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Documents sur Blâmont (54) et le Blâmontois

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Le Progrès de l'Est

- 1886 -


10 janvier 1886
Un incendie,dont la cause est inconnue, a détruit le cinq janvier, la maison, le mobilier et les récoltes de M. Finance,
vannier à Mignéville. Les pertes approximatives s'élèvent à cinq mille francs, les assurances à quatre mille cinq cents francs.
Les habitants, accourus immédiatement, n'ont pu sauver qu'un peu de linge. Les chambres, n'étant pas plafonnées,
se sont effondrées en un instant.
Lé propriétaire attribue l'incendie à un vice de construction d'une cheminée. Le feu se serait ensuite déclaré dans le grenier à fourrages, adossé à la cheminée.

23 janvier 1886
VOL. - Un nommé Brouillard, manoeuvre, âgé de quarante-sept ans, a été surpris, le 20 janvier, en flagrant délit de vol au préjudice de M. Janin, cultivateur à Verdenal ; il a été arrêté par la gendarmerie deBlâmont


7 février 1886
DEUX ARRESTATIONS. - Jeudi, deux individus disant s'appeler Michel Hohwald, âgé de vingt-six ans, et Joseph Trendel, âgé de trente ans, tous deux originaires de l'annexe dite Saxenhausen, faisaient dire à un sergent de ville de Haguenau de venir les arrêter, attendu qu'ils avaient commis un meurtre dimanche soir à Blâmont, et qu'ils ne voulaient pas être pris par les gendarmes. L'agent se rendit immédiatement au domicile des deux individus.
Ceux-ci racontèrent que, dans une rixe qu'ils avaient eue au café, ils avaient brisé, à coups de porte-allumettes, le crâne à un troisième individu, et qu'après le meurtre ils avaient pris la fuite pour se sauver en Alsace. L'agent de police crut reconnaître dans ces meurtriers deux drôles qui ont déjà eu souvent maillé à partir avec les tribunaux, et qui, sous le coup de poursuites judiciaires, Hohwald pour vol avec effraction et Trendel comme réfractaire, s'étaient sauvés en France, il y a environ deux ans. Tous deux, mariés et pères de famille, travaillaient en dernier lieu à Blâmont, dans une brasserie.
Or, d'après le Joumal'd'Alsace, l'interrogatoire qu'on a fait subir aux deux individus a établi que le prétendu Trendel s'appelle en réalité Ignace Hohwald et qu'il est le frère de Michel, son coprisonnier. On ne comprend pas le motif pour lequel il s'est livré lui-même, sachant qu'il se trouve sous le coup de poursuites judiciaires comme réfractaire, et a d'abord voulu tromper la justice en se servant d'un nom supposé. Il à bien mal choisi, car le hasard a voulu que le nom qu'il avait adopté fût celui d'un individu qui, comme lui, est aussi poursuivi pour s'être soustrait au service militaire. En attendant, il a été incarcéré à la caserne de cavalerie, tandis que son frère, condamné par contumace pour vol, a été dirigé sur Strasbourg.
L'histoire du meurtre de Blâmont nous paraît être une fable.


27 février 1886
CHIEN ENRAGÉ. - Une petite fille d‘Igney- Avricourt a été mordue par un chien enragé ; de même trois chiens qui ont été immédiatement abattus. Le maire a donné aussitôt l'ordre d'enfermer tous lés chiens. Il paraît que la bête enragée s'est dirigée du côté d'Avricourt ; c'est un petit chien noir muni de grelots.


29 mai 1886
BILLET DE BANQUE. - Un employé des Fabriques réunies, magasin de chaussures, situé à Nancy, a comparu jeudi devant le tribunal correctionnel de Nancy. Il se nomme Weille.
II est prévenu d'avoir reçu un billet de cent francs et de n'avoir rendu que la monnaie d'un billet de cinquante.
Mme Chevalier, de Vaucourt, était venue à Nancy pour y faire des emplettes. Son mari avait mis deux billets de cent francs dans son porte-monnaie.
Par une négligence qu'on s'explique mal, la dame Chevalier n'y prit pas garde. Aussi quand le caissier Weille, des Fabriques réunies, lui remit la monnaie, ne fit-elle aucune observation.
A la gare d'Emberménil, elle déposa de même l'autre billet. Mais l'employé du guichet lui remit la différence intégrale.
La dame Chevalier revint alors à Nancy et exposa sa réclamation à M. Mayer, directeur des Fabriques réunies. M. Mayer conteste les assertions de la dame Chevalier. Appelé comme témoin devant le tribunal correctionnel, il donne de bons renseignements sur son employé.
Ces déclarations favorables sont en partie contredites par le témoignage d'un autre employé, M. Gérard.
Celui-ci déclare que Mme Chevalier a d'abord adressé ses réclamations au prévenu. Weille, après avoir soutenu qu'on ne lui avait remis que cinquante francs, se serait tout à coup ravisé pour reconnaître qu'il avait reçu en réalité un billet de cent francs. Le prévenu affirme à l'audience qu'il n'a pas abusé de la bonne foi de Mme Chevalier. Weille n'a jamais subi de condamnations. Il est né à Auxerre et est âgé de trente-sept ans. Le jugement de l'affaire est remis à samedi.


30 mai 1886
ACCIDENT. - Le jeune Paul Aubry, âgé de neuf ans, demeurant chez ses parents à Repaix, jouait le 23 mai avec plusieurs de ses camarades. Voulant sauter par-dessus l'un d'eux, il est tombé et s'est fracturé le bras droit. Le docteur Zimmermann, de Blâmont, lui a donné les premiers soins.


5 juin 1886
ASSASSINAT. - Un crime horrible a été commis à Herbéviller, le 31 mai. La veuve Masson, âgée de soixante-dix-neuf ans, a été étranglée dans son lit ; elle a été trouvée étendue sans vie sur son lit, le cou était fortement serré à l'aide d'un mouchoir de poché. Les draps et les couvertures du lit n'étaient pas dérangés. La face portait une légère ecchymose. M. le docteur Zimmermann, a été requis pour faire l'autopsie du cadavre. Le juge de paix du canton de Blâmont est chargé d'une commission rogatoire. L'auteur présumé du crime est un nommé Charles Ade, âgé de vingt-cinq ans, né en Alsace-Lorraine,- domestique à Herbéviller chez M. Lemoine, propriétaire, il est arrêté.


8 juin 1886
M. le maire de Gondrexon a signalé à l'inspection académique la belle conduite de l'instituteur communal, M. Renauld (Adolphe) qui, pendant l'épidémie qui a sévi récemment dans la localité, s'est dévoué au service des malades et leur a prodigué à tous les soins les plus assidus. L‘inspecteur a envoyé à ce jeune maître ses sincères félicitations pour le bon exemple qu'il a donné.


30 juin 1886
MUSIQUE A IGNEY-AVRICOURT . - On nous écrit d'Igney-Avricourt :
« Nous avons dû, dimanche, une bonne après-midi à M. Mazrand. La fanfare qu'il a organisée est venue de Cirey pour nous donner un concert. La fanfare d'Avricourt s'est portée à la rencontre de l'« Industrielle » pour lui souhaiter la bienvenue. Les deux sociétés ont fait ensemble leur entrée et ont exécuté plusieurs morceaux qui ont été très applaudis. Les membres du cercle d'Avricourt ont ensuite offert des rafraîchissements aux exécutants. Les deux fanfares réunies ont joué la Marseillaise. Le chant national a été salué par les bravos des habitants, qui ont arboré leurs drapeaux.»


4 juillet 1886
Procès-verbal a été dressé par la gendarmerie de Blâmont contre les nommés C..., M... et V..., tous trois demeurant à Ogéviller, pour rixe, suivie de coups et blessures, fait qui s'est passé sur la voie publique.


10 juillet 1886
La gendarmerie a arrêté François Brouillard, de Saint-Quirin, journalier à Verdenal, qui a été trouvé détenteur d'allumettes chimiques de fabrication étrangère.


11 juillet 1886
Chien enragé
On signale le passage d'un chien enragé dans les communes de Bénaménil, Manonviller, Thiébauménil. Ce chien a été abattu à Lunéville. Il venait de Domjevin ou de Vého. A Bénaménil, il a mordu deux chiens qui ont été abattus. La circulation des chiens est interdite dans cette commune ainsi qu'à Manonviller et Thiébauménil durant 42 jours. D'autres chiens ont été mordus; on les a abattus. Le collier du chien abattu à Lunéville portait cette inscription : G. Thiriat, à Damas-aux-Bois. M. Joly, vétérinaire, a constaté que le chien était enragé.


21 juillet 1886
La grêle et le vent ont fait des dégâts sur le cours moyen de la Vezouse, notamment à Domjevin, Marainviller, Thiébauménil, Manonviller, Bénaménil.


23 juillet 1886
UNIFORMES FRANÇAIS EN ALSACE-LORRAINE. - La police de la gare de Deutsch-Avricourt vient de recevoir des instructions qui ne recommandent pas de renvoyer les jeunes gens qui se présenteraient à la frontière avec un uniforme français ; elles ont surtout pour but d‘interdire le port de cet uniforme quand les jeunes gens sont arrivés dans leurs familles.


4 août 1886
Suicide.
Dimanche, à sept heures vingt-cinq du soir, une femme, nommée Aline-Marie Friot, épouse Lamblé, âgée de vingt-huit ans, ménagère à Leintrey, est sortie d'une baraque située près de la voie ferrée de Nancy à Avricourt, en face du poteau kilométrique 402 k. 500, et s'est jetée sous la machine du train omnibus numéro 43.
Le corps a été affreusement mutilé ; les jambes broyées, les reins et les poignets brisés, le ventre et l'estomac ouverts.
La femme Lamblé ne jouissait pas de la plénitude de ses facultés mentales.


12 août 1886
LA FAILLITE DE M. MÉZIÈRE. - M. Mézière, banquier à Blâmont, qui vient d'être déclaré en faillite et dont le passif est évalué à cinq millions, avait des succursales dans la Lorraine annexée. A propos de cette faillite, on écrit à la Gazette de Lorraine : «  La ville de Dieuze est sous le coup d'une animation et d'une agitation extraordinaires par suite de la nouvelle annoncée ce matin : la banque Ed.-G.
Mézière, dont le siège principal est à Blâmont (Meurthe-et-Moselle), avec succursales a Sarrebourg, Château-Salins et Dieuze, a suspendu ses payements.
» Dès la première heure, M. Feurtey, gérant de la succursale de Dieuze, a reçu l'ordre télégraphique de fermer la banque et de requérir le juge, à l'effet d'apposer les scellés sur la caisse et les livres de la succursale de Dieuze. Il a été procédé immédiatement à cette opération par M. Masseuet, maire, suppléant, remplaçant le juge en congé, et le greffier du juge cantonal. Les espèces en caisse se montent, dit-on, à 9,000 mark.
» Ce sinistre financier cause des pertes énormes dans notre localité et, par extension, dans tout le canton : il y a des personnes qui avaient placé là toutes leurs petites économies. Beaucoup de commerçants et de négociants ont aussi de l'argent placé dans cette banque. On parle de pertes importantes que M. Mézière aurait éprouvées dans ces derniers temps : d'abord la faillite Ancel, de Lorquin, où il est pris pour une forte somme, et la semaine dernière une grande usine de Lorraine lui aurait causé des préjudices sensibles. »


21 août 1886
Chien enragé.
M. Emile Bastien, plâtrier à Vého, a tué à coups de bâton, un chien étranger à la commune et qui avait mordu, sur son passage, plusieurs animaux de son espèce.
Cette bête présentait tous les symptômes de la rage. Elle a été enfouie en attendant l'arrivée de M. Mangenot, vétérinaire à Blâmont, qui a été appelé à l'examiner.


4 septembre 1886
Nouvelle faillite à Blâmont
On nous télégraphie de Blâmont, 3 septembre ;
« M. Thouvenel, notaire, est en état de faillite. Il a quitté Blâmont lundi matin 30 août. Un mandat d'arrêt a été décerné contre lui. Le passif s'élève, dit-on, à 1,600,000 francs et l'actif à 1,100,000 francs.
Le parquet de Lunéville vient d'arriver à Blâmont. Cette faillite, avec celle du banquier Mézière, est un véritable désastre pour ce malheureux canton. »


7 septembre 1886
Des voyageurs, venant de la direction d'Avricourt, annonçaient que la ferme de Beaulieu était en feu, il n'en est rien, heureusement. Ils ont pu apercevoir les lueurs d'un incendie attribué au feu du ciel et qui aurait consumé à Xousse la ferme de M. Hannezo. Dimanche soir, ciel très sombre vers le sud, éclairs fréquents.


8 septembre 1886
A Xousse, la foudre a mis le feu à la maison de M. Joseph Hannezo. L'immeuble a été complètement détruit. Les pertes sont estimées à trente-trois mille francs.


12 septembre 1886
MEURTHE-ET-MO SELLE
FAILLITE MÉZIÊRE. - On nous écrit de Lunéville :
« Du texte de la lettre que je vous ai adressée en date du jeudi neuf septembre et reproduite dans votre numéro du vendredi dix septembre, il semblerait résulter pour lés personnes qui n'assistaient pas à la réunion des créanciers de la faillite Mézière, que M. Bloch aurait été maintenu syndic par le tribunal, contrairement à l'avis de là majorité.
» La vérité est que cette majorité s'est prononcée pour le maintien du syndic provisoire. Le différend n'a porté que sur l'addition de deux co-syndics. Agréez. »
On nous écrit de Blâmont :
« Les créanciers de Blâmont ont fait une requête à M. le juge-commissaire pour le prier de maintenir le syndic provisoire et de lui adjoindre comme co-syndics deux négociants de Blâmont, créanciers et choisis parmi les créanciers. La proposition, d'abord adoptée à main levée par la presque unanimité et ensuite, individuellement mise aux voix par M. le juge-commissaire, a obtenu 168 adhésions contre 32 opposants,
» Malgré cette énorme majorité, le tribunal n‘a pas tenu compte du voeu des intéressés et a nommé un seul syndic qui n'est pas créancier.
» La lettre de convocation disait textuellement : « A l'effet de donner votre avis tant sur la composition de l'état des créanciers présumés que sur la nomination de nouveaux syndics ». Or, s'il ne devait être tenu aucun compte de l'avis deux fois formellement exprimé des créanciers, il nous semble que c'était tout à fait inutile de les déplacer.
» En second lieu, la loi, en disant que le où les syndics peuvent être choisis en dehors des créanciers, a voulu, ou nous ne savons pas lire, donner à ceux-ci la faculté de débrouiller eux-mêmes leurs affaires.
» L'exaspération est à son comble : voici deux catastrophes épouvantables qui s'abattent sur notre canton, la faillite Mézière et la fuite du notaire Thouvenel.
» Le premier, en déficit depuis de longues années, mène un train de prince, jette de la poudre aux yeux par des dehors affairés et dépense l'argent de ses clients à mesure qu'ils le lui apportent; ne gardant que ce qu'il faut pour soutenir une comptabilité d'éléments fictifs, habilement menée et destinée à prolonger une situation dont ses collaborateurs tiraient plus ou moins profit. (Le tout, constaté dans le rapport du syndic).
» D'un pays à l'aise, ces messieurs font en un jour un pays ruiné, et on refuse aux créanciers le droit de voir où a passé leur argent. Il faut qu'ils s'en rapportent à des personnes honorables et intègres;
nous n'en-doutons pas, mais qui n'entendent pas les gémissements et les cris d'indignation des innombrables travailleurs perdant jusqu'au dernier sou d'une petite fortune péniblement acquise dans toute une existence de labeur et de privations, et sur laquelle ils comptaient pour manger du pain dans leurs vieux jours.
» un créancier. »


14 septembre 1886
FAILLITE MÉZIÊRE. - Le rapport présenté par M. Bloch aux créanciers de la faillite et publié par l'Eclaireur évalue l'actif à 1,403,479 fr. 58.
Soit sur passif de 8,552,492 fr. 30 un dividende d environ 25 % ; sans préjudice des frais de la faillite et des éventualités soit à l'actif soit au passif, qu'il est impossible de prévoir dès maintenant.
A quelles causes faut-il attribuer une situation aussi désastreuse ? se demande le syndic. Et il répond :
«Par l'examen rapide de la comptabilité, nous avons remarqué que M. Mézière a négligé d'ouvrir dans ses livres un compte de profits et pertes, et que depuis de longues années, en reportant d'un exercice à l'autre tout le portefeuille et tous les comptes débiteurs même les mauvais, les inventaires n'étaient pas l'expression de la vérité, et lui ont permis de s'attribuer ou de se créditer, et de payer à son personnel intéressé pour 40 % des bénéfices purement fictifs, résultant uniquement de la balance du compte d'agio, lequel lui-même était le produit d'opérations douteuses.
» M. Mézière a accordé trop facilement des crédits beaucoup trop élevés à certains industriels ; nous citerons pour la Banque de Blâmont l'imprimerie Lorraine de Nancy et la filature de Blainville, débiteurs avec les billets en circulation et les actions du failli de plus d'un million.
« Sans examen approfondi de la comptabilité, M. Mézière aurait dû notablement diminuer le personnel de la Banque et celui de sa maison, et réduire ses dépenses qui n'étaient nullement en proportion avec sa situation réelle.
» En dehors des opérations de la Banque, M. Mézière se livrait à des spéculations d'immeubles dont le résultat n'a pas toujours été heureux ; les affaires de Vitry, Febvrel ët Marimont ne sont pas terminées ; pour ces diverses opérations, on a ouvert dans les. livres de la banque et des succursales les comptes suivants, débiteurs :
Importation chêne 116,475 40
Société Schmitt 18.000 »
Importation spéciale 19.677 27
Rederer 29.420 »
Affaire Vitry 128.247 96
- Marimont 20.149 08
Amortissement 189.316 75
qui ne sont autres que le compte personnel de M. Mézière, et qui aurait dû en être débité. »


15 septembre 1886
FAILLITE MÉZIÈRE. - Nous avons annoncé que d'après l'arrêt de la cour de Colmar, en date du 7 septembre 1886, la procédure de faillite comprenant la totalité des biens de Edouard-Gorius Mézière, de Blâmont.qui se trouvent en Allemagne, appartient exclusivement au tribunal cantonal de Sarrebourg. En conséquence, les réunions des créanciers qui étaient fixées au 30 septembre et 7 octobre à Château-Salins et à Dieuze, n'auront pas lieu. Pour l'avenir, les créanciers de M. Mézière devront s'adresser directement audit tribunal de Sarrebourg, et, à partir d'aujourd'hui, tout débiteur ne sera valablement libéré qu'en payant entre les mains du syndic définitif, M. Stieve, avocat à Saverne.
Cela dit en ce qui concerne le pays annexé.


18 septembre 1886
FAILLITE MÉZIÊRE. - On nous écrit de Blâmont :
« Deux cents créanciers adressent à M. le procureur général une protestation contre la décision du tribunal de Lunéville, refusant d'adjoindre au syndic deux co-syndics. Je vous ai communiqué les principales raisons qui militent en faveur de cette mesure.
» On a vu par le rapport du syndic que la faillite Mézière accuse un déficit de quatre millions cent mille francs.
» Ce déficit n'a pas été le résultat d'une grosse spéculation désastreuse qui a surpris la banque Mézière du jour au lendemain, ce qui l'aurait excusée jusqu'à un certain point. Non, on a mis dix ou quinze ans et peut-être plus à creuser ce déficit ; on maintenait la situation dans le seul but de faire affluer l'argent que Mézière et les siens dépensaient princièrement, et pour que le silence se fasse sur l'état de ses affaires, il lui fallait grassement payer ceux qui le secondaient.
» Pour cela il distribuait. 40 % de ses bénéfices purement fictifs et on nous dit que ces 40 % représentaient une somme de 60,000 fr. par an dont un seul de ses employés touchait environ 50,000 fr; Il s'en est vanté publiquement.
» On nous assure aujourd'hui qu'outre l'inventaire ordinaire du 30 juin, fin de semestre, il a été procédé le 31 juillet, contrairement à la règle établie, à un nouvel inventaire à la suite duquel patrons et employés se sont encore attribués et ont touché, quelques jours avant la faillite, leur tant % de soi-disants bénéfices.
» A qui nous adresser pour savoir la vérité, puisqu'on a refusé aux créanciers le droit de fouiller dans leurs affaires ? Au Syndic : il n'est pas obligé de rendre dés comptes aux créanciers, attendu qu'il ne relève que du tribunal. Aux juges : de par la loi ils ont le droit d'appliquer la question et le privilège de ne pas répondre à celles qu'on leur pose. Il faut donc que nous nous adressions à la presse libre, pour que la vérité se fasse jour au nom de la morale publique ».


24 septembre 1886
A l'audience du 22, le tribunal civil de Lunéville a prononcé la destitution du nommé Thouvenel, notaire à Blâmont, en fuite,


30 septembre 1886
ARRESTATION DU BANQUIER MÉZIERE. - Mézières été arrêté lundi à quatre heures du matin dans son domicile, à Blâmont, et amené à Lunéville où il a été incarcéré le même jour. Deux gendarmes l'ont conduit àu cabinet du procureur de la République.
On dit que Renard, son fondé de pouvoirs, est en fuite.
C'est à la suite d'un rapport adressé au parquet par le syndic, M. Bloch, que l'arrestation a été décidée.
Pour prévenir toute tentative de fuite, l'arrestation a eu lieu avant le jour et la maison du prévenu a été cernée.


19 octobre 1886
DÉLIT DE CHASSE. - La gendarmerie de Blâmont a dressé procès-verbal pour délit de chasse contre M. M..., couvreur à Blâmont et non contre M, H.. négociant dans cette localité.


21 octobre 1886
M. Thouvenel est révoqué comme suppléant du juge de paix du canton de Blâmont.


13 novembre 1886
ARRESTATION DU NOTAIRE THOUVENEL.- On écrit de Novéant à la Post de Strasbourg:
« Lundi, dans l'après-midi, le notaire Thouvenel, de Blâmont, impliqué dans la faillite Mézière, a été arrêté à Novéant par l'huissier d'Ars-sur-Moselle et provisoirement conduit dans la prison cantonale d'Ars. Cette arrestation a été opérée dans des circonstances assez curieuses. Comme on sait, Thouvenel avait pris la fuite et avait disparu depuis. Un marchand de vins des environs de Dieuze qui, comme tant d'autres personnes de cette contrée, avait déposé une somme assez considérable chez Me Thouvenel et que ses affaires amenaient dans le pays de la Moselle, découvrit inopinément le notaire à Corny où ce dernier se tenait caché depuis quelque temps chez une dame d'un certain âge. Le marchand de vins n'eut naturellement rien de plus pressé que de faire délivrer un mandat d'amener par le parquet de Metz. L'arrestation eut lieu au moment où Thouvenel revenait d'un petit voyage ; le lendemain, il comptait partir avec la dame pour l'Espagne. Le pays où fleurit l'oranger devra renoncer pendant quelque temps à la visite de l'un de ses plus récents admirateurs. Il est probable que Thouvenel sera livré aux autorités françaises. »


21 novembre 1886
MÉDAILLES.- [...] par M. le ministre du commerce et de l'industrie [...] Une médaille d'argent est accordée à M. Christophe Dapremont, employé depuis cinquante-sept ans dans la maison Isay Bechmann, Zeller et Cie, à Blâmont


11 décembre 1886
Le vendredi 10 décembre, le lampiste Roch, de la gare d'Avricourt, voulait mettre des signaux à un train ; il tomba sur la voie et eut la jambe droite coupée. On le transporta à l'hôpital de Lunéville par le premier train de voyageurs.


12 décembre 1886
Incendie
Un incendie, dont la cause est restée inconnue, a éclaté, le huit décembre, à Herbéviller, chez Mme Elise Antoine, veuve Charles Thiéry ; la maison, les récoltes qu'elle contenait et une partie du mobilier ont été consumées. Les pertes, évaluées à vingt et un mille francs sont couvertes par les assurances.


22 décembre 1886
Les communications
Une dépêche d'Avricourt annonce que les communications entré Blâmont et Igney-Avricourt sont interrompues par suite de la neige.


24 décembre 1886
Sur la ligne de Blâmont-Cirey-Avricourt, l'amoncellement des neiges étant trop considérable, le service était interrompu. Arrêté par intervalles entre Emberménil et Avricourt, il avait pu être rétabli, ainsi qu'entre Nancy et Château-Salins. Toutefois, jeudi, un train est resté quelque temps en détresse à Avricourt. On l'a débloqué.

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