en caisse se montent, dit-on, à 9,000
mark.
» Ce sinistre financier cause des pertes énormes dans notre
localité et, par extension, dans tout le canton : il y a des
personnes qui avaient placé là toutes leurs petites économies.
Beaucoup de commerçants et de négociants ont aussi de l'argent
placé dans cette banque. On parle de pertes importantes que M.
Mézière aurait éprouvées dans ces derniers temps : d'abord la
faillite Ancel, de Lorquin, où il est pris pour une forte somme,
et la semaine dernière une grande usine de Lorraine lui aurait
causé des préjudices sensibles. »
21 août 1886
Chien enragé.
M. Emile Bastien, plâtrier à Vého, a tué à coups de bâton, un
chien étranger à la commune et qui avait mordu, sur son passage,
plusieurs animaux de son espèce.
Cette bête présentait tous les symptômes de la rage. Elle a été
enfouie en attendant l'arrivée de M. Mangenot, vétérinaire à
Blâmont, qui a été appelé à l'examiner.
4 septembre 1886
Nouvelle faillite à Blâmont
On nous télégraphie de Blâmont, 3 septembre ;
« M. Thouvenel, notaire, est en état de faillite. Il a quitté
Blâmont lundi matin 30 août. Un mandat d'arrêt a été décerné
contre lui. Le passif s'élève, dit-on, à 1,600,000 francs et
l'actif à 1,100,000 francs.
Le parquet de Lunéville vient d'arriver à Blâmont. Cette
faillite, avec celle du banquier Mézière, est un véritable
désastre pour ce malheureux canton. »
7 septembre 1886
Des voyageurs, venant de la direction d'Avricourt, annonçaient
que la ferme de Beaulieu était en feu, il n'en est rien,
heureusement. Ils ont pu apercevoir les lueurs d'un incendie
attribué au feu du ciel et qui aurait consumé à Xousse la ferme
de M. Hannezo. Dimanche soir, ciel très sombre vers le sud,
éclairs fréquents.
8 septembre 1886
A Xousse, la foudre a mis le feu à la maison de M. Joseph
Hannezo. L'immeuble a été complètement détruit. Les pertes sont
estimées à trente-trois mille francs.
12 septembre 1886
MEURTHE-ET-MO SELLE
FAILLITE MÉZIÊRE. - On nous écrit de Lunéville :
« Du texte de la lettre que je vous ai adressée en date du jeudi
neuf septembre et reproduite dans votre numéro du vendredi dix
septembre, il semblerait résulter pour lés personnes qui
n'assistaient pas à la réunion des créanciers de la faillite
Mézière, que M. Bloch aurait été maintenu syndic par le
tribunal, contrairement à l'avis de là majorité.
» La vérité est que cette majorité s'est prononcée pour le
maintien du syndic provisoire. Le différend n'a porté que sur
l'addition de deux co-syndics. Agréez. »
On nous écrit de Blâmont :
« Les créanciers de Blâmont ont fait une requête à M. le
juge-commissaire pour le prier de maintenir le syndic provisoire
et de lui adjoindre comme co-syndics deux négociants de Blâmont,
créanciers et choisis parmi les créanciers. La proposition,
d'abord adoptée à main levée par la presque unanimité et
ensuite, individuellement mise aux voix par M. le
juge-commissaire, a obtenu 168 adhésions contre 32 opposants,
» Malgré cette énorme majorité, le tribunal n‘a pas tenu compte
du voeu des intéressés et a nommé un seul syndic qui n'est pas
créancier.
» La lettre de convocation disait textuellement : « A l'effet de
donner votre avis tant sur la composition de l'état des
créanciers présumés que sur la nomination de nouveaux syndics ».
Or, s'il ne devait être tenu aucun compte de l'avis deux fois
formellement exprimé des créanciers, il nous semble que c'était
tout à fait inutile de les déplacer.
» En second lieu, la loi, en disant que le où les syndics
peuvent être choisis en dehors des créanciers, a voulu, ou nous
ne savons pas lire, donner à ceux-ci la faculté de débrouiller
eux-mêmes leurs affaires.
» L'exaspération est à son comble : voici deux catastrophes
épouvantables qui s'abattent sur notre canton, la faillite
Mézière et la fuite du notaire Thouvenel.
» Le premier, en déficit depuis de longues années, mène un train
de prince, jette de la poudre aux yeux par des dehors affairés
et dépense l'argent de ses clients à mesure qu'ils le lui
apportent; ne gardant que ce qu'il faut pour soutenir une
comptabilité d'éléments fictifs, habilement menée et destinée à
prolonger une situation dont ses collaborateurs tiraient plus ou
moins profit. (Le tout, constaté dans le rapport du syndic).
» D'un pays à l'aise, ces messieurs font en un jour un pays
ruiné, et on refuse aux créanciers le droit de voir où a passé
leur argent. Il faut qu'ils s'en rapportent à des personnes
honorables et intègres;
nous n'en-doutons pas, mais qui n'entendent pas les gémissements
et les cris d'indignation des innombrables travailleurs perdant
jusqu'au dernier sou d'une petite fortune péniblement acquise
dans toute une existence de labeur et de privations, et sur
laquelle ils comptaient pour manger du pain dans leurs vieux
jours.
» un créancier. »
14 septembre 1886
FAILLITE MÉZIÊRE. - Le rapport présenté par M. Bloch aux
créanciers de la faillite et publié par l'Eclaireur évalue
l'actif à 1,403,479 fr. 58.
Soit sur passif de 8,552,492 fr. 30 un dividende d environ 25 %
; sans préjudice des frais de la faillite et des éventualités
soit à l'actif soit au passif, qu'il est impossible de prévoir
dès maintenant.
A quelles causes faut-il attribuer une situation aussi
désastreuse ? se demande le syndic. Et il répond :
«Par l'examen rapide de la comptabilité, nous avons remarqué que
M. Mézière a négligé d'ouvrir dans ses livres un compte de
profits et pertes, et que depuis de longues années, en reportant
d'un exercice à l'autre tout le portefeuille et tous les comptes
débiteurs même les mauvais, les inventaires n'étaient pas
l'expression de la vérité, et lui ont permis de s'attribuer ou
de se créditer, et de payer à son personnel intéressé pour 40 %
des bénéfices purement fictifs, résultant uniquement de la
balance du compte d'agio, lequel lui-même était le produit
d'opérations douteuses.
» M. Mézière a accordé trop facilement des crédits beaucoup trop
élevés à certains industriels ; nous citerons pour la Banque de
Blâmont l'imprimerie Lorraine de Nancy et la filature de
Blainville, débiteurs avec les billets en circulation et les
actions du failli de plus d'un million.
« Sans examen approfondi de la comptabilité, M. Mézière aurait
dû notablement diminuer le personnel de la Banque et celui de sa
maison, et réduire ses dépenses qui n'étaient nullement en
proportion avec sa situation réelle.
» En dehors des opérations de la Banque, M. Mézière se livrait à
des spéculations d'immeubles dont le résultat n'a pas toujours
été heureux ; les affaires de Vitry, Febvrel ët Marimont ne sont
pas terminées ; pour ces diverses opérations, on a ouvert dans
les. livres de la banque et des succursales les comptes
suivants, débiteurs :
Importation chêne 116,475 40
Société Schmitt 18.000 »
Importation spéciale 19.677 27
Rederer 29.420 »
Affaire Vitry 128.247 96
- Marimont 20.149 08
Amortissement 189.316 75
qui ne sont autres que le compte personnel de M. Mézière, et qui
aurait dû en être débité. »
15 septembre 1886
FAILLITE MÉZIÈRE. - Nous avons annoncé que d'après l'arrêt de la
cour de Colmar, en date du 7 septembre 1886, la procédure de
faillite comprenant la totalité des biens de Edouard-Gorius
Mézière, de Blâmont.qui se trouvent en Allemagne, appartient
exclusivement au tribunal cantonal de Sarrebourg. En
conséquence, les réunions des créanciers qui étaient fixées au
30 septembre et 7 octobre à Château-Salins et à Dieuze, n'auront
pas lieu. Pour l'avenir, les créanciers de M. Mézière devront
s'adresser directement audit tribunal de Sarrebourg, et, à
partir d'aujourd'hui, tout débiteur ne sera valablement libéré
qu'en payant entre les mains du syndic définitif, M. Stieve,
avocat à Saverne.
Cela dit en ce qui concerne le pays annexé.
18 septembre 1886
FAILLITE MÉZIÊRE. - On nous écrit de Blâmont :
« Deux cents créanciers adressent à M. le procureur général une
protestation contre la décision du tribunal de Lunéville,
refusant d'adjoindre au syndic deux co-syndics. Je vous ai
communiqué les principales raisons qui militent en faveur de
cette mesure.
» On a vu par le rapport du syndic que la faillite Mézière
accuse un déficit de quatre millions cent mille francs.
» Ce déficit n'a pas été le résultat d'une grosse spéculation
désastreuse qui a surpris la banque Mézière du jour au
lendemain, ce qui l'aurait excusée jusqu'à un certain point.
Non, on a mis dix ou quinze ans et peut-être plus à creuser ce
déficit ; on maintenait la situation dans le seul but de faire
affluer l'argent que Mézière et les siens dépensaient
princièrement, et pour que le silence se fasse sur l'état de ses
affaires, il lui fallait grassement payer ceux qui le
secondaient.
» Pour cela il distribuait. 40 % de ses bénéfices purement
fictifs et on nous dit que ces 40 % représentaient une somme de
60,000 fr. par an dont un seul de ses employés touchait environ
50,000 fr; Il s'en est vanté publiquement.
» On nous assure aujourd'hui qu'outre l'inventaire ordinaire du
30 juin, fin de semestre, il a été procédé le 31 juillet,
contrairement à la règle établie, à un nouvel inventaire à la
suite duquel patrons et employés se sont encore attribués et ont
touché, quelques jours avant la faillite, leur tant % de
soi-disants bénéfices.
» A qui nous adresser pour savoir la vérité, puisqu'on a refusé
aux créanciers le droit de fouiller dans leurs affaires ? Au
Syndic : il n'est pas obligé de rendre dés comptes aux
créanciers, attendu qu'il ne relève que du tribunal. Aux juges :
de par la loi ils ont le droit d'appliquer la question et le
privilège de ne pas répondre à celles qu'on leur pose. Il faut
donc que nous nous adressions à la presse libre, pour que la
vérité se fasse jour au nom de la morale publique ».
24 septembre 1886
A l'audience du 22, le tribunal civil de Lunéville a prononcé la
destitution du nommé Thouvenel, notaire à Blâmont, en fuite,
30 septembre 1886
ARRESTATION DU BANQUIER MÉZIERE. - Mézières été arrêté lundi à
quatre heures du matin dans son domicile, à Blâmont, et amené à
Lunéville où il a été incarcéré le même jour. Deux gendarmes
l'ont conduit àu cabinet du procureur de la République.
On dit que Renard, son fondé de pouvoirs, est en fuite.
C'est à la suite d'un rapport adressé au parquet par le syndic,
M. Bloch, que l'arrestation a été décidée.
Pour prévenir toute tentative de fuite, l'arrestation a eu lieu
avant le jour et la maison du prévenu a été cernée.
19 octobre 1886
DÉLIT DE CHASSE. - La gendarmerie de Blâmont a dressé
procès-verbal pour délit de chasse contre M. M..., couvreur à
Blâmont et non contre M, H.. négociant dans cette localité.
21 octobre 1886
M. Thouvenel est révoqué comme suppléant du juge de paix du
canton de Blâmont.
13 novembre 1886
ARRESTATION DU NOTAIRE THOUVENEL.- On écrit de Novéant à la Post
de Strasbourg:
« Lundi, dans l'après-midi, le notaire Thouvenel, de Blâmont,
impliqué dans la faillite Mézière, a été arrêté à Novéant par
l'huissier d'Ars-sur-Moselle et provisoirement conduit dans la
prison cantonale d'Ars. Cette arrestation a été opérée dans des
circonstances assez curieuses. Comme on sait, Thouvenel avait
pris la fuite et avait disparu depuis. Un marchand de vins des
environs de Dieuze qui, comme tant d'autres personnes de cette
contrée, avait déposé une somme assez considérable chez Me
Thouvenel et que ses affaires amenaient dans le pays de la
Moselle, découvrit inopinément le notaire à Corny où ce dernier
se tenait caché depuis quelque temps chez une dame d'un certain
âge. Le marchand de vins n'eut naturellement rien de plus pressé
que de faire délivrer un mandat d'amener par le parquet de Metz.
L'arrestation eut lieu au moment où Thouvenel revenait d'un
petit voyage ; le lendemain, il comptait partir avec la dame
pour l'Espagne. Le pays où fleurit l'oranger devra renoncer
pendant quelque temps à la visite de l'un de ses plus récents
admirateurs. Il est probable que Thouvenel sera livré aux
autorités françaises. »
21 novembre 1886
MÉDAILLES.- [...] par M. le ministre du commerce et de l'industrie
[...] Une médaille d'argent est accordée à M. Christophe
Dapremont, employé depuis cinquante-sept ans dans la maison Isay
Bechmann, Zeller et Cie, à Blâmont
11 décembre 1886
Le vendredi 10 décembre, le lampiste Roch, de la gare
d'Avricourt, voulait mettre des signaux à un train ; il tomba
sur la voie et eut la jambe droite coupée. On le transporta à
l'hôpital de Lunéville par le premier train de voyageurs.
12 décembre 1886
Incendie
Un incendie, dont la cause est restée inconnue, a éclaté, le
huit décembre, à Herbéviller, chez Mme Elise Antoine, veuve
Charles Thiéry ; la maison, les récoltes qu'elle contenait et
une partie du mobilier ont été consumées. Les pertes, évaluées à
vingt et un mille francs sont couvertes par les assurances.
22 décembre 1886
Les communications
Une dépêche d'Avricourt annonce que les communications entré
Blâmont et Igney-Avricourt sont interrompues par suite de la
neige.
24 décembre 1886
Sur la ligne de Blâmont-Cirey-Avricourt, l'amoncellement des
neiges étant trop considérable, le service était interrompu.
Arrêté par intervalles entre Emberménil et Avricourt, il avait
pu être rétabli, ainsi qu'entre Nancy et Château-Salins.
Toutefois, jeudi, un train est resté quelque temps en détresse à
Avricourt. On l'a débloqué.
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