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Le Progrès de l'Est

- 1898 -


9 janvier 1898
Blâmont. - Une leçon
La semaine dernière, un déserteur français, natif de Blâmont, arriva à Sarrebourg et se rendit chez son ancien patron pour solliciter de l'ouvrage; mais il essuya un refus formel.

Frèmonvïlle. - Legs Colin
Par son testament public, en date du 18 mars 1895, déposé au rang des minutes de Me Weiker, notaire à Blâmont, Mme Colin, née Adèle Jacquot, en son vivant demeurant à Frémonville, où elle est décédée le 22 mars 1897, a légué à la fabrique de l'église de cette dernière commune une somme de 1,000 fr., à la charge de fondation de messes.

18 janvier 1898
Frémonville. - Samedi, vers une heure et demie de l'après-midi, un incendie, dont la cause est inconnue, a entièrement détruit une maison d'habitation habitée par MM. Charles Hertzog et Alphonse Bernard, tous deux journaliers à Frémonville. Cette maison appartenait en mitoyenneté aux deux propriétaires qui l'habitaient. Les pertes, couvertes par une assurance, s'élèvent à 8,000 fr. environ.


22 janvier 1898
Expulsé récalcitrant
Dans l'après-midi de samedi, un nommé Jean Stürn, âgé de 23 ans, garçon boulanger, se présentait au bureau de police du canton Est, demandant à se faire arrêter :
Je suis, dit-il, au commissaire, sous le coup d'un arrêté d'expulsion, qui m'a été signifié hier à ma sortie de la prison de Lunéville ; or, Comme je me plais très bien en France et que je crains de ne pas trouver de travail, j'ai préféré enfreindre l‘arrêté et je viens vous prier de m'arrêter, afin que les juges m'offrent un logement pour l'hiver.
Stürn avait été reconduit par la gendarmerio jusqu'à la frontière allemande à Avricourt ; mais, sitôt que les représentants de la loi eurent tourné le dos, Stürn qui se dirigeait vers la grande route qui traverse le village d'Avricourt, rebroussa subitement chemin et rentra à Igney. Il eut pu se faire arrêter par la gendarmerie de l'endroit, mais il craignit que celle-ci lui fit reprendre le chemin qu'il venait de quitter, et il résolut de venir jusque Nancy. Le commissaire l'a fait conduire au parquet.


29 janvier 1898
Gogney. - Mercredi, dans l'après-midi, l'enfant, âgé de 4 ans, des époux Thomas, de Gogney, qui avait été laissé seul à la maison, s'approcha trop près du poêle. Ses vêtements prirent feu et avant qu'on ait pu le secourir, ses brûlures furent telles qu'elles entraînèrent la mort de l'enfant, le lendemain de l'accident.


5 mars 1898
Avricourt. - Contravention pour infraction à la police des chemins de fer a été dressée par le commissaire de la gare d'Igney- Avricourt contre les nommés Jean-Pierre Kiefer et Adam Lorsung, sujets allemands, qui, ayant pris à Paris, un billet pour Bar-le-Duc, ont continué leur route jusqu'à Avricourt.


13 mars 1898
Reillon. - Un garde particulier de cette commune vient d'être victime de son flair.
Ayant, au cours d'une de ses tournées, découvert un lacet dans lequel s'était pris un beau lièvre, il s'installa en permanence, non loin de l'animai.
Mais, après de nombreuses heures passées à cette veillée funèbre, l'estomac du gardien cria famine. Las de sentir des tiraillements, il retourna chez lui pour se restaurer ; mais, quand il revint retrouver Je corps du délit, il avait disparu.
Notre garde s'en retourna tout penaud raconter sa mésaventure au village, où les braves femmes font des gorges chaudes sur l'aventure de ce lièvre, qui a posé à notre garde un si joli lapin.


30 mars 1898
Void. - Le nommé Auguste Colin, âgé de 56 ans, né à Réchicourt-le-Château (Lorraine), qui fit beaucoup parler de lui vers 1861, à Blâmont (Meurthe), ainsi qu'un nommé Bernard, ont été mis en état d'arrestation pour infraction à un arrêté d'expulsion.


14 avril 1898
Verdenal. - Le feu s'est déclaré dans la forêt de « Grandseille », territoire de Verdenal. Deux hectares et demi environ ont été ravagés par les flammes.
L'auteur inconscient de cet accident serait, paraît il, un nommé Emile Raton, âgé de 12 ans, - cet âge est sans pitié; - qui, ayant allumé un cigare, a jeté son allumette er flammée dans des herbes sèches.


16 avril 1898
Igney-Avricourt. - Ces jours derniers, vers sept heures et demie du soir, le nommé Emile Ohl, 22 ans, employé de commerce à Igney Avricourt, se promenait à bicyclette, sur la frontière allemande, entre Avricourt et Moussey. Il tomba de sa machine, dans une descente, et se fractura la jambe gauche au tibia.
Le blessé a reçu les soins de M. le docteur Zimmermann, de Blâmont. Celui-ci a déclaré que le rétablissement demanderait environ deux mois.


13 mai 1898
Laneuveville. - Mercredi, vers cinq heures du matin, des mariniers ont trouvé dans le canal de l'Est, branche de Nancy, sur le territoire de Laneuveville devant Nancy, le cadavre d'un individu, paraissant âgé de 25 ans et dont la mort, vu l'état de décomposition du corps, semblait remonter à environ quinze jours.
Le corps dû noyé ne portait aucune blessure, ni aucune trace de violence. La mort peut donc être attribuée à un accident ou à un suicide.
L'identité du défunt n'a pu être encore établie; cependant, dans les poches des vêlements, on a trouvé différents papiers au nom d'un nommé Albert Revire, de Blâmont.


14 mai 1898
Blâmont. - A la suite du récent décès de M. Veil, industriel à Blâmont, conseiller municipal et ancien adjoint au maire, Mme Veil, sa veuve, vient de faire parvenir à M. le maire, la somme de 1,000
francs, dont 500 fr. pour le Bureau de Bienfaisance et 500 fr. pour la société de secours mutuels.
A cette occasion, il convient de rappeler que dernièrement M. Veil avait déjà souscrit et opéré à la caisse municipale le versement d'une somme de 1,000 fr., destinée à l'établissement de concessions d'eau de source dans les trois écoles communales de Blâmont.


30 mai 1898
MEURTHE-ET-MOSELLE
Une révolution à Blâmont
« Le canton de Blâmont est en révolution » annonce ce matin un journal parisien, généralement bien informé. Qu'on se rassure. Il s'agit - contrairement aux indications de notre confrère - de Blâmont dans le Doubs et non en Meurthe-et-Moselle.


10 juin 1898
Gondrexon. - Mardi dernier, un incendie,dont les causes sont présumées accidentelles, a détruit une maison d'habitation, appartenant à M. Charles Henry, manoeuvre à Gondrexon .
Les pertes, couvertes par une assurance s'élèvent à 11,000 francs.


23 juin 1898
Domjevin. - Lundi dernier, on a retiré de la Vezouze, sur le territoire de la commune de Domjevin, le cadavre du nommé Emile Dumas, âgé de 42 ans, maçon à Reclonville. Dumas avait disparu de son domicile depuis le 15 mai dernier.


10 juillet 1898
Verdenal. - Vendredi soir, sur la route de Blâmont à Verdenal, le char-à-bancs de M. Henri Petit, de Verdenal, dans lequel se trouvaient sa femme et sa belle-mère venant de Blâmont, rencontra une voiture de fumier conduite par M. Ferdinand Bouillon, cultivateur à Verdenal.
Celui-ci, sortant du pont, se détourna le mieux qu'il put, mais le char-à-bancs attelé d'un jeune cheval, difficile à maîtriser, surtout pour une femme, vint heurter contre la voiture de fumier ; le choc fut si violent que les deux dames furent précipitées à terre et fort heureusement sans se faire de blessures; le char-à-bancs fut fort endommagé : une roue presque cassée, un des essieux tordu et le devant de la voiture fort malade.
M. Pâté, adjoint de la commune, qui se trouvait dans un jardin, accourut aussitôt et détela le cheval, qui s'était arrêté sur le coup.


21 juillet 1898
Dans le canton de Blâmont, M.Barthélemy, conseiller sortant, ayant renoncé à poser sa candidature, Ie comité républicain, qui a dû procéder au choix d'un candidat, avait songé d'abord à M. Labourel, qui na pas accepté. Le choix définitif au comité s'est porté sur M. Bentz de Blâmont, sur le nom duquel se grouperont toutes les voix républicaines qui avaient assuré le succès de M. Barthélemy.

Saint-Martin. - Un incendie est venu ieter la consternation dans le paisible village de Saint-Martin ; c'est le troisième sinistre depuis le mois de mai.
Comme les autres incendies, il a éclate pendant la nuit, vers une heure du matin dans une des plus grosses maisons de cultivateur, appartenant à M. Joseph Pierron.
Au moment où l'alarme fut donnée, toute la toiture était déjà en flammes. Heureusement que le temps était très calme ; car les maisons voisines qui n'étaient pas éloihnées, auraient sûrement été atteintes.
Les pompiers de Saint-Martin, aidés par ceux d'Herbéviller, parvinrent à préserver les voisins.
Toute la maison a été la proie des flammes ; on est parvenu cependant à sauver le bétail. Les pertes ne sont pas encore évaluées ; il y a assurance.
Les causes de ce sinistre sont inconnues; une enquête est ouverte.


27 juillet 1898
Blâmont. - Par son testament olographe en date du 29 octobre 1896, déposé en l'étude de M® Diot, notaire à Blâmont, M. Gustave-Joseph Veil, en son vivant demeurant en cette ville, a fait les dispositions suivantes :
« Après ma mort, mes héritiers devront prélever sur ma succession la somme nécessaire pour faire face au legs suivant :
» 1° Une somme de cinq cents francs pour le bureau de bienfaisance de la ville de Blâmont ;
» Une somme de cinq cents francs pour la Société de secours mutuels de ia ville de Blâmont. »


7 août 1898
L'EMBARRAS DE CHARLES X
Notre confrère, M. F. Jacquot, raconte sous ce titre dans la Gazette de Nancy, la curieuse anecdote suivante :
En 1814, le comte d'Artois, ou le futur roi Charles X, vint à Nancy, rentrant d'exil ou d'émigration. Il arriva par la route d'Epinal, Charmes, Bayon, Lunéville. A sa réception à Lunéville, comme on le croyait prince pieux, on s'empressa de lui offrir, comme un présent incomparable aux yeux d'un saint personnage, une lettre du B. Pierre-Fourier, provenant du monastère de Blâmont, où on l'avait conservée jadis avec toute la vénération due aux précieuses reliques. Hélas I ce présent manqua son effet, et il se trouva que le prince français de la race des Bourbons en fut singulièrement embarrassé. Il n'en savait que faire.
Mais le voyage devait continuer. Le prince atteignit Nancy où il séjourna, pendant plus de quinze jours, chez le préfet Mique. Pendant ce séjour prolongé, il eut lieu de voir familièrement la charmante fillette de son hôte, laquelle avait alors 10 à 12 an, C'est à elle qu'il remit la lettre embarrassante, comme il aurait pu lui offrir une petite image de la fabrique Pellerin, d'Epinal, ou autre chose du même genre. Par ce moyen, il mit un terme à son cauchemar. Mais peut-on dire que l'aventure lui ait porté bonheur ?
Mlle Mique, l'heureuse dépositaire de la précieuse lettre du saint, devint plus tard l'épouse de M. Paul Mennessier, l'oncle du général Mennessier de la Lance, que nous avons connu à Nancy, où naguère il commandait la cavalerie de la garnison. En 1869, j'étais le voisin et l'ami de cette respectable famille ; j'habitais l'appartement au-dessus du sien, à Metz, rue de l'Evêché, 23, C'est alors que l'histoire me fut contée, et que la lettre authentique me fut mise entre les mains. On m'assure qu'elle a été donnée, plus tard, par l'intermédiaire du P. Michaux, aux Pères Oblats de Sion, qui savent le prix d'un tel trésor, et qui le savent un peu mieux que les princes. Et nunc reges intelligite, leur disait Bossuet. Mais ils n'ont rien appris, ni rien oublié, comme d'autres l'ont dit d'eux malignement, mais non faussement.


12 août 1898
Blâmont. - Mercredi, vers midi et demi, un pensionnaire de l'hospice Saint-Maurice, à Blâmont, Nicolas Dapremont, âgé de 75 ans. s'est noyé dans le ruisseau de Gogney, où il pêchait à la ligne.
On suppose que ce vieillard, qui était d'une santé fort débile, aura été pris d'un étourdissement et sera tombé la tête la première dans le ruisseau, où il a trouvé la mort.
L'accident n'a pas eu de témoins.


21 août 1898
Blâmont. - La gendarmerie de Blâmont a arrêté le nommé Louis Richard, âgé de 24 ans, né à Sainte- Croix-aux-Mines (Alsace), pour infraction à un arrêté d'expulsion et vol d'un pantalon au préjudice de son patron, M. Auguste Gouget, cultivateur à Blâmont.


25 septembre 1898
Saint-Martin. - Jeudi, vers 9 heures du soir, un incendie .s'est déclaré chez un sieur Decrion; cultivateur. Le feu, activé par un vent violent, s'est communiqué à la maison voisine, habitée par un sieur Vozel. Malgré de prompts secours, les deux immeubles ont été la proie des flammes. Les pertes sont estimées à 30,000 fr.
Il y a assurance pour 15,000 francs seulement.
Voilà le quatrième incendie dans cette localité depuis six mois. Bien que celui-ci ne soit pas attribué à la malveillance, on se rappelle que l'honorable maire de Saint-Martin à reçu une lettre anonyme, l'avertissant que des incendies éclateraient à St-Martin, Domêvre et Herbéviller.
Une enquête sérieuse s'impose dans la circonstance.


29 septembre 1898
Vaucourt. - Lundi dernier, le jeune Arnaud Dieudonné, âgé de 17 ans, demeurant chez ses parents, à Vaucourt, était allé au bois, où il connaissait quelques arbres chargés d'alises.
Il avait déjà fait une abondante cueillette lorsqu'en voulant passer d'une branche à l'autre, il perdit l'équilibre et tomba d'une hauteur de cinq mètres environ. Il resta étendu évanoui sur le sol.
Un petit garçon de sept ans,qui l'accompagnait; vint aussitôt prévenir les époux Dieudonné de l'accident qui venait d'arriver.
Ceux-ci se rendirent aussitôt au lieu indiqué et transportèrent le blessé à leur domicile.
M. le docteur Cunin, de Lagarde, immédiatement appelé, ne put que constater la mort qu'il attribue à la rupture de la colonne vertébrale.
On juge du désespoir, des pauvres parents qui comptaient sur cet unique soutien.


2 octobre 1898
Blâmont. - Jeudi, vers sept heures du matin, M. Jean-Pierre Levreux, âgé de 50 ans, journalier à Blâmont, s'est fait prendre la main droite dans l'engrenage d'une machine à battre, ce qui entraine l'amputation du membre.

Frémonville. - Mercredi, vers 8 .heures du soir, le sieur Nicolas Colot, de 70 ans, journalier, a été trouvé, pendu dans son grenier. Ce vieillard, veut, sans enfant, avait manifesté à plusieurs reprises l'intention de se donner la mort.


3 octobre 1898
Emberménil. - Ces jours derniers, un nommé Jean-Baptiste Révolté, âgé de 43 ans, cordonnier à Emberménil, rentrait chez lui complètement pris de boisson.
Il ouvrit la porte d'entrée de sa maison, croyant entrer dans la cuisine en passant sur la « trappe » de la cave.
Malheureusement il avait ouvert cette « trappe » le matin même et il ne s'en était plus souvenu. Il tomba dans l'escalier d'une hauteur de trois mètres environ et se brisa le crâne sur les marches.
On ne releva plus qu'un cadavre.
Révolté était marié et père de deux enfants en bas-âge.


7 octobre 1898
Des voleurs se sont introduits dans la maison de M. B..., cultivateur â Avricourt, ont brisé la porte d'une armoire et ont enlevé une somme d'environ 220 mark. Ils ont disparu en laissant la serpette dont ils s'étaient servis pour fracturer l'armoire. La police est sur la trace des voleurs.


12 octobre 1898
Halloville. - Par décret du 9 octobre, le conseil municipal de Halloville est dissous. On sait que, par suite des divisions profondes qui existent an sein du conseil municipal, il a été, jusqu'à présent, impossible de reconstituer une municipalité.


19 octobre 1898
Repaix . - Lundi, vers dix heures du soir, un incendie s'est déclaré dans une maison d'habitation appartenant à M. Joseph Moziman, propriétaire.
En peu d'instants et malgré la promptitude des secours apportés, toute la maison, comprenant le corps de logis, les écuries et la grange, est devenue la proie des flammes.
Les pertes occasionnées par cet incendie s'élèvent à 19,000 fr. environ.
Elles sont couvertes par une assurance. On ignore encore les causes exactes du sinistre.


23 octobre 1898
Ligne d'Avricourt à Cirey
On nous fait part d'une demande qui va être formulée incessamment auprès des directeurs de la Compagnie de l'Est, et qui a trait à la création d'un quatrième train sur la ligne. Ce train, qui aurait lieu dans l'après-midi, comblerait heureusement une lacune dans le service.
Nous appuyons bien volontiers cette réclamation légitimée par le développement sans cesse croissant des relations entre Cirey et le chef-lieu de l'arrondissement ; nous ajouterons qu'une réduction des tarifs serait bien vue par les populations de cette région et qui serait vite compensée par une augmentation dans les recettes.


20 octobre 1898
Lunéville. - La police a arrêté le sieur Jean-Baptiste Gadat, âgé de 56 ans, né à Leintrey, journalier, repris de justice.
Cet individu mendiait de maison en maison dans la rue Castara.


25 octobre 1898
Le parquet de Lunéville s'est transporté à Repaix, canton deBlamont, et y a mis en état d'arrestation, le sieur Emile Batelot, âgé de 37 ans, journalier, sous l'inculpation d'incendie volontaire.
Batelot a été transféré à la prison de Lunéville.


28 octobre 1898
Blâmont. - Dimanche 30 octobre, à deux heures de l'après-midi, aura lieu en séance publique, à l'hôtel de ville de Blâmont, l'installation de la sous-section des Vétérans des armées de terre et de mer, sous la présidence d'honneur de M. Labourel, maire de Blâmont. Les membres de l'Association et tous les anciens militaires sont invités à assister à cette réunion patriotique.


29 octobre 1898
Blâmont. - Voici le discours que M. Bentz, conseiller général, a prononcé sur la tombe de M. Martin, ancien juge de paix de Blâmont, dont les obsèques ont eu lieu il y a quelques jours à Vagney, son pays natal :
Mesdames et messieurs
Je crois être ici l'interprète fidèle de vos sentiments à tous, en ne laissant pas partir pour son dernier repos, sans lui adresser quelques paroles d'adieu, l'homme de bien dont nous déplorons si vivement la perte.
Monsieur le juge de paix Martin n'habitait Blâmont que depuis cinq ans et cependant, aussitôt, il s'ôtait fait apprécier à sa valeur ; de tout temps, se faisant connaître ce qu'il était : droit, loyal et franc, juste et bon, de relations aussi cordiales que simples, magistrat intègre, instruit, et de grande expérience, remplissant ses délicates fonctions avec autant de tact que de distinction.
Puisse Mlle Martin, sa fille si digne de lui, ainsi que les autres membres de la famille, trouver dans vos unanimes et sincères regrets, un peu de la consolation dont, ils ont tant besoin.
Cher monsieur Martin, adieu !


3 novembre 1898
Gogney. - Un incendie s'est déelaré dans la maison, la grange et l'écurie de M. Eugène Thomas, cultivateur. Les pertes, évaluées à 15,000 fr., sont couvertes par une assurance.


4 novembre 1898
Blâmont. - Le dimanche 30 octobre a eu lieu, en séance publique, à Blâmont, l'installation de la sous-section des vétérans de cette circonscription, sous la présidence d'honneur de M. Labourel, maire de Blâmont.
La réunion, organisée dans le grand salon de l'hôtel de ville, comptait plus de 300 personnes. M. Bentz, conseil général ; M Florentin, adjoint ; M. Delabbey, président de la Société de tir, et nombre de notabilités avaient bien voulu l'honorer de leur présence.
La musique « la Blâmontaise », sous la direction de son sympathique chef, M. Receveur, prêtait son concours à cette patriotique manifestation.
M. le commandant Schpeck, président de la section, a souhaité d'abord la bienvenue aux nouveaux membres; puis il a exposé l'origine, les moyens et le but de l'association.
Lecture a été donnée ensuite de la décision du conseil nommant délégué honoraire à Blâmont M. Bechmann, ancien capitaine du génie, chevalier de la Légion d'honneur.
Il a été procédé à l'appel successif des nouveaux membres par M. le capitaine Colman, vice-président de la section.
Pour finir, le président rappelle l'esprit de solidarité et de camaraderie militaires et aussi de confraternité dans les relations de la vie usuelle, qui doit animer et guider tous les membres de l'Association.


23 novembre 1898
Avricourt. - Le Journal officiel publie une décision du ministre de la guerre, aux termes de laquelle la brigade de gendarmerie d'Igney-Avricourt sera désignée, à l'avenir, sous le nom de brigade d'Avricourt.


9 décembre 1898
Blâmont. - Dimanche dernier, la compagnie des sapeurs-pompiers de Blâmont célébrait sa patronne, sainte Barbe.
Voulant continuer ses anciennes et louables traditions, une messe en musique avait lieu à 11 heures 1/4, et, le soir, dans une de salles du café du Centre, décorée avec beaucoup de goût pour la circonstance, un banquet fraternel réunissait officiers et sapeurs.
Le conseiller général, le maire et une partie de la municipalité avaient tenu à rendre un juste hommage à cette compagnie d'élite, en venant, sur la gracieuse invitation du sympathique capitaine, assister à cette charmante soirée.
Pleins d'entrain et de gaîté, - des artistes choisis dans le sein même de la Compagnie, se sont fait entendre jusque bien avant dans la nuit et on ne peut que leur adresser à tous, en général, pour ne pas faire de jaloux, les plus sincères compliments.
Avant de se quitter le dévoué sous-lieutenant Moitrier, secrétaire de l'Union départementale,
des officiers de sapeurs-pompiers de Meurthe-et-Moselle, en termes dictés par son coeur, s'est fait l'interprète des sentiments qui animent toute la Compagnie (il aurait pu ajouter: et la plus grande partie de la population blâmontaise), eh priant M. le conseiller général de vouloir bien, dans la mesure du possible, s'occuper des démarches nécessaires pour que le voeu, cher à tous, obtienne bientôt sa réalisation.
A qui donc, en effet, ces paroles : « Abnégation, dévouement », inscrites en lettres d'or sur le drapeau de la compagnie, peuvent-elles mieux s'appliquer qu'au vaillant chef qui la commande ?
Dévouement à la compagnie manifesté par 40 années de bons services; dévouement à ses concitoyens marqué par de nombreux actes de courage dans différents incendies ; dévouement aux intérêts de la Ville et à la Patrie comme fondateur d'une Société de tir, qu'il dirige d'une façon si remarquable depuis plus de 15 ans.
Puissent ces services, trop longtemps méconnus, être enfin remarqués et appréciés par ceux qui détiennent et distribuent les récompenses.
Ce jour-là, chacun pourra dire en parlant du capitaine Delabbeye : sa récompense est justement méritée.


23 décembre 1898
Blâmont. - Un incendie dont les causes sont accidentelles a éclaté dans la propriété de Me veuve Bride, à Blâmont. Les dégâts sont évalués à 80,000 fr.

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